Jouer double jeu n'est jamais bon [PV Lyanna]

Sujet: Jouer double jeu n'est jamais bon [PV Lyanna] Jeu 17 Jan 2019 - 22:19

Janvier 1166

Le Port

18h30

Théodemar avait était connu pour son ambition et il avait toujours cette dernière, il ne se laissait jamais abattre, en ce moment il se disait que le Labret avait était une épreuve des Dieux pour le rendre encore plus fort et pour le faire renaître dans sa nouvelle vie.
Il n'était plus Théodemar Ecuviel le Seigneur du Commerce de Marbrume ou encore le Maître du Crime, il n'était plus l'Ecu Rouge dirigeant l'organisation du même nom, il n'était tout simplement que Marcus Adamless, un petit nom qu'il s'était trouvé au Labret pour éviter que tous sachent qu'il était condamné aux travaux forcés après avoir dénoncé son réseau pour sauver Gondemar, sa femme et sa propre peau mais seule la crème des miliciens ou encore ceux en charge de le surveiller étaient au courant de son identité ... rare était ceux qui étaient au courant notamment à cause de sa transformation physique : Cheveux longs jusqu'à la nuque, barbe drue et regard perçant voilà ce qu'"il était devenu, un véritable clodo.

Il vagabondait sur le port en compagnie de Gidéon et de Ulric, deux de ses comparses qui savaient qui il était véritablement, il y en avait deux autres qui attendaient à son repaire, il n'aimait pas être seul et il savait que tôt ou tard, ce vagabondage sera rapporté aux miliciens en charge de sa surveillance et à son ancien frère de coeur, Gondemar Rosalis. Bah ! Il avait renié son existence ! Ce faux frère qui avait rejoint les lèches-culs du Duc, ce déserteur qui avait trahi ses frères d'armes face aux fangeux alors il n'était pas nécessaire de se dire que tôt ou tard, il le trahirait aussi ... il avait également un affreux doute ... est-ce qu'il couchait avec Diana ? Non, il n'oserait pas ... du moins, il l'espérait ... bah ! Il s'en fichait bien ! Tôt ou tard, cette catin allait, elle aussi en pâtir, il se vengerait de cette putain, il l'avait vu en compagnie d'un nobliau ... elle devait être retourné à l'état de catin des bas-quartiers ... rah, il enrageait ! Il avait besoin d'une bière.

Il se rendit alors dans la taverne du port et dès qu'il ouvrit la porte, il se sentait presque chez lui. Les effluves emplissaient l'établissement et les bavardages couvraient le bruit de la porte qui grinçait, il y avait foule mais les yeux perçants du Phénix vit au fond une silhouette familière ... héhéhé, ooooh, mais il allait enfin s'amuser dans cette période trouble de sa vie. Il fit un signe à Gidéon et le mercenaire puis ils se rendirent au fond de la taverne sous l'oeil avisé du tavernier.

"Bonsoir, ma jeune amie." Dit-il de sa voix doucereuse mais emplit de fourberie. Il la fixa avec un grand sourire caché par sa barbe drue pleine de noeuds et il prit une chaise tout comme ses compères et s'assied."Me reconnais-tu Rubis ?"

Sujet: Re: Jouer double jeu n'est jamais bon [PV Lyanna] Jeu 17 Jan 2019 - 23:47

On n'a jamais assez d'or...
C'est surprenant l'effet que peuvent produire de si petites choses, si simples, si brillantes. On a du mal, en les regardant, à imaginer toutes l'importance qu'elles peuvent avoir, toutes les portes qu'elles peuvent ouvrir... Tout le désir qu'elles peuvent provoquer, aussi. Tout mal né passe une grande partie de sa vie à regretter l'absence d'or dans ses poches et l'autre moitié à chercher à en acquérir. Les bien nés, eux, les riches, passent la totalité de leur temps à le dépenser... Et à chercher à en gagner d'avantage. Ainsi allait le monde : de l'argent, toujours plus, oui, toujours plus d'argent... Et Lyanna ne faisait pas exception. Non, elle tout particulièrement était atteinte d'une véritable addiction pour l'or.
C'est tout naturellement alors qu'elle se retrouvait postée à sa table habituelle d'une taverne du port. Dans un coin sombre de la pièce, elle avait revêtis son costume de Rubis : capuchon de sa cape relevé sur sa tête, masquant sa longue chevelure rousse et sauvage ; foulard lui masquant la moitié du visage, ne laissant voir que ses deux beaux yeux de biche d'un bleu profond tranchant sur sa peau blême. Elle était méconnaissable. Impossible pour quiconque de deviner le visage la jeune femme. Ici, elle n'était pas Lyanna. Tous la connaissait sous le nom de Rubis.
Ces derniers temps, Rubis avait fait parler d'elle. Sa renommée avait atteint une apogée telle qu'elle même en avait eut des vertiges. Elle s'était fait bien attrapée d'ailleurs, car certaines personnes - haut placées - avaient commencé à s'intéresser à elle. Ce qui signifiait, naturellement, qu'elle n'était qu'au début de grands ennuis.
Forte heureusement ces personnes - dont nous tairons le nom, en bons professionnels - n'avaient pas exigé d'elle l'exclusivité. Ce qui signifiait qu'elle était libre d'accepter à sa guise de nouveaux contrats lui permettant de s'enrichir encore un peu plus. D'où sa présence, ce soir là, dans cette taverne, sous les attraits de Rubis.
La pièce était bien remplie et bruyante. Ca et là on discutait, criait, jouait et chantait dans la plus grande euphorie, tout en vidant, bien entendu, de grandes choppes de bières sans modération. Lyanna, elle, sirotait son breuvage avec plus de retenu. Il n'était pas question d'être ivre face à un potentiel commanditaire. Il fallait se montrer un minimum professionnel.
Or, ce soir-là, personne ne venait quérir les services de Rubis. Néanmoins, un peu plus d'une heure après sa propre arrivée, trois hommes s'avancèrent et s'installèrent face à elle. Elle ne bougea pas d'un cil, passant seulement son regard d'un visage à un autre. Elle n'aimait pas bien se retrouver face à tant de monde à la fois... D'ordinaire, il n'y avait qu'un seul client... De plus, l'homme assit face à elle - qui lui disait curieusement quelque chose d'ailleurs - avait le regard fourbe et un vilain sourire qui ne présageait rien de bon.

