Marbrume


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 [terminé] Quand la donzelle s'abrive

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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyMer 20 Fév 2019 - 12:35
Samedi 16 Février 1166

Cela faisait près de deux semaines que le bâtard d'Ergueil était en ville et du moins que l'on puisse dire, son séjour n'avait pas été de tout repos. Celui-ci s'avérait cependant concluant, car de ce temps passé à l'abri des hauts murs de Marbrume, mais également jusqu'au village de Piana, le grand blond s'était débrouillé pour non seulement rassembler les remèdes qu'il entendait porter à ses compagnons d'armes, dans le Labret, mais également quelque monnaie lui évitant de devoir faire la manche.

Car si le chevalier, armé de pied en cap d'un harnoi rutilant quoique bosselé de part en part, pouvait inspirer une certaine aisance, l'état critiquement vide de sa bourse durant les derniers mois l'avait, quant à lui, condamné à vivre chichement. Son acier, à vrai dire, était son seul or, puisqu'il s'agissait là de son gagne pain. Il entendait d'ailleurs mettre une fois de plus à contribution ce dernier, de manière à s'octroyer une place dans le prochain convoi à destination du Labret. Si les bourgeois et les paysans devaient s'acquitter d'une taxe pour jouir de la protection de la milice, le grand blond, lui, monnaierait cette protection - ou du moins espérer une ristourne.

C'était donc tout naturellement que Bérard avait rejoint les quartiers dévolus à la nouvelle troupe ducale, ce curieux amalgame de garde, d'armée et de guet qu'était la milice. Si par le passé, l'ost royal se déclinait en de nombreuses coteries, ordres de chevalerie ou je ne sais quel autre corps d'armée, la milice, quant à elle, avait par la force des choses centralisé tout ce qui relevait de l'épée dans Marbrume et ailleurs. Si l'on exceptait quelques survivances de mercenaires, elle jouissait du monopole de la violence ducale, ce qui incluait donc l'escorte des convois armés.

Laissant son apparence parler pour lui, le vétéran des armées royales n'eût guère de mal à trouver une place pour le prochain voyage ; c'est donc un sourire satisfait aux lèvres qu'il fit irruption des baraquements, sachant qu'il mettrait les voiles hors de Marbrume le lendemain. Décidé à regagner le Labour où il avait créché jusque là, pour y empaqueter ses affaires et faire bonne chère une dernière fois avant son départ, le chevalier jeta quelques regards à gauche à droite. Il gardait en mémoire sa première rencontre avec la milice et depuis redoutait le jour où il recroiserait le cerbère l'ayant mis en garde lors de sa venue dans la ville.

Ce n'était cependant pas ce garde là qu'il devait rencontrer aujourd'hui, puisqu'au détour d'une casemate, longeant un terrain d'entrainement, le grand blond aperçut une jeune femme, seule en train de malmener un mannequin. Son fabuleux ennemi, fait de toile de jute bourré de paille, qu'on avait en outre coiffé d'un seau en guise de casque, ne semblait guère intimidant, néanmoins, eût-il du parier, que le chevalier n'aurait pas nécessairement choisi la donzelle.

Cette dernière, quoique fort gracieuse et agile, ne semblait encore trop à l'aise avec son arme, une de ces lardoires qu'affectionnaient tout particulièrement les miliciens. S'arrêtant un instant pour observer la drôlesse, Bérard s'appuya ainsi sur le muret qui les séparait, avant d'émettre un sifflement admiratif à l'adresse de la jouvencelle, lorsque celle-ci termina sa passe d'armes. « Pour sûr, j'aurais pas aimé être à sa place, lança-t-il crânement à la jeune inconnue. À ce rythme, dans dix jours tu découperas les Fangeux par douzaine, arharharh. »



Dernière édition par Bérard d'Ergueil le Lun 4 Mar 2019 - 21:39, édité 1 fois (Raison : RP terminé)
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Madelyne LaFemelleMilicienne
Madelyne LaFemelle



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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyMer 20 Fév 2019 - 19:19


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Quand la donzelle s'abrive
Madelyne Feat Bérard d'Ergueil


