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 D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]

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MessageSujet: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyLun 18 Fév 2019 - 22:14
Merrick Lorren se dirigeait vers le lieu de sa concupiscence, vers l'endroit où l'ivresse pouvait enfin prendre la pas sur la tristesse de la morne et fade réalité. Or, quelque chose clochait... Alors que généralement la joie était de mise, le sérieux et le relent de peur qui l'habitait étaient bien étranges. L'heure beaucoup trop avancée de cette expédition était aussi un détail peu commun, tandis que l'ivrogne partait généralement s'assommer le plus rapidement possible. Et puis, l'épée qui battait à son flanc et la présence de trois de ses compatriotes miliciens étaient aussi un fait incongru. Mais surtout, le détail notoire était que Lorren ne se dirigeait en aucun cas vers l'établissement qu'il occupait habituellement, là où le service était aussi -sinon plus- intéressant et aguichant que les breuvages qui s'écoulaient dans sa chope. Non, Merrick était en route vers une taverne de mauvaise réputation, vers une auberge se situant au plus profond de l'infâme goulot. Un quartier qu'il évitait généralement comme la peste... Car oui, bien que le jeune homme soit en direction d'un lieu de beuverie et de réjouissance, Merrick savait qu'il se dirigeait plutôt au plus profond de l'enfer et de l'affliction.

Car, par des erreurs qu'il avait commises, à cause du risque qu'il avait pris pour profiter des réjouissances d'une soirée au lieu de respecter les règles de la milice, l'ivrogne avait été forcé à faire des heures supplémentaires. Rien de bien dramatique ou de faramineux. Or, disposé en renfort d'une autre coutelerie, il se voyait astreindre au double du travail. Là où il aurait pu accepter de ne devoir qu'augmenter son nombre de rondes sur les murs de la cité, il déchanta très vite en apprenant que sa coutelerie d'adoption, celle qu'il aidait en cette nuit, était sur un gros coup, en quête d'accomplir une mission d'envergure et dangereuse... Et ce soir, c'était enfin l'heure de vérité, vers laquelle ils se dirigeaient tous et chacun.

Ainsi donc, c'est au plein milieu de la nuit, alors que l'astre lunaire et les étoiles se trouvaient cachés derrière d'épais rideaux de nuage, et tandis qu'une pluie tambourinait sur eux, que le groupe avançait. La lueur de leur torche se réverbérait sur les façades noircies des demeures et dans les flaques d'eau formées par l'averse et le sol inégal des lieux. Silencieux, morne, maussade et blême, le quatuor avançait vaille que vaille, sachant qu'ils n'avaient pas le choix. Car en cette nuit, Ils se dirigeaient ensemble pour capturer le chef d'une bande de mutin, de forban et de brigand. Allez savoir ce que ce lascar avait commis. Toujours est-il que la corde l'attendait, et que Lorren avait été désigné pour le capturer, pour l'amener devant la justice de la milice et devant le jugement de la Trinité.

Cette descente était une opération à moyenne échelle. Le coup de filet fomenté par la milice se déclinait en plusieurs lieux du goulot, histoire de certes mettre la main sur le chef de la petite bande, mais aussi sur un nombre de malfrats conséquent. Un indicateur avait révélé que le groupe serait séparé en cette nuit, que la sécurité serait excessivement minime autour du chef de la meute. On avait décrit l'expédition comme une mission excessivement simple et les honneurs en découlant comme infiniment nombreux .

-''On...on est ar...arrivé, les gars.''

Les mains moites, la sueur froide dans le dos, le regard agrandi par la frayeur d'une potentielle rixe, d'une possible mort. Le couard en lui appelait et quémandait la fuite. Pour autant, l'acteur, le fieffé salopard qu'il était se forçait à dresser un masque de calme, un sourire moqueur en coin. Or, l'apparence n'était qu'une simple tromperie, qu'une simple façade pour cacher ses émotions. Mais le masque de complaisance se fendillait devant cette terreur qui l'étreignait. Le lieu de la mission, l'auberge aux six roses, se trouvait juste devant eux. Véritable phare de lumière dans la nuit, cet éclat des flammes derrière les vitres crasseuses n'était pour autant en aucun cas une vision chaleureuse. Aux yeux de Merrick, ces lumières représentaient plutôt les flammes de l'enfer.

-''On... reste ens...ensemble. On récupère la cible et on s'éclipse !''

Le plus vieux de la bande, aux alentours des trente printemps, n'avait déjà plus aucun cheveu sur le crâne. C'était lui qui avait été nommé le chef de la petite escouade. C'était ce quidam, Claude, qui venait de parler. Par chance, celui-ci avait l'air de connaître son métier. Pour autant, la nervosité l'étreignait, c'était une évidence. Les deux autres frères d'armes de Merrick étaient plus jeunes que lui, et leur enrôlement semblait tout récent. L'un semblait être un idiot fini et l'autre semblait encore un enfant...

-''Merrick, tu défonces la porte et tu nous annonces ! Jacob et moi o... on rentre et Fred t...tu surveilles nos arrières à l'extérieur. Des questions les gars ?''

Le silence lui offrit la réponse qu'il attendait. Offrant un hochement de tête à ses trois ''soldats'', il coula un regard à Merrick, le sommant sans un mot de mettre en branle l'opération. Soupirant, mais traversant tout de même la rue, le jeune homme se plaça devant la porte décrépite et pourrîtes de l'endroit, prêt à agir selon les responsabilités du rôle qui lui était dévolu. De l'autre côté du battant, il entendait la fête qui battait son plein, les insultes et les rires gras. Le nombre de convives semblait très important. Mais tous ne devaient pas être affiliés à la bande, non ? Après tout, leur taupe avait mentionné que leur cible ne serait quasiment pas accompagnée... Lorren eut un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment.

-''Allez, garçon !'' Figé devant la porte, il hésitait. Et si... et si l'indicateur jouait double jeu ? Et si, ils étaient attendus ? Non, il devait fuir. Oui, il devait s'esquiver ! ''ALLEZ !''


Le cri du plus âgé de la troupe le sortit de sa torpeur. Il n'avait plus le choix. Le cri c'était forcément fait entendre. Dégainant sa lame il ouvrit la porte d'un coup de pied. ''Milice de l'intérieur, plus un geste !'' Éructa-t-il d'une voie forte qui se voulait confiante. Laissant passer Claude et Jacob à l'intérieur, il coula un regard par-dessus leur épaule pour voir l'intérieur de l'établissement. Ce qui vit ne le rassura pas le moins du monde. La salle principale de l'auberge aux six roses était pleine. Pleine de gens qui semblait prêts à en découdre, prêt à agir et réagir malhonnêtement à l'arrivée de ceux symbolisant la loi et la justice. D'ailleurs, il ne fut pas le seul à le remarquer, alors que Claude posait un pied à l'intérieur.

-'' Nous...nous sommes ici po...pour... Elric !''

Par la Trinité... Il était évident désormais que c'était un guet-apens, ou du moins que les informations qu'ils avaient reçues étaient fausses. Un groupe conséquent les regardait méchamment. Bien qu'ils n'aient encore rien proféré ni esquissé le moindre geste, les truands semblaient prêts à en découdre. Au milieu de cette masse, le regard de Merrick Lorren fut attiré par une chevelure rousse, quasiment rouge. Son regard croisa celui de la criminelle. Car c'est ce qu'elle devait être après tout, si elle se trouvait là...

-''On est dans la merde.'' Lorren n'avait pu s'empêcher de proférer une évidence.

Devant ces mots, entendant ces paroles, le jeune Fred prit peur et abandonna le reste de la troupe. Partant ventre à terre en direction de la caserne et de la sécurité toute relative dudit endroit. Dès lors, il n'était plus que trois pour faire face à la masse. Et Merrick Lorren était en proie à la plus grande des paniques. En un sens, il aurait voulu faire comme Fred, mais il n'eut guère le temps d'agir ou de réagir...
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Lisbeth AifreadMercenaire
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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyLun 18 Fév 2019 - 23:57
Des courbes, des courbes, et encore des courbes. Son regard ne pouvait s’en décrocher, suivant encore les entrelacements de sillons parcourant le bois en tous sens sans aucune logique définie, pourtant son esprit embrumé ne pouvait s’empêcher de tenter d’y trouver des schémas, des récurrences. Une pensée saugrenue lui vint. Elle aurait bien aimé apprendre à lire.
Elle pouffa de cette bêtise soudaine et son voisin de table lui jeta un coup d’œil interrogatif. Mais elle agita mollement la main pour lui dire de l’oublier, ce qu’il fit, non sans avoir glisser son regard vers son décolleté. Elle ne s’en offusquait pas, parfois même elle en jouait.
Et depuis qu’elle avait mis les choses au point face à la première main trop envahissante il y quelques semaines de ça, on la laissait relativement tranquille, sauf quand bien entendu elle laissait entendre qu’elle cherchait un partenaire.
Sa paix n’avait coutée que deux doigts au malheureux. C’était une bande d’égorgeurs sans âme, mais plutôt respectueux, du moins sur l’échelle du respect de la hanse.

Elle avait rempli quelques contrats pour le chef de ce petit groupe de joyeux lurons. Presque pas de morts, ce qui l’avait surprise. Des chantages, des saccages, des diversions, rien de bien méchant. Mais ils s’étaient fait remarquer par la milice à force d’étendre leur emprise. Quand elle avait fait cette remarque quelques jours plutôt à Elric, il lui avait fait un grand sourire, ses dents impeccablement blanche tranchant avec la fourrure sale et hirsute qui lui servait de barbe. On s’en occupe aussi lui avait-il répondu.
Elle n’avait pas trop aimé cette idée. Pas qu’elle est vraiment l’âme d’une patriote, mais emmerder la milice finissait toujours par attiré des plus gros poissons. Et elle ne tenait pas non plus à se faire remarquer.

Un épais nuage de fumée s’éleva devant ses yeux, lui obstruant complétement la vue, alors elle se rendit compte qu’elle fumait encore cette maudite pipe.
C’est un des fournisseurs du groupe qui lui avait fait découvrir. Depuis que le mets rare tel que le tabac importé et l’alcool avait arrêté d’affluer, il avait fallu trouver des alternatives.
Un concoction personnelle avait-il dit. Ecorce râpée, orties, et purin de cheval séché. Le pire, c’est que ce n’était pas désagréable si on en oubliait la composition.
Elle tira une longue bouffée de plus qu’elle expira par le nez en portant sa chope à ses lèvres. La tiédeur de son breuvage la fit grimacer. Depuis combien de temps observait-elle le bois de la table sans rien faire d’autre ?
A l’engourdissement qu’elle ressentait dans l’extrémité de ses doigts, elle était sans doute quelque peu avinée. Il serait bien temps de laisser la petite troupe pour aller dormir un peu.
Le vacarme avait quelque chose d’hypnotisant à ses oreilles, sa tête dodelinant au bruit des conversations et des rires.

Bizarrement, malgré l’amusement général, elle percevait une tension qui n’était pas là avant dans les muscles et les regards. Les mains caressaient régulièrement les manches des couteaux. Une attente grandissait.
Elle n’avait pas du tout envie de savoir comment elle serait satisfaite.

-Bon, moi je me t… fut-elle interrompu alors que la porte de la taverne pivotait avec violence sur ses gonds.

Et Merde.
Alors que le milicien clamait bien haut son ordre aussi futile qu’incongru, elle se maudit de ne pas s’être décidée cinq minutes plus tôt. Elle leva carrément les yeux au ciel en soupirant d’agacement devant le ton balbutiant d’un autre milicien, plus âgé et pourtant moins rassuré encore. Au moins le premier avait eu l’assurance de son poste dans la voix.
Elle regarda alors qu’il lançait sa deuxième tirade. Bon ce n’était pas un génie non plus.
Le plus malin d’entre eux avait déjà remonté la moitié de la rue à toutes jambes.
Ça allait péter d’une seconde à l’autre, et les deux gaillards ne feraient pas beaucoup de choses face aux dix brutes qui leur faisaient face. Le plus triste, c’est qu’Elric n’avait même pas pris la peine d’être là pour voir son piège se refermer.
Même si par miracle ils s’en sortaient en terrassant tout le bar, leur mission serait quand même un échec cuisant.
« Tirez-vous bon sang » hurlait son esprit. Mais c’était trop tard, le premier couteau fut sorti, et comme un signal de départ, la masse se rua en avant.

Elle maudit son geste avant même d’avoir fini de le faire. Elle donna un coup de botte dans un tabouret qui glissa dans les pieds de la tête de file ce qui fit s’écrouler tout ce beau monde et brisa l’élan.
Ça aurait sans doute put passer pour un accident, mais ça devenait moins crédible en la voyant courir sur le dos des gens en hurlant.

-Courrez !

Elle percuta presque le premier à être entré, le tirant par le bras vers la porte. Mais le plus vieux eu le réflexe le plus stupide qu’elle n’eut jamais vu, il décida bien de l’écouter et de s’enfuir, mais referma la porte derrière lui. Les obligeant, elle et son compagnon d’infortune.

-Bordel de…

Un couteau qui s’enfonça dans le bois entre deux, lui entamant légèrement le bras à travers le cuir la fit s’interrompre en grognant. Pas le temps de rouvrir la porte sans qu’il soit tous le deux punaisés sur celle-ci. Heureusement elle connaissait bien l’endroit et poussa l’inconnu en arrière le long de la paroi.

-L’escalier ! Vite, bouge !

