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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] - Page 2 EmptyDim 4 Juin 2017 - 19:50
Une chance pour Victoire, Theodren n'avait pas de patient au moment où elle tambourine à la porte. Le guérisseur, qui a fini de nettoyer son lieu de travail, un lieu fonctionnel mais relativement neutre, est attablé à travailler un dessin qu'elle ne verra pas. Il s'agit d'un croquis médical d'une intervention dont il voudra se rappeler plus tard. Ne sachant écrire, le dessin est pour lui un excellent aide-mémoire, même si sur ce plan il a la chance de retenir énormément d'informations de façon très précise, quand ça concerne le domaine médical surtout. Il range son dessin sur l'étagère puis se retourne pour acquiescer quand elle vérifie son identité, ne prenant pas le temps de préciser que son vrai nom est Theodren Hilaire. Le Corbeau, c'est ainsi qu'on l'appelle et ce surnom lui plaît et lui convient très bien. Vêtu de noir, cheveux noirs, nez aquilin, il est petit, plus que son interlocutrice. Et rachitique, il flotte dans des vêtements qui paraissent pourtant petits. Mais son regard ne cille pas quand il fixe la cadette de Brasey, signe qu'elle a toute son attention.

Il n'est pas plus réactif quand elle expose le type de blessure que quand elle lui parle de paiement, continuant d'observer cette étrange femme qui semble vouloir s'imposer à lui. Les détails qu'elle donne sont bons et il peut espérer avoir plus pour son soin que les quelques légumes et les rares promesses qu'on lui a faites pour le labeur déjà effectué ce jour. Et une rentrée financière ne sera pas de refus, cela lui permettra de couvrir les frais qu'un tel métier impose, quand des échanges ne sont pas possibles. Il lève simplement le doigt pour qu'elle fasse silence


- Bien, nous n'avons pas de temps à perdre. Je ne peux rien oublier, donc je vous demande de me laisser me concentrer. Si j'oublie un élément, on perdra trop de temps si la blessure est aussi grave que vous le laissez entendre.

Non pas qu'il doute d'elle, mais si l'arme a frappé l'os, c'est moins grave que si elle est passée entre deux côtes. Et quand bien même, tout dépend ce qu'elle a détruit sur le chemin. Eau divine, alcool si le patient retrouve sa conscience, fil, aiguille, onguent cicatrisant, tissu pour éponger le sang, pansement, fil de fer rigide pour la cautérisation, si elle est nécessaire. Le feu... Il prend un poelon, y met des cendres chaudes, prend du petit bois aussi et le dépose sur la table.

- Je risque d'en avoir besoin aussi. Votre mission sera qu'il ne s'éteigne pas et remercions les Trois, il ne pleut pas. Cela me sera indispensable pour cautériser si la plaie saigne fort. Je vous suis !

En effet, il ne lui a pas demandé si elle voulait l'aider ou non, il s'organise. Baronne ou pas, c'est lui le soigneur et les rangs s'effacent face à cette évidence. Que la dame le prenne mal ou pas, il s'en fout pour l'heure, priorisant le soin. Elle pourra toujours rejouer de son rang par la suite, une fois que le blessé sera rétabli... ou mort d'ailleurs. Bref, quand le soin sera terminé.

Il suit d'un bon pas la Baronne dans les chemins où elle l'entraîne, atteignant la ruelle puis l'arrière cour. Le spectacle n'est pas ordinaire. Une autre dame, vêtue comme la jeune baronne façon souillon, sans en avoir les attitudes, il présume que c'est l'aînée de Victoire. Deux hommes à terre, tenu en respect par un troisième. La qualité de l'arme lui laisse penser qu'il pourrait bien être de la haute aussi. Il évite de perdre du temps sur la question de savoir pourquoi trois nobliaux se sont perdus dans les bas quartiers. Aucun des deux hommes à terre ne saigne, au contraire du troisième. C'est lui qu'il doit soigner, donc. La flaque de sang n'est pas encore trop impressionnante, du moins pas assez pour être létale, c'est le premier examen qu'il pose, purement visuel.

Il sort ensuite sa dague pour dévêtir l'ours rapidement et avoir un regard sur la plaie. Evidemment, pas de table chirurigicale, pas de pièce fermée, un soin à haut risque. Il observe la plaie puis s'adresse aux deux soeurs, enfin il le présume.


- Mesdames, je vais avoir besoin de vos fessiers. Chacune va poser son séant sur une épaule et y peser de tout son poids; Il est impératif que le patient ne bouge pas quand il se réveillera, car il se réveillera. Vous pouvez me rendre le poelon, madame Victoire de Brasey. cadette de Anthime de Brasey.

Il n'attend pas qu'elles s'exécutent pour préparer son matériel et entamer sa prière. Il place dans la bouche du patient un chiffon pour qu'il puisse mordre dedans puis récite sa prière. Celui ou celle qui observera son visage réalisera que pendant la prière, il entre en totale concentration.

- Anür, si l'heure est venue pour Votre Créature de découvrir l'autre rive, Accueillez-le en Votre sein sans souffrances et Pardonnez-lui ses offenses. Mais s'il sied à Votre Magnificence de lui laisser une chance de poursuivre sa route parmi les nôtres, Permettez à Votre humble serviteur d'être guidé par Vos visions pour accomplir Votre destinée. Qu'il en soit fait selon Vos Volontés !

Serus, Votre Grandeur, Permettez à Votre humble fruit d'user encore des dons que vous lui avez offerts à sa naissance. S'il Vous sied de me guider encore, Permettez à mes mains de ne pas trembler et à ma vision de ne pas se brouiller. Donnez-moi la force de ne pas douter...

Rikni, une nouvelle fois Vous me mettez à l'épreuve. Et une nouvelle fois j'implore votre Clémence. J'ignore tout de la créature que Vous avez placée entre mes mains. J'ignore tout de vos desseins. Mais s'il Vous plait encore de m'enseigner, Donnez-moi le talent pour soigner, la clairvoyance pour comprendre et la ruse, pour parachever Votre œuvre. Que par mes mains s'accomplisse votre Destinée.


Theodren rouvre les yeux et salue les Trois, poing sur le coeur et tête baissée. Il est prêt. Il se tourne vers le blessé.

- Que la chance te prête vie et que mes soins guident ta destinée, l'ami. Et pardonne si je devais échouer !

Il est ravi de constater que les soeurs sont assises chacune sur une épaule du milicien. Il prend l'eau salée et avant d'arroser la plaie précise pour les témoins.

- La douleur va le réveiller, cela risque d'être impressionnant. Et s'il est aussi solide qu'il en a l'air, il ne retombera pas évanoui de suite. Il faudra le maintenir le temps que je stoppe l'hémorragie. Je compte vraiment sur vous...