La journée avance bien lentement. Je me surmène pour suivre le rythme des entraînements en cette fin de journée mais bien entendu, la quasi totalité des aboiements du sergent me sont destinés. « Allez plus vite ! », « plus fort », « Bon sang, mais quelle ambisenestre celle là ! Vise mieux, par la Trinité ! », « Tu sais quoi, prends ta lame, va là-bas frapper les mannequins et ne t’arrête pas tant que tu ne seras pas capable d’enchaîner au moins quatre coups directement ! »
Je suis fatiguée… se lever avant le lever du soleil, peu manger, se coucher avant le coucher du soleil… et se faire insulter et hurler dessus à longueur de journée… C’est insupportable !
Arriverais-je à m’y faire réellement ? Je ne suis pas dans la milice depuis très longtemps et j’ai l’impression que je ne m’en sortirai pas. Qu’importe tous les efforts que je fais, qu’importe que je me surpasse, qu’importe que je donne le meilleur de moi même, cela ne sera jamais assez. Je ne suis que la gamine, la femelle, la faiblarde, la chiarde ou je ne sais quoi d’autre encore ! Dès la première journée ici j’ai entendu plus de noms d’oiseaux que dans toute ma vie. Même un chien serait mieux considéré que moi.
Je savais très bien que je ne vivrais pas une vie facile ici, mais je ne comprends pas comment les gens peuvent être aussi mauvais. J’ai surtout l’impression d’être un défouloir où tout est prétexte à l’acharnement. Un jour j’arriverai à obtenir leur respect et je leur montrerai que je peux faire aussi bien qu’eux, voire même mieux !
Bon… Ce ne sera pas aujourd’hui, je dois déjà maîtriser cette fichue épée. Le sergent m’a dit que je resterai là tant que je n’arriverai pas à quelque chose. Ça doit faire trois heures déjà que je m’entraîne et je n’ai pas l’impression d’avoir réussi grand-chose à part avoir des courbatures partout... Cette arme est trop lourde ! Il va me falloir du temps pour me muscler assez pour pouvoir la manier agilement.
Oh, j’en ai assez ! Je jette l’épée contre ma cible et je souffle de frustration. Tant pis, je passerai toute la nuit ici s’il le faut mais je finirai par y arriver ! Le froid doit être mordant mais j’ai tellement chaud que je pourrais entièrement me déshabiller. J’entends soudain un sifflement provocateur. Je tourne la tête et aperçois un jeune homme grand et massif, appuyé sur le muret.
« Pour sûr, j'aurais pas aimé être à sa place, me chambre-t-il. À ce rythme, dans dix jours tu découperas les Fangeux par douzaine. »
Et il se met à rire… Mais qui est-il ?! Ça fait longtemps qu’il est là à me regarder ? Il porte un harnois visiblement cabossé de part et d’autre mais son rire ne semble pas inquiétant.
« Des douzaines de fangeux, certes non, je réplique agacée. Mais des lourdauds dans ton genre, ça, je suis sûre qu’il y a déjà moyen ! »
Je sors ma fronde, ramasse une poignée de boue que je place dans la poche et je fais tournoyer ma fronde. Ah, tu vas voir toi si tu vas railler encore longtemps…
Jet => Echec frôlant le critique… --' 17 sur 20. ICI
La fronde tournoie tournoie… Ah, flûte, j’ai tellement mal aux bras… J’essaie de viser l’importun mais au moment où j’envoie, je me fais copieusement éclabousser par la boue et mon « projectile » si tant qu’on peut appeler cela un projectile – passe bien loin de ma cible.
D’accord. A l’avenir, j’éviterai d’utiliser ma fronde avec un tel état de fatigue. J’éviterai aussi d’utiliser de la boue. Et puis j’éviterai de me ridiculiser davantage lorsque je suis déjà probablement bien ridicule. En somme, je vais me nettoyer et essayer de me faire oublier. Je m’essuie comme je peux le visage avec mon bras. Raaaah ! Que je suis sotte !






Dernière édition par Madelyne LaFemelle le Ven 17 Mai 2019 - 12:09, édité 1 fois
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyMer 20 Fév 2019 - 20:40
Un ricanement accompagna la tentative ratée d'évincer Bérard, tandis que la boue passait à plusieurs mètres sur sa droite. Elle ne semblait en revanche pas avoir épargné la tireuse, qui en plus de manier l'épée comme le plus fin des bretteurs, devait être un véritable tireur d'élite. Mais qu'importe! Prenant appui sur le muret d'une main, voila que le grand blond se lançait au dessus de celui-ci, faisant irruption sur le terrain d'entrainement alors que la donzelle se débarbouillait le visage.

Quoiqu'il lui faisait encore face, Bérard ne se dirigea pas vers la fille, obliquant en pas de crabe vers le mannequin précédemment molesté. Bien qu'il ne craignit guère de sa commensale, le chevalier garda sa main droite sur la poignée de son épée, l'air de dire à la jeunette que si elle venait à retenter l'expérience de lui embrenner la face, il la découperait en rondelles.

Fort heureusement, cela ne semblait pas être l'envie de sa voisine, et bien vite le spadassin arriva auprès du mannequin, là même où la fille avait lancé son épée tantôt. Bérard, qui jusqu'à présent s'était montré muet tandis qu'il approchait, l'ouvrit finalement son caquet. « T'as de la chance, ma fille, lança-t-il tandis qu'il se penchait pour ramasser l'épée, d'autres que moi t'auraient rossée pour moins que ça. » Voir pire, garda-t-il pour lui-même en observant son interlocutrice, décidément pas vilaine.

Faisant mine de garder la brette pour lui, le grand blond feignit de glisser celle-ci à sa ceinture, avant de s'interrompre et de la lancer finalement aux pieds de la jeune fille. Il ne la confisquerait pas cette fois-ci et pourrait même, d'aventure, peut-être retirer quelque chose de positive de cette altercation. « Qu'est-ce que tu dirais d'apprendre deux trois choses à faire avec cette lame ? demanda le chevalier. Je veux dire, autre chose que prendre la rouille, ça s'entend. »
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Madelyne LaFemelle



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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyMer 20 Fév 2019 - 23:56


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Quand la donzelle s'abrive
Madelyne Feat Bérard d'Ergueil