En effet il se trouvait miraculeusement derrière eux, et ils grimpèrent quatre à quatre les marches, la tête baissée, alors que des chopes et autres projectiles s’écrasaient près d’eux accompagnés des hurlements avides de sang de la bande.
Elric ne lui pardonnerait pas ça. Enfin si, peut-être dans quelques semaines quand il aurait trop besoin de main d’œuvre pour être rancunier. Ils débarquèrent dans un petit bureau qui servait autant de remise que de salle de compte au tenancier. Mais elle ne permit pas à son nouveau meilleur ami de reprendre son souffle.
Au contraire elle le poussa à accélérer en l’agrippant d’une main et sans même prendre la peine de regarder ce qui les attendait, elle se jeta avec lui à travers la fenêtre ouverte en priant.

Et elle fut exaucée, une série de caisses et de tissus empilés les attendait. Le choc fut douloureusement rude, expulsant l’air de ses poumons. Honnêtement, elle aurait bien décidée de passer la nuit dans ces débris, elle était fatiguée. Mais des cris dans l’avenue près deux la firent se relever en pestant contre la milice, la fumée, l’alcool, les chevaux, le duc et toutes ses putains.
Elle tira autant qu’elle traina l’homme avec elle, partant au travers des ruelles en espérant voir le jour se lever.
Sa main libre dégaina machinalement son épée.


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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyMer 20 Fév 2019 - 0:07
Onze. C'était le nombre d'individus qui voulait très probablement en découdre avec les miliciens qui étaient venus cogner à leur porte. Trois. C'était le nombre d'hommes d'armes qui pensaient avoir l'affaire bien en main, qui pensait réussir à pincer le prénommé Elric. Et chez ces trois malchanceux, il y avait votre serviteur; Merrick Lorren. Muet et interdit devant le retournement de situation, Merrick n'eut en aucun cas le temps de réagir. Voyant le plus jeune de la compagnie prendre la tentante, il avait été tenté de faire de même. Or, la porte était obstruée par la présence de Claude, le chef de mission. Dès lors, il n'était plus que deux. Et guère pour bien longtemps...

Toujours est-il que lorsqu'il vit l'éclat d'une lame en acier apparaître, le jeune homme fut sur le point de pousser son frère d'armes de son chemin pour s'enfuir. Mais, l'indécision l'étreignit, tandis qu'il se demanda s'il n'allait pas commettre la même erreur, celle qui l'avait vu perdre sa famille en l'abandonnant. Non, Lorren n'était pas courageux. Non, il n'escomptait pas affronter l'ensemble de ces fieffés malandrins. Mais, ils pouvaient toujours fuir à deux, courir pour leur vie et se supporter mutuellement !

Et puis, le calme vola en éclat, alors que la tempête se déchaîna. Les premiers truands se jetèrent sur le duo de milicien. Le jeune homme n'aurait pu s'en sortir sans une aide extérieure. En effet, ne sachant pas d'où cela venait, un tabouret voltigea dans les jambes des assaillants, les faisant tomber dans leur course. Puis, comprenant l'ordre qui avait été crié, sans chercher à en savoir plus ni de qui cela venait, Lorren commença à se mouvoir, puis avec un peu plus de vitesse lorsqu'il se fit tirer par le bras. C'est là qu'il la reconnut, l'unique femme des lieux, celle à la chevelure de feu, celle dont il avait croisé le regard, alors qu'il se demandait ce qu'elle faisait là.

L’entraînant à sa suite, se laissant guider et tenant toujours sa lame dans l'autre main, le nouveau duo se dirigea directement vers la porte et Claude, avant de voir cette dernière se refermer sur eux. ''Quel foutu connard !''. Ne put s'empêcher de proférer le milicien, complètement abasourdi par ce geste, par cette façon de se sauver et d'abandonner derrière lui un collègue et une âme dévouée qui tentait de les aider. Un de leur assaillant avait réussi à se relever plus rapidement de la masse de bras et de jambe qui formait la pléthore de quidam effondré sur le sol. Munie d'un couteau aussi rouillé qu’usé, la brute se fendit d'une attaque en direction de la femme. Probablement pour venger sa traitrise et peut-être aussi pour régler ses comptes.

Manque de précision ou esquive de son opposante ? Toujours est-il que la lame mordit profondément le bois de la porte, s'enfonçant entre lui et sa sauveuse. Mû par un réflexe dû aux entraînements de la milice, Merrick Lorren contre-attaqua, passant à l'offensive mécaniquement. L'épée courte qu'il tenait dans sa main alla perforer le ventre de leur opposant, libérant un flot de sang qui vint se rependre sur la main d'arme et sur le sol. Cette action remplit d'effroi et de consternation Merrick. Lâchant son arme, regardant sa main tachée du sang de sa victime, il ne bougea plus. C'était la première fois qu'il tuait.

Bien que l'instant sembla durer des heures, ce n'avait été qu'un très mince interlude. Déjà, d'autres bandits se préparaient à passer à l'offensive. À nouveau sorti de sa torpeur par la rouquine qui lui ordonna de se ruer vers les escaliers, il suivit le mouvement en se secouant enfin. Montant quatre à quatre, courant ventre à terre jusqu'à en perdre haleine, Merrick ne s'arrêta pas le moins du monde une fois sur le palier. Recevant une chope et son contenu sur le coin du crâne, il sentit une entaille se former, mais surtout le sang venir voiler son œil droit. Chancelant pendant une fraction de seconde, il réussit à se stabiliser et continuer à suivre son étrange sauveuse.

Passant derrière une porte, que le milicien referma à la volé, il n'eut le temps de la barricader, alors que son accompagnatrice lui agrippait la main, le forçant à la suivre, à se ruer vers... la fenêtre. ''Non, non, non !'' Ne put-il que répéter de plus en plus rapidement, comprenant ce qu'elle voulait faire, traîné contre son gré vers la chute qui s'annonçait être un suicide. Le saut avait eu le mérite d'être très court. Le sol eut le défaut d'arriver beaucoup trop rapidement, et bien que la chute fut amortie par des débris, il ne s'en sortit aucunement indemne. Sonné, les yeux perdus vers le ciel d'un noir d'encre, c'est encore une fois la jeune femme qui prit l'initiative, alors que les bruits des poursuivants se rapprochaient peu à peu de leur ruelle.

-''Ils sont là !''

En infériorité numérique, le duo s'éclipsa dans une venelle pour tenter de semer les poursuivants. Se guidant au son de la course de leurs poursuivants, ils se dirigèrent sans trop savoir où aller, évitant les principales artères surement surveillées et favorisant les petits passages obscurs qui semblaient calme et vide. La problématique qui découla de cette cavalcade fut que Merrick finit par complètement se perdre. Suivant sa sauveuse, alors qu'elle le tenait toujours par la main et qu'il se faisait tirer derrière, le jeune homme la retint toutefois au croisement d'un chemin. La tirant vers lui, mettant un terme à cette fuite où il n'était qu'un fardeau et un accompagnateur, il l'appuya au mur de son bras, se coulant à sa droite, tandis que trois malfrats passaient en courant, s'arrêtant proche de leur cachette.

-'' R'gardez les ruelles aux alentours. Toi, va voir là !''
Dis l'une des brutes, pointant le passage où se cachait encore le duo.

Réagissant à cela, Merrick recula, ne lâchant pas la main de celle qu'il ne connaissait pas encore le nom. Il fallait remonter le chemin, s'éloigner du bandit et de sa torche qui les révéleraient. C'est en pensant cela qu'il entendit du mouvement devant lui. Les chasseurs étaient sur le point de refermer le piège sur les chassés ! Les deux sorties de la ruelle étaient obstruées par une bande de malandrins qui les cherchaient. Pour le moment, ils ne les avaient pas encore vus. ''Bordel...'' murmura-t-il pour lui-même.

N'aillant plus l'opportunité d'avancer ou de reculer, ils ne leur restaient qu'un choix. Forçant une porte d'une vieille demeure abandonnée à s'ouvrir, il se rua à l'intérieur, lâchant la main de sa partenaire et refermant le plus lentement du monde l'ouverture. Dehors, ils entendirent les mouvements et les recherches, puis celle-ci se terminèrent, alors que les chasseurs repartaient bredouilles, allant investiguer plus loin. Soupirant, déposant sa tête contre le chambranle, Merrick Lorren se retourna enfin.

-''Merci...'' Déposant deux doigts sur son arcade sourcilière il remarqua que celle-ci saignait encore. Déchirant deux morceaux de tissu de sa manche, il tamponna sa blessure avec l'un et leva le second en direction de la jeune femme. ''Vous permettez ?'' Dit-il en montrant l'entaille qu'elle avait au bras, lui proposant son aide pour l'attacher. Si jamais elle refusait, elle pourrait toujours lui prendre le pansement de fortune des mains.

Alors qu'il la regardait, ses yeux rencontraient le regard noisette de sa partenaire. '' En cette heure, ils font probablement surveiller toutes les sorties du Goulot. Aussi, ce ne sera qu'une question de temps qu'ils ne trouvent cet endroit. Avez-vous une idée qui nous permettrait de survivre jusqu'au lever du jour ?'' poursuivit-il.

Se passant une main dans les cheveux avec nervosité, il enchaîna. '' Je me nomme Merrick Lorren. Puis-je savoir le nom et la raison pour laquelle vous avez risqué votre vie pour moi ?'' Puis avec un sourire quelque peu faiblard. ''J'imagine que ce n'est pas seulement pour mes beaux yeux ?''

Pour le moment, le duo avait quelques instants de calme. Or, l'action risquait de reprendre assez rapidement, alors que la traque continuait encore. Frappé par la nervosité et par la peur, Lorren était aussi frappé par son premier meurtre. C'était la première fois qu'il tuait quelqu'un. Et ça, il n'arrivait pas à l'oublier. Cette pensée l'obsédait et c'est engoncé dans cet état d'esprit qu'il frottait avec vigueur sa main tachée de sang sur sa tunique, espérant estomper les traces de son crime.

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Lisbeth AifreadMercenaire
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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyMer 20 Fév 2019 - 12:15
Elle respirait en haletant, les mains sur les genoux. Elle n’avait encore rien dit, pas même pour répondre à ses questions, pas même pour saisir le garrot potentiel qu’il lui tendait alors qu’elle sentait le sang chaud ruisseler le long de son bras. Premièrement, elle avait surtout besoin d’air, deuxièmement, le milicien n’aurait sans doute pas du tout aimé les réponses qu’elle avait à lui fournir pour l’instant.
Car pour le moment le seul plan qui lui venait en boucle à l’esprit, c’était de pousser son cul de crétin dehors et d’espérer qu’il suffise pour étancher la soif de sang des hommes qui les cherchaient à quelques mètres de là, elle n’aurait resté sagement cacher jusqu’à l’aube.
Merrick, pas le nom qu’elle aurait préféré pour celui qui allait sans doute l’accompagner dans la mort, mais elle devrait faire avec. Parce qu’elle savait très bien que son orgueil l’empêcherait de mettre son plan à exécution. Elle lui avait sauvé la vie et la sacrifier maintenant aurait rendu ce geste encore plus stupide.
De plus même si elle ne le reconnaitrait sans doute jamais, il lui avait rendu la pareil quelques instants plutôt, même si de façon moins rocambolesque. Son regard fut attiré par les frottements nerveux de sa main sur sa tunique et elle se rendit compte qu’elle était couverte de sang séché. Pas le sien visiblement. Elle se remémora la taverne et revit la mort de celui qui s’était approché. Elle avait à peine traité l’information. Mais à présent dans ce relatif calme temporaire, elle revoyait son expression d’incrédulité et comment l’épée était tombée de ses doigts gourds.

Elle pesta et se redressa enfin pour s’emparer du bout de tissu offert avant de faire le tour de la pièce en soulevant les draps et ouvrant les meubles. Elle finit par trouver ce qu’elle cherchait sous une table de cuisine et fit doucement glisser le tonneau. De l’eau, hum, croupie sans doute, mieux valait éviter dans boire. Dommage, sa gorge lui semblait sèche comme du papier. Elle imbiba le tissu et revint vers Merrick.

-Fait voir.

Elle lui saisit la main et l’essuya vigoureusement, effaçant au mieux chaque trace. Elle se souvenait de sa réaction à la première mort qu’elle avait causée, et ne jugea pas Merrick, même si elle aurait eu bien à redire sur cette foutue idée de lâcher son épée. Elle était surtout surprise qu’un milicien, surement presque aussi âgé qu’elle, n’ait encore jamais eu de sang sur les mains.
Elle finit d’ailleurs par la lui montrer, après s’être assurée d’avoir enlevé la moindre trace.

-Tu vois, plus rien. Il le méritait crois-moi, et mieux vaut lui que nous.

Elle la laissa retomber et recula pour dégager avec délicatesse son bras de sa veste. Une grimace se glissa sur ses traits. La blessure se situer un peu en dessous de son épaule. Elle était profonde, mais propre au moins, Elle s’en tirerait avec une cicatrice de plus, elle l’épongea. Puis après une hésitation, lança le tissu à Merrick avant de lui tendre son bras. C’était stupide d’essayer de nouer un garrot seul juste parce qu’elle était énervée.
Il s’approcha et serra généreusement le nœud sur sa plaie, ce qui ne l’empêcha pas de vérifier en tirant dessus, la force de l’habitude.

-Lisbeth, je m’appelle Lisbeth. Et si je dois être honnête, malgré tes beaux yeux, c’est surtout que c’est difficile de travailler en ville si on nous colle la mort d’un milicien sur le dos. Même si le milicien en question c’est pointé avec un vieillard et un enfant pour affronter une dizaine de tueur. Pas de circonstance atténuante.

Elle avait définitivement optée pour le tutoiement Si elle devait vivre ses dernières minutes ou heures, elle n’avait strictement aucune intention de s’encombrer d’un monsieur ou d’un messire avec un parfait inconnu, serait-ce le duc en personne.

