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 [Terminé] Comme une fuite au tonneau

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Othon Zollern



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MessageSujet: Re: [Terminé] Comme une fuite au tonneau   [Terminé] Comme une fuite au tonneau - Page 2 EmptyLun 5 Nov 2018 - 12:56
Il fallut une grande peine au jeune gandin pour lâcher une réponse élémentaire : les bannis étaient venus de la maison d'en face. De plus en plus débonnaire, Othon passa une pain paterne dans la tignasse du drôle tout en s'adressant à celui-ci : « Tu vois, quand tu veux! T'es point sot, Algoln! Te mets juste point martel en tête, c'qu'il y a à trouver, on l'trouvera au moment venu, parole. Allez suis moi, fils, on va enquester dans c'te masure. »

Et notre centenier d'ouvrir la marche, suivi de près par cette tête de bois d'Algoln et le reste de la coterie. La bâtisse devant eux s'étendant sur trois étages, avec au rez une simple porte cochère laissée entr'ouverte. Sitôt arrivé au pied du bâtiment, notre héros entreprit de tonner du poing sur le vantail, hélas sans succès ; faute de quoi, on entra. La première pièce, toute voutée, ressemblait à ce qui devait être un atelier de tonnelier ; ça et là, des cerclages trainaient, ainsi que de nombreuses planches de chênes n'attendant qu'à être mises bout à bout. Au fond, un escalier bien trop raide menait à l'étage.

C'est une fois arrivé dans celui-ci que notre échalas de service fit la première découverte de son enquête, à savoir que la bâtisse, malgré les premiers silences, était encore habitée. Il découvrit cela sous la forme d'un taquet asséné avec violence sur son genou, alors même qu'il posait le pied sur la dernière marche. S'affalant de tout son poids sur le côté, le centenier leva les mains pour se garder d'une seconde attaque, mais celle-ci ne vint jamais. Son agresseur prit en effet aussitôt la poudre d'escampette, et on put bientôt l'entendre monter la seconde volée quatre à quatre.

« C'est eul'banni! Chope le, fils! » Avait lancé notre héros faute de pouvoir se relever.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Comme une fuite au tonneau   [Terminé] Comme une fuite au tonneau - Page 2 EmptyLun 5 Nov 2018 - 18:11
T’as déduction fut correcte, mais ta récompense plus qu’abjecte. Tu te serais bien passé de cette camaraderie. Tu n’étais plus une enfant depuis bien longtemps. Ce genre de marque d’affection était juste inutile, car tu lui avais dit cela plutôt dans la journée. Tu lui avais tout dit, mais il a fallu que la bière l’adouci avant qu’il put t’écouter. Cependant, tu ne bougeas pas, encore perdu dans ta réflexion. Tu cherchais ce qui pouvait avoir fait fuir les bannis comme ça. Tu te grattas le menton un moment avant d’arriver dans la maison où tout c’était passé.

Tu suivais le moustachu avec son armée de chien. À croire que le chef de la meute détestait la solitude. Tu n’y réfléchis pas plus longtemps, pour à la place inspecter chaque détail de l’endroit à la recherche du moindre indice. La première chose que tu remarquas, c’était que la porte était encore ouverte… Étrange, pas rare mais étrange. Toi t’étais bien plus du genre à fermer porte avec toi au lieu de les laisser ouverte. Peut-être c’était normal ici. Tu ne faisais pas partie de la milice intérieure, tu n’avais aucun moyen de savoir si c’était un indice qu’il se passait quelque chose de spécial ou non… Pour faire cours, tu étais en territoire inconnu alors que tu vivais à côté.

La première pièce t’intéressait peu, même si c’était là que tu t’étais battu, le dernier banni avait été à l’étage avant de descendre avec l’otage. C’était en haut que tu trouveras tes réponses. Et les réponses virent alors à toi rapidement. Tu le reconnaissais, l’homme qui venait de surgir pour mettre un coup au moustachu qui s’écroula au sol. Avant même qu’il t’ordonne de le poursuivre tu te lanças après lui. Malheureusement, l’escalier étroit, raide comme un pique et le corps du géant affalé te gênait quelque peu pour rattraper le banni.