Et il arrose généreusement la plaie avec l'eau salée.
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Alexandre LerameyMilicien
Alexandre Leramey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] - Page 2 EmptyMar 13 Juin 2017 - 17:29
Je me réveillais en sursaut. Ou étais-je ? Je ne me souvenais de rien. J’étais pourtant sur de m’être endormis à la caserne de la milice la nuit dernière… ?

J’étais assis sur une grande caisse. Je regardais autour de moi. J’étais dans une sorte de cours intérieur. A côté de moi : Graçe et Victoire étaient par terre, en train de se relever. Devant moi, un homme, les mains tenant une fiole, me regardais d’un œil qui me semblais à la fois surprit et apeuré.

Puis, je me rappelais : la mission, les deux filles menacés, le coup dans les côtes, le trou noir…

Cela n’avait durée qu’une second. La seconde d’après, la douleur arriva. Soudaine et violente. J’étouffais un hurlement en me mordant la lèvre, ce qui n’enleva rien à la douleur, mais eu le mérite de me faire taire quelques secondes.

Je détachais mon fléau droit et dit à l’homme qui semblait me soigner :

« Par le fessier d’Anour, j’espère que vous savez ce que vous faite. »

Bordel, que je douillais. Heureusement, j’avais l’habitude et avait développé ma propre stratégie pour résister à la douleur. Sur le manche en cuir de mon fléau, on pouvait distinguer des marques de dents. MES dents.

Je mordais dans le manche et me rallongeais. Les prochaines minutes allait être bien longue… autant pour moi que pour mon fléau qui devais prendre bien cher.


J’avais fermé les yeux durant toute la durée de l’intervention, sentant, tour à tour, qu’on me lacérait, brulait ou perçait la peau. Bon dieux, mon fléau prenait aussi cher que moi.

Une fois les soins prodigués, je me relevais lentement. J’avais la tête qui tournais à cause du manque de sang, mais ça allait, je pouvais encaisser. Je regardais à nouveau autour de moi et demandais à Victoire :

« Ou sont nos deux prisonniers ? Vous avez réussi à les sortir de là ? J’ai été inconscient combien de temps ? »

Ma tête me faisait un mal de chien. Presque autant que ma plaie. Il fallait que je me reprenne si la mission n’était pas encore terminée.
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Grâce de BraseyBaronne
Grâce de Brasey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] - Page 2 EmptyDim 25 Juin 2017 - 23:42
Ne jamais recommencer, cela n’était nullement de la décision de cette dernière, de cette cadette encombrante, insolente, irresponsable. Ne sillant face à la menace grondante Victoire, mademoiselle Grâce ne lui offrit qu’une moue impassible. Pour l’heure était-ce la joue de l’autre qui rosissait légèrement, impalpable et doucereux triomphe pour ce qui restait et s’interposait entre les deux sœurs.

Fort heureusement, la forte tête puérile de la jeunette n’eut guère plus de suite, car à peine la proposition avait été faite, à peine était-elle partie, sûrement vers le temple comme demander. Seuls les aînés se regardèrent un instant, avant de laisser leur regard glisser vers les hommes inconscients, puis le milicien qui tout aussi absent de leur monde, enfin vers ce couloir donnant sur la venelle, dont l’agitation de cette dernière arrivait ténu.

« Nous ne pouvons laisser les choses ainsi. Somma le jeune homme.

N’aurais-je dit mieux Audric. Nous faudrait-il quelque endroit pour dissimuler les frères… M’est avis qu’il ne faudrait déplacer le milicien Leramey. »

L’homme était blessé, malgré le fait qu’aucun des enfants Brasey ne pouvait réellement estimer la gravité de ce qui accablait l’homme qui les avait protégées, ils n’en étaient pas moins prudents, même si sur la fin elles pourraient se trouver surfaite. S’approchant, l’aînée des jeunes filles approcha la main de la plaie l’arrêtant avant de la toucher, observant. Elle suintait du liquide rouge essentiel à la vie. Réfléchissant sommairement, Grâce sortie d’une poche de son tablier emprunté un mouchoir, qu’elle appliqua fermement sur l’entaille, du moins sur la veste matelassée, déchirée. S’assurant que cela tienne en lui avec une bande déchirée du tissu blanc et taché jusqu’à la fibre du tablier. Le bandage était sommaire seulement, ils permettraient de donner bonne conscience à la jeune femme.

« La boutique dont nous sommes sortie est abandonnée doit-elle avoir une cave… Surveille les le temps que j’aille vérifier. »

Le jeune homme attendit simplement un signe que sa sœur avait compris ce qu’il lui demandait. L’information lui parvint par un signe de main alors que la jeune femme s’approcha du court corridor conduisant à la rue. Dissimulée dans un petit coin où elle pouvait voir sans qu’elle ne fût vue seulement par ceux qui voudraient s’aventurer dans l’arrière-cour.

La manœuvre dura quelques instants, assez peu, il fallait le dire, seulement ils avaient été tendus. Qu’aurait-pu faire la demoiselle si l’un des Leurriers se réveillait ? Il aurait été peu probable qu’elle ait ou faire le poids physiquement face à ces gaillards.
Refaisant surface Audric s’approcha, vif, inquiet, désireux de solidifier quelque peu la situation, de la rendre plus stable, plus confortable pour les sang-bleu.

« Derrière le comptoir il y a une trappe, fort heureusement peu étroite, qui mène à une petite cave. Via une échelle. C’est humide et noir, mais cela pourrait faire l’affaire. Seulement il faudrait-il entraver leur mouvement qu’il ne peut s’échapper si nous venions à nous absenter de leur compagnie. »

La solution à ce problème semblait toute trouvée. Dénouant son tablier, qui n’était en réalité pas le sien, Grâce y déchira de nouvelle bande. En offrirait-elle un nouveau, à la domestique lui avait cédé pour la journée. N’allait-elle sûrement se plaindre de la compensation. Tandis qu’elle déchirait, la demoiselle laissait son aîné ligoter, entraver, lui pouvait serrer plus fort, rendre les liens réellement utiles. Puis vint l’instant de les déplacer, les escrocs.

« Aide-moi. »

Plus qu’une recommandation sans réellement être un ordre, les mots ne laissaient guère de place au refus. Ce qui en résulta fut un soupir contrariés, docilement contenu de la part de la jeune femme. Les bougres étaient lourds pour les bras frêles n’ayant rien porté de plus lourds qu’elle-même ou un livre légèrement imposant de Grâce.