-Pour ce qui est de notre survie, j’admets que je ne sais pas vraiment ce qui pourrait nous sortir assurément du guet pied dans lequel on est fourré, dit-elle sans cesser de réfléchir. On pourrait passer par les toits, à condition de ne pas se briser le cou à chaque saut, je doute que notre bonne étoile nous accorde un autre saut de l’ange sans dégâts. Ou on sort et on lutte vaillamment pour chaque mètre parcouru.
L’essentiel, c’est d’arriver à la caserne, ou à la herse, bref, là où tes petits copains nous éviteront de nous faire égorger. Une chance que les deux crétins qui t’accompagnaient reviennent avec du renfort ? Tiens aide-moi.


Pendant qu’il lui répondait, ils retournèrent une table, et avec son aide, Lisbeth en cassa deux pieds de la longueur d’un bras. Elle les soupesa, battant l’air avec d’un mouvement léger. Son bras gauche était intact, et bien que moins habitué, il lui fournirait plus de force que celui blessé. Elle en tendit un à Merrick. Sans lui signaler comment il avait perdu son épée.

-Un bon coup sur le crâne ou les jambes, moins on en tuera, moins ils seront enragés et déterminés à nous trouver pour se venger.

Elle ne mentionna pas qu’Elric lui pardonnerait plus facilement si elle n’avait pas tuer ses hommes quand elle tenterait une approche dans quelques semaines, s’ils en sortaient vivant. Ni qu'elle n'était pas certaine de pouvoir compter sur Merrick si il devait tuer encore, mais une bagarre, elle espérait qu'il puisse gérer.

-Une idée ? Sinon j’opte pour les toits.

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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyVen 22 Fév 2019 - 0:02
Merrick Lorren l'avait tout d'abord perçu comme une adversaire, membre de la bande de brutes qui les attendaient de l'autre côté de la porte du débit de boisson. Il avait fait une erreur, c'était évident, sachant que celle-ci l'avait sauvé d'une situation plus que compliquée, d'une mort qui s'annonçait imminente. Toutefois, le milicien n'avait pas encore eu le temps de statuer sur ce qu'elle représentait, alors qu'aucune accalmie ne pointait à l'horizon, tandis que la fuite et sa survie prenaient le pas sur la réflexion. Or, avec la quiétude retrouvée suite à leur entrée dans la demeure en ruine, le jeune homme pouvait se laisser aller quelque peu aux interrogations. Dès lors, la jeune femme qui l'avait sauvé n'était pas une ennemie. Or, était-il suffisant de savoir cela pour la présenter comme une partenaire ? Qu'en était-il réellement ?

C'est ainsi, qu'intrigué par ce questionnement qui l'assaillait, que le milicien partit à la recherche d'informations et de réponses lui permettant de découvrir les tenants et aboutissant de toute l'histoire. Car il fallait l'avouer, Merrick se questionnait sur la présence de celle à la chevelure de feu dans cette auberge. N'était-ce pas un repère d'êtres infâmes et de la pire espèce ? Quand bien même qu'il tenta de la sonder, il ne reçut -au commencement- aucune réponse. Le silence s'allongea et s'éternisa entre les deux.

Ainsi, son esprit qui ne fut contenté d'aucune répartie de la part de celle qui l'interrogeait s'enferma autour d'une autre pensée, d'une réflexion beaucoup plus difficile et souffrante pour lui. La mort qu'il avait commise, le meurtre qu'il avait perpétré. Le sang encore présent sur la main du crime, tentant tant bien que mal d'effacer les traces de cela et n'arrivant pas à ne pas s'en vouloir, Lorren fit les plus grands efforts pour ne pas s'épancher dans la panique, pour ne pas sombrer dans l'effroi. Il n'était pas courageux. Maintenant il devrait aussi vivre en se sachant tueur.

Enfin, le silence se brisa. Récupérant le tissu qu'il tendait toujours, l'inconnue alla le tremper dans une eau croupie, lui demandant de lui montrer sa main pour l'essuyer avec vigueur. La laissant faire, la regardant s'activer en se demander ce que cela signifiait, le milicien resta muet pour un temps. Ce geste démontrait une certaine gentillesse, mais Lorren considérait plus que cette aide qu'elle lui offrait -encore- s'articulait autour du fait qu'elle devait comprendre un peu ce qu'il vivait. Possiblement qu'elle était déjà passée par là un jour.

-''Merci.'' Qu'aurait-il pu dire de plus, alors que sa main n'avait plus aucune trace de sang. Le ton était empli de gratitude. ''Je vais survivre à l'idée...'' Mais il fallait un peu de temps. Chose d'ailleurs qu'ils n'avaient pas, alors que les amis de celui qui était mort les recherchaient probablement partout.

Alors que Merrick la regarda enlever sa veste, puis l'inviter à venir faire un pansement, Lisbeth se présenta enfin, mettant fin au mutisme précédent. S'activant rapidement, avec l'habitude des petites blessures reçues aux entraînements, l'ivrogne termina d'attacher le tissu en l'écoutant. Enfin il comprit les tenants et aboutissants de son sauvetage. Loin de s'en offusquer, de crier à la monstruosité de l'acte intéressé, il haussa les épaules, lui offrit son traditionnel sourire en coin et lui envoya un clin d'œil amusé. ''Difficile de passer inaperçue avec une chevelure aussi...flamboyante, j'imagine ?'' Puis au bout de quelques secondes : ''Sinon, je suis aussi heureux de n'être pas le seul ici à considérer que j'ai des beaux yeux. Tu sembles une personne hautement avisée, Lisbeth.''

Logiquement, il lui avait emboîté le pas sur le tutoiement, sans la moindre gêne. Se reculant lorsqu'il termina son bandage, Lorren regarda Lisbeth tester le garrot qu'il venait de faire. Décidément, la jeune femme semblait avoir l'habitude de ne se reposer sur personne... L'écoutant enchaîner, le jeune homme hocha la tête lorsqu'elle lui demanda son aide, retournant la table silencieusement avec elle, bien qu'il ne sache ou elle voulait en venir avec cette manœuvre. Soupesant la nouvelle arme, il l'accepta sans rechigner. De toute façon, mieux valait avoir une ''arme'' que les mains vides.

-'' Oublie tout de suite l'idée de lutter vaillamment pour regagner notre liberté.'' Mit-il tout de suite au clair. '' Tu n'es pas en présence d'une fine lame, malheureusement...'' Ne disait-il pas non plus qu'il était un fieffé couard. S'il pouvait éviter la rixe et le danger, il le ferait. ''Les renforts risques d'arriver, mais plutôt lentement. Si nous les attendons, nous risquons d'être découverts avant qu'ils ne soient là.'' Soupirant, car cette réalité ne lui plaisait guère, sachant qu'il aurait préféré rester ici bien sagement, Lorren continua : '' Nous n'avons pas le choix d'avancer par nous même donc...essayons les toits. Prête ? ''

Lui laissant le temps d'ajouter quelque chose, de faire une énième action ou tout ce qui lui passait par la tête, Merrick attendit l'accord de sa partenaire pour se diriger vers un escalier en très mauvais état. Avec précaution, il ouvrit la marche, évitant le bois pourri ou en mauvais état. Arrivé au deuxième niveau de la petite demeure en un seul morceau, l'ivrogne se dirigea vers une fenêtre qui n'avait plus de vitre, brisée depuis longtemps. Passant la tête au-dehors, il regarda vers le sol, puis vers le ciel. Il n'y avait aucune trace de poursuivant et la toiture n'était pas très lointaine.

Levant le pouce en l'air pour démontrer à Lisbeth que l'ouverture était praticable pour se hisser vers les sommets du goulot, Merrick prit son ''gourdin'' entre les dents, et s'installa à califourchon sur le rebord de l'ouverture, avant de tendre les deux bras vers le rebord du toit pour se hisser. Usant de la force des bras pour atteindre le sommet, Lorren tendit sa main pour aider la rouquine. Non pas qu'il doutait un instant de sa capacité à arriver là seule, mais n'était elle pas blessé ? Qu'importe qu'elle daigne accepter son aide ou non. Le choix lui revenait, après tout.

La pluie n'avait pas cessé de s'abattre sur Marbrume. Ayant côtoyé durant quelques instants la protection toute relative de la maison, le retour sous l'averse arracha un frison au milicien. C'était un temps à ne pas mettre un chien dehors... C'était un temps à ne pas courir sur les toits ! ''Je n'aurais pas pu rêver d'une meilleure escapade nocturne ! Être dans une auberge avec une bonne bière, proche d'une bonne flambée ? Jamais ! Se promener sur les toits du Goulot avec une meute de tueurs sur les traces ? Bien mieux !'' Murmura-t-il entre amusement et déception. Puis avec un sourire en coin : ''Au moins je suis bien accompagné !''.

C'est sur ces... ''savantes'' paroles qu'ils se mirent en route. Faisant attention à ne pas glisser, à ne pas tomber, la progression était lente, mais avait-elle le mérite de leur permettre d'éviter les brigands qui s'activaient dans les rues. Pour le moment, ils en avaient croisé quelques-uns, sans qu'un seul ne pense à lever le regard vers les toitures. Tout semblait bien aller... Du moins, en ce moment, alors que le duo n'avait pas eu à effectuer un saut pour traverser une rue.

-''L'idée me semble excellente. À ce rythme, nous allons pouvoir nous éclipser sans être découvert !''

Il n'aurait pas dû ouvrir la bouche. Car c'est sur ces paroles que le milicien glissa sur une tuile qui ne tenait plus que de peine et misère avec ses congénères. Tombant sur le dos, Merrick Lorren réussit à se retenir de justesse, alors que la tuile allait se fracasser dans la ruelle en contrebas, brisant le silence des lieux. Sur le dos, le milicien lança un regard interdit à la mercenaire. Qu'est-ce qui allait arriver ? Est-ce que les malfrats et truands qui leur courraient après avaient entendu ce bruit ? Possiblement... Le duo devrait-il accélérer leur course sur les toits, au risque de tomber ? L'ivrogne espérait que les brutes n'avaient pas d'arc...
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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyVen 22 Fév 2019 - 13:54
Elle saisit la main tendue, soulagent son bras meurtri d’un effort inutile et se retrouva bien vite sur le toit près de Lorren. Il avait le mérite d’être amusant, en plus d’avoir su se décider rapidement sur une option d’évasion. Même si une partie instinctive d’elle lui crié qu’il n’était pas motivé par sa seule intelligence.
Elle revoyait le jeune milicien prendre ses jambes à son cou et ne pouvait s’empêcher de se demander si elle verrait le dos de Merrick s’éloigner de la même façon à la première rencontre avec leurs ennemis. Elle préféra enfoncer cette pensée dans un recoin de son esprit. La Fange avait révélée beaucoup de lâcheté chez des hommes que tous pensaient honorable ou courageux, et plus encore chez ceux qui n’avaient jamais fait montre du moindre esprit combatif. Si le jeune Merrick Lorren cachait sous un masque d’assurance, une peur insondable, elle ne pouvait ni ne voulait le savoir, car cela n’aurait fait qu’augmenter ses chances de mourir, alors autant se contenter de croiser les doigts.

-Oh ! Rien de plus romantique qu’une petite balade digestive entre amoureux à la nuit tombée sous une belle pluie d’hiver, ironisa-t-elle en rabattant complètement sa capuche sur son crâne afin d’éviter que sa crinière ne les trahisse sur le ciel nocturne.

La pluie avait l’avantage de masquer leur déplacement que ce soit à l’œil ou à l’ouïe. Elle étouffait tout, embué les visions. Mais rendait aussi un déplacement déjà risqué bien plus dangereux. Ils n’avaient pas le choix, mais elle hésita entre pester et remercier les dieux. Sans un mot de plus ils remontèrent la rue en silence, posant prudemment leur pieds sur les tuiles, pas après pas.
Merrick ne pût se privé d’une certaine forfanterie. Elle n’eut pas le temps de lui dire de se taire qu’il glissa pour démentir leur réussite. Elle tenta de le soutenir, mais sa main ne trouva que l’air là où se tenait le milicien un instant plus tôt. Il s’écrasa lourdement et Lisbeth se décida finalement à pester contre le choix des dieux. En silence bien entendu, le vacarme qu’avait fait son comparse suffisait amplement.
Elle s’accroupit, l’oreille tendue. Pendant une seconde elle put espérer que personne n’avait perçu le fracas. Mais un cri lointain mit fin à son doux rêve, puis des courses de bottes se rapprochant doucement.

-On change de côté ! Gronda-t-elle doucement à l’oreille de Merrick son visage collé au sien tout en l’aidant à se remettre sur pieds. Elle observa les toitures autour d’elle et opta finalement pour la pointe en diagonale d’une bâtisse qui s’approchait de leur position. Ce ne serait pas simple, mais c’était réalisable. Attend une seconde et tu me suis !

Elle se redressa complètement pour prendre son élan et couru sur le toit, elle suivit son instinct et bondit. Une peur subite d’avoir sous-estimé la distance grandi en elle, et son corps lui hurla de battre en tous sens pour trouver une prise mais elle le bâillonna mentalement et replia ses jambes sous elle pour préparer son arrivée. Et c’est avec soulagement qu’elle sentit les tuiles la réceptionnait sans douceur. Elle ne prit pas le temps de souffler. Elle fit deux pas en avant pour s’agripper du bout des doigts à l’arrête du toit, coinçant son arme improvisée entre la paume de sa main et la toiture. Le reste de son corps se retourna pour voir venir Merrick.

