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 Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]

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MessageSujet: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyDim 23 Juil 2017 - 20:47
Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] NIidCUc

-C'est de l'eau?
-Du vinaigre.

Léopold s'attarde un petit trop à mon goût devant les bocaux dans lesquels trempent tout et n'importe quoi ; la un cœur humain, plus loin un cœur de dinde, un œil de serpent qui repose entre deux de ses confrères éliminés et condamnés à faire joli dans une bibliothèque des viscères. Le grenier de la maison a toujours servi à ce genre de collection macabre, c'est aussi la que j'y avais ma chambre, proche de ces armoires lugubres mais aussi juste à côté de toutes les étagères remplis de livres. Grimoires, parchemins, tout le savoir appris a été consigné quelque part pour laisser une place au travers des âges, le grenier est idéal pour conserver sans soucis les archives sensibles, il y fait sec toute l'année et la température ne change guère. J'attrape une reproduction schématisée d'une colonne vertébrale, inscrite sur du parchemin de piètre qualité avant de faire signe à mon assistant de descendre, il déglutit, ce n'est pas la première fois qu'il fait ça, mais c'est la première fois qu'il va observer une vrai dissection, les besognes secondaires sont une choses, mais s'il veut un jour se targuer d'avoir une expertise que les membres du culte de la sainte Trinité n'ont pas, il va bien falloir se salir les mains à un moment ou un autre. Je le sens tout léger, je rabats les rideaux séparant la grande salle de conservation du reste de la pièce qui me sert de chambre. Je ferme à clef la porte du grenier avant de descendre les escaliers avec Léopold devant moi, nous ne nous attardons pas au premier étage et au rez-de-chaussée qui ne sont pas vraiment des éléments de nos vies professionnelles ; c'est ici que mon père et les deux dernières de la familles vivent, j'effleure le percepteur qui s'écarte respectueusement en voyant le rouleau que j'ai entre les mains, mon père prend ses patients au rez-de-chaussée avec maman, comme tout bon barbier-chirurgien qui se doit. Ne serait-ce que pour éviter que le bruit généré par certaines opérations n'indisposent le reste de la famille. J'attrape un chandelier avant de descendre au sous-sol en tête, j'allume les autres chandelles pour nous procurer un éclairage indispensable à notre besogne ; dans la cave de la maison, j'écarte un énorme pan de tissu qui sépare la remise traditionnelle de la salle ou j'ai vu passé bien plus de cadavres que certainement beaucoup de chevaliers avant l'arrivée des fangeux. Les murs de pierre gris et les énormes poutres de bois donnent des airs de donjon au lieu ou la médecine avance, parfois à pas de géants, parfois à pas de souris. Je m'infiltre à l'intérieur avec Léopold qui me talonne et illumine la salle en plaçant des bougies sur les supports dédiés avant d'observer brièvement l'ensemble ; au centre des rideaux qui cachent une table d'opération avec deux petites tables de nuits, pour les instruments et les différents bols et autres réceptacles à fluides plus ou moins corporels.

-Le couteau de boucher, la scie à amputation, et le couteau à découpe. Prend ça en plus du reste. C'est à dire de quoi recoudre le mort et de nettoyer tout ça.

Au début je faisais ce genre d'expérience en pleine air, hors de la ville dans les villages fantômes sur des cadavres de fraîcheurs plus ou moins douteuse, puis j'ai arrêté quand j'ai vu un cafard s'incruster à mes recherches en goûtant le foie d'un de mes patients. Depuis je fais ça avec des cadavres de premier choix, souvent acheté à des familles pauvres pour une misère. Il y a aussi un avantage de sécurité à propos de cela ; c'est que cela limite les chances de transformation, la première fois que j'ouvrais l'estomac de quelqu'un pour prendre en mesure la longueur de sont tube digestif, le mort c'est mis à convulser avant de pousser des gargouillis sanglants horribles avant de commencer à se redresser. Si je n'avais pas eu le réflexe d'attraper la grosse pierre à côté de moi pour la lui balancer à l'arrière du crâne je ne serais sans doutes plus ici pour mes expériences. Autour des rideaux, des buffets et des tables ou s'entassent du matériel d'un côté, de l'autre des notes. Je me pose à côté de la table d'opération après avoir écarté un pan de rideau ; je fais les yeux ronds.

-Léopold, c'est quoi ça?
-Un mort?
-Pourquoi il est en carré?
-Euh... J'ai du lui cassé le dos pour qu'il rentre dans le tonneau.

Vraiment? Pour faire rentrer un noyé dans un tonneau il a du lui éclater les vertèbres ? Il a sauté dessus à pied joint pour faire ça ? Je ne sais pas si j'ai envie de savoir la vérité pour être franche.
Il est en carré, à la verticale ; le milieu de son dos forme un angle droit, le menton vers le ciel, les pieds qui touchent presque le sommet de son crâne, le spectacle est aussi hideux que grotesque.

-D'accord... Remet le en place alors. Je m'éclipse en haut pendant ce temps, juste le temps de me prendre un grand verre de vin blanc avant de redescendre.

Finalement il a réussit!

-Aujourd'hui, je l'ouvre, et je regarde ses poumons, il est noyé, donc j'ai envie de savoir l'état de ses poumons après un passage à l'eau de mer.

Surtout que lorsque j'ai immergé un mort dans l'eau pour vérifier si ses poumons se remplissaient oui ou non d'eau, ils étaient vides. Nous sommes tard le soir ; j'imagine sans mal que personne ne viendra nous importuner durant notre petite expérience secrète, il pleut des cordes dehors, la maison est vide de patients. Normalement personne nous tranquilles. Je fais signe à Léopold d'ouvrir le cadavre, il enfile son masque rempli d'éponges trempées dans du vinaigre, enfile ses gants en cuir et commence l'incision qui part du bas de la cage thoracique au bassin, il se saisit du couteau de boucher qui a un crochet à l'extrémité de la lame et prend une inspiration, malgré le masque j'ai moi aussi enfilée pour les besoins de l'opération, j'ai la sensation de sentir une vague odeur de viscère.

-Par la trinité... jure-t-il presque en fourrant la main entière dans le mort, jusqu'au coude, avec le couteau. Je ne trouve pas les bronches. J'enfile un gant et pose une main sur son bras alors qu'il tente de se dégager, non, il ne sortira pas tant qu'il n'aura pas tranché au moins une bronche. Au bout d'un moment de lutte mon assistant réussit tout juste et ressort avec un sac d'air que nous avons tous en deux exemplaires en nous.C'est quoi ce liquide? Transparent, de l'eau.
-Met le dans la bassine, et referme le. On en a terminé avec lui.
-Vraiment?
-Etant donné que je voulais voir en détail la structure de ses vertèbres et que tu lui as défoncé le dos, oui. Je vais nettoyer... On toque à la porte.

A cette heure la de la nuit. L'arrière porte, pas la porte principale, non, on demande à entrée par la sortie qui donne sur les petites ruelles étroites et sombres. Je jette mon gant dans un sceau d'eau prévu à cet effet et me nettoie les mains dedans avant d'embarquer un hachoir que je glisse à l'arrière de ma ceinture. On ne sait jamais, je vais ouvrir, si je tombe sur un malandrin autant être prête à l'accueillir comme il se doit. Je garde le masque parce qu'il est propre et monte les escaliers après avoir attraper le chandelier que j'avais laissé à côté, le parquet du rez-de-chaussée grince horriblement et annonce ma présence mieux que n'importe quel crieur publique. Je pose le chandelier sur le tiroir à côté de la porte, prend mon hachoir en main que je cache religieusement derrière mon dos avant d'ouvrir, laissant volontairement une partie de moi même cachée par la porte.
Un type seul, mouillé et puant, il pleut des cordes, il a une belle dégaine de chevalier errant et ça ne m'étonnerait pas que ce soit un type qui se soit fait défoncé en duel qui cherche un médecin capable de lui remettre le poignet en place.

