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 [terminé] Quand la donzelle s'abrive

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Madelyne LaFemelleMilicienne
Madelyne LaFemelle



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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptyLun 25 Fév 2019 - 14:27


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Quand la donzelle s'abrive
Madelyne Feat Bérard d'Ergueil


« Je te dirais bien de me suivre et de venir manger de la poularde avec moi, mais d'un côté qui me dit que t'es pas toi aussi portée sur la truandaille ? »
De la poularde ?? Il est sérieux ? Je ne me souviens plus à quand remonte la dernière fois que j’ai mangé de la viande – enfin, sans compter les charançons, il va de soi. Je crois bien que cela date d’avant la fange... Et le voilà qui me parle de festoyer de la poularde… Rien qu’à imaginer l’odeur alléchante, la peau croustillante et la chair grasse fondre dans ma bouche, j’en ai l’écume aux lèvres et je déglutie, pensant à des champignons à l’ail qui l’accompagnerait si bien... Peut-être des carottes même, et... des oignons ! Par Rikni, quel maraud de m’affamer de la sorte quand je ne peux manger rien d’autres que d’infectes bouillies étouffantes !
Le voilà qui rapproche son visage du mien en m’inspectant comme on inspecterait… enfin… comme je regarderais une poularde, si je pouvais réellement en avoir un morceau dans ma gamelle, crénom ! En plus il me fait passer pour une mauvaise fille… mais le... vil faquin !
« C'est vrai, quoi, reprit-il. T'es mignonne, t'as ça pour toi, mais du reste tu ne m'as même pas encore donné ton nom. Dans mon langage ça veut dire attention!
- Euh… Madelyne... »
Je me remets à trembler de plus belle.
« Il fait froid tout d’un coup… » je lance penaude.
 Je me sens bizarre, j’ai un nœud dans le ventre. L’homme blond s’est approché si près que ça en devient indécent et je suis obligée de reculer mon visage. Les vapeurs qui sortent de nos bouches se confondent et s'entrelacent. Son regard azur et brillant suffit à témoigner de toute sa lubricité. Différente de toute celles à laquelle j’ai pu être confrontée à la caserne et mêlée d’une touche de finesse, certes, mais qui n’en est pas autre chose pour autant. Dans le contre-jour qui obscurci de moins en moins sa haute silhouette, je décèle à présent sur son visage des cicatrices peu profondes, gage d’une virilité incontestable. Son beau visage de chevalier en armure...
Au loin, à l’intérieur d’un bâtiment, j’ouïs des miliciens brailler, se battre et d’autres en train de s’en amuser, mais je n’y accorde pas la moindre importance. Ah, quand même, il ne vaut pas mieux qu’eux !
Je ris jaune.
« Tu me prends pour une catin… et tu essaies de m’acheter avec un festin ? Nenni, je ne suis pas ce genre de fille là, juste bonne à déshonorer. Si tu as quelques piécettes, tu ferais mieux d’aller directement en voir une, ou de les mettre de côté pour t’acheter une ferraillerie en meilleur état. Je te remercie tout de même pour la proposition du souper, cela égayera un peu mes songes pour cette nuit, au moins », je le harponne une nouvelle fois, mais l’intonation n’y est plus. Je n’en mène pas large de l’avoir si près de mon visage. Je me bats pour avoir ce dernier mots, mais je me sens glisser de plus en plus sur une pente bien glissante. C'est inutile. Je crois… que je l’ai laissé s’approcher bien trop près pour ça. Mon cœur bat la chamade et j’ai du mal à reprendre mon air. Comment ose-t-il… cet espèce de mufle !
Il ne va quand même pas…






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Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptyLun 25 Fév 2019 - 15:13
Cueille le jour, dit le sage, comme c'eût-il agit d'un fruit. Or en ce moment là, Bérard, quoique pas philosophe pour un sou, se serait volontiers apprêté à mettre le proverbe à exécution et la main au panier. Il lui en donnerait, de quoi égayer ses songes, à cette gourgandine, ne pouvait cesser de penser le chevalier devant qui la drôlesse, tout en s'esquivant de ses mots, faisait toujours face. Elle conspuait les siens et assurément n'en désirait pas la compagnie, mais voila qu'à peine le grand blond avait-il eu l'audace de se montrer un peu courtois que la donzelle se faisait anguille. Peut-être la garce s'estimait trop bien pour quelqu'un de sa trempe ?

