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 [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]

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Flavien de BrumeboisComte
Flavien de Brumebois



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MessageSujet: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyMer 19 Déc 2018 - 12:03
- Je sors. Ce furent les seuls mots que je prononçais à mes gens de maison, habitués de toute façon à mes phrases laconiques quand il s'agissait d'informations qu'ils n'avaient pas à connaître. Je ne doutais pas qu'ils sachent mais ils avaient le mérite de tenir leur langue, ce qui était la moindre des choses. Je n'avais pas à justifier mes choix encore moins à ceux que je payais et logeais.

Par dessus ma tenue déjà constituée de multiples épaisseurs, j'y ajoute mon lourd manteau doublé de fourrures. Si le chemin jusqu'à destination ne me prendra à peine une dizaine de minutes, les températures extérieures sont traîtresses surtout quand on quitte un endroit chaud pour en rejoindre un autre. Il ne manquerait plus que je meurs d'une maladie du froid après avoir assouvi mes bas instincts. Je ne peux m'empêcher de masser ma cuisse car je sais que la capricieuse ne manquera pas de me rappeler à son bon souvenir durant le court trajet et qui sait un peu après. Ceux qui se vantent de leurs blessures de guerre ne sont que des imbéciles : Plutôt que de fanfaronner ils auraient dû réfléchir pour éviter d'être blessé au lieu de se contenter de simplement revenir en vie. J'en ai fait l'amer constat lors de cette partie de chasse il y a fort longtemps.

Juste avant que la lourde porte en bois de ma demeure ne se referme, je me permets d'ajouter un ordre sommaire à mon serviteur. Veille à ce que ma chambre soit correctement chauffé à mon retour cette fois. Rien de plus désagréable qu'être gelé de la tête aux pieds sans parvenir à réchauffer ses draps. Je n'attends pas de réponse et m'éloigne déjà quand j'entends quand même un "Bien Monsieur le Comte" parvenir jusqu'à mes oreilles.

Ma démarche est rapide mais déjà un semblant de douleur vient enrayer une allure quasi militaire. Mes bottes résonnent mollement sur les pavés, la faute à cette neige traîtresse qui se change en boue à peine a-t-elle touché le sol. Je referme un peu plus les pans de ma lourde cape, empruntant le chemin que j'ai maintes fois arpenté par le passé vers le quartier bourgeois de la ville. Nous étions loin des bas fonds où je n'aurai sûrement pas mis un pied à la recherche d'une dénudée compagnie. Depuis le temps, j'y avais mes habitudes et j'espère trouver quelque réconfort auprès de Mahaut. Elle était la plus âgée de la Balsamine et à force de nous .... côtoyer, un respect à défaut d'amitié s'était instauré entre elle et moi. Je la payais après tout et la confiance ne se monnaye pas.

Une fois le dernier embranchement de ruelles franchi, j'aperçois le célèbre panonceau au dessus de l'établissement, annonçant un nom étrange pour qui ne sait pas quoi y trouver. Tapant mes bottes contre l'encadrement en pierre de la porte, je franchis le seuil pour me retrouver aspiré dans une bouffée d'air chaud qui tranche avec la froideur extérieure. Enlevant mes gants avant de passer la main dans mes cheveux pour enlever les vestiges de flocons fondus, je jette un regard connaisseur sur l'établissement avant de me diriger vers le comptoir où je rencontre Dom, toujours fidèle au poste, malgré sa tête à faire fuir un fangeux. Je le salue d'un signe de tête et il me répond de la même façon, continuant d'essuyer son verre. Ma tête étant connu dans l'établissement, il s'approche de moi et m'indique que Mahaut est indisposée pour plusieurs jours et qu'elle n'est donc pas disponible.

Je fronce les sourcils, ne cachant guère ma déception saupoudrée d'exaspération. Non seulement je brave le froid pour y trouver une chaleur bien spécifique et me retrouve le bec dans l'eau dans un bordel en disette. Servez moi un verre d'alcool je vous prie. Je conserve le vouvoiement mais assurément le ton de ma voix trahit l'agacement qui m'envahit. Tapotant le comptoir du bout des doigts, imprimant un rythme rapide et répétitif, je balaye la salle en me disant déjà que la soirée allait s'annoncer pourrie.

Je pose une simple pièce que je pousse de l'index vers le serveur, avant de récupérer mon verre et vérifier qu'il soit propre par la même occasion. Buvant lentement une gorgée et sentant l'alcool réchauffer mon gosier, une jeune demoiselle, jeune et très jolie surtout, s'approche de moi d'un pas félin en sachant pertinemment l'effet qu'elle fait sur la gent masculine. Son regard ne se détache pas du mien même si son sourire lui donne un air un peu trop puéril à mon goût. J'ai beau ne pas être vieux du haut de mes trente trois printemps, je croirai presque voir le fantôme de Geneviève incarner dans cette créature du pêché, dans une version physique autrement plus améliorée. L'alcool et l'impatience aidant, je me refuse à la congédier d'un geste de la main, ce que j'aurai fait habituellement si Mahaut ne m'avait pas fait faux bond ce soir.

Quand elle me demanda si je pouvais lui offrir un verre, je refusais tout net. Sa mine parut surprise face à cette négation sans ambages mais je n'étais pas du genre à nourrir la terre entière juste parce que j'avais face à moi un sourire enjôleur pour me faire avaler la couleuvre. Elle vivait ici, j'étais sûr qu'elle pourrait faire du gringue à Dom pour avoir un verre gratuit. Sauf que c'était tellement mieux quand un riche venait enrichir la maison n'est ce pas ?

Je bus une nouvelle gorgée, me demandant quand elle allait passer à l'attaque. Je la détaillais sans guère de discrétion de haut en bas et dus admettre qu'il s'agissait d'un joli brin de fille. Elle n'avait pas le charme que l'expérience et l'âge de Mahaut donnaient à cette dernière mais je n'allais pas non plus jouer la fine bouche. Je n'étais pas ici pour conter fleurette après tout ....
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Ombeline



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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyMer 19 Déc 2018 - 20:09
Allongée sur l’un des canapés du recoin réservé aux fumeurs d’herbes à pipe, Ombeline écoutait d’une oreille distraite les bruits de la maison close. Les allers-retours de Dom derrière son comptoir, les conversations à la table des miliciens qui jouaient aux cartes, le gloussement travaillé de Clarisse et le rire franc de Bérangère. Même le froissement de ses propres jupons contre l’assise du canapé et entre ses jambes lui parvenait clairement. De temps à autre, un rond de fumée blanche à l’odeur boisée s’échappait de sa bouche alors qu’elle crapotait sa pipe. Le goût de la fumée ne lui déplaisait pas mais elle détestait la sentir entrer dans sa gorge, aussi se contentait-elle la garder en bouche avant de la relâcher. L’activité à la Balsamine était encore paisible à cette heure-ci et la jeune femme comptait profiter de la paix qu’on lui accordait jusqu’au dernier moment.
Le bruit de botte d’un nouvel arrivant ne lui échappa pas non plus et elle le suivit mentalement jusqu’au bar, sans avoir besoin de lever la tête pour le situer exactement dans l’espace de la grande pièce commune. Il charriait l’odeur froide et piquante de l’air hivernal de ce début d’année et semblait savoir exactement ce qu’il voulait, la démarche décidée. Le bar ne se trouvait pas si loin des canapés, pourtant Ombeline savait bien qu’à cette distance elle serait incapable de reconnaître même leur meilleur des clients aussi ne fit-elle pas l’effort de se redresser. Elle capta cependant le semblant de conversation entre le nouvel arrivant et Dom, ce qui suffit à lui apprendre l’identité de l’inconnu : c’était un visiteur de longue date de Mahaut, qui passait de temps à autre pour se détendre entre les mains expertes de la rouquine. Tout que ce la jeune femme en savait c’était ce que son aînée avait bien voulu lui en dire. Il s’agissait d’un trentenaire exigeant et bien habillé quoique toujours très sobre dans sa mise. Il avait les cheveux longs et sombres, l’air revêche, ne s’épanchait pas beaucoup mais payait toujours rubis sur l’ongle. Ce n’était pas grand chose mais pour quelqu’un à qui elle n’avait jamais adressé la parole, c’était déjà bien.

Le brin de voix velouté de Manon lui parvint alors et l’aveugle imagina la scène avec plus de précision. Lui devait être en train de boire le verre qu’il avait commandé, ou peut-être faisait-il tourner son contenu d’un air ennuyé, et Manon avait profité de l’ouverture pour se jeter sur sa proie sans hésiter. Elle approchait toujours en roulant des hanches et avec ce petit air matois qui en dupait plus d’un. Ronronnant comme une chatte devant un bol de lait, elle s’était avancée en faisant doucement grincer le plancher fatigué et avait demandé qu’on l’invite. Madame lui avait déjà reproché de nombreuses fois cette approche trop cavalière qui refroidissait les clients. Le but était de leur faire oublier qu’ils devaient payer, pas leur faire cracher des écus à peine entré. Mais Manon n’était pas reconnue pour être une élève attentive et disciplinée. En récompense elle reçu un “non” sec et impérieux qui lui cloua le bec mais qui étira un sourire moqueur sur les lèvres charnues d’Ombeline. Voilà qui la remettait un peu à sa place !

De son côté, la blonde Manon tenta de ne pas se laisser déstabiliser par l’air peu aimable de celui qu’elle avait parfaitement reconnu comme était un habitué de Mahaut. Dans son esprit, il ne faisait aucun doute qu’un mouvement de cheveux suffirait à conquérir cet homme et qu’ainsi elle prouverait devant tous qu’elle valait mieux que la vieille renarde. Toute pleine de cette assurance crasse qui agaçait ses compagnes, elle s’approcha encore pour venir minauder tout contre le noble, promenant une main sur le revers de son manteau.

J’espère que malgré l’absence de Mahaut vous nous tiendrez compagnie pour quelques temps, messire. Il fait un temps de chien… Ma chambre est bien plus douillette que la rue.

Aujourd’hui, elle avait confiance. Aujourd’hui elle allait surmonter tous ses blocages et toutes ses timidités pour faire des étincelles au lit. Ah ! Elle allait leur prouver, à toutes ces garces, qu’elle était belle ET compétente ! Elle était si déterminée à le prouver qu’elle n’en prenait même plus le temps de badiner pour préchauffer le plat de résistance. Ses longs cils balayaient le vert de ses yeux à chaque battement de paupière, les ondulations de ses cheveux glissaient de derrière son oreille jusqu’à son épaule et renvoyant quelques reflets dorés, son décolleté promettait monts et merveilles, ses mains étaient légère tandis qu’elle faisait mine d’admirer une couture du vêtement de son vis-à-vis.

Ombeline, toujours silencieuse dans le fond du décor mais d’avance amusée par la tournure que prenaient les choses, souffla un long panache de fumée vers le plafond.
Elle était aussi semblable à Manon que le jour pouvait ressembler à la nuit, pourtant elles avaient sensiblement le même âge. Là où l’une était enjôleuse, sûre de ses charmes et extravertie, l’autre dégageait le charme secret et lascif d’une nature plus réservée et plus farouche. La brune ne faisait jamais dans le déballage d’atouts, ce n’était ni dans son caractère ni dans ses moyens, mais elle avait le bon goût d’offrir de bien meilleures prestations que sa comparse. Cela dit, les déboires de Manon l’amusaient toujours et c’aurait été interrompre trop tôt son plaisir que d’intervenir dans cette affaire qui avait lieu au bar.