D’instinct, lorsque le moustachu t’appela pour la deuxième fois fils, tu lui crias de pure colère.
« Ne m’appelez pas fils ! » Il ne le savait pas aussi, mais ta relation avec ton père … était très unique, tu lui vouais une colère sans fond, et le simple fait que cet homme t’avait appelé fils t’avait franchement énervé. Tu inspiras un grand coup pour te rappeler te de pas tuer le banni, tu avais besoin de lui vivant. Une poursuite folle alors s’engagea. Il avait pris bien plus d’avance que toi. Tu te dépêchas de le poursuivre au deuxième étage, tu t’attendais à une sorte de contrattaque mais non, le banni semblait avoir le feu d’un démon à ses trousses, et tu pouvais jurer que ce n’était pas de toi qu’il avait peur. Tu continuas à monter les marches aussi vite que ton corps te le permettait et exactement comme pour le moustachu, il essaya de te mettre à terre, sauf que lorsqu’il sortit du coin pour te frapper, tu le chargeas de plein fouet bouclier dedans, visant bien dans le ventre pour le plaquer contre le mur. Dans un cri de frayeur, qui te surprit légèrement, il se débâta n’hésitant pas à essayer de te frapper au visage. Tu poussas avec force au sol en essayant de te placer sur lui pour le maitriser mais pas moyen de le maintenir au sol, il se débattait pour un animal. « Dépêcher de venir ! Il refuse de se laisser faire ! »Seul, tu ne pouvais pas le maintenir, tu aurais pu déjà le tuer, mais la capture d’ennemi n’était pas ton truc.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Comme une fuite au tonneau   [Terminé] Comme une fuite au tonneau - Page 2 EmptyMar 6 Nov 2018 - 21:40
Fort heureusement, Algoln se trouvait aux talons d'Othon quand ce dernier fut lâchement attaqué ; ainsi, alors que le centenier s'écroulait, son compère prit en chasse le croquant au gourdin. Clopinant, l'échalas tentait tant bien que mal de rattraper l’échappée, suivi de près par son peloton de miliciens. C'est finalement après une seconde volée d'escaliers que notre héros fit la jonction avec son acolyte, alors aux prises face au fugitif.

Les deux hommes avaient fini à terre, le milicien tentant tant bien que mal de maîtriser le récalcitrant. Othon, lui, n'eut cette délicatesse. Profitant des déboires du duo, il s'en approcha aisément, et avec toute la chevalerie qu'on lui connaissait, frappa de sa masse la tête du trouble-fête. Bon prince, notre héros s'était bien gardé de l'occire ; néanmoins, le corps auparavant déchaîné tomba subitement bien mou. « Victoire! lança le centenier, titillant de sa botte la tête inanimée du vaincu. Heureusement que j'étais là, hé, tu m'avais l'air bien en peine. »

S'adossant au mur le plus proche, Othon tâta alors sa guibole endolorie en jurant. Dès lors que l'excitation du combat était retombée, il commençait à sentir la douleur gagner l'articulation. Il serait bon pour la semaine, pour sûr, avec un genou tout gonflé et à boitiller tel un vieux sénile. Mais qu'importe! N'était-ce pas là le prix à payer pour que justice ne triomphe. Peu fier, le sergent sortit sa flasque et s'envoya une rasade derrière la cravate, non sans tendre le divin flacon à son compère. « Pute borgne! » Il n'avait pu réprimer alors un énième juron, alors qu'une douleur lancinante traversait sa jambe.

Pendant ce temps, le reste de la coterie n'avait pas chaumé. S'emparant du corps inconscient, on avait saucissonné celui-ci à une des nombreuses poutres du grenier, et une fois l'homme bien attaché un des soldats s'en était aller puiser de l'eau en bas de la bâtisse. Finalement, quelques minutes plus tard, c'est d'un seau d'eau gelée que le prisonnier se réveilla, trouvant face à lui six têtes avec un rictus mauvais (et une septième qu'on se gardera naturellement de décrire).