Qu'importe les raisons ayant poussé la jeune fille à se défiler ; de son côté, la rebuffade n'avait guère ébranlé le grand blond. Tout au contraire, la chose venait de rasséréner en lui cet instinct de la vénerie et le poussait à aller de l'avant. Avec cet aplomb qu'ont les hommes sûrs d'eux, Bérard découvrit de plus belle ses dents alors qu'il reculait quelque peu, résolu de s'en remettre à l'essence même de la traque : la patience. « Qu'à cela ne tienne, Maddy la milicienne, lui répondit-il avec toute sa gouaille. Je ne peux qu'envier ceux qui jouiront de ta compagnie ce soir. »

Un instant, l'idée de l'étreindre céans l'avait envahi. Il n'aurait guère eu de peine à maîtriser ce corps frêle ; à le forcer ici-même sur ce terrain qui avait lui avait d'ors et déjà arraché tant de sueur. La perspective fugace d'un culbutage au crépuscule abandonna cependant le spadassin aussi vite qu'elle lui était arrivée. C'est qu'un semblant d'éthique venait de lui rappeler qu'il n'était plus un simple porte-glaive en campagne, mais bien un chevalier adoubé, ayant juré de défendre la veuve, l'orphelin et toutes ces autres fadaises. En outre, c'était surtout son bon sens qui l'avait ramené à la raison en lui faisant se souvenir d'où il se trouvait et les conséquences céans d'une partie de galipettes à sens unique. Mauvais bail, somme toute.
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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptyMar 26 Fév 2019 - 1:45


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Quand la donzelle s'abrive
Madelyne Feat Bérard d'Ergueil