"Bonsoir, ma jeune amie. Me reconnais-tu Rubis ?"

Son coeur fit un léger bond, bien qu'il n'en parut rien. Cette voix... Là aussi, elle crut y reconnaître quelqu'un...
Sans bouger, et sans s'en cacher, elle dévisagea de haut en bas l'homme qui lui faisait face. Une longue tignasse, une barbe drue, des vêtements d'une extrême usure... Il avait tout l'air d'un vagabond infortuné, à qui la vie avait joué de bien mauvais tour. Elle aurait été tenté de croire qu'elle n'avait jamais eu à faire à pareil spécimen, pourtant... Ces yeux... Cette lueur... Ce regard...
Elle sourit, bien que cela ne se devinait que très difficilement à cause du foulard qui lui masquait la bouche. Sa voix était suave et lente.

- Tu as bien changé, Théodemar. J'ai failli ne pas te reconnaître.

Ils avaient eu, par le passé, quelques histoires communes. Le jeune homme avait en effet fait appel plusieurs fois à ses services dans des affaires de vols et d'espionnages. C'était du temps où Rubis n'était presque personne. Certains de ces coups lui avaient rapporté un peu de la renommée qui avait lancé sa carrière de l'ombre. Il était un peu comme une vieille connaissance... Enfin, elle aurait pu dire "ami", s'il n'avait pas été d'un naturel aussi agaçant. Tout deux fières et à forts caractères, n'ayant pas leur langue dans leur poche, Lyanna et Théodemar ne s'étaient pas toujours bien entendu par le passé, bien que leurs coups aient toujours été couronnés de lauriers. Ils leur étaient même arrivé une ou deux fois d'agir ensemble lors d'une mission, ce qui faisait de Théodemar l'un des rares hommes sur cette terre à pouvoir mettre un visage sur le nom de Rubis.
Lyanna n'était pas sûr de savoir si elle devait se réjouir ou craindre son retour. Mais son trouble était réellement bien dissimulé, et elle semblait parfaitement impassible.
Reprenant de cette voix moelleuse et caressante qui lui était caractéristique, la jeune femme plongea son regard dans celui de son "vieil ami".

- J'ai entendu bien des choses à ton sujet... Des choses fâcheuses, à propos d'un sergent, d'un éclat de sang et d'un exil au Labret. On aurait démantelé tout ton réseau... Ou presque. J'espérai que ça soit faux, mais de toute évidence...

Elle le dévisagea de manière volontairement exagéré. Elle aimait beaucoup le faire sortir de ses gonds. Elle leva un sourcil amusé, plongeant à nouveau son regard dans le sien.

- Qu'est-ce que tu me veux, cette fois? Allons, dis moi... Que me vaut le plaisir de ta présence?

Il y avait une touche d'ironie dans sa voix. La jeune femme posa les coudes sur la table et se pencha un petit peu vers l'avant, sans ôter son regard de celui de Théodemar.
Si elle snobait les deux autres convives? Oui, volontairement. Elle trouvait très mal venu de la part de son ancien partenaire d'introduire des étrangers à leur table, brisant ainsi leurs touchantes retrouvailles...

Sujet: Re: Jouer double jeu n'est jamais bon [PV Lyanna] Ven 18 Jan 2019 - 17:07

Gidéon, le blond au regard de vicieux regarda Théodemar sans vraiment sourire, il semblait être quelqu'un de froid et la fourberie lui sortait de tout les pores de sa peau ... et on voyait dans ses yeux qu'il avait déjà tué, c'était un ancien guérisseur et un assassin qui était maintenant attitré à Théodemar depuis son exil au Labret il l'avait rejoint pour l'aider dans son entreprise de reconquête. Il prit alors la parole le premier.

"Marrante la petite."

Dit-il en la regardant d'un sourire glacial pendant que le costaud allait vers le fond de la taverne tout en gardant la main sur sa hache à double tranchant. Théodemar se mit à soupirer en entendant les dires de la demoiselle, elle lui redonnait des mauvais souvenirs en tête ... et ce sergent l'avait prit par surprise comme une vulgaire merde. Certes, il avait critique ouvertement le Duc et sa meute de chiens galeux qu'il osait appeler Noblesse et cela avait conduit à l'ouverture d'une enquête déjà bien commencée par ce maudit prévôt de la milice ... il était le premier à tuer mais il ne voulait pas partir à l'aveuglette.

"Juste un regrettable accident de parcours ... mais je suis tel un Phénix, je vais renaître de mes cendres et cette Cité va brûler en contrepartie."

Dit-il en regardant Gidéon d'un air mauvais puis il reprit le cours de la discussion en regardant une fois de plus Lyanna.

"J'ai besoin de tes talents de voleuse et d'espionne, aussi."

Sujet: Re: Jouer double jeu n'est jamais bon [PV Lyanna] Ven 18 Jan 2019 - 19:26

Lyanna lança un regard assassin à l'homme blond qui escortait Théodemar. Fière comme un paon, d'autant plus lorsqu'elle revêtait l'identité de Rubis, la jeune femme n'était pas du genre à se laisser insulter sans répliquer.

- Méfiez vous des petites choses, mon brave... Elle pourrait aisément vous couper la gorge durant votre sommeil.

Son ton était cassant et le sublime bleu de ses yeux semblaient s'être assombri, comme un ciel prévenant une tempête.
Détournant à nouveau les yeux sur le seul qui l'intéressait vraiment à cette table, elle écouta patiemment les intentions et demandes de Théodemar. Puis elle poussa un bref soupire tout en se redressant. Elle ne savait pas bien ce qu'il couvait, mais cela n'augurait rien de bon. Puisque cette canaille avait été envoyé en exil, il ne faisait aucun doute qu'il était connu des autorités. Marcher dans un plan en sa compagnie revenait à prendre des risques, de gros risques... Pourquoi fallait il toujours qu'elle se trouve en pareille position? Ne pouvait elle pas avoir des demandes plus raisonnables, de temps à autre? A croire que la notoriété, dans le milieu, revenait forcément à connaître des aventures de plus en plus abracadabrantesques... Certes de meilleures récompenses à la clef, mais aussi de plus grosses sanctions en cas d'échec...
Enfin, il ne fallait pas trop se leurrer... Les échecs, ce n'était pas tellement son domaine de compétence. On ne devient pas une voleuse telle que Rubis en collectionnant les loupés.
Bref, Lyanna reprit d'une voix lente, suave et qui semblait dépourvu d'émotion quelconque.

