Marbrume


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Grâce de BraseyBaronne
Grâce de Brasey



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MessageSujet: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptySam 29 Avr 2017 - 23:50
- Le 25 Mai 1165 Marbrume, Toute fin de matinée, quartier de Bourg-Levant.



La modeste maison de couture était égarée dans les ruelles de ce fief bourgeois de la cité. Non réellement réputé pour la qualité de ses productions, malgré un certain savoir-faire il n’en était pas moins respectable, discret, calme. Là étaient des valeurs rechercher par quelques individus précis, particulièrement prisé par les parties les plus aisées et influentes de la population.
Il n’avait fallu qu’une malencontreuse erreur sur coût d’une retouche pour s’assurer de la jouissance exclusive et confidentielle du salon d’essayage.

L’endroit était légèrement exiguë, légèrement intimiste. Il apparaissait évident dans l’aménagement et la décoration de la pièce que le propriétaire ou la gérante avait apportés un soin particulier pour que les clients et cliente se sente à l’aise dans cet espace. Installée sur le fauteuil couvert d’une épaisse soierie, Grâce regardait l’homme qui lui faisait face, la surplombant de toute sa hauteur. Elle ne semblant impressionnée, pourtant l’individu avait une constitution en rien risible, malgré un physique quelque peu quelconque et les années commençant à marquer ses traits, laissant grisonner ses cheveux.

« Je n’approuve nullement le fait qu’il soit préférable que votre père ne soit mis au courant de cette affaire. »

La voix, basse, avait raisonné dans l’antichambre. Le ton était ferme, il n’avait une quelconque forme d’anxiété face à la demoiselle à qui il adressait la parole. S’assurant qu’il y mettait la révérence requise.

« Je n’approuve nullement le fait qu’il puisse l’être. Vous ne risquez qu’un discret coup sur les doigts dans cette affaire. J’y perdrais bien plus. »

Sa liberté, son libre arbitre. Devenir un pion jalousement protégé pour être sacrifier au moment le plus opportun sans demander ne serait-ce qu’un avis, encore moins un accord. L’idée n’était pour plaire à la jeune femme. Si la famille avait eu vent de ces cachotteries n’en avait-il parlé. Était-ce un signe encourageant ? Un mauvais présage ? Fallait-il sombrer irrémédiablement dans la paranoïa ?
Sûrement aucun.
L’important était de garder les idées claires et la tête haute.

« Pourquoi ne lui avoir encore rien dit ? »

Des dires qui auraient pu sembler quasiment innocent s'ils n’étaient sortis de cette bouche. Cette bouche que l’homme avait vu presque depuis qu’elle avait poussé son premier cri. Savait-il qu’elle pouvait se montrer aussi bien se montrer sincèrement curieuse, parfois même sincèrement intéressée, tout comme doucereusement trompeuse. Cependant, l’homme se renfrogna, se raclant la gorge avant de prendre une allure plus digne. Le geste dessinant une ébauche de sourire sur le minois de cette dernière. Il semblait se sentir coupable, une gêne mesurée qui n’avait rien à voir avec elle vu qu’il n’avait fui sa vue.

« Les mots ont failli franchir vos lèvres une fois … peut-être deux. »

À côtoyer le Baron de Brasey des plus régulièrement avait-il eu l’occasion de lui en glisser quelques mots. Nonobstant, n’avait-il rien avoué, son silence parfaitement camouflé par les années de pratique de son métier.

« Je gage que l’affaire est assez délicate pour qu’elle mérite d’être traité par des individus en connaissant toutes les subtilités et non par quelqu’un qui tout avisé qu’il soit connaîtra des faits que ce qui lui en sera dit sous une certaines contraintes. »

N’en dirait-il plus, n’en était-il besoin davantage ?
Au jugement de Grâce, nullement, aussi partielle qu’elle fut, cette loyauté lui était fort agréable. Ainsi ne laissa-t-elle le silence s’installer.

« Qu’avez-vous découvert ? »

S’enquit-elle se redressant dans son assise.

« Les frères Leurrier, des hommes discrets, sûrement habitué à tremper quelques affaires louchent car très délicats à suivre. L’homme manipula nerveusement ses gants qu’il avait hottés, visiblement mal à l’aise de confesser ce partiel échec. Les informations à leurs sujets sont assez parcellaires. Pas de famille apparente. Leur entreprise tourne autour du trafic d’information à ce que j’ai pu glaner. J’ai vu quelques domestiques de familles de l’Esplanade et quelques jeunes de petite noblesse ou sans le sou leur demander audience.

Et ?

Rien de plus mademoiselle. Je vous l’ai dit ils sont très délicats à approcher. Ils rendent sûrement à services à certains nombres de personnes en difficulté avec leur commerce. Des mots contre quelque pièce… Peu de monde admet les connaître et encore moins accepte d’en parler. »

Un discret souffle contrarié franchit les lèvres de Grâce tandis que son esprit tentait d’appréhender tous les tenants et les aboutissements de ce qui venait de lui être rapporté.


- Le 25 Mai 1165 Marbrume, premiers instant de midi, quartier de l’Esplanade.



Les rues du quartier noble étaient légèrement agitées, l’heure obligeait. Les occupants des luxueuses demeures s’en revenaient de leur activité matinale créant un étonnant désordre calme, feutré. Certains habillés plus modestement filaient contre les murs, domestiques en retard pour leur service. L’aînée des filles de Brasey avait passé la porte des Ange accompagnée d’un protecteur qui lui était habituel. Les miliciens à la porte ne lui avaient accordé aucun regard déplacé, ne demandant à garde du corps de justifier qu’il n’était dangereux. C’était ainsi lorsque l’on avait la bénédiction d’avoir du sang-bleu.

De quelques pas Audric avisa sa sœur. Avait-il eu connaissance, par elle-même, fait rare, de son organisation pour cette matinée. Le jeune homme s’était-il dont arrangé lui-même pour être à l’heure quand sa cadette repasserait la limitation du quartier.

« Notre rendez-vous de demain est maintenu, informe en Victoire. »

Nulles salutations, de toute manière, s’étaient-ils déjà croisé ce matin. Nulle cérémonie, le ton était mesuré, neutre. Le jeune homme ayant appréhendé par ces quelques mots que les nouvelles n’avaient été les plus rassurantes.

« Pourquoi n’en faire directement part toi-même à … »

Que n’avait-il osé avancer avec ces quelques mots. La réaction première n’avait pourtant été qu’un regard, pas un geste, pas un retournement, même pas un pivotement de tête, seulement un regard de coin.

« Par les Trois, Audric, épargne-moi ta factice bienveillance. Nous savons tous les trois que tu tires grand avantage de cette situation. »

Le timbre s’était fait cassant, cependant il n’était là qu’une certaine vérité. Plus d’une fois l’hérité de la famille avait divisé pour mieux régner, maintenant cette distance et cette froideur entre ces deux sœurs. N’avait-il qu’une peur, qu’elle se trouve quelque alliance qu’elle se ligne contre lui, contre sa petite personne. Si elles ne pouvaient mettre en péril sa position officielle, pouvaient-elles le discréditer dans l’intimité de leur clan, le faire perdre ses privilèges.
Cela il n’était prêt à le concéder pour sa bonne conscience.
Préférant ne rien ajouter, sentant que le terrain ne lui était nullement acquis comme à l’habitude. La récompense qu’il voyait, du fait de faire une action convenable, ne valait aucunement le risque.

« Demain, premières lueurs du jour, comme convenu. »

Comme convenu, ne voulait seulement confirmer l’horaire, mais également la tenue pour laquelle ils s’étaient-ils entendus.

Les deux jeunes gens s’étaient séparés dès la porte du Manoir de Restellis passée.


- Quelque part dans la nuit, Marbrume, quartier de la Hanse.



Le rire vulgaire d’une fleur de pavé retendit, rebondissant, perçant entre les bâtiments du quartier. La donzelle n'était pas bien âgée, pas bien maniérée non plus, pas farouche pour deux sous. Le genre qui devait attirer des mains baladeuses, souvent avinées. Payée quelques pièces, elle allait enfiler les passes ce soir pour se payer sa journée du lendemain.

« Jaques, on a pas le temps. »

L’homme qui s’était à adresser à celui-ci ayant fait s’esclaffer la catin, était d'une trentaine, sans attrait particulier, ni charmant, ni repoussant, un visage comme il y avait des centaines, des milliers dans cette ville pleine à craquer. Il était notable cependant qu’il avait des traits communs avec celui du coquin qui reluquait la gorge de la jeunette. Un dernier mot de charmeurs avant que les deux frères ne s’enfonce dans le déballé de rue et ruelles de la Hanse.

Quittant le quartier luxurieux, l’atmosphère se fit plus clamer, sereine. Ponctuellement rompu par l’agitation des auberges et de leur clientèle plus ou moins raisonnable.

Deux partis des dizaines, ils passaient inaperçus. Leurs bruits pas se fondant tantôt dans le brouhaha des autres, tantôt résonnant dans la quiétude fébrile des ruelles.

À la seule lueur de la lune difficile de lire la devanture du commerce devant lequel ils s’arrêtèrent un instant. Il était en bout de rue, ils n’eurent qu’à faire le tout de la bâtisse pour frapper à la porte de derrière. Le battant de bois épais s’entrouvris seulement assez pour les faire entrer tous les deux.
Ne ressortirait-il de cet antre qu’une heure plus tard, plus lourd d’une bourse bien remplie. Disparaissant à nouveau, deux parmi les autres.


- Le 26 Mai 1165 Marbrume, petit-matin, quartier de la Hanse.



Un soleil craintif, dissimulé par quelques voiles de nuages s’étaient levé sur la ville et ses environs. L’humanité avait vu un lever de soleil de plus, combien suivraient ?
Devait-il y en avoir pour se poser cette interrogation, certains ne supportant pas cette idée étaient parfois retrouvés saoul dans les venelles cuvant leur remède à l’anxiété? À cette heure étaient-ils réveillés et renvoyés chez eux ou à tout endroit où ils ne risquaient de gêner le chaland ou le travailleur.