-Bonjour étranger. Il est bien tard pour quérir un médecin.
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Lucain d'AgranceBanni
Lucain d'Agrance



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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyLun 24 Juil 2017 - 19:30

La première fois de ma vie où j’ai pensé mourir, c’était lors de mon enfance. C’est un souvenir qui traîne dans mon esprit, fugace, lointain, tremblant. Peut-être que ce souvenir n’est pas exactement réel, d’ailleurs, peut-être que, au fur et à mesure de ma vie, je l’ai magnifié, changé, à partir des bribes d’informations que j’aie pu retenir. Je pense, surtout, que je m’en souviens, car c’est l’un des plus vieux souvenirs que j’ai de ma mère et de mon père, avant que je ne devienne page au service de mon oncle, avant que je ne sois adoubé par le duc de Marbrume, avant que je ne doive fuir et me mettre au service de l’Ordre du Saint-Cippe en Orient. Je me souviens de comment j’étais allongé dans mon lit, serré par des dizaines de couches de fourrures et de couvertures, à trembloter, à tousser très fort, à avoir des maux de tête et de graves douleurs à ma poitrine. Une méchante pneumonie, alors que je n’avais que six, ou peut-être sept années ; Ma mère, en personne, n’arrêtait pas de changer mes oreilles et de m’embrasser, et je l’entendais prier Anür de me soigner, en promettant aux cieux de l’argent pour des monastères, et une veillée au cierge, et des tas de sacrifices en tout genre.
La maladie et moi c’est une sacrée histoire. J’ai un fantôme qui n’arrête pas de me suivre et de me saisir. C’est très ironique, parce que je suis un homme fort et endurant. Je prends les chocs, les coupures, la soif, la chaleur comme tant de peines simples à vaincre et à subir. Mais la maladie elle m’enserre de son manteau noir. Je n’ai pas peur d’être transpercé d’une flèche ; J’ai peur de la gangrène qui viendra m’affaiblir quelques jours après. Cette mort, lente et douloureuse, impossible à prévoir, je l’exècre. Et pourtant elle existe, elle me crève. La dysenterie qui me remue l’estomac quand je marche en ost, la fièvre des campements qui me couvre de boutons lors d’un siège de château-fort, tout un tas de saloperies qui m’assaillent et m’affaiblissent.

Et voilà que ce matin, la vieille maîtresse m’a à nouveau frappé. Je me sentais fiévreux hier soir, avant d’aller me reposer au fond des couvertures que je partage avec Astrid, le temps de devoir franchir la porte de l’Esplanade et rejoindre mon tonton, qui m’aidera. Mais au matin, j’ai eu du mal à ouvrir les yeux. Ma tête était lourde et penchait de gauche à droite, mes tempes tremblaient, et en allant dans la salle d’eau, je me suis mis à dégueuler au fond du pot de chambre.
En me déshabillant, j’ai eu l’horreur de découvrir, partout sur mon corps, des sortes de gros bubons, et j’ai senti des petites boules gonflées et douloureuses sous ma peau.

Si j’étais un sujet moyen de Marbrume, voire même un indigent réfugié, mon premier acte serait d’aller dans une église ou un hôpital tenu par les prêtres. Mais deux raisons me poussent à refuser tout soin du clergé, et vous les connaissez. La première, c’est que je crains que ma maladie ne soit contagieuse ; J’ai récemment traîné dans un quartier en quarantaine, et si l’on me découvrait dans cet état, on pourrait se persuader de me laisser crever à l’écart, moi et les gens que je fréquente. La deuxième raison, elle est gravée sur mon bras que je cache avec un manteau et un gant ; Le clergé n’acceptera pas de soigner un banni. Peut-être que hors des murs, je pourrais facilement convaincre un clerc de choisir sa conscience spirituelle plutôt que les ordres du prince Sigfroi, qui est un homme démoniaque et immonde, mais à l’intérieur des murs ce n’est pas aussi simple, et je ne peux pas risquer, avec tous ces diacres, ces moines, ces novices, et ces prêtres aux mentalités différentes, de devoir m’exposer face à cette marmaille trinitiare.

Il me faut un médecin. Mais il me faut le genre de médecin pas trop regardant sur ses patients.

Je vais pas vous raconter de comment j’ai eu l’adresse. Vous n’avez pas envie d’avoir l’adresse. Vous avez plutôt envie de savoir comment je me suis retrouvé, les jambes dans la boue, à déambuler dans le bas quartier, avec un long manteau cradingue ouvert, la chemise échancrée, le teint plus blanc qu’un cul, et le goût du vomi dans les dents. Un SDF a levé sa coupe pour que je lui file des pièces, je l’ai poussée sans faire exprès, et sans murmurer une excuse, je suis allé tout droit.

Je tambourine la porte avec mon poing. J’attends. Pas de réponse. Je tambourine à nouveau en serrant les dents, avant que ça s’ouvre et que, instinctivement, je fasse un pas en arrière. La maison est sombre, mais une... Chose bloque l’entrée. Une masse humaine avec une tête de corbeau, et qui se met à me parler d’une voix grave sortie de son casque. Je reste un petit moment sans réponse, avant de me mettre à gueuler d’une voix faible.

« Maître Degrelle m’a filé votre adresse...
Y faut que vous regardiez mon corps. J’suis pas sûr que vous vouliez retirer votre masque. »


Je tire sur les lacets de mon manteau pour me foutre torse-poil. On voit clairement les grosses cloques sur mon torse.

« C’est grave docteur ? »
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyLun 24 Juil 2017 - 22:04
-C'est grave docteur? Oui.
-Rentrez vite. Il pleut des hallebardes et c'est tout comme si vous vous en étiez pris une vu ce que je vois. Il a la peste.

Il se traîne à l'intérieur, je referme prestement la porte alors qu'il a l'air plus minable que tout avec son torse buboneux de pestiféré, un tour de clef plus tard nous sommes séparé du mauvais temps, je range le hachoir à ma ceinture sans vraiment lui cacher que je range mon arme, de toute façon il n'a pas à m'en tenir rigueur vu l'heure à laquelle il débarque. Même si je connais maître Degrelle, ça ne m'interdit pas d'être sur mes gardes à chaque fois qu'il m'envoie quelqu'un a pas d'heure parce qu'il a des activités louches. Déjà quand j'ouvrais sa femme en deux avec mon couteau le plus aiguisé pour faire sortir celui qui ne voulait pas quitter le ventre de sa mère on a frôlé le carnage vu qu'il m'a traîné hors de mon lit au beau milieu d'une nuit caniculaire pour que je sauve la situation, si maintenant il m'envoie des pestiférés je ne vais pas exiger un tarif au service rendu mais un tarif de l'heure. A moins que ce ne soit pas un de ses hommes de main mais juste une connaissance à qui il a refilé mon adresse, en ce cas c'est différent, il paiera, mais plus ou moins, au vu des traitements assez expérimentaux que j'étalonne. Il risque de tester pour moi deux ou trois méthodes plus ou moins draconiennes contre la peste bubonique. Malgré le masque j'ai presque la sensation de pouvoir sentir les miasmes qui se dégagent de lui, ou alors après tout ça il faudra que je lui offre aussi un bain, sinon il risque de m'enmiasmer et de m'empuantir la baraque.

-Laissez tomber votre chemise par terre, si vous avez la peste vous avez sans doutes moult parasites sur vous, je ne veux pas que vous en ayez sur vous au moment du traitement. C'est à dire tout de suite. Dites moi juste si vous avez vu que vous aviez sur vous des parasites, ou de la vermine. Inutile de mentir, on le verra à vos frusques si vous en avez.

J'attrape le chandelier tout en écoutant sa réponse et l'invite à me suivre, je me dirige vers la cave et descend la première avant de poser le chandelier sur un meuble et d'écarter les rideaux qui séparent la partie normale de l'aile médicale. J'écarte les rideaux centraux, dévoilant le cadavre recousu et mon assistant qui sue à grosse goûte à cause du masque et des outils à laver. Il sursaute un petit peu quand je l'arrache à la pseudo-intimité dans laquelle je l'avais laissé, sans doutes que le pestiféré derrière moi joue pour beaucoup dans sa petite frayeur. Par contre le macchabée va être problématique, j'ai besoin de la table, tout de suite, et propre. Je pose mon regard sur l'inconnu que Degrelle m'a très probablement envoyé.

-Asseyez-vous quelque part, les draps propres qui sont rangés sur les étagères, vous pouvez vous en recouvrir si vous avez froid. Je lui suggérerai bien de ne pas poser de questions, mais le ton de ma phrase est suffisamment claire pour faire passer le message. Je me retourne vers Léopold. Range le cadavre, nettoie la table et prépare la pour une opération à chaud.
-Euh... d'accord. Je le mets où?
-Dans son tonneau pardi.
-Ca va être dur.
-Bah! Arrête tes enfantillages, j'essaie de sauver un homme. Maintenant, met le en carré comme tu l'avais si bien fait tout à l'heure.

