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 L'homme qui tombait à pic (titre en construction)

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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: L'homme qui tombait à pic (titre en construction)   L'homme qui tombait à pic (titre en construction) EmptyDim 1 Nov 2015 - 14:35
"La peste."
Il commençait à pleuvioter. La journée avait pourtant été dégagée, presque pas fraiche si on omettait les vents froids qui s'infiltraient entre les maisons et entrepôts de la Hanse, mais le soir, un duvet d'un gris sombre s'était amoncelé au dessus de la cité. Il commençait à pleuvioter sur un Anton encombré qui parcourait indifféremment boulevards et venelles transversales du quartier des Arts, la Hanse, tandis que le soleil commençait sa sortie, enflammant d'un orange crépusculaire une partie des cumulonimbus.

Il sortait du logis familial, un pacson de linge propre pour les gars sur l'épaule, tabar et armure propre comme un sou neuf sur le corps. Il était de quart de nuit, mais le devoir ne l'appellerait que dans une heure ; une fois son ventre plein et ses pieds réchauffés, il s'était ennuyé de l'atmosphère familial et s'agaçait des interactions avec la femme. Il parla d'une affaire à régler, mit son baudrier, attrapa le ballot de linge et le voilà dehors. Et voilà qu'il commençait à pleuvioter. Le milicien accéléra le pas sans pour autant sembler se décider pour le trajet le plus direct jusqu'à la poterne à laquelle on l'avait affectée.





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Auriane d'OyseletChâtelaine
Auriane d'Oyselet



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MessageSujet: Re: L'homme qui tombait à pic (titre en construction)   L'homme qui tombait à pic (titre en construction) EmptyDim 1 Nov 2015 - 18:14
Prier, voilà tout ce qu'Auriane pouvait faire de mieux pour son mari. Le Temple de la Trinité lui apportait du réconfort et de la quiétude. Des années à vivre recluse dans un couvent, elle en viendrait presque à regretter d'en être sortie. Au moins, sans devoir d'épouse, elle aurait eu l'esprit tranquille. La châtelaine baissa sa tête sur ses mains croisées. "Ayez pitié de mon mari. Rendez-le moi en vie. Faite mentir ces sots qui croient tout savoir.
"

Voilà le quotidien de la jeune. Se lever pour prier, manger, retourner prier, puis dormir. Auriane se sentait sombrer dans une profonde dépression. Perdre ses proches avait été une épreuve bien difficile. Perdre son mari était une blessure trop dure à accepter. Alors elle s'accrochait à son espoir, comme à une bouée de...une bûche dans l'océan.

Son expédition vers l'Ouest s'était soldé par un échec cuisant. Non seulement la bande qu'elle avait suivit s'étaient faite attaquée par des Fangeux, mais en plus la châtelaine n'avait trouvé aucuns indices intéressant. A peines quelques lieux hors des murs de Marbrumes qu'elle se faisait balafrer par ces ignobles monstres. Une plaie profonde à la cuisse droite et une cicatrice longue de l'épaule au coude gauche.

Le plateau de Labret. Elle n'avait pas réussi à dépasser le plateau de Labret. Heureusement que la Dame de ce lieu leur avait ouvert les portes. Sinon Auriane serait morte aujourd'hui. Repensant à ces bêtes sauvage et sanguinaire, la châtelaine eut un frisson. Leur visage et leurs dents...elle les voyaient encore. Parfois, la nuit, elle les entendait lui courir après dans ses rêves. Le craquements des os. Voilà ce qu'elle avait le plus de mal à oublier. les craquements des membres déchirés de ces compagnons de voyage.

La dame de Labret avait raison. Son mari devait être mort depuis longtemps. Après tout, Auriane n'avait pas pu traversé au delà de cette ferme. Pourquoi son mari serait en vie, si tout le monde mourrait à même pas deux lieux d'ici.

Des larmes ruisselèrent sur les joues pâle de la jeune noble. Les séchant prestement, elle se signa et se releva. Elle prit la direction de la sortie du temple, décidant qu'il était l'heure de regagner le Manoir de Vauvrur. Lorsqu'elle en franchit le seuil, elle put constater que le temps était en accord avec ses émotions. Il pleuvait sur Marbrume.

