Nom : Duteil, anciennement Grangier (nom de jeune fille)

Prénom : Emma

Age : 23 ans

Sexe : ♀

Situation : Veuve

Rang : Bannie

Lieu de vie : Village des Bannis

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
Carrière du vagabond : +2 HAB, +2 INI

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Survie en milieu hostile - Niveau 1
- Soin des animaux - Niveau 1
- Emprise sur les animaux - Niveau 1
- Déplacement silencieux - Niveau 1
- Princesse en détresse - Niveau 1

Objets :

- Dague
- Robe usée à ceinture
- Petite sacoche de cuir (accrochée à la ceinture)

Fruit du mariage d’un couple d’éleveurs, c’est au sein du petit village de Menerbes qu’Emma a vu le jour. Elle y vit un début d’existence simple et sans grands aléas, mais ce n’est pas pour la déplaire ; elle se complaît dans le calme et la familiarité du village et de ses habitants, qui la connaissent rapidement comme étant une petite fille réservée qui adore les animaux. On la voit en effet souvent aux côtés des bêtes de toutes espèces, tailles et propriétaires, leur offrant un peu de nourriture, quelques caresses ou bien encore – à l’amusement général- de longues discussions. Bien vite, elle en vient à préférer leur compagnie à celle des humains qu’elle trouve intimidants.
Aux cotés de ses parents et à force de pratiques et d’observation, elle apprend à s’en occuper de manière rudimentaire, en apprenant toujours un peu plus au fil de ses jeunes années.

C’est bien trop rapidement qu’on l’envoie avec sa mère faire les grands marchés de Marbrume afin de vendre et acheter du bétail. Elle tombe amoureuse de la grande ville et de son dynamisme qui n’avait rien à envier à celle de Menerbes et des petites villages qui l’entoure. L’effervescence de Marbrume, cette variété de personnages aux origines différentes, ses établissements, ses places, la grandeur du Temple – autant de choses inhabituelles qui excitaient ses rêves les plus fous. Si elle aimait sa vie au village, elle se rendit compte qu’elle ne serait pas heureuse à vivre dans un horizon limité : elle avait besoin de découvrir de nouvelles choses, vivre autrement que ses parents.

C’est ainsi qu’au début l’adolescence, Emma prit la décision d'habiter Marbrume pour y devenir prêtresse de Serus. Cette décision n’avait rien d’anodin, elle qui secrètement désirait vivre dans la grande ville. Mais au-delà de cela, il lui parut naturel en tant qu’amoureuse des animaux de vouloir répandre les enseignements du dieu de la vie et de la fécondité. En accord avec ce que son dieu représentait et voyant une certaine noblesse dans la vocation de prêtresse, la décision lui paru naturelle : elle vivrait une vie au service des autres tout en bénéficiant d’une bonne éducation. Ses parents, d’ailleurs, ne firent qu’encourager sa décision.
C’est dans les premiers balbutiements de sa formation qu’Emma recueillit un corbeau juvénile à l’aile cassée. Spontanément, elle prit la décision d’en prendre soin jusqu’à ce que celui-ci puisse se débrouiller tout seul – décision qu’elle n’honora pas, puisqu’elle finit par beaucoup s’attacher à l’oisillon qui lui-même s’était grandement habitué à la présence et aux soins rigoureux de l’adolescente. Baptisé « Bertrand », ce dernier ne quittera plus jamais la compagnie de la jeune fille qui prit l’engagement de s’occuper de lui jusqu'au bout de sa petite vie d'oiseau.