Dernière édition par Ombeline le Ven 21 Déc 2018 - 0:40, édité 2 fois
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Flavien de BrumeboisComte
Flavien de Brumebois



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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyJeu 20 Déc 2018 - 23:37
Intérieurement, je pestais. Je connaissais les talents de Mahaut et quand je parlais de talents, je ne parlais pas que ses prouesses au lit. Certes elle était douée mais avec le temps, il y avait autre chose que d'aller me soulager pour retourner vaquer à mes occupations. Un étrange lien qui dépassait celui de la rémunération d'une discrète prestation sans associer cela à de l'amitié.

Aussi, le fait qu'elle soit "indisposée", m'indisposait également. Était-ce le moyen élégant pour me dire qu'elle était encore occupée avec un client, qu'elle s'accordait un peu de repos après une chevauchée un peu trop rude, bref, mon cerveau s'égarait et il s'agissait d'une sensation qui ne me plaisait guère.

La jeune demoiselle qui vint à ma rencontre fit les frais de ma mauvaise humeur contenue. Je m'étais déplacé spécialement pour cela, bravant le froid et la douleur qui me vrillait parfois au niveau de la cuisse pour me retrouver comme le premier pouilleux du coin à boire au comptoir d'un bordel. Il fallait dire pour ma défense qu'elle avait engagé la conversation de la pire façon qui soit. Me demander de l'argent pour boire alors que j'étais ici pour en dépenser d'une bien meilleure manière donnait l'impression que j'étais comme tous ces moutons prêts pour un joli décolleté à brûler leurs maigres économies. Avais-je la tête du premier pouilleux venu, moi ?

La jeune femme revint à la charge, proposant ses services au lieu et place de celle que j'étais venu voir. Effectivement, entre un lit douillet en charmante compagnie et regagner ma demeure accompagné de ma seule mauvaise humeur, le choix méritait réflexion. Continuant de pianoter la planche vernie qui servait de comptoir, je la voyais minauder assurément, mettant en quelques mouvements savamment travaillés tout le panel de ses charmes et d'une certaine manière, cela fonctionnait autant que ça m'agaçait. Mahaut connaissait ses points forts mais savait les mettre en avant sans en rajouter et c'était ce qui me plaisait chez elle. L'expérience du bon goût.

Faute de merles on mange des grives, et cet oiseau là n'était pas des plus déplaisants à regarder. Si le toucher promettait autant que le plaisir de la vue, je pourrai peut-être même passer un très agréable moment. Derrière elle, une autre fille de joie s'avance tout en respectant la frontière implicite entre filles, histoire de ne pas marcher sur les plate-bandes d'une autre et faire fuir le client. Je ne m'attarde pas trop sur elle, laissant mon regard suivre ce nuage de fumée vers le plafond avant de revenir vers la blonde qui semblait s'être approchée un peu plus de moi pendant mes quelques secondes d'inattention.

- Bien, si tu me connais suffisamment pour connaître qui des filles ici j'allais voir, j'espère que tu sauras te montrer à la hauteur de tes assauts. J'exècre l'incompétence, plus encore quand je dois la payer. Montre moi donc ta chambre douillette .... Quel est ton nom déjà ?... J'haussais un sourcil en attendant la réponse et glissai un mot à l'attention de Dom alors que la demoiselle se dirigeait vers les escaliers. Vous saluerez Madame Vesseur. Sans attendre une quelconque réponse de sa part, ce fut d'un pas assuré sans qu'il ne soit précipité que je me mis à gravir les quelques marches menant à l'étage supérieur. Je ne voulais pas donner l'impression d'être avidement impatient d'aller culbuter de la donzelle car ce serait indigne de ma condition. Je méritais mieux qu'elle et c'était presque un honneur que je lui faisais, à cette Manon.

Une fois dans la chambre, j'entrepris calmement de défaire manteau, veste et bottes. Ces vêtements étaient encombrants et ne revêtaient aucun caractère érotique dans ce qui allait se passer sous peu. Mon regard détailla la chambre dans laquelle elle m'avait emmené et je constatai qu'elle était plus petite et plus chichement décorée que celle de Mahaut. L'aînée avait des privilèges dus à son expérience et ce n'était pas pour me déplaire. Manon elle voulait se faire une place rapidement brûlant les étapes en pensant que le rentre dedans était la meilleure méthode. La plus rapide peut-être, sûrement pas la plus rentable. La quantité ne prévalait jamais sur la qualité et cela valait aussi pour les parties de jambes en l'air.

Je n'étais vêtu que de ma chemise et de mes chausses, deux vêtements qu'il était aisé d'enlever avec un tant soit peu de dextérité et qui me donnerait rapidement une idée sur les soit disant compétences de la demoiselle.

- Bien, il est temps pour toi de me montrer de quoi tu es capable, que je sache si tu mérites le prix que tu vas me demander. Je savais exactement ce que Mahaut me demandait, sauf que ce n'était peut-être pas son cas. Tout travail mérite salaire mais pour elle, nous étions plus dans le schéma inverse : tout salaire mérite travail. Qu'elle me montre à présent l'étendue de ses connaissances.
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OmbelineProstituée
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptySam 22 Déc 2018 - 18:58
Ne manquant rien de l’avertissement du client de Mahaut, Ombeline se redressa finalement sur l’assise du canapé, appuyée sur un bras et la pipe dans l’autre main, pour percevoir la silhouette imprécise de Manon s’approcher des escaliers. Elle adressa un sourire amusé à la petite blonde et ne perçut pas le regard courroucé que cela lui valut en retour. Mais elle pouvait aisément le deviner. La catastrophe était imminente et à moins d’un miracle soudain, il valait mieux que l’affaire soit portée dès à présent aux oreilles de Madame.
Dès que Manon eut disparu dans sa chambre avec son client, la jeune aveugle quitta prestement sa place pour aller au bar. Dom l’accueillit avec un grognement de vieux chien de garde et la laissa prendre une dernière bouffée de fumée avant de lui confisquer la pipe.

Tu crois qu’c’est drôle peut-être ? ronchonna-t-il. Encore des ennuis pour la Dame Dentelle, ça commence à devenir une habitude. À ce compte là on aura une fille en moins dans les rangs à la fin de la saison froide.

Et tu penses que ce n’est pas mérité ? C’est elle qui est venue jusqu’ici et même si on l’aime bien, c’est une sacrée garce. Sans compter qu’elle apprend rien… Elle serait mieux comme serveuse et nous on aurait moins de plaintes.

Le maître des cuisines soupira par le nez, sans doute sa façon à lui de se rendre à l’évidence. D’un mouvement de tête assez marqué pour qu’Ombeline le perçoive, il l’invita à vite grimper jusqu’au bureau de la gérante pour l’avertir de ce qui se tramait. La brunette ne se fit pas prier et sautilla habilement d’une marche à l’autre pour rejoindre le deuxième étage où la patronne avait ses quartiers.
Si l’embarras de Manon l’amusait toujours beaucoup, elle se faisait un réel soucis pour l’avenir de la blonde. À trop jouer les éffarouchées elle s’attirait l’insatisfaction des clients et Madame devait rattraper le coup en permanence, ce qui l’irritait profondément. Même si les filles de la Balsamine étaient bienveillantes, il fallait faire tourner le commerce or Manon mettait en difficulté l’ensemble du travail fait par chacun. Un bordel avec une mauvaise réputation c’était la fin des affaires. Mais mettre la jeunette à la porte c’était la condamner à la misère puisqu’elle n’avait nul part où aller.

Chassant de son esprit ce dilemme inconfortable, Ombeline toqua à la porte du bureau de Madame Vesseur. Une femme grande et mince, élégante mais sévère lui ouvrit d’un air inquisiteur. Il était aisé de se laisser impressionner par cette dame, heureusement la jeune femme n’y voyait pas assez pour être affectée par le regard perçant qu’on posait sur elle. Invitée à entrer dans la pièce, elle remercia d’un sourire.

Et bien, que se passe-t-il ? Cette journée me semble plutôt calme.

Oh elle l’est. Nous avons simplement un futur petit problème : un client régulier de Mahaut est entré un peu plus tôt et c’est Manon qui l’a abordé. Ils viennent d’entrer dans sa chambre.

Un long soupir accompagna cette déclaration, signe qu’il n’en fallait pas plus pour que la gérante comprenne la situation. Passer de la plus expérimentée des catins à la moins habile engendrerait sans doute une demande de remboursement, ce qu’elle avait horreur de faire.

Est-ce que tu sais de quel client il s’agit ? demanda avec lassitude la vieille femme.

Il a demandé à Dom de vous passer le bonjour. Il s’agit de ce brun toujours très rigide, qui n’a jamais l’air satisfait de rien.

Mes dieux… Il fallait que ce soit lui. Très bien, il va sans doute falloir rattraper les choses et se montrer un peu plus généreuses qu’avec un autre. Je peux compter sur toi en cas de besoin ?

Ombeline croisa les bras mais esquissa un sourire, puis haussa les épaules. Elle ne pouvait pas vraiment refuser de toute manière.

Ernold est le plus régulier de mes clients en ce moment et il est passé hier. Je pense que si je suis occupée, ça ne manquera à personne.

***

De son côté, Manon sentait son cœur battre à tout rompre. Elle s’était embarquée dans une affaire qui commençait à la dépasser. L’air revêche de son client l’intimidait plus qu’elle ne voulait le laisser paraître et elle demeura un instant adossée à la porte close de sa chambre, le détaillant tandis qu’il retirait ses chausses et son manteau. Il n’était pas désagréable à regarder, loin de là, mais à présent qu’ils étaient seuls et qu’elle devait faire ses preuves, elle avait presque peur de lui. Trouvant le courage de garder son assurance de façade, elle s’avança enfin pour passer ses mains dans le dos de l’homme, se laissant le temps de trouver quoi faire ensuite.
La panique lui serrait la gorge : que devait-elle faire ? Il avait accepté si vite de monter qu’il devait être pressé, mais fallait-il simplement qu’elle le déshabille et attende qu’il se jette sur elle ? Comme cela aurait été pratique ! Elle l’entendit la mettre à l’épreuve et son incertitude monta d’un cran. Elle devait faire aussi bien que Mahaut, c’était ce qu’il lui demandait ? Misère…

Préférant ne rien répondre, elle se contenta d’un “hum-hum” tout en passant ses mains autour de la taille de l’homme pour l’étreindre et pouvoir atteindre le laçage de son pantalon. Ses doigts tremblaient un peu et le cordon s’emmêla, lui causant une gêne presque palpable et le silence entre eux s’étira quelques instants de trop, le rendant inconfortable. Manon lâcha immédiatement ce qu’elle était en train de faire lorsqu’il perdit patience et recula d’un pas en tentant de se rattraper avec une plainte sur la complexité du vêtement masculin. Bien sûr, ce n’était pas de sa faute, c’était le froid, le cordon ou encore l’alignement des planètes, certainement pas son manque de pratique.

Peut-être auriez-vous la bonté de m’aider aussi avec mon corsage ? Je suis certaine que vous apprécierez ce qui se trouve dessous.