Auriane rabattit sa capuchon et pesta d'être venue seule. Si un serviteur l'avait suivit, il aurait fait venir une voiture pour la ramener au manoir. Voilà donc la châtelaine, marchant dans la pénombre. Les nuages étaient si bas, que l'on y voyait presque rien. Surtout dans les plus petites ruelles.

Concentrée sur les pavés fort glissant, Auriane n'arrivait pas à détacher ses yeux du sol. D'autant qu'elle boitait encore un peu, du fait de sa blessure récente. Au final, la châtelaine finit par se perdre dans le quartier populaire. L'horreur. Peste soit se maudit temps !

Au détour d'une rue, elle croisa un homme peu engageant. Maigrelet et a moitié édenté. Il dépassait la jeune femme d'au moins une tête. Celui-ci la regarda et la salua, le regard brillant. A l'odeur, on pouvait dire qu'il avait bien bu. Apeuré, la châtelaine n'eut pas la politesse de lui retourner ses salutations, et préféra presser le pas.

Terrible erreur...

-"Salope d'aristocrate! Je suis pas assez bien pour que tu me répondes?"

Dit-il tout en saisissant le bras gauche de la châtelaine.

-"Toutes les mêmes. Avec leur airs supérieurs. Tu fais moins la maline là."

Auriane ne pu retenir un cri de douleur et de peur. Son bras était encore sensible, au travers du bandage que cachait son vêtement. Son agresseur aviné, la plaqua contre le mur de la ruelle, faisant retomber son capuchon. La pluie tombait sur le duo, sans que cela ne semble le gêner. Une main derrière la nuque de la jeune femme et l'autre sur sa hanche, il semblait savoir ce qu'il voulait.

-"Je vais te donner une bonne raison de crier moi."

Dit l'homme tout en s'afférant à relever les jupes de soie bleutées de la robe d'Auriane. Celle-ci, paniquée, tenta de se débattre. Repoussant de ses mains le torse et le visage de cet homme répugnant. Mais le voilà déjà qui attrape une de ses fesses et tente de poser ses lèvres sur les siennes.

-"T'aimes bien qu'on te domine toi hein? Je connais un jeu sympa, laisses-toi faire ma jolie."

Auriane tenta de pousser un cri strident, mais celui-ci fut vite étouffé par la bouche écœurante du vil personnage. Quelle malchance, se dit Auriane, une attaque de fangeux et maintenant un viol. Décidément, ne pas avoir de mari était bien plus dangereux qu'elle ne l'aurait cru.
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Anton GunofBoucher
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MessageSujet: Re: L'homme qui tombait à pic (titre en construction)   L'homme qui tombait à pic (titre en construction) EmptyLun 2 Nov 2015 - 13:04
Le cri entre les ombres étirées recouvrant les rues retentit jusqu'à lui. Une personne signalant sa détresse aura toujours son effet sur une autre, mais ces derniers temps, il s'était accru terriblement, l'effet. Cela serrait plus fort au cœur. Le cri à l'aide apportait plus d'effroi au prochain que de secours au crieur. Car la dose de péril qu'impliquait ces alertes avait été décuplée depuis que les morts se relevaient, et s'il fallait déjà être courageux pour prêter main forte à l'un des siens dans le besoin naguère, la perspective de se frotter à, au mieux, une goule affamée de viande humaine, rapide, insensible à la douleur et la peur, demandait aux individus de puiser dans des ressources insoupçonnées de force morale.

Or Anton était comme le premier venu, il tirait sur la corde et faisait taire comme il pouvait l'aiguillon qui lui brûlait l'imagination, laquelle il était parvenu, au long de sa carrière, à rendre la plus atone possible quand les périls montraient le bout de leur nez. Mais la peur était plus dure à maîtriser à présent, elle était plus déchainée, plus pernicieuse, et quand le devoir appelait, elle faisait lourdement pencher la balance. En ces jours au goût de fin du monde, les choses se dessinaient plus clairement, la vie décidait de briller dans son dernier acte avec une luminosité nouvelle.