Il arriva, quelques instants après elle, ce qui lui parut bien long. Il atterrit lourdement, de par sa carrure. Et elle lui agrippa le bras pour s’assurer qu’il ne retombe pas en arrière. Grosse erreur de sa part car elle sentit une vague de douleur dans son bras en tirant sur son muscle blessé. Une plainte finit étouffée entre ses dents. Ils passèrent tous deux de l’autre côté du toit et si étendirent de tout leur long. En silence ils patientèrent pour s’assurer que leurs saut n’avaient pas été repéré et que l’attention était toujours portée à l’endroit d’où la tuile était tombée. En passant doucement le regard par-dessus le rebord, elle pouvait voir des halo de lumière, probablement des torches, éclairer la rue de l’accident.
Ils encadraient la maison où eux même s’étaient tenu un instant plutôt. Elle allait l’encourager à reprendre leur route quand une trappe s’ouvrit derrière eux. Un homme avec un couteau de cuisine et une chandelle à la main en émergea.

-Qu’est-ce qu... fut tout ce qu’il eut le temps de dire. Ces leurs réflexes qui agirent en leurs noms. Merrick écrasa le poignet tenant l’arme, celui-ci émit d’ailleurs un craquement sinistre. Mais le cri de douleur fut précéder par le choc sourd de l’arme de Lisbeth sur la tempe de l’homme. Il s’effondra à moitié sur le toit.
Elle se pencha et pris son pou.

-Il vivra, annonça-t-elle.

Ils n’avaient aucun moyen de savoir s’ils venaient de mettre à terre un de leurs assaillants, ou si un pauvre homme défendant sa maison en pleine nuit venait de subir leur courroux. A vrai dire elle s’en fichait comme d’un fangeux à cet instant. Elle poussa le corps à l’intérieur et referma la trappe sans plus s’en soucier. Elle espérait seulement qu’il était seul dans cette maison. Au loin, à travers la bruine il lui semblait percevoir les contours de la première tour du corps de garde. Le sang battait dans ses tempes.

-On continue, fut tout ce qu’elle trouva à dire.

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Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptySam 23 Fév 2019 - 1:05
-''Entre amoureux ? Nous en sommes déjà rendus là ?'' Répondit rapidement Merrick Lorren, s'amusant autant de sa répartie que du ton abrasif de Lisbeth. '' Et puis, moi je n'ai pas la chance de digérer ou cuver une quelconque goûte d'alcool...'' Cette tirade était plus honnête, alors qu'il aurait donné cher pour pouvoir s'épancher dans un puissant spiritueux en cette heure.

Était-ce le climat à risque et dangereux du goulot qui rendait la scène particulièrement amusante aux yeux de l'ivrogne ? Il ne le savait pas, mais pour un temps, tout sembla moins critique, moins mal parti pour le duo. Mais, cette pointe d'humour qui s'était glissée entre les deux s'envola aussi vite qu'elle était apparue, alors que la réalité revenait enfler dans l'esprit du jeune homme. Il n'était pas ici pour profiter d'une belle nuit étoilée. D'ailleurs, la nuit n'avait rien de très belle, ni d'étoilée. La mercenaire et le milicien n'étaient installés sur les toits que pour tenter de survivre et de s'enfuir. Car, pour le moment, le plus proche n'était pas une idylle entre eux, mais plutôt un coup de couteau porté par les brigands du Goulot.

C'est sur ces paroles qu'ils avaient commencé à se mouvoir en silence. Ils n'avançaient pas rapidement, mais au moins la route était plus sécuritaire que les ruelles et venelles qui représentaient un véritable labyrinthe aux yeux du milicien qui n'était aucunement un habitué du quartier. Enfermé dans un mutisme, concentré sur ses déplacements, Merrick rompit le silence pour se féliciter de l'idée qui semblait, au final, bien bonne. Peut-être avait-il fâché l'une des trois grandes divinités, car au moment où il prit la parole pour sous-entendre la réussite de ce plan, il glissa, faisant chuter une tuile au sol dans un fracas à réveiller un mort. ''Et, merde...''.

Il fallait l'avouer; ce n'était aucunement sa meilleure répartie. Mais pourtant, les mots étaient tous trouvés pour définir l'action qui venait d'arriver. Relevant les yeux, croisant le regard noisette de sa partenaire, Merrick lui renvoya un regard interdit, coupable. Lisbeth avait tenté de le retenir, mais une seconde trop tard. ''...Désolé ?'' murmura-t-il, priant la Trinité que personne n'entende le vacarme qu'il venait de faire. Lorren devait avoir prié avec un réel manque de ferveur, alors qu'en réponse un cri et des bruits de course se firent entendre. ''Et, merde !''.

Lisbeth se pencha vers lui, lui murmurant à l'oreille qu'ils allaient devoir changer de côté. La regardant, alors qu'elle était au plus prêt de lui et de son visage, puis le vide il entrouvrit la bouche, interdit. Sauter ''ça'' ? Pour autant, ayant un certain amour propre, et sachant que c'était un peu de sa faute, le milicien hochant lentement la tête, bien que l'indécision devait se refléter sur ses traits. La regardant y aller la première, Merrick ne perdit pas une miette de la vision de la silhouette gracile qui se jetait dans le vide pour atterrir de l'autre côté du précipice. Histoire d'essayer de reproduire la même action directement après.

Seul de son côté, Merrick Lorren n'avait plus le choix. ''Par la Trinité, soyez magnanime cette fois-ci... Je le mérite un peu, non ? '' Murmura-t-il, soufflant deux fois histoire de se donner du courage. Il n'avait pas le choix, il allait devoir sauter. Prenant son élan, Lorren courut, sauta et ferma les yeux. Ce n'était à proprement parlé probablement pas la meilleure technique pour atteindre la toiture où se trouvait la femme à la chevelure de feu. Pour autant, la terreur du vide ne l'aidait en aucun cas à faire preuve de sagacité.

Par chance, Lisbeth tendit le bras pour l'agripper. Sans son aide, le milicien aurait probablement dérapé et rejoint la tuile en contrebas. Voyant une grimace tordre les traits de sa partenaire, alors que son poids venait meurtrir le bras blessé de la jeune femme, et entendant une plainte poussée en sourdine, Merrick tenta de se dégager de sa prise pour lui éviter une plus grande douleur. Passant de l'autre côté de la toiture, il s'affala -encore- au côté de la mercenaire. Coulant un regard l'autre côté, ils virent de la lumière en contrebas. Il ne fallait pas traîner ici...

-''Qu’est-ce qu...''

Parfois, même le plus grand des peureux peut trouver une pointe de courage insoupçonné. Parfois, même le plus piètre homme de la milice pouvait laisser parler son expérience et son entraînement rabâché sans cesse durant de longues et ardues journées. Ainsi, se retournant, avisant un nouvel arrivant sur leur toit, Merrick Lorren agit d'instinct. Envoyant son pied voltiger en direction du poignet tenant la lame, le milicien désarma le truand -ou le malchanceux-, alors que quasiment au même moment, Lisbeth l'attaquait à l'aide de son pied de table avec une efficacité... exemplaire.

Hochant la tête en apprenant qu'il survivrait, Merrick coula un regard en coin à la rouquine. ''Au vu de ton...efficacité, je suis content de t'avoir comme allié, Lisbeth.'' La regardant agir, il attendit l'invitation à continuer pour se relever.

-''Je me permets alors d'ouvrir la marche.''

S'éloignant du lieu qui grouillait dorénavant de leur poursuivant, Merrick ouvrit la voie en faisant deux fois plus attention à ne pas perdre pied. Au loin, il pouvait voir la sécurité relative que symbolisait la fin du quartier. Concentré sur ses pieds, mais aussi en direction du sol, le milicien s'assurait que personne ne les voit. Le bruit qu'il avait créé par mégarde avait au moins eu le mérite d'attirer les truands de la zone. Mais probablement que lorsque ceux-ci trouveraient les morceaux de poteries brisés, ils comprendraient la signification de cela...

Soudainement, Lorren s'arrêta brusquement. Se retournant, ayant failli créer un accrochage avec Lisbeth qui le suivait, alors qu'il n'avait pas annoncé son arrêt, le milicien leva un doigt au niveau de sa bouche pour intimer le silence. Il avait cru entendre quelque chose... Rapproché l'un de l'autre par son arrêt sur image, Merrick put se permettre d'ouvrir la bouche et de prononcer un faible murmure à côté de l'oreille de la mercenaire. '' J'ai cru entendre des bruits...'' Peut-être était-ce sa nervosité, sa frayeur habituelle et coutumière qui le faisait rêver ? Vrillant son regard dans les yeux de Lisbeth, il attendit, à l'écoute.

Peut-être qu'il avait finalement regagné un peu de compassion auprès de la Trinité. Car au même moment, et de la même manière que lui précédemment, une tuile alla chuter sur le sol boueux du Goulot. Souriant, fier d'avoir eu raison, le plaisir disparut aussi vite qu'il était arrivé. Oui, il n'avait pas rêvé. Mais, le bruit ne provenait que d'un ou de deux toits de distance en arrière d'eux...

-''Ils nous ont retrouvés...'' Pour lui donner raison, les silencieux poursuivants se mirent à courir en leur direction. ''Vite !''

Agrippant la main de Lisbeth, Merrick Lorren se remit en mouvement. Courant sans plus faire attention, il s'élança vers l'avant, ne sachant en aucun cas quand les toitures des demeures du quartier finiraient abruptement. Ils étaient si proches du but, de l'évasion ! Et pourtant, les ennemis se rapprochaient, encore et encore...

Merrick dut suspendre sa course à la dernière seconde. Freinant sur le toit glissant et en pente de la dernière demeure du bout de la rue. Devant eux s'ouvrait le vide d'une rue perpendiculaire qui venait croiser leur chemin. La malchance était au rendez-vous, mais l'avantage était aussi qu'ils venaient d'atteindre la fin du Goulot. S'ils arrivaient à descendre en un seul morceau, ils pourraient regagner la relative sécurité des quartiers moins malfamés.

-''C'est l'heure d'une de tes idées de génie, Lisbeth !''

Voudrait-elle se battre ? Merrick Lorren ne pourrait pas l'abandonner, alors qu'il n'avait que le choix entre le vide et l'affrontement. Pour autant, tout cela risquait de mal finir... La regardant dans les yeux, il attendit la réponse qui déciderait de leur sort.
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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptySam 23 Fév 2019 - 22:34
Elle freina des deux pieds manquant de percuter de plein fouet son acolyte qui venait de stopper sa course brutalement. Elle s’arrêta enfin à moitié contre lui hochant la tête à sa demande de silence. Tous les sens aux aguets, ils patientèrent. Il ne fallut que quelques instants pour que les doutes de Lorren se confirment. Une partie de son esprit ne put s’empêcher de se dire que chaque mot que prononcer cet homme avait la fâcheuse tendance à se transformer en malheur depuis quelques minutes. Au point qu’elle commençait à se demander si la vieille bique que fréquentait Elric, tout soumis à ses angoisses et ses craintes ancestrale, ne tenait peut être pas son titre de sorcière que de son pied-bot et de sa capacité à voir des signes même dans le plus inutiles des événements.
Elle ne croyait pas vraiment à ses choses-là, mais il y a deux ans elle n’aurait pas cru non plus qu’une espèce de créatures ressuscitées et anthropophage puissent mettre à genoux l’humanité.

Merrick l’arracha à sa rêverie éclair en agrippant sa main pour la tirer en avant, elle accéléra pour se tenir à son côté. Mais ce ne fut que pour devoir piler à nouveau un peu plus loin. Ils étaient si près d’une issue providentielle ! Mais le chemin se trouvait à présent six ou sept mètres en contre-bas, et cette fois-ci pas de tas de caisses providentiel. Elle se retourna, leurs adversaires étaient encore invisible. Elle aurait donné beaucoup pour connaître leur nombre. Plus de trois, et c’était de toute façon finit pour eux sur une zone si étroite, leur adversaire n’auraient qu’à les repousser gentiment vers le bord. Même si il devait se contenter d’un un contre un, une chute mortelle semblait bien le plus probable des avenirs pour tout le monde sur ces tuiles glissantes.

Une idée de génie, facile à dire ! Il fixait intensément ses yeux, s’attendant à une révélation de sa part, ou peut être à la phrase glorieuse précédant leur mort dans la lutte. Elle n’avait ni l’un ni l’autre. En réalité la seule idée qui lui venait était si enfantine et bête qu’elle commençait à douter de sa santé mentale.
Elle haussa les épaules pour elle-même, mourir pour mourir, autant essayer.

-T’as déjà joué à l’échelle humaine ?

Cela lui parut encore plus stupide une fois prononcé à voix haute. Une technique ou un jeu qu’elle avait souvent vu pratiquer dans les faubourgs par les enfants de paysan, afin de descendre ou remonter d’un fossé trop profond. Certains en faisaient même une course.
Le premier et généralement le plus solide de la bande se laisser pendre à la force des bras au rebord, et ensuite les autres descendait le long de son corps pour se rapprocher du sol. Elle avait vu une fois quatre enfants se suspendre les uns aux autres ainsi.
A ceci près que dans leurs situation, il n’était que deux, et si celui qui parvenait à atterrir en bas malgré les deux bons mètres restant, sans se casser une jambe, il devrait tout de même rattraper l’autre dans sa chute.
Ils n’avaient pas vraiment le choix, elle ne pourrait recevoir la masse de Merrick tombant sur plus de quatre mètre. Elle ne réfléchit pas plus, et n’accorda pas plus de temps à son compagnon pour comprendre son plan au-delà d’une façon intuitive. Elle saisit leurs bâtons de fortune et les jeta en bas puis s’agrippa au rebord et se laissa chuter lourdement, son corps claquant douloureusement contre la paroi. Son souffle lui échappa et elle hoqueta de douleur. Elle serra les dents, pas le temps de faire dans la douceur.