« Nous tairons cela. »

Affirma la demoiselle alors que le premier, le plus enjôleur venait de trouver sa place dans la cave à la seule lumière de celle qui filtrait à travers de la trappe ouverte. Possible que les bras, la tête, n’importe quelle partie du corps de l’homme ait cogné sur les murs, les montants de portes, le parquet de bois épais et rustique.

Le cœur battant de l’effort de l’angoisse, il avait fallu rentrer l’autre également. Seulement avant il avait fallu s’enquérir de l’état du milicien.

Que pouvait bien faire Victoire ?

Le deuxième Leurrier avait trouvé sa place à côté du premier. Sortant la boutique prenant l’air pour reprendre son souffle avec Audric, à temps pour voir la dernière arriver avec un homme semblant presque ridiculement petit. Était-il plus chétif que les demoiselles, certes étaient –elles dans la haute moyenne seulement n’étaient-elles démesurément grandes? Non seulement la taille lui faisait défaut en hauteur, mais également visiblement en largeur, chétif, semblait un qualificatif fait pour ce guérisseur vêtu de sombre, à la mine sombre.

Sombre certes, mais des plus étranges. S’asseoir sur Monsieur Leramey, quelle fantaisie… L’homme était au sûrement aussi lorsque les deux filles Brasey réunies, si ce n’était plus. De plus la douleur et le danger faisaient faire des prouesses au corps cela était vu, connu. Tout ce que l’idée pouvait bien inspirer à l’ainée des demoiselles seraient qu’elles finiraient le séant à terre. Ce qui ne manqua nullement.

Leramey eut l’amabilité de souffrir en silence, préférant maltraiter la manche de son arme que trahir outre mesure leur présence dans l’arrière-cour. Il aurait été plus habile de lui prodiguer quelques soins en intérieur, seulement son état n’était guère en adéquation avec cette règle de prudence.

« Pour ce qui est de nos chers amis, ils sont quelque part, entravés, où personne ne peut les voir. Pour votre inconscience je dirais la moitié d’une heure, peut-être les trois quarts, en étant généreuse… Dans tous les cas, vous avez le temps de rester calme, de récupérer. Si vous en sentez le besoin vous pourrez également nous quitter... Dès que vous vous sentirez plus en état, bien entendu.
Sachez que dans tout les cas, nous vous serons infiniment reconnaissants. »


Tout en parlant, sans condescendance, Grâce s’était approchée de la haute silhouette, posant une main douce, compatissante sur son bras. Ses doigts, sa paume semblait frêle, étroit sur les muscles d’homme l’arme. Le minois de la jeune femme affichait un sourire doux discret. Elle semblait calme de quelqu’un qui maîtrisait la situation.

Si ce n’était réellement le cas, du moins cela l’était plus que quelques instants plus tôt.
N’avait-elle oublié, ou ignorer la présence du guérisseur, seulement préférait-elle s’assurer de l’état et du confort du blessé avant de savoir quels mots adressés à ce dernier.
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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] - Page 2 EmptyJeu 29 Juin 2017 - 14:45
Theodren n'est pas facilement impressionnable, mais qu'un gaillard dont il crame les poumons pour stopper l'hémorragie reste conscient, ça en dit long sur sa constitution et sa résistance à la douleur, surtout si on la compare à celle du guérisseur qui supporte plus aisément celle des autres que la sienne. Ceci étant, tomber rapidement évanoui, quand on se fait rosser, ça a ses avantages aussi quand comme lui on ne sait pas se battre

- La blessure n'était pas superficielle mais assez facile à soigner. Le saignement s'est interrompu. Bien sûr, cela restera douloureux plusieurs jours quand vous respirerez trop fort, mais ça disparaîtra. Vous attendrez trois semaines avant de retirer les points, que la cicatrisation soit bien terminée, il sera dommage de la réouvrir et de permettre au mal d'entrer dans vos poumons. Vous mangerez de la viande rouge si possible les prochains trois jours et boirez du vin rouge pour aider à récupérer votre sang. Et si c'est possible, vous éviterez le combat, du moins avec ce bras-là et vous dormirez autant que possible. Mais hormis une jolie cicatrice, il ne devrait vous rester aucune séquelle si vous respectez ces quelques points.

La vie est ce qu'elle est, Theodren a des frais et peu d'occasions de se faire une vraie rentrée d'argent. La plus jeune soeur lui a promis qu'il serait rémunéré en conséquence, ça n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, mais s'il y a moyen de gagner quelqu'écu en plus, il serait idiot de ne pas en profiter. C'est que le matériel médical, ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval et quand le combattant parle de prisonniers qu'ils cachent, il fait fonctionner son cerveau pour proposer d'autres services, pour lesquels il n'est pas coutumier, mais qu'importe.

- Vous savez, un médecin connait le corps, ses douleurs et comment garder un esprit en éveil pendant un interrogatoire et vous tous me paraissez peu impressionnables. Et il est à craindre que les gars que vous avez coincés soient aussi résistants que votre garde-du-corps à la douleur. Si l'aide de quelqu'un qui sait faire chanter les muets vous intéresse, je peux vous proposer mes services, contre rétribution. Il faudra juste les attacher solidement. Par contre, déontologiquement, il est hors de question pour moi de les tuer. Si vous avez ce qu'il faut pour ce travail, j'attends le retour de votre sœur pour le paiement de mes soins et je vous abandonne ici, en ayant rien vu et rien fait, bien entendu.

Une offre de service, à prendre ou à laisser. Mais des occasions pareilles, il n'en vient pas tous les jours, ni même tous les ans et il s'en serait voulu de ne pas la tenter.
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Victoire de Brassey
Victoire de Brassey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] - Page 2 EmptyLun 10 Juil 2017 - 21:07
Sans réellement comprendre la situation, la plus jeune des de Brasey c’était retrouvé avec de quoi allumer un feu entre ses mains. L’homme c’était adressé à elle de la plus simple des manières, chose qui la dérangea quelque peu. Elle avait froncé les sourcils, c’était mordu l’intérieur de la joue afin de ne pas jeter son venin au visage de celui qui représentait un espoir pour la survie du milicien. Ne jamais perdre son objectif de vu, jamais, ainsi, la brune avait écouté et agit docilement en n’ayant de cesse de se répéter qu’une fois tout ceci terminé, elle rappellerait non sans délicatesse la position de chacun dans le royaume. N’était-ce pas parce qu’elle portait une tenue de servante, qu’il fallait s’autoriser à s’adresser à elle de la sorte, surtout que la jeune femme c’était présenté, non pas. Quoi qu’il en soit, la cadette avait conservé son calme, du moins en apparence, à l’intérieur de son esprit la situation semblait bien différente. Ne s’imaginait-elle pas assommer son aînée à coup de talons, secouer le milicien pour qu’il se réveil afin que tout ceci ne semble être qu’un cauchemar, et torturer le guérisseur afin qu’il puisse se souvenir à tout jamais qu’on ne s’adresse pas à une baronne comme on s’adresse à une catin. Pauvre homme inconscient qui ne sait nullement se tenir, pauvre aînée qui pense être plus intelligente que tout le monde, pauvre milicien qui accepte contre rémunération de s’enliser dans une affaire peu recommandable. Pauvre d’elle qui se retrouve à supporter tout ceci pour redorer l’honneur de la famille, pour offrir un semblant de cohésion et de respect des liens du sang. Pauvre sotte qu’elle était. Le chemin jusqu’à la boutique s’était fait dans le silence, la noble n’accordant aucun regard vers celui qui allait pourtant lui être d’une grande utilité. Elle tortillait ses doigts sur un morceau de tissu de sa tenue, tout en accélérant son rythme de marche de façon à arriver au lieu rapidement. La vie d’un homme n’était-elle pas entre ses mains après tout ? Elle s’arrêta à quelques pas de la porte, histoire de faire un petit rappel qui lui semblait primordial :