Jolie pirouette, beau rattrapage. Presque pas de casse. D’un pas léger elle se glissa devant lui et lui prit les mains pour les poser directement sur sa poitrine, croyant bien faire. La désapprobation dans le regard de son client fit trembler le coin de son sourire qu’elle peinait déjà à garder. Il l’intimidait beaucoup trop, elle n’y arriverait jamais !

Après plusieurs minutes, on entendit une voix forte s’élever de la chambre de Manon et cela n’avait rien à voir avec des râles de plaisir. Le battant s’ouvrit à la volée.

Et bien nous y voilà, soupira Madame Vesseur, assise dans son bureau à l’étage du dessus.
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Flavien de BrumeboisComte
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyDim 23 Déc 2018 - 16:05
Je ne comprenais pas trop pourquoi j'étais en train de monter cette volée de marches avec cette jeune délurée trop confiante en elle pour qu'il y ait une once de vérité dans cette assurance. Si elle était si douée qu'elle ne le prétendait, elle ne serait pas ici, en ce moment, à alpaguer le client pour écarter les jambes. Je me refusais à réfléchir car ce que je trouverai ne me plairait guère. Je me serai probablement considéré comme l'un de ces pervers venus se vider l'entrejambe avant de regagner leurs pénates. Il y avait certes l'acte charnel, évidemment, mais je ne voyais pas les choses comme un long mouvement de va et viens et au revoir à la prochaine. Je valais mieux que ça et d'une certaine façon, ces filles aussi.

Mon excitation allait de pair avec mon exaspération et au moment où je franchissais le seuil de sa chambre, j'étais bien incapable de savoir quel sentiment allait prendre le dessus. L'impatience se mêla à cette déjà délicate alchimie alors que je retirai moi-même les vêtements qui ne manqueraient pas de me faire transpirer dans un endroit suffisamment chauffé comme celui-ci. Rien que sur ce point, les choses étaient différentes avec Mahaut. Nous discutions, nous nous apprivoisions alors que nous nous connaissions presque par cœur depuis tout ce temps. Là, cette Manon ne me donnait pas envie de tailler bavette mais d'assouvir des instincts plus bas. Je lui proposai alors de me montrer l'étendue de ses talents et lui laissais prendre l'initiative. Il n'était guère difficile de voir que sa fougue au rez-de-chaussée fondait comme neige au soleil. J'affichais un air sévère, certes, mais me pensait-elle violent, de ceux qui cognent quand ils ne sont pas satisfaits ?

Je la vois s'approcher d'un air fébrile, m'entourant de ses bras pour défaire le laçage de mon bas. Si le contact tendre et chaud de son corps contre le mien n'est pas désagréable tant s'en faut, j'aurai aimé pour le coup qu'elle me déshabille, pas qu'elle réajuste mon pantalon en serrant un peu plus le nœud qui le tenait après s'être emmêlé les doigts alors qu'il suffisait de tirer sur l'extrémité la plus longue pour la faire venir. En y repensant, c'était la description fidèle de mon métier, pourquoi était-elle incapable de faire cela.

Inspirant longuement en fermant quelques instants les yeux, je la repoussais gentiment mais fermement tout en reculant d'un pas, car l'exaspération venait de faire un grand pas en avant. Cela commence bien .... murmurais-je, regardant à mon tour le laçage de mon pantalon pour constater qu'il y avait désormais un nœud solidement serré. Misère .... Elle tenta de rattraper le coup quand elle proposa que je défasse son corsage, me permettant de voir les trésors que sa tenue dissimulait jusqu'à présent. Mon regard descendit jusqu'à sa poitrine ferme et généreuse, avant que je ne sente mes mains attrapées par les siennes pour qu'elle les écrase sur ses monts rosés. J'écarquille les yeux, cherchant du regard celui de la prostituée, avant que ma bouche ne fasse un rictus de désapprobation évident.

Pourtant, je n'enlevai pas immédiatement mes mains, voulant lui faire comprendre quelque chose. Je me contentai alors de délacer la partie avant de son corsage, accentuant son décolleté pour dépasser largement le stade de l'indécence. Dis moi ... lui dis-je en marquant un temps d'arrêt, continuant à dénouer son haut pour que sa poitrine se révèle enfin à moi. Je sentis alors sa main flatter mon entrejambe, probablement encouragé par ce que je faisais de mon côté. La sensation n'était pas désagréable physiquement, juste ... physiquement. À trop le flatter, elle le serra un peu trop, me coupant alors toute envie. Qui crois-tu que je sois, pour que tu t'autorises ce genre de gestes. Hmm ? repris-je. Je ne parlais pas de l'affront qu'elle venait de faire subir à ma virilité mais son aplomb à se saisir de mes mains pour les mettre sur ses seins. Mon regard ne lâchait pas le sien, froid, posé, presque trop calme vu les quelques frusques qui nous restaient sur le dos. Tu me prends peut-être pour un paysan voulant se taper une petite jeune dans le dos de sa bonne femme, ni vu ni connu ? J'ouvris en grand son haut avant de poser une main sur chacun de ses seins, les serrant légèrement entre mes paumes pour imprimer quelques mouvements s'apparentant à un massage sensuel. Tu te dis que tu es assez belle pour que je perde la tête au moindre de tes mouvements. Suis-je cela, à tes yeux ?...

Je finis par poser mes mains sur ses hanches, la portant pour la faire s'asseoir sur le rebord du lit. J'étais debout pour ma part, son visage à la hauteur idéal pour une gourmandise que peu d'hommes se priverait surtout dans un bordel.

- Je t'ai dit que j'exécrais l'incompétence et tu accumules les bourdes comme une pucelle qui n'a jamais vu le loup. Je ne viens pas ici pour perdre mon temps à expliquer comment les choses fonctionnent. Je reculai, la laissant en plan avant que je ne prenne au moins ma veste et d'ouvrir en grand la porte de la chambre. Sur le seuil, j'haussais le ton, peu m'importait que tout le bordel m'entende. J'exige de voir Madame Vesseur sur le champ !

J'étais débraillé, ce qui n'arrangeait guère à mon humeur. Dans mon dos, j'entendis gémir de supplications, ou de je sais quelle autre émotion réprobatrice et apeurée par ce que je venais de faire. Je n'en avais cure, la prochaine fois elle restera à sa place et ira se faire culbuter par un client moins exigeant. Silence derrière fis-je en tournant négligemment la tête dans sa direction, apercevant qu'elle remettait déjà son haut en place pour cacher sa poitrine. Avais-je été trop loin ?... La peste soit des médiocres.

Quand la patronne arriva, enfin, je croisais les bras contre mon torse à peine vêtu, lui laissant rapidement prendre conscience de la situation. Vu son regard, elle semblait déjà au fait de ce qui se tramait ici mais conserva la dignité et la sévérité dans le regard de celle qui ne se laisse pas démonter au moindre problème. Je pris la parole en toute logique, j'étais client et noble après tout.

- Que Mahaut soit .... indisposée, soit, je peux le concevoir. Mais .... qu'est-ce ceci ?... Je fis un vague geste vers la chambre derrière moi avant de poursuivre. Je suis très désappointé par la qualité de vos filles, Madame Vesseur. J'étais venu ici car je n'ai jamais eu à me plaindre jusqu'alors, mais me faire broyer les parties alors que mon pantalon se retrouve noué comme la corde qu'on passerait à un pendu, je n'aurai jamais cru vivre cela ici !

Ma virilité se calmait aussi vite que mes paroles fusèrent. J'arrivais à conserver un minimum de contenance devant une situation qui me couvrait de ridicule autant qu'elle nourrissait ma colère. Dois-je revoir mes projets et chercher l'excellence ailleurs ? Je n'attendais pas vraiment de réponse, trop agacé de m'être fait mener par le bout du nez par une gamine en manque de reconnaissance.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyDim 23 Déc 2018 - 20:58
La vieille dame s’était levée d’un mouvement souple et avait fait signe à Ombeline d’en faire autant pour l’accompagner à l’étage inférieur. Il n’était pas question de faire attendre le client, surtout si ce dernier était agacé. Manon recevrait sa punition bien assez tôt. D’un pas assuré, elles descendirent l’escalier et l’aveugle veilla à demeurer bien en retrait pour laisser à Madame toute la place de s’exprimer et de s’imposer.
La gérante arrêta ses pas face à celui qu’elle savait être comte, les mains jointes devant elle et l’air impassible. Plus rien ne pouvait l’effrayer ni la surprendre, cependant elle ne prenait pas à la légère le mécontentement d’un habitué tel que Flavien de Brumebois. Aussi hocha-t-elle la tête avec déférence avant de répondre aux accusations.

Je suis navrée que vous ayez dût endurer une si pénible expérience. Manon n’est pas des nôtres depuis assez longtemps pour être capable de satisfaire un homme tel que vous, il aurait été bien plus avisé de sa part de s’abstenir de vous proposer ses services.

La blondinette avait pointé le bout de son nez par sa porte de chambre et se prit de plein fouet le regard brûlant de colère de la gérante. Cette erreur était d’un tout autre acabit que celles qu’elle avait déjà pu commettre et il y aurait des conséquences.
Revenant au comte, Madame Vesseur s’adoucit et lui renouvela ses excuses.

À l’avenir je veillerai à ce que chacune de mes filles ait des consignes plus précises pour que vous n’ayez plus jamais à vous plaindre de nos services. Je vous en prie, acceptez toutes mes excuses messire.

Se retournant à moitié, elle tendit une main vers Ombeline pour l’inviter à se joindre à eux. La jeune femme s’avança avec l’ombre d’un sourire sur les lèvres, le regard perdu sur un point d’horizon lointain juste au-dessus de l’épaule de Flavien. Elle marchait pieds nus et sa peau blanche tranchait avec la couleur rouge sang de sa robe.

Que diriez-vous d’une compagnie bien plus aguerrie ? Entièrement à nos frais, cela va sans dire. Vous pouvez en disposez pour toute la nuit si vous le souhaitez. Peut-être même pourrions-nous être plus généreuses ? demanda-t-elle en se tournant vers Ombeline.

Cette dernière hocha la tête et dépassa la gérante pour s’approcher du comte. À présent qu’elle se trouvait proche de lui, elle mesurait l’écart de taille entre eux. Tout au plus devait-elle lui arriver à l’épaule ou juste sous le menton.

Je vous sens tendu. Nous pourrions sans doute faire une petite exception à la règle et préparer un bain ? Votre jambe devrait apprécier un peu de chaleur, ajouta-t-elle avec un sourire de renarde.

Sans doute avait-il eu l’air septique en constatant qu’on lui proposait une aveugle en guise de compensation, aussi Ombeline souhaitait-elle lui démontrer rapidement qu’il ne fallait pas s’arrêter à l’aspect brumeux de son regard pour présumer de ses compétences. Elle avait de l’oreille et il ne lui était pas difficile d’entendre la claudication du comte. Les frimas de l’hiver réveillaient souvent des douleurs endormies en été et plonger dans de l’eau bien chaude avait presque toujours un effet bénéfique.

Mais si le mécontentement est trop grand pour que vous puissiez apprécier mes soins, peut-être préféreriez-vous reporter notre entrevue à demain ? suggéra la jeune femme. Je suis également prête à me déplacer jusque chez vous si l’idée de revenir ici vous déplaît et si cela peut vous permettre de passer l’éponge sur ce regrettable accident.