- Lorsque que tu es tombé, Théodemar, tu as entraîné beaucoup de monde avec toi dans ta chute. Heureusement que j'avais prit des précautions, sans quoi, je serais derrière les barreaux à l'heure qui est...

La jeune femme, en bonne négociatrice, voulait qu'il se rende bien compte de la fleur qu'elle lui faisait si elle acceptait de pactiser avec lui à nouveau. Et que, bien entendu, les récompenses se feraient en conséquence...

- Tu sais comment je fonctionne. Toute mission doit être payée d'avance. Et tu comprendras, je n'en doute pas, que je gonfle un peu les prix au vu des risques que j'encoure à faire affaire avec toi. Et bien sûr... Total discrétion. Je ne veux pas salir ma réputation, ni encore moins me faire coincée par ta faute... Si tu tombes au fond du gouffre, tu y resteras tout seul.

Malgré ses paroles, son regard se fit plus tendre pour bien signifier que ce n'était pas le scénario qui l'enchanterait le plus. C'était un emmerdeur, mais un de ceux auxquels on s'attache. Tout du moins, dans le milieu dans lequel ils trempaient tout deux...
C'était chacun pour soit. Mais ce n'était pas pour autant qu'on se faisait la guerre. "On est tous dans le même bateau", comme on dit.
La jeune femme fit un petit signe de tête aux deux individus qui l'accompagnaient.

- Rappelle tes chiens. Tu ne risques rien ici. Et fais les garder leur langue dans leur bouche, ou je leur la coupe.

Elle jeta un nouvelle éclair en direction du vicieux personnage qui était resté attablé avec eux.

Sujet: Re: Jouer double jeu n'est jamais bon [PV Lyanna] Dim 20 Jan 2019 - 19:28

"C'était un mal nécessaire, je n'allais pas laisser mes associés prendre ce qui m'appartenait ... j'ai certes tout perdu mais je vais tout retrouver prochainement. "

Dit-il sur un ton qui se voulait confiant pendant que Gidéon semblait sur le point de lui sauter dessus avec une haine qu'on ne connaissait pas l'objet. Théodemar arqua un sourcil et lui fit un geste de la main pour lui dire de se calmer un peu, ils n'étaient pas là pour se la jouer duelliste, Rubis était quelqu'un de professionnel et l'assassin du Duché l'était aussi mais quelque chose n'allait pas on dirait.

Il eut alors un sourire quand il entendit les exigences de la demoiselle ... il prit alors sa dague à sa ceinture et la planta dans la table, il ne voulait pas faire peur à la jeune demoiselle ça n'aurait probablement pas marché mais ça aura le mérite de faire paniquer quelques unes des personnes aux alentours qui se barraient comme si elles présentaient que cela allait dégénérer.

"Nous avons cinq minutes au maximum dix pour finaliser cette négociation, après ce délai, la milice viendra voir ce qui se trame ici ... alertée par ces couards. D'ici là, je serais toujours dans cette taverne à me faire fouiller brutalement par ces ramasses-merdes quant à Gidéon et Ulric, ils te mèneront à ta mission.

Il regarda derrière lui, il avait vu juste, des pleutres allaient avertir la milice qu'il était ici et qu'il avait sortit une dague mais ça il s'en tamponnait bien.

"J'ai besoin de tes talents de voleuse pour récupérer l'épée qui se trouve au dessus de ma cheminée dans ma Résidence ... je ne peux y avoir accès étant surveillé et je ne veux pas revoir Diana, la garde de cette épée est sertie de rubis ... prends en deux, ils valent leur pensant d'or et tu seras dix fois mieux payés qu'un contrat ordinaire. Si, il n'a pas était pris, va donc voir Golaire Vaxen dans le quartier Est de la Hanse, il te les échangera."

Il prit alors la pinte de la jeune demoiselle puis but dedans, ah ! Rafrachissant, fallait le dire ! C'était pas la bière merdique du Labret même si ... elle était pas fameuse.

"J'ai également besoin de toi pour espionner Gondemar, i est dans la milice mais je veux savoir ce qu'il a fait des documents compromettants sur mon compte, tu peux faire ça ?"

Sujet: Re: Jouer double jeu n'est jamais bon [PV Lyanna] Lun 21 Jan 2019 - 14:51

De toute évidence, le chien de Théodemar ne l'appréciait pas du tout. Sentiment partagé, il fallait dire. Une lueur malveillante flambait dans son regard, qui n'augurait rien de bon au sens de Lyanna. Le bonhomme était musclé, bien plus grand qu'elle et semblait d'une férocité sans égale. S'ils en venaient aux mains, elle ne donnait pas cher de sa peau. Heureusement pour elle, elle disposait de plusieurs atouts dont ne jouissait pas l'homme de main de Théodemar, etelle n'aurait aucun scrupule à s'en servir pour venir à bout au haineux personnage, au besoin, bien sûr. Pour l'instant, elle se contentait d'attiser un peu plus la haine de l'homme en lui lança un petit regard méprisant du coin de l'oeil.
Un autre mauvais pré-sentiment tortillait les entrailles de la rousse. C'était quelque chose dans le regard de Théodemar, comme si la situation l'amusait. Le sourire cruel qu'il arborait n'avait rien pour la rassurer.
D'un seul coup, il abattit son poing sur la table, plantant un poignard en son centre dans un grand fracas. La totalité de la taverne sursauta et un terrible silence plana un court instant, où tout les regards s'étaient braqués dans leur direction. Lyanna, elle, eut un tout petit mouvement de recule. Le geste avait bien fait son effet, mais elle se devait de garder sa contenance en toutes situations. Cela avait beau être très théâtrale et provoquer un frisson de peur chez tout le monde, la rousse savait, quelque part au fond d'elle, que Théodemar ne lui ferait aucun mal... Du moins, pas pour cette fois. Au vu de sa position, il avait trop besoin d'elle pour pouvoir s'en priver. Elle n'avait rien à craindre pour le moment. Il n'avait fait cela, de toute évidence, que pour l'impressionner. Ce qu'il pouvait être agaçant, ce bonhomme...
Pourtant, au bout de quelques minutes, un nouveau mouvement gagna la salle. Certains commencèrent à quitter la taverne, non sans un regard haineux en direction de Théodemar... Ils l'avaient sans doute reconnu.
Lyanna assista à la scène, regardant les agitations alentours, avant de reposer son regard sur son compagnon de table. Celui-ci semblait bien satisfait du remue-ménage qu'il avait causé. Sans attendre, il annonça ses propres conditions, changeant la donne à son propre avantage. Vraiment, quel sale type... Mais il fallait lui avoué une qualité hors norme dans l'art du marchandage.
Elle lui lança un regard mi-admiratif, mi-détestable.