- « Nul besoin de vous signifier l’importance de votre discrétion, inutile de poser des
questions ou d’essayer de comprendre le pourquoi du comment, n’est-ce pas ?
»

Une fois ceci dit, la brune entra dans la boutique, s’étonnant de la non-présence du groupe, il lui avait fallu faire preuve d’une écoute attentive pour comprendre que sa sœur, son frère et les cadavres se trouvaient plus bas, certainement dans la cave. Tout aussi rapidement que précédemment, elle c’était rendue dans la cave, accompagnée du guérisseur qu’elle n’avait nullement eu le temps de présenter. En effet, l’homme semblait déjà s’appliquer à faire ce pour quoi il était là, soigner. Coulant un regard vers les deux membres de sa famille, Victoire avait pris le temps d’analyser un peu la situation. Un milicien qui allait survivre, deux frères qu’il allait falloir faire parler, peu importe le prix. Une sotte légèrement plus âgée qui malgré son apparence parfaite ne semblait pas être dans ses bons jours. Cependant, comment pourrait-il en être autrement, au vu de la demande du soigneur ? Victoire avait de nouveau froncé les sourcils, tachant tant bien que mal de conserver un calme à toute épreuve. Si les trois l’avaient amené vers cet homme ce n’était certainement pas dans le but de le voir retrouver dans la pile de cadavre à brûler, même si cela ne lui déplairait guère. Non, elle n’était pas une meurtrière, elle ne trempait pas dans des affaires louches, pas elle, du moins. La brune avait pris une profonde inspiration avant de s’exécuter, rendant le matériel à celui qui terminait de faire son travail. Une fois ceci fait, une fois que le milicien reprit connaissance pour son plus grand plaisir, la cadette s’autorisa un sourire en sa direction, un sentiment de soulagement s’imprégnant naturellement des traits de son visage. Grace avait évidemment pris les devants, déposant une main délicate sur l’épaule de l’homme blessé, le remerciant. Victoire était restée en retrait, peut-être se sentait-elle un peu coupable de tout ce sang versé inutilement. Elle ne formula cependant nulle excuse, trop fière sans l’ombre d’un doute.

Le soin touchant à sa fin, la cadette s’attendait à voir disparaître le guérisseur, mais nullement à le voir s’imposer à la fratrie en mettant en avant une quelconque compétence de torture. Elle coula un regard vers chacune des personnes présentes, son frère sa sœur et même le milicien. Inutile d’être devin ou de savoir lire les lignes de la main pour comprendre qu’aucun ne trouvait l’idée particulièrement bonne. Naturellement, elle opina de la tête en leur direction, avant de faire entendre le son de sa voix. Contrairement aux fois précédemment, la cadette semblait avoir plus d’assurance, plus d’autorité, quoi qu’il en soit il était inutile pour le guérisseur d’espérer avoir le dessus sur elle.

- « Nous n’avons guère besoin de davantage de services, nous vous ferons parvenir rapidement l’argent pour votre soin à votre demeure. » Elle laissa un silence, puis ajouta au cas où il lui viendrait l’idée de réclamer l’argent immédiatement « Vous n’êtes pas sans ignorer notre lieu de résidence, les De Brasey n’ont jamais eu un retard de paiement, vous pouvez partir l’esprit tranquille. Merci. »

D’un geste de la main, elle l’invita à le suivre, du moins, elle voulait s’assurer qu’il allait bien partir et disparaître sans avoir dans l’idée d’espionner le groupe un peu particulier. Victoire ne doutait nullement de l’esprit de réflexion de guérisseur, celui-ci serait fou de tenter l’impensable en les espionnant ou les dénonçant.
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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] - Page 2 EmptyDim 16 Juil 2017 - 20:54
Il a tenté de pousser son avantage pour gagner honnêtement quelques écus en plus, c'est raté. Il ne s'en offusque pas et récupère tranquillement ses affaires. Avec un peu de chance, les De Brasey le paieront grassement pour son intervention. Nulle envie de sa part d'espionner, ça n'est pas dans ses habitudes. Quant à sa discrétion, elle est "légendaire", du moins dans le Goulot. C'est une tombe. C'est ainsi qu'il a sa clientèle, parce que la femme infidèle ou le fier guerrier qui s'est pris un mauvais coup d'un gamin sait en allant le voir que l'information restera secrète.

Et il n'est pas du genre à faire des vagues. Il salue poliment, sans distinction, les gens présents, homme ou femme, noble ou pas, ils ont droit aux mêmes égards de son point de vue, puis il reprend tranquillement le chemin vers chez lui, sans se retourner. Il saura dans une semaine au plus tard si ça en valait la peine ou pas. Bon, au moins, le guerrier ne nécessitera pas un suivi de sa part, c'est un bon point pour lui.


Spoiler:
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Alexandre LerameyMilicien
Alexandre Leramey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] - Page 2 EmptyLun 17 Juil 2017 - 22:29
Les De Brasey semblaient avoir les choses en mains. La sœur la plus âgée me proposa même de partir me reposer…

J’étais tenté d’accepter mais je sentais qu’ils pouvaient encore avoir besoin d’aide de ma part. C’est pas que je doutais de leurs capacités à résoudre leurs problèmes seul, mais … disons qu’il y avait tout un champ de compétences qui leur échappait quand je n’étais pas avec eux. Et pas seulement encaisser des blessures pour que leur belle peau blanche reste intacte.