Les ricanements du nouvel arrivant ricochent dans mon crâne. Ya bien de quoi rire en effet... Je relève la tête de mon bras en sursautant lorsque j’entends un bruit métallique. Quoi ? Il a sauté par dessus le mur… Mais comment il a fait ça avec son harnois qui doit bien peser le poids d’une enclume ? Je reste plantée là à le regarder se diriger tranquillement vers moi. Mais…
Je suis tétanisée et incapable de savoir quoi faire. Il n’est pas milicien, j’en suis à peu près sûre. Il n’a donc rien à faire ici. J’allais lui demander ce qu’il fait là, mais je n’ai pas le temps d’émettre le moindre son que je le vois poser la main sur son épée avant de bifurquer en pas chassé, pour ne pas me perdre du regard, vers le mannequin. Mais qu’est-ce qu’il cherche à la fin… Je me dis que j'ai dû aller un peu trop loin.
« T'as de la chance, ma fille, m’explique-t-il en ramassant l'épée. D'autres que moi t'auraient rossée pour moins que ça. »
Tiens donc ! Il a l’air d’avoir un définition bien à lui de la chance. Cela dit, il n’a pas vraiment tort.
Il s’empare de mon épée et il… la rapproche de sa ceinture. D’accord… Je vais devoir expliquer au sergent pourquoi mon épée a disparue. Et comment, bien entendu, j’ai essayé de fronder, avec de la boue que j’ai juste réussi à me foutre sur la figure, un homme en armure cabossée qui a débarqué de je ne sais où. Je vais me faire exécuter.
Finalement, l’épée atterrie à mes pieds à ma grande surprise. Je relève la tête pour le regarder.
« Qu'est-ce que tu dirais d'apprendre deux trois choses à faire avec cette lame ? Je veux dire, autre chose que prendre la rouille, ça s'entend. »
Je ne sais pas quoi répondre. La lumière du soleil commence à décliner lentement mais je perçois dans le peu de clarté restante son visage délimité par sa barbe et ses cheveux blonds. Il doit avoir la trentaine je dirais et une certaine audace dans le regard. Je baisse les yeux pour considérer cette fichue lame. Pourra-t-il seulement m’aider à en supporter le poids ? Je regarde autour de moi, je ne vois personne.
« Tu… qui es-tu et que viens-tu faire ici ? je lui demande. Tu n’es pas milicien... »
Je devrais surtout aller prévenir les autres qu’un intrus a pénétré ici, mais je n’en ai pas envie. A vrai dire, moins je leur adresse la parole et mieux je me sens. Il n’a pas l’air bien dangereux et j’aimerais bien savoir ce qu’il veut avant. Je me penche pour ramasser péniblement mon fardeau, sans lâcher des yeux l’homme en armure. Sil peut vraiment m’aider, pourquoi pas...







Dernière édition par Madelyne LaFemelle le Ven 17 Mai 2019 - 12:10, édité 1 fois
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Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyJeu 21 Fév 2019 - 8:54
Il ne semblait pas avoir tout à fait rassuré la donzelle, puisque celle-ci, en guise d'approbation, demanda à Bérard ce qu'il pouvait bien foutre ici. C'était naturel, légitime et prouvait au moins que la fille avait quelque once de bon sens, à défaut d'expérience du combat. Elle ne s'était pas enfuie en courant ni n'avait hurlé pour rameuter ses coreligionnaires miliciens, c'était déjà ça. Bérard, qui agissait là par un semblant d'altruisme, obtempéra donc. « Je suis pas du Guet, non, répondit-il à l'inconnue, mais il me semble que toute milicienne que tu sois, tu vas finir bien vite dans l'estomac d'une goule, alors zieute donc. »

Comme pour justifier à ses propres yeux sa générosité, impensable chez un porte-glaive dans son genre, Bérard se répéta donc que c'était pour empêcher la donzelle de rejoindre le rang des Fangeux dans un futur proche qu'il lui apprendrait quelques coups. C'était capillotracté, certes, mais pas dénué de sens : après tout, on disait bien qu'une fois mordu, un homme pouvait se changer en dévoreur à tout instant, voir même en donner naissance à cent, si c'était une nuit de pleine lune. Quelque part, en rendant service à la milicienne, il se rendait service à lui, en s'épargnant une éventuelle rencontre avec un mordeur au coin d'une rue sombre ; c'est du moins ce que se dit le grand blond alors qu'il se positionnait face au mannequin, et dégainait son épée.

Faisant signe à sa voisine d'être un peu attentive, mais ne se souciant guère qu'elle désire ou non cette leçon improvisée, il opéra alors des moulinets grossiers, fendants l'air de sa brette tenue à bout de bras, dans de grands mouvements erratiques. Une fois las de singer les débuts peu prometteurs de son élève surprise, Bérard cessa alors, et adoptant une position plus juste, se présenta de biais face au mannequin. En garde basse, sa main à la hauteur de la hanche, il se fendit alors de simples estocs, allongeant sa foulée avant de revenir après chaque frappe.