Bien sûr, Ombeline ne proposait que ce qu’elle avait convenu d’accorder après sa conversation avec Madame. Le bordel n’était pas sur la paille mais ne roulait pas non plus sur l’or, aussi fallait-il trouver un juste milieu entre ce qui contenterait leur client et qui ne leur coûterait pas trop cher.
Avec douceur, la jeune femme passa une main sur le bras de Flavien, descendant de son épaule jusqu’à son coude. Il devait toujours être contrarié puisqu’il ne décroisait pas les bras, mais par bonheur la donzelle était parfaitement insensible aux rostres fâchés.

Madame Vesseur acquiesça à toutes ces propositions. S’il fallait faire préparer un bain en urgence, elle mobiliserait le personnel nécessaire pour que tout soit prêt rapidement et bien que ça ne soit pas dans les habitudes de la maison d’accorder des prestations à domicile, elle consentait à laisser partir une de ses filles jusque chez le comte si ce dernier le souhaitait. C’était de bonne guerre après être passé entre les mains maladroites de Manon.

Qu'en pensez-vous ? Si Ombeline n'est pas à votre goût, vous pouvez tout à fait choisir de passer du temps avec une de nos autres filles, évidemment, ajouta la patronne.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyLun 24 Déc 2018 - 12:16
Les escaliers en bois grincèrent quand dans un recoin discret de l'étage, la patronne incontestée de cet établissement arriva de l'étage supérieur. Selon moi, la clientèle n'y avait pas accès, rajoutant une touche de mystère et d'autorité sur celle qui gérait ce bordel d'une main de fer dans un gant de velours. En ces temps douloureux, c'était un minimum.

Je n'étais pourtant pas homme à me laisser démonter et à ne pas réclamer ce qui m'était dû. Je le fis savoir sans ambages à Madame Vesseur et elle répliqua de la façon la plus courtoise et oserai-je stéréotypée dans pareille condition ? Elle n'avait guère le choix, elle connaissait mon rang mais elle connaissait tout autant qu'un noble n'était pas forcément en position de tout exiger là où il n'était pas censé être. Seul mon argent comptait ici et le fait que je paye rubis sur l'ongle sans jamais négocier plaidait en ma faveur. Pour le reste ... j'étais un client, un bon client mais qu'un client parmi d'autres.

Quand elle évoqua les velléités de Manon, je tournai ma tête dans sa direction. Je ne doutais pas un instant qu'elle se fasse tirer les oreilles - pour une fois qu'il s'agissait de cette partie là de son anatomie - mais je n'en avais cure. Je décidai même d'enfoncer le clou. Il est regrettable en effet de penser tout savoir d'un client pour faire étalage de son ignorance crasse ensuite. Secouant la tête, elle ne méritait pas mieux que mon ignorance à présent et j'écoutais attentivement les propositions de la propriétaire des lieux.

Je fus intérieurement surpris quand elle évoqua une fille plus aguerrie, n'imaginant pas qu'il existe ici une femme aussi âgée et/ou expérimentée que Mahaut. Mais quand Madame Vesseur me présenta d'un signe de la main celle qui se tenait alors en retrait, je déchantais vite. Elle ne semblait guère plus âgée que celle dont je venais d'éviter un désastre et le regard quelque peu vitreux témoignait d'une cécité avancée qui allait forcément me desservir. En disposer toute la nuit était attrayant certes malgré l'ironie du fonctionnement de la virilité mâle qui ne peut fonctionner à plein régime pendant aussi longtemps.
Aguerrie dites-vous, malgré son âge de prime abord aussi jeune que la blonde derrière moi ? Nuit entière ou pas, subir deux fois la même rengaine risque de me mettre de méchante humeur. Par la Trinité, pourquoi Mahaut n'était pas disponible ?...

Disons pour autant que ma curiosité avait été piquée au vif quand il était question de se montrer plus généreuse. J'eus un premier élément de réponse quand la jeune femme me proposa un bain. Je fis une grimace agacée quand elle fit référence à mon problème de jambe. Cette soirée s'annonçait longue et douloureuse à bien des égards. Il est étonnant qu'une jeune femme souffrant d'un problème de vue puisse remarquer ce genre de choses et en même temps faire preuve d'aussi peu de clairvoyance en soulignant un handicap chez un client. Si cette phrase avait été prononcée de sorte à ce que tous puissent l'entendre, je l'avais énoncée sur un ton qui n'appelait pas de réponse, comme une vérité crue qui dérangeait.

- Je me lave systématiquement avant de venir ici, par respect et parce que je n'accepterai pas qu'il n'en soit pas de même pour ma partenaire. Cela dit, un bain relaxant revêt une dimension tout aussi agréable oui ... Quant à reporter à demain voire même venir dans mon domaine, c'est impossible. Le ton employé avait été péremptoire, que je décidai d'atténuer un peu en en donnant les raisons principales. J'ai un certain nombre d'affaires courantes à régler demain et je pense que les gens de maison parlent suffisamment dans mon dos pour qu'une femme dont le visage leur est peut-être connue s'invite chez moi alors que je suis noble et veuf. Je ne tenais pas à leur donner du grain à moudre même si je les savais suffisamment intelligent pour ne pas me causer préjudice en crachant trop fort dans mon dos. Si je venais à l'apprendre avec certitude, les conséquences seraient terribles pour eux.

Je ressentais une impression étrange où je me savais en position dominante et pourtant mené en même temps par le bout du nez. Tout m'était proposé sur un plateau d'argent et en cela j'étais habitué de par mon rang. Cependant, on m'emmenait surtout là où elles voulaient que j'aille et cela me dérangeait au fond de moi. À moins que je n'étais en train de sombrer dans la paranoïa à trop intellectualiser ce qui n'était au final qu'un pêché de chair ?

- Bien, allons pour le bain et la nuit à vos frais. Quant au choix de la fille, si vous êtes venue accompagnée par cette jeune demoiselle, je ne puis imaginer que vous ne vous soyez pas assurée qu'elle soit celle qui me convienne le mieux Madame Vesseur. Aussi ne prendrais-je pas à ma charge un risque que vous êtes en train de porter en sélectionnant une fille autre que votre choix premier.

Je regardais alors plus attentivement celle qui se tenait à côté et qui se prénommait Ombeline. Charmant prénom, tout comme l'aura mystérieux qu'elle dégageait. Rien de surnaturel évidemment mais son regard cachait une intelligence vive qui tranchait avec ce côté détaché qu'ont les gens marchant pieds nus. Une sorte de bohème qui errait là où le vent l'emmenait et qui avait posé bagage dans un endroit où seul le plaisir de l'autre comptait, souvent au détriment du sien. Étrange.

- Bien Ombeline, le temps que je récupère mes affaires et que le bain soit prêt, tu me montreras ta chambre et nous discuterons un peu. J'espère que tu sais délacer un pantalon au moins ... Réprimant un léger soupir, je me tournai ensuite vers Madame Vesseur. Merci pour vos bons soins Madame, j'espère également que tout ceci ne sera plus qu'un mauvais souvenir vite oublié. Je lui fis un bref signe de tête avant d'aller récupérer manteau et autres épaisseurs enlevés pour l'occasion. Je ne daignais même pas jeter un regard vers Manon et sortit en silence où seule Ombeline m'attendait. Allons-y. me contentais-je de dire avant de lui emboîter le pas jusqu'à sa propre chambre. Malgré son handicap elle se déplaçait avec aisance en ces lieux qu'elle devait connaître par cœur.

Une fois à l'intérieur de sa chambre, l'intérieur était très différent de la chambre de Manon. On sentait clairement la différence de caractère entre les deux femmes et ce malgré leur âge apparent sensiblement identique. Je posais mon manteau sur la patère non loin de la porte que je fermais derrière moi.

- Alors Ombeline, quelle idée avait Madame Vesseur quand elle parlait de plus de générosité encore ? Aurais-tu quelques talents cachés à me faire découvrir ?
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyLun 24 Déc 2018 - 14:37
Ce qu’il pouvait être péremptoire celui-là… Madame Vesseur avait averti la jeune femme à qui elle avait affaire, mais l’indolence d’Ombeline l’empêchait de se sentir tout à fait impressionnée par le titre de ce monsieur. En revanche, elle trouvait plutôt divertissant son caractère renfrogné et autoritaire. À sa remarque sur l’impolitesse de souligner un handicap elle failli répondre qu’elle avait l’excuse de son manque d’éducation tandis que lui n’en avait aucunes pour avoir commis la même indélicatesse à son égard. Cependant, il n’était pas encore l’heure d’ouvrir les hostilités et elle ferma son clapet pour réserver à plus tard ses petites remarques.
La gérante hocha la tête et laissa aux bons soins de la brune son client avant de saisir Manon par le poignet pour la tirer à sa suite jusqu’à l’escalier. Sans doute allait-elle la mettre au travail pour le bain puisqu’elle n’était pas capable de se montrer utile au lit. La jeune femme ne protesta pas, s’empressant même de la suivre pour racheter son arrogance le plus rapidement possible. Manon était peut-être plus fière qu’un paon lorsque la confiance l’habitait, mais elle avait le bon goût de reconnaître lorsqu’elle se mettait dans la panade et de tout faire pour se racheter en conséquence.

La chambre d’Ombeline baignait dans la lueur tremblotante de quelques bougies mais il y faisait une douce tiédeur qui invitait à s’alanguir. Le mobile en verre tournait paresseusement sur lui-même, poussé par l’air chaud qui montait de la flamme se trouvait sur la petite table en-dessous et des éclats de lumière colorée filaient comme des étoiles sur les murs. Les détails des formes se noyant depuis longtemps dans le flou aux yeux de la jeune femme, elle préférait les jeux de lumière en guise de décoration.
En quelques gestes habiles et volontairement gracieux, elle ramena ses cheveux en une tresse rapide d’où s’échappaient quelques mèches rebelles tandis que son client accrochait ses affaires au mur. Il ne prit pas le temps de s’installer que déjà il réclamait plus encore que le traitement qu’on lui accordait.

Puisque nous ne nous sommes jamais rencontré, je pense pouvoir affirmer que vous avez tout à découvrir de moi, messire. Mais effectivement, j’excelle dans certains domaines où même notre chère Mahaut ne peut m’égaler, assura-t-elle avec un sourire matois.

Être privée d’un sens avait, de temps en temps, un avantage certain dans le domaine du plaisir charnel. En particulier lorsqu’il s’agissait d’utiliser ses mains plus que ses yeux. Ombeline approcha du comte et lui prit les poignets presque en l'effleurant pour l’inviter à la suivre un peu plus au centre de la pièce. Là où il y aurait assez de lumière pour qu’elle puisse le voir un peu plus.

Voyons si je peux commencer par vous défaire de ce nœud de chasteté que vous a fait Manon.

Du bout des doigts, avec le plus de légèreté possible pour ne pas être trop invasive, elle passa sur son ventre et descendit jusqu’à la cordelette qui fermait le pantalon. Effectivement, c’était un beau bazar ! Mais il en fallait plus pour qu’elle se décourage : ce n’était rien comparé aux laçages d’un corsage de robe, il suffisait d’un peu de méthode et d’habileté. Tout en desserrant les boucles du cordon, elle reprit :

Ne vous offensez pas que je parle de votre claudication. Je vous ai entendu boiter en entrant tout à l’heure, voilà tout. La jambe droite, pas vrai ? Voyez plutôt cela comme un bon prétexte pour faire plus ample connaissance. Et… Voilà.