Je décidais donc de répondre à la noble :

« Ça va, merci. »

Dis-je en me relevant difficilement et en serrant les dents.

« Mais je crois que je vais rester encore un peu. La douleur est.. Aie.. Supportable et vous avez deux personnes à interroger non ? Pas que je doute de votre capacité à les menacer, mais c’est toujours mieux quand on a une présence qui symbolise la menace… si vous voyez ce que je veux dire. »

Grace restait de marbre. Etait-elle d’accord avec moi ? M’avait-elle comprise ?

« Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée que vous ou même Audric se salisse les mains sur ce genre d’individu. Vous savez … ça laisse des traces… La violence, ça vous ampute d’une part de votre humanité. »

Ajoutais-je sur un ton doux et sérieux.

Je n’avais aucune idée de ce pourquoi je lui racontais tout ça. Peut-être que je voyais en elle la petite fille qui avait surement vécu dans une cage dorée, loin de la réalité du monde mais surement pas plus agréable pour autant. En tout cas, c’était ce que j’imaginais à l’instant. On ne devient pas une femme de cette trempe en ayant eu une enfance douce et sucrée.

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Grâce de BraseyBaronne
Grâce de Brasey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] - Page 2 EmptyMer 19 Juil 2017 - 13:49
N’accorda-t-elle, Grâce, réellement un regard, à cet homme tentant de s’imposer dans leurs affaires confidentielles. Certes venait-il d’éviter la mort du milicien seulement cela ne l’autorisait nullement à telle proposions. Pour l’heure ne savait-il presque rien, déjà trop, ne fallait-il lui donner de quoi étayer une histoire si d’aventure leurs paroles devaient s’affronter. La puinée jeta un regard critique à son aîné qui lui-même laissa ses iris s’attarder sur la cadette espérant qu’elle comprenne ce qu’ils ne désiraient guère.
Serait-il fâcheux de devoir lui faire comprendre que si lui prétendait pouvoir faire chanter un muet, il était avéré qu’eux pourraient réduire au silence tout vocaliste trop zélé.

La clémence des Dieux en décida autrement, laissant l’importun s’en aller, comme il était venu, contre promesse d’une rétribution.

Au-t-il tout de même fallut quelque calme maîtrisé pour ne se permettre une remarque alors Victoire, gauche, prévisible qu’elle était donnée à nouveau son nom, leur nom alors qu’elle soudoyait, assurait l’homme de son payement. N’allait-elle renier qu’elle-même dans l’action, dans la précipitation n’avait-elle donné cette information. Seulement il fallait agir avant que cette oiseuse se fasse saigner, mère n’aurait été d’avis de perdre un pion. Présenter la situation était calme dans l’arrière-cour, surveillée par Audric n’y avait-il besoin d’ancrer plus avant une part de leur identité dans son esprit.
Ce ne fut qu’un soupir bref, sec, discret, qui marqua ce désaccord.

Il fut attendu que les pas se soient fondus dans ceux des badauds innocents de la manigance se tramant à quelques pas d’eux, pour que la fratrie se décide à agir, mettant fin à un bref moment se suspend, ou ne leur était survenu que le son de la vie de la maudite ville.

L’héritier des Brasey avait porté assistance au milicien pour l’aider, non pas pour les quelques petites séparant de derrière de l’a boutiquéboutique de l’intérieur, mais plus que l’échelle de meunier raide qui menait au soubassement.

Courant sous la longueur modeste de l’échoppe la cave était assez grande pour y faire rentrer les 6 personnes qu’ils étaient, seulement fallait-il n’avoir besoin d’espace. Elle était éclairée par quelque ouverture occultée de verre crasseux et fissuré cassé donnant sur l’arrière-cour et le reste d’une bougie trouvée en fouillant le comptoir, juste au-dessus.
Une pénombre vacillante, mordorée envahissait faiblement la pièce permettant de discerner, voir, percevoir à dire vrai.

Éveillés, les deux captifs, encore empâtés de leur sommeil involontaire, s’étaient regardé, avant de scruter, mauvais, l’assemblée improvisée leur faisant face.

« Maîtrisés par deux pucelles maniérées, un nobliau lent et un ours blessé … putain de leur mère… »

Avait grogné Jaques dans la naissance rêche de sa moustache.
Les deux hommes étaient installés contre un mur, sur le dallage épars, froid, humide et malpropre du sol. Les mains dans le dos les pieds liés.

« Ma génitrice est un dragon acariâtre, un cerbère pointilleux, une présence oppressante, intrusive, mais assurément pas une putain. Rétorqua la plus âgée des demoiselles s’approchant d’un pas, uniquement un.

C’est qu’elle s'croit drôle la minette. »

Le frère s’y était mis aussi, plus ironique, plus railleur, alors qu’il devait être, au même titre que l’autre, perclus de quelques douleurs lancinantes à la tête. Il y eut un instant de silence où ils se regardèrent tous les autres, la tension rendait l’air lourd, palpable. Puis le plus âgé des Leurriers s’était mis à se débattre un peu, tentant de se relever malgré les entraves.

« Allez c’est bon … C’est fini les conneries. Tonna-t-il dans un souffle pénible.

Bien, quelqu’un de sensé. Tout sera réglé au plus vite. À qui revendez-vous ce que les petites mains indiscrètes viennent vous cracher ? Grâce était calme, ayant approché d'un pas de plus suivi par Audric, plus anxieux d’apparence.

T'sais ma grande, ta bouche serait plus utile à sucer ma queue qu’à causer. Surtout pour sortir des conneries pareilles. Un léger rire ironique avait accompagné les mots d’Étienne, de suite suivi par des claquements de pas prestes.

C’est qu’il se croit drôle le truand… »

Le jeune noble avait frappé un coup dans la tête qui avait seulement fait craquer un peu de salive teintée d’un rouge rouille au captif qui avait désobligeamment parler de l’honneur de sa sœur. Encore un léger silence, ou le frappé secoua un peu la tête tournant cette dernière vers son propre frère avec une ébauche de sourire narquois.

« Il frappe comme Jeanne. »

Les deux hommes eurent un rire gras légèrement feutré. La Jeanne ne devait pas être bien impressionnante, sûrement une petite mignonne, une catin du quartier, ou une petite servante en mal d’argent et de reconnaissance, un peu farouche peut-être.
Le temps filait, rythmé par les sons étouffés des coups, le craquement des articulations et de quelques os, les fragiles et douloureux, handicapants, les doigts en particulier. Pas d'incision chirurgicalement douloureuse, il était préférable qu’ils aient l’air de sortir d’une bagarre de rue, au cas où ils auraient, trouver raison, donner quelques noms. Rien, rien que des railleries basses, des insultes d’une vulgarité dictée par d’intensité de la frappe.