Les trois silhouettes se tenant à l’entrée d’une ruelle étaient drapée dans des capes de facture correcte sans être des plus précieuses. Légèrement élimée à quelque endroit les vêtements étaient de ceux que portaient les domestiques de la plupart des maisons aisées. Deux jeunes filles, vêtus de robes aux couleurs sobres, dont les pans de la jupe pouvaient porter quelques taches imprégnées dans le tissu et quelques auréoles légèrement décolorées. Un jeune homme couvert d’une livrée, pour toutefois, dissimuler dans les plis du vêtement le couvrant une épée dont la garder pouvait légèrement luire à la lueur de la matinée lorsqu'elle se retrouvait partiellement découverte par quelques mouvements.
La fratrie Brasey au complet.

Un étrange accoutrement pour ces jeunes gens élevée dans les soieries et les étoffes précieuses, riches, coloré. Semblaient-ils ne pas vouloir attirer l’attention, se fondre dans la masse, de par ces toilettes empruntées à quelques domestiques complices.

Grâce était entourée d’une robe de lin épais d'un gris sombre légèrement délavé, au décolleté d'une sagesse respectueuse. Aucuns bijoux, aucun apparat, nulle coiffure élaborée, des cheveux seulement attachés en un chignon lâches laissant tomber quelques mèches.

Audric tentait de cacher une expression nerveuse, se corrigeant de lui-même lorsqu’involontairement sa main se posait sur son arme. Il ne fallait pas.

Les rues du quartier commerçant s’emplissaient doucement de populace, le milicien allait bientôt de présenter.
Sa carrure n’avait été difficile à identifier au milieu des badauds, imposant, massif. Il semblait avoir récupéré de sa blessure, du moins assez pour qu’elle ne gêne simplement sa marche.

« Bonjour Monsieur Leramey. »

La voix de Grâce s’était élevée, douce, avec un accent légèrement animal, du moins était-ce là ce qu’elle avait voulu insuffler dans ses mots. Audric se contenta d’un signe de tête et d’une main tendue pour saluer ce qui avait été leur protecteur, leur compagnon d’infortune.

« J’ai bien peur que nous vous avons volontairement induite en erreur. Malheureusement, nous ne sortons pas ce jour, nous resterons dans la Hanses. »

L’héritier s’était adressé au soldat avec une mine légèrement contrite.
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Victoire de Brassey
Victoire de Brassey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyDim 30 Avr 2017 - 17:00
La cadette avait quitté le domicile il y a peu, visiblement pressée elle n’avait pas daigné –comme souvent- informer de son départ. Visant cette fois-ci une discrétion certaine. Rapidement, elle avait parcouru un chemin qu’elle connaissait sur le bout des points et avait fini par passer une petite porte d’une maison dans un renfoncement de l’esplanade. Capuche sur la tête, robe de bonne facture, elle avait tapé à trois reprises sur le bois de la porte avant d’y rentrer, se faufilant dans un petit couloir, la plus jeune des de Brasey avait fini par s’installer dans un fauteuil d’une des nombreuses pièces de la demeure. Ponctuelle, Victoire n’était pas une personne particulièrement patiente et espérait que son rendez-vous serait tout aussi sérieux qu’elle. Légèrement stressée, la jeune femme espérait avoir trouvé des réponses à ses questions, mais surtout montrer à son aîné qu’elle était tout aussi capable d’obtenir des informations. Un homme ne tarda pas à la rejoindre, grand, brun, le visage fermé et inexpressif. Il était connu de la famille, du moins le père était connu des de Brasey, le fils un peu moins. Victoire afficha un semblant de sourire, sans pour entends s’inquiéter d’une quelconque politesse, les deux jeunes gens se connaissaient, inutile de perdre davantage du précieux temps.

- « Alors ? » s’enquit-elle presque immédiatement
- « Je n’ai presque rien à vous donner, j’en suis navré. »
- « N’avez-vous peut-être point suffisamment cherché ? Personne ne peut avoir aucun secret»

La voix de Victoire se voulait légèrement cassante. Elle était irritée de donner raison à sa sœur sur le fait qu’en effet, il avait été peut-être inutile de se renseigner sur le milicien, comment était-il possible d’être aussi innocent qu’un enfant venant de naître. La brune fronça légèrement les sourcils, jouant nerveusement de ses doigts avec un morceau de sa robe. L’homme s’appuya contre le bureau de la pièce, croisant un instant les bras, lâchant un soupir afin d’attirer l’attention de la jeune femme qui s’imaginait déjà offrir un point à son aînée.

- « J’ai bien dit presque rien, Victoire. Je ne suis cependant pas certain que vous soyez en mesure d’entendre ce que j’ai trouvé »
- « Je ne vous savez point sujet à l’humour, mon ami. »
- « Je suis très sérieux. Bien si vous êtes certaine de votre choix. Sans rentrer dans les détails, votre famille semble encore s’agrandir. Votre milicien, c’est votre oncle. »

Les yeux de la jeune fille s’étaient écarquillés sous la surprise, l’homme lui avait tendu un rapport visiblement détaillé et elle l’avait presque aussitôt congédié. Comment… La cadette était restée un long moment à éplucher les différents éléments avant de conclure mentalement qu’il avait raison, elle fit cependant le choix de conserver cette information pour elle afin de jouer cette carte au bon moment.


Victoire avait été informée du lieu de rendez-vous et de la confirmation de celui-ci par son aînée au détour d’un couloir de la demeure. C’est ainsi qu’elle s’était retrouvée là, entre sa sœur et son frère. Pour plus de discrétion, la fratrie avait pris la décision de se vêtir d’une tenue similaire à celle des domestiques, chose qui ne dérangea pas plus que ça, la cadette, au contraire. Si cette technique fonctionnait, elle pourrait envisager de la réutiliser pour d’autre sortie. Tout comme sa sœur, Victoire n’avait pas jugé utile de mettre des bijoux. Sa coiffure était réalisée exactement comme à son habitude en un haut chignon particulièrement bien maintenu, aucune mèche rebelle ne semblait pouvoir s’y échapper, tout était parfaitement maîtrisé. La jeune femme, bien que légèrement inquiète semblait davantage curieuse de connaître le fameux milicien qui sans le savoir faisait partie de sa famille. Son visage semblait impassible, neutre. D’un regard en coin, elle surveillait ou plutôt analysait le comportement de sa sœur et son frère, cherchant peut-être à anticiper un mouvement, une parole. L’étrange trio n’avait pas l’habitude d’être réuni, encore moins pour ce genre d’événement. Victoire en était plutôt satisfaite, elle qui semblait souffrir d’un éloignement parfaitement justifié, était cette fois-ci au centre de l’action, tout comme eux.

Lentement mais sûrement le quartier commençait à s’animer sous les yeux brillants d’une cadette qui semblait prendre la situation plus à la légère que les deux autres, c’est qu’elle n’avait pas l’habitude de parcourir autre chose que l’esplanade, alors pour elle, cette sortie représentait beaucoup, certainement trop. Ses yeux s’écarquillèrent à l’arrivée du milicien et son regard curieux c’était finalement transformé en quelque chose de plus suspicieux. Ainsi c’était lui le fameux oncle, celui qu’il ignorait certainement lui-même faire partie de la famille, ou bien n’avait-il pas jugé bon de communiquer cette information aux deux aînées. Se pinçant légèrement la lèvre, la cadette se contenta de le détailler avec beaucoup d’attention, cherchant certainement des similitudes entre le visage qu’elle connaissait et ce fils de domestique.


- « Enchantée, je suis Victoire, la plus jeune de la fratrie. Je suis ravie de vous rencontrer, j’ai beaucoup entendu parler de vous. En bien évidemment. »

La cadette ne savait pas vraiment pourquoi elle avait cru bon de préciser qu’elle était la plus jeune, peut-être pour notifier son existence, peut-être pour justifier une potentielle maladresse, ou simplement par réflexe, pour informer qu’elle n’était absolument rien d’important, juste une ombre de passage. Mais une ombre qui avait appris beaucoup de choses à son sujet et pas des moindres. Si elle avait choisi de ne rien dire pour l’instant, nul doute qu’elle s’intéresserait étrangement à la famille du milicien au cours d’une éventuelle conversation.
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Alexandre LerameyMilicien
Alexandre Leramey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyJeu 11 Mai 2017 - 17:24
Cela faisait un peu moins de deux semaines que je n’avais pas revu les de Brasey. Notre dernière rencontre m’avait laissé avec une belle plaie dans le ventre… mais j’avais cependant reçu des soins de qualité et je m’étais rapidement remis.

J’avais une jolie dette envers Audric. Il ne m’avait pas laissé tomber et ne s’était pas comporté comme tous les nobles que j’avais pu rentrer jusqu’ici.

Du coup, j’avais décidé de lui rendre la pareille en creusant un peu de mon côté pour savoir qui nous avait attaqués et pourquoi. J’espérais vraiment que cet acte proactif de ma part soit reconnu par le Baron et qu’il ne me vît pas un comme un simple garde.

Bref, j’avais noté quelques signes distinctifs des hommes qui nous avaient attaqués avant de leur défoncer le crane à main nue. Déformation professionnelle. Un tatouage, une cicatrice, un piercing… Tout ce qui pouvait me permettre d’identifier ces hommes. Bannis, mercenaire, quoi qu’ils puissent être, quelqu’un les avait forcément connus. Et j’allais trouver ce quelqu’un.

J’avais donc fait le tour de mes contacts, avait graissé quelques mains – plus en service qu’en argent, n’étant que ma maigre solde de milicien pour vivre – brisé d’autres moins propres, et j’avais obtenu une piste. Un début d’information. La bande se faisait appeler les suceurs de bourses, et comme leur nom le laissait entendre, il s’agissait d’un groupe de malfrat. Ils étaient notamment connus pour prendre quelques missions de mercenariat pour des personnes qui voulaient rester discrètes et qui n’agissaient pas dans le cadre de la loi.

En gros, de bons vieux parasites à éradiquer.

Je n’avais pas grand-chose. Le nom d’une taverne dans un coin pommé du quartier marchant : La gorgée goulue. Un nom évocateur.