- Je ne t'aime pas, Théodemar.

Sa voix était sèche, cassante. Pourtant, on pouvait deviné que ce n'était pas tout à fait vrai. Après ce qu'ils avaient vécu ensemble, il était normal qu'elle continua de l'apprécier quand même un peu, au fond d'elle.

- Bien sûr que je peux le faire, pour qui me prends tu? Je ne suis pas restée bêtement à t'attendre, ces derniers temps. Rubis est devenu quelqu'un, dans Marbrume. Les contrats se bousculent et tout les miliciens de la ville rêvent de faire fleurir leur carrière avec son arrestation. Je n'en suis plus au stade où je risque seulement une main ou quelques années de ma vie à moisir dans un cachot. Si je me fais coincée, c'est la mort qui m'attend.

Elle se garda bien de préciser que son succès était elle qu'elle faisait à présent aussi la convoitise des bourgeois et nobles, tous plus tordus les uns que les autres, et que les dangers ne se présentaient plus pour elle d'une seule et même manière. Cette mission risquait de causer du tord à ses obligations. Allez savoir qui était ce Gondemar, pour le cruel Victor qui le tenait à sa merci?
Elle récupéra la bière que Théodemar lui avait prise un instant plus tôt et la porta elle même à sa bouche, soulevant brièvement son foulard, dévoilant ses lèvres pulpeuses, peintes en rouge. Elle en prit une petite gorgée.

- Tu m'en demandes beaucoup... Mais c'est d'accord. Tu ne me laisses pas vraiment le choix, après tout. Mais je t'assure que tu me le payeras cher un de ces jours.

Elle appuya ses propos d'un regard insistant.

- A quel moment de cette affaire compte tu nous rejoindre, moi et les charmants chiens que tu m'imposes? Où nous retrouverons nous? Certainement pas ici, tu as déjà assez foutu le bazar, tu ne crois pas? C'est ici que je travaille, alors tu me feras le plaisir de ne pas y remettre les pieds.

Sujet: Re: Jouer double jeu n'est jamais bon [PV Lyanna] Sam 26 Jan 2019 - 11:50

"Personne ne m'aime Rubis ... c'est ce qui fait mon charme."

C'est alors que la jeune voleuse se lança des roses, elle semblait avoir mûrit depuis le départ de Théodemar au Labret ... elle dégageait une aura de confiance, peut être qu'elle s'était trouvé une raison de faire tout cela, qu'importe. Le Déchu le sentait, elle n'était plus la même petite chose qui faisait des petits contrats pour des personnes la payant à peine qui n'avait cure de savoir si elle réussirait ou non. Le jeune homme se mit à sourire quand elle se résigna et surtout lorsqu'elle demanda comment allait se passer le reste de la mission ou plutôt à sa fin.

"Comme je l'ai dis ..."

Il regarda Gidéon qui ne souriait toujours pas ... cet homme n'avait pas la confiance de Théodemar loin de là mais il était quelqu'un qui savait faire son boulot et Ulric était un mercenaire qui avait tout perdu pendant la reprise du Labret ... il attendait sa première paye également, Théodemar jouait gros sur ce cas là.

"Je suis surveillé ... si je m'approche trop de ma résidence, c'est triste à dire mais on penserait que je souhaite voler quelques bourgeois ... il y a également le fait que je ne peux voir ma femme pour le moment du moins."

Il entendit alors le brouhaha au dehors de la taverne, on posait des questions, on dégainait des armes ... bien juste à l'heure. Il fit signe à Gideon qui se leva puis escorta avec Ulric, la jeune demoiselle presque au dehors, Théodemar eut juste le temps de dire :

"Nous nous retrouverons dans moins d'une lune ... là où la misère humaine s'entasse depuis deux ans."

Sujet: Re: Jouer double jeu n'est jamais bon [PV Lyanna] Mer 30 Jan 2019 - 22:15

Lyanna soupira. Ah oui... C'était vrai que Théodemar avait une femme. Enfin, à ce qu'on disait, parce qu'en vérité presque personne n'avait déjà vu la donzelle. Il se racontait que son cher mari - son commanditaire forcé, en question - était du genre à enfermer l'élue de son coeur à double tour, et qu'elle vivait cloîtrée à la maison, ne le voyant que de façon occasionnelle, au seul bon plaisir de ce monsieur. Vraiment, drôle de relation. Enfin, vous vous direz, Lyanna n'y connaissait pas grand chose, en l'amour. Elle n'avait jamais connu pareille sensation, n'avait jamais rencontré personne faisant chavirer son coeur, n'avait même jamais - ô Grand Jamais ! - envisager de fonder une famille un jour. Ce n'était pas quelque chose de fait pour elle, elle le sentait au plus profond de son être. Elle vivait seule, pour elle même, libre de toute autorité. Si son passé lui avait inspiré ce mode de vie, le semblant de mendiant qui trônait face à elle était une preuve de plus qu'il fallait fuir le mariage à toutes jambes. Si elle n'en pipait mot - notamment parce que ça ne la regardait pas -, Lyanna n'en méprisait pas moins Théodemar pour son comportement inhumain.
Prenant note des dernières informations qu'il avait à lui fournir, Lyanna constata que l'heure de s'éclipser était venue. Une animation fracassante et anormale sévissait dans la rue depuis quelques minutes déjà, et les auteurs de ce bouquan ne tardèrent pas à passer la porte pour venir régler son compte au petit génie qui s'amusait à planter des dagues dans des tables pour terroriser la population. La jeune femme fit glisser sa choppe encore à quart pleine en direction de son client avant de se lever.