La luminosité de la pièce ne faiblissait pas, le jour était encore bien là, seulement changeait-elle lentement avec le mouvement du soleil. La chandelle quant à elle n’allait plus être si longue à s’éteindre, ne restant qu’un doigt de cire solide dans une petite marre de liquide trouble, fondu.

L’air ne s’y était nullement allégé, la chaleur des personnes présentes, la tension y avaient veillé.

Jaques toussa après que Leramey lui ai son poing bien senti dans les côtes.

« Papa Maman risquent pas de s'rendre compte qu’vous êtes plus là ? »

Question pertinente qui ne fit réellement réagir la plus âgée des donzelles dans cette cave. Bien entendu que la Baron et la Baronne allaient s’en rendre compte, ce soir, tard. Avaient-ils tous trouvé quelques alibis pour justifier de leur absence prolongée ce jour. Henri avait encore fait montre de son indispensable talent en temps de paravent, cachant l’incartade de Grâce et Audric, semblait-il qu’Eugénie ait eu besoin pressant de compagnie.

« Pourquoi ? Qui vous dit qu’il y ‘a encore quelqu’un pour nous attendre. »

La voix de la jeune femme était calme, doucereuse. Dans son acidité on pouvait deviner une certaine lassitude, impatience poindre. Ils ne leur avaient arraché que des babillages inutiles, quelques noms de domestiques indiscrets dans Bourg-levant et L’Eplanades. Espéraient-ils que leur donner cet os à rogner les auraient dissuadé de continuer. Après tout, personne n’aimait servir de sac de sable, tout arnaqueur, magouilleurs habitués aux quartiers malfamés qu’ils étaient. Bien idéaliste de leur part.

« Les Braseys, ont ptètre plus leur terre, mais la famille est bien au complet … »

Étienne semblait faiblir assez pour prononcer leur nom, lâcher, à travers cette information sans grande importance qu’il pouvait en savoir plus qu’il n’avait voulu en céder depuis. Elle les avait observés, ces deux frères, soudés dans le silence. Jaques était un rustre un molosse grossièrement apprivoisé, néanmoins solide, déterminé. Étienne semblait plus souple dans sa manière de pensé, de se comporter. Il arborait moins de hargne, plus de railleries grossières cherchant à avilir cette donzelle, ce damoiseau qui posait des interrogations gênantes. Avait-il également plus de difficulté à soutenir leurs regards, pourtant, le milicien il n’avait pas de mal, ni la dernière là, la petite en retrait, celle qui semblait assister sans trop s’impliquer.

Grâce ne se surprenait nullement de cette attitude de sa cadette, avait-elle toujours été ainsi, spectatrice de sa vie et celle des autres, tentant de temps à autre d’exister pour seulement nuire.

« Et que savez-vous d’autre ? »

Il craquait, doucement, subtilement, arasé, fatigué, excéder. Elle, eut une légère risette imperceptible à cette pensée. Il n’y avait rien de plaisant dans ce qui s’était déroulé, les râles, les plaintes, les mots, leurs mots, les siens répétés des dizaines et des dizaines de fois. »

« Que l’aînée des donzelles c’est une sacrée salope, paraît qu’elle a pas rechigné à s'faire labourer par l 'cousin. »

Il se trouvait particuliers spirituels de ressasser ce scandale encore frais, tiraillant toujours ceux qui n’avaient que cela à penser. Audric s’était avancé, légèrement menaçant alors que sa benjamine se trouvait agenouillée par terre à côté d’Étienne. Le jeune homme était tout à fait à porter de bras, dominant de toute hauteur le captif, se voulant une présence rassurante pour la demoiselle. À dire vrai Leramey remplissait mieux ce rôle même blessé, n’avait-il tous les passifs rattachés à la fratrie.

« Oui, une bonne grosses chienne comme vous les appréciez. Complice en apparence, légèrement amère, Grâce rentrait dans le jeu.

Ah ouai putain … Et Étienne s’y enfonçait.

Quoi d’autre ?

Merde, mais … »

Jaques n’avait pu finir sa phrase le milicien l’avait assommé, vif dans une initiative heureuse. Auraient-ils sûrement dû le faire depuis un certain temps afin de gagner quelques précieux moments. Seulement la nécessité ne s’en était fait sentir que maintenant qu’il avait sûrement voulu le raisonner, le soutenir. Impensables, ils étaient si près…

« Nous serons plus tranquilles comme ça, n’est-ce pas Étienne… Minauda l’aînée des sœurs, railleuse.

Suce... moi. »

Il avait suffi de deux mots pour ragaillardir le bougre. Était-il hors de question de reprendre tout ce temps, pas maintenant. Elle eut un léger sourire qui en désaccord avec cette lueur crasse, impatiente, frustrée qui luisait dans son regard.

Tout se produisit en un instant. Dans un geste vif, la jeune femme avait attrapé la lame qu’elle savait dissimulée dans la botte de son aîné pour la planter sur l’extérieur de la cuisse du malfrat. Elle tenu une fraction de seconde, puis lâcha tout dans un mouvement aussi instinctif. Si elle n’avait gardé un contrôle natif sur elle-même sur ses expressions, aurait-elle eut l’air perplexe légèrement horrifiée de cette extrémité à laquelle elle était arrivé sans réellement forcer.
Voir la veuve Saurell se faire torturer, découper avait été une chose, même une chose éprouvante. Seulement planter quelque chose dans un être humain sois même en était une autre, une autre bien différente, une autre plus violente. N’avait-elle jamais fait, songer à cela un jour. Si, possible qu’elle en ait rêvé, sans l’avouer, sans s’en souvenir une fois ou deux quand une personne mettait sa vie à terre. Seulement la concrétisation semblait chimérique, impossible, non pas physiquement, venait d’elle.

Que venait-il de se produire alors ?

Le sang suintait de la plaie, en avait-elle quelques traces sur les mains.

« Dis-moi. »

Se contenta-t-elle d’articuler distinctement.

Presque tremblants les doigts de Grâce s’étaient à nouveau enroulés autour du manche de la lame, pour la tirer, libérant l’entaille, le fluide pourpre qui s’écoulait de fait plus fort. Appliquant ce qui restait du tablier qu’elle avait pu porter sur la blessure pour faire pression éviter qu’il ne se vide, elle le regardait.

Quelque menu détails trahissait son trouble pour ceux la connaissant, s’attardant. Ne les regardait –elle plus, aucun d’eux, seulement le captif, avant s’était essayée les mains bien trop minutieusement dans les plis de sa robe.

Lui ne disait toujours rien.
Elle appuya alors, doucement, sûrement.