Alors que j’ai bien cru que ses lèvres allaient rejoindre les miennes, il se redresse dans un sourire outrecuidant à mon refus et prend quelques pas de recul.
« Qu'à cela ne tienne, Maddy la milicienne. Je ne peux qu'envier ceux qui jouiront de ta compagnie ce soir. »
Ses derniers mots... Une mandale qui ricoche dans ma tête. Le voile brumeux s’envole subitement et mon regard se raffermit et se fait plus lucide.
Se rend-t-il seulement compte de l’horreur qu’il vient de dire ? L’ombre de mon soupçon fugace ne dure pas bien longtemps. Oh oui, il le sait très bien. Ça se voit à son regard. Ça se voit à son sourire. Une flèche qui fait mouche est plus efficace que tout un carquois lancé dans le vide. Il a décoché la sienne en plein cœur là où je me suis évertuée à lancer tout le carquois dans le vide.
Il a l’art de manier les mots aussi habilement qu’il manie l’épée et certains mots peuvent faire aussi mal qu’une plaie béante, sinon pis encore. A présent, je le hais comme je hais tous ces déchets humains.
La nuit va tomber et comme il le sait à n’en point douter, je préférerais être partout ailleurs à ce moment-là. Le pire moment en ces lieux, c’est bien la nuit dans les dortoirs et à mesure que le jour décline je me sens de plus en plus atrabilaire. C’est un véritable enfer, mais le plus dur reste encore au moment du couvre feu. Au moment où la porte se referme dans ce grincement sinistre. J’en ai des angoisses rien que de l’imaginer. Lorsque je me retrouve seule dans le noir au milieu de toutes ces raclures qui me persécutent à longueur de journée quand il n’y a aucun gradé pour les surveiller. Gradés qui ne se privent pas pour participer à la persécution d'ailleurs. J’ai eu la bonne fortune de trouver deux ou trois bon bougres avec qui rester et à qui on ne cherche pas trop de noises, ce qui atténue l’acharnement général un minimum. Malheureusement, les compains ne peuvent pas être toujours à côté tout le temps et je me demande à chaque instant ce qu’il va me tomber dessus. En permanence. L’autre nuit, au moment du coucher, j’ai remarqué qu’un de ces misérables avait uriné dans mon lit… Le pire dans l’histoire, c’est que je ne peux absolument rien dire ou faire ou sinon, cela me retombera forcément dessus. Toujours. Le lendemain quand le supérieur s’en est rendu compte – pas étonnant vu l’odeur – il n’a pas cherché à comprendre quoi que ce soit et j’ai dû récurer les latrines de fond en comble. Bien sûr quand j’ai enfin fini, un de ces porcs puants s’est amusé à conchier partout dans la pièce, et on devine qui c’est qui a dû tout nettoyer une seconde fois... et c’est ainsi en permanence. Et ma plus grande angoisse on la devine, la nuit dans ces dortoirs. Le cauchemar de toute femme dans ce monde où elle n’a pas sa place. Oui, on la devine. Oui, il la devine très bien et s’en amuse à l’instar du chat qui s’amuse avec une souris et qui prendra un malin plaisir à resserrer ses griffe sur l’infortunée pour la faire bouger afin de satisfaire sa prédation. Et ce malotru, ce galapiat… il s’en amuse sans vergogne.
Ah, où sont ces chevaliers servants de mon enfance qui vont décimer des dragons pour sauver la veuve et l’orphelin ? Aujourd’hui, ce sont des chevaliers outrecuidants, méprisants et cruels qui veulent se... déflorer l’orpheline ! PEUH ! Ils ne valent même pas… une gamelle de porridge !
Oui, la nuit, je préférerais être n’importe où ailleurs. Même seule à l’extérieur.
Je lui lance alors après un long regard méprisant :
« Rêve bien de ma compagnie alors, Bérard le chevalier. Et en échange, je te promets de rêver de ta poularde. »
Je lui tourne le dos pour retourner là où je n’ai pas ma place, tel le condamné qui se dirige vers la potence. Une nuit de plus, une longue nuit, tellement de nuits. Si peu, sur la totalité.
Ça ne fait pas une lunaison que je suis arrivée. Je ne connais encore aucune prière officielle, mais qu’importe, maintenant je prie toutes les nuits Rikni. Les autres Dieux aussi des fois, mais surtout Rikni. Je compte bien aller au temple. Le prêtre Markonnen me l’avait proposé et je lui avais dit que je viendrai. Je le ferai.






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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptyMer 27 Fév 2019 - 9:19
Avait-il prononcé le mot de trop ? Bérard s'était figuré attiser l'ardeur de son interlocutrice en l'aiguillonnant un peu plus, mais voila qu'à défaut de pugnacité c'était du défaitisme dont il écopait. Allons donc! La drôlesse s'était montrée bien espiègle jusque là, désormais elle se débinait et devenait morose ? Voila qui ferait office de leçon, se dit le grand blond en la voyant tourner le talons : elle eût été plus sage d'accepter son offre tantôt, au lieu de jouer les effrontées. À filou, filou et demi!

Cependant la fille s'esbigne, au grand dam du non moins grand blond qui la voit partir. Ce fut non sans dépit que Bérard avisa la chose, lui qui s'était manifesté initialement sans mauvaises intentions aucunes se retrouvait désormais à faire pleurer dans les chaumières. Dire qu'il avait pensé être tout d'abord serviable! La belle affaire que voila. Toutefois, il eût été illusoire de penser que le reître en resterait là ; après tout, personne n'avait voulu qu'il ne pénètre dans ce pré, pourtant l'avait-il fait. Marchant à la suite de la milicienne, Bérard rattrapa donc celle-ci en quelques enjambées pour la pousser d'une bourrade amicale.