- Cadeau, l'ami.

En passant, elle posa délicatement une main sur son épaule, avant de suivre le grand mercenaire avec qui elle avait dors et déjà eu des mots. Ils traversèrent la taverne sans encombre, les miliciens tout occupés qu'ils étaient à entendre un premier témoignage qui désignait clairement Théodemar, toujours assis à la table du fond qu'ils occupaient tous un instant avant. Elle quitta la taverne avec ses nouveaux compagnons. Compagnons forcés, aurait été plus exact...

~*~

C'est sans un mot qu'ils traversaient le port, puis les bas quartiers, en direction de la demeure des Ecuviel. Lyanna, en bonne espionne - et aussi parce qu'elle n'avait jamais eu plus confiance en Théodemar plutôt qu'en un autre - s'était garder le droit de le pister un jour, il y a bien longtemps. Comme il leur était arrivé d'oeuvrer ensemble et qu'il était l'un des rares hommes de cette terre à connaître le visage de Rubis, elle avait choisit de connaître son lieu de vie, en guise de garantie. Le "Phoenix" n'en avait jamais rien su. Ou du moins, il n'avait jamais rien eu à en redire.
Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'accorderait pas de nouvelles confiances avec les mercenaires qu'on lui avait imposé. Son visage resterait donc à couvert, bien dissimulé sous écharpe et capuchon.
Ils arrivaient presque. Elle se souvenait bien que la maison Ecuviel se trouvait à une petite rue de là. Néanmoins, confiance ou pas, elle devrait bien accommodé des hommes que Théodemar lui avait laissé comme chaperons.
La rousse tourna son regard azuré vers celui des deux qu'elle méprisait le moins - celui qui avait quitté la table pour monter la garde, alors qu'ils étaient encore à la taverne -. Sa voix était professionnelle, lente et douce :

- Bon. Votre patron ne m'a pas donné d'indication quant à la suite des opérations. Vous êtes censé m'accompagner? Parce qu'à vrai dire, je doute que vous me soyez de la quelconque utilité. Au contraire même, je crains que vous ne soyez pour moi un fardeau. Une mission telle que celle-ci demande de l'adresse, de l'habilité et de la discrétion. Et franchement, vous êtes loin de passer inaperçu...

Elle s'était stoppée, les regardant droit dans les yeux. Bien qu'elle fut beaucoup plus petite qu'eux, elle se tenait bien droite, se donnant de l'importance autant que possible. Sa voix, quant à elle, était assurée et autoritaire, prouvant bien qu'elle n'était pas le genre de femme à qui on marche sur les pieds.

- Alors dites moi... Comment voulez vous qu'on procède?

Théodemar prit la chope alors que les trois personnes partirent pour la mission que le Déchu leur avait octroyé, il but une gorgée alors que des miliciens entraient dans la taverne faisaient partir la plupart des badauds qui étaient restés. Le bourgeois déchu se retourna alors quand il sentit la présence des trois miliciens derrière lui, l'arme au poing et eut un grand sourire.

« Salut ... »

Pour toute réponse, une énorme main vint se planter sur l'arrière de son crâne et un craquement sourd s'entendit dans le petit périmètre de la table … le son était son nez qui se cassa sous la force de l'impact de sa trogne sur la table en bois faisant trembler ce qu'il y avait dessus.

***

Gideon suivit de Ulric accompagnaient Lyanna jusqu'à la demeure des Ecuviel, en sortant de la taverne, ils avaient entendu le son de la table qui cognait quelque chose mais ils ne s'étaient pas retournés et arrivés devant la Résidence, l'ancien guérisseur regarda alors Lyanna avec un sourire froid et sortit sa dague de son fourreau à sa ceinture puis la fit passer entre ses doigts.

« On est là pour voir si tu fais bien ton boulot, ma grande … je ne serais pas un fardeau, j'ai était un assassin avant de rencontrer le Déchu … je sais m'introduire n'importe où sans me faire prendre. »

Il regarda Ulric qui allait prendre la parole.

« Elle parlait pour moi, glandu … ch'ui p't'être fort avec c'te hache mais compte pô sur moi pour grimper un mur. »

Gideon le regarda avec une expression de sérieux, on aurait dit qu'il allait lui sauter dessus tel un félin mais il se retint pour une obscure raison puis il se détourna de celui-ci et reporta son attention sur Lyanna.

« Qu'est ce que tu propose, ma jolie ? »

Lyanna regardait d'un air consterné les deux hommes qui lui tenaient compagnie. Même si son foulard camouflait la moitié de son visage, on devait aisément lire à ses yeux tout l'agacement qu'elle pouvait ressentir à cet instant.
"Pour voir si tu fais bien ton boulot"... Non mais, pour qui se prenait cet idiot de Théodemar? Depuis quand elle avait besoin de chaperons dans ses missions? Elle qui avait toujours fait un excellent travail, qui s'était élevée à la force de ses petites mains fines et délicates... Une renommée digne d'un conte de pirate, et voilà qu'on la bafouait sans aucun ménagement ! Il y avait de quoi se vexer... Et fière comme elle l'était, Rubis se sentait plus qu'exaspérée de l'initiative mal venue de la part de son ex-compagnon de crimes. Elle le lui ferait payer, soyez en sûr. Mais avant ça, autant en mettre plein la vue aux idiots qu'il lui avait coltiné, histoire de bien démontrer à quel point elle était une voleuse tout à fait sensationnelle, indétrônable, n'ayant nullement besoin de superviseurs lors de ses missions.
Autre chose embarrassait Lyanna dans ses compères forcés. Si l'homme avec qui elle avait dors et déjà eut des mots semblaient plus ou moins compétant, l'autre paraissait moins... Comment dire... Égale, en terme de conditions physiques. Il semblait avoir de la force dans les bras... Mais pas de réelles aptitudes pour le reste. Il serait un véritable poids mort, pour leur opération. Heureusement, de son propre chef, il assura qu'il n'était pas question pour lui de faire de l'escalade. Autant dire qu'elle s'était débarrassée de lui avant même de commencer.