Bref, j’en étais là quand je reçu, de la part de mon sergent, un message qui m’était adressé. Audric m’appelait à nouveau pour une partie de chasse. C’était une bonne nouvelle. J’allais pouvoir lui faire part de mes recherches et tenter de le dissuader de sortir. Quelqu’un en voulait à sa vie et était prêt à payer pour ça.

Je me rendais donc au point de rendez-vous non sans un peu d’excitation, satisfait de mon travail d’enquêteur. Lorsque je les vis arriver, c’est à nouveau pour les voir dans une tenue étrange, qui ne sciait pas du tout à la sortie en forêt. A vrais dire, ils étaient déguisés en personne normale et cela me fit sourire, car cela devait leur coûter d’être habillé de la sorte.

En tout cas, il semblait qu’ils avaient totalement prévu autre chose que ce pourquoi j’avais été payé… une nouvelle fois.

Un petit bout de femme les suivait. Pas bien grasse, pas bien âgée non plus. Surement une servante. Elle me faisait penser à toutes ces filles bâtardes qui restaient au service de leur famille noble, car elles ne pouvaient espérer un meilleur futur qu’en restant avec eux.

D’ailleurs à y bien regarder, je semblais reconnaitre des traits commun avec Grâce. Mais je n’étais pas vraiment physionomiste donc …

J’avançais en souriant tendant la main pour saluer Audric avant de saluer sa sœur d’un mouvement de tête polie.

« J’ai bien peur que nous vous avons volontairement induite en erreur. Malheureusement, nous ne sortons pas ce jour, nous resterons dans la Hanses. »

Audric semblait chiffonné, avait-il appris les mêmes informations que moi ? Qu’on en voulait à sa vie et que toute sortie était trop dangereuse pour être tentée ?

« Ah ? Et quels sont donc vos projets Audric ? Est-ce pour cela que vous avez ramène des renforts ? » Dis-je en pointant la servante du pouce.

« Je pense qu’à nous deux, nous auront de quoi tenir les malandrins à l’écart et… »

La jeunette me coupa la parole.

« Enchantée, je suis Victoire, la plus jeune de la fratrie. Je suis ravie de vous rencontrer, j’ai beaucoup entendu parler de vous. En bien évidemment. »

Oh.

Mes.

Dieux.

Une goutte de sueur perla sur mon front lorsque je vis le trou béant que je venais d’esquiver. J’avais été à quelques secondes d’insulter une baronne. La sœur d’Audric, qui plus est.

Je me raclais la gorge.

« Oui, euu, enchanté de vous rencontrer madame de Brasey, c’est un honneur pour moi. C'est vrai que maintenant que vous me le dite, la ressemblance avec votre sœur est frappante. » Articulais-je péniblement.

Mais bons dieux ! Combien étaient-ils ? Décidément, côtoyer cette classe de personne ne me réussissait pas. Je ne faisais définitivement pas partie de leur monde, et ne le serais jamais. L’héritage de mon père, que j’avais tout fait pour éloigner le plus possible de moi, jusqu’à presque l’oublier, me semblait à présent plus obscure que la vessie d’un fangeux.

Je reprenais mes esprits et me rappelais ce que j’avais à dire.

« Sire, j’ai eu l’occasion d’effectuer quelques recherche de mon côté concernant les bandits qui nous ont attaqués lors de votre dernière partie de chasse. Il semblerait qu’ils fassent partie d’un groupe et j’ai pu localiser l’établissement qu’ils fréquentent. Dans tous les cas, quelqu’un se donne du mal pour vous mettre hors-jeu et cette personne dispose de contacts. De contacts pas très recommandables. »


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Grâce de BraseyBaronne
Grâce de Brasey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyMer 17 Mai 2017 - 21:49
Des bruits, des mots, des invectives, tout semblait fort, présent, agressif. Le monde vivait, vibrait pleinement. Semblait-il loin l’écrin feutré de l’esplanade, pourtant, n’était-il loin, un tel pas pressé tout au plus et la porte des Ange se dessineraient, avec ses gardes soigneusement brossés, stoppant, épiant les importuns ayant l’audace de prétendre à entrer dans le cocon.

Une légère anxiété agitait mademoiselle de Brasey, il n’y avait aucun protecteur, cela aurait trop attiré l’attention. Étaient-ils simples à l’image de leurs domestiques, seulement leur port, leur manière crierait qu’il était de ce monde dont la chute avait été rude et brutale. Plus de terres, plus ce qui les différenciaient. Il était comme eux, comme tous, ils n’avaient plus que leurs manières pour eux, leurs esprits forgés affûtés pour se préserver, et pour les chanceux qui étaient nés garçon, une épée et une éducation martiale.

Leramey faisait toujours son effet, de sa haute taille, de par sa carrure imposante. Il avait de quoi dissuader les moins motivés les plus opportunistes, ceux qui flairaient la proie facile. Semblait-il presque heureux de revoir Audric. Seulement Audric au vu de cet air d’effroi qu’afficha son visage alors qu’il comprit que Victoire était ce qu’elle était une des leurs, de moins par le sang.
Un rire spontané léger et surtout concis échappa des lèvres que Grâce sous ce spectacle des plus cocasses du colosse en panique devant la frêle couleuvre.

Toutefois sembla-t-il se ressaisir joliment. Du moins, aussi joliment qu’il le pouvait, sans panache, démontrant simplement qu’il avait un certain plaisant esprit d’initiative. Une tête avec un peu de jugeote en plus de muscles la rendre plus brillante, convaincante.

Deux approches du même incident, deux pistes.
Ni l’une, ni l’autre ne semblait prendre le pas sur sa consœur.

« Nous retrouvons nous avec plus de possibilités que prévu. »

Laissa succinctement échapper l’aîné de la fratrie. Sa paume s’enroula, sans réellement le vouloir autour de la garde son épée sentant de cuir lisse sous sa peau. Ne semblait-il enclin à en dévoiler davantage, ce qui aurait pu arracher un soupir quelque peu agacé à la plus âgée de ses jeunes sœurs, si cette dernière n’avait su se contrôler. Fallait-il savoir se taire, tout comme fallait-il savoir en dire assez. Jamais trop, assez.

« Du fait que vous ayez très probablement identifié le bouge dans lequel nos malfrats ont rencontré leur recruteur, il serait tout à fait pertinent de s’y aventurer. »

La demoiselle laissa planer un léger moment le silence regardant tout à tour son clan, sa famille, le sang en avait décidé ainsi jusqu’à ce que le sort en décide autrement.

« Nonobstant, laissez-moi vous indiquer qu’un point faible a été mise en évidence de notre côté. Effectivement, il s’avèrait qu’un de mes employés est étés en contact avec des receleurs d’informations. Cela ne reste cependant, qu’au stade d’hypothèse étant donné qu’un épais brouillard de non-dit entoure ses deux hommes, les frères Leurrier. Leur point d’attache se trouver quelque part dans un arrière cours du quartier. »

Était-ce la première fois qu’elle donnait autant d’indication à tous ceux impliquer dans cette quête de la vérité, mu par l’envie de se protéger.

« Notre idée était d’aller à leur rencontre nous faisant passer pour quelque domestique de noble maison, arguant de douce affabulation crédible pour appâter leur intérêt. Et soit de les suivre, soit de leur donner quelques sueurs froides de manières à les obliger à nous révéler plus que ce qui nous à été rapporté sur eux. Les langues bois son tenace dans leur entourage proche ainsi que plus éloignent. »

Elle n’avait cilié, hésiter. Là était son plan, et là était ses attentes et ses conclusions. Seulement n’étaient-ils plus les seuls en possession du biais pour arriver à leurs fins.

« Il n’en reste pas moins que votre façon sera peut-être moins risquée, Monsieur Leramey. »

Douce, ferme, avenante, légèrement grave.
Il était certain que derrière l’air légèrement canaille que prenait la jeune femme, il n’était aucun doute qu’elle prenait cette affaire à la légère.
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Victoire de Brassey
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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyJeu 18 Mai 2017 - 21:04
Si Grâce semblait s’amuser de la situation quelque peu désagréable pour Victoire, ce ne fut pas le cas de la cadette qui devant la surprise et le frôlement du manque de délicatesse du milicien, ne manqua pas de lui lancer un regard noir. Si elle savait se montrer ‘gentille’ et compréhensive, il ne fallait pas non plus mélanger les chiens et les chats, elle ne serait jamais une simple et pauvre petite domestique insignifiante. Quoi qu’il en soit la De Brasey miniature, conserva les lèvres closes, ne chercha pas à immédiatement lui rétorqué quoi que ce soit, du moins sur l’instant, se contentant d’étirer un sourire, feintant la compréhension. En revanche, sa branche de rattrapage la fit légèrement froncer les sourcils, être la sœur de Grace n’était déjà pas une chose facile à accepter, alors remuer le couteau dans la plaie, ça non. Elle étira un semblant de sourire, avant de répondre légèrement piquante :

- « Je vois que monsieur à un sens de l’observation redoutable, enfin, je suppose que c’est mieux pour un milicien n’est-ce pas. »

Ce n’était véritablement pas une question et sa phrase ne nécessitait certainement pas une réponse. La cadette avait dit ce qu’elle avait à dire, inutile de revenir sur le sujet. Il était hors de questions qu’elle se laisse malmener par un homme, peu importe, la façon, peu importe la raison et même peu importe si l’homme en question faisait partie de sa famille sans le savoir. Délaissant son observation de son interlocuteur présumée, la plus jeune de la famille se contenta d’aviser, tour à tour, chaque membre de la fratrie, revenant pour terminer, conservant certainement le meilleur pour la fin sur ce milicien, Leramey, qui venait de reprendre la parole afin de faire part de ses recherches. Au moins, il n’était pas qu’un tas de muscle sans réflexion. Une bonne chose. Pensa Victoire qui conserva bien évidemment cette réflexion pour sa petite personne. Il avait localisé le groupe, du moins le lieu qu’ils fréquentent. Victoire en eut de légers frissons, elle qui avait toujours l’habitude de se retrouver bien à l’abri derrière les murs d’une demeure familiale ou non, se retrouvait véritablement dans l’action. Même si ce n’était pas pour lui déplaire, cela restait un danger, danger qu’il ne fallait nullement ignorer.