« Allez, fais pas cette tête Madelyne, lui lança-t-il, débonnaire. Faut pas que cette histoire de pintade te monte au ciboulot, hé. » Naturellement, le chevalier se doutait qu'il y avait plus que l'opportunité ratée de faire bonne chaire qui travaillait la jeune fille. Néanmoins, s'étant lui-même résolu de feindre de ne pas y toucher, Bérard poursuivit son bluff : « Tu sais quoi, j'ai pas été honnête avec toi, tantôt. C'est vrai, j'ai pas deux sous qui vaille - ce n'est, juqu'à demain quand je m'embarquerais dans la chariote de tes compaings. En revanche, j'ai vu non loin un enclos, oh, pas de quoi faire bombance, mais hé, c'est que tu me causerais presque des remords. Rapport à la chevalerie et tout. »

Il y avait fort à parier que vu son dédain et sa trivialité vis à vis de sa propre caste, n'importe qui sain d'esprit n'eût pensé que Bérard, en dépit de ses atours, fut adoubé. Lui même s'amusait de ce hiatus, invoquant quand ça l'arrangeait les codes de son rang pour mieux les oublier au moment opportun. Du reste, jouer les pillards des basse-cour ne serait pas pour lui déplaire, lui qui s'était contenté jusque là de mauvais gruau, pauvreté oblige.

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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptyMer 27 Fév 2019 - 16:55


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Quand la donzelle s'abrive
Madelyne Feat Bérard d'Ergueil


Je continue de m’éloigner en résistant à l’envie de me retourner. Plus j’avance et plus je ressens un pincement au cœur inexplicable. Plus j’avance et plus je traîne le pas. Plus j’avance et plus… Ah, cette langueur ! Je ne devrais pas ressentir ça pour...
En bien moins de cliquetis que ce que je n’ai pu faire de pas, le galapiat me rattrape et à la tape vigoureuse que je me prends dans le dos, je suis bien contente de porter ce fichu gambison pour l’amortir. Je manque trébucher et m’étaler de tout mon long, mais je garde mon équilibre et cesse de marcher. Je serre les dents mais j’ignore la brusquerie agaçante. Non pas parce que je veux paraître forte ou par fierté mais parce que c’est quelque chose qui fait parti de ce cadre de vie que j’ai choisi sciemment et que, plus il y en aura, plus je vais en manger et plus j’y serai résistante. Plus il y en aura et plus je serai déterminée à être encore plus endurante.
« Allez, fais pas cette tête Madelyne, a-t-il accompagné son geste. Faut pas que cette histoire de pintade te monte au ciboulot, hé. »
S’il savait ce que j’en fais moi, de sa volaille…
« Tu sais quoi, j'ai pas été honnête avec toi, tantôt, m’avoue-t-il. C'est vrai, j'ai pas deux sous qui vaille - ce n'est, jusqu'à demain quand je m'embarquerais dans la chariote de tes compaings. En revanche, j'ai vu non loin un enclos, oh, pas de quoi faire bombance, mais hé, c'est que tu me causerais presque des remords. Rapport à la chevalerie et tout. »
Je me retourne pour lui refaire face. Il est vraiment obstiné…
Mais qu’il reparte avec son fichu convoi et qu’il disparaisse une bonne fois pour toute ! Tantôt taquin, tantôt affable, tantôt cinglant, j’ai du mal à savoir ce que ce cherche ce faraud qui n’es même plus de bon sens.
« Je n’ai pas cédé à ta volaille, crois-tu réellement que je vais céder pour quelque chose de plus moindre encore ? Je te l’ai dit et je te le redis, je ne suis point une fille de joie et si tu n’as pas de pièces à bailler pour aller en voir une, tu m’en vois bien navrée pour toi. »
Je me rapproche afin de lui balancer ma tirade bien dans les dents :
« Point d’armoirie, point de cheval, - bon ça encore tu me diras… point d’argent et point d’honneur à ce que je vois et une armure cabossée. Moi je dis que ce harnois, tu as pu le ramasser dans un coin pour le revêtir alors à mon avis, tu ferais bien de t’en aller maintenant si tu ne veux pas risquer des ennuis. J’en ai assez de te voir me tourner autours ! je hausse le ton. Je suis peut-être une femelle, comme tous m’appelle ici, et je manque peut-être d’expérience pour l’instant, mais ça viendra et je n’en reste pas moins un soldat, qu’importe que j’ai quelque chose entre les jambes ou non et qu’importe ce que les autres disent ou pensent, tu me dois le respect, et tu vas me respecter, tu m’entends ? C’est moi qui te le dis. Alors maintenant tu t’en vas et que je ne te revois plus jamais devant moi, tu me fais perdre mon temps. Je n’ai pas confiance en les foiementors et tu sais quoi ? »
Nous sommes presque entre chien et loup à présent et afin d’être plus convaincante, je me rapproche encore un peu et articule du mieux possible.
« Tu n’es qu’un chattemite. »
… Et maintenant que je suis à nouveau tout près de son visage, je réalise que c’est bien la dernière chose dont j’ai envie malheureusement et c’est bien ce qui est en train de me mettre en rogne.
« Va-t-en... » je répète à nouveau.
Ma voix a tout sauf l’intonation menaçante que je souhaite lui donner. Je ne laisserai jamais ce minable souiller mon honneur, jamais.