Pendant une seconde qui lui parut durer plusieurs éternités elle crût que Merrick ne viendrait pas, qu’il n’avait pas compris, ou qu’il avait décidé de fuir au travers de leur poursuivant en la laissant là. Mais enfin il apparut par-dessus le rebord, ses jambes passant autour d’elle. Puis il s’agrippa à ses épaules et elle sentit son poids entier peser sur elle. Elle sentit ses articulations craquer désagréablement sous le surplus de charge. Elle ignora le choix des prises un peu malvenues de Merrick, consciente qu’il faisait avec ce qu’il trouvait. La douleur battait dans son bras meurtrit et elle faillit bien lâcher quand Lorren se laissa pendre à ses chevilles du bout des bras. Sa prise à droite lâcha et elle se retrouva suspendue à un seul bras. Merrick, par choix ou par conséquence choisit heureusement de la libérer à cet instant.
Elle ne l’entendit pas atterrir, elle ne pouvait que prier qu’il soit en état de la rattraper. Elle voulu compter jusqu’à trois, mais à peine arrivée à deux, une forme se découpa sur la noirceur au-dessus d’elle et elle lâcha. Un raclement métallique se fit entendre là où se tenaient ses doigts un instant plus tôt.

Elle allait mourir, elle le savait, dans une seconde elle sentirait son corps se fracassant sur le sol, ses os éclatés perçant muscle et peau. Elle aurait peut-être l’occasion de voir le corps de Merrick Lorren étendu là à quelques pas, aussi mort qu’elle allait l’être, le crâne fendu sur la pierre. Elle se demanda si elle avait bien fait. Bien fait de tenter de le sauver. D’avoir bu ce soir. D’avoir vécu sa vie comme elle l’avait fait. La trinité aurait-elle un regard de compassion devant son âme souillée et dépouillée de l’enveloppe qui la protégeait jusque-là de leurs yeux inquisiteurs ?

A sa grande surprise ce ne fut pas le sol qui la réceptionna, mais une paire de bras. Elle entendit grogner son sauveur sous l’effort, mais elle ne mourut pas. Elle resta une bonne seconde à le regarder dans le blanc des yeux, ne croyant pas vraiment à l’événement. A la réussite de cette tentative improbable. Ils étaient en vie !
Elle embrassa Merrick à pleine bouche, prise d’une bouffée de joie euphorique. Elle rit de leur position, comme un jeune marié portant sa promise à la couche.

-Et dire que tu trouvais qu’on allait trop vite ! Ricana-t-elle avant de mettre pied à terre. Elle ne se laissa pas distraire plus. Déjà elle entendait des bruits de courses se rapprochant par les rues derrières eux sans parler de ceux du toit qui parviendrait peut être à trouver un passage pour descendre. Ils ramassèrent leurs armes et après avoir repris sa main repartit en courant.

Ils clopinaient tous le deux, leurs corps leur réclamant de s’arrêter, de s’allonger et d’attendre. Les poumons en feux malgré la fraicheur ambiantes ils arrivaient presque dans le quartier suivant lorsque Lisbeth aperçu des mouvements furtif dans une ruelle juste avant leur salut. Trois ombres attendaient un passage. Elle n’avait pas la force de tenter de les distancer en passant devant eux. Elle le souffle lourd de l’homme près d’elle lui indiqua qu’elle n’était pas la seule.
Ils stoppèrent à la limite de l’ombre, elle lui indiqua avec trois doigts la ruelle, espérant qu’il comprendrait.
C’était si injuste. Ils n‘étaient qu’à une centaine de mètre de l’éclairage rassurant des quartiers hors de la hanse. Ils ne pouvaient ni avançaient ni reculé. Et ils n’étaient pas en état pour un affrontement direct. Son regard coula sur la rue dans l’espoir de trouver une solution. Une pancarte branlante s’agitant sous la pluie accrocha son regard.

-Mamie Bert…

Sans plus d’explication elle attira Merrick à sa suite sur le côté du bâtiment délabré. Elle se retourna face à lui et entrepris de dénouer son baudrier sous son regard surpris. Elle jeta l’équipement qui de toute façon n’avait plus d’utilité sans l’épée, puis fit passer son surcot de la milice par-dessus sa tête et l’envoya rejoindre le reste sur une montagne de détritus accompagné bien vites de leurs armes en bois. Elle roula les manches de la chemise pour cacher les traces de sang qu’avait fait couler le jeune homme plutôt. La pluie aidant elle effaça la trainée de sang sur le visage de son compagnon et entrepris de cacher au mieux avec ses cheveux la plaie sur son crâne.
Elle recula d’un pas pour le contempler et revint à son contact pour extraire d’un coup sec un bout de la chemise de ses chausses qui se déchira sur la longueur d’un doigt. Voilà, il n’avait plus du tout l’air d’un milicien.

-On a passé une très bonne soirée et maintenant on va dans une chambre la finir en beauté, c’est clair ? Si on te parle et que tu ne sais pas quoi dire, souris bêtement.


Elle attrapa l’avant de sa chemise et le tira derrière elle. Ses muscles se détendirent, elle laissa sa tête dodeliner légèrement. Son pas félin se fit plus chaloupé et maladroit et sa cambrure se prononça. Quand ils passèrent la porte, la chasseuse concentrée avait laissé place à une femme plantureuse et sure de son charme entrainant une proie dans son sillage. Quelques regards envieux ou scrutateur se posèrent sur eux puis se détournèrent. Sauf celui de la vieille femme aussi âgée que Marbrume, qui se tenait derrière le comptoir. Sa voix grinçante crissa dans la pièce.

-Et bien qui voilà, cela faisait bien des semaines que nous n’avions pas eu l’honneur de ta visité petit renard. J’ai même cru que tu étais allée voir ailleurs.

Lisbeth gloussa avant de répondre.

-Tu sais bien que je me sens ici chez moi, même si je m’éloigne je reviens toujours à la maison.

La vieille dame émit un son rauque et cassé qui pouvait, peut-être, dans certaines réalités, s’apparenter à un rire. Elle les toisa d’un regard morne et amusé, glissant d’elle à lui tandis qu’ils se rapprochaient du comptoir. Elle cracha dans un verre dont elle frotta l’intérieur avec un torchon sale. Sa notion de la propreté était toujours aussi relative.

-Et que nous ramènes-tu de beau ? Une bien jolie prise, je me sens rajeunir rien qu’à le regarder, hein mon jeune ami, que dirais-tu de délaisser la fermeté pour l’expérience ?

Lisbeth se plaqua contre Merrick prenant un air offusqué et dramatique.

-Qui trouve garde Mamie Bert ! Et c’est moi l’ait trouvé ! On va te prendre une chambre et du vin, dit-elle en déposant quelques pièces sur le comptoir. Il y aura la même chose si tu nous fais monter un peu de nourriture, une chandelle et de quoi recoudre la chemise de mon ami.

Une voix chaude s’éleva derrière elle. Presque un murmure au début, puis un gain en puissance qui finit par couler dans la pièce comme une rivière chaude. Après la rudesse des dernières heures, cette sensualité vocale la fit frissonner. Elle jeta un coup d’œil intéressé à la minuscule estrade servant de scène. Un visage inconnu. Elle revint sur Mamie Bert.

-Si c’est elle qui nous le monte, je paierais pour une chanson.

Elle fit œillade intéressée à la jeune barde. Elle s’empara d’une cruche de vin et entraina Merrick derrière elle vers une chambre à l’étage. Sans indication de la propriétaire elle opta pour la petite pièce qu’elle occupait à l’époque où elle fréquentait l’établissement plus souvent. Elle avait arrêté d’y venir en grande partie à cause de l’état d’insalubrité des lieux. Maintenant qu’elle pouvait généralement s’offrir mieux, elle le faisait.
Et puis elle aimait bien travailler à l’abri du regard de Bert. Elle s’adossa en soupirant contre la porte après l’avoir refermée derrière eux. La pièce était spartiate, une paillasse pour deux sous une fenêtre, et une table. Ah on avait rajouté un tabouret, grand luxe.

-On est en sécurité ici, au moins jusqu’à l’aube. Bienvenue dans le bordel de Bert. Totalement déconseillé pour la santé, mais on y a la paix. Elle porta la cruche à ses lèvres et remercia les dieux qu’il ne soit pas trop coupé. Je suis certaine de ce que j’affirme, Bert a peut-être l’air d’une petite vieille un peu dérangée… Hum, bon d’accord, c’est une petite vieille un peu dérangée. Mais c’est aussi la tête pensante d’un des plus grands réseaux d’espion de la ville basse, et peut être même de l’esplanade. Mendiants, catins, brigands, même quelques braves miliciens, tous viennent échanger des informations contre des services. Alors personnes ne vient faire de vagues ici, car elle en sait trop. C’est zone blanche. Tant qu’on ne lui donnera pas de bonnes raisons de nous mettre dehors ça devrait aller… Ou que personne ne paie cher pour nous faire sortir.

Bert avait surement percé à jour leur manège, à vrai dire ce petit tour avait surtout était à destination des clients moins avinés qu’il y paraissait.
Elle doutait qu’Elric aille dépenser tant pour eux, mais elle fit passer un frisson de crainte avec une autre gorgée de vin. Puis elle tendit la cruche à Merrick et ôta sa veste pour se retrouver bras nu. Le garot était rouge sang et elle se sentait engourdie. Elle avait dû en perdre pas mal. Elle espéra que la nourriture et le fil à coudre arriveraient rapidement.

-Tu sais recoudre une plaie ?

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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyDim 24 Fév 2019 - 22:41
Lisbeth demanda à Merrick Lorren s'il avait déjà joué à un jeu pour enfant ? Pendant un bref moment, ne comprenant pas ce que voulait dire la mercenaire, le milicien se questionna sur la sagacité d'esprit de sa sauveuse. Était-ce une façon bien à elle de symboliser son abandon, de démontrer la finalité de leur vaine fuite ? Cherchait-elle à le questionner sur son passé, à amener son esprit loin de la mort qui les attendait au tournant ? C'est probablement la panique qui le fit penser ainsi. La terreur pernicieuse et lancinante qui l'étreignait, tandis qu'il pensait toute fuite impossible. Au final, est-ce que la rouquine et l'ivrogne étaient rendus à simplement choisir entre mourir des mains de leur tortionnaire ou du vide s'ouvrant à eux ? Face à ce constat qui prenait de l'ampleur dans son esprit, son visage blêmit.

Se laissant désarmer sans opposer de résistance, voyant son arme de fortune s'écraser sur le sol, Lorren s'en trouva interdit. Venait-elle de choisir le suicide ? Regardant Lisbeth s'approcher du rebord, il crut que tel était le cas. Levant une main et ouvrant la bouche pour l'arrêter, il suspendit son geste lorsqu'il vit qu'elle s'accrocha au rebord de la toiture. Enfin, bien que lentement, il comprit où celle-ci voulait en venir. Bien que l'idée ne lui semblait pas exceptionnelle, le jeune homme devait reconnaître qu'au moins la mercenaire avait eu le mérite de réfléchir calmement et de trouver une possible et potentielle solution. Chose qu'il n'avait réussit à faire, lui. Se jetant à son tour vers l'avant sans prendre le temps de se questionner, ou de s'interroger sur le probable échec de la manœuvre, Merrick se prépara à descendre en rappel le long du corps de Lisbeth.

Les mains sur les épaules de celle qui retenait son poids, puis sur ses hanches et ses chevilles, le jeune homme ne profita en aucun cas de la situation pour laisser ses mains vagabonder. Ce n'était point une question de respect ou autre, simplement qu'il n'y pensait pas le moins du monde, tandis que l'objectif était simplement et seulement d'éviter la mort qui s'annonçait imminente. Au moment où la mercenaire perdit un appui, Merrick se laissa tomber au sol rapidement, conscient qu'elle risquait de bientôt lâcher. Tombant malhabilement sur une cheville, le jeune homme grogna de douleur, alors que son faciès se crispait. Mais, connaissant la position vacillante de Lisbeth, là à quelques mètres au-dessus de lui, il se releva pour tenter de la réceptionner.

En cette nuit, l'ivrogne réussit enfin quelque chose convenablement. Réceptionnant lourdement Lisbeth, grognant à nouveau sous la douleur de sa cheville et l'effort physique de supporter la chute de la femme, Merrick passa à deux doigts de la laisser choir sur le sol, réussissant finalement à la conserver tant bien que mal là où elle se trouvait. Par chance pour elle et son crâne... Croisant son regard, le milicien sourit, satisfait de sa réussite, de leur évasion, qui bien qui n'était pas complètement terminé, semblait en meilleure position que précédemment.

La suite, il ne l'avait pas prévue. Lisbeth vint l'embrasser à pleine bouche, goûtant probablement au délice d'être encore vivante. N'ayant pas le temps de réagir, Merrick ne s'en formalisa aucunement, ne perdant pas son sourire qui trônait sur son visage pour si peu. La situation, la position qu'ils occupaient lui rappela une autre rouquine qui s'était aussi trouvée installée dans ses bras de la même manière. Décidément, l'une et l'autre n'avaient aucunement le même caractère... La couleur de leur chevelure était bel et bien leur seul point en commun !

-'' Bientôt il sera question de fonder une famille et d'avoir quarante-six enfants, je présume !'' Répondit-il sur le même ton, acceptant de jouer le jeu. Pensait-elle le désarçonner avec la manœuvre et la réplique ? Loin de là. Merrick Lorren était aussi imperméable qu'un roc lorsqu'il était question de baratin. Car après tout, là résidait le véritable talent du piètre milicien; dans le discours et le babillage intempestif.