Mon assistant met péniblement le mort sur le ventre avant d'essayer de plier ses jambes comme tout à l'heure, il lutte et je l'entends grogner sous l'effort avant de reculer à bout de souffle, comment ça il n'y arrive pas? Pourquoi est-ce que tout à l'heure il y arrivait sans problème? Je commence à poser mes mains sur son dos, je sens ses vertèbres disloquer, mais je n'arrive pas à les déplacer en poussant des doigts, comme si tout son être c'était rigidifier. Même ses muscles, j'ai l'impression qu'ils sont bandés au maximum de leur capacité, comme s'il effectuait un effort intense... Je m'empare d'un petit marteau et commence à bourriner sa colonne avec, puis je ressaie, mais même constat, impossible de le faire bouger. Je sens la respiration de Léopold s'accélérer sous le coup du stress, quoi? Le damoiseau est intimidé parce c'est la première fois qu'il voit un mort se faire éclater les vertèbres à coup de marteau par une médecin de peste dans une cave au beau milieu de la nuit? Ce n'est pas comme s'il était vivant, qu'il soit logique une minute voyons.
Note à moi-même, les cadavres de seconde main et plus très frais sont aussi durs que de la glace.
Je pousse le cadavre par terre sans ménagement, il ripe contre la table dans un bruit infect et choit au sol.

-Met le dans le tonneau en vrac comme ça, à défaut de lui tasser les vertèbres, on le tassera tout court plus tard. Il s'exécute alors que j'attrape une bouteille de vinaigre des quatre voleurs et la met sur la table, il revient, je lui passe un chiffon propre. Nettoie la table au vinaigre, je vais lui chercher un oreiller.

Je fais un aller retour entre ma chambre et la cave, je n'allais pas réveiller la petite famille pour un oreiller quand même, j'embarque avec moi aussi mon faux grimoire rempli d'inscription ésotériques dans une langue que personne ne peut comprendre, pas même moi. Étrangement les gens sont plus rassurés quand on leur dit que le traitement expérimental qu'ils vont recevoir, ou subir si on écoute les défroqués en soutanes, est inscrit dans un livre écrit par un illustre médecin, et ils sont plus aptes à subir les pires sévices en tout quiétude.
Je redescends, je vois Léopold en train d'assainir la table de la pire façon qu'il soit ; je le vois verser une grosse lampée de vinaigre sur la table avant de nettoyer au chiffon, puis de réitérer la manœuvre pour chaque pan du meuble. Je m'élance vers lui.

-Pas comme ça sinon ça fait de la mousse! Que je m'exclame. En plus tu en mets trop! Par la trinité il verse une demi-bouteille sur une table qui n'a besoin que d'un vingtième d'once pour être propre. Je lui arrache la bouteille des mains. Débrouille toi avec la fortune que tu as répandu sur la table.

Pendant qu'il s'arrange avec ça, je me dirige vers les étagères, attrape un drap et revient le poser sur la table qui est propre, le tissu absorbe par endroit le vinaigre. J'attrape une pincée de cendres posée dans un bol prévu à cet effet et me frotte les mains avec avant de vaguement me les rincer dans l'eau, la cendre extermine avec une certaine aisance la vermine, ça devrait suffit pour mes mains. J'enfile mes gants et toise mon patient.

-Allongez-vous, posé votre tête sur l'oreiller. Il s'installe alors que je choisis déjà mes instruments pour la suite de l'aventure. Je me penche vers lui alors qu'il est torse nu. Si vous voulez un drap pour couvrir vos jambes c'est le moment de demander, mais j'aurais quand même une ou deux questions avant de vous soignez ; depuis combien de temps êtes-vous fiévreux? Est-ce que vous avez été mordu par un rat ou été extrêmement proche d'une bête du genre ces derniers temps? Vous toussez ou sentez une douleur quelconque si on excepte les énormes bubons noirs que vous avez aux aisselles et à la base du cou?
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Lucain d'AgranceBanni
Lucain d'Agrance



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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyMer 26 Juil 2017 - 9:55
J’entre vite à l’intérieur, comme le médecin me le dit. Je crois que c’est une madame. Ou un monsieur petit et avec une voix qui a une octave de plus, c’est fort possible. Pour l’heure, je me dis surtout que c’est un monstre, un monstre horrible et terrifiant, avec cette espèce de masque inhumain. Qu’est-ce qui leur prend, aux docteurs, de se vêtir d’une façon aussi crue et infernale ? Le mot est lancé alors que, hagard, et avec la tête qui tourne, je me retrouve dans le bureau de l’entrée. Un mot horrible et immonde, qui me donne un tas d’émotions de peur et me fais écarquiller mes yeux, en plus de me déclencher une bouffée de chaleur incontrôlable :

« La peste ?! Comment ça la peste ?! J’en sais rien de si j’ai eu des parasites récents, ça veut dire quoi la peste ?! »


Le docteur que m’a recommandé Degrelle, en tout cas, devrait peut-être y faire dans le relationnel. Car j’ai même pas vraiment répondu qu’il/elle m’ordonne à nouveau de lancer ma chemise par terre. Je refuse, et pour une très bonne raison que vous savez. Au final elle prend ma main et décide vite de me lancer au sous-sol. Le docteur n’est pas particulièrement fort, mais il a un hachoir dans le dos, et moi je me sens trop faible et tremblant pour véritablement me battre.
Puis ai-je vraiment une raison de me battre, quand je suis venu ici pour être soigné ?

Une fois au sous-sol, voilà que je me retrouve face au second des corbeaux. Et j’assiste, en arrière plan, tremblant, à une scène infame. J’ai l’impression de délirer. J’ai l’impression d’être dans une pièce de théâtre à l’étranger, une macabre et glauque, qui tourne en dérision les bonnes mœurs. En plein cauchemar, j’assiste, à comment ils balancent un mort désarticulé de côté, lui cassent le dos à coup de marteau, puis le jettent dans un coin avant de décrasser la table au vinaigre, en s’agitant dans tous les sens. Je peux à peine réagir. Je suis devenu blanc comme un cul, et j’ai défaillis en tombant contre le mur. J’en ai vu pourtant des choses horribles dans ma vie. Mais je sais pas, là y a une limite quand même. Je sais pas, un peu de décence quoi !

Je vais m’allonger sur la table. J’ai encore ma chemise, même si elle est ouverte jusqu’au nombril, au moins elle recouvre mes bras. Surtout mes bras droit. La voix toute faible et tremblante, je balbutie quelques mots.

« Y a un problème docteur... De déontologie. Heu, Degrelle m’a assuré de votre discrétion, mais, techniquement, je suis un peu... Banni. »

Je me mets enfin tout nu et je tends ma chemise vers le second médecin qui a essayé de laver la table. Il se recule, terrifié, et fait « non » de la tête. Je comprends qu’ils doivent me voir comme un putain de nid à contagion, et je jette la chemise au loin, dans un coin, et probablement qu’ils vont la brûler.

Le médecin m’assaille de questions, notamment sur des douleurs, sur la fièvre, sur des rats. Il dit tout ça trop vite, alors je me retrouve, quand je m’allonge, vraiment très hagard.

« Je... Je suis fiévreux depuis hier soir... J’ai vu que les bubons ce matin, mais je sais pas si y sont apparus plus tôt ! J’ai... Très mal au crâne, et puis j’ai des petites boules sous la peau qui me font très mal quand je les touche...
Mais du calme avant de m’ouvrir ! C’est grave ce que j’ai ? Parce que, je... Je dois vous avouer que, bah, j’ai un peu traîné dans le quartier du Goulot, là, celui qui a été mis en quarantaine... J’pense que... Bah, deux et deux font quatre quoi.
Mais, je vais pas en mourir hein ? »
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyMer 26 Juil 2017 - 11:37
« Y a un problème docteur... De déontologie. » Où a-t-il vu que j'en avais, je viens de massacrer un cadavre sous ses yeux sans broncher. Qu'est-ce que c'est que ces questions stupides? «Heu, Degrelle m’a assuré de votre discrétion, mais, techniquement, je suis un peu... Banni. » Bah ! Comme si j'étais toute blanche. Je me penche au dessus de lui.
-Qu'est ce que ça changerait pour moi? Vous vous êtes présenté sur le pas de ma porte, je n'allais pas vous laisser ici en plan, surtout si c'est maître Degrelle qui vous a transmis mon adresse. Non pas que les amis de Degrelle soient mes amis, mais j'ai une réputation à tenir. Vous auriez pu être l'empereur du Paladium ça n'aurait rien changé pour moi.