L'homme était visiblement terrifié. « AH! Les bannis! Ne me tuez pas, pitié! lança-t-il d'une voix chevrotante, à la surprise de tous.
- C'est toi eul'banni, croquant! C'est toi qu'attaque un centenier du guet, hé. » Et notre héros de lui cracher à la gueule. « Un cente... du guet... Par les dieux, pitiés, c'est un malentendu! Je croyais que vous étiez des marqués, revenus venger les vôtres! Je me nomme Jean-Eudes, cette maison est la mienne... de grâce, je suis innocent! »

Voila qui était incongru. Othon, levant un sourcil circonspect, jetant un regard inquisiteur à Algoln. Peut-être ce dernier en saurait un peu plus.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Comme une fuite au tonneau   [Terminé] Comme une fuite au tonneau - Page 2 EmptyMar 6 Nov 2018 - 22:26
Nan, il ne voulait pas juste se laisser faire mais pourtant … Il n’essayait pas de te frapper mortellement et la force manquait fortement. Tu te rappelles pourtant des deux visages, celui du mari comme celui du banni. Tu fis de ton mieux pour le maintenir au sol quand un coup le frappa directement en pleine tête. Tu pouvais déjà dire qui c’était, rien qu’au fait qu’il était en tête du groupe et surtout le bruit qu’il avait fait dans les escaliers. Le moustachu a donc porté un coup juste sur la tête du banni pour l’assommer. Il commença déjà à crier victoire alors que tu fouillais le corps du marqué pour chercher la moindre arme mais non … rien. Cette histoire devint de plus en plus louche. Le moustachu continua de se complimenter, flattant son propre égo. Tu ne pris pas la peine de répondre, laissant place au reste de la troupe pour s’occuper de l’étrange banni. Le géant te proposa alors à boire, que tu refusas, cherchant encore des réponses à tes questions.

Une sorte de séance d’interrogation commença sous tes yeux, tu fixas le visage du banni… très suspicieux. Quelque chose ne colla pas. Premièrement, le couple n’était pas là. Ni la femme ou l’homme que tu avais sauvé, mais quand le banni donna son identité. La réponse te sauta à l’esprit.

Alors pour le coup, tu n’avais que deux options, soit plutôt l’alcool t’a joué un tour, soit tu avais inversé les visages lors de l’altercation avec le banni la dernière fois. La deuxième option semblait la plus logique. Le moustachu te regarda avec de grands yeux se demandant le pourquoi du comment. Tu montras l’homme au sol de la main avant de simplement expliquer.


- « Cet homme est Jean-Eude, l’homme que j’ai sauvé lors du problème de banni. J’imagine que l’alcool commençait à faire effet sur moi la dernière fois, c’est pourquoi je n’ai pas pu le reconnaitre maintenant. Cependant… » Tu fixas l’homme cherchant la réponse dans ta tête. . « Jean-Eudes… Où est votre femme ? » Une question qui sort de nulle part, mais il y avait une logique derrière cette question. Celle-ci était bien simple. Pourquoi a-t-il attaqué le moustachu ? Soit il avait trop bu et il a donc confondu le moustachu avec un banni. Mais le problème c’est que sa femme n’est pas à la maison. Donc soit les bannis sont revenus, il a pris peur, et sa femme a actuellement des gros problèmes, ce qui pourrait expliquer pourquoi il a frappé. Soit il est encore sous le choc de ce qu’il c’était passé plutôt, et il a donc prit peur en nous entendant arriver … Soit il avait juste trop bu. Tu croisas les bras en le fixant stoïquement. « Monsieur, vous avez frappé un sergent de la milice, ça ne sera pas impuni. Donc, justifier correctement et calmement pourquoi vous l’avez frappé, et ensuite dites-nous où est passé votre femme. » Petit à petit, le puzzle se reformait dans ta tête mais seulement une partie du puzzle.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Comme une fuite au tonneau   [Terminé] Comme une fuite au tonneau - Page 2 EmptyMer 7 Nov 2018 - 14:04
« L'est au marché, l'est chez le boucher, j'en sais rien moi! Pis j'vous ai cogné en pensant qu'c'était les marqués qui rev'naient pour ma peau, créfieu. » La peur initiale cédait peu à peu chez l'ineffable Jean-Eudes à la colère. Une douleur lancinante agitait son front, et le ladre tentait maintenant de tirer sur ses liens. C'était peine perdue, mais hé.