« Vois la différence, commenta-t-il alors qu'il effectuait le mouvement en ralenti, je bouge peu mon bras, ce sont mes jambes qui mettent travaillent... tu te fatigueras moins et crois moi, c'est aussi efficace qu'un grand coup de taille furieux. » Il était si singulier de voir à quel point les hommes oubliaient que l'extrémité d'une épée était pointue, et non sans raison. « À toi », lança le chevalier à son élève de fortune.
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Madelyne LaFemelle



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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyJeu 21 Fév 2019 - 14:21


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Quand la donzelle s'abrive
Madelyne Feat Bérard d'Ergueil


« Je suis pas du Guet, non, élude-t-il, mais il me semble que toute milicienne que tu sois, tu vas finir bien vite dans l'estomac d'une goule, alors zieute donc. » 
Il ne m’a pas répondu… pas du guet, ouais, ça je m’en serais douté. Mais il ne m’a pas dit qui il est ni ce qu’il est venu faire là. A la place, il continue de me rabaisser une fois de plus, sans ironie cette fois et s’évertue à me montrer ce que je dois faire. Je suis bien décontenancée là et je ne vois vraiment pas quel est son but… Ce que je sais en revanche, c’est que si je me fais pincer en sa présence, je risque vraiment de gros ennuis. Mais il serait capable de me tuer si j’appelle quelqu’un, alors je ferais mieux de profiter de cette singulière serviabilité... D’ailleurs, je ne comprends pas où sont passés les sentinelles. Ce n’est pas normal de laisser une nouvelle recrue seule sans surveiller le terrain environnant… Je me demande alors si ce ne serait tout simplement un test ?
Je reste silencieuse en regardant l'homme en armure faire son manège ; il porte de grands coups amples et similaires à ce que je devais faire auparavant, et même s’il s’en sort avec plus d’aisance du fait de sa force, à présent que j’ai une vision extérieure de ce que je faisais, je comprends bien que je ne risquais pas de parvenir à quelque chose de correct en m’y prenant de la sorte. Il finit par arrêter et change de position tout en effectuant des mouvements plus justes, plus précis et beaucoup plus courts. Là où je donnais bêtement de grands coups du tranchant de mon épée d’un côté avant de redresser mon bras à grand geste et de tenter de rajuster ma position pour refrapper de l’autre côté dans une gaucherie évidente, lui est beaucoup plus précis et efficace dans sa gestuelle et favorise l’estocade qui demande moins de ressources.
« Vois la différence, me démontre-t-il en effectuant le mouvement plus lentement. Je bouge peu mon bras, ce sont mes jambes qui mettent travaillent... tu te fatigueras moins et crois moi, c'est aussi efficace qu'un grand coup de taille furieux. A toi. »
Je m’approche de la cible et tente de reproduire ce qu’il vient de me montrer. Au lieu d’envoyer un coup rageur tête baissée, je l’envoie avec plus de retenue et de discernement pour gagner en précision déjà et pour moins me fatiguer comme il me l’explique. J’essaie de rectifier mon jeu de jambes désastreux. Si j’avais eu moins de rage en moi, j’aurais peut-être agi de manière plus réfléchie. J’aurais moins cherché à frapper aveuglément pour me défouler, lassée d’entendre à tout bout de champs que ce que je faisais n’était jamais bien. Pendant un moment, je laisse donc l’intrus corriger les gestes que j’essaie de maîtriser.






Dernière édition par Madelyne LaFemelle le Ven 17 Mai 2019 - 12:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyJeu 21 Fév 2019 - 19:10
Après s'être écarté pour laisser la place à l'inconnue de s'exercer, Bérard garda un œil sur cette dernière, observant la manière dont elle estoquait le mannequin. S'improviser maître d'armes n'était pas une chose qui lui soit courante, sans être tout à fait inconnue. Combien de fois n'avait-il pas tenté d'apprendre quelques rudiments d'escrime à ses compagnons d'armes, dans la piétaille au service du roi ? C'est qu'à la différence de certains, le grand blond avait eu le privilège de recevoir des leçons lui-même, dans sa jeunesse. Pas sûr que ser Richard, le maître d'armes de ses hôtes d'alors, les Sombreval, n'eût approuvé les instructions dispensées à la hâte par son ancien élève, mais qu'importe! Grâce à celles-ci, Bérard savait avoir aidé, dans le temps, quelques comparses à ne pas finir embroché trop vite - il en avait également, ceci dit, rendu d'autres trop confiants au point de jouer les duellistes, à leur grand regret.

Songer à ses propres classes ainsi que sa vie dans la soldatesque ne manqua pas de faire divaguer le chevalier, qui se détacha un instant de son élève de fortune. « La pratique est essentielle, entama-t-il doctement. J'ai connu un spadassin, il y a près de cinq ans de cela. Le ladre - il venait du Sud du royaume - pouvait enfiler un anneau à la pointe de son épée! Une lame pas plus large que le pouce, qu'il maniait comme une simple badine! Il... » Le récit laudateur aurait pu continuer, si Bérard ne s'était pas souvenu de la fin sordide dont avait souffert le bretteur de son histoire. C'est que l'homme, une duelliste chevronné qui s'était acquitté de nombreux faits d'armes, avait laissé dans le sillage de ses victoires une tripotée d'envieux et de rivaux, si bien qu'on avait finalement ourdi quelque conjuration contre lui, par temps de paix. Le drôle avait terminé cinq épées plantées dans le bedon, bien incapable de se défendre contre des hommes à qui, d'ordinaire, seul à seul, il n'aurait laissé aucune chance. Ha, la belle morale que voila!