Chacun avait écouté les propositions de l’autre avec plus ou moins d’appréhension, plus ou moins d’inquiétude, l’un souhaitait se rendre dans un établissement afin d’obtenir des informations, l’autre voulait se jeter plus ou moins dans la gueule du loup pour faire plier les différents responsables, du moins le tout dans une certaine ignorance des tenants et des aboutissements. Victoire, elle avait opté pour une posture d’écoute attentive, ignorant vraisemblablement quelle idée semblait être la plus adaptée. Elle avait donc gardé le silence, réfléchissant un petit moment avant de faire entendre sa voix. Évidemment que sa pensée n’avait pas une grande importance, mais il lui avait semblé important de souligner que la prudence devait être le maître mot.

- « Nous devrions prendre le moindre risque possible, que ce soit pour vous ou pour nous. Inutile d’ajouter à vos panoplies des cicatrices supplémentaires… Il me semble inapproprié que je me positionne plus pour l’un ou pour l’autre, mais je suppose que les deux idées peuvent être complémentaires. Reste à savoir laquelle serait à réaliser dans un premier temps. Qu’en pensez-vous, milicien ? Restez-vous sur votre première idée ou envisagez-vous que ma sœur, puisse avoir une meilleure inspiration que vous quant au plan à réaliser ? »

Pas de prénom, juste un ‘milicien’ qui dénoté du fait que Victoire était encore légèrement contrariée du léger manque de délicatesse qu’il avait pu commettre au début de l’entrevue.
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Alexandre LerameyMilicien
Alexandre Leramey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyLun 22 Mai 2017 - 17:52
Je fixais la petite noble avec le regard terrorisé d’un éléphant devant une souris. Je n’avais pas totalement compris le sens de sa première phrase mais il m’était d’avis qu’elle était pleine de sous-entendu tous plus meurtrier les uns que les autres et il avait sur moi l’effet d’un poignard de Damoclès au-dessus de ma tête. On avait assassiné des badauds pour moins que ça.

Grâce nous expliqua aussi son plan. Il me semblait bon. En fait, il n’y avait pour moi aucun choix. Il était hors de question d’escorter trois nobles, dont deux femmes (!) dans un endroit aussi dangereux et malsains que cette veille batisse que je voulais aller visiter.

Non, je venais juste informer Audric de l’avancée de mes recherches et j’avais juste en tête d’y aller plus tard accompagné de quelques fiers compagnons miliciens.

Lorsque la petite se remit à parler, ce fût pour me demander, à moi, mon avis. Décidément, le comportement de cette fille me dépassait. C’était eux les nobles, pas moi. Moi je n’étais qu’un garde du corps avec certes quelques compétences d’investigation, mais cela se limitait souvent à briser des mâchoires et à tordre des doigts pour obtenir les informations désirées. Etait-ce une mise à l’épreuve ? Une manière de me montrer que je n’étais qu’un jouet entre leurs mains expertes ? Je n’en savais rien. Tout cela me dépassait.

« Et bien … Il n’était pas dans mon idée de vous emmener dans la taverne que j’ai évoqué tout à l’heure. Je pense que c’est bien trop dangereux pour … un groupe comme le nôtre. Ne le prenez pas mal mesdames, mais votre statut se lit sur votre visage et votre déguisement n’y changera rien. N’importe quel malandrin serait capable de déterminer votre noble lignage et tenter de vous soutirer votre bourse ou pire… »

Je pris une grande respiration pour la suite. Je n’avais pas pour habitude de contrarier les plans d’une meute de noble – et soit dit en passant, c’était du pur suicide de le faire – mais il était de mon devoir de les mettre en garde. Contre eux même, et contre cet environnement qu’ils ne connaissaient pas et qui ne ferait qu’une bouché d’eux avant de lâcher un soupir de satisfaction tant le piège était gros et leur bêtise, abyssale.

« A vrais dire, si cela ne tenais qu’à moi, je partirais sans vous pour démêler le vrai du faux. Loin, très loin de moi l’idée d’insulter vos compétences en combat, Sir Audric, mais il ne s’agit plus de quelques brigands dans une forêt. Nous sommes chez eux ici. »

Je regardais tours à tour les trois personnes en face de moi. Etais-je trop franc ? Suicidaire ? J’allais bientôt le découvrir.

« Ne vous y trompez pas, la milice intérieure fait un travail admirable, mais tout contrôler est impossible, et dans cette immense cité, toute sorte de parasites et de coquins prolifèrent. Cette ville est plus la leur que la nôtre. Le danger pour des gens comme vous est plus que réel et je ne supporterais pas d’avoir vos morts sur la conscience car je n’aurais eu le courage de vous prévenir. »

J’attendais leur réaction… sur la défensive. Ce fût Audric qui prit la parole en premier.

« Victoire tu semble importuner Monsieur Leramey. Nous allons suivre le plan initial. Nous sommes organiser pour après tout. Sans compter que la taverne dont monsieur parle ne doit pas être aussi raffinée que celles qui parsèment les rues de Bourg Levant ou de l'Esplanade, m'est avis qu'elle sera moins bien fréquenté. »

Il se retourna ensuite vers moi.

« Merci de votre considération et de votre soucis pour nos futiles existances. Cependant elles sont encore notre unique propriété, nous savons comment les gérer et comment les utiliser. Ne sommes nous possiblement pas aussi rompu au combat que vous seulement avons nous assez de nez pour savoir quand il est temps de frapper, de faire cesser une situation de faiblesse... »

Je pris à nouveau une grande respiration.

« Certes Monseigneur, mais… Vos sœurs ? »
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Grâce de BraseyBaronne
Grâce de Brasey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyDim 28 Mai 2017 - 22:13
Elle regarda sa sœur de bas en haut et de haut en bas, puis regardait le milicien, ce dernier semblait des plus pétrifier par la vue de cette enfant se plaisant à jouer à l’adulte pour quelques cajoleries factices. Se questionnait-elle sur ce qu’il pouvait lui trouver de si terrifiant, elle n’était ni imposante, ni d’un air particulièrement mauvais et sournois, l’éducation stricte ayant fait son œuvre et ne laissant apparaitre sur le visage des deux sœurs que ce qu’elle désirait y voir montré que cela soit la vérité ou un charmant mensonge.
Victoire semblait à peine quelque peu plus irascible que son aînée avait des réactions plus sèches face à l’étrange trouble du grand homme à elle.

Ce dernier d’ailleurs était d’humeur quelque peu désobligeante vis-à-vis des capacités des jeunes gens qui avaient demandé ses services ce jour, arguant qu’ils n’étaient tailles à se défendre, dans ce si terrible quartier qu’était la Hanse. Certes, il fallait bien avouer que pour ces demoiselles contrée une attaque physique était quasiment de l’ordre de l’impossible, seulement n’y avait-il seulement des menaces physiques dans un tel endroit, d’autant plus dans le monde dans lequel ils s’apprêtaient à plonger.

« Nous pourrions bien nous révéler tout aussi utiles pour vous, que vous le serez pour nous… »

Se contenta de rétorquer Grâce avec un délicat sourire, très légèrement pincé, aux lèvres. Elle se mouvait avec délicatesse semblant plus se mouvoir sur le monde que parmi le monde. La demoiselle passa devant les autres de sa fratrie pour s’approcher de l’imposant milicien, non impressionnée par sa carrure, s’arrêtant à un pas de lui, guère plus. Puis jeune femme eut un mouvement de tête pour regarder les siens qu’elle avait laissés derrière, avant de prendre la parole d’une voix claire, douce, dans laquelle suintait une autorité non feinte. Victoire et Audric pourraient reconnaître cette pointe paternelle dans le discours de leur sœur.

« Nous les approcherons seules avec Victoire. Audric ton épée serait trop perceptible de si près et vous, Monsieur Leramey … il pourrait être écrit sur votre front que vous êtes de la milice cela n’en serait pas plus claire. »

Les mots touchant aux miliciens avaient été prononcé en le regardant, légère, doucereusement piquante. Ne lui tenait-elle réellement rigueur de son discours était-ce celui que beaucoup tenaient, toutefois ne se sentait-elle d’une si grande faiblesse et inutilité qu’il semblait l’évoquer, comptait-elle bien lui faire passer l’information, de la manière qui serait la plus adéquate et efficace.

Il fut le temps de cesser de tergiverser commencé à agir. Les traitres n’allaient se débusquer seuls.

Le rapport spécifiait que les cibles tenaient audience dans une arrière-cours à quelques ruelles de la venelle ayant tenu lieu de quartier général aux Brasey et à leur protecteur du jour. Grâce prit la main de sa cadette l’entrainant pour prendre quelques pas d’avance, juste assez, juste un peu seulement pour que les demoiselles ne soient associées aux deux hommes. Cependant veillaient-elles à rester en vue se retournant discrètement, de temps à autre, vérifiant qu’elles étaient toujours sous leurs yeux, même si au milieu de la foule.

Ladite arrière-cours était celle d’un commerce désormais fermé. Levant le nez pour regarder l’enseigne encore parfaitement conservée l’aînée des filles fit une petite moue puis baissa les yeux regardant sa semblable, lui indiquant d’un signe de tête un type, à l’entrée d’un petit corridor menant derrière la bâtisse, il les regardait, elles qui s’étaient arrêtées devant une échoppée plus en activité. Elle avait lâché sa benjamine depuis déjà quelques instants, la jeune femme se dirigea vers le gars, qui la dévisagea de pied en cap. Dur de ne pas voir ses manières transpirer dans sa jolie façon de se déplacer ou dans le port haut de sa tête. Cela pouvait encore passer pour une habile copie de manière noble apprise par une domestique de haute famille.

« On cherche les frères Leurrier… »

Une voix délicate, hésitante et un langage moins souvenu qu’a l’accoutumé, pour rendre la supercherie plus habile. Le regard légèrement fuyant, regardant derrière, Victoire, la foule, l’homme brièvement. Elle semblait consciente de faire quelque chose qu’elle ne devrait pas.