Le cordon était désormais libre de toute entrave, cela sans que la jeune femme n’ait une seule fois baissé les yeux pour le regarder. Une bonne chose de faite. Sans s’attarder plus sur cette ceinture ou sur ce qui se trouvait dessous, Ombeline fit courir ses doigts sur le tissu de bonne facture de la chemise, en éprouvant le toucher au passage.

Me laisserez-vous vous observer d’un peu plus près ? Comme vous l’avez si justement fait remarqué, ma vue n’est pas très aiguisée, cependant je peux encore apprécier le dessin de certains visages, fit-elle avec un sourire plus doux.

Poursuivant leur ascension, ses mains franchirent le col de la chemise pour aller à la rencontre de la peau. Sous ses doigts elle sentit la palpitation de la gorge et la chaleur qui s’en dégageait. Son pouce dessina sans appuyer le relief de la pomme d’adam avant de remonter jusqu’au menton. Ombeline se rapprocha d’un pas et se hissa inconsciemment sur la pointe des pieds pour mieux y voir. La tache claire qu’elle percevait comme le visage du comte se précisa à l’aide du toucher et elle devina la mâchoire saillante ainsi que les pommettes marquées tandis qu’elle lui prenait le visage en coupe. Malgré cette exploration inhabituelle pour quiconque n’avait jamais croisé le chemin de la jeune femme, cette dernière veillait à se faire la plus douce possible, prenant le temps d’explorer sans risquer de faire mal. Lorsque la pulpe de ses doigts passa à la commissure des lèvres de son client, les siennes laissèrent échapper un rire bref.

Vous ne souriez pas beaucoup, n’est-ce pas ? Le monde entier n’est-il donc que contrariété à vos yeux ? En revanche… Son index remonta la ligne du nez et se posa entre les deux sourcils. Vous froncez beaucoup trop les sourcils. Que voilà un homme bien soucieux, plaisanta-t-elle.

Aussi lentement qu’elles étaient venues, les petites mains de la belle-de-nuit repartirent d’où elles étaient venues. Sans doute pourrait-elle ajouter quelques détails à ce noble portrait qu’elle venait de se faire une fois qu’elle serait assez proche de lui pour distinguer la couleur de ses yeux.

C'est pour des visages comme le vôtre que je regrette d'avoir perdu la vue.

Elle était parfaitement sincère. Les fausses flatteries, elle n'avait jamais vraiment su faire, elle préférait les véritables compliments.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyMer 26 Déc 2018 - 20:34
Tels les vitraux d'une église, la pièce où je me trouvais baigné dans une myriade de couleurs changeantes qu'un astucieux système projetait sur le plafond, donnant un côté féerique à une chambre censée nous emmener au septième ciel. Je ne savais pas si l'occupante des lieux avait pensé à cette métaphore amusante mais je souris au trait d'esprit fût-il volontaire ou pas.

La regardant nouer sa chevelure, je continuai de m'interroger sur les propos tenus par Madame Vesseur. Avaient-ils été seulement prononcés par politesse ou cette presque aveugle était une experte dans un domaine insoupçonné ? Quand je lui posai la question, elle ne dévoila guère le mystère mais en rajouta au contraire une fine brume. Elle surpasserait Mahaut, tiens donc.
Rien que ça .... Cette Manon laissait supposer la même chose et j'ai quitté sa chambre à peine quelques minutes après y être entré. Sans rien avoir eu le temps de faire tant l'air respirait le médiocre. préférais-je préciser, ne voulant pas en plus de passer un désagréable commencement de soirée passer pour une précoce virilité. Je me demande surtout comment vous me percevez si tant est que vous vous soyez posée la question. Je veux dire par là, quelles attentes pensez-vous que j'ai quand je viens ici, quand je vais voir Mahaut par exemple.

Comme je l'avais fait avec Manon, j'avais accroché mon lourd manteau sur la patère prévue à cet effet. Cela me permettait d'inspecter la chambre sous plusieurs angles, que ce soit en terme de propreté mais aussi m'imprégner de lieux que je ne connaissais pas. Je n'étais pas un adepte des surprises, souvent mauvaises en fin de compte même quand elles étaient pétries de bonnes intentions, ou des changements qui n'étaient pas préparés car l'improvisation courait souvent au désastre en toute chose. Preuve en était avec Manon : en changeant mes habitudes j'avais perdu mon temps en même temps que ma patience. Il fallait que je sois vraiment désireux de passer du bon temps pour retenter une fois encore l'inconnu.

Je n'avais même pas remarqué être revenu au vouvoiement, peut-être parce que nous avions pris cette habitude avec Mahaut et qu'elle venait de parler d'elle. C'était notre petit jeu, faisant passer notre acte pour autre chose qu'une banale partie de jambes en l'air. Je n'avais pas retrouvé cette flamme quand je me trouvais avec Manon, mais cette Ombeline m'intriguait déjà bien plus.

Une fois face à cette dernière, celle-ci d'un pas assuré dans un univers dont elle connaissait les moindres recoins s'approcha de moi et me taquina sur le désastre appelée Manon. J'écartais un peu les bras, lui laissant toute liberté pour me défaire de ce nœud que je n'espérais pas gordien, mais fut agréablement surpris de voir sa dextérité à délacer les cordons de mon pantalon pour le libérer un peu plus tard vraisemblablement. Tout en s'attelant à la tâche, elle évoqua à nouveau mon problème à la jambe. Hmm...non pas que j'avais honte de ce handicap même si je n'en éprouvais aucune fierté. Je détestais plutôt le fait de ne pas avoir su éviter cet accident qui me cause quelques douleurs à chaque grand froid. Vivement le retour du printemps. Je tâchais de comprendre où elle voulait en venir en me remémorant ses paroles sur le palier tout à l'heure mais je n'en sus guère plus. Vouloir faire connaissance vu le contexte entre elle et moi en parlant de "ça", je n'aurai guère misé sur ce sujet là. Je puis me tromper, mais votre rôle est essentiellement de satisfaire le client qui se présente à vous. Ne croyez-vous pas qu'engager une discussion sur ses faiblesses soit une bonne mise en bouche pour la suite ? Vous êtes censée mettre en avant le meilleur de celui qui partage un moment intime avec vous, même si cela peut être feint ou exagéré.

Je ne répondis pas sur quelle jambe avait été blessée, la question me semblant rhétorique. Les deux lacets se séparèrent enfin mais la demoiselle ne s'éloigna pas, continuant son exploration tactile à défaut d'être visuelle. Étonné par cette façon de faire peu commune que je ne pouvais cependant que comprendre vu son handicap visuel, je restais étonnamment immobile, la laissant m'inspecter comme si j'étais une curiosité jamais vue auparavant.

- Allez y oui, observez moi de la façon qui vous plaira. Je n'y vois rien d'inconvenant vu le pourquoi de ma présence ici après tout. Cela étant, sachez une chose, ici point de mensonge ou de faux semblant. Vu ce que nous allons partager, ne minaudez pas pour me plaire, je n'aime pas les flatteries surtout si je les sens fausses. Respectez moi, mais ne me mentez pas. Cela vous convient-il ?... Elle ne pouvait guère dire non mais par ces propos je voulais surtout qu'elle adhère au principe et non à l'impossibilité de refuser.

Elle sculpta mon visage comme un artiste le ferait d'une esquisse qu'il tente de modeler pour en comprendre son sens premier et ainsi l'améliorer. Aussi quand elle remarqua l'un de mes traits de caractère, j'haussai quelque peu les sourcils à défaut de les froncer. Depuis l'arrivée des Fangeux, l'heure n'est plus au rire et à la félicité. Je n'ai certes pas un caractère ... enjoué mais je ne pense pas être dénué d'humour. Il est évident que si vous cherchez un saltimbanque qui amuse la galerie, vous avez frappé à la mauvaise porte.

Ses mains quittèrent le contact avec ma peau et je dus admettre qu'elles me manquèrent tant elles avaient été douces et agréables au toucher. Mon visage libéré, je pus baisser mon regard pour l'observer à son tour, sa tenue, ses manières, sa façon de se tenir. Apprécier ou non sa féminité, humer les flagrances qui se dégageaient d'elle, même si les relents de fumée m'incommodaient quelque peu. Sa phrase, lâchée au milieu de nulle part, me surprit voire même me déstabilisa. Pourquoi dites-vous cela ?... Pourquoi un visage fermé, peu avenant, ne souriant guère, vous fait regretter la vue ? Je réfléchissais en même temps que je lui parlais. Généralement, on se tournait vers les individus engageants, fort d'une aura d'optimisme qui attirait les autres comme un papillon vers la lumière. Pour avoir la satisfaction du devoir accompli de le voir heureux après vous avoir quitté peut-être ?...

Avec mes mains, je fis alors la même chose qu'elle précédemment. Je les posais délicatement sur son visage, tâchant de la voir autrement que par les yeux. Sa peau était douce, bien plus que mes mains pourtant peu habitués aux épuisants travaux manuels. Mes pouces parcoururent les contours de ses yeux, s'éloignant vers les pommettes avant de descendre le long du cou jusqu'au menton. C'est une expérience intéressante même si elle est tronquée pour ma part par ma vue. Je me suis déjà forgée une image de qui vous êtes que mon cerveau ne peut se détacher.

Je laissais retomber à mon tour mes bras pour les coller contre mes flancs, la regardant de nouveau plus logiquement. Quel âge avez-vous dites moi ? Et surtout, avez-vous toujours eu ce problème de vue ? Après tout, c'est elle qui avait suggéré de se connaître via nos problèmes respectifs aussi avançais-je en terrain conquis. Sans compter qu'elle ne semblait nullement gênée d'user de ses doigts tout en parlant, autant joindre l'utile à l'agréable. Le bain ne tarderait pas à être prêt de toute façon.


Dernière édition par Flavien de Brumebois le Ven 28 Déc 2018 - 21:41, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyJeu 27 Déc 2018 - 22:10
Ce n’était pas bien difficile de cerner le personnage : il avait l’habitude de donner des ordres et d’être obéit, il aimait tout contrôler et tout prévoir, que rien ne lui échappe. C’était le cas de beaucoup d’hommes avec un tant soit peu de pouvoir, mais Ombeline devait reconnaître que ce trait de personnalité était fortement marqué chez ce comte. Elle n’avait rien répondu à son injonction de se montrer honnête, estimant qu’il se rendrait bien vite compte par lui-même qu’elle n’avait pas sa langue dans sa poche, conformément à son souhait. Ou peut-être était-ce d’avoir heurté son impatience à une Manon malhabile qui le rendait si cassant ? Elle réserva son jugement pour plus tard, lui laissant une chance de se montrer sous un meilleur jour.
L’incertitude dans la voix du comte lorsqu’il l’interrogea sur la raison de son regret la fit pouffer de rire. Ne recevait-il jamais de compliments sur son physique ? Sa défunte femme ne lui avait-elle jamais dit qu’il était beau ? Il semblait si surprit qu’on puisse le lui dire.

Ne soyez pas si sinistre : un beau visage l’est même lorsque l’on fronce les sourcils autant que vous. Bien qu’un petit sourire de temps en temps soit certainement flatteur pour vos traits.