« Ouais, non, rien, oublie. Donc, reprit le grand blond, un peu moins loquace, pour changer de sujet, qu'est-ce qu'une donzelle dans ton genre s'en vient frayer au sein du Guet ? » Ç'avait été lancé un peu à la hâte ; à bien y réfléchir, peut-être la jeune fille verrait d'un mauvais œil une demande si intrusive. Tentant de se rattraper tant bien que mal, le chevalier voulut donc donner le change : « Et moi c'est Bérard. Comme t'avais demandé, hein. »
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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyJeu 21 Fév 2019 - 20:52


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Quand la donzelle s'abrive
Madelyne Feat Bérard d'Ergueil


Je fais une pause. Je crois même que je vais arrêter pour aujourd’hui, je ne sens plus mes bras… enfin, je préférerais bien ne plus les sentir… mais une douleur sourde darde mes bras, et c’est une brûlure lourde qui pèse dans mes biceps malmenés. J’ai beaucoup trop forcé, moi qui d’ordinaire ne fait pas tant d’efforts. Ces derniers jours, ou plutôt ces premiers jours en tant que milicienne sont plus qu’éprouvants ; c’est un véritable enfer. Je peine à prendre le rythme, mais ça va venir. La vie n’est pas facile… je dois juste m’accrocher. Et me préserver du surmenage coûte que coûte. Qu’il est compliqué de doser ses efforts...
« La pratique est essentielle, explique le blond quelque peu fanfaron. J'ai connu un spadassin, il y a près de cinq ans de cela. Le ladre - il venait du Sud du royaume - pouvait enfiler un anneau à la pointe de son épée! Une lame pas plus large que le pouce, qu'il maniait comme une simple badine! Il... Ouais, non, rien, oublie, s’interrompt-t-il alors sans que je ne puisse comprendre pourquoi. Donc, qu'est-ce qu'une donzelle dans ton genre s'en vient frayer au sein du Guet ? » me questionne-t-il.
Celle là, c’est la meilleure. Il ne répond pas à mes questions mais par contre il se permet de m’en poser… Frayer ? J’ai un doute sur le sens qu’il octroie à ce mots, m’enfin...
« Et moi c'est Bérard. Comme t'avais demandé, hein », lance-t-il finalement, peut-être ayant senti mon agacement.
« C’est un choix que j’ai fait. Tu ne m’as toujours pas dit ce que tu venais faire ici ? Jusqu’à preuve du contraire, tu n’as rien à faire là. Je dois aller avertir de ta présence, d’ailleurs, je ne sais pas où sont passées les sentinelles… Ça craint ici… »
Je regarde derrière moi, mais toujours personne. Bon… je le remercie malgré ses commentaires désobligeants, le regard fuyant.
« Merci pour les conseils, c’était bien aimable de ta part. Mais tu vas devoir t’en aller ou me dire ce que tu veux maintenant. »
Je remets maladroitement mon épée dans son fourreau. Pourquoi je me suis enrôlée dans la milice ? Ça ne le regarde absolument pas. Avais-je le choix ? Nous n’avions plus d’argent mes sœurs et moi, je ne trouvais de travail nulle part et je ne supportais plus cette vie misérable que je menais. La famine, la santé fragile de Béthanie qui se dégrade… Et père, je voulais savoir ce qu’il s’est passé. Pourquoi… ? Je connaissais la réponse, bien sûr. Mais je devais l’entendre. Il a donné sa vie à l’armée du Roi puis à la milice littéralement. Je veux suivre ses traces. Je veux le rechercher à l’extérieur ! Il n’est peut-être pas revenu de sa dernière mission, d’accord, mais je suis sûre qu’il peut quand même être vivant quelque part… Si tel est le cas, je le retrouverai ! Et ces immondes créatures, je veux les combattre et faire honneur au père qu’elles m’ont pris !
Derrière l’homme au harnois cabossé prénommé Bérard, le gris pâle du ciel voilé de son épais manteaux nuageux prend une teinte presque dorée. J’ai moins chaud depuis que j’ai arrêté de m’agiter en tous sens et je commence même à trembler. En fait, je ne saurais dire si ce sont mes bras qui tremblent de fatigue, ou si c’est mon corps entier qui est pris de soubresauts, que ce soit de fatigue ou de froid. Je soupire. Je ne me sens pas très bien… Ah ! les humeurs…






Dernière édition par Madelyne LaFemelle le Ven 17 Mai 2019 - 12:10, édité 1 fois
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyVen 22 Fév 2019 - 16:06
La fille ne se montra pas plus rassurée, continuant de sonder les intentions de son commensal et menaçant même d'appeler la garde. En plein milieu des quartiers de la milice, la chose prêtait à l'ironie, d'autant plus que le chevalier était venu ici et en repartirait sans être inquiété. C'est qu'il venait de s'acoquiner avec ces messieurs du Guet, rapport à son prochain voyage en convoi, mais ça, la petite en ignorait tout. Qu'importe! Vu l'arrière cour où on l'avait reléguée, il y avait fort à parier que quand bien même eût elle fait rappliquer ses comparses, ceux-ci n'auraient pas cherché de noises à grand blond. Il n'avait fait que donner un coup de pouce à cette donzelle en mal d'escrime, après tout.