Ainsi, lorsque le cri retentit, Anton eut une seconde pour lui-même. Était-ce vraiment ce qu'il attendait du reste de sa vie, à l'espérance déjà tronquée, de combattre la racaille, humaine ou nécrophage ? Il se souvint d'une chanson qu'un vieillard, la veille, avait chanté. C'était un lai triste, Gunof l'avait déjà entendu mille fois, mais c'était la veille qu'il avait pris toute la mesure de cet ancien chant. Elle l'avait touché comme si elle lui était dédiée. Et pendant ce laps de temps où Anton Gunof débattait intérieurement sur l'intérêt de se jeter dans la direction du cri, cette chanson et le fait qu'il l'avait comprise pour la première fois l'incitaient à être lâche. Combien de chansons avait-il à découvrir ? Combien de festins pouvait-il encore attraper ? Combien de femmes ? La seconde passa et le garde Gunof dégaina son épée.



"Hé! Lâche-la raclure ! Hé !"


En direction de l'ordre, c'était un milicien esseulé, la lame au clair, qui trottinait jusqu'au poivrot, qui relâcha un peu la pression sur sa victime pour jeter le nez du côté de cet intrus qui arrivait. L'ébriété ne parvint pas à renforcer la témérité du violeur de fortune. A la vue de l'armure comme de l'épée, il jura entre ses rares dents, jeta la malheureuse passante contre le sol avant de prendre les jambes à son cou, pourchassé par Anton qui recommençait à hurler après lui, l'insultant et lui ordonnant de s'arrêter sur le champ. Le garde lui jeta même le ballot de linge qu'il se coltinait depuis chez lui, mais le rata. Le pavé eut cependant raison du fuyard, qui, en évitant le ballot, n'esquiva pas la glissade. Il chuta lourdement sur la chaussée, et un moment de flottement bizarre s'installa entre les deux hommes, qui se trouvaient à trois pas l'un de l'autre. Quelque chose fut chuchoté, mais l'ivrogne se remit sur ses pieds et s'enfuit de plus belle, de nouveau poursuivi. Le tandem disparut au détour d'une rue, une minute passa et le milicien reparut, l'épée au fourreau à présent.

Il aida la jeune aristocrate à se relever, tout en lui disant. "Je suis Anton Gunof, de la garde du duc, vous ne craignez plus rien, damoiselle... ?"
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Auriane d'Oyselet



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MessageSujet: Re: L'homme qui tombait à pic (titre en construction)   L'homme qui tombait à pic (titre en construction) EmptyJeu 19 Nov 2015 - 21:48
L'haleine chaude, aux relents alcoolisés, de son agresseur lui fouettait le visage. Auriane serrait le dents, grimaçante, tout en repoussant de toutes ses forces son assaillant. Il n'était pas bien épais pourtant, il la dominait largement. Les plaies fraîchement cicatrisées de la châtelaine la brûlaient. Les muscles se contractant sous la peau meurtries il y avait à peine quelques jours. Ses mains tendaient de trouver le chemin vers ses cuisses blanches. Auriane grognait sous l'effort qu'elle fournissait à le repousser.

Puis soudain, tombant à pic, un homme vint à son secours.

-"Hé! Lâches-la raclure, hé !"

L'assaillant et l'assaillie tournèrent la tête dans sa direction. Le premier jura entre ses dents, la seconde reprit enfin son souffle. L'homme portait une armure, il était certainement de la garde.

*Bénie soit la garde!* pensa la châtelaine, rassurée.

Toutefois son agresseur ne partageait pas son soulagement. Il la poussa violemment, la laissant choir brutalement sur le sol, et prit ses jambes à son cou. Le garde qui l'avait interpellé à l'instant couru à sa poursuite. Au bout de quelques foulées, il lui balança un un ballot en toile, mais manqua sa cible. Néanmoins, l'agresseur chuta au sol. Ce garde avait une technique d'arrestation peu orthodoxe mais visiblement efficace. En à peine trente secondes, le duo était de nouveau en cavale, disparaissant au détour d'une ruelle.

Auriane avait la bouche grande ouverte et les yeux perdus dans ses pensées. Pour une maladresse, un manque de courtoisie, une appréhension toute humaine, elle avait faillit se faire violer dans une ruelle sombre. Décidément, la vie en ville était bien différente de celle de la campagne. Elle commençait à mieux comprendre pourquoi les autres de son rang se promenaient toujours avec une escorte. On ne l'y reprendrait plus.

La châtelaine examina rapidement sa cicatrice à la cuisse, et palpa son bras. Tout allait bien, elles ne s'étaient pas ré-ouvertes. Ses vêtements n'étaient pas déchirés, mais un peu crasseux par endroit, du fait de sa chute sur les pavés boueux de la ruelle.