Il était d’une trentaine passée, brun, quelques cheveux blancs parsèment une crinière mi-longue donnant quelque signe d’une calvitie à peine naissante. Un visage au trais légèrement anguleux creusé par la famine qui sévissait encore dans la cité. Une vêture de meilleure facture que la plupart des badauds du quartier. Il laid, ni sans charme, lui ne semblait se priver de toucher des yeux les courbes délicates soulignées par la robe anthracite.

« Qu’est-ce qu’elles leur veulent, les deux petits souris, aux frangins Leurrier ? »

Il avait reposé ses yeux sur l’autre, celle qui n’avait encore rien dit.
À quelques pas, au coin de la rue Audric était arrêtée au côté du milicien Leramey regardant la scène. Il était nerveux sa main sur la garde de son épée cachée par sa cape tapotait du bout des doigts sur le cuir de l’arme. Le jeune homme fixait les demoiselles parlant à l’inconnu.

« Ne devrions-nous trouver quelque manière de nous inviter dans la conversation ? Si quelque chose tournait au vinaigre alors que nous ne les voyons plus ? »

Il s’adressait à l’homme d'armes ne sachant réellement s'il avait envie que ce dernier abonde dans son sens, ou se trouve dans une parfaite opposition à ce qu’il venait de dire.
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Victoire de Brassey
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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyLun 29 Mai 2017 - 12:27
L’échange venait de véritablement commencer, avec tous les préjugés que les deux origines pouvaient offrir, d’un côté la fratrie qui semblait étrange d’accord en bien des points, de l’autre le milicien qui essayait de conserver un minimum de raison dans ce méli-mélo, mais subtil besoin de réponse et d’envie d’en découdre. Leramey, l’homme grand, imposant à la barbe épaisse tentait de raisonner la famille de Brasey sans semble-t-il obtenir un véritable succès. Victoire était restée discrète pour ce tour, avisant chacune des personnes présentes à l’aide de ses grands yeux bruns. La cadette n’avait semble-t-il pas véritablement envie de se positionner pour l’heure, laissant d’abord et logiquement la parole à ses aînées. Audric s’était d’abord adressé à la jeune femme, lui demandant de cesser d’importuner l’ours qui se trouvait à quelque pas de sa personne. La jeune se contenta d’hausse les épaules, sans prendre véritablement les dires en considération, que pouvait bien faire une frêle et délicate petite noble face à cet individu aussi haut que large, non, la cadette ne pouvait pas grand-chose. Si la souris effrayait le chasseur, ce n’était pas de sa faute, à elle. Le plus âgé des trois prit finalement une décision, Victoire ne rechigna pas ni ne dénigra pas la volonté d’Audric, fronçant néanmoins les sourcils devant le sous-entendu de possible faiblesse que les deux sœurs pouvaient représenter. La brune avait entrouvert les lèvres, prêtre à faire entendre sa voix, mais ce fut la seconde qui répondit en premier. Pour une fois que Victoire était en complet accord avec sa sœur, elle n’allait pas risquer de tout faire imploser en rétorquant à son tour. De nouveau, c’est le silence qui la qualifia à merveille, se contentent d’un petit geste de tête pour signifier son accord.

De nouveau Victoire partageait l’argumentation de Grace et même si l’idée de se rendre seule dans un lieu inconnu à ses yeux, face à très certainement des individus dangereux, elle admit intérieurement ne pas trouver d’autre solution plus sécuritaire. Dans le pire des cas, pour survivre, elle n’aurait cas jeter la plus âgée des deux en pâture et prendre la fuite. L’idée la fit sourire, bien qu’elle avait conscience d’être incapable d’un tel agissement, quoi que. La jeune femme s’appliqua à suivre la plus vieille –de quelques années à peine-, en silence, inutile de prononcer le moindre mot en compagnie d’une personne dont le peu d’infinité restant à disparue. Elles ne tardèrent pas à apercevoir au loin une silhouette et sans même qu’elle n’est vraiment eu le temps d’observer le lieu ou de jeter un regard en arrière, sa sœur s’était approchée de l’homme pour prendre la parole. Prudente, Victoire était tout d’abord restée là où elle se trouvait, ne ressentant pas forcement cette envie d’approcher. Peut-être que la boule de stress se formant dans son bas ventre en était la cause, ou simplement était-ce la crainte qu’on découvre leur origine à leur façon de parler, de se mouvoir. La brune s’était légèrement pincé la lèvre avant de se faire davantage violence pour rejoindre Grace. À peine était-elle arrivée que déjà une question venait d’être formulée, Victoire s’appliqua à articuler sa réponse, d’une voix fluette avec une légère pointe assurance. Si elle devait se faire passer pour une domestique, cela ne l’empêchait pas de conserver cette petite étincelle de provocation dans le regard.


- « Elles ne s’adresseront qu’aux deux frangins Leurrier en fait, parce qu’elles n’aiment pas perdre leur temps. » Elle afficha un léger sourire en coin « Nous avons besoin de parler à ces deux hommes, nous sommes envoyés par nos maîtres. »

Qu’est-ce qu’elle pouvait se trouver ridicule en prononçant des paroles aussi sotte qu’insensé à ses yeux. Par les trois, pourquoi une famille bourgeoise ou noble enverrait deux femmes domestiques, négocié quelque chose qui lui échappaient encore. Une famille avec les moyens n’avaient qu’à claquer des doigts pour obtenir ce qu’elle voulait, du moins, ça, c’est que la cadette pensait naïvement. Elle se pinça légèrement la lèvre, coula un regard particulier vers son aînée puis ajouta d’une voix plus sèche pour être certaine de se faire bien comprendre :

- « Vous ne voudriez pas faire perdre un contrat juteux à ces deux hommes tout de même. À moins qu’on soit en face de l’un d’entre eux et que ce soit le manque de présentation qui fasse s’envoler ledit contrat. »

Victoire avisa l’homme puis de nouveau sa sœur, elle espérait ne pas avoir été trop loin…
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Alexandre LerameyMilicien
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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyMer 31 Mai 2017 - 11:18
Sans que je n’aie eu vraiment le temps de faire quoi que ce soit, le plan prévu s’était déjà mis en branle. Les deux petites souris étaient partie vers le morceau de fromage non sans voir la tapette qui se trouvait sous ledit morceau de fromage, mais elles ne semblaient pourtant pas y prendre garde.

Le plan était simple et ne demandais aucune intervention de notre part, à moi et Audric. Du moins tant qu’elles restaient à l’extérieur du bâtiment.

Audric voulait intervenir dans la conversation. Cela me semblait être une bien mauvaise idée, tant pour elle que pour le bon déroulé de notre plan. J’imaginais qu’il devait beaucoup s’inquiéter pour ses sœurs pour proposer une chose qui mettrait à mal notre initiative.

« Inutile de venir les déranger, elles semblent bien s’en sortir. De plus l’arrivée de deux inconnus dans ce genre de transaction d’informations risquerait de tout foutre par terre. Autant attendre tranquillement ici et voir si elles arrivent à rentrer. Si tel est le cas, nous agirons. »

J’avais déjà repérer plusieurs entrées discrètes dans le bâtiment. Je les inspectais de nouveau.

« Vous voyez ces ouvertures ? En restant discret nous pourrons nous infiltrer dans le bâtiment, en même temps que vos sœurs pour suivre la discussion et surtout, intervenir au cas où ça déraperait. »

Audric hocha la tête en signe d’acceptation. Bien. Au moins, il comprenait que dans ce genre de situation, son statut ne lui servait à rien et que c’était mon expérience qui comptait. Ça, et l’espièglerie de ses deux sœurs. Etrangement, je ne m’inquiétais pas trop pour elles de ce côté-là.
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Grâce de BraseyBaronne
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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyMer 31 Mai 2017 - 15:58
La rue n’était ni réellement animée, ni réellement calme, juste assez d’agitations pour couvrir correctement le son d’une conversation courtoise, polie entre deux individus. Des cris se seraient de suite fait remarquer, toutefois murmurer n’était une nécessité pour passer inaperçu, les mots noyer parmi ceux de la foule.

L’homme à qui venait de s’adresser les demoiselles de Brasey –qui prétendaient ne pas l’être à cet instant- regarda la plus jeune avec insistance. Elle était propre, peut-être un peu trop pour une domestique, mais après tout, elles se lavaient aussi les femmes de chambre, puis faire des lits et aider des oisives à passer des toilettes hors de prix ne devait être guère salissant. Jugement ignorant. L’air revêche, légèrement impétueuse, elle exigeait presque. À un autre moment ça aurait pu lui plaire… cette idée fit naitre un léger sourire torve, qui mourut dans l’instant, seulement le temps qu’il comprenne la teneur des mots de la donzelle, sur le visage de l’inconnu. Ses dires lui firent froncer légèrement les sourcils regardant autour de lui.
La venelle était des plus habituelles, le péquin moyen passait bavassant, quelques hères s’arrêtaient çà et là pour regarder quelques étales, rien de particulièrement intrigant. Puis il revint sur les deux poules qui se trouvaient devant lui. Elles se ressemblaient, des sœurs sûrement, rien de bien inquiétant, souvent les familles de noble avaient des familles de serviteurs, tout le monde servait à s’occuper de leur petite personne. La chose avait son côté pratique, les gamine élevées depuis le berceau au sein du nid intégraient seule les bons usages, seul fallait-il corriger quelques débordements. Sans compter qu’à vivre ainsi toute sa vie au côté de personne elles développeraient un attachement, une empathie, une loyauté. Elles étaient encore fringantes, pas trop abimées, possiblement un peu trop précieuses, mais après certaines se sentaient plus à côtoyer les sangs-bleus…

Pourtant lui n’avait jamais pris de contact avec du nobliau, et était-il presque sûr que son frère non plus. Pas très fusionnel la fratrie Leurrier était quand même assez soudée en affaires pour ne pas faire de magouille dans le dos de l’autre. Fruit de quelques erreurs passées qui avaient failli leur coûter cher. Puis de toute façon sur ce point étaient-ils du même avis, la noblesse ne frayait pas avec du petit malandrin comme eux et s'ils le faisaient ça n'apportait que de la merde. De fait préféraient-ils ne traiter qu’avec les subordonnés, ceux qui leur étaient plus proches.
Il avait le choix de les confronter là tout de suite, proche de la foule et de prendre le risque de les laisser filer, sans savoir qui elles étaient et ce qu’elles voulaient. L’homme prit le parti d’une petite comédie. Haussant les épaule avec une moue favorable il s’écarta comme pour laisser le passage aux jeunes filles les invitants à passer dans l’arrière-cour de par un grandiloquent mouvement de bras.