« Quand on attache un lion, il faut l'attacher fermement, lança en douce le centenier à son coutiller, Ewald
- Parce que c'est un lion, ce zigue ?
- Parce que t'as miré un lion, Ewald, peut-être ?

- Pas eu la chance, centenier.
- Fais moi donc confiance ; il faut bien se serrer. »
Cette considération ne sembla guère apaiser le prisonnier, qui n'en glapit que de plus belle. « Mais je suis innocent!
- Là, là, tout doux. »

Et notre héros de se lever pesamment pour marcher vers Jean-Eudes et le délier. « C'est à Othon Zollern que tu dois ta liberté, maraud. Pis aussi de pas être trainé chez nous pour ce méchant coup sur le jarret. Souviens t'en, maraud, j'aime point les ingrats. » Ainsi avait parlé le centenier, ce qui entraina un excès de gratitude chez le roturier. Ce n'était guère par mansuétude trop prononcé qu'Othon venait de libérer l'homme. Au contraire ; puisque ce dernier semblait redouter le retour de bannis, c'est qu'il devait se trouver en affaire avec ceux-ci. La chose n'avait pas manqué d'interpeler notre héros, qui feint alors l'enquête. « Nous cherchons ces même banni, mon bon maître, avait-il lancé affablement. Lorsqu'ils vous tenaient, ont-il lâché quelque jactante qui nous vaudrait de l'aydance ?
- Là, oui seigneur... L'un d'entre eux fit allusion à l'auberge du... Coin qui tourne. C'est dans le Goulot, je crois.
- Les Trois vous le rendront, bon père. Allez, on s'esquive les zigue. »

Or, voila qu'en sortant de la battisse, Othon ordonna à ses hommes de se tapir non loin de celle-ci. Toute cette affaire avait aiguisé sa suspicion, et l'ultime réponse du drôle encore plus. Elle avait tout l'air d'un bobard colossal, adonc, l'échalas avait décidé de se fier à son flair plus qu'au conseil d'un autre. Déjà, on attendrait le retour de la dame, dès fois que leurs histoires aux deux clochent. Choisissant sa planque, Othon se garda bien de rester trop prêt d'Algoln ; les Trois seuls savaient combien de temps ils seraient là, mais il y avait fort à parier qu'en sa compagnie, il aurait bien vite fini mort saoul de désespoir, ou se serait jeté sur le drôle.

Ce ne fut qu'une heure plus tard, les bras chargés de commissions, que la donzelle de Jean-Eudes parut. Tandis qu'elle s'approchait de la porte cochère, Othon, bondissant avec souplesse de sa planque, apostropha la dame : « Hé là, bonne mère! C'est eul'Guet! On a de la question, rapport aux marqués qui vous ont payé visitance l'autre jour. On remonte leur piste, on les reniffle. Z'auriez pas du biscuit pour notre feuille de choux, bonne mère ? » La stupeur de la dame laissa place à de l'hésitation, mais elle finit pas lâcher, la voix tremblotante, qu'il lui avait semblé entendre la mention de l'auberge du Rat d'égout lubrique, dans le Labour. Un sourire mauvais en bouche, Othon singea une révérence... avant d'étendre la drôlesse d'une droite fulgurante.