La jeune femme failli ajouter qu’il était plutôt indélicat de ramener sans cesse sur la table qu’ils étaient ici dans un cadre de relation payante mais elle s’abstint, préférant laisser le temps à son client de se détendre dans un bain chaud avant de lui faire remarquer qu’il ruinait l’ambiance à lui tout seul. Mais ce fut surtout parce qu’il la prit de court à vouloir l’imiter.
Elle tressaillit lorsqu’il lui toucha la joue, surprise de sentir sa main, puis se détendit en le laissant explorer à sa guise. L’exercice n’était pas désagréable et elle devait reconnaître que ce n’était pas courant qu’on lui réserve ce traitement. Il n’avait pas les mains aussi calleuses que les miliciens et elles étaient chaudes.

J’ai vingt ans, répondit-elle sans hésiter. Et je ne suis pas née ainsi.

D’un pas, Ombeline s’écarta pour se diriger vers la petite coiffeuse qui se trouvait contre le mur et ouvrit l’un des tiroirs. Elle y plongea la main en se fiant au toucher pour reconnaître l’objet qu’elle cherchait tout en poursuivant ses explications.

Je crois que j’ai commencé à avoir des problèmes vers sept ou huit ans. J’étais déjà comme ça en arrivant ici, il m’a suffi de m’habituer à l’endroit.

Sa main se referma sur une petite boite en bois au couvercle amovible. Un cadeau dont elle n’avait presque pas eu l’usage. La boîte elle-même était évidemment un présent, mais c’était principalement son contenu qui représentait le vrai cadeau. Elle referma le tiroir en se retournant vers son invité.

Cela ne m’empêche ni de travailler ni de sortir. Une canne pourrait sans doute me simplifier les choses mais disons que ma coquetterie ne peut souffrir d’un tel accessoire, fit-elle en agitant la main avec négligence.

Il y avait aussi une bonne dose de fierté là-dessous. Tant qu’elle pourrait se déplacer sans heurter de murs ou tomber dans un trou par mégarde, elle ne prendrait pas la peine d’utiliser de canne. Autant crier à la face du monde qu’elle était la cible rêvée pour les brigands et les voleurs dans ce cas.
Revenant dans le giron du comte, la jeune femme laissa sur la coiffeuse la petite boite afin d’avoir les mains libres et lui prit le bras comme pour s’assurer de sa présence. Ses prunelles pâles cillèrent jusqu’à s’arrêter au niveau de l’épaule qui se présentait juste devant elles, perturbées l’espace d’un instant par un jeu d’ombre qui avait brouillé les contours de l’homme.

Et vous, me raconterez-vous comment vous en êtes arrivé à souffrir autant du froid ?

À cet instant, on toqua discrètement à la porte. Une voix à peine audible marmonna quelque chose mais Ombeline parut saisir ce qui était dit, hochant la tête pour elle-même. Leur bain était prêt, il n’attendait plus qu’eux.
Invitant le grand brun à la suivre, la belle-de-nuit rouvrit la porte de la chambre pour le guider dans le couloir vers une petite porte volontairement dérobée derrière une mince tenture. De l’autre côté se trouvait une toute petite pièce avec un escalier de meunier menant à l’étage du dessous. De la vapeur d’eau montait de l’ouverture dans le plancher, signe que leur bain se trouvait dans la pièce du bas. Ombeline descendit la première sans trébucher une seule fois.

La petite pièce bien isolée qui se trouvait au pied de l’escalier ne comportait aucunes fenêtres mais une petite ouverture à la base du mur permettait au trop-plein de vapeur de l’échapper. Le plancher était humide, une petite cheminée dans un coin avait été allumée et une immense cuve en bois tapissée de linges avait été dressée au centre. Remplie au deux-tier par de l’eau fumante, elle était bien assez grande pour deux personnes.

Voilà qui devrait vous aider à vous détendre un peu, messire.

Visiblement ravie par la chaleur de la pièce et la perspective de faire trempette, un joli sourire se dessinait sur les lèvres pleines de la brunette tandis qu’elle trempait le bout des doigts dans l’eau pour en estimer la température.

Y aurait-il encore des lacets à dénouer sur vos vêtements ou n’ai-je à m’occuper que de ma robe ? ronronna-t-elle.
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Flavien de BrumeboisComte
Flavien de Brumebois



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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptySam 29 Déc 2018 - 11:18
Cette Ombeline m'agaçait autant qu'elle m'intriguait. Elle se permettait certaines libertés tout en marquant une déférence appréciable. À plusieurs reprises je lui avais posé des questions et elle fit comme si elle ne les avait jamais entendues. En plus de souffrir d'une certaine cécité, elle avait une ouïe sélective. Mes interrogations n'étaient pas anodines car elles me permettaient d'en savoir plus sur qui j'avais en face. Aussi ne me répondit-elle pas quand je lui demandais de deviner mes intentions en fréquentant pareil établissement. De la même façon qu'elle éluda son rôle dans notre duo particulier et qui supposait de mettre de côté les tares de son partenaire du moment.

Au moins s'autorisa-t-elle à me donner son âge mais également m'informer qu'elle n'avait pas tout le temps été malvoyante. Vingt ans, soit treize ans d'écart. Difficile de s'imaginer la masse de connaissances et d'expériences que j'avais pu accumuler en treize ans alors qu'elle sortait à peine du ventre de sa mère .... Bah, en attendant, je profitais de sa jeunesse et elle de mon argent. Quoique ce soir, il n'en était rien. Je me demandais ce que ça faisait de voir puis que tout se met à péricliter sans que l'on y puisse quoi que ce soit. Elle ne s'attarda pas trop sur cette dégénérescence mais avait suffisamment de fierté pour que le voile entourant ses pupilles soient le seul handicap chez elle. Nous avons au moins un point commun il semblerait. Une canne m'aiderait bien dans certaines situations, à tout le moins soulagerait grandement ma jambe. Mais à nos âges respectifs, elle donne un côté grabataire fort déplaisant, comme si elle nous rappelait sans cesse que nous allions rejoindre la terre avant l'heure. Ma fierté se confond parfaitement à votre coquetterie je crois bien.

Tandis que nous discutions, Ombeline faisait ses petites affaires dans sa chambre, se dirigeant sans la moindre hésitation entre les différentes meubles pour se diriger vers sa coiffeuse et en retirer une boite fermée. Fronçant les sourcils, je m'attendais à ce qu'elle en dévoile le contenu dans les secondes qui suivraient mais au lieu de cela, après avoir fermé le tiroir où elle se trouvait, la posa sur la coiffeuse avant de revenir dans ma direction. Je ne pus m'empêcher de sourire, un trait qu'Ombeline croyait bien m'aller. Vous me poussez à vous demander ce qui se trouve dans cette boîte n'est ce pas ? S'agit-il d'un simple et banal accessoire ou au contraire d'un trésor soigneusement caché que seuls les méritants ont le droit de voir ?... M'est d'avis que vous pourriez ne rien me dire juste pour entretenir cette cachotterie n'est ce pas ?

Je jetais un dernier regard vers cette boite, sortie à un moment qui ne s'y prêtait pas, avant de revenir vers mon hôtesse. Celle-ci me prit le bras avant de me demander un peu plus de précisions sur ma jambe douloureuse. Prenant le temps de réfléchir quelques secondes, je jugeai que rien ne s'opposait à pouvoir lui faire cette confidence. Oh, vous savez, rien de bien héroïque. Avant l'arrivée des Fangeux et avant même que je ne m'installe ici à Marbrume, nous partions souvent à la chasse dans une forêt non loin de notre comté. Et .... On toqua à la porte, me faisant me retourner vers celle-ci. La seule raison qui justifiait d'être dérangé était que notre bain fut prêt et à voir Ombeline se diriger vers la sortie en l'invitant de la main, je la suivis silencieusement, espérant que la pièce d'eau ne se situe pas à l'autre bout de l'établissement. J'étais à moitié dénudé et je ne voulais faire une rencontre malheureuse. Fort heureusement, la porte qui débouchait sur un escalier était juste à côté et nous nous engageâmes sans perdre de temps. Je sentais déjà les volutes de chaleur qui tranchait avec la tiédeur ambiante du bâtiment. Descendant les dernières marches, la pièce qui nous attendait donnait une impression d'isolement étrange mais en même temps excitant. Une sorte de place forte où les bruits y étaient étouffés, pour le meilleur ou pour le pire. Seul un ouvrant permettait à la vapeur de s'évacuer. Une cheminée ajoutait un peu plus à la chaleur ambiante alors que les bûches y crépitaient à l'intérieur. Je sentais déjà perler quelques gouttes de sueur que je chassais d'un revers du doigt, j'admirai la taille de la cuve boisée et le délice qui m'attendait.

J'opinai de la tête quand Ombeline me confirma que ce bain bien chaud qui m'attendait ne me ferait pas de mal. Il fallait reconnaître que ça n'en était que meilleur quand c'était offert par la maison. Effectivement. Quand elle se proposa d'enlever les quelques étoffes de tissus qui nous restaient sur le corps, je la regardai, amusé par son comportement joueur qui me plaisait. Tapotant mon menton de l'index avant de baisser mon regard pour m'observer, j'en tirai les conclusions qui s'imposaient. Vous avez fait des miracles avec ceux de mon pantalon, aussi serai-je tenté de me laisser faire pour la suite, mais je vous laisse vous charger de votre robe pendant que je me débarrasse de mes vêtements. Vu le peu qu'il me restait sur le dos, il ne me fallut que quelques dizaines de secondes pour enlever bottes, pantalon et chemise. Si j'étais réservé et pudique dans la vie en général, mon cerveau savait désinhiber mon comportement quand je me trouvais à la Balsamine. Après tout .... le but n'était pas de rester habillé. Une longue cicatrice partant de la cuisse jusqu'au genou barrait ma jambe droite mais je n'étais pas certain qu'elle puisse le voir, moins encore une fois dans l'eau vaporeuse.