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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptyMer 27 Fév 2019 - 17:42
Dire que la drôlesse prit la mouche eût été un euphémisme. Jouant les matamore jusqu'à l'excès, Bérard semblait bien avoir poussé à bout cette belette qui lui résistait depuis maintenant trop longtemps. Tandis qu'elle se retournait pour lui faire face, le chevalier ignorait encore bien ce que Madelyne allait lui répondre : son grade ne fut alors pas en reste. Voila que la jeune gourgandine, non contente de repousser les avances du grand blond, réaffirmant une fois de plus sa vertu et ordonnant à son commensal d'aller tirer un coup auprès de ces dames.

Ce n'était cependant que la mise en bouche d'une logorrhée plus longue et non moins acerbe. Voila que la jeune milicienne, peu avare de bagou, se fendit d'un pamphlet bilieux envers son interlocuteur, dépeignant ce dernier comme un parvenu, un poseur, comme un faquin et un rodomont. Elle n'avait pas tort, la donzelle! Malheureusement, si le chevalier servait généreusement ses piques aux autres, il ne goûtait guère qu'on les lui assaisonne, d'autant plus lorsque le sermon provenant de nulle autre que la gourgandine qu'il avait laborieusement tenté de séduire.

Un instant dépourvu de sa gouaille pourtant proverbiale, le bâtard d'Ergueil mirait celle qui s'était rapproché de lui pour mieux servir sa diatribe. La drôlesse n'avait pas lésiné sur le théâtral, articulant son dernier brocard au plus près du chevalier pour mieux le narguer. Forcément, la chose avait fait son effet, si bien qu'en raison de ce blâme livré avec tant d'adresse, l'homme demeura un instant coi. « Non », répondit le grand blond au sommet de sa verve.

C'est qu'hélas pour Madelyne, son petit effet de scène venait surtout de la rapprocher dangereusement de celui qu'elle avait si bien provoqué ; elle en aurait du prévoir la suite. Saisissant la fille par sa nuque, Bérard pressa ses lèvres sur les siennes en ce qu'il aurait été présomptueux d'appeler un baiser. En vérité, c'était même aux patins langoureux ce qu'est la prise d'assaut de forteresse à l'amour courtois.