« Effectivement, l’arrangement avec la noblaille… j’pensais pas qu’ils enverraient des pondeuses de bâtards pour ça, ça semblait trop important. ‘Fin bon … Je suis Etienne Leurrier, si les donzelles veulent bien avancer. »

La petite pique avait été calculée pour pique le plus au vif l’amour-propre de ces petites trompeuses. Sous-entendre si grossièrement qu’en tant que domestique, elles n’avaient pour seule valeur se s’allonger et écarter les cuisses pour leur maître avaient de quoi froisser les plus calmes et humbles. L’effet n’avait manqué, Grâce l’avait regardé avec force mépris railleur alors que la demoiselle passa devant lui.

« Avec grand plaisir, difficile de dire non à des manières si prononcées … surtout chez un escroc. »

Le ton était léger, la voix douce, ce qui arracha un rire franc à l’homme.
Ce dernier fermait la marche, dans sa posture rien ne le menaçait, toutefois dans son esprit les possibilités se construisaient et s’effondraient les unes après les autres alors qu’il cherchait qui et pourquoi. Qui elles étaient ? Qui les avait envoyés ? Pourquoi ?

Débouchant sur un petit espace carré d’une dizaine de pas de côté, l’aîné des filles Brassey regarda autour d’elle. La jeune femme affichait un air confiant, calme, pourtant elle était tendue, quelque chose faisait naître un nœud au creux de son estomac. Difficile de dire s’il ne s’agissait là que de l’appréhension du danger, le stress de la situation, ou un signe avant-coureur d’une réelle menace. Le doute l’assaillait, ses iris glissaient le long des murs cherchant une autre issue que celle occupée par ce monsieur Etienne.

« Hé Jacques, les émissaires nobiliaires, sont arrivées. »

Puis ils se fixèrent sur l’homme à qui l’on venait de s’adresser. Ressemblant à son comparse, ce qui étayait encore le fait qu’ils avaient au moins un parent commun, le dénommé Jacques semblait tout de même quelques années plus âgés. L’homme était installé sur une caisse sommaire, les pieds reposant sur une autre boîte et le dos appuyé contre le mur. Il se trouvait à l’abri sous un appentis complètement ouvert.
Il y eut un instant de silence durant lequel le nouveau protagoniste regarda son frère, puis il reporta son attention sur celle-ci vêtue de gris.

« Ah … effectivement. Mesdemoiselles. »

Il s’était levé pour les saluer, du moins c’était possiblement ce qui avait été son attention car dans les faits, s’était-il simplement levé. Il avait une voix posée qui inspirait quelque chose de faux, ce qui n’avait rien pour clamer les pressentiments de Grâce. Fallait-il voir comment cela allait-il se dérouler par la suite. À l'instant rien de pertinent, rien qui n’aurait été fondamentalement idiot et voué à l’échec ne lui semblait faisable.

« Elles désirent peut-être un petit quelque chose ?»

SUr la caisse où ses pieds étaient posés quelques instants plus tôt se trouvaient une bouteille des dieux seuls savaient quoi. N’étant guère désireuse de connaître le contenu le goût de la mixture la puinée refusa poliment, sans trop fioriture, simplement. Il était quelque peu ardu de contenir des manières que le milieu avait forcé et rendues presque aussi naturel que la respiration.

« Alors c’est quoi la grosse info qu’on attendait ? C’est quoi ce que vos maîtres voulaient qu’on sache ? »

Les hommes restaient à distance, ne semblaient enclins à quelques attitudes déplacées malgré le fait qu’ils ne se privaient de regarder les jeunes filles.
L’air était frais, calme.
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Victoire de Brassey
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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyMer 31 Mai 2017 - 19:24
La petite provocation semblait avoir porté ses fruits, pourtant Victoire n’avait pas l’impression de jouer si bien la comédie. Un léger soupir de satisfaction et de soulagement s’était échappés de ses lèvres avec que ses deux perles brunes détaillaient leur unique interlocuteur du moment. Sans réellement en identifier la source, la cadette ne se sentait pas forcement à son aise, ayant cette impression de jouer à un dangereux qui lui, ne risquait en rien d’être agréable. Coulant un regard à son aînée, elle afficha un sourire plein d’assurance. Loin d’avoir envie de rassurer sa sœur, c’était elle-même qu’elle cherchait à convaincre. Après quelque temps de réflexion, quelque temps à aviser les deux sœurs, l’homme avait fini par reprendre la parole, formulant à son tour un petit pique parfaitement bien mené. Légèrement vexée, la plus jeune tenta de retenir un léger grognement, lançant un regard plus sombre à celui qui inviter le duo à rentrer. Grace lui avait piqué les mots de la bouche, si bien que Victoire ne jugea pas intéressant de rajouter quoi que ce soit. Laissant la plus âgée des deux passer devant, la jeune femme suivie conservant le silence. Le lieu semblait être particulièrement analysé par la plus jeune des De Brasey, qui n’était en rien satisfaite de la situation. Sentir la silhouette de leur interlocuteur ne la rassurait en rien. Son bas ventre commençait déjà à se tordre dans tous les sens, signe de son angoisse augmentant, loin de souhaiter montrer à qui que ce soit l’inquiétude qui commençait à la ronger, la brune continuait son chemin jusqu’à arriver dans cette pièce ridiculement petite.

Les deux hommes s’étaient lancé un regard, un léger silence avait pris possession du lieu, une fraction de seconde tout au plus. Seconde qui parut durer une éternité à Victoire. Se pinçant l’intérieur de la joue, elle attendait certainement que les réponses lui tombent du ciel, ou bien que Grace prenne le contrôle de la situation comme elle savait si bien le faire. Cependant aucune véritable question ne fut formulée, aucune réponse ne fût donnée. La question de la boisson fût écartée d’un geste rapidement de la main, hors de question de boire quoi que ce soit, Victoire ne tenait de toute manière pas l’alcool, alors accepter de boire un liquide inconnu, il en était hors de question. Restant debout dans un petit coin, pas trop loin de sa sœur, pas trop de loin de l’unique sortie qu’elle avait repéré et qu’il venait d’emprunter pour venir ici. La cadette haussa doucement les épaules à la question, sans réellement savoir quoi répondre, il fallait improviser. Improviser intelligemment, ses deux yeux lancèrent un bref regard plein de sous-entendu vers sa sœur, avant de prendre la parole, tentant un petit coup de bluff


- « Nos employeurs cherchant à se débarrasser de certaine personne de la noblesse… En toute discrétion évidemment. Après s’être un peu renseignée, c’est vos noms qui sont sortis du lot. » Elle lance un regard vers Grace « Nos vies ayant été jugés les pertes les moins importantes en cas de soucis, ils ont décidé de nous envoyer afin qu’on puisse voir avec vous vos compétences et votre expérience, vous avez déjà fait ça ? Si vous êtes novices, en la matière autant nous le faire savoir directement, qu’on puisse se tourner vers des personnes plus qualifiées dans ce domaine. »

Elle coule un regard vers chaque personne présente, termine par Grace, cherchant peut-être à trouver dans son regard son accord ou un côté rassurant, ou simplement à la voir sauter sur la situation pour réajuster les propos qu’elle venait de tenir.
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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyMer 31 Mai 2017 - 21:57
La petite demoiselle regardait beaucoup sa sœur, comme si elle espérait y trouver quelque chose un réconfort, une approbation, ce même alors qu’elle parlait, qu’il était déjà trop tard. Tandis que les mots franchissaient ses lèvres, les hommes se regardaient entre eux, puis les regardaient l’une l’autre, comme pour comprendre, comment pouvait-elle songer qu’ils seraient dupes ?

« Oh, on a déjà fait beaucoup de choses … comme cueillir les petites fouineuses. »

Au moment où le dit Jaques avait parlé, le dit Étienne avait attrapé Victoire, l’attrapant pas sa nuque frêle et parfaitement dégagée. La main de l’homme était chaude, rêche, pleine de cales et de petites cicatrices qui en rendait la surface irrégulière. L’homme sorti également une lame. Cette dernière sortie de son fourreau avec un bruit sec, il l’approcha sans trop, de la jeune fille avant de la forcer à approcher de lui.
Les fragrances d’une peau entretenue, des onguents des huiles beauté lui chatouillèrent le nez.

« T'sens bon chérie … On chipe un peu du parfum d'sa Dame ? »

Lui et son frère eurent un bref rire légèrement gras à cette remarque. Le nœud au creux de l’estomac de Grâce était devenu plus présent, cela serrait à en devenir douloureux, pourtant, la jeune femme semblait presque imperturbable, s’éloignant seulement d’un pas tranquille de l’homme qui s’était levé pour les saluer quelques instants plus tôt. Lui semblait s’amuser de la situation et se rapprocher tout aussi doucement gardant la même distance courtoise entre eux.

« Tu sais ma petite et délicate souris… on aurait pu te croire, même si toi t’avais pas vraiment l’air d’y croire, parce que souvent ceux qui viennent nous voir sont un peu tendus. À croire que trahir son maître c’est pas évident pour tout l'monde… Mais y'a une chose qu’on fait jamais c’est traité avec les nobliaux. Toujours un intermédiaire, toujours … règle de survie … L’homme marqua un arrêt d’un instant. Alors dit moi chérie … comment on pourrait avoir un contrat avec vos maîtres ? Surtout pour éliminer des gens de la haute. Après tout c’est connu que notre créneau c’est le trafic d’information. »

Écouter ceux qui écoutaient, leur offrir de quoi améliorer l’ordinaire et rapporter les pépites au plus offrant. Ce dernier n’était assurément noble, au vu de la réticence des hommes à négocier avec des personnes ayant quelques privilèges, si diminué et abolit qu’ils furent avec la fange. Préféraient-ils les bourgeois. Pas tous assurément, il en suffisait d’un.