Haussant des épaules, Bérard se détourna donc de son élève de fortune, avant de rengainer son épée. Ça lui était déjà bien étrange que de jouer ainsi les samaritains, alors se faire violence face aux réticences de celle qu'il avait espéré un peu moins ingrate et un peu plus ouverte, voila qui eût été inouï. Jetant un bref regard à la donzelle au moment de ramasser son bouclier laissé à terre, le grand blond vit en outre que celle-ci semblait exténuée. Il ignorait bien ce qu'avait été sa journée, mais à n'en pas douter, elle n'avait pas uniquement dû se tourner les pouces. Se fût il obstiné à jouer les percepteurs qu'il n'aurait guère obtenu plus de la jouvencelle, or son intervention avait été le fait d'une générosité sommaire, sûrement un peu teintée d'intérêt, mais pas d'un dévouement total à faire de sa voisine un guerrier sanguinaire en deux heures.

« T'as raison, la mousmée, répondit le bâtard d'Ergueil, je m'en vas. J'ai réglé mes affaires avec tes compères du Guet, ça vaut donc mieux que je regagne la Chienne galeuse ; j'y perdrais pas mon temps à chicaner des belettes. De toute manière tu m'as l'air toute rompue, tu gagnerais à te mettre au bouillon, la mousmée. »
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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptySam 23 Fév 2019 - 1:40


[terminé] Quand la donzelle s'abrive V31o

Quand la donzelle s'abrive
Madelyne Feat Bérard d'Ergueil


« T'as raison, la mousmée, qu’il me répond. Je m'en vas. J'ai réglé mes affaires avec tes compères du Guet, ça vaut donc mieux que je regagne la chienne galeuse ; j'y perdrais pas mon temps à chicaner des belettes. De toute manière tu m'as l'air toute rompue, tu gagnerais à te mettre au bouillon, la mousmée. »
Et il va repartir comme il est arrivé. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens coupable. Après tout, il n’a jamais rien fait d’autre que de m’aider malgré toutes ses taquineries et si je lui ai demandé de me dire ce qu’il venait faire ici ou de partir, c’est parce que je m’attendais surtout à l’entendre me dire ce qu’il venait faire là, et non qu’il repartait donc. J’ai pas été très agréable… Oh et puis zut, tant pis si les sentinelles reviennent. Nous ne faisons rien de mal, après tout.
« Attends… Tu ne m’as même pas dit ce que tu es venu faire là. »
et puis je rajoute : « La chienne galeuse ? c’est pas au Labourg, ça ? Me semble avoir déjà croisé une auberge ou quelque chose du genre qui portait ce nom. C’est pas un coin très recommandable… »
Cette fois, je commence à avoir vraiment froid. Tant que je bougeais j’avais chaud, mais maintenant que je me suis arrêtée et que je reste statique, le froid mordant de l’hiver me fait trembler de plus en plus. Décidément, j’ai l’air bien fine moi et je passe encore pour une mauviette. Un bouillon… ça donnerait presque envie, si cette fichue bectance ici pouvait seulement ne pas être écœurante. Un bon bol de bouillon d’oignons, au feu de la cheminée emmitouflée dans ma couverture quand père me racontait des histoires, voilà qui me rend soudain nostalgique rien qu’à y repenser. J’aimerais bien me mettre au chaud. Je sens mon nez couler, manquerait plus maintenant que je tombe malade. Je regarde Bérard attentivement. A vrai dire, il me paraît presque sympathique et il a un sourire… Comment le qualifier ? Espiègle, je crois que c’est le mot. Je me surprends à repenser aux contes de mon enfance, toutes ces histoire de beaux princes, princesses et chevaliers dans leur armure étincelante. Ces histoires qui finissent toujours bien et qui font rêver. Bon, celui-ci a une armure cabossée, m’enfin… Et puis je me rembrunis. Je ne devrais pas me raccrocher… Ah, Madelyne… Tu es en train de perdre la tête !
Je me rends compte à quel point la vie ici est dure en remarquant que je suis en train de me rattacher au premier venu, comme s’il pouvait seulement me sauver de cet enfer. Cet enfer que je me suis juré de combattre. D’accord, il m’a aidée cinq minutes, mais ce n’est pas pour autant que je dois en faire une bouée de sauvetage ! Je suis complètement perdue, vivement que j’aille me reposer et que je puisse dormir.






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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptySam 23 Fév 2019 - 15:46
Souvent femme varie! Tant qu'il s'était invité sur le terrain d'entrainement pour lui enseigner quelques astuces, Bérard en avait été chassé par sa jeune élève. Dès lors qu'il débarrassait le plancher, voila que celle-ci s'élançait presque après lui. Elle s'enquit à nouveau de ses menées, avant de se soucier de la sureté de son séjour. Qu'est-ce ça pouvait bien lui chaloir ? Elle ne serait pas celle à crécher là bas, qu'il sache.

Se retournant pour faire de nouveau face à l'inconnue, Bérard dévisagea celle-ci, la regardant de haut en bas avant d'étouffer un soupir amusé. Voila que c'était un petit bout de femme, toute grêle de ses 100 livres toute mouillée, qui lui faisait la leçon sur ses imprudences, à lui, un gaillard alignant six pieds de haut, le double de son poids et dix années comme troupier de l'ost royal. L'humour des Dieux était en vérité sans limite. Tremblotante comme une plante gracile au gré des vents, la jeune fille s'inquiétait de la fréquentabilité des établissements où crécherait Bérard, qu'elle connaissait depuis près d'une demi-heure et dont elle ignorait sûrement tout. Qui sait ? Peut-être l'homme côtoyait ce genre de gargote à dessein, lui-même plus brigand que chevalier ? Qu'il le sache, l'armure n'était pas l'apanage des hommes de bien ; les crapules aussi la revêtaient.