Tout en regardant la demoiselle se dévêtir, je plongeais mon pied dans la cuve non sans pousser un soupir d'aise alors que la chaleur commençait déjà à remonter le long du corps. Je ne me fis pas prier pour immerger le reste de ma carcasse, posant mes fesses dans le fond et mes bras se lovant sur le contour de la cuve. Mes muscles sentaient déjà les bienfaits de l'eau chaude, mon regard celui de la jolie jeune femme dénudée. Je ne me privais pas du spectacle de la même façon qu'elle avait pris quelques libertés avec ses mains tout à l'heure. Où souhaitez-vous vous mettre dans le bain : face à face, dans mon dos, contre moi ? J'étais persuadé qu'elle allait éluder une fois encore cette question et que je devrais m'adapter en fonction de la façon qu'elle s'introduira dans la cuve. Ça ne coûtait rien d'essayer. Je penchais ma tête en arrière, hors du contenant, fixant le plafond avant de fermer un instant les yeux, profitant simples des Plaisirs simples de la vie ... Remettant ma tête droite, j'interrogeai celle qui partageait le bain avec moi dans un murmure Qui frotte qui maintenant ? ne pouvant réprimer un léger rire à la fin de cette question.
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Ombeline



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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyMar 8 Jan 2019 - 12:17
Elle hocha simplement la tête. Non pas qu’elle n’apprécie pas de dévêtir un homme, mais elle avait depuis longtemps fait le rapprochement entre certaines préférences en matière de pratiques et le caractère de la personne ayant ces préférences. Rien qui ne soit gravé dans le marbre dès la première rencontre, mais ce petit jeu l’amusait et elle s’y livrait régulièrement. Un homme qui préférait se déshabiller seul lors de leur première entrevue pouvait être un homme méfiant envers quiconque lui était inconnu, un timide dans l’âme ou un amoureux du contrôle. Bien sûr, elle se garderait bien d’en faire la moindre réflexion, à plus forte raison envers ses clients eux-même.
Attentive au bruit de l’eau accueillant le corps du comte, elle s’attaqua aux lacets dans le dos de sa robe. L’une des exigences de madame était d’avoir des filles habillées correctement. Se promener avec un corsage à moitié défait, des cheveux en bataille ou la jupe remontée sur toute la jambe, c’était un manque de respect du client. Si personne n’était dupe, il s’agissait surtout d’entretenir l’illusion que chaque homme était le premier de la journée ou de la soirée à pouvoir fourailler sous les jupons des gagneuses. Ça flattait l’ego et ça donnait à la Balsamine un peu plus de cachet que ces bouis-bouis dégoûtants que l’on trouvait dans le Goulot ou le Labourg. Si décolletés généreux et jambes peu farouches étaient évidemment de mise, on veillait quand même à un peu de tenue.

Le nœud se défit rapidement et la jeune femme n’eut qu’à tirer sur quelques croisements du lacet pour faire bâiller la longue ouverture de sa robe carmine, de la nuque jusqu’aux reins. La ligne un peu rigide de son corsage fit place à la courbe douce et discrète de sa taille qui s’évasait au niveau des hanches. Sans s’inquiéter de son vêtement, Ombeline le laissa tomber avant de l’enjambée pour prendre un petit baquet de bois près de la cheminée dans lequel se trouvait savons et huiles pour le bain.

Ne vous dérangez surtout pas, je trouverais bien comment me glisser devant vous, répondit-elle avec un certain amusement en déposant son chargement près de la cuve.

D’un pas léger, elle fit le tour et se hissa à son tour dans l’eau avec aisance, rompue à l’exercice depuis longtemps. Il faisait beaucoup trop sombre et il y avait trop de vapeur pour qu’elle puisse deviner quoi que ce soit avec précision, même le corps de son partenaire n’était qu’un vague flou clair sur une toile à peine plus sombre. Cependant, elle connaissait les dimensions de la cuve du bain depuis qu’elle était haute comme trois pommes.
Agenouillée entre les jambes du comte, la jeune femme se fendit d’un sourire de renarde à sa seconde question. Fallait-il qu’elle réponde immédiatement ? Elle s’appuya d’une main dans le fond de la cuve, ses doigts dangereusement proches de la cuisse de son compagnon de baignade. De l’autre main elle escalada le torse de Flavien, y laissant un sillon humide, jusqu’à son épaule. Il était plaisant de constater qu’il était aussi bien fait de sa personne qu’elle avait pu le deviner à travers sa chemise. Depuis son entrée dans l’eau elle fredonnait un air à peine audible.

Doit-on vraiment le faire tour à tour ?

S’appuyant sur lui pour se redresser et se rassoir sur ses talons, la belle-de-nuit se pencha par-dessus le bord de leur baignoire pour s’emparer d’un morceau de savon. Avec application elle entreprit de se passer de l’eau sur tout ce qui n’était pas encore immergé, du haut de son ventre à sa gorge, sur l’arrondi de ses épaules et le long de ses bras. Elle se sentait et se savait observée, ce qui ne manqua pas de lui causer quelques frissons dans la nuque. Le savon faisait briller sa peau et la décorait parfois de minuscules bulles irisées qui éclataient dès que l’eau repassait dessus.
Le comte se tenait sage comme une image, sans doute dans l’attente de savoir s’il n’était que spectateur ou s’il aurait un rôle à jouer dans ce petit manège. C’était donc le moment de l’inviter. Ombeline lui remit alors le savon, s’approchant assez pour être toute entière à portée de main.

Commençons alors par voir quel votre attrait pour les travaux manuels, murmura-t-elle à son tour.
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Flavien de BrumeboisComte
Flavien de Brumebois



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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptySam 12 Jan 2019 - 23:09
On avait beau dire, barboter dans l'eau bien chaude, de surcroît en charmante compagnie était on ne peut plus agréable. Quand il soufflait dans la pièce un souffle de gratuité, la scène était parfaite. Déjà à moitié dévêtu par mon passage dans la chambre de Manon, je mis moins de temps pour me débarrasser des quelques vêtements me restant sur la peau. Je n'avais pas non plus lacets, corsets, tous ces délicieux instruments de torture si agréables à l’œil mais je le supposais bien moins à porter. Les risques du métier dirons nous. Les tenues d'apparat lors de dîners mondains étaient aussi beaux et élégants qu'ils étaient inconfortables. À trop vouloir magnifier les lignes du corps, on oubliait que ce même corps vivait et respirait.
Toujours est-il que je barbotais en savourant le plaisir visuel que cette Ombeline me procurait. Ses gestes étaient précis, calculés, ses courbes fines et graciles. L'effeuillage était lascif sans être lent, tentateur sans sombrer dans l'impatience. Avant d'entrer dans la cuve avec moi, elle alla chercher un petit panier dont j'ignorais le contenu d'où je me trouvais.

Je lui retournai son sourire alors que d'une voix mutine, elle se glissait dans le bain avec agilité. Le jeu d'ombres que les bougies créaient dans la pièce rajoutait une ambiance feutrée et intimiste loin d'être déplaisante. Une sorte de danger maîtrisé également, tous les endroits de la pièce d'eau n'étant clairement visibles et pouvant cacher bien des mystères.

Je restais immobile alors que la demoiselle naviguait en eaux troubles. Elle savait ce qu'elle faisait et je faisais un parfait cobaye consentant. Dans ce cas, si vous souhaitez mener la danse dans cette piste détrempée, faisons ainsi. Mes bras un peu noueux s'écartèrent de chaque côté pour me lover contre la paroi de la cuve, écartant juste assez les jambes pour que la belle vienne s'y glisser. Sa nudité, ce jeu de faux dupes entre elle et moi, sa proximité avec mon corps commençait déjà à venir titiller ma virilité, fort heureusement cachée par l'eau trouble.

Elle n'aidait guère à ce que je reste calme alors que sa main vient se poser sur mon torse, réitérant son inspection de mon visage au reste du corps. Elle donnait l'impression de le faire nonchalamment, un petit trille s'échappant de ses lippes et qui ne manqua pas de faire sourire de nouveau. Toujours passif, attendant sa réponse, celle-ci finit par venir sur le même ton taquin employé la plupart du temps. Effectivement, partageons cette exquise corvée de nous rendre plus propres encore que nous ne le sommes déjà. J'avais toujours apprécié la Balsamine pour l'excellence de son hygiène, c'était d'ailleurs le seul établissement que je fréquentais. Sentir la transpiration mâle sur la peau de celle qui allait partager ma couche m'aurait répugné au plus haut point. La discrétion de ses résidentes était un autre point positif non négligeable.

Ombeline se leva en prenant appui sur moi, dévoilant d'un peu plus près encore son anatomie, profitant de cette occasion pour ramener mon bras vers moi, et laisser à mon tour le bout de mon index suivre le contour du galbe de son sein. Rien de plus, rien de moins, pour reprendre ensuite sa position initiale. Puis-je vous demander votre âge, ou est-ce un autre mystère dont vous gardez jalousement le secret ?... Petite référence aux désormais innombrables questions qu'elle éludait depuis notre rencontre. Je découvris enfin ce que le petit panier contenait alors qu'elle finissait de se mouiller entièrement et de passer un savon sur ses membres supérieurs. Je la regardais - oserai-je avouer que je la dévorais du regard car elle faisait de ce simple geste quotidien un ravissement - et fit quelques efforts pour me retenir d'entrer dans son jeu aquatique. Le ton détaché de sa phrase me mettant alors au défi de prouver qu'un noble savait aussi utiliser ses mains, c'est armé d'un savon que j'inspectais la surface visible de son corps une fois encore. D'un geste lent, maîtrisé, je lui permettais vu son handicap de voir vers quel endroit j'allais m'appliquer dans un premier temps. Ma main se dirigeait vers sa poitrine, offerte, gourmande, appétissante même. Alors que je parvenais à destination, je fis dévier le poignet pour le poser sur le bas de son cou, remontant vers le haut de celui-ci puis sur les côtés. Mes gestes étaient empreints de calme, ne me détachant de sa peau que pour mouiller le savon et rendre chaque passage que plus mousseux et odorant. Suivant la même ligne qu'elle il y a encore un instant, mon bras se détendit vers ses épaules où j'appuyais un peu plus comme pour lui faire un massage de cette zone souvent éprouvée. Descendant vers son bras et avant bras, je m'avançais légèrement en donnant un léger à coup du dos sur la cuve pour m'en détacher. Saisissant le bas de sa main de la mienne libre, la première détenant le savon lui lava le dessus avant de passer sur chaque doigt.
Je savais pertinemment qu'avec un corps aussi joli que celui qu'elle avait, nul homme sain d'esprit ne se focaliserait sur ces parties-là. Sa poitrine, son entrejambe, sa croupe, autant de parties si connues pour attiser autant le mâle que la femelle. Mais elle était joueuse et je ne voulais pas être en reste. Je trouvais d'ailleurs que cela donnait une quiétude avant la tempête, aussi fis-je de même sur l'autre épaule et le bras opposé.

Comme touche finale, le savon revint à l'endroit initial pour que j'accompagne sa descente entre ses deux seins, sans jamais dévier la course de la gravité. Arrivé au nombril, je le maintins ainsi quelques secondes avant de le faire tomber dans l'eau, dans un plouf vite étouffé. Oh, oups .... je dois manquer de pratique apparemment. Et si vous me montriez comment vous vous y prenez ?...
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptyDim 13 Jan 2019 - 0:50
Le premier contact lui tira un frisson malgré elle.
Elle ignorait à quoi s’attendre vraiment avec ce comte, ils ignoraient tout l’un de l’autre et s’apprivoiser prenait du temps. Il aurait été un client régulier, elle se serait douté de son prochain geste, aurait pu anticiper ses réactions et répondre à ses désirs avant même qu’il ne les formule. Mais ici, tout était à découvrir et à apprendre, ce qui n’était pas moins plaisant. Juste plus surprenant.

Guidée uniquement par quelques mouvements qu’elle distinguait mal et par les clapotis de l’eau, Ombeline attendit un instant qu’il agisse comme tant d’autres et glisse jusqu’à ses hanches ou sur sa poitrine, mais il n’en fit rien. Le savon roula sur ses épaules et sa gorge, glissant sans entraves le long d’un bras, puis de l’autre et laissant agréablement étonnée la belle-de-nuit. Ils n’étaient pas nombreux ceux qui acceptaient de jouer au même jeu qu’elle et bien trop souvent l’impatience gâchait tout le plaisir de ces premiers moments. Lorsqu’il lui prit la main pour pouvoir la laver, elle put éprouver l’usure de sa paume et la chaleur qui s’en dégageait. C’était une main beaucoup moins abimée que celle d’un artisan, cependant elle n’avait pas la fragilité ou la douceur à laquelle s’attendait Ombeline, persuadée qu’elle était que plus on montait les échelons de la noblesse et moins les hommes se les usait sur des travaux pénibles. Et les Trois savaient comme elle pouvait aimer les mains marquées par le travail.
Lorsqu’il sembla finalement céder aux sirènes de la tentation, ce ne fut que pour mieux piéger la donzelle en lâchant le savon. Prise à son propre jeu cette dernière lui adressa un petit sourire en coin. Bien, puisqu’elle avait amorcé cette partie il était hors de question qu’elle se fasse devancer trop facilement.