Se faisant à nouveau tirer derrière elle, Merrick suivit docilement, serrant des dents à chaque soubresaut qui agitait sa cheville. Il était évident que ce n'était rien de grave, probablement une foulure bénigne, mais à chaque pas, des pointes de douleurs le mordaient méchamment et atrocement. Lorren tenta de ne pas ralentir la cadence, bien qu'il était évident que ce soit le cas. La suivante jusque dans une ruelle le milicien ne posa pas de question, préférant laisser les décisions de la marche à suivre à Lisbeth, à celle qui trouvait solution sur solution pour les tirer du guêpier qu'était le Goulot. Et puis, cet interlude lui offrait quelques secondes de répit qui lui était salvateur...

Se faisant déshabiller, sans en être informé au préalable, le jeune homme commença à se poser des questions. À quoi jouait-elle ? '' Tu continues à brûler les étapes ? Il est selon toi déjà l’heure de fonder une famille, ici et maintenant ?'' Dit-il en lui attrapant les poignets, suspendant ses agissements. Bien qu'il ne croyait pas réellement que tel était le but caché derrière la perte de son pourpoint et de son baudrier, mais nageant dans l'incompréhension, Merrick finit par comprendre qu'elle camouflait le milicien qu'il était lorsqu'il vit la devanture de l'auberge... Se cacher à la vue de tous. Malin. Il finit donc par la laisser faire, relâchant son emprise, et se pliant à ses volontés. Il ne put toutefois s'empêcher de passer une main dans sa chevelure pour la replacer à sa convenance.

-''Nous avons passé une très bonne soirée ? Est-ce notre couverture ou un aveu que tu me fais, Lisbeth ?'' Répondit-il avec amusement. Puis, comme s'il était blessé par les mots de sa sauveuse: '' Moi, ne pas savoir quoi dire et sourire bêtement ? Allons. Ne sois pas insultante !'' Termina-t-il dans un clin d'œil.

À nouveau, il se fit tirer à l'intérieur. Jouer l'état d'ivresse ? Rien de plus simple pour Merrick Lorren. Vacillant et boitant à cause de sa cheville, le rôle dans lequel il baignait était parfait pour lui, alors qu'il revêtait ce costume d'ivrogne grâce à son habitude de la bouteille. Merrick ne manqua pas de noter la transformation qui s'opéra chez la mercenaire. Elle aussi semblait nager dans son rôle comme si cela était une habitude. Une femme habituée à ce milieu, à jouer ce jeu ? Probablement... Plusieurs regards glissèrent à leur rencontre, sans pour autant qu'ils n'éveillent des soupçons. Il y lut de la jalousie ou du désintérêt, rien de plus.

Laissant la jeune femme s'occuper des tractations avec la propriétaire des lieux, Lorren en profita pour sonder les lieux du regard. Ce n'était pas une charmante auberge comme celle qu'il côtoyait généralement. Après, il avait été habitué à ce genre de lieu infâme et miteux, où l'alcool ne coûtait presque rien. Or, aujourd'hui c'était différent. Merrick réagit seulement lorsque la tenancière parla de lui.

-'' Vile tentatrice ! Peut-être une prochaine fois, mais je vais garder la jeunesse et la fermeté pour ce soir.'' Après tout, le milicien se sentait nettement plus en sécurité avec la rouquine qu'avec l'ancienne...

Guidé à l'étage, rentrant la où Lisbeth le décida, le milicien laissa son regard se perdre sur leur cachette au confort spartiate. ''Charmante chambre. Est-ce ici que tu amènes l'ensemble des proies qui tombent dans tes filets ?''

Hochant la tête à ce qu'elle proféra comme parole, Merrick en profita pour lui voler la cruche de vin et pour en prendre une bonne rasade lorsqu'elle la lui tendit. Avec le calme relatif de l'endroit et la perte d'adrénaline qui s'abattait sur lui, Lorren commençait à goûter aux douleurs qui le vrillaient ici et là avec beaucoup plus de netteté. Sa cheville l'élançait dorénavant même lorsqu'il était immobile. Par-dessus tout, le jeune homme revoyait la victime de sa lame. Maintenant qu'il n'était plus question de sauver sa peau, le châtiment qu'il avait offert à ce bandit revenait le hanter. Il tentait de ne pas trop y penser, de s'épancher dans la parole et le vin qu'ils partageaient.

-'' J'en suis capable. Généralement...'' Dit-il en lui montrant ses mains tremblantes. Serrant et desserrant les doigts, il tenta de retrouver le contrôle sur ses membres qui le trahissaient. ''C'est simplement la chute d'adrénaline, ça va passer.'' Menteur. Mais, il n'allait pas avouer sa faiblesse pour si peu. Après tout, il se faisait un point d'honneur de ne jamais s'ouvrir sur les plaies de ses sentiments.

Prenant une autre gorgée de ce vin qui avait au moins le mérite de lui réchauffer le gosier, il invita Lisbeth à s'asseoir sur le lit. Merrick croyait avoir perçu un certain vacillement chez son accompagnatrice. À cause de la fatigue, des blessures, ou des deux ? Préféra-t-il tout de même ne prendre aucun risque. ''L'idée est donc de faire une nuit blanche et d'attendre le jour pour s'éclipser de la hanse ?'' Dit-il pour meubler le silence, en attente de l'arrivée de ce qu'ils avaient commandé, tentant de repousser ses pensées douloureuses.

Sur ces mots, ou sur la réponse de la jeune femme à la chevelure de feu, il entendit quelqu'un frapper à la porte. Coulant un regard à Lisbeth, Merrick prit la parole. ''Entrez !''. L'ouverture livra passage à la jeune femme qui se trouvait sur scène à leur arriver. Jeune, les yeux d'un vert perçant et charmante au regard, le milicien lui offrit un sourire. ''Merci pour la commande.'' Poursuivit-il en lui prenant des mains ce qui avait été demandé par Lisbeth. Déposant le tout proche de la mercenaire, l'ivrogne se permit d'enchaîner. ''Il semblerait que mon... amie aille apprécié votre chanson. Elle a même parlé de vous payer, si vous vouliez lui faire preuve de votre talent.''Dit-il en glissant un coup d'oeil à sa sauveuse.

Allant s'asseoir sur la paillasse, proche de Lisbeth, Merrick se permit de détacher le garrot qu'il avait fait quelques instants plus tôt. Chauffant l'aiguille à la flamme de la chandelle, il enfila le fil pour recoudre la plaie de la jeune femme. Le milicien avait été tenté de cacher l'état de sa compagne à la barde. Or, il était évident que Lisbeth avait besoin d'être recousue rapidement. Et puis, si la nouvelle arrivante acceptait la proposition de la rouquine, cela aurait le mérite d'occuper ses pensées lorsqu'il commencerait à coudre les lèvres de la plaie. Avec un peu de chance, le chant apporterait même une certaine serenitude au couard qu'était Merrick Lorren ?

-'' Dans tous les cas, je me nomme Merrick Lorren. Enchanté, mademoiselle.''
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyLun 25 Fév 2019 - 13:38
Une « missive » adressée à la troupe, c'est ainsi que tout commence. Un client requiert l'efficacité d'une de ses saltimbanques pour envoûter de son timbre de voix son établissement, en l’échange d’une petite somme. Oscar a demandé à Léandre de s’en charger et d’envoyer Cérène accompagnée de musiciens là-bas.

Léandre, affalé sur le comptoir de la bâtisse où ils vivent tous, est proche de faire une sieste. Alors qu’il s’apprête à fermer un œil, il aperçoit Cérène un sourire sur les lèvres, appuyée contre l’encadrement de la porte, juste en face.
Il se redresse subitement.

Tu voulais me voir ? Si la question peut paraître innocente, le ton ne l’est pas du tout.
Ah oui, Cérène, viens t’asseoir. Commente-t-il, son ton n’est pas chaleureux et il lui désigne à la volée une des chaises pas très loin. Elle s’exécute docilement. Je sais qu’Oscar t’en as parlé et j’aimerais bien, s’il te plaît, que ton attitude soit irréprochable. Ne cherche aucune noise pour le bien de la troupe et ton propre bien à toi. As-tu compris ?

D'un geste las et félin, elle glisse son bras autour du dossier de son siège et fixe Léandre avec des yeux insolents, un air typique de ces filles à problèmes. Le défie en silence. Ayant capté toute l'attention de Léandre sur elle, il soupire d’un air résigné.

Je veux que tu fasses attention à toi, vous ne serez pas beaucoup de la troupe là-bas, nous autres seront en représentation sur une autre place. Alors j’aimerai bien que tu te tiennes tranquille, on ne sera pas là pour te sauver les miches. Claque-t-il sèchement, cette dernière ne répond toujours pas, laissant le silence s’insinuer entre eux. Elle affiche un sourire en coin insolent.

Je ferais de mon mieux. Finit-elle sans l’avoir lâché du regard. Autre chose ? Lance-t-elle, espiègle.

Léandre la fixe silencieusement, elle ne dévie pas le regard.
Ce rapport de force qui les lie, plutôt ténu en présence des autres, s’accentue férocement lorsqu’ils ne sont que tous les deux.
Cette fois-ci, il lui accorde un sourire complice.
Le premier, sûrement.

Joue ton rôle de Sirène.

_


Après les festivités et le marché conclu avec la tenancière, elle leur avait montré l’estrade, le fonctionnement rapide de l’établissement. Les musiciens acquiescent, Cérène se contente d’observer avec attention. Le regard de la tenancière et le sien se croisent. Puis, lorsque tout est mis en place, elle juge bon de lui montrer où est à sa place.

Toi, tu restes ici. Tu n’as qu’à chanter. Ordonne-t-elle sans lui accorder un regard de plus en s’éloignant. La mâchoire de Cérène tressaute et elle la fixe de biais d’un air mauvais en pestant un « vieille rombière» pensivement.
« Ne cherche aucune noise pour le bien de la troupe et ton propre bien à toi. » Se répète-t-elle comme un mantra.

Sur l’estrade, accompagnée des quelques musiciens, Cérène s’approprie les lieux et les chansons comme si elle en était l’essence, faisant onduler son corps et sa voix comme le courant d’un ruisseau. Quelques regards étonnés se posent sur elle, ne se doutant sûrement pas qu’elle était capable de porter sa voix avec autant de charme.
Une énergie coule urgente, brûlante, comme un chemin de flamme lorsque sa voix s’élève timidement, aux premiers abords.
Elle joue pleinement son rôle en charmant la foule. Se redressant d'un seul coup, dans une posture digne et altière, telle une lionne fière et grondante. Son chant auparavant doux et suave gagne soudainement en puissance comme un éclat lumineux et aveuglant, un souffle solaire et ardent qui fauche l'assemblée daignant lui accorder de l’attention.

Une jeune femme, superbe, à la chevelure aussi flamboyante que le crépuscule, pivote vers elle. Rapidement, leurs regards s’entrechoquent comme une caresse avant qu’elle ne se détourne à nouveau. Elle est accompagnée d’un homme mais elle ne distingue que les contours de son dos – et ses yeux attentifs oublient leur vision pour mieux se concentrer sur son chant.

Quelques temps après alors que Cérène achève sa dernière chanson, la tenancière lui fait signe de s’approcher d’un geste de la main. Une fois à sa hauteur, elle lui tend une carafe de vin qu’elle récupère.

Chambre du fond, sur ta gauche. On te demande. Apporte-leur le vin qu’ils ont commandé. Tu peux rentrer chez toi après.

Un rapide coup d’œil en biais lorsqu’elle aperçoit quelques hommes entrer, essoufflés, sûrement à la recherche d’une personne ou plusieurs personnes. Cérène se décale souplement, comme un toréador, lorsqu’ils s’avancent vers le comptoir, les esquive avec adresse comme un serpent aquatique, avant de monter à l’étage. Regardant chaque porte, elle s’arrête devant celle désigné par la rombière, lève le poing, et frappe. Une voix lui indiquant qu’elle est autorisée à entrer, elle se glisse souplement à l’intérieur en les saluant poliment.

De son regard transparaît une légère surprise qu’elle dissimule rapidement en reconnaissant la jeune femme à la chevelure vermillon de toute à l’heure. Le dénommé Merrick est gentil du moins il a l’air affable, bel homme pour sûr, il la met rapidement à l’aise. Elle le laisse parler, avec une attention polie.

De même, je suis enchantée Merrick, je me nomme Cérène. Répond-t-elle en souriant agréablement, en gage de sympathie, puis elle reprend un air légèrement plus sérieux en le voyant rejoindre Lisbeth sur la couche. Puis-je aussi connaître votre prénom ? Qu'elle demande à Lisbeth. Elle hoche la tête à la demande de Merrick, de toute évidence elle chantera pour eux, si en plus somme il y a à la clé. Je chanterai pour vous avec plaisir… Léger silence tandis que son regard jongle entre Merrick et Lisbeth. Pendant que vous vous occupez de votre amie. D’une manière subtile, elle laisse sous-entendre qu’elle n’est pas dupe de ce qui se trame, surtout en voyant l’état du bras de l’Ecarlate, mais que peu importe, elle ferme les yeux. Elle n’a jamais été dotée de ces curiosités invasives. « Ne t’attire pas des noises » lui répète encore Léandre sans son esprit. Jusqu’à ce que vous me congédiiez, je vous porterai compagnie. Un nouveau sourire léger ponctue sa phrase.