« C'est pas si mauvaise maison, s'entendit répondre le grand blond, tant qu'on s'y rend bien accompagné. » D'un mouvement de tête, il désigna les baraquements de la milice, non loin. « Qui sait, je gage même qu'on y trouve le même genre de paladins que ceux qui crèchent céans. Ils sont pas d'une race bien différente, crois m'en. » C'est que de la milice, notre héros s'en était déjà fait un petit avis, en sus de celui qu'il nourrissait envers la soldatesque de tout pays et de toute origine, pour l'avoir côtoyée des années durant. Mettre un uniforme à une crapule n'en faisait pas un vertueux pour autant, pensa-t-il ; combien de fois le bâtard d'Ergueil n'avait eût à faire à des hommes qui par leur nature auraient mérité leur place dans un charnier, ou au bout d'une potence, mais que leur allégeance gardait d'une fin funeste - qu'ils dispensaient du reste généreusement aux ennemis de leur maître. Il n'y avait pas de raison que la milice y échappe : au contraire, l'époque devait même encourager cela. Pas que ça n'ébaudisse le grand blond - après tout, lui même n'était-il pas un reître comme on en faisait plus, marchandant son épée et ses talents pour la violence ? Il laissait volontiers les indignations et les prêches offensées aux gens du Temple.

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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptySam 23 Fév 2019 - 22:58


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Quand la donzelle s'abrive
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Il se retourne et me regarde, toujours ce même sourire ô combien agaçant et malicieux.
« C'est pas si mauvaise maison, se décide-t-il à répondre, tant qu'on s'y rend bien accompagné. Puis il me montre de la tête les bâtiments. Qui sait, je gage même qu'on y trouve le même genre de paladins que ceux qui crèchent céans. Ils sont pas d'une race bien différente, crois m'en.
- Ah, ça. Il y a bien des rats partout et on ne peut rien y faire, je lui réponds. Ici aussi oui, hélas, je le confirme... »
Diantre, il a réussi encore à me mettre sous terre une fois de plus. Je ne suis même pas capable de donner une bonne image de la Milice ni même de croire en elle. Je me demande comment j’arriverai à y trouver ma place. C’est tellement différent de ce que j’avais espéré. Je voulais juste m’investir pour la protection de la population, combattre la fange, aider mes sœurs et me sentir utile, mais la réalité est toute autre. Je ne suis qu’une pauvre fille dans un monde aux mauvaises mœurs et humeurs d’hommes tous plus vils et pourris les uns que les autres. Je suis complètement étrangère. Je n'ai rien contre la hiérarchie du moment qu'elle est juste et légitime. Je n'ai rien contre les opinions populaires et toutes les niaiseries qui vont. Je n'ai rien contre le labeur mais la violence gratuite l'abus et le manque de tolérance, je ne suis pas capable de les accepter. Et lui là, ce rustre en harnois qui veut se montrer courtois, il a le don pour me rabaisser même sans le faire volontairement. Ah ! M’est avis qu’un homme qui fréquente pareil endroit et qui vient traîner autour de la caserne n’est pas blanc comme neige et que je ferais mieux de me méfier, surtout qu’il ne m’a toujours pas dit ce qu’il est venu faire dans le secteur. Il a quelque chose... d’intrigant. Je me demande s’il ne complote pas quelque chose cet espèce de gredin qui n’arrête pas de se payer ma tête…
« Ce sont peut-être de ces paladins de cette même race que tu es venu retrouver ? » je le taquine comme un poisson que j'aimerais ferrer et j'aimerais autant avoir le dernier mot.





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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyDim 24 Fév 2019 - 0:37
Il y avait quelque chose de singulier à voir cette jeune fille s'escrimer verbalement pour tenter de clouer le bec au grand blond. Malgré la lumière déclinante, on voyait aisément qu'elle avait froid, et son gambison fumait encore d'un après-midi sûrement dévolu au labeur. Pourtant, la fille s'obstinait face à l'ineffable bâtard d'Ergueil quand elle aurait aisément pu regagner la cantine et les baraquements de la milice.

Son insistance à vouloir garder le dernier mot n'avait toutefois pas réussi à masquer un soupçon de dépit dans la voix de l'inconnue. Eh, quoi ? Se rendait-elle seulement maintenant compte, à mesure qu'un autre la chicanait sur sa récente affiliation, que cette dernière n'était pas identique au rêve dont elle s'était elle-même bassinée auparavant ? Tout ceci amusait quelque peu le grand blond, qui comme on l'a déjà vu ne nourrissait qu'une retenue circonspecte vis-à-vis des reîtres en uniforme qu'on nommait miliciens. Forcément, pour celui qui avait longtemps déchanté depuis quant aux mirages de la vie de soldat, retrouver ces derniers dans la bouche d'une jouvencelle prêtait à sourire. C'était cependant là une réjouissance amère, car quoiqu'il soit grandement désabusé, Bérard n'était pas fondamentalement un mauvais bougre, aussi la perspective que cette drôlesse découvre la dure réalité des usages de camp à grand coup de bite de la part de ses 'camarades' sur les pierres froides et humides d'une longue nuit de garde ne l'égayait pas plus que cela. Après tout, ses propres errances passées l'ayant mené parfois lui aussi, au gré des campagnes, à l'esforçage, il se faisait une vague idée de comment la chose était vécue d'en face - et quoique vous en diront ses adeptes, étrangement plus souvent baiseurs que baisés, c'est toujours plus jouasse pour l'un que pour l'autre.