Mais... Mais ? Il vient de se mettre à poil ? Sans que je lui en donne l'ordre, je regarde la preuve ultime que oui il s'est mis dans la tenue universelle à tout les hommes, et je détourne le regard assez vite en constatant que la preuve en question a une allure pour le moins unique. Quelque part entre le rejeton de viol d'une amanite phaloïde, champignon rouge et blanc à collier qui massacre les hommes et un fangeux. La question n'est plus vraiment de savoir si après ça il aura droit à un bain, mais plutôt combien de litres de vinaigre je vais diluer dans son bac d'eau chaude, sans doutes une dizaine à vue d'oeil. Dieu merci mon nez ne sent rien, sinon je pense que la quantité aurait été multipliée par dix, si demain l'une de mes sœurs se lève et affiche une mine dégoûtée en passant dans le couloir, je saurais pourquoi. J'abandonne mon poste avant d'attraper un drap et de lui recouvrir le bas du corps avec. J'observe mon patient dans les yeux.

-Je n'aie pas besoin d'avoir la lumière à tout les étages, même si j'apprécie votre effort. Je laisse une main gantée effleurer les ganglions, à peine je pose un doigt dessus que j'ai une réaction, et vu comment ils sont dilatés, je suppose relativement bien qu'il est malade comme un chien. D'accord. J'enlève un gant avant de poser une main sur son front, j'hoche la tête en constatant qu'encore quelques degrés et que je pourrais me faire un œuf sur le plat. Je me retourne vers Léopold. Nettoie-le au vinaigre, surtout les bubons.

Je me souviens de sa question, est-ce que c'est grave? J'ai presque envie de lui dire que oui, il a une maladie gravissime vu les masques et les précautions que nous devons employer, mais ce serait un petit peu exagéré vu que la situation est parfaitement sous contrôle, du moins pour le moment. Je reste un instant silencieuse sur la procédure à adopter, ce serait immonde que de l'attacher et de l'opérer à vif mais si ce serait sans doutes la meilleure chose à faire pour ne pas avoir un récalcitrant, mais d'un autre côté je n'aie pas envie de réveiller toute la maisonnée. Surtout si mon père débarque dans la cave pour prendre les choses en main, disons que je n'aie pas envie de m'enfoncer dans les extrêmes. Même s'il a traîné dans le quartier mis en quarantaine et qu'il est pestiféré de A à Z, la maladie n'a pas l'air de l'avoir trop embouti, surtout que j'ai vu des cas bien plus extrêmes. S'il ne tousse pas, c'est déjà ça, s'il s'était mis à tousser je pense que je l'aurai finis au hachoir ; la peste pulmonaire est une saloperie qui se répand partout et à cet instant la, quand on n'est pas encore sûr de la fiabilité des moyens de protection, il est parfois favorable autant pour la patient que pour le praticien de prendre de l'avance sur la maladie. Je regarde de nouveau Léopold. Eh oui, au moins il ne serait pas mort de la peste, je n'aurai pas eu à rougir de dire que non, aucun de mes patients n'a été emporté par la maladie puisque j'aurais pris mes précautions. Je contiens un petit rire à l'écoute de pensées aussi sombres et me retourne vers mon patient banni.

-Vous êtes chanceux, j'ai vu des gens qui traînaient dans le quartier du Goulot revenir à moitié mort chez moi. Je ne vais pas vous ouvrir vous n'avez rien à craindre, la forme de la Peste que vous avez est spectaculaire, mais... Rien de tragique. Quelques jours dans un lit sous ma surveillance régulière et vous serez de nouveau sur pied, les soins que je vais vous prodiguer sont surtout la pour empêcher la maladie de dégénérer. Vous êtes vivant pour encore un très long moment. Mon assistant déglutit en voyant les bubons aux aisselles et au coup, petite nature. Fait chauffer de l'eau, prend ses vêtements et lave les à l'eau très chaude.
-D'accord, mais... Pourquoi? La curiosité médicale l'emporte apparemment.
-S'il a la peste, ses vêtements doivent grouiller de parasites vu comment les rats et les animaux sont sales. Je n'aie pas envie de me réveiller avec des puces parce que ses fripes en sont gorgées.

Léopold hésite un instant, puis s'exécute après un bref hochement de tête, il ramasse les vêtements du bannit et s'éclipse en haut. Si j'ai terminé avant qu'ils ne soient propres on trouvera bien une solution, je n'aie pas pour intention de laisser un banni pestiféré dans ma salle d'opération, je lui trouverai bien un lit quelque part. Je pose mon couteau le plus aiguisé sur le plateau à côté de la table, ça, de quoi le recoudre et surtout une bonne dose d'alcool, c'est ce dont il va avoir besoin pour tenir le choc. J'attrape aussi une seringue, ça aussi pour les bubons ça me sera utile.

-Pour vous expliquer un petit peu ce qui va se passer ; je vais juste faire une saignée au niveau des bubons noirs pour laisser sorti le pus et nettoyer les éventuelles morsures que vous auriez pu subir avant de refermer les saignées. Ensuite je vais vous administrer quelques remèdes, histoire d'aider votre corps à lutter, rien de miraculeux mais ça vous évitera de délirer comme certains peuvent le faire. Dans le meilleur de cas d'ici deux jours vous serez en mesure de repartir de la ville, le temps que les chairs se referment bien et que la fièvre baisse, car je dois l'avouer, il est presque miraculeux que vous ayez réussi à vous traîner jusque chez moi. Je prends en main le couteau et passe le fil de la lame juste au dessus de la flamme d'une bougie. Eh bien, avant que je commence, vous voulez peut-être un verre?Quelque chose pour aider à ignorer la douleur, un chiffon à mordre peut être? Je suis conciliante à propos des bannis, mais disons que si on pouvait éviter de réveiller les servantes cela m'arrangerait.
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptySam 29 Juil 2017 - 14:05
« Donne-moi ce que tu veux à boire, docteur, mais va falloir qu’on parle niveau honoraires. Ma caboche est un peu sèche, si tu captes c’que je veux dire. »

Je suis heureux de ne plus voir qu’un des corbeaux dans la cave humide et mal éclairée. Avec leurs gros masques, ils ne doivent plus sentir les miasmes, mais moi je suis au bord de l’envie de vomir. Ça pue. Ça pue la mort et le sang séché. Je regarde d’un mauvais air tout autour de moi, pour observer les potions, les étranges récipients, la table sur laquelle je suis, qui a dû voir passer un tas de cadavres avant moi.

« Nan parce qu’en fait j’ai pas d’argent sur moi. Et Degrelle il paye pas pour moi. Donc, voilà, vous avez l’air d’avoir envie de m’accommoder quelques jours chez vous, c’est bien gentil de votre part, mais j’aimerais bien la situation la plus économique, vous voyez ce que je veux dire docteur ? »
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptySam 29 Juil 2017 - 14:33
J'attrape un gobelet en terre cuite, le rempli à moitié d'alcool pour parfum, oui, le genre de saloperie qui est capable de brûler une gorge et de rendre aveugle quelqu'un si on lui en verse dans les yeux, puis coupe le tout en remplissant à ras-bord le verre de vin aux épices, en rajoutant une dose de sucre pour rendre le tout plus acceptable, du point de vue de la langue. Je pose le verre à côté de lui, le mélange n'est pas vraiment destiné à lui être agréable, plutôt à l'assommer histoire qu'il ne meugle pas trop lorsque je lui crèverais les bubons à la seringue et au couteau, surtout que si je n'aie pas de corde pour l'attacher ça va être sportif de l'opérer. Mais il n'est pas comme ça hein? Il sait se tenir le bougre.
Puis il me parle comme à un sauvage.