Malgré les pures intentions qui l’avaient poussé sur la voie de la religion, Emma céda au vice au fil des mois qui suivirent le début de ses enseignements. Grande amatrice des divers évènements de la ville et encouragée par un certain nombre de mauvaises rencontres faites au gré de ses pérégrinations, elle fini par rapidement tomber dans les excès et l’alcool. Elle se retrouva finalement en difficulté financière au point où elle dû vendre son corps afin de rembourser les nombreux prêts et dettes qu’elle avait accumulé pour vivre au rythme de son addiction. Inévitablement, ses aînés du Temple eurent vent de son comportement et il ne fut qu'une question de temps avant qu'on ne la force à quitter sa formation de prêtresse, jetée à la rue avec pour seule porte de sortie la prostitution.
Il arriva à ses 15 ans qu'elle tombe enceinte malgré les précautions soufflées par d'autres femmes de sa condition. Emma ne put que vivre dans l'impuissance la progression de sa grossesse, mère d'un enfant dont elle ignorait tout de l'identité du père. Elle donna finalement naissance à un petit garçon dont elle ne pu se résoudre à lui donner de prénom de peur d'enfoncer davantage la lame qui lui transperçait le cœur. Il était déjà clair dans son esprit qu'elle ne pourrait assumer la responsabilité de sa progéniture, estimant qu'il n'était pas juste que ce pauvre enfant ait à vivre dans la même misère qu'elle. C'est dans une triste amertume qu'elle l'abandonna discrètement au Temple, espérant que les prêtres lui offriraient la vie qu'il méritait.

Ses parents ignoraient tout de sa vie décadente et de ses malheurs, aveuglés par ses mensonges qui visaient à les protéger de la dure vérité et de la honte que sa situation rejetait sur elle et sa famille. Elle voulait changer de vie et de voie, avoir un métier respectable : mais l'argent qu'elle consommait était tel que rien ne semblait plus rentable que de rester sur le chemin de la prostitution, même s'il lui arrivait de temps à autre d'accepter de petites offres de travail plus ou moins légales. Il n'y avait pas de petit profit : après tout, elle devait se garder en vie et s'occuper de Bertrand. Elle en avait fait la promesse.

Puis, la fange vint finalement frapper aux portes de Marbrume.

Autour d’elle, on avait d’abord parlé des fangeux comme des contes de bonnes femmes. Décrits comme des hommes et femmes couverts de boue, on vantait leurs tendances cannibales à la manière de bonnes vieilles histoires d’horreurs. Emma n’y croyait pas, au début ; mais au fil du temps, les témoignages se multiplièrent. Certains parlaient de leur vitesse surhumaine et de leur force dépassant celle de plusieurs soldats combinés. Puis des témoins oculaires commencèrent à fourmiller en ville alors que des réfugiés venaient s’entasser dans les rues. Il s’agissait de pauvres malheureux qui avaient fuis leurs villages en quête de protection, incapables de vivre plus longtemps à l’extérieur en raison du fléau qui devenait de plus en plus présent. C’est lorsqu’elle rencontra par hasard quelques habitants de Menerbes qu’elle réalisa pleinement l’horreur de la situation. Sa famille était morte, tombée sous les crocs des fangeux suite à une attaque sur le village.
C’est avec un regard meurtris qu’elle observa l’accumulation toujours plus importante de la population de Marbrume. Elle avait de la peine pour ces pauvres gens qui, comme elle, partageaient le fardeau de vies perdues. Elle le savait au fond d’elle, sans pouvoir véritablement l’exprimer : rien ne serait plus jamais comme avant.

Emma chérit plus que jamais la compagnie de Bertrand, qui était maintenant sa seule famille dans cette tourmente qui était la sienne. Elle ne possédait ni biens, ni maison, ni parents, et ne savait pas faire grand-chose de ses dix doigts. L’arrivée des réfugiés avait par ailleurs volatilisé beaucoup d’opportunités de travail et apportés une famine qui la grignotait toujours plus.

Elle fini par trouver du réconfort auprès d’un habitué du nom d’Arthur, qu’elle fréquentait régulièrement au gré de ses allées et venues. Malgré le fait qu’il était un homme plus vieux qu’elle et qu’il paraissait aux premiers abords bourrus, il lui proposa un jour de l’épouser – non pas par amour, mais simplement par amitié et dans l’intention de lui venir en aide. Ce fut bien suffisant pour Emma, qui le savait digne de confiance et qui de toute façon avait depuis bien longtemps abandonné le concept de romantisme dans le mariage. Il s’agissait simplement à ses yeux d’un contrat qui les arrangerait tous les deux : ensemble, ils avaient une chance de former un foyer agréable et de vivre une bonne existence. Aussi accepta t’elle l’offre du pêcheur sans une once d’hésitation.
Pendant un temps, la vie lui sembla plus facile. Elle avait de nouveau l’impression d’être une véritable membre de Marbrume aux cotés de son mari, qu’elle aide en vendant les produits de la pêche sur le marché. Son ventre était plus rempli et elle frissonnait moins avec un toit au-dessus de sa tête. Même son corbeau semblait apprécier ce changement bienvenue. Arthur, quand à lui, était pour la jeune femme une compagnie agréable et surtout une figure protectrice, ce qui était quelque chose qu’elle n’avait plus connu depuis longtemps.