Mais après ce simulacre de cour maladroite et voué à l'échec, qui eût encore attendu du spadassin quelque délicatesse ?
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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptyJeu 28 Fév 2019 - 11:57


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Quand la donzelle s'abrive
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Je suis face à lui et je lui tiens tête de toute ma vaillance. Mon regard plongé dans le sien, je lui ai ordonné de partir après lui avoir bien fait entendre ce que je pensais de lui. Non, je ne céderai pas quoi qu’il advienne. Sans doute bien qu’il a senti la brèche en moi et qu’il n’arrêtera pas de me tourner autours, telle une guêpe meurtrière, piquant et repiquant jusqu’à tant que je n’aurais pas failli. Je lui ai demandé de partir, mais il répond simplement « non ». Non ?! Sa main m’attrape alors fermement la nuque et il me tire contre lui. J’essaie de protester mais il est déjà trop tard, ma plainte s’étouffe contre ses lèvres. Comment a-t-il osé ?! Je le repousse et me recule brusquement pour me dégager de sa poigne et j’envoie ma dextre pour lui administrer un soufflet. (Je te laisse faire un jet de parade si tu veux)
Il va trop loin ! Il n’écoute rien de ce que je lui dis et persiste à me harceler, mais quel homme est-ce donc ? J’osais espérer de lui qu’il ait une attitude qui sorte de la masse, mais non, malheureusement. Ce n’est qu’un homme comme tous ces hommes qui n’ont que faire de ce que peut vouloir ou dire une pauvre femme. C’est bien si cela convient à tout le monde, mais pas à moi ! Ce monde va mal, très mal et sans doute les choses seraient-t-elles bien différentes si les bonnes mœurs changeaient et si les femmes pouvaient bénéficier du respect au lieu de se faire traiter comme des objets juste bon à assouvir le plaisir de toutes ces canailles ! Et lui… lui !
Il a débarqué avec ses railleries toutes plus effilées les unes que les autres. Mais qu’est-ce que je peux bien lui trouver ? Est-ce son regard bleu océan empreint de cette audace à toute épreuve qui m’a fait chavirer ? Est-ce l’armure ? Ses mots ? Le son de sa voix ? Sa suffisance ? Ou est-ce encore son sourire empli d’assurance ? Son rire ? Le besoin de soutien ? Ou bien le tout ?!







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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptySam 2 Mar 2019 - 12:10
Étranger aux tribulations dont Madelyne était en proie, Bérard, lui, se trouvait dans un état d'esprit beaucoup plus clair. Peu lui importait désormais que la milicienne lui résiste. La gifle qu'elle lui envoya fut le point d'orgue d'une lente et progressive excitation ; elle avait débuté par ce petit jeu de chat et de la souris, pour finir désormais sur quelque chose de tout autre. Peut-être Madelyne avait-elle imaginé que l'escalade s'interromprait, que tout ceci serait sans conséquences. Elle se trompait.

Pas le moins décontenancé du monde par la claque qu'il venait de recevoir, le grand blond ne cilla pas, dardant de ses propres prunelles les yeux de la milicienne. La fille s'était dégagée de son emprise mais n'en avait profité pour détaller ; c'était là la seule occasion qu'elle en aurait pourtant. Marchant sur ce corps frêle qui ne demandait qu'à être pris, Bérard enserra de nouveau Madelyne de ses menottes. Il lui attrapa d'abord une main, puis de l'autre de nouveau la nuque, réitérant cette fois-ci ses avances, avec guère moins de rudesse. Sous son emprise, il sentait les lèvres froides de la fille, sans chercher à savoir s'il fallait attribuer cela au froid ou à la peur. Alors qu'il lui volait pour la deuxième fois un baiser, Bérard lâcha la main de sa commensale pour lui enserrer la taille. Il mettait désormais un peu plus d'attention et de délicatesse dans ses gestes, néanmoins procédait toujours avec fermeté, désireux de ne pas laisser s'échapper sa proie. Du reste, son désir de bien faire et de ne pas paraître trop butor devait sembler bien ridicule au vu de la situation : un grand connard en armure se pressant "délicatement" contre une brindille de femme. Le beau tableau de romantisme que voila!