-Avalez ça alors, sans broncher, ni pleurnicher comme une gamine. Vous réussirez mieux que les autres de ce point de vue. Moi aussi je peux durcir le ton, on va voir si le gros dur peut faire descendre ça le long de sa gorge sans se plaindre du goût infect acide que ça a. Je n'aie jamais dis que vous aviez le choix ; la peste est une maladie mortelle dont peu réchappent, surtout quand ils pensent pouvoir jouer les durs à rester au lit sans aucun remède. Si je vous garde au chaud chez moi pendant quelques temps après ça, c'est uniquement pour m'assurer de l'efficacité de mon traitement, et parce que je veux vous savoir en vie grâce à moi ! De ce fait, vous n'aurez pas grand chose à payer, à vrai dire, rien en argent comptant si ça peut vous rassurer ; vous aurez juste une petite dette envers moi, si un jour maître Degrelle vous demande d'escorter une médecin à l'extérieur des murs pour découper un fangeux, vous saurez que c'est moi. Si vraiment ne pas pouvoir payer directement vous importune à ce point, alors dites vous que mes domestiques ne rechigneront pas à avoir une paire de bras en plus pour les travaux de maison.
Je ne vous laisse pas le choix du traitement, je vous laisse le choix du paiement, sommes nous clairs messire ? D'ailleurs quelle est votre nom ?
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyDim 30 Juil 2017 - 17:59
L’oiseau me tend un gobelet. Je l’observe les sourcils froncés, la lèvre retroussée, à moitié couche, le dos un peu relevé en l’air. L’image est remarquable, incroyable. En fait, je me demande si ce qui est en train de m’arriver, alors que je délire à moitié et que je sens mon estomac qui se contracte dans une volonté de gerber, n’est pas digne d’une des plus belles chansons jamais écrites. On dirait l’un de ces moments d’une Danse Macabre, où des squelettes se dandinent gaiement en emportant avec eux tous les sains et les vivants, qu’ils soient riches ou pauvres, roturiers ou aristocrates, puissants ou serviles, car nous sommes tous absolument égaux face à la maladie. Absolument tous. En fait, certains pensent même que la maladie est, le plus simplement du monde, une punition divine. Est-ce que la défier, c’est honorer les trois, ou au contraire vouloir cracher sur leurs faces ?

J’attrape le godet avec un sourire canaille, celui de truand, de mauvais garçon, que je plisse devant tout le monde depuis que je suis ado, devant les chevaliers que je vais défier en duel, devant les seigneurs qui m’emmerdent car j’ai volé des vaches, devant les filles qui mouillent un peu tant elles aiment les vauriens. Je l’agite devant moi, comme si j’allais trinquer avec le corbeau, et sans une marque d’hésitation, sans me retenir pour sentir la potion, sans essayer de la déguster, je l’avale d’un coup. Je l’avale d’un coup car ce genre de mélasse horrible ne peut pas être prise lentement, car le corps va vouloir la vomir, la rejeter, lutter contre. C’est comme quand l’eau est froide ; Je suis de ceux qui préfèrent s’élancer directement pour s’y habituer, plutôt que prendre des heures à entrer dans le bain petit à petit.
La liqueur m’assomme. En réalité, je dois la boire en plusieurs gorgées successives, qui me font faire des petits bruits dans ma gorge, et couler de grosses larmes sur le côté des yeux. Je n’arrive pas à tout boire, et en laisse un fond, avant de m’écraser sur la table, prêt à chialer ma maman alors que ma tête me fait très mal.
Mais je l’ai bu. Et en plaçant une main sur ma bouche, et en me détendant, j’arrive à ne pas dégueuler sur le côté de la table.

Le docteur me parle. Je pige pas la moitié de ce qu’elle dit, tellement je me sens mal. Excepté que pour le paiement, elle pratique le double-entendre, ce genre de chose que seuls les gens cultivés, comme les bourgeois, les prêtres, ou les aristocrates arrivent à faire. Elle a dit un mot que vous avez peut-être noté : je veux vous savoir en vie grâce à moi. Si vous êtes un crétin naïf et attardé fini, donc un vilain manipulable que l’État taxe pendant que les gens comme moi baisent votre sœur et vivent dans l’indolence et le confort de votre labeur, vous pouvez croire que le docteur tient à ma vie, peut-être par charité religieuse, peut-être parce qu’il est un ancien prêtre du Temple, ou juste profondément humaniste. Mais je comprends parfaitement son sous-entendu, sans avoir besoin qu’elle en rajoute, sans que sa précision sur les besoins de Degrelle par la suite ne doivent sortir de sa bouche, comme autant de mots en trop et profondément inutiles. Je sais pourquoi il accepte de me soigner : Car il veut faire de moi un obligé, une situation profondément insupportable, car renvoyer l’ascenseur se traduit plus que jamais par une dette difficile à liquider, bien plus difficile que de l’argent ou un emprunt matériel.
Mais suis-je vraiment en position de refuser ? Ce n’est pas mon honneur, mon plaisir sexuel ou mon fric qui est en jeu ici ; C’est mon intégrité physique toute entière. Je suis aux portes de la mort, et j’ai trop de péchés sur mon dos pour devoir affronter le jugement des Dieux maintenant. Il me faudrait un confesseur, d’accord, mais mon culot et mon élan naturels ne m’ont pas permis de m’imaginer un seul instant que j’étais vraiment si près de finir comme cadavre, servant probablement de carcasse que les corbeaux vont désosser, comme le type qui était allongé avant moi et dont l’odeur pestilentielle chatouille encore mes narines, m’amenant d’atroces nausées. Je veux fuir d’ici.

« Ouais on verra le paiement plus tard... Appelle-moi Luc. C’est quoi ton nom à toi et à tes copains docteur ? »

Puis je rajoute, tout rapidement, à moitié ivre et avec un ton peu assuré.

« J’suis obligé de... De rester là ? Ça empeste la mort... »
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyMar 1 Aoû 2017 - 12:25
-Jeanne, Jeanne de Nageant. Mon assistant s'appel Léopold, c'est le benjamin des fils Degrelle. Le même que celui qui vous a aiguillé ici. Pourquoi est-ce que je devrais l'opérer ailleurs qu'ici? Dans ma cave, ou personne n'entend rien, ou les miasmes de malades ne viennent pas me salir la maison. C'est l'endroit idéal pour moi. Oui, vous allez devoir restez ici le temps que je vous soigne, ensuite si vous êtes sage vous aurez droit à un lit et un bain chaud. Un vrai repas aussi, mais ça, ce sera pour quand la gouvernante sera réveillée. Fermez les yeux, imaginez que vous êtes loin d'ici, dans un endroit agréable, si vous avez besoin de hurler il y a un torchon à côté de vous. Vous serez bien courtois de vous le mettre en bouche avant de vous égosillez.

Je pose mes instruments sur le côté et observe ses aisselles qui comptent quelques bubons gonflés à bloc, je prends une aiguille et les perce un par un avant d'en extraire le pus, la Trinité m'en soit témoins, je n'ai jamais autant apprécié de porter un masque de médecin. Le vinaigre m'empêche de tourner de l’œil et avant que je ne doive finir le travail à la seringue, je dois épongée tout les fluides non vitaux parfaitement infâmes que la peste génère. Le torchon que j'avais prend vite une teinte jaune du plus mauvais effet alors que je termine d'extraire le gros du liquide. Puis je me saisis de la seringue ; tant que c'est couleur poussin, ce n'est pas bon, quand je commencerai à extraire du rouge je saurai qu'il n'y aura plus aucune trace des symptômes de la maladie au niveau de la peau. Je fais un appel d'air avec la boule de cuir avant de laisser la seringue se remplir tout en vidant un à un les bubons des derniers stigmates de la maladie, la partie la plus propre de l'opération, mais aussi, la plu spectaculaire en un sens. Je me saisis de la bouteille de vinaigre et en imbibe un torchon propre avant de nettoyer le sang qui perle ma zone de travail, je prends un peu de recul pour voir si tout est bon ; oui, à défaut d'avoir faits du travail d'artiste, j'ai faits du travail efficace. En tout cas je constate que mon patient ne fait pas trop de bruit, Luc a l'air un petit peu plus brave que les autres qui sont passés la ou il était avant, ça fait plaisir à voir. Lui ne hurle pas à la mort. En même temps je n'ai pas employé des moyens trop extrêmes.
L'endroit doit toujours autant empester la mort, avec une touche de rouge et de jaune vu tout ce que je viens de sortir de lui, je soupire en constatant que j'ai encore le cou à faire ; ce genre d'opération n'est pas particulièrement délicate, mais rébarbative. Enfin, au moins ça me permet de tester la dernière méthode, qui si elle est moins exotique et alambiquée que ce que j'ai déjà pu faire, reste sans doutes la plus sûre pour avoir des résultats. Avant de me jeter à l'assaut des pustules qui ornent son cou et sa clavicule je soulève le drap qui couvre ; ses jambes, non il n'en n'a pas au cuisse, c'est bien, ça me fait du travail en moins. J'attaque la gorge avec la même délicatesse qu'auparavant, une fois le gros du travail achevé, avec uniquement la finition à faire, je regarde un instant avec dédain les bubons vidées de leurs saloperies. C'est qu'il va falloir empêcher que ça pourrisse. J’attrape un morceau de tissu propre et recouvre le visage de mon patient avec.