« Au trot, mes ladres! Fouillez moi c'te masure de fond en comble! Y nous cachent quelque chose, les deux. »

Un coup de pied plus tard, l'équipe entraina à nouveau chez Jean-Eudes, qui semblait avoir étrangement disparu.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Comme une fuite au tonneau   [Terminé] Comme une fuite au tonneau - Page 2 EmptyMer 7 Nov 2018 - 17:08
C’était donc cela, il était juste effrayé. Tu restas coller à ton mur laissant parler le moustachu. Tu cherchais la réponse en prenant ton temps de penser à chaque détail. Vous n’aviez pas trouvé de pièce au puzzle … enfin, pas les plus utiles ou même efficace. Alors que les chiens et le loup s’amusaient avec leur proie ligotée. Toi, tu profitas pour fouiller la maison avec le peu de temps qu’on te laissait. Tu descendis vers le premier étage pour chercher tout ce qui aurait pu avoir un lien avec les marqués. Après quelques réflexions, tu pouvais déjà dire que le sergent croyait que Jean-Eudes avait un lien avec les bannis. Aucune chance, s’il était relié au banni, il n’aurait pas essayé de frapper la première personne qui est arrivée chez lui discrètement. S’il avait frappé un banni à la place du géant, il serait déjà mort. C’est cette peur certaine qui te confirmait qu’il n’était pas lié au banni. Justement, il aurait fait en sorte de ne pas agir de la sorte avec le sergent, s’arrangeant pour le faire partir au plus vite… Il y avait quelque chose de louche.

Tes recherches ne te menaient à rien, tu pouvais laisser tomber les moindres traces au sol à cause de tous les miliciens qui sont passées. Mais voilà que le moustachu repassa à l’action. Tu commençais à être fatigué de lui. Mais il fallait le supporter, pas le choix. Tout le monde sorti pour se trouver une planque, toi, tu te mis simplement contre le bâtiment d’en face en regardant les passants. Il voulait attendre que la femme revienne finalement de chez le boucher. Et au bout d’une heure à poiroter dans la boue, la demoiselle arriva rapidement. Tu restas immobile alors que le moustachu s’avança vers elle pour la questionner.

Tu avais parfaitement entendu la discussion, mais voilà que le moustachu descendit d’un bond encore dans ton estime… Bon sang, est-ce que tous les sergents de la milice étaient aussi stupides. Tu poussas un long soupire. Laissant agir les chiens, tu attendis qu’ils partent tous pour venir relever Myriam qui saignait abondamment du nez.
« Lever-vous Myriam. » Tu l’aidas à se relever passant son bras au-dessus de ton cou. Pas question de l’emmener chez elle par contre, avec le moustachu, elle allait juste passer un sale quart-d’heure à se faire frapper ou pire. Tu retournas donc à la chope sucrée, qui semblait déjà bien plus bondée, pour aller chercher de quoi soigner légèrement son nez, ou calmer la douleur. Tu la déposas sur une chaise avant d’aller vers la cuisine pour revenir avec un peu d’eau et un tissu propre. Tu trempas le tissu dans l’eau avant de le lui donner.