« Je sais que les informations sur Grâce de Brasey se monnaient bien en ce moment, un seul client, mais il est pressé. Mais j'jure d’vant les trois qu'j’connais pas le gars qui d'mande. »

La pression s’était relâchée. Étienne reprenait une respiration plus régulière plus profonde gérant la douleur comme il le pouvait.

Il avait commencé à chanter.
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Victoire de Brassey
Victoire de Brassey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] - Page 2 EmptyLun 24 Juil 2017 - 17:19
Comme souvent Victoire observait silencieusement la scène qui se jouait devant ses deux prunelles brunâtres. Aucun son ne s’échappait de ses lèvres, aucune remarque, aucune pensée. La cadette n’était pas une femme d’action, du moins, pas de ce style-là. Elle ne s’y sentait absolument pas à sa place, n’avait-elle jamais blessé qui que ce soit ni même commis le moindre petit crime. Aussi se retrouvait-elle par sa propre volonté, lié dans une affaire plus que suspecte, avec des membres de sa famille. Difficile pour elle de se positionner et si elle avait pu disparaître dans un trou de sourire, cela aurait été fait sans aucun doute, aucune hésitation. Malheureusement, ce n’était guère possible, guère probable, elle n’avait d’autre choix que d’assister à la scène, impuissante, largement dépassée par les événements. Son regard avait dû se déposer plus que quelques secondes sur le milicien, exprimant cet air désolé qui lui était propre, qu’elle n’offrait qu’à de rares personnes, minuscule instant de faiblesse, de perdition. Ses deux aînées semblaient prendre les choses en main, sachant visiblement mener à la perfection le jeu des mots et la brutalité des gestes, quoi de plus surprenant venant de cette femme qui n’a eu de cesse de surprendre son sang, pas forcément dans le bon sens.

Des questions simples furent posées, mais aucune réponse véritablement digne d’intérêt ne fut prononcée. Lentement, Victoire commençait à se dire que tout ceci était inutile, invraisemblable, improbable même. Où était le lien entre ses hommes et les deux plus âgées de la famille, qu’est-ce que justement ils avaient bien pu faire pour attirer l’intérêt soudain de ces individus si peu scrupuleux, quelque chose leur échappait, un élément important permettant de faire le lien, de justifier tout ça. Un premier sursaut agita le corps de la jeune femme, discret, sans bruit, son regard s’était relevé vers son frère qui venait de frapper un des deux captifs. Simplement pour conserver, protéger l’honneur de Grace, à quoi bon, celui-ci était déjà ruiné depuis bien longtemps. Si le coup aurait dû suffire à calmer les deux individus, il n’en fit rien. Les provocations avaient repris de plus belle, avec davantage d’intensités. Le vocabulaire employé ne voulait pas bien haut et jeunette n’en fit que partiellement étonnée de voir sa sœur employait le même type de langage. Qu’est-ce qu’elle faisait là ?

Un deuxième sursaut ne tarda pas à poindre le bout de son nez, cette fois-ci, ce fut le milicien qui lui provoque en assommant celui qui semblait le plus résistant, il n’avait pas tardé à tomber dans l’inconscience, laissant la prédatrice avec sa proie. Difficile de reconnaître Grace, même ainsi, même en ayant imaginé le pire, elle qui venait de succomber à son caractère à une pulsion et qui avait entaillé avec une violence non feinte celui encore conscient. Victoire avait évidemment de nouveau sursauté, serrant le tissu de sa tenue entre ses doigts, avec cette envie de fuir, cette envie de disparaître, de n’être jamais venu jusqu’ici. Elle était prête à tout, absolument tout. Compréhensible quand on savait que quelqu’un essayer d’avoir des informations sur notre personne, allant même peut-être jusqu’à nous tuer, nous égorger. « Grace… » Avait finalement murmuré Victoire, comme pour la supplier de cesser, de ne pas aller plus loin. Les mains de sa sœur tremblante lui indiquaient qu’elle n’était pas si insensible que ce qu’elle voulait laisser croire. Tout ça n’avait mené à rien, ou du moins presque rien, une information, pauvre, moindre, un client, c’est tout ce qu’elle avait obtenu, rien de plus, rien de moins.

Victoire était finalement sortie de sa torpeur, de son mutisme et de cette invisibilité pour s’approcher, elle était visiblement choquée par ce qui était en train de se passer. Même si les traits de son visage restaient passablement inexpressifs, passablement contrôlés, ses deux prunelles, elles ne laissaient pas la place au doute. Victoire était retournée par la situation, la nausée à la vue du sang, pointant même le bout de son nez. Prenant une légère inspiration, la cadette intima l’ordre à l’hériter de la famille de réduire au silence le fanfaron, qui certainement sous le choc de l’émotion avait débuté à chanter. Le jeune noble n’avait pas tardé à s’exécuter, non pas sans un regard un peu surprit destiné à Victoire. Elle-même ne savait-elle nullement ce qu’elle devait faire, ce qu’elle devait dire. Si la jeune femme avait ce don de l’invisibilité en plus de celui d’être capable de se faire oublier, elle avait aussi le don de l’observation. Elle avait rapidement compris que contrairement à sa fratrie, les deux frères s’appréciaient et été unie. Aussi suffisait-il simplement de faire poindre le doute, la possibilité de la mort pour les faire réagir.


- « Leramey, c’est ça ? Je suis certaine que vous avez un don pour la torture. Vous avez la tête pour ça, sans vous offenser, évidemment. » Évidemment. « Pensez-vous pouvoir agir néanmoins dans une certaine douceur si besoin ? »

Victoire s’était faufilée entre les jeunes gens, s’agenouillant à son tour devant le premier à être inconscient, celui qui n’allait pas tarder à refaire surface. Elle le gifla une première fois, puis une deuxième avec plus de force, jusqu’à ce qu’un léger sursaut anime à son tour son corps, sa main droite avait agrippé son visage, ses ongles s’enfonçant lentement dans la joue de l’homme, elle l’obligea à tourner la tête vers son frère inconscient, dont la cuisse était toujours ensanglantée, la plaie maintenue par son aînée afin qu’il ne se vide pas de son sang.