Une pensée mauvaise parcourut l'esprit du spadassin alors que laissant sa main s'abaisser, il saisissait une fesse : voila comment témoignait-il à la drôlesse les respects qu'elle avait exigé tantôt.
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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptySam 2 Mar 2019 - 16:54


[terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 V31o

Quand la donzelle s'abrive
Madelyne Feat Bérard d'Ergueil


Ma main s’écrase lourdement sur la joue de ce goujat, la teintant d’une belle empreinte rouge. Un « paf » bien sonore doit être audible jusqu’à l’autre bout de la rue. De quel droit se permet-t-il, ce salaud ?! Celle la, il ne l’a pas volée ! Je suis furieuse, mais son regard brille d’une lueur inquiétante. Je n’ai rien le temps de faire de plus qu’il revient à l’assaut, m’attrapant à présent par la main - sans doute pour éviter de s’en reprendre une – et saisissant ma nuque comme il vient de le faire déjà. Je me retrouve une fois de plus tirée brusquement contre lui et forcée de recevoir son baiser. Il ne me laissera donc jamais en paix ? Il a vraiment décidé de détruire ma vie ? Là, ici ?! J’essaie de me dégager, mais il ne m’en laisse plus l’occasion. Oh non… c’est pas vrai. Quand enfin j’arrête de résister, il devient de moins en moins brusque et ça devient presque agréable, si j’en oublie le contexte. Je ferme les yeux et je me laisse aller. Je me résigne. Que faire d’autre ? Je ne comprends plus rien… Je suis hors du temps. Je ne sais plus où je suis. J’ai froid, j’ai si froid… je n’arrête pas de trembler. Mes jambes flagellent tant que j’ai l’impression que je pourrais m’écrouler s’il ne me ceignait pas par la taille. Je me sens bizarre. J’ai froid mais... je me sens bien. Oui, je me sens bien. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive… Je ne pense plus à rien, il n’y a plus nulle pensée. Je me rends compte que je suis en train de lui rendre malgré moi son baiser. J’enroule mes bras autours de sa taille. J’ai toujours froid, mais je me sens toujours bien. Je flotte si haut que je ne voudrais jamais redescendre. Ce n’est qu’au moment où je sens sa main sur mon séant que je réalise ce qu’il est en train de se passer. Ce que je venais d’oublier. Brusque et dur retour à la réalité.
« Ne fais pas ça… je t’en conjure. »
Tendue comme un arc, je me blottie contre lui, front contre le métal glacé qui recouvre sa poitrine. Bien difficile serait d’arrêter un sanglier qui charge une fois qu’il est lancé. La différence avec ce sanglier là, c’est qu’il est doté d’un esprit capable de raisonner et si je peux gagner un peu de temps, j’ai encore une chance de m’en sortir. J’ajoute alors simplement deux mots qui pourraient me laisser un peu de répit.
« Pas ici... »
Dans tous les cas, il est évident que si cela doit m’arriver, je préférerais que ce soit ailleurs. J’en ai même envie, même si je me refuse à me laisser déshonorer de la sorte. Même s’il est déjà en train de me déshonorer… Un pas après l’autre je dois avancer. M’éloigner d’ici. Pour le reste, je verrai ensuite.
J’entends alors des voix se rapprocher. Les sentinelles qui reviennent… C’est pas possible, manquait plus que ça ! J’ai même droit à des spectateurs maintenant… Jamais là quand il faut celles-là, et toujours quand il faut pas… Je regarde mon assaillant, je suis au bord de la panique. Si seulement il pouvait s’en aller comme il est venu et ne jamais revenir ! Mais non, il ne me lâchera pas, je le sais à présent. Je ne peux plus prendre le risque d’attendre qu’il s’en aille. Je risque trop gros si l’on nous voit dans une situation pareille…
« Tu as gagné… je te suis, partons-vite avant que l’on nous voit ! »
Mais dans quelle galère je suis encore en train de m’embarquer… Une idée… je dois trouver une idée pour me soustraire de cet homme. Vite.
La nuit est presque totale à présent.