- « Pincez-vous le nez avec et penchez la tête en arrière. Mon père m’a appris ça pour arrêter de saigner du nez après une bagarre. » Elle obéit, ne te reconnaissant pas. « Merci, mon bon monsieur, mais qu’est-ce qui m’est arrivé ? » Tu soupiras longuement. « J’ai mêlé sans le vouloir un sergent un peu trop violent à l’affaire des bannis qui sont venu chez vous. Et la réponse que vous lui avez donnée ne lui a pas plus. »Elle commença à pleurer de peur et de douleur et certainement aussi désespoir. « Mais je ne savais pas moi, c’est mon mari qui a été pris par les bannis pas moi, j’ai essayé de me souvenir de ce que mon mari avait dit, mais c’est moi qui lui ai dit ne pas y penser, sinon ça aurait pu nous retomber dessus. Il m'avait parlé d'un bar, mais je ne sais plus du quel. » Alors que le moustachu devait être occupé chez son mari, toi, prenant ton temps, tu t’assis à côté de Myriam pour lui parler.« Myriam, dites-moi ce que vous savez. Vous risquez moins si vous me dites juste tout que si vous ne dites rien. » Elle ouvrit un peu grand les yeux en remettant sa tête droite. « Comment savez-vous comment je m’appelle ? » » Tu ne la lâchas pas du regard un seul instant, équipant ton bouclier à ton bras gauche par instinct.« Estelle a cité votre nom, c’est moi qui ai sauvé votre mari des bannis. » Elle soupira comme rassurer avant de finalement parler. « Je ne sais rien, je vous le jure. Quand les bannis sont arrivés, j’étais seulement revenu du marché comme aujourd’hui. C’est là que j’ai vu quatre hommes venir chez nous calmement. » « Calmement ? » « Oui, heureusement qu’ils sont venu doucement, sinon je n’aurais pas pu voir leur arme et la marque d’un d’eux. Je me suis caché, effrayer par eux, j’aurais voulu crier pour prévenir mon mari. Mais si je l’avais fait, il m’aurait aussi attrapé. J’ai juste attendu qu’il entre plus loin avant de partir chez Estelle effrayer. Et c’est là que … Vous savez la suite. »Tu la fixas longuement avant de te gratter le menton. Le puzzle commençait à enfin se former… Si Myriam ne cachait rien … Tu soupçonnais Jean-Eudes de participer à des choses peu recommandables.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Comme une fuite au tonneau   [Terminé] Comme une fuite au tonneau - Page 2 EmptyMer 14 Nov 2018 - 15:16
HRP:

Ne se souciant guère d'Algoln, Othon s'était engouffré à nouveau dans la masure, suivi de ses cerbères. On gueula à qui mieux-mieux après le propriétaire, mais personne ne répondit, déclenchant la fouille des lieux. Notre grand escogriffe, boitant toujours un peu, ne mettait guère de cœur à l'ouvrage, alors que tous autour de lui s'étaient égaillés.

Ah, qu'il était plaisant de voir pareils drilles à la besogne! Avec un zèle certain, les miliciens retournaient de fond en comble la masure, ne manquant pas de jeter à bas le moindre meuble qui leur résistant. On arrachait les tiroirs de leurs châssis pour mieux les retourner et les balancer ailleurs une fois vides, on déchaussait les gonds des armoires lorsqu'une serrure les fermait. Cette efficacité était-elle mue par l'appât du gain ou par le sens du devoir ? Tandis que Jean-Eudes manquait toujours à l'appel, les ladres au service d'Othon avaient d'ors et déjà fait main basse sur nombre "d'indices", pour mieux les glisser dans leurs fontes.

C'est que le couple logeant ici s'était enfoncé les chausses profondément dans la merde, aussi prenait-on quelques largesses avec le respect du patrimoine foncier. La drôlesse mentait éhontément à un centenier, quant au taulier du poste, assurément il aurait bien des choses à raconter, une fois qu'on lui chaufferait les pieds au tison. Mais pour cela, encore fallait-il le dénicher, or le ladre était des plus élusifs.

L'absence de l'un fit miroiter celle de l'autre, et Othon, supervisant le retournement propre en ordre du coin, se souvint de la taulière qu'il avait auparavant étendu sur le bon pavé marbrumois. Sa frustration était allée crescendo avec son incapacité à trouver Jean-Eudes ; tant pis, il se vengerait sur sa femme! « Amène moi donc Algoln et l'autre danselette, compadre, lança-t-il à son coutiller. Qu'elle parte point tant qu'on tienne pas son gars, morbleu. » Le centenier se pencha alors sur le petit puits dont on avait tiré de l'eau auparavant, et, sortant son sexe de ses braies, se mit à uriner en attendant ses invités.