Je ne doute pas qu’un exemple vous encouragera à me dévoiler un peu plus de votre dextérité, répondit-elle en plongeant une main dans l’eau pour récupérer le savon. Les échanges de bons procédés me semblent toujours les plus équitables. Et à ce titre, je vous en propose un autre : mon âge contre votre prénom.

La jeune femme frotta entre ses mains le palet de savon jusqu’à les avoir recouvertes de mousse et laissa volontairement le savon replonger sous l’eau pour être tout à fait libre de ses gestes. Tout comme l’avait fait le comte un instant plus tôt, elle s’attaqua d’abord aux épaules, les enduisant de mousse tout en éprouvant la fermeté des muscles et tendons. Ses pouces faisaient rouler la peau dans un mouvement circulaire un peu appuyé, tantôt sur les trapèzes, tantôt sur l’arrondis de l’épaule.

J’ai aujourd’hui vingt ans, messire de Brumebois.

Ses mains quittèrent les épaules pour mimer le parcours de celles du noble, passant autour de l’un de ces bras pour y étirer la mousse et trouver là un bon prétexte pour le jauger. Arrivée au poignet, Ombeline glissa ses doigts dans cette paume qu’elle avait sentie plus rude qu’elle n’avait imaginé, les entrecroisa avec les siens un instant avant de repartir à la pêche au savon. Et dès qu’elle en eut terminé avec les bras, elle s’attaqua au reste du torse.
Cette fois, plus de massage, elle fit ses caresses plus légères. Tout d’abord descendre le long des pectoraux, heurter la surface de l’eau et ne pas s’en inquiéter, puis descendre encore pour passer sur le ventre. Avant d’être trop bas, passer une main sur le côté, le long des côtes, tandis que l’autre restait posée contre le cœur. Ombeline pouvait le sentir battre sous sa paume. Il avait le corps ferme et bien dessiné, les lignes aussi sévères que celles de son visage. Était-ce de l’intérêt qu’elle sentait poindre en elle ? Un intérêt presque impatient d’en découvrir plus, de savoir ce que cela pouvait être de le sentir plus proche et plus industrieux. S’il l’avait surprise jusqu’à présent, elle espérait qu’il continuerait de le faire encore un peu.

Sagement, les deux mains de la jeune femme émergèrent pour retourner enlacer le cou de son partenaire, s’approchant un peu plus encore de lui. De quelle couleur pouvait-il avoir les yeux ? Elle les imaginait d’un bleu très pâle ou verts. Peut-être même noirs, assez sombres pour que l’on sente l’orage poindre lorsqu’il fronçait les sourcils avec son air fâché.

Mais j’espère que mon âge ne vous intimidera surtout pas, le taquina-t-elle à mi-voix.

Se redressant à peine, Ombeline déposa un baiser sur le front du comte sans avoir d’autre raison valable que celle d’en avoir eu envie. Explorer cette peau devenue agréablement chaude et souple par l’eau et la vapeur était bien plaisant avec les doigts, mais sans doute cela l’était-il tout autant avec les lèvres.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien]   [Terminé] Tant que l'incompétence est reine, le désordre restera roi [Ombeline & Flavien] EmptySam 19 Jan 2019 - 21:08
Me laissant aller quelques secondes à des rêveries passées, je me rendais compte n'avoir jamais pris de bain avec Mahaut. Je veux dire, avec elle dans le bain. Il m'était arrivé d'être chouchouté, choyé alors qu'elle me passait quelques huiles parfumées sur le corps, alors que nous discutions de choses et d'autres, me laissant porter par un sommeil enivrant.
Ici, point de détours, juste un jeu dont nous savions elle et moi comment il finirait. Par la force des choses, sa patronne avait dû lui enjoindre de faire en sorte que "le bon client" que j'étais devait rester client tout court. Même si ce côté forcé me déplaisait, rien ne m'interdisait de faire en sorte qu'elle puisse elle aussi apprécier notre première rencontre.

Du peu que j'avais pu cerner de ma partenaire, elle aimait la finesse. D'esprit avant tout, adepte du jeu du chat et de la souris, du suggestif plutôt que le frontal. Une simili noble dans un univers tout autre en fin de compte. Aussi voulais-je nager dans cette étrange réalité où je connaissais les codes mais point les règles du jeu. J'étais maître de mes mouvements sans savoir s'ils seraient appréciés à leur juste valeur. D'une certaine façon, j'attisais également mon propre désir, à me refuser le morceau de choix en grignotant d'abord les à côtés. Pire encore, mes doigts ne la touchaient pas, laissant cette délicieuse et délicate attention à ce savon qui laissait une traînée parfumée à même sa peau.
Quand je décidai de lâcher ce veinard au fond de la cuve, si proche d'un objectif bien avoué, le sourire qui se dessina sur les lèvres de ma partenaire m'en arracha un également, tout aussi fin et discret.

Je la laissais prendre la relève en confessant ma fausse maladresse. J'avais presque espéré qu'elle tâtonne quelques secondes pour trouver le savon et tomber plutôt sur mon anatomie, mais elle ne me fit pas ce plaisir fugace. Rageant mais guère étonnant. Au lieu de cela, elle me proposa un échange de bons procédés : son âge en contrepartie de mon prénom. Si en soi mon prénom n'était guère compliqué à trouver, bien moins qu'un âge précis, je comprenais où elle voulait en venir. Si l'information venait de ma bouche, dans de telles circonstances, je l'autorisais implicitement à en user, sauf à le lui interdire ce qui glacerait cette ambiance aussi nettement qu'un bain à l'extérieur.

Je ne répondis pas de suite à ce partage d'informations, signe que je prenais en considération ce qu'elle me proposait sans trahir une impatience telle que je l'acceptais aveuglément. Plutôt que de me nettoyer avec le savon, elle fit montre de bien plus d'astuce en se savonnant les mains avant de les poser sur le haut de mon corps. Je regrettai de ne pas y avoir pensé également, j'aurai pu goûter à la douceur certaine de sa peau.

Elle était douée, assurément. Elle savait où placer ses mains, où laisser glisser ses doigts et mon corps résonnait à l'unisson avec les partitions qu'elle jouait sur mes muscles. Je sentis mes yeux se fermer à moitié, profitant du massage de mes épaules avant que mon torse ne soit l'objet de ses attentions. Je soupirai longuement, un peu plus bruyamment que je ne l'aurai souhaité, témoin de mon contentement devant les attentions qu'elle me prodiguait. Laissant pencher ma tête un peu en arrière, je savourai l'instant présent que bon nombre dans cette ville envierait. Quand l'esprit s'y prêtait, de simples caresses sur une partie somme toute ... banale pouvaient vite devenir un vrai ravissement pour mes sens en éveil.

Étirant mon dos, faisant craquer une vertèbre en passant, je finis par prononcer ces quelques mots, d'une voix somme toute formelle. Flavien. Je me prénomme Flavien. Aussi futile soit-elle, il m'avait fallu du temps pour que j'accepte que Mahaut m'appelle dans l'intimité par mon prénom. Plus encore pour qu'elle même accepte cette familiarité. Il fallait dire que mon titre de Comte lui plaisait assez pendant l'acte. Je ne me plaignais guère de cette forme de domination hiérarchique dès lors qu'elle y trouvait son bon compte également.
Je remis ma tête droite au moment même où ses bras trouvèrent mon cou, ajoutant un peu de proximité à nos corps dénudés. Les yeux désormais entièrement ouvert, je plongeais mon regard dans le sien voilé, sentant les reliquats de son souffle faire frissonner ma peau humide. Quelle étrange personne que voilà ...

Sa remarque me surprit presque autant que le baiser qu'elle posa sur mon front. Sa poitrine s'était approchée dangereusement de mon visage mais la combinaison de ces deux éléments me le fit presque oublier. Intimidé dites-vous ?... Hmmm, à dire vrai, j'aurai cru que de nous deux, vous seriez celle qui nourririez le plus ce sentiment. Ne pas décevoir, le client et la patronne, vous voyez. Loin de moi l'idée de briser cette ambiance légère qui s'instaurait entre nous deux, mais elle aimait jouer et j'aimais avoir le dernier mot. Le ton de ma voix était un tantinet amusé et elle ne manquerait pas de le remarquer sous ces airs de vérité.
Pendant que je prononçais ces quelques mots, ma main venait recouvrir l'un de ses seins, lovant son galbe alors que mon pouce venait par le plus grand des hasards se poser sur ce bouton rosé. Nul autre mouvement, nulle autre caresse que celle soulevant ce doux désir contre la gravité.
D'ailleurs, m'avez-vous demandé mon prénom parce que vous seriez intimidé par mon rang ?... lui murmurais-je avant de rire légèrement. Ne vous inquiétez pas, j'ai à coeur, autant que faire se peut qu'ici il s'agit surtout d'un homme et d'une femme, dans la mesure du possible en tout cas.

Ma main libre vint saisir la sienne avant que je ne l'approche de mon visage pour y faire un baise-main selon les convenances de la Cour. Lui lâchant les doigts et ce sein appétissant, je m'aidais du rebord de la cuve pour me relever, lui demandant de faire de même. Nos corps ruisselants d'eau et de savon désormais à l'extérieur, je lui saisis les épaules pour l'inviter à faire ce que je lui demandais. Retournez vous à présent. lui dis-je, la laissant me tourner le dos et admirant ces nouvelles courbes. La pièce avait beau être tempérée, le changement de température dans et hors de l'eau se fit vite sentir et par envie autant que par nécessité, je vins lover mon corps contre le sien, un bras par dessus ses épaules et l'autre entourant son ventre. Mon corps entier épousa la cambrure de son dos, ma virilité pouvant difficilement cacher son intérêt devant ce corps féminin. Je doutais qu'elle s'en offusque, au contraire elle n'en serait que plus flattée de produire cet effet sur moi. Mes mains se mirent à se mouvoir, ne pouvant désormais plus m'empêcher de m'attarder sur cette poitrine offerte mais jouant une dernière fois avec nos patiences respectives en m'approchant dangereusement de cette intimité pour mieux l'éviter d'un détour.

Je ne lui laissais guère de liberté tant que je lui prodiguais pareilles caresses en l'enserrant contre moi. Si cela rendait la chose plaisante de mon côté, je ne savais pas si de son côté elle était habituée à être passive de la sorte. Je posais mon visage non loin de son épaule, mes lèvres à quelques centimètres de son oreille. Alors Ombeline, vingt ans, en avons-nous fini de nous laver, ou où diantre avez-vous laissé ce savon pour terminer notre tâche ? Quelle que soit sa décision, je frémissais déjà de la suite des événements maintenant que nous pouvions tout voir de l'autre.
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