« Alors on apprend mal ses leçons ? »

L’homme était railleurs, salement railleur.
La donzelle n’était déjà nullement une espionne, ou était-elle mauvaise dans son rôle, elle ne mériterait surement son salaire.

L’autre Leurrier s’amusait toujours de regarder Grâce. Cette dernière semblant toujours si tranquille face à la situation. Une façade maintenue au prix d’un effort qui ne lui était pas commun, la demoiselle sentant cette tension dans tout son corps. Semblait-elle la tenir sur ses jambes, si d’aventure elles se retiraient, semblait-il qu’elle d’effondrerait tel un château de cartes.

« Regarde comme elle est calme celle-là… T’as pas peur pour ta sœur ma belle ? »


Peur pour Victoire ? Avait-elle quelques soucis pour elle ? Question simple pour beaucoup, compliquée pour elle. La jeune femme avait assurément des frayeurs pour elle ce qu’il lui ferait si la cadette ne leur suffisait nullement. Les liens filiaux étaient-ils distendus à ce point ? Au point de s’être effrité, de s’être rompus ?

« Visiblement »

Un sourire crasse apparut sur le visage de l’homme une fois qu’il eut entendu le mot. D’un geste vif il remit sa tignasse légèrement grasse en arrière.

« Et pourquoi donc ? Semblait-il plus fébrile, nerveux, le Jaques.

Car il ne lui sera fait aucun mal. Était-elle toujours égale à elle-même, pourtant elle craquerait, sous peu, là de Brasey.

Elle a du cran elle ! J’aime ça ! Mais c’est un peu une tête vide. »

Le rire narquois, rustique, d’Étienne retentit, laissant les yeux de l’autre frère, la jeune femme, qui en profita pour faire quelques pas de côté. La situation semblait perdue, si Audric n’intervenait nullement et n’y avait-il aucune raison pour qu’il ne vienne tant qu’elles ne crieraient point, n’informant le quartier que quelque chose se produisait dans l’arrière-cour.
Relevant la tête, prenant son port le plus altier, le plus caricaturalement noble, elle fit en sorte se poser sa voix qu’elle soit claire, fluide.
L’exercice était des plus délicats.

« Savez-vous qui vous tenez ? Qui vous affublez de ravissants noms désobligeants ? Victoire de Brasey, fille du Baron Anthime de Brasey. Si nous ne donnons signe de vie avant la mi-journée le Baron sera mis au fait où nous devions vous rencontrer ce matin. Un contrat sera mis sur vos têtes… J’espère que vous apprécierez de vivre terrer tel de petits rats craintif, ou que le péril des marécages vous sera agréable … »

N’y avait-il pas toutes les informations d’exacte, seulement cela ne le savaient-ils nullement. L’espion de leur père irait effectivement sûrement en parler au dit patriarche si d’aventure les héritiers ne revenaient, seulement cela serait assurément bien moins prompt que dans la menace sourde et doucereuse que venait de proférer mademoiselle.

Monsieur Jacques Leurrier n’avait semblé être ravi de cette éventualité. Fondant sur la jeune femme sa main claqua contre la joue délicate à la peau douce, avant qu’elle ne vienne saisir la masse brune bouclée pour tenir l’impudente en laisse.

« Ferme là putain …
Quelque chose de contenu et prêt à se déverser se sentait au travers de ses mots.

Jaques calmes toi, elle essaye d'nous embrouiller … »

Étienne semblait soucieux, laissant une prise moindre sur Victoire.
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Alexandre LerameyMilicien
Alexandre Leramey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyJeu 1 Juin 2017 - 18:40
Les deux femmes venaient de rentrer. Soit elles avaient convaincu les deux frères, soient c’était un piège et elles étaient déjà démasquées. Ne connaissant pas vraiment les deux sœurs, je ne pouvais pas me faire d’opinion, mais là n’était pas la question, là n’était pas mon rôle. J’avais été engagé pour servir de garde du corps, d’assurance contre les blessures et autres violence. Je devais faire ma part. Et Audric allait m’aider. Pas que je souhaitais son aide. Mais simplement que je ne pouvais le convaincre de ne pas me l’apporter. Donc plutôt que de perdre du temps en vain, autant être efficace, rapide et discret.

« Suivez-moi sire, nous allons rentrer par cette ouverture. Restez discret, ne touchez à rien, faites attention ou vous mettez les pieds, et surtout, ne tentez rien. Il en va de la survie de vos sœurs. »

Je venais de faire preuve d’un tact que je ne me soupçonnais pas. Dans ce genre de situation, j’étais plutôt du genre à imposer mes ordres avec autorité et à ne pas laisser de doute sur l’obligation totale et absolue qu’avais les autres à m’obéir. Mais là, il y avait tellement de différence de grade entre nous deux qu’on aurait pu construire une seconde Marbrume avec. Aussi, étais-je plutôt fier de moi.

Nous avancions sans bruit dans le bâtiment. J’étais heureux de voir qu’Audric était plus discret qu’un renard dans un poulailler. Surement avait-il l’habitude de s’éclipser en douces des soirées mondaines pour passer quelques moments plus agréables… seul… loin de ces serpents.

Nous nous étions arrêtés derrière une grosse caisse, non loin des 4 autres personnages de cette mascarade. Nous pouvions à peu près entendre la conversation. J’indiquais une fois de plus à Audric, par des mouvements simples, de rester ici et de ne faire aucun bruit, mais quand la situation commença à déraper, que l’un des deux hommes avait menacé Victoire avec un couteau, je pris la poignée du noble et la serra fort pour lui intimer l’ordre de ne pas faire un pas de plus. Le bougre allait se lever et n’aurais fait qu’envenimer la situation.

Je me déplaçais lentement, contournant les deux frères qui faisaient face aux deux sœurs. Pour arriver dans leur dos, tout en écoutant bien la situation. Grâce gagnait du temps. Elle semblait presque à l’aise dans cette situation et cela me fit froid dans le dos. Elle n’avait pas esquissé un mouvement lorsque l’un des brigands avait sorti sa lame et semblais n’accorder aucune valeur a la vie de sa pauvre sœur, otage entre les mains sales et calleuse de ces vauriens. Soit elle jouait la comédie et dans ce cas, elle était divinement bonne, soit elle n’avait aucune considération pour sa sœur. Dans tous les cas, cela m’arrangeait.

Ceci dit il ne me restait que peu de temps pour intervenir. Le comportement de la noble, beaucoup trop fier et impérieux, n’allait pas tarder à faire péter un cable à l’un des deux, et ce serait bientôt la tête de victoire qui allait sauter.

J’étais en place. J’attendis quelques secondes le bon moment et je me lançais à l’assaut. Le temps de pousser un cri, j’étais sur les deux hommes, pétrifié sur place par ma présence soudaine.

D’un coup précis (niveau 2, au moins :p) je donnais un violent coup de pied derrière le genoux de l’homme qui tenait Victoire. Celui-ci lâcha sa lame en même temps qu’il tomba à terre mais son frère la ramassa d’une main rapide et agile et me la planta entre les côtes.

Oh putin… encore…

Audric, qui avait senti que son moment était venu avait déboulé en même temps de sa cachette et venait d’asséné un violent coup de pommeau au second frère qui s’effondra, inconscient, avant de menacer le second qui gisait au sol et tentait de se relever.

« Si tu fais le moindre bruit je t’ôte la vie. » dit Audric en pointant la lame de son épée sur le cou de l’homme, non sans une pointe de haine dans la voix.

Je m’approchais à nouveau dans le dos de l’homme et l’assommât d’un coup violent sur l’arrière du crâne. Il s’effondra sur son frère, formant ainsi un tas de brigands.

« Voilà, le problème est réglé. Bon maintenant, il faut les faire sortir d’ici, et avec ma blessure, on va avoir besoin d’aide. »

Je me retournais vers les deux sœurs.

« Victoire, Grace, auriez-vous l’obligeance de descendre à la caserne et de demander l’aide de Gauthier et Alain. Qu’ils viennent ici avec vous. Ils nous aiderons à les mettre en lieu sûr… Après, si vous avez une autre idée, je suis toute ouïe. »

Je m’asseyais sur une caisse et soufflais tout en regardant ma blessure. J’allais avoir besoin d’un médecin.

« Pfff pourquoi toujours le flanc droit. Audric, je vais avoir besoin d’aide, je crois. »


Puis je tombais dans les pommes, m’écroulant sur la caisse.

La mission était une réussite totale…

A deux, trois détails près.


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Grâce de BraseyBaronne
Grâce de Brasey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptySam 3 Juin 2017 - 22:59
La bâtisse était vide, Audric s'était introduit à l’intérieur à la faveur d’une fenêtre cassée donnant sur ce qui était moins qu’une ruelle, un passage étroit pour rejoindre l’arrière des bâtisses, Leramey l’avait suivi avec moins d’aisance au vu de son imposante stature. L’intérieur était vide, poussiéreux, le couinement d’un rat et les petits tapotements des pattes du rongeur sur le parquet. Les voix de l’échange arrivaient, diffusent. Elles étaient calmes, ils parlaient. Toutefois ce n’était nullement un argument pour rester ainsi. Courbés, ils regardaient, par les carreaux salis. Des caisses, il y en avait à foison dans la petite arrière-cour, grosse, petite, empilée, pour qui pourraient sortir cachée elle ferait un couvert parfait. D’autant plus que amoncellement devant la porte de derrière était parfait. Il avait fallu ouvrir l’entrée avec une infinie précaution pour qu’elle ne couine, qu’elle ne craque, qu’elle ne se fasse remarquer. Il était occupé, occupé à parler et reluquer les petites souris. Silencieux, ils étaient silencieux tel des chats.

Audric n’avait nullement protesté quand Alexandre lui avait donné des ordres plus tôt. Y avait-il plus ferme comme invective, seulement était-ce tout de même cela. Il n’était si indépendant, assuré, que ses sœurs, ou plutôt que sa sœur Grâce. La demoiselle ne supportait longtemps qu’on lui donne quelque directive, elle se pliait, bon gré mal gré quand cela se produisait, cherchant toujours un moyen de tourner la chose à son avantage.

Puis tout avait dérapé brutalement.