Mais trêve de digression! Voila que la fille le relançait, sans trop qu'il n'eût su pourquoi. « Ici ? Peste non. Déjà qu'il me faudra me farcir tes compères trois jours durant sur les convois, je voudrais pas abuser du plaisir, répondit le chevalier sourire aux lèvres, révélant par là-même l'objet de sa venue ici (ainsi que quelques dents). En ce qui me concerne c'est tout vu. Mais toi ? Tu serais pas mieux là dedans plutôt qu'à trainer dans le froid céans pour m'ébaudir seulement les mirettes, non ? Pas que ce soit déplaisant, mais niveau priorités c'est curieux, crois m'en. »

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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyDim 24 Fév 2019 - 15:19


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Quand la donzelle s'abrive
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« Ici ? Peste non. Déjà qu'il me faudra me farcir tes compères trois jours durant sur les convois, je voudrais pas abuser du plaisir dit-il avant de rajouter : En ce qui me concerne c'est tout vu. Mais toi ? Tu serais pas mieux là dedans plutôt qu'à traîner dans le froid céans pour m'ébaudir seulement les mirettes, non ? Pas que ce soit déplaisant, mais niveau priorités c'est curieux, crois m'en. »
Abuser du plaisir… son ironie me fait rire maintenant qu’elle ne m’est plus réellement personnelle et je renifle après un petit rire à peine audible.
« Ah... tu ne resteras pour le souper alors ? je lance amusée. C’est bien dommage, il doit bien rester encore du porridge de la veille… Il n’est pas mauvais ma foi, on y survie pas trop mal si on rajoute un godet d’eau dans la gamelle pour ne pas s’étouffer. Il y a même des charançons dans la marmite, pourquoi les enlever après tout, c’est vrai, ça fait de la viande. Dire que quand je cuisinais le blé je faisais sottement le tri… c’est qu’on apprend des choses utiles ici, mine de rien. Moi j’te dis, tu ne sais pas ce que tu rates ! »
et je ris de ma sottise puis poursuis.
« Te voilà à présent bien aimable de tant de flatteries… mais je crois bien qu’elles sont à l’image de ton armure, preux chevalier. Tu me verrais mieux à l’intérieur, dis-tu ? Moi je dis que je profite de l’air frais ; ça suinte bien trop d’humeurs là dedans et il y fait bien trop chaud. Mais je ne vois point le cheval qui va avec l’armure ? Tu me vois déçue de ne pouvoir apercevoir la bête, mais peut-être n’est-elle pas loin. »
Le soleil tire sur des teintes cuivrés à présent qu’il descend toujours plus bas dans le ciel. Je ressens une once de mélancolie à chaque fois que la nuit tombe.







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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive EmptyDim 24 Fév 2019 - 16:22
Attends que j'ôte mes braies et tu la verras, la bête, ne put s'empêcher de penser aussitôt le chevalier, gardant toutefois sa réflexion on ne peut plus philosophique pour lui seul. Il en était désormais certain : la petite lui faisait du gringue, ce qui à l'évidence n'était pas pour déplaire au grand blond, qu'on avait voulu chasser de l'endroit aux premiers abords. D'autant qu'à bien y regarder, cette inconnue n'était pas vilaine, au contraire : soleil couchant aidant, sa frimousse délicate et ses joues rosies par le froid lui conféraient un attrait certain.

Forcément, les saillies de la drôlesse faisaient donc mouche sur notre spadassin de service, lequel après des semaines à fréquenter des macchabées se trouvait fort aise d'attirer l'attention d'une jolie belette à l'aide de trois moulinets d'épée. Le grand blond semblait avoir visé juste, puisqu'à chaque nouvelle saillie, c'était à ses coreligionnaires miliciens que l'inconnue s'en prenait à nouveau : à leur compagnie, à leur cuisine, à leur odeur - et sûrement à l'odeur de leur cuisine! Pouvait-il l'en blâmer ? Lui-même avait du revoir nombre de ses attentes à la baisse, lorsqu'il s'était enrôlé dans les armées du roi. Habitué à la vie de château qu'il était alors, rejoindre les camps de la piétaille avait été un retour à la réalité qui, quoiqu'intialement rude, lui avait in fine grandement bénéficié. Pour autant, il pouvait partager les appréhensions et le dépit que semblait professer la jeune fille.

« Je te dirais bien de me suivre et de venir manger de la poularde avec moi, avança le grand blond tout en sachant qu'il vantait quelque chose qu'il aurait été bien incapable de payer, mais d'un côté qui me dit que t'es pas toi aussi portée sur la truandaille ? » Plissant les yeux, Bérard fit mine d'inspecter son interlocutrice, rapprochant son visage de celui de cette dernière et la détaillant sous toutes les coutures. « C'est vrai, quoi, reprit-il. T'es mignonne, t'as ça pour toi, mais du reste tu ne m'as même pas encore donné ton nom. Dans mon langage ça veut dire attention! »
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