Ne le retirez pas, c'est pour éviter que je vous brûle les yeux par accident. Il n'a pas vraiment perdu de sang, ou si peu, alors il doit être encore en mesure de sérieusement se débattre.

J'attrape le bol de cendre avant d'en appliquer sur chaque blessure encore ouverte, la par contre, la réaction se fait entendre, la cendre à même une blessure ouverte évite qu'elle ne se mette à faisander, mais... Disons que le corps sent bien qu'on est en train de massacrer la maladie sans prendre estime pour son bien être. C'est d'ailleurs à ce moment la que Léopold choisit de débarquer.

-J'ai terminé avec lui, panse ses blessures. Je vais m'occuper de lui préparer quelque chose pour diminuer la fièvre de cheval qu'il a et éviter que son corps ne se décide à lâcher prise sur la vie à cause de la peste. Je vois qu'il a les fringues propres de Luc avec lui. Aide le à se fringuer et traîne le dans le lit de la chambre d'ami s'il n'y arrive pas lui même. Je viendrai veiller sur lui dès que j'aurais terminé de lui concocter quelque chose.
-Uh, d'accord. Ce n'était pas une demande, c'était un ordre.
-Je reste avec vous le temps de nettoyer tout mes instruments. Je me tourne vers Luc et retire le drap qu'il a sur le visage. Petit test surprise pour m'assurer que vous avez toujours les deux pieds dans le monde des vivants ; comment je m'appel, qui est mon assistant, quel âge j'ai ? La dernière question est une question piège, je ne lui ai pas révélé mon âge.
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyMar 1 Aoû 2017 - 16:51
J’aimerais bien vous faire une longue description de ce qui m’est arrivé sur la table d’opération. De vous raconter, dans des détails morbides et glauques, comment on m’a crevé un à un les bubons, comment j’ai souffert, comment j’ai vomi à cause de l’odeur de mort et l’ivresse, comment ma tête tournait, comment je priais les Dieux et appelait un confesseur. Je pourrais vous parler de la cave, de ses nombreux bocaux étranges, de ses potions sur les étagères, du bois de la table, des murs de la cave. Je pourrais vous parler des bougies qui tentaient de faire disparaître l’odeur nauséabonde, du masque d’oiseau qui était si terrifiant et si folklorique, des mains gantées de cuir de la femme – car il s’agissait bien d’une femme – qui faisait sortir mon pus et mon sang de partout.
J’aimerais le faire. Mais j’en suis incapable.

Parce que je me suis évanoui en plein milieu.

Comme une masse, je me suis écrasé sur la table, dans une torpeur stoïque et sans rêve. J’ai halluciné de rien du tout, même pas du duc Sigfroi en train de se faire bouffer la bite par la fille du comte de Mirail, même pas de moi en train de tringler une doctoresse de la peste qui hurle « CROA CROA » depuis son masque rempli de drogues qui la font halluciner, même pas de Rikni sous forme de serpent qui s’enroule autour de Malachite de façon à l’étrangler tout en lui léchant la joue. Toutes ces idées, je crois que je les aie eus au réveil, avec un mal de crâne horrible, des mouches devant les yeux, la tête qui bascule en arrière, et le corps froid, froid à cause de sueur qui perlait sur mon corps, mes aisselles, mon dos, partout.

En tout cas on m’a enlevé un drap du visage, j’ai trouvé étrange d’ailleurs qu’on me le jette dessus, et ça doit expliquer pourquoi j’ai cru imaginer que je m’étouffais. Face à moi, non plus un, mais deux corbeaux, même si le deuxième tient mes fringues et semble sorti de la cave. Je me mets à ricaner, un peu délirant, avant de piailelr à voix haute :

« Putain il se coltine la lessive ! »

Ils me foutent les jetons. Je ne mens pas. Les deux médecins me font froid dans le dos. Je suis terrifié, mais cette peur viscérale, je ne peux pas empêcher de la traduire par de la rigolade, des rires nerveux, des blagues à leur encontre ; Comme le fait que je leur demande de m’appeler « Luc », et pas « Lucain » ou « Sire d’Agrance ».

« Toi c’est Jeanne. Ton assistant c’est la lavandière. Par contre ça se dit pas l’âge d’une demoiselle ; Je t’invite à prendre un verre ? »
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyMer 2 Aoû 2017 - 17:29
La réponse me surprend, je suppose que ses petits nerfs d'acier de bannis sont en train de lâcher suite aux événement qu'il vient de subir, après tout, il est vrai que se faire soigner par une médecin est cent fois plus traumatisant que de vivre toute la sainte année hors des murs de la seule ville sûre du pays, voire du monde. Que dormir dans les arbres est bien plus reposant que dans un vrai lit, mention spécial au repos si des fangeux sont en bas en train de gratter pour avoir leur petit-déjeuner. Je le regarde au travers de mon masque, dans les yeux, avant de secouer la tête, un peu rageuse, très bien, s'il a envie de déraper, qu'il dérape. A moins que ça ne soit l'alcool qu'il l'ait changé ainsi, ce qui est fort possible, le demi-poison que je lui aie fait boire n'est pas forcément la chose la plus saine au monde.
Certainement pas le poison le plus toxique, mais pas non plus un breuvage agréable. Toutefois, force est de constaté qu'il a répondu à la première question avec succès, et que les deux autres réponses sont dû de façon évidente à la peur, ou au stress, plutôt qu'à une réelle stupidité induite par l'opération. Après, qu'est-ce que j'y peux si monsieur est une chochotte qui bondit au plafond dès qu'une paire d'individus de science et de médecine le soignent.

-Pourquoi pas. Je me retourne vers mon assistant. Tu sais ce qu'il te reste à faire.

Une fois que j'ai nettoyé mes instruments, je m'éclipse en haut, dans mes quartiers avant de fouiller dans mes armoires ; je suppose que pour l'empêcher de décéder il va falloir que je sorte les grands moyens. Aux grands maux, les grands remèdes comme aiment dire les prêtres de la sainte Trinité, cette bande de crétins ambulants qui croient que c'est en faisant boire un grog chaud à un malade qu'il va récupérer. Je remplis une casserole de vin, du vrai cette fois-ci, et commence à rajouter tout ce qui semble convenir au traitement, soit un paquet de chose plus ou moins légitime d'ajouter à un cocktail médicamenteux pour faire tenir les patients. Je rajoute du miel, du sucre ne fait jamais de mal au corps humain, une dose de cheval aussi d'un extrait d'écorce de saule, histoire que la douleur et la fièvre soient moins intenses, je n'aie pas envie de materner un malade en plein delirium tremens. Je me serre un verre du mélange et l'avale d'un trait, moi aussi je vais en avoir besoin vu que je suis censé traiter un pestiféré. J'hésite à m'en resservir une dose avant de renoncer, ce n'est pas me gaver de ça qui va me sauver, c'est plutôt le masque avec les éponges au vinaigre. Je verse la mixture dans une carafe en terre cuite avant de couper une gousse d'ail en tranches et de la déposer dans une assiette, avec du pain. Pour ma sûreté personnelle j'en avale un morceau en faisant passer le goût avec une tranche de pain, je n'aie jamais pu supporter l'ail, mais je préfère avoir un truc infect en bouche que de mourir de maladie. Les légendes racontent que ça éloigne les bêtes surnaturelles autant que les miasmes, alors autant y croire, être superstitieux tue parfois, mais parfois cela sauve aussi la vie. Je case le tout sur un plateau et descend après avoir renfilé mon masque et réimprégné les éponges de vinaigre des quatre voleurs, je prends une grande inspiration pour me saturer le nez d'une senteur qui m'est bien trop familière, et qui me sauve la vie.
Au premier étage il y a la chambre d'ami, pas grand chose en fait, un lit confortable en plumes, sans pour autant être le summum du luxe, on est déjà assez haut dans la hiérarchie du bien-être, à côté une table de nuit, une armoire et une commode. Sans compter évidemment tout les fournitures inhérentes à une chambre, il est juste à côté d'une fenêtre donnant sur le marché, s'il a envie de voir à quoi ressemble Marbrume de nuit en pleine orage.
Luc et Léopold sont là, le dernier tenant un chandelier. Je pose le plateau.