Les flammes des bougies dansent dans le silence de la chambre, un léger moment. Tandis qu’elle se met doucement en place, face à eux. Cérène prend une légère inspiration. Lentement, elle entame les notes harmonieuses d’un chant se glissant autour d’eux avec la douceur de la soie, semblable à une berceuse. Transportée dans sa mélodie, ses paupières se ferment. Au vu de quoi s’adonne le dénommé Merrick et pour apaiser la blessée, Cérène mise sur un chant calme pour les envelopper d’une chaleur contrastant avec la pluie dehors. Sa voix, d’abord douce, devient profonde et caressante. Elle se balance lentement d’un pied sur l’autre, emportée par le rythme de la musique, sans pour autant totalement danser. Le but est de les distraire, le temps que la plaie soit recousue et adaptant son chant en fonction de l’avancée de Merrick.
Cérène s’étonne elle-même de sa propre attention vis-à-vis d’étrangers.
Une fois son chant fini, elle les observe.

Comment vous sentez-vous ? Sa question sonne sincère et elle l’est. Une fois qu’ils répondent, elle les questionne à nouveau. Désirez-vous que je vous apporte à nouveau du vin ?

Spoiler:
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Lisbeth AifreadMercenaire
Lisbeth Aifread



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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyMar 26 Fév 2019 - 11:34
-Lisbeth… fut tout ce qu’elle parvint à répondre. Son esprit déjà tout orienté vers les quelques instants d’épreuves à venir. Elle a la soudaine impression de prendre une distance avec la scène, comme si son corps se dédoublait pour lui permettre d’observer sans participer.
Elle les voit, tous les trois à travers la fenêtre. Elle les voit comme si elle était la flamme de la chandelle. Elle les entend depuis l’autre côté de la porte.

La voix émerge, comme un ruisseau paresseux et familier à ses pieds qui enfle encore et encore jusqu’à la noyer complètement et à pousser plus loin encore son âme vagabonde.
Elle s’échoue sur des rivages inconnus qui lui paraissent pourtant douloureusement familiers. Elle voit une forteresse au loin sur une côte escarpée, une femme se tient près d’elle et la douceur qui émane d’elle pour la submerger la brûle comme un brasier ardent. Pourvue que cette sensation dure toujours songe-t-elle. La femme n’a pas de visage, elle s’aveugle chaque fois qu’elle tente de fixer son attention sur ses traits, comme si elle avait toujours un éclat de lumière intense par-dessus l’épaule. Elle tend la main pour la toucher, mais elle ne parvient pas à l’atteindre, la brise se fait tempête et l’arrache au sol.

-Qui es-tu ? S’entend-t-elle hurler contre le vent qui la repousse loin de ce rivage. Sa conscience reprend pied à mesure que le chant se meure entre les lèvres de la barde. Elle voudrait replonger dans ce lieu fait d’imaginaire et peut être de souvenir, mais déjà son esprit déterminé s’ancre à nouveau dans la réalité, refoulant en elle l’accès temporaire que l’étourdissement, la douleur et le son ont créé.
Elle a conscience qu’elle serre douloureusement le cadre de la couche à s’en faire blanchir les jointures, en réalité son corps entier est tendu comme la corde d’un arc. Elle ne respire même plus et une larme solitaire coule le long de sa joue. Les regards des deux personnes avec elle dans la chambre pèsent sur elle. Elle se force au prix d’un intense effort mental à expirer l’air retenu trop longuement dans ses poumons. Ses muscles se relâchent et elle parvient enfin à lâcher le bois.

Ses yeux se portent sur la couture toute récente à son bras en évitant de croiser ceux de Merrick, par crainte d’y lire un jugement. Elle se sent ridicule. Les points sont loin de valoir ceux d’un chirurgien, mais ils sont nets et réguliers, et hormis un filet de sang du à la manipulation de la plaie, l’écoulement à cesser. Elle en sortira avec une bonne cicatrice. Elle hoche la tête.

-Merci, Merry.

Elle s’empare de la cruche et boit une nouvelle et longue gorgée comme pour noyer les dernières traces de ce qu’elle a ressenti et reporte son attention sur la jeune femme qui vient de chanter pour eux. Elle possède un charme encore plus évident à cette distance réduite. Une peau colorée comme le sucre sur le feu, des yeux d’un vert lui rappelant les pierres d’un bijou qu’elle a vu au cou d’une noble il y a de nombreuses années.

-Cela ira, je te remercie. Elle lui montre la carafe qu’elle vient de reposer. Que dirais-tu plutôt de partager celui-ci avec nous ? Et approche toi s’il te plait, je vais avoir besoin de ton aide.
Elle se redresse sur ses genoux, et comme elle commence à en avoir l’habitude, se permet de manipuler Lorren malgré ses petites joutes verbales. Elle dégage la plaie qu’il s’est fait au crâne en décidant d’intercepter une chope sans les mains. Elle est plus profonde qu’il y parait, elle peut voir le blanc de l’os crânien. Heureusement aucune fêlure n’est à déploré.
Elle s’empare de l’aiguille et y fait à nouveau passer du fil après l’avoir nettoyée et chauffée. Elle tend la chandelle à leur invitée en se disant que sa monnaie durement accumulée va fondre comme neige au soleil.

-Cérène, c'est ça ? Eclaire bien sa tête pour moi s’il te plait. Parle-nous un peu de toi, j’aime avoir l’esprit occupé quand j’œuvre.
Elle avait conscience que c’était la une demande qui lui servirait surement un bon lot de mensonge. Lles saltimbanques, moins que la plupart des gens encore, n’aimaient pas vraiment dévoiler leur vie, en revanche, ils étaient souvent expert pour broder des histoires. Et l’effet serait le même sur son mental. Elle pressa doucement l’épaule de Lorren pour l’inviter au calme partagé un peu de soutien moral. Elle n’avait jamais été très bonne pour se montrer empathique, mais elle essayait au moins. Elle inspira profondément puis expira jusqu’à ce que sa main tenant l’aiguille devienne parfaitement immobile.
Elle commença alors que Cérène ouvrait la bouche.


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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyMer 27 Fév 2019 - 16:14
Ainsi, Merrick Lorren apprit que la nouvelle arrivante se nommait Cérène. Mais les informations n'allaient guère plus loin que cette marque de politesse, alors que le milicien devait recoudre la mercenaire, alors que la blessure devenait la préoccupation première de l'ivrogne qu'il était. La saltimbanque mentionna qu'elle chanterait lorsqu'il se mettrait à l'œuvre. Belle idée pour porter l'imaginaire et l'esprit de celle qui était blessée loin des affres et douloureuses réminiscences de sa lacération. De plus, pour lui-même, cette offre n'était pas dénuée d’avantages et de sens. De fait, la nervosité de Lorren était hautement perceptible, alors qu'il revivait se qu'ils avaient vécu, ce qu'il avait fait. En proie d'un malaise empreint d'angoisse, Merrick ne pouvait qu'espérer retrouver un peu de calme avant de se mettre à potentiellement charcuter Lisbeth.

Ainsi, c'est sur les premiers instants du chant que le jeune homme plongea l'aiguille dans la chaire, se concentrant vaille que vaille à sa mission. S’il manqua de précision au début du soin, alors qu'il était lent et tentait de se concentrer tant bien que mal sur l'opération, un doux apaisement vint le prendre corps et âme, alors que son sens auditif s'abreuvait de la mélodie qui lui parvenait. Comparativement à sa sauveuse, la mélodie n'eut pas l'effet de lui faire ressasser des souvenirs, ou d'envoyer son esprit se perdre dans les méandres de son imaginaire. Dans les faits, Cérène lui apporta un apaisement qui vida sa tête de toutes ses réflexions et de tous ses maux, lui permettant de finir le travail de manière convenable. Ce n'était pas le travail d'un chirurgien, mais ça ferait l'affaire.

Concentré comme il était, Merrick n'avait pas tout de suite vu la relative fragilité de la mercenaire. Ce n'est qu'à la finalité de son travail, alors que les derniers échos de la chanson s'éloignaient, qu'il vit cette unique larme glisser sur le visage de celle qui semblait, encore quelques instants plus tôt, inébranlable. Comme lorsqu'elle avait vérifié son garrot, Lisbeth porta son attention sur la couture pour s'assurer de l'efficacité de tout cela. Souriant en coin à ce manque de confiance envers autrui, Merrick resta silencieux. Il n'était en aucun cas bon pour rasséréner et offrir un geste compatissant pour les autres, lorsque les émotions se faisaient trop lourdes. De toute façon, il avait conscience que Lisbeth redeviendrait bien vite celle qu'elle était, distante de la douleur. Il avait l'impression de lui offrir plus en ne soulevant pas la faiblesse passagère que s’il l'avait pressé de question.

-''Pas de quoi, Lis'.''
Répondant à son nouveau diminutif par une attaque du même genre. Puis, se tournant vers Cérène. ''Vous avez une sacrée voix, madame !'' Dit-il en la saluant d'un hochement de tête pour lui offrir la reconnaissance que son art méritait, et en offrant bien évidemment, un sourire ''Merrick Lorren'' à la principale concernée. En l'occurrence, une moue qu'il jugeait joueuse et charmante à souhait.

Laissant par la suite Lisbeth enchaîner la discussion avec la barde, Merrick ne put empêcher son faciès de se crisper, alors que la mercenaire soulignait qu'ils n'auraient pas besoin d'une seconde bouteille de vin. L'ivrogne en lui cria à l'hérésie, mais il se tint muet. Après tout, mieux valait garder les idées claires. Peut-être qu'Elric n'abandonnerait pas aussi facilement qu'ils le pensaient tous deux ? Lorsque Lisbeth proposa de partager à trois une seule et unique carafe, le sourire du milicien, qui ne quittait jamais son visage, dressé comme un bouclier, perdit de sa superbe et se fragilisa. ''Partager'' ? avait-il bien entendu ? Lorsque Lisbeth présenta la carafe, il en fut certain; il avait bien compris...

Avant qu'il ne puisse réagir, en tentant bien évidemment de récupérer le contenant avant que celui-ci ne disparaisse au fond du gosier de ses deux homologues, Merrick Lorren fut ''attaqué'' par sa sauveuse qui avait tendance à agir envers et contre lui sans s'annoncer. Il en avait l'habitude, il ne s'en offusquait guère. Or, comme à chaque fois, il se demandait encore et toujours ce qu'elle voulait, ce que Lisbeth cherchait à faire. D'une main entreprenante, la jeune femme à la chevelure de feu dégage les cheveux du milicien qui lui bloque la vision de sa blessure. ''Que...quoi ? Quand tu œuvres...? Pou...pourquoi tu prépares l'aiguille ?''

Ah, Merrick Lorren. Évidemment qu'il avait compris les tenants et aboutissants de la manœuvre. Bien entendu qu'il réalisait que lui aussi aurait besoin de quelques points pour refermer la plaie... Prenant une profonde respiration, le milicien repoussa son désir de ne pas être soigné. À vrai dire, l'idée d'être charcuté ne lui avait jamais plu. Forcément, cela devait avoir un lien avec sa couardise légendaire... ''Une minute !'' Dit-il à Lisbeth, l'arrêtant d'un geste qui ne souffrait d'aucune contestation possible.

Étirant son bras, récupérant le récipient rempli de vin, Merrick Lorren prit une rasade à faire pâlir d'envie le pire soudard du pire débit de boisson de Marbrume. Terminant son action dans un râle de satisfaction, il tendit le cruchon à Cérène. ''Là, nous pouvons partager ! '' Puis après un instant de silence. ''J'espère ne pas la retrouver complètement vide une fois que ma torture sera terminée.'' Poursuivit-il en offrant un clin d'oeil, amical et amusé à ses homologues.

Puis, offrant un hochement de tête à Lisbeth, fermant les yeux, se crispant et serrant la mâchoire, Merrick Lorren attendit patiemment -et tant bien que mal- que la mercenaire se mette à l'œuvre.
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Cérène BoiserelSaltimbanque
Cérène Boiserel



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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyMer 6 Mar 2019 - 13:34
Debout encore face à eux, l'éclat tamisé des bougies lèchent sa peau de miel, ses yeux profonds et intenses enveloppent Lisbeth ; se teintant d’une suspicion inquiète. Par la trinité, qu’ont-ils donc fait pour que leur peau soit marbrée de plaies ?

La voix chantante de Merry rompt le silence. Tournant légèrement la tête vers lui, Cérène affiche un air flatté en émettant un doux rire. « — Je vous remercie, je vous retourne le compliment sur vos talents de soigneur. » Taquine-t-elle d’un ton enjoué et charmant et ses mots s’éteignent sur la courbe d’un sourire ensorcelant.
Il a quelque chose ce Merry, que cela se trouve dans son regard vif ou dans son ton chargé de malice. Il est conféré d’une aura, d’un charme qui désamorce les méfiances.
Sa présence apaise étrangement Cérène.

Sur ses paroles, la Sirène se recule et d’un pas léger, va se placer aux côtés de Lisbeth. Se saisissant de la chandelle qu’elle lui tend, elle la dirige vers Merry pour offrir un angle plus éclairé malgré la lumière tamisée et sombre de la chambre.
Lisbeth lui demande de parler ; de lui vider l’esprit en parlant d’elle. Quelques mots anodins frappant avec la justesse d’une épée dans des plaies enfouies et profondes.
Une lueur imperceptible de contrariété traverse les traits de Cérène.
« Parle-nous de toi » - Oh, non.

Ma piètre vie ne pourrait vous apporter ce dont vous avez besoin dans l’immédiat ou alors dans un tout autre contexte, élude-t-elle avec adresse d’un sourire enivrant mais crispé – mécanique. Le sous-entendu est voulu, pour orienter leur attention autre que sur sa vie. Peu habituée à se confronter à ses propres faiblesses, le passé, les Boiserel, Martin. Elle rebondit rapidement. Néanmoins, j’ai un autre tour dans mon sac. Coulant un regard vers Lisbeth pour jauger sa réaction, rassurée qu’elle s’attèle déjà à recoudre la plaie, concentrée. Cérène reporte son attention sur Merrick, lui souriant avec compassion. Je vous laisserai tout ce dont il vous faudra. Murmure-t-elle d’un ton doucereux et amusé en secouant la cruche de vin de son autre main.