« Qu'est ce que tu proposes, ma jolie ? »

Il était vraiment agaçant, le blondinet... La jeune femme leva les yeux au ciel en lâchant un soupire d'agacement. Elle réfléchit rapidement à la situation et ce qui serait le plus intelligent de faire...
Sans crier gare, elle se décida. D'un mouvement assuré, la jeune femme rejeta son capuchon en arrière, découvrant sa longue chevelure rousse indisciplinée. Elle ne découvrit pas son visage, gardant le foulard qui la couvrait du menton jusqu'au bas des yeux. Puis elle dégrafa sa cape, dévoilant sa robe noire corsetée qui laissait imaginer, de part son décolté et son cintrement, toute la beauté et les formes qu'elle couvrait. Elle tendit sa cape à l'homme à la hache.
Un jour, il serait sans doute bien qu'elle investisse dans un ensemble avec pantalons... Ca serait sans doute plus confortable et tellement plus pratique pour ses activités nocturnes... Elle pourrait sans doute s'offrir une tenue de la sorte, lorsqu'elle aura récupéré les rubis qui lui revenaient de droit.
Tout en se déshabillant, Lyanna ne perdit pas de temps, et expliqua aux deux mâles qui l'accompagnaient comment allait se dérouler les choses, avec un ton qui laissait bien entendre qu'elle demeurerait chef des opérations.

- Bon, voilà ce qu'on va faire. Déjà, comment vous vous appelez? Oh, et puis, je m'en fiche, ça n'a pas d'importance.
Toi, le type à la hache, tu resteras ici, en bas. Tu feras le guet. Trouve un moyen discret et pas trop stupide de nous prévenir si quelqu'un approche ou suspecte une activité anormale dans la maison. Fais diversion au besoin. En bref : assure nos arrières et fais nous gagner du temps. Tu penses y arriver, ou là encore ça risque d'être tendu?

Elle leva un sourcil tout en le fixant, lui jetant presque sa cape à la figure.
Puis, la rousse retourna son attention sur le blond à la mine cruelle, soit disant assassin. Tout en préparant ses instructions à son égard, elle sortit de son décolté un petit ruban, et d'un geste habitué natta grossièrement ses cheveux de sorte à ce qu'ils ne la gênent pas durant la mission. Son ton envers cet homme là était un peu plus cassant et provocateur. Hey, c'est lui qui avait cherché le premier...

- Quant à toi, l'inspecteur des travaux finis en chef, tu m'accompagneras, vu que tu sembles être sûr que c'est dans tes cordes. Mais je te préviens, je ne te couvre pas et je ne rattraperais pas tes boulettes. Si tu te plantes, je te plante. Compris?
Autre chose. Je me fiche bien que tu ais été soit disant un assassin. Ici, nous sommes des voleurs, il est hors de question de tuer qui que ce soit. Diana est une innocente qui n'a eut pour seule erreur que celle d'épouser un minable tel que Théodemar. Le Déchu, pour reprendre tes mots.
Tu te tiens à carreau et tu obéis à ce que je dis sans discuter, c'est clair?

Lyanna le toisait de toute sa toute petite hauteur, jubilant à l'idée de dominer et commander un homme tel que lui. "La petite", "Ma jolie", il allait voir si elle était une petite chose frêle et fragile qu'on manipulait à sa guise.
La belle rousse procédait de deux manières différentes avec les hommes : la première consistait à user de ses charmes pour les attendrir, les charmer et les manipuler à sa guise. Pas de chance pour ces deux idiots, elle s'en tiendrait à la deuxième solution : le mépris, l'insolence et la rébellion.

Ulric acquiesça quand Rubis lui donna ses instructions, il n'avait pas à discuter … il était là en tant qu'homme de mains et en tant que surveillant de la demoiselle, du coup bah son petit cerveau enregistrait les quelques infos utiles : Discrétion, diversion, guet. C'est tout ce qu'il avait besoin de savoir.

Gideon, lui, se mit à sourire … qu'est ce qu'il en avait à fiche si elle n'était pas la pour le couvrir ou encore pour rattraper ses conneries, c'était un professionnel … du moins il l'avait était dans sa prime jeunesse avant de devenir un guérisseur … oui, sacré reconversion mais qu'importe. Il était là pour accomplir sa mission et il avait eu pour consigne de surveiller Lyanna pas jouer avec, ni la tuer même si il en avait terriblement envie après qu'elle ait osé lui parler ainsi.

Il eut un sourire froid et mit la main sur le fourreau contenant sa dague.

« Je suis là pour te surveiller ma grande et non pour te servir de chien-chien … je ferais ce que je dois faire. »

Dit-il alors avec un ton glaçant.

« Si la moindre personne se pointe, je la bute je cherche pas à comprendre d'accord ? » Il regarda la rousse avec un immense sourire carnassier. « Et sitôt que cette mission se termine on verra qui plantera qui. »