-Buvez autant que vous voulez, et essayer de profiter de la nuit pour dormir un peu. Qu'est-ce que je suis censé dire d'autre?
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyVen 4 Aoû 2017 - 22:55
Le second médecin de peste attrape mes habits et s’approche de moi. D’un ton blasé, il se met à soupirer dans son masque avant de s’adresser à moi.

« Relevez-vous je vous prie. »

Je soulève difficilement mon dos en grimaçant, avant de tourner de côté pour laisser mes jambes se balancer dans le vide. Le voilà qu’il met ma chemise par dessus ma tête, et qu’il replonge ses mimines dans la corbeille pour prendre ma culotte. Le fait que je sois nu et que j’ai la verge à l’air ne semble absolument pas le troubler. Je crois qu’il doit être tellement habitué à voir des messieurs nus que ça ne l’étonne absolument plus.

« Hé, la lavandière ! Je siffle pour attirer son attention. C’est quoi ton blaze ?
– Je suis Léopold Degrelle.
– Degrelle ?
Je dis en toussant. Comme le patron ?
– Lui-même.
– Tu diras à ton père que c’est un sacré enfoiré ! Dire qu’il me tient par les couilles !
– Mettez vos pieds à terre et essayez de marcher je vous prie. »


C’est plus facile à dire qu’à faire. Je suis fort, mais mes jambes me semblent flagellantes, comme du flan, toutes tremblantes. Je suis obligé de me tenir sur monsieur Degrelle, qui me fait soulever une jambe pour cacher ma virilité derrière du tissu. Il arrive à m’habiller tout entier, excepté pour mes bottes, qui de toute façon ne me seront pas utiles puisque je suis destiné à un lit, apparemment, d’après ce que j’ai compris.
Je prends donc appui sur lui, alors qu’il m’éloigne de la puanteur, et me fait monter très difficilement les marches qui m’amènent en hauteur.
Inutile de vous préciser, bien sûr, que j’ai très mal à la tête, que je sens des courbatures de partout, et que les bubons explosés me lancent. Mais je veux dire, je suis tellement habitué à vous décrire comment j’ai un mal de chien, vous devez penser que c’est une condition à mon existence, hein ? Vous savez pas ce que c’est d’avoir mal, vous qui lisez tranquillement mes mots, le cul dans une chambre, bien au chaud sous vos draps. Enculé.

« Merci... C’est gentil...
Oh, au fait, ce que j’ai dis sur ton père c’est pas vrai, hein, c’est un gars sympa, c’est juste que parfois il-
– Je ne dirai pas à mon père que vous pensez qu’il est un enfoiré. Maintenant pour l’amour des Trois, taisez-vous pour économiser vos forces. »


Il me traîne comme un vieillard jusqu’à une chambre. Les marches craquent sous mes pas et j’arrête pas de tousser et de grommeler des trucs, malgré Léopold qui siffle « chut ! ». J’ai dû réveiller toute la maison, quand enfin il m’amène dans la chambre d’ami. Léopold me tire les draps et je me fous dessous, m’enroulant comme un pain au chocolat, tout à l’aise.

« J’ai le droit à la boisson, à la nourriture, et au lit chaud ? Sacré bon hôtel, là. J’ai le droit aussi à la compagnie ? Venez Jeanne, en se serrant, on peut-
– Docteur
, coupe subitement Léopold, visiblement empressé de ruiner ma tentative de drague qui pourtant avait si bien commencée, vu que je me suis efforcé de faire un sourire ravageur de mauvais garçon malgré mes cernes. Ne serait-il pas de bon augure de conseiller quelques remèdes à notre patient pour le faire dormir plus vite ? Je veux dire... Maintenant ?
– Il veut me droguer ? Mais pourquoi ? J’vais très bien !
Oh, au fait... Vous auriez un pot de chambre ? Pour le cas où j'ai envie de pisser, hein. Cela arrive, en pleine nuit... »
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptySam 5 Aoû 2017 - 11:28
Quelle bande de crétins finis, autant Léopold qui est mal à l'aise à la simple présence d'un drogué que Luc qui a les nerfs qui lâchent et se transforme en dépravé, je réfléchis sérieusement à sa proposition le temps qu'un tiers de seconde avant de me rendre compte de l'obsolescence dont il fait preuve. C'est un banni, comme si j'avais envie de refilé mon héritage ou d'en créer un nouveau avec un type qui peut mourir à tout moment et qui est interdit d'entrer en ville, il a crus que j'étais une mère célibataire en manque d'amour ? Non, je suis une mère célibataire en manque d'argent, et de savoir, qu'il essaie de jouer sur ce créneau et je finis ce que la peste a commencé, ce n'est pas parce que je commence une tenture que je ne suis pas en capacité de la défaire. Je songe un instant à la suite des événements ; je vais le garder pendant un petit moment à la maison, il faut que je songe à une excuse pour les domestiques et les filles, pas vraiment pour mon père qui lui va tout de suite comprendre quand il déboulera.

-Honnêtement je commencerai à songer à votre requête quand vous serez de nouveau sur pied. Au lit pour l'instant vous ne devez pas valoir plus que le sodomite qui m'a donné deux enfants et qui heureusement, à décider de me faire cadeau d'un veuvage que je ne regrette nullement. Pour mentionner un sujet plus sale, et moins décadent. Sous le lit le pot de chambre. Je plante mon regard dans ses yeux de mal portant, il n'a as intérêt à oublier ce que je vais lui dire. Un jour peut-être, mais si je réalise que vous me faites perdre mon temps et que vous êtes une fiotte impuissante, vous finirez en carré comme le précédent occupant de la table. Dans un tonneau en partance pour l'océan, nous sommes clairs?

Une fois sa réponse entendue, je le laisse à son lit et à son repas, et remonte dans mes quartiers, je me passe un coup d'eau sur le visage avant de mettre en robe de nuit et de m'enterrer sous mes couvertures, j'ai besoin de dormir. Ce n'était pas vraiment au programme d'avoir un pestiféré envoyé par Degrelle au milieu de la nuit. Étrangement, lorsque je trouve le sommeil, je rêve de choses qui ne m'étaient jamais venu à l'esprit auparavant, comme si la sainte Trinité trouvait amusant de me polluer l'esprit avec des pensées dont je n'avais eu usage jusque maintenant. Tout se trouble alors que je songe à une ville en ruine, dans un état plus délabré que Marbrume et avec en son centre, une immense tour de fer dont l'architecture était mise à nue, comme un défi aux Dieux alors qu'un grand bâtiment où l'on exposait les chefs d’œuvres de divers artistes était remplis de fangeux. Sans compter les humains qui s'étaient mis à vivre sous terre et les êtres sans visages qui s'étaient fait le serment de récupérer la ville qui leur appartenait soit disant de droit, au milieu de tout ça je me sens indifférente, et c'est lorsque j'émerge des limbes de l'inconscience, ramenée à la réalité des choses par le coq du quartier qui s'est mis à hurler que je me rends compte de l'absurdité de la chose. Il faut que je me calme, ce à quoi je songeais est stupide. Je me traîne hors de ma couche, enfile des vêtements propres, essaie de me débarbouiller le visage et tente vaguement de regarder mon reflet dans l'eau trouble ; j'ai des cernes à cause de la nuit sanglante que j'ai passé. Je descends de mon antre et me dirige vers la chambre d'ami, autant que ce soit moi qui réveille notre ami, Léopold n'est pas encore arrivé et si l'une des filles fait irruption du côté de Luc sans son accord, je ne donne pas cher de la morale et des bonnes convenances. Aussi, j'ouvre la porte.
Est-ce qu'il s'est cassé par la fenêtre ou alors il est resté bien sagement là à attendre la suite des événements?
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptySam 5 Aoû 2017 - 22:18
Je vais pas vous raconter ma nuit parce que ça va être chiant.
Je vais pas non plus reprendre les paroles de la doctoresse. Non parce que j’ai pas réellement trop compris si elle a prit sérieusement mes paroles cherchant à la courtiser pour qu’elle vienne dans mon lit à mes côtés ; à dire vrai, je sais même pas si moi-même je considérais sérieusement ma drague.