Une main se tendit devant elle. Le garde était de retour et lui proposait son aide. Elle saisit la main et se hissa sur ses deux pieds.

-"Je suis Anton Gunof, de la garde du duc, vous ne craignez plus rien, damoiselle... ?"

-"Auriane d'Oyselet, Châtelaine du domaine du même nom. Je vous suis reconnaissante d'être intervenu Monsieur Gunof. J'ai eu de la chance que vous passiez par-là."

Auriane se passa les mains sur les bras, comme pour se réconforter elle-même.

-"J'ai eu si peur...je vous suis infiniment reconnaissante".

Le ballot toujours au sol semblait contenir des vêtements, elle le pointa du doigt:

-"Vous feriez mieux de vite ramasser votre linge avant qu'il ne se souille."

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MessageSujet: Re: L'homme qui tombait à pic (titre en construction)   L'homme qui tombait à pic (titre en construction) EmptyLun 23 Nov 2015 - 16:33
En se rapprochant d'elle, il put observer abondamment le morceau que le chasseur s'était choisi. Au moins le bougre avait bon goût, se dit-il comme il profitait qu'elle avait le regard dans le vague pour la déshabiller du regard. Et pendant qu'elle rendait grâce au Guet et s'inquiétait de la sécurité de la ville en son for intérieur, lui louchait sur son corps agenouillé. Un moment il entrevit sa cuisse, même. Il remontait les yeux à mesure qu'il s'approchait, et regardait son regard quand il la releva. Elle lui parla alors il en profita pour la dévisager. Mes deux de mes trois, celle-là aurait fait bander le prêtre Mestre lui-même se dit-il tandis qu'il écoutait avec délectation son nom et état exprimés avec les accentuations communes au parler de l'aristocratie.

Elle était en choc. Elle se passait les mains sur le corps dans un geste de repli, et Anton regardait avec attention. Elle lui exprimait sa reconnaissance, et Anton écoutait avec fierté. Elle le répéta, et Anton le nota mentalement. Ces mots doux flattèrent l'égo du garde, qui s'enflait d'un plaisir non dissimulé, à en croire le sourire qui se dessinait inconsciemment sur son visage rongée par le poil. Ce dernier était honnête et bon, issu d'une satisfaction quasi canine ; par les démons, s'il avait été un dogue, il aurait battu de la queue, certain ! Mais il n'était pas un chien, juste un alguazil qui s'était prétendûment senti des couilles à ce instant précis, dans cet endroit donné, et ce visage, d'habitude un peu dur, avec ses marques et sa barbe sale, mouillée par la pluie, pouvait corrompre un peu le sourire qui, sans devenir inquiétant, ne représentait pas tout à fait le sentiment de devoir accompli et récompensé qu'il éprouvait.

Et puis elle parla du linge, et le monde réel revint un petit peu. Il faisait frais, la donzelle, dans sa mise crasse, devait avoir froid et peur, bref pas à son aise. Il retrouva un moue contrariée, signe qu'il réfléchissait un peu à ce histoire de ballot souillé, vers lequel il jeta une œillade. Il n'avait pas encore lâché la main de la châtelaine, et quand son regard revint à elle, sa prise se fit plus pressante, sa main remontait un peu rudement, sans pour autant laisser paraître quelque mauvaise pensée.
"Soyez pas sotte, damoiselle Auriane, on s'en bat les couilles de cette affaire... si vous me passez... Vous êtes pas dans le bon état, sauf votre..., bref je vous laisse pas ici comme un chien errant, je vous amène en lieu sûr." Et comme il disait cela, il l'enroula un peu de son bras pour qu'elle se tint à lui, afin qu'ils avancent mieux tandis qu'il amorçait un mouvement en direction de la porte des Anges.

Ils firent quelques pas avant que le garde n'interrompit la promenade : il regardait à nouveau son ballot de linge, pris par un dilemme, avant de se tourner vers une rue, celle par laquelle l'agresseur s'était enfui, et siffla bruyamment. Il attendit un dizaine de seconde, en chien de faïence, avant de reprendre la marche. Il expliqua ensuite son geste : au cas où quelque enfant désœuvré traînait par là, il aurait pu s'embaucher un porteur de linge. Tant pis.
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