- « Regarde bien ton frère, parce que c’est la dernière fois que tu le vois, sauf si tu te décides à être bavard. » Dent serrée, agacée, sa voix n’avait nullement la même tonalité qu’à son habitude « Le tissu que maintient ma sœur actuellement sur la plaie de ton frère était imbibé d’un poisson dont l’antidote se trouve dans ma poche. » Elle fit silence, sortit une petite fiole d’une liquide transparent, qu’elle rangea rapidement, il ne s’agit que d’eau, cependant avec l’obscurité et la pression, elle espérait que le doute s’immisce. « Je vais t’expliquer ce qu’il va se passer si je ne lui fais pas avaler. » un rictus s’afficha sur ses lèvres « d’abord de la bave mousseuse va s’échapper de ses lèvres, sa peau va tirer doucement vers le bleuté, puis son corps se mettra à trembler, puis à convulser, il va ensuite se faire dessus et tu vas ensuite pouvoir le regarde se vider de son sang par son beau petit cul, puis mourir dans d’atroce souffrance… »

Elle retourna son visage vers elle, plongea son regard voir dans celui de son interlocuteur. Victoire perdait rarement patience, ne dévoilait que rarement cette espèce de passager noir qui la rongeait, qui lui susurrait de multitude de manière malveillante de nuire à son prochain. Cependant, elle était à bout, stressée par la situation, elle voulait que tout ceci se termine vite. Bien plus vite et si l’homme avait dans l’idée de lui cracher au visage, elle en ferait tout autant.

- « Tu sais ce qui peut accélérer le processus ? La souffrance, le stress, les battements du cœur qui s’accélèrent, alors voilà ce qu’on va faire… Soit tu parles… et j’offre l’antidote à ton cher frère… Soit, notre cher ami qui se trouve juste là va le faire souffrir pour le réveiller, jusqu’à ce que le battement de son cœur batte plus fort, toujours plus fort et on le regardera mourir ensemble… Une bonne réponse, un peu d’antidote, une mauvaise réponse… une souffrance… Alors, tu as toujours envie de jouer avec moi ? »

Elle relâcha son visage, laissant des traces rougeâtres à l’emplacement de ses ongles, elle se redressa légèrement, puis recula d’un pas. Ils avaient voulu jouer, le jeu pouvait soit commencer, soit se terminer et si la jeune Victoire ne s’était pas trompée, alors le frère ne prendrait pas le risque de perdre l’autre.

- « Monsieur ? Nous pouvons commencer, je crois… Notre ami n’a visiblement pas compris les règles. »
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Alexandre LerameyMilicien
Alexandre Leramey



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MessageSujet: Re: Suivre le fil [Victoire & Leramey]   Suivre le fil [Victoire & Leramey] - Page 2 EmptyMer 23 Aoû 2017 - 19:41
Les deux frères étaient maintenant réveillé et bien attentifs à ce que leur interlocuteurs essayaient de leur expliquer, à savoir, parler ou souffrir.

Le plus jeune des deux, celui qui avait une importante blessure dans l’extérieur de la cuisse, était prêt à craquer. C’était clairement celui qui passait la moins bonne journée des deux. Et par-dessus le marché on venait de lui annoncer qu’il était affecté par un poison qui allait le tuer, lentement, mais surement.

Et pourtant, ils ne parlaient pas. Après tout, c’était compréhensible : Il s’agissait de leur réputation, de leur gagne-pain. D’autant que parler ici et maintenant les exposaient à des répercussions peut-être aussi fâcheuses que celles qu’ils subissaient actuellement. Alors souffrir et mourir maintenant ou plus tard … A quoi bon ?

Les deux frères se regardaient dans les yeux un instant. Le plus âgée vit dans les yeux de son frangin à quel point il était près de craquer. Il devait faire quelque chose, maintenant.

« Va bouffer la queue de ton salaud de frère, et garde tes connerie de mensonges pour toi, sale putain. Tu nous prends pour des débiles ? » Dit-il en crachant au visage de Victoire. Et il put voir pendant un instant, l'expression qu’affichait sa tortionnaire, alors qu’un mollard visqueux et tacheté de sang glissait lentement de son front. Ce petit plaisir fugace lui remis du baume au cœur et il espérait que son frère regagne lui aussi courage. Poison ou pas ils ne devaient PAS parler. C’était un pari risqué, si cette histoire de poison était vraie – et il n’en était pas vraiment convaincu –, ça pouvait être la fin pour eux.



Les deux frères n’étaient franchement pas décidés à parler. Si j’avais vu à moment que l’un des deux allait enfin cracher le morceau, je venais de voir la situation se retourner comme un gant. L’histoire à peine crédible de Victoire associé à son manque évident de pratique dans l’exercice complexe et brutal de l’intimidation venait de reverser la balance. Bon, il fallait prendre les choses en main.
Etape un : séparer le faible du fort.
Etape deux : passer la seconde en terme de menace.
Etape trois : au besoin, répéter l’étape deux.

« Bon ça suffit » Dis-je en me relevant.

Je m’approchais du blessé et le relevais et le tenant par les épaules. D’un coup sec, je tentais de le poser sur mon épaule, tel un sac à patate.

L’immédiat résultat fût un éclair de douleur qui me parcouru le corps. J’avais tendance à oublier mes blessures. J’espère que je n’avais pas fait sauter mes points de sutures… Je réprimais un rictus de douleur. Question d’image. Et d’efficacité. Un tortionnaire qui souffre, c’est tout de suite vachement moins crédible. J’avais clairement pas la force de le hisser si haut. Aussi, je me contentais de le trainer. Toujours comme un sac à patate. Le résultat était le même.

Je lâchais aux autres : « Restez ici et ne réveillez pas notre ami. »

« Réveiller qui ? He ! Qu’est-ce que tu vas faire ? Revient ici gros tas de merde. Occupe-toi plutôt de moi. Salaud, t’a pas de cou… »
Le puissant coup de genoux qu’il venait de se prendre dans la mâchoire le fit immédiatement perdre connaissance et j’en profitais donc pour trainer mon sac à patate à l’autre bout de la pièce, derrière une caisse en bois, ce qui coupait le contact visuel avec son frère, diminuant ainsi sa volonté.

« Ah on est mieux ici, tu trouves pas ? Tu m’excuseras, je nous ai déplacé un peu à l’écart pour pas choques ces deux demoiselles. »


Afin de vous éviter les hurlements de douleurs et les nombreuses insultes qui parsèment cette séquence, je vous propose de détourner votre attention vers cette image de chaton.

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...


Je revenais vers le petit groupe, les mains pleines de sang.

« Il est pas mort si c’était votre question. Mais j’ai les informations qu’on cherchait. Ils travaillent pour Hubert Beaupré. C’est apparemment un bourgeois qui cherche influence et richesse. Ces deux-là s’occupent de lui apporter toutes les rumeurs et informations qu’ils achètent ou entendent. Je suppose que la nouvelle de nos petites escapades forestière est tombée dans la mauvaise oreille. Du coup, j’imagine qu’il faille interroger ce Hubert pour savoir de quoi il en retourne… »








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