Ce n'était sûrement pas le truc le plus malin à faire du point de vue de l’hygiène, on en convient ; néanmoins, alors qu'il s'attendait, sourire au lèvres, à entendre l'écho de quelque jacuzzi venu des profondeurs, Othon ne perçut rien sinon un bruit mat. Intrigué, il se saisit d'une lampe à huile, et la jetant au fond du puits, découvrit une scène incongrue. Ci dessous gisait Jean-Eudes, qu'une petite mare d'eau croupie n'avait protégé contre la chute. Mais plus encore, c'était la silhouette d'un passage à côté du cadavre qui avait attiré l’œil du centenier. « Tout compte fait, ça sera pas nécessaire de trop seriner de question la donzelle, on enverra céans aux geôles. »

Lorsque Cross reparut, on avait déjà déniché une seconde corde, qu'on espérait plus solide que la précédente. Othon songeait à envoyer son centenier en premier, mais lorsqu'il aperçut la tignasse de cette tête de bois d'Algoln, une idée mauvaise naquit en lui. « Hé, Algoln! C'est bien aymable d'avoir tenu compagnie à la drôlesse alors qu'on buchait, mais toutes les bonnes choses ont une fin! Ewald, tu la mèneras aux casemates, quant à toi Algoln, lors que t'es gaillard et un fieffé ennemis des marqués, m'est avis que tu seras le premier à descendre sur leurs traces. » Plus qu'une suggestion, c'était là un ordre.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Comme une fuite au tonneau   [Terminé] Comme une fuite au tonneau - Page 2 EmptyMer 14 Nov 2018 - 16:17
Tu fixas la demoiselle au nez détruit. Othon n’avait aucune pitié, un homme abusant de son pouvoir, tu le prenais au début pour un loup, mais cette simple action avait prouvé une chose, ce n’est point un loup, ou un chien de guerre, il est exactement comme les autres autour de lui… Juste avec un plus beau collier. Tu commençais à comprendre pourquoi tu ne l’aimais pas. Ce n’est pas parce qu’il te faisait penser à ton père non, ce monstre avait un sens de l’honneur, lui non. C’était juste … Tu te posas alors une question… Pourquoi un monstre comme ton père avait donc un sens de l’honneur ? En y repensant, tu aurais bien pu le comparer avec le moustachu mais pourtant … Tu te grattas le menton en te demandant pourquoi ton père avait un code d’honneur et surtout … ce qui le pousse à avoir un code d’honneur. Il pourrait bien faire ce qu’il veut, abusant de son pouvoir, mais pourtant non, tu ne l’as jamais vu ne pas respecter son code.

Tu entendis alors des bottes arriver rapidement. Tu relevas le regard pour voir un des chiens de la meute du moustachu se ramener jusqu’à toi, énerver comme d’habitude. Ça n’annonçait rien de bon. Tu l’écoutas se mettre à crier, essayant de comprendre ce qu’il voulait dire, mais pour résumer, il avait besoin de toi et de la femme. Tu te relevas en tenant le bras de la femme séchant ses larmes comme elle pouvait. « J’arrive maintenant. » Tu t’avanças dans la rue, en évitant de trop tirer la demoiselle, mais un coup arriva sans prévenir dans tes côtes, droit sur ta blessure, pas un coup puissant, pas fait pour blesser, mais bien pour faire mal. Tu attrapas ton épée avant de voir la personne qui avait osé te frapper.
« Coutilier ? »

Et il n'était pas seul, un coutilier que tu connaissais, et une dizaine d'autre milicien. Tu ne compris pas trop ce qu'il se passa, mais le sergent voulait que tout le monde se ramène à la caserne pour de nouveau ordre de mission. Pas très clair mais bon, la discussion fut courte donc pourquoi en parler plus.