Se reprenant presque aussitôt :

Il y a une légende qui courent dans les rues en ce moment. Celle d’un enfant des rues attristé et qui aurait trouvé grâce dans les bras d’Anür, prise de pitié et de compassion. Cet enfant traînait dans les rues avec sa sœur qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau, se démenant contre vents et marées pour survivre. Résistants, teigneux et agressifs, ils faisaient régner la terreur dans les rues miteuse de Marbrume sur quelques orphelins.

Elle se tait un instant, marquant sa pause en humectant ses lèvres.

Un jour, sa sœur et lui se séparent comme à leur habitude, mais elle disparaît. Sans qu’on sache pourquoi. Le frère, démuni, se met à la chercher, chercher partout. Fouille les rues, questionne les gens, laissant son agressivité pour faire place à la force du désespoir. Il cherche sa sœur mais ne la trouve point, frappe aux maisons, interroge. Ses questions restent sans réponse.

Elle observe pour voir s’ils sont toujours occupés, tend la cruche de vin à Lisbeth pour qu’elle puisse s’abreuver.

Plusieurs mois s’écoulent depuis la disparition de sa sœur. Dépassé par l’idée de ne plus jamais la revoir, de refuser l’idée qu’elle soit morte. Il implora Anür de la retrouver, qu’après avoir fouillé toute la ville, jusqu’à en perdre l’esprit, il implora Anür de l’aider en priant, en priant si fort qu’elle lui serait apparût.

Une nouvelle pause.

Anür lui aurait demandé quel était son souhait, il lui répondit qu’il ne souhaitait rien d’autres que de retrouver sa sœur, que rien d’autre n’était plus important que d’être auprès d’elle. Sa folle tristesse émue la déesse à tel point qu’elle décida de l’emmener la rejoindre. La nuit précédent ses prières fut froide, glaciale même. Le lendemain, l’enfant fut retrouvé sans vie dans une ruelle. Un sourire sur les lèvres.

Observant à nouveau les deux compères, Cérène leur offrit un léger sourire mystérieux.

L’on se plaît à dire qu’il l’aurait retrouvé. Chacun aime se faire sa propre idée là-dessus.

Elle se tait, buvant une lampée de vin. Elle la tend ensuite à Merrick.

Tenez, lance-t-elle espiègle, je pense que c’est amplement mérité. Puis elle se tourne ensuite vers Lisbeth. Vous êtes douées dans l’art de recoudre, constate-t-elle puis son regard se reporte sur les deux, vous êtes décidément un binôme peu commun. Sa phrase s’éteint, laissant refléter une certaine admiration secrète.
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Lisbeth AifreadMercenaire
Lisbeth Aifread



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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyMer 6 Mar 2019 - 14:34
Elle sourit quand Merrick lui fait un clin d’œil. Elle apprécie décidément sa façon de jouer avec les mots et son attitude désinvolte. Une arme redoutable dont il se sert à la perfection. A la différence cependant qu’il s’en servait comme d’un bouclier et elle d’une arme. Lequel de ces deux moyens était le plus efficace ? C’était une bonne question.
Elle aimait la distraction qu’il parvenait à apporter à son esprit encore à vif suite à l’étrange vision. Elle commença à s’appliquer sur la plaie, pinçant les lèvres des celle-ci du bout des doigts. Le jeune milicien frémit la première fois qu’elle perça la peau fine. Son regard coula vers la saltimbanque, amusé de constater qu’elle avait subtilement évité de confier quoi que ce soit sur elle-même. Et elle doutait que ce soit parce qu’ils étaient, littéralement, des inconnus. Non c’était réaliser avec trop de minutie et de routine pour être la simple gêne.

Le passé était un mystère qu’elle souhait et savait dissimuler. Lisbeth en apprécia d’autant plus la belle créature. Elle aimait les gens compliqués, ils étaient tellement plus intéressants que les héros ou les types honnête. Elle accepta donc d’écouter la petite diversion qu’on lui proposa. D’autant que la voix sensuelle et chaude de Cérène avait l’agréable don de la détendre et de faciliter la concentration de son esprit sur la minutieuse tâche. Elle réfléchissait aux paroles tout en resserrant chaque point afin de permettre la cicatrisation la plus propre possible. A six ans elle avait recousu déjà assez de plaie sur le corps de son père pour pouvoir se considérer comme une sagefemme correcte. Aujourd’hui elle n’avait presque plus besoin de se concentre. Mais cette fois-ci elle s’assurait de la beauté du résultat. Elle finit presque en même temps que la conclusion de l’histoire et se demanda si la jeune femme maîtriser son art au point de savoir temporiser son texte à ce point ou si elle avait eu un coup de chance.

D’un mouvement fluide sa main gauche s’empara de la dague dans son dos et se servit de la lame affutée pour trancher le fil au ras du dernier point avant de retrouver sa place dans son fourreau. Cela par contre, elle l’avait réellement fait sans y penser. Ses lames étaient aussi naturelles pour son corps que le bout de ses doigts.
Elle se laissa tomber et s’affala sur le lit.

-Finit, déclara-t-elle en s’appuyant sur un bras, un sourire victorieux d’enfant sur les lèvres. Une bien belle histoire. Même si pour ma part, je pense que la seule conclusion à en tirer, c’est qu’il vaut mieux éviter de prier dans le froid de l’hiver.

Elle s’étira de manière féline sur le lit, savourant le plaisir simple d’une paillasse et de la bonne compagnie après avoir risqué sa vie un peu trop longtemps à son gout. Et sans être certaine que cela était bien finit. Même si elle doutait que Mamie Bert laisse quoi que ce soit gêner son commerce en pleine nuit. Elle fit doucement rouler son bras meurtris, satisfaite de sentir l’engourdissement s’en échapper, même si cela réveiller aussi la douleur.
Elle regarda Cérène et Merrick. A vrai dire elle les croqua des yeux, comme elle aimait appelé cette façon de scruter pour son simple plaisir un être bien fait. Il fallait qu’elle laisse l’adrénaline quitter ses veines, d’une façon ou d’une autre. Elle se rassit en tailleur et s’empara de la cruche où elle but une longue gorgée pour rafraichir son corps chaud.

-Je dois admettre que je me suis rarement amusée autant avec un homme ayant gardé ses vêtements, ricana-t-elle son regard surveillant en coin la réaction du milicien.

Maintenant qu’elle avait l’occasion de s’exprimer sans penser uniquement à sa survie, son sens de l’humour bien particulier faisait surface plus librement. Un mélange de taquinerie, de provocation et de vérité crue. Elle inclina la tête en regardant la jeune femme.

-Et tu ne crains pas que notre binôme si particulier t’attire des problèmes Cérène ? C’est déjà risqué d’accepter de rejoindre un couple dans une chambre, pour d’autres raisons, mais si on ajoute à cela leur air de fugueurs et des plaies à recoudre, il y a franchement de quoi douter.

Elle tapota le matelas à côté d’eux.

-Vient donc plus près que je t’entende mieux, lui dit-elle avec un clin d’œil amusé.
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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth]   D'adversaire à partenaire ? [Lisbeth] EmptyMer 6 Mar 2019 - 18:50
-''Oh, je ne suis guère un très bon soigneur...'' Dit-il à Cérène lorsqu’elle salua son travail quelque peu douteux. Joueur, le milicien répondit au sourire qui lui fut offert par le soulèvement de la commissure de ses lèvres. Offrant un clin d’oeil pour couronner le tout il continua, bien ''modestement''. ''Mais il est vrai que je suis bourré de talent !''

Or le temps des palabres venait de prendre fin, alors que l’attaque fut fomentée. La perfidie des deux femmes se joua devant les yeux de l’éploré qu’était Merrick Lorren, alors qu’il ne pouvait que s’appesantir sur son sort, tandis qu’il s’enfermait dans un marasme qui ne lui était guère coutumier. À ses yeux, l’une ne rattrapait pas l’autre. La raison à tout cela ? Lisbeth maintenait son contrôle sur son être, se livrant au besoin de le charcuter. Quant à elle, Cérène conservait son emprise sur le contenant, mais surtout sur le contenu, de la cruche de vin. Ensemble, ces deux-là étaient un duo qui offrait beaucoup de maux au pauvre milicien... Bien évidemment, l’homme d’armes, qui n’était en aucun cas armé pour leur résister, ne leur vouait pas véritablement une haine à toute épreuve et farouche. Après tout, toutes deux se liguaient contre lui dans une volonté de l’aider. Il ne pouvait rien dire de négatif là-dessus, ne pouvait contester les actions prises pour lui. Or, Lorren pouvait les goûter avec humeur.

-''faites attention, Cérène. Je suis excessivement demandant...'' Répondit-il en coulant un regard vers celle qui éclairait la bataille qui allait se jouer sur son front, en faisant référence à sa consommation. Lorsqu’il entendit le vin frapper les parois du récipient, le doux son de sa salvation qui lui était pour l’heure inaccessible, le milicien ne put empêcher de froncer de sourcils avec une pointe d’amusement dans le regard. ''Ne me tentez pas trop, mademoiselle ! Vous pourriez le regretter...'' Menace bien vaine s’il en est, sachant sa position inconfortable, alors que Lisbeth s’attaquait à sa balafre.

Grognant lorsque l’aiguille commença son travail, bougeant quelque peu bien qu’il tentait de rester immobile, le jeune homme finit par se perdre au détour des mots qui éloignait l’ensemble des maux physique de son être. Écoutant, s’abreuvant de ces paroles, de ce conte qui avait le don de le faire voyager, de l’interpeller et de le faire vouloir et savoir la suite, Merrick Lorren ne se rendit compte de la finalité du soin, que lorsque l’histoire prit fin, qu’au moment ou sa sauveuse dit à voie haute que le calvaire avait connu son dénouement.

Tout d’abord silencieux, laissant le temps à Lisbeth de répondre, de prendre la parole, l’ivrogne ne put s’empêcher d’offrir un mouvement de tête négatif et contestataire à Cérène, lorsque celle-ci offrit la cruche de vin à la rouquine, plutôt qu’au quidam qu’il était. Le regard pétillant, la tête penchée sur le côté, Merrick ne dit rien, mais se demandait à juste titre si celle-ci ne tentait pas de le provoquer quelque peu...

-'' En plus d’être une excellente chanteuse, vous voilà aussi une très bonne conteuse. Décidément, je ne suis point le seul à avoir pleins de talent par ici !'' Riant devant la remarque de Lisbeth, mais aussi devant son air de triomphe qui venait éclairer son visage, il continua en la regardant dans les yeux : '' Malheureusement pour lui, il n’avait pas la chance de se cacher dans un bordel comme nous...'' Puise se passant une main dans les cheveux, évitant le regard de la mercenaire, il enchaîna et termina sur ces mots bien simples : ''Merci, Lis' ''.

S’appuyant confortablement au mur qui se trouvait derrière la paillasse, Merrick réussit enfin à mettre la main sur le cruchon de vin. Satisfait au plus haut point de sa victoire, du retour de son poison et du terrible venin qu’il instiguait dans son corps, le jeune homme se permit une rasade à faire frémir de plaisir et de contentement n’importe lequel des ivrognes de Marbrume. Or, déjà, le liquide arrivait à une presque finalité... Il en restait tout de même suffisamment pour encore quelque temps. L’épanchement pouvait continuer, bref répit avant d’avoir besoin de redescendre pour aller chercher la suite, pour aller quémander le même breuvage.

-'' En effet, cette nuit fut une réelle partie de plaisir ! Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas amusé autant... en gardant mes vêtements, évidemment.'' Répondit-il, joueur, aux propos de Lisbeth. Il n’avait pas réagi plus que de coutume, alors que la conversation s’articulait autour de la joute verbale et des palabres en tout genre. C’était son domaine de prédilection, le lieu où il était le plus à son aise, après tout. '' Un couple, hein ? Lapsus révélateur, s’il en est...'' puis, rebondissant rapidement sur cela, il poursuivit. '' Par contre, je ne suis guère d’accord avec Lisbeth. Un air fugueur ? Je n’accepterais que l’on parle que de mon air charmant, séduisant et ravissant !''

Lorsque Lisbeth proposa à Cérène de se rapprocher, le milicien se poussa un peu pour lui laisser de la place, si c’est ce qu’elle souhaitait. Il ne put s’empêcher d’en rajouter une couche. Murmurant, bien que tout le monde puisse l’entendre : ''Je crois que Lisbeth vous aime bien. Fuis, vite !'' Puis après quelque seconde, avec un sourire dressé sur son faciès : ''À moins que tu sois assez courageuse pour la braver. Chose que même moi, je ne me risque pas !'' Il ponctua ses dires bon enfant d’un clin d’œil envers la mercenaire, histoire qu’elle ne prenne pas mal ses blagues. Merrick doutait que cela soit le cas, mais préférait prévenir que guérir.

-'' Personnellement, je ne vous attirerais aucun problème Cérène. Or, je ne peux en dire autant de ma partenaire...'' Termina-t-il sur le ton de la confidence. Merrick Lorren n’avait certes pas oublié que c’était lui, en quelque sorte, l’instigateur de tous les problèmes et maux qui avait bercé leur soirée. Mais, il trouvait cela hautement satisfaisant et amusant de déverser ces problèmes sur le dos de sa sauveuse. Amicalement, cela allait de soi. Son sourire ''innocent'' bien dressé, Merrick attendait ''sagement'' la suite des propos de la barde.
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