Audric n’avait qu’eut le temps de dégainer son épée dans un glissement métallique légèrement strident. Il n’en avait rien fait, seulement le temps de dire quelque mot, puis tout était fini.

Rien, inutile.
La chose deviendrait-elle une habitude ?

Assommés, les deux hommes étaient assommés désormais, et Monsieur Leramey également était entre leur monde et celui de Rikni, ou d’Anür, tout dépendait de l’État de la blessure. La situation avait un brin d’ironie comique qui apparut à la faveur du calme lourd agité qui suivit la fin de la brève et violence altercation.

« Encore … »

Soupira Grâce alors qu’elle s’approchait du milicien évanoui afin d’examiner la gravité de sa blessure. N’était-elle assurément guérisseuse, chirurgien, ou autres. Seulement avait-elle vu quelque blessure, puis la quantité de sang perdu pourrait donner quelques indications. S’en souciait-elle un peu de cet homme, possiblement, son côté chevaleresque le rendait sympathique, légèrement plaisant. Lui semblait apprécier surtout l’aîné de la famille.
Elle coulait, elle coulait fort, plus que la plaie de la flèche quelques semaines plus tôt.

La jeune fille regarda autour d’elle en soupirant, son cœur battant à n’en plus savoir, il se calma, se tranquillisa avant de se rendre compte que la situation était précaire. N’avaient-ils rien … N’avaient-ils que trois hommes inconscients. Cela parce que Victoire était médiocre pour ce qui touchait à l’improvisation vraisemblablement. Grâce n’avait voulu intervenir, pour que la couverture reste complète, que l’une vienne à contredire l’autre, que la chose aurait été parfaitement étrange en plus dû discourt
.
L’aîné des filles se s’approcha de sa sœur d’un pas vif. Sa main claqua contre la joue de sa la sotte.

« L’ai-je prise pour t’éviter pire, cependant, étant d’humeur magnanime, je te la retourne. »

Elle était calme, mielleuse, acide. Puis elle regarda à nouveau les malfrats à terre. Audric c’était déjà assuré qu’ils n’étaient morts … bien vif, seulement quelque part loin de leur monde.

« Nous ne pouvons les laisser ainsi et nous ne pouvons simplement le laisser. Ne nous ont-ils rien appris, et le pourraient-ils, seulement la méthode possible risque d’être quelque peu bruyante et la rue est trop proche.
Puis il faut absolument un guérisseur au milicien Leramey… »


Il y eut un instant de flottement où les jeunes gens se regardèrent. Que faire ? Comment tout avait fini ainsi ?

Irritée, agacée, éprouvée, Grâce cherchait, se remémorait comment tout cela aurait pu être autrement, plus fluide, plus satisfaisant, plus gratifiant. Tellement d’élément auraient pu être différent, s’en voulaient-elles, lui en voulait-elle.
Comment étaient-ils arrivés ? Son frère et le milicien.

« Le bâtiment est-il vide ? »

Ils n’auraient pu se faufiler par un autre passage, leur position, celle floue dans les souvenirs de la demoiselle n’en laissait pas songer autrement. Fort heureusement, l’hérité approuva d’un hochement de tête bref, suivit d’un nouveau silence.

« Nous ne pouvons transporter Lemarey il est trop … imposant. Victoire, va aller chercher quelqu’un au Temple, au vu du temps que tu y passe, dois-tu connaître quelqu’un de fiable qui ne nous dénoncera nullement. Pendant ce temps, avec Audric nous transporterons les hommes dans la boutique et si elle dispose d’une cave, dans cette dernière. »

Libre de suivre ou non, seulement la vie de l’homme de sûrement quelque peu la sécurité restait en jeu, ne fallait-il l’oublier.
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Victoire de Brassey
Victoire de Brassey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] EmptyDim 4 Juin 2017 - 13:53
La situation avait dégénéré et malgré la volonté de la petite Victoire ne trouver une solution pour se sortir de cette impasse, elle n’était parvenue à rien. Hormis à se retrouver avec cette main rugueuse contre sa peau délicate, sentir cette odeur de mâle visiblement peu entretenu et la perception de cette lame prête à pénétrer sa chair si finement entretenue. Victoire avait vu sa respiration se couper en une fraction de seconde, avait parfaitement sentie se battement de son cœur se louper, menaçant d’imploser dans sa poitrine tant il frapper fort contre les parois de son être. Difficile pour la cadette d’afficher cette moue si neutre, si sans scrupule qu’à son habitude, difficile également de ne pas en vouloir à sa sœur qui ne semblait nullement affectée par le risque de perdre sa cadette. Complexe pour la brune d’oser encore respirer, d’oser encore entrouvrir les lèvres pour essayer de formuler quoi que ce soit, ses deux prunelles d’un brun intense vibraient sous cette intensité nouvelle, devant cette finalité qu’elle n’avait même pas envisagée, mourir ici. L’angoisse qui avait connu naissance dans son bas ventre au moment de pénétrer dans le lieu abandonné, ne s’était vu qu’augmenter sans crier gare, certaine de ne pas ressortir indemne de toute cette histoire. Les mains de la jeune femme étaient venues instinctivement agripper l’avant-bras qui était désormais sous sa gorge, avec l’espoir naïf d’obtenir la force nécessaire à le faire lâcher prise. Insouciance quand tu nous tiens. La situation ne pouvait pas être pire, c’est que ne cessait de se répéter la plus jeune des deux, respirant par mi-temps quand, l’emprise se faisait moindre, avisant cette femme censée être sa sœur, ne ressentir pas la moindre inquiétude à son sujet. Douloureux. C’est le mot parfait pour résumer cette situation, mais nulle ne serait jamais ce qui affectait le plus Victoire, le manque d’empathie de son propre sang, ou cette idée de mort se rapprochant de plus en plus.

Grace tentait d’emmêler l’esprit des deux assaillants alors que Victoire priait les trois que son frère et le milicien ne tardent pas à venir prendre la place de prince charmant. La situation avait finalement de nouveau dégénéré, la main froide, abîmée et particulièrement désagréable d’un des deux hommes claquant sur la joue si douce de sa sœur. Victoire ne put s’empêcher de sourire, au moins, en aurait elle pris une pour son comportement de sœur indigne et pitoyable. Même si la raison de l’homme n’était pas également celle-ci. La hargne entre les deux femmes semblait avoir ressurgi dans l’esprit de la plus jeune, qui profite de cette situation pour se dégager légèrement. Se retournant elle ne put sursauter devant la présence du milicien qui d’une façon parfaitement qualifiée et agile venait de lui sauver la vie, empochant en guise de récompense une dague dans les côtés. Victoire se recula vivement, horrifiée par la situation. Pauvre petit être fragile qui découvrait la dureté de la réalité. Plaçant les mains sur ses lèvres, visiblement choquée, elle ne parvient pas à réaliser pleinement l’enchaînement de la situation. Quoi qu’il en soit, le milicien et les deux hommes étaient à terre, inconscients. La plus âgée des deux inspecta la blessure, sous le regard inquisiteur de la cadette qui se demandait depuis quand Grace était en mesure d’évaluer une blessure, elle afficha une moue plus ou suspicieuse avant de l’avise se rapprocher, encaissant la gifle sans broncher.


- « Ne refais plus jamais cela » cracha presque Victoire le regard plus sombre qu’auparavant.

Cependant, il n’était guère question de régler ses comptes dans l’heure, là n’était pas le bon moment. D’autant plus que malgré cet aspect fier, la jeune femme était déjà remplie de culpabilité vis-à-vis du pauvre Ours qui était encore à terre. Elle se mordit l’intérieur de la joue, laissant un silence s’installer, ne comprenant pas elle-même comment tout avait pu autant dégénérer si vite. Victoire n’avait absolument rien d’une meneuse, si bien qu’elle ressentit le besoin de s’appuyer contre le mur malgré son état, pour éviter de défaillir. La brune avait relevé le regard quand son nom fut prononcé opinant vivement.

- « Oui, oui… J’ai entendu parler d’un guérisseur… je… je vais le chercher. »

La jeune femme n’avait pas pris le temps d’en dire davantage, que déjà elle s’était précipitée vers la sortie, prenant une longue respiration une fois à l’extérieur. Inspiration qui lui sembla lui faire le plus grand bien, pire, elle avait l’impression de revivre. L’ambiance tendue de l’intérieur, le fait d’avoir une lame presque sous la gorge, de sentir sa vie risquer de la quitter l’avait particulièrement perturbée. Elle n’avait pas pris le temps de s’attarder davantage sur son ressenti propre, se précipitant d’une marche rapide, presque une course vers le lieu où il lui semblait avoir compris que le guérisseur vivait. Elle ignorait son nom et prénom, du moins n’avait-elle entendu parler que d’un surnom, un corbeau. La cadette n’avait point le temps d’y songer, une seule et unique chose comptait, s’arranger pour la survie du milicien. La course de la brune avait été plutôt rapide et c’est particulièrement essoufflé et possiblement en état de choc qu’elle arrivât devant le lieu de ses espoirs. Elle y frappa ou plutôt y tambourina comme une femme désespérée, une femme de bas rang qu’elle n’était pas. Elle entendit une voix qu’il l’intima d’entrer, chose qu’elle fit pas vraiment convaincue d’en avoir envie.

- « Vous êtes le corbeau ? » demanda telle redressant le visage légèrement, gonflant sa poitrine pour se donner un aspect plus imposant. Sa voix était fébrile une marque sous sa gorge d’une lame présente, même si elle ne l’avait pas remarqué « J’ai besoin de vos talents dans une grande discrétion évidemment. Pouvez-vous rassembler quelques affaires ? Un homme est blessé, un coup de lame au niveau des côtes, il est trop imposant pour être déplacé. » Elle fit une pause rajoutant avec un air un peu hautain, comme pour s’imposer définitivement « Je suis Victoire de Brasey, cadette du baron Anthime de Brasey. Cette affaire demande grande discrétion et je suis certaine que votre rémunération sera à la hauteur de cette implication. »

Si le guérisseur acceptait sans trop poser de question, alors elle conduirait le plus rapidement possible jusqu’au lieu de l’incident, ou plutôt dans la cave, là où les corps étaient installés et ou l’ours attendait de recevoir des soins.

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