Si Lyanna fut satisfaite de remarquer l'approbation que le dénommé Ulric accordait à son plan, elle n'en fut que d'autant plus agacé au vu des ondes négatives qui émanaient de son compère. Néanmoins, la jeune femme n'en était pas surprise. Il ne s'était de toute façon pas montré très coopératif depuis le début et une certaine hostilité demeurait entre eux-deux, laissant planer une ambiance menaçante et électrique plus que palpable. La rousse n'aimait pas ce gaillard, et c'était de toute évidence réciproque. Elle craignait qu'il ne fut un frein à sa mission, ou pire encore, une menace pour sa personne. Si la jeune femme excellait dans les maniments de l'ombre, elle n'était que novice en ce qui concernait les bagarres. Elle se débrouillait d'ordinaire par d'autre procédé : la fuite, son agilité, sa rapidité... Son charme, évidemment. Mais elle doutait qu'aucun de ces moyens ne soient réellement utiles en cas de réel conflit avec le dénommé Gideon, qui ne semblait quant à lui novice sur aucun des terrains. Elle s'en méfiait comme de la peste, c'était le genre d'homme imprévisible et prêt à tout, qui avait pour addiction majeure le goût du sang et des représailles. Elle le garderait à l'oeil : il n'était en rien son allié, mais un geôlier de plus prêt à la trahir et lui trancher la gorge, à la première occasion.
Après avoir lever les yeux au ciel et dardé sur lui un regard plein de mépris, la voleuse se tourna dans une tempête de cheveux roux. D'un pas sûr et félin, elle gagna le bas du mur de la maisonnée. Sans attendre ni jeter un regard en arrière, elle s’agrippa aux prises naturelles que lui offrait le mur et débuta son ascension. Bien que le mur fut raide et les prises glissantes, c'est sans grand mal que Lyanna atteignit le rebord de la fenêtre à l'étage. La jeune femme jeta un coup d'oeil à travers la vitre pour s'assurer que la voie était libre et qu'elle avait bien choisit le bonne itinéraire pour son coup. La pièce était sombre, sans aucune lumière. Du peu qu'elle voyait, cette partie de la maison ne devait servir que très peu souvent, voir jamais.
Se tenant du mieux qu'elle pouvait, la rousse fit une petite torsion sur elle même pour attraper la dague qu'elle gardait soigneusement dissimulé dans sa botte et l'en tira. D'un geste habitué, elle entreprit de faire sauté la serrure qui gardait la fenêtre close. Ceci lui prit plusieurs secondes. Espérons que ce cher Gideon ait prit le partie de patienter en bas du mur, sans quoi il se retrouvait sans doute bloqué dans une position bien inconfortable, suspendu à plusieurs mètres du sol. Finalement, un petit bruit métallique se fit entendre et la fenêtre pivota sur ses gonds dans un grincement. Avec l'habilité d'un chat, Lyanna se hissa à l'intérieur, retombant sur ses pieds dans la plus grande des discrétions.
Sa vision mit un peu de temps à s'adapter à la pénombre environnante. On eut dit un petit salon... Ou peut être une chambre inutilisée. Le sol était couvert d'une mince couche de poussière, prouvant la théorie de Lyanna selon laquelle cette pièce n'était que très peu souvent visitée. Tapis dans l'ombre, recrovillée sur elle même à l'affu, elle tendit l'oreille aux bruits de la maison, cherchant dans un premier temps à savoir si elle était occupée en l'instant, si la menace était proche... Et si cette pauvre Diana courrait un réel risque dans le fâcheux cambriolage que son mari lui avait orchestré.
Se tournant vers la fenêtre sans si pencher pour autant, elle déclara à voix basse.

- Qu'est-ce que vous foutez, enfin? On n'a pas toute la nuit... La voix semble libre, pressez vous un peu.

Bien qu'elle se retenait pour le bien de la mission, il était plus qu'évident que la jeune fille n'éprouvait pas une once de sympathie à l'égard de son collègue de travail.

Tuer cette catin aux cheveux roux, voilà ce que voulait Gideon … il ne l'aimait pas … mais tellement pas ! Et le fait que Théodemar ait décidé de vouloir utiliser cette harpie pour cette mission, le hérissait mais il ne le montrait guère ! Il verrait bien ce pseudo Phénix qu'il était indispensable ! Il serait l'ombre et lui la lumière mais pas trop non plus, il verrait bien qu'il savait utiliser ses dagues quand le moment le voulait et qu'il n'avait pas besoin de payer une voleuse de bas étage et en plus rubis sur ongle !

Il attendit alors que la jeune femme fasse son office en ouvrant la fenêtre, il n'allait pas faire le sale boulot non plus et il restait là avec le gros mercenaire … lui aussi le tuerais un jour … quand il s'en attendra le moins … et le dos face au poignard si possible, il n'était pas cinglé, il ne va pas s'amuser à prendre de front cent kilos de muscle plus la hache du grand dadais.

Il attendit une minute ou deux puis lorsque la donzelle l'avertit que la fenêtre avait était forcée, il entreprit d'escalader le mur avec une agilité déconcertante … même si pour lui, il se sentait rouillé de l'extérieur, on pouvait voir qu'il maîtrisait parfaitement son sujet … on aurait dit une véritable petite araignée qui montait ce mur. Il arriva alors au bout et entreprit de s'introduire dans la pièce qui sentait le renfermée tel un chat qui s'étirait posant en premier sur le sol, ses mains puis se mit en position debout dans un geste digne d'un gymnaste ! Il se mit à sourire à la demoiselle sans vraiment voir où il était et il s'en fichait, il aimait frimer. Il se mit à inspirer puis amorça.

« Hmpf. Partis quelques mois et voilà que la fameuse demeure Ecuviel est crade comme un bordel … m'est avis qu'il faudrait rendre visite à la maîtresse de ces lieux... »

Il avait dit cela sans vraiment plaisanter, il voulait aussi montrer au Déchu qu'il était capable de régler des soucis de ce genre ! Il serait toujours faible si il continuait de penser à cette catin sortie de la rue mais cela pourrait lui causer des ennuis aussi … Théodemar n'était pas un homme à pardonner le moindre écart … sauf que bon, il était faible d'esprit et l'avait ailleurs !

Gideon se rendit à la fenêtre pour faire un signe à Ulric qui se positionna face à la ruelle prêt à avertir le duo du moindre danger.

« L'épée doit se trouver dans le petit salon à l'étage en dessous … si la catin ne l'a pas décrochée pour la ranger dans un autre coin aussi pourrie qu'c'lui là. C'est ta mission et même si ç'me fout en l'air de le dire, c'est toi la chef, où on va ? »

Vive la chance...:

Lyanna regarda l'idiot de mercenaire se décider enfin à s'avancer vers le mur. Penchée à la fenêtre, elle l'observait, allant de surprise en surprise en le voyant grimper avec autant d'aisance qu'elle en avait elle même dans cette discipline. Progressant rapidement, sans aucun faux pas, il atteignit le rebord de leur entrée forcée avec une facilité à couper le souffle. A ce propos, c'est sans essoufflement aucun, sans signe de fatigue ou d'effort qu'il se glissa dans la pièce tel un chat s'étirant après une longue sieste. Il se releva de la même manière acrobatique. La rousse, qui était restée accroupie à côté de la fenêtre, le regarda faire sans réussir à dissimuler sa surprise et son étonnement. Plus encore, c'est une sorte d'intérêt soudain pour son partenaire forcé qu'elle éprouvait alors, une admiration bien contenue, mais qui malgré tout transparaissait sur ses traits à qui s'y intéressait un tant soit peu. Lyanna était impressionnée. Et il lui en fallait, pour l'impressionnée, surtout dans ses domaines de prédilections. Comme quoi, il n'était peut être pas totalement fou, notre cher Phéonix... Il était peut être encore capable de choisir convenablement ses alliés !
Mais si tôt eut il réouvert la bouche que déjà, le naturel revenait au galop. Insupportable comme à la première seconde où ils s'étaient rencontré, hautain et dèsagréable, il irrita à nouveau la jeune femme qui lui adressa de nouveau un regard sombre empreint de mépris. Toujours baissée, elle siffla doucement entre les dents avant de mettre un doigts devant ses lèvres. Parlant à voix basse, elle usa d'un ton réprobateur :

- Baisse d'un ton, tu veux? Tu vas nous faire repérer...