Tu arrivas à un puits, un puits entourer du moustachu et ses chiens. Tu fis avancer la demoiselle et écouta ce que le sergent avait à dire. Une fois son ordre formulé, tu lui dis clairement que ce n’était pas possible. «Désolé sergent, mais j’ai croisé mon coutilier sur le chemin, il a été clair, notre sergent rameute la plupart des miliciens extérieurs pour donner des ordres importants à la caverne. Sur ce, adieu … Sinon, pour le puits, si ils sont vraiment en bas, n’aller pas dedans sans torche et bon équipement. Ça serait une mission suicide sinon. » Tu te retournas, laissant la femme et repartant vers la caserne sentant encore ton flanc te faire mal. Au moins, il ne saignait pas.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Comme une fuite au tonneau   [Terminé] Comme une fuite au tonneau - Page 2 EmptyJeu 15 Nov 2018 - 23:41
Un sourcil circonspect accompagna la déclaration d'Algoln. Alors comme ça, le ladre, on avançait la perspective d'un peu de spéléologie, et le ladre se débinait déjà ? Quelle lavette. Guignant à l'extérieur de la bâtisse, Othon eut le déplaisir de voir attendre de nombreuses livrées ducales. Non content de s'être trouvé une excuse facile, cette tête de bois d'Algoln venait d'en dénicher une qui soit vraie. C'était bien la veine de notre centenier, qui ne retrouvait désormais sans épouvantail à tourmenter.

Mais qu'importe! Le noiraud, après tout, n'avait été là qu'un piètre atout dans la manche d'Othon. Tout le contraire même : le drôle s'était avéré un sacré boulet, s'employant savamment à faire tourner en rond les affaires du centenier et à fausser compagnie dès que ce dernier avait le dos tourné. Si se dispenser de sa présence avait été initialement impossible, par égard aux informations que le drôle avait quant à l'attaque des bannis, tout ceci semblait bien loin, et de ce qu'Algoln aurait pu apporter à l'enquête, Othon ne retenait que la moue boudeuse et la mauvaise volonté.

Adonc, d'un geste, il donna son congé au factionnaire. « C'est ça, décarre donc, lança notre héros plein de morgue. Je vais pas te forcer, si t'as les foies, ça pue déjà assez là dedans pour que t'y chies au froc. » Avant toutefois de définitivement se séparer de l'ineffable acolyte, Othon lui emboita le pas, se portant au devant des autres miliciens. Si le dedans et le dehors avaient toujours entretenu une petite rivalité, cela n'entravait guère la hiérarchie, aussi quand notre héros apostropha le coutiller présent, c'est une oreille attentive qu'il trouvera. « C'est de la mauvaise race que çui-ci, compadre, lança Othon au gradé. Tout juste bon à tirer au flanc et à cuver son vin ; pour preuve, c'est en face qu'on l'a ramassé encore cuiteux. Tachez de lui mettre un peu de plomb dans le crâne, coustil, avant que ce soit un autre centenier que myssègue qu'en entende parler. On est pas tous aussi patients. Allez, Servus compadre, et moult fortune dans le dehors. »

Ainsi prit fin l'entrevue, et la troupe se mit en marche. Quant à Othon et ses ladres, ils se trouvaient revenus à leurs brebis, à leur masure dont le taulier croupissait au fond du puits et la taulière demeurait sujette à interrogatoire. On ne s'aventurerait pas de sitôt dans les égouts ; après quelques jours, le corps de Jean-Eudes disparut. Était-ce là l’œuvre des hommes qu'on suspectait de baguenauder en bas, ou d'une mauvaise bête ? Bien malin aurait su dire ; par précaution, le puits fut fermé d'une grille - il ne manquait plus qu'un fangeux s'éprenne de varappe, pour qu'on soit bien marri. L'endroit, dès lors surnommé "la Maison Zollern", devint le pied à terre du centenier et de ses coutillers. Réquisitionnée tant que l'affaire des bannis ne serait résolue, on y vit dès lors prendre quartiers plusieurs membres de la sergenterie de l'échalas. La place manquait dans les baraquements de la milice ; c'était donc pratique. Le place ne manquait pas dans la taverne située en face de la rue ; c'était donc commode.

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