Mais son bonheur ne dura pas. La fange était toujours là et, elle frappa le jour du couronnement du Duc. Cette journée qui aurait dû être un jour de fête et de célébration devint à ses yeux un véritable cauchemar.
Comment les fangeux étaient entrés en ville ? Elle-même n’en était plus sûre. Tout ce qu’elle savait, c’était que son mari et elle-même avaient fini acculés dans leur propre maison en compagnie de quelques unes de leurs connaissances. Ils avaient essayé de sa barricader à l’aide de leurs quelques meubles, hommes et femmes avaient tenté de faire résister la porte avec tout le poids de leurs corps – mais fatalement, les fangeux finirent par pénétrer dans l’enceinte de leur refuge. Emma fit de son mieux pour protéger son mari avec pour seule arme son balais, mais rien ni personne ne put faire face à la pugnacité et à la force de leurs adversaires. Son mari mourut en essayant de sauver sa femme et ses amis, et Emma fut mordu à l’épaule gauche. La seule chose qui sauva sa vie et celle des quelques survivants présents fut l’arrivée soudaine de la milice, qui parvint à pourfendre les deux créatures.

Amenée au temple pour guérir sa blessure, elle y sera soignée avant d’être marquée puis expulsée de la ville tout comme les autres malchanceux qui avaient subit une expérience similaire à la sienne.

Désormais bannie, elle pensait naïvement pouvoir retrouver son ancienne vie à Menerbes. Elle imaginait déjà pouvoir reprendre l’affaire de ses parents, elle qui savait y faire avec les bêtes ; et puis, les habitants la connaissaient et lui faisaient confiance. C’était une belle lueur d’espoir à un moment où elle était au plus bas. C’est la promesse d’une chance de survie qui brillait à travers le village de son enfance, et cela l’aidait à ne pas succomber mentalement face à dangerosité de sa situation actuelle. Chaque pas pouvait l’amener à sa mort. Elle devait se faire petite, silencieuse, une proie dans un monde de prédateurs. Avoir un but lui permettait de garder sa sanité.
Mais elle tomba de haut lorsqu’elle arriva à destination. Au lieu d’un accueil chaleureux, on la repoussa. A la place de visages amicaux, elle ne vit que des regards méfiants et effrayés. Bien qu’elle ait caché sa marque, ses anciens voisins eurent tôt fait de deviner qu’elle avait été exclue de la ville pour la seule raison valable à ce jour : le bannissement. Effrayés, le village la rejette et elle est obligée de chercher refuge ailleurs.

A force de prudentes errances, elle finit par s'installer dans le village en ruine de Piana dont elle se sert tant bien que mal comme cachette face aux fangeux. Ses pensées prennent une sombre tournure. Bien qu’elle ait eut la chance de survivre jusqu’à maintenant, elle savait qu’elle ne pouvait gagner face à la fange sur le long terme. Il n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne finisse repérée et dévorée par les fangeux, et en plus de cela le manque de nourriture et d’eau se faisait durement ressentir.
Au bout de quelques jours difficiles elle fit la rencontre d'un banni qui, à force de discussions, lui proposa de la guider jusqu’à son village. Un endroit pour les gens comme elle, vivant en communauté. Une chance de survie. Emma considéra prudemment l’offre, pensant peut-être à un mensonge ; mais elle prit finalement le risque. Au point où elle en était, elle préférait tenter sa chance plutôt que de mourir en solitaire à petit feu.

L’homme n’avait pas menti. Le village des bannis existait véritablement, perché au sommet des arbres à l’abri des fangeux. La structure l’emplit d’admiration face à l’organisation de la communauté.
Après un temps de concertation entre les membres plus anciens, elle fini par être acceptée au sein du village ... mais tous la regarde étrangement. Ni vraiment bannie, ni vraiment membre du peuple, elle doit tout faire pour trouver sa place.

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