Alors que Gideon allait prévenir Ulric d'un signe par la fenêtre qu'il était temps pour lui qu'il gagne son poste et qu'il ouvre l'oeil sur la situation là en bas, la jeune femme se redressa doucement et gracieusement, lisant les pans de sa robe de sorte à ne pas se retrouver dans une tenue indécente suite à leur escalade... Elle n'aurait offert ce plaisir au mercenaire pour rien au monde !
Suite à cela, Gideon lui transmit quelques informations quant à la localisation de l'épée. Rien de certain, seulement des théories. Ca ne semblait pas trop compliqué, puisque l'heure avancée et l'absence de bruits laissaient supposer que la maison était déserte, ou que la maîtresse des lieux avaient succomber à la fatigue. Mais il était vrai que beaucoup des paramètres n'étaient pas encore prit en compte dans tout cela. Ce fut un nouvel étonnement qui passa par le visage de la voleuse lorsque le mercenaire lui céda les reines de la mission, bien que ce ne fut pas s'en rechigner. Elle s'attendait à davantage de résistance et de machisme. Mais elle ne se laissait pas endormir par son acceptation : elle pouvait tout aussi bien dissimuler un vilain plan pour se débarrasser d'elle dès qu'elle aurait le dos tourné, tout occupée à ses affaires. Le regard suspicieux, Lyanna opta pourtant pour une approche plus diplomate qu'accusatrice.

- Merci... Allons voir si cette épée se trouve toujours à sa place, avant toute chose. Nous aviserons ensuite, le cas échéant...

Lyanna, jeta un dernier regard à son compère, passa devant non sans rester sur ses gardes concernant son acolyte. A pas de chat, discrets et furtifs, elle abaissa la poignée de la porte qui pivota dans un léger grincement.
Celle-ci donnait sur un couloir au bout du quel se trouvait un escalier. Le long de l'étroite allée se trouvait des portes menant à d'autres pièces. On y trouvait également deux petites consoles sur lesquelles trônaient de petits vases remplis de pétales de fleurs séchées. Le couloir était très sombre et la voleuse dû cligner plusieurs fois des yeux avant qu'ils ne s'habituent à l'obscurité. Finalement, elle s'engagea, marchant lentement en assurant chacun de ses pas. Gideon était sur ses talons, ce qui ne faisait qu'accentuer l'angoisse que Lyanna éprouvait.
Un petit craquement se fit entendre, provenant des murs. Lyanna ralentit un peu l'allure, tâchant d'en analyser la provenance. Elle en serait vite venu à la conclusion qu'il s'agissait de la maison qui travaillait simplement sous l'effet de l'humidité, quand tout d'un coup...
Le ralentissement que la jeune femme n'avait pas prit la peine de signaler à son acolyte, car bien trop habituée à oeuvrer en solitaire, créa une première catastrophe qui ne manquerait pas de rendre leur mission plus compliquée que prévue. En effet, l'homme qui la suivait jusque là la heurta, sans violence il est vrai, mais cela suffit à fait sursauter la voleuse, qui se méfiait d'une attaque traître de son partenaire. Dans son mouvement défensif, elle percuta l'une des consoles. Impuissante, elle regarda le vase vacillé avant de venir s'éclater sur le sol dans un fracas inouïe. Lyanna lança un regard de reproche à son compagnon, bien qu'elle sut pertinemment que la faute était à moitié sienne.
Ils n'eurent pas beaucoup à attendre pour avoir les premières réponses à leurs questions... Derrière l'une des portes, non loin de leur position, on entendit de l'agitation et une voix entre la panique et la frayeur se fit entendre :

- Qui est là? Il a quelqu'un?

Lyanna devint livide. Après avoir fixée la porte, elle interrogea du regard Gideon, ne sachant pas bien s'il fallait détaler ou camper sur ses positions...

Gideon s'en doutait, cette mission n'allait pas être une partie de plaisir malgré la facilité jusqu'à là … cette donzelle était pire qu'une chorale … en allant à l'endroit où pouvait possiblement se trouver la fameuse épée voilà que la voleuse s'amusait à faire tomber un vase après s'être arrêté brusquement et bien évidemment après que votre serviteur l'ait bousculé … bon sang, cette mission allait se solder par du sang, il le sentait mais n'est-ce pas qu'il voulait ? Après … il n'était pas sûr que Théodemar accepterait. Il tenta alors quelque chose en fixant Lyanna, ce dernier n'avait tellement pas envie de se faire chopper par la milice plutôt mourir ! Il avait cette lueur dans ses yeux qui le reflétait.

« C'est Anatole … je voulais vous faire une surprise ... » dit-il sur un ton qui se voulait enfantin … oui, le Déchu lui avait parlé de ce gamin, ce sodomite. Il avait était le domestique des Ecuviel avant que ce dernier n'aille dans les maisons nobles pour se trouver un vrai travail de domestique et il rendait quelque fois visite à la demoiselle.

« Anatole ? Je … croyais que tu ne pouvais pas venir ce soir ? » Diana semblait paniquer à cette idée qu'un homme était entrain de la baratiner … bon, tant pis ! Il poussa alors Lyanna mais ne dégaina pas sa dague pour autant, il envoya un coup de poing à la face de Diana mais on sentait bien que sa force n'avait pas était contrôlé et un craquement sonore se fit entendre… une giclée de sang perla le vêtement de l'assassin et se mit à grogner.

« Putain. » Il s'agenouilla alors au dessus du corps flasque de celle qui était autrefois le Trésor de Théodemar et il se mit à sourire … bon … elle n'était pas morte, c'était déjà ça. Il se releva alors tout en dégainant sa dague voyant que la voleuse n'apprécierait pas tellement.

« Elle a juste le tarin de péter, elle se réveillera avec un mal de tête mais c'est tout, t'as une mission à accomplir, je te rappelle. »