Non, le truc, c’est que j’ai surtout passé la nuit à me sentir mal. J’ai pas trouvé le sommeil, et pas seulement parce que c’est difficile de dormir dans un lit qui vous appartient pas. Mes vêtements propres m’ont fait un peu de bien, et je dois avouer que la lavandière a fait un merveilleux travail pour lequel je ne devrai pas oublier de le féliciter. Congratuler le fils de l’homme à cause de qui j’étais dans cet état – car sans la mission de Degrelle jamais de ma vie je me serais approché d’un quartier en quarantaine rempli de pestiférés – pour sa capacité à nettoyer des fringues, voilà un coup génial dont je salivais déjà ! C’est que vous voyez, les punchlines, elles me viennent rarement à l’esprit directement. Je les travaille, parfois jusqu’à très longtemps à l’avance, pour épater la galerie, c’est-à-dire vous, gens à qui je raconte l’histoire.
Je me suis levé deux fois pour pisser. Trois fois en fait, je crois. Mon corps me lançait, je grognais par fois, et la chaleur de l’été couplée à ma propre chaleur interne me faisait transpirer. Des fois je me mettais à me lever, pour aller vider mon pot par la fenêtre, puis j’attendais quelques moments que la pression retombe, que je grelotte de froid, avant de battre retraite sous les draps à nouveau. J’ai pas vraiment rêvé, et de toute façon, je vous ai trop de fois raconté des rêves de vieilles batailles, vous devez vous emmerder à force.

Je me suis réveillé avant que le coq crie. Je me suis mis à me lever et à tourner en rond dans ma pièce. J’ai essayé, en m’allongeant sur le sol, de faire quelques pompes pour voir si j’étais encore en forme. Je ne l’étais absolument pas. Même pas la peine d’essayer quelques séries. J’avais bien trop mal et le souffle court.
Du coup, je me suis mis à attendre. À attendre jusqu’à ce que j’entende des bruits de pas qui firent craquer les planches devant ma porte. Je me mis à soupirer avant de crier vers le docteur qui attendait derrière.

« J’suis réveillé, vous pouvez entrer ! »

Pas de réponse. Je me levais du lit sur lequel j’étais assis, avant de rugir à nouveau.

« Bah ! Allez, ouvrez. »

La porte s’ouvrit cette fois, comme quoi il faut parfois insister. Mais je compris pourquoi il y eut un moment de battement. Ce n’était pas le docteur qui était là. Enfin je crois. Le docteur je l’ai vu avec un masque de corbeau. Mais là, si c’est mon docteur, j’aurais des raisons d’être inquiet. La chose devant ma porte, c’est une jeune fille, une très jeune fille, genre assez jeune pour avoir des boutons partout sur le visage. Une adolescente, rousse, grande, jolies fossettes sur le visage.
Gros seins.

Je me mis uniquement à bander à moitié et à avoir un sourire de mauvais garçon en coin alors que je venais de trouver un joli morceau qui me servirait de gibier.

« Hmm... Vous ne ressemblez pas au docteur.
– Pardonnez-moi... Je... Vous devez être probablement un patient de ma mère. Je vais la réveiller et-
– Non, non ! Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas urgent ! Je pensais que c’était elle ! Restez, restez. »


Putain. La meuf elle parle avec une petite voix. Je suis sûr elle est du genre à rougir et à glousser. C’est magnifique. C’est comme tomber sur un cerf dix cors alors que vous cherchiez des champignons. Mais attention, il ne faut pas qu’elle s’enfuie. Non surtout pas.

« Rester ? Mais je...
– Je... J’ai en fait, simplement besoin d’un verre d’eau. Pas besoin de réveiller votre mère pour cela. Cela ne vous dérange pas de faire cela je vous prie, mademoiselle ? Je vous en serai reconnaissant...
– Oui, je m’en charge tout de suite. »


Elle fait un petit signe de tête et s’en va.
Paf, les chiens sont lâchés. Maintenant il faut mettre en place le piège.

D’habitude, je me serais mis torse-nu, et en faisant genre que je suis embarrassé quand elle remonte. Sauf que là, elle aurait vu, d’une mes bubons explosés, d’autre ma marque de banni. Deux erreurs fondamentales. Non non. Il allait falloir rester habiller pour l’instant.
Mais je m’allongeais sous mes draps, mes mains sous la tête, attendant que la douce remonte un verre d’eau à la main dans un instant. Elle retoqua à la porte ouverte avant d’entrer m’apporter mon verre. Je lui faisais un grand et beau sourire.

« Merci beaucoup. Comment tu t’appelles ? »


Et voilà. Vous connaissez la chanson. Le jeu absolu de la traque féminine. La jolie chasse où on a besoin d’envoyer les couards et les limiers sentir pour trouver une faiblesse. Tout le pistage et la recherche de ma prochaine voie d’action. Le moment où je dois encorder l’arbalète, même s’il faut toujours avoir de la patience pour savoir quand tirer.
Tous un tas de trucs bateaux mais qui fonctionnent, comme poser de gentilles questions sur la vie de l’enfant, et puis répondre à moitié sur moi-même, pour entretenir le mystère et le côté ténébreux. Le tout avec un sourire en coin, et les petites blagues pour la faire rire.

Je dois avouer que ma course allait plutôt bien, quand j’entendis d’autres bruits sur le plancher. Alors que la jeune fille était assise sur le lit, et qu’elle rigolait à une de mes blagues, voilà qu’elle bondissait en rougissant et en marmonnant des excuses. Sa mère venait d’arriver.

Je soupirais en me mettant les mains sur le visage.

« Oh salut docteur. Vous êtes bien plus charmante avec votre frimousse à l'air que dans votre tenue cauchemardesque de corneille.
L’on m’a déjà dit, que pour savoir comment une fille va vieillir, il faut regarder sa mère ; Eh bien, si tel est le cas, je dois dire que votre enfant va devenir encore plus belle avec le temps ! Haha !
Vous auriez à bouffer ? »
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MessageSujet: Re: Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain]   Cas d'école et expérimentation (sur?) bannie. [Jeanne/Lucain] EmptyLun 7 Aoû 2017 - 13:10
Avec ma fille ?
L'animal, le sagouin, je vais lui apprendre moi à fricoter de trop près avec la chair de ma chair, le sang de mon sang ! L'un des problèmes de connaître son visage jusqu'au narcissisme, c'est de subir, subir ses propres émotions sans pouvoir rien n'y fait et mon visage s'empourpre alors que ma gorge se serre, plus dans l'espoir de cracher des litres de venin sur mon patient que de surprise de voir ce tableau. Il n'est pas né le banni qui croit que je vais vendre ma progéniture pour une bouchée de pain, celui qui me fait face lui par contre aura le droit à un avant goût de ma médecine des temps moderne. A peu près comme le fangeux qui trouvait ça drôle de se réveiller alors que je l'ouvrais en deux en partant de la taille, je ferme les poings et prend une inspiration dans la vague tentative de temporiser ; mon esprit est divisé en deux. Mon cœur me dit d'attraper la hache dans ma chambre et de faire du petit bois de Luc, en salissant un max. Mon âme m'intime de passer l'éponge et de simplement l'avertir, je crois que la plus raisonnable à fournir serait encore de lui mettre la pression et de lui rappeler que je suis médecin, et pas maquerelle. La voie qu'il emprunte, c'est un raccourci pour le cimetière. Un chemin en ligne droite qui passe à travers la forêt et enjambe les cours d'eau, premier et dernier arrêt ; la fosse commune. Je retrousse mes manches en adressant un regard foudroyant à Clarisse qui rougit comme une tomate en regardant le sol, embarrassée de la situation.

-Clarisse, va donc aider ta petite soeur à... coudre. Oui, c'est cela. Va l'aider à coudre. Célia ne sait pas coudre, ou très peu, c'est plutôt une bonne chanteuse. Allez!

Elle déguerpit s'habiller dans sa chambre, me laissant seule avec ma victime du jour, je referme la porte, pas à clef. Ça risque d'éclabousser les murs. Je pointe un doigt accusateur vers lui en m'autorisant enfin à libérer ma colère, ma peau doit se confondre avec mes cheveux à ce moment la.

-VOUS. Je suis une bourgeoise, elle se mariera à une bourgeoise. C'est ma fille Clarisse, j'ai bien l'intention qu'elle se marie avec un homme riche et bien portant qui la rendra heureuse, vous essayez encore de lui faire votre numéro de saltimbanque, je vous suture les yeux et la bouche et je vous laisse errer en ville cul nu jusqu'à ce Degrelle ou un milicien ait pitié de vous et vous achève ! Ne croyez pas que ce j'ai faits au cadavre d'hier soir je ne suis pas en mesure de le refaire sur vous, à vif. Je crois que j'en aie assez dit comme ça. Je sens que la pression redescends et que mon visage retrouve une teinte plus normale, plus claire. Je suis médecin, n'abusez pas de mon hospitalité.
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