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Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptyDim 3 Mar 2019 - 15:51
Un certain contentement s'empara du grand blond tandis que sous son étreinte la résistance se faisait moins forte et que petit à petit son baiser lui était rendu. À l'image de toutes les autres femmes, une salope donc, Madelyne avait longtemps joué sa mijaurée pour finalement céder devant ce qu'elle n'osait pas admettre désirer. Derrière ses apparences de prude, la fille souhaitait ardemment être prise par ce chevalier qu'elle venait de rencontrer - cela se voyait, merde! Fort heureusement, Bérard n'était pas né de la dernière plus et savait fort bien passer outre les premières dénégations d'une donzelle - ces non ridicules qui cachent des oui avides.

Voila donc que rendue à l'évidence, la jeune milicienne s'abandonnait à l'embrassade du chevalier. Sa seule réticence semblait s'accorder sur le lieu du méfait, car bientôt se trouvait-elle à implorer son berger de la trousser ailleurs. La garce, pensa Bérard devant cette dernière pirouette ; combien de fois n'avait-il pas du sacrifier l'instant propice aux caprices d'une mousmée ? Quand l'affaire semblait entendue, voila que ces dames exigeaient un coussin, du vin, un âtre ronflant - et puis quoi, un barde pour leur fredonner une comptine ? C'est en matière de chanson, le spadassin connaissait la ritournelle : tandis qu'il s'évertuerait à accommoder sa belle, le con d'icelle s'assécherait et elle lui chanterait un autre air au moment de remonter à l'assaut.

Qu'elle désire un amant céladon après avoir cédé devant un violenteur n'émut donc guère Bérard, résolu de passer outre pareille demande pour trousser céans la fille. Mais voila que de ses probes intentions le destin semblait rire, envoyant pour se gausser du chevalier quelque indiscret. À défaut d'être là l’œuvre d'une Parque vengeresse, c'était surtout que la nuit venait de tomber, amenant dans ses valises la première ronde du soir. Fort heureusement, la chose ne sembla pas trop déconcerter Madelyne, qui lui chuchota quelque invitation à détaler. Il n'en fallait pas moins au grand blond, trop heureux de pouvoir ramener ce beau gibier dans son antre.

À pas de loup, autant que permettait son armure, il se sépara donc de sa mie en lui faisant signe de le suivre, marchant vers le muret qu'il avait enjambé tantôt pour pénétrer dans le terrain d'entrainement. Soucieux de se montrer discret, Bérard en oublia un instant de vérifier si la fille le suivait.
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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptyDim 3 Mar 2019 - 18:28


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Quand la donzelle s'abrive
Madelyne Feat Bérard d'Ergueil



Alors que je m’étais figuré qu’il me traînerait à sa suite, il me lâche finalement en me faisant signe de le suivre. Oh par la Trinité, quel crétin ! Il a suffit que je fasse mine de céder, et il y a cru. Je n’aurais pas pensé m’en sortir si facilement, mais tant mieux !
Je suis libre ! Merci Trinité, merci Rikni de m’avoir épargnée ! Ah, qu’il est beau le soldat qui fuit à toute jambe !! Mais qu’importe ; Mon bon ami, tu resteras les génitoires pleines et moi, je garderai ma virginité. Je prends mes jambes à mon cou et je pars en sens inverse vers les bâtiments. Une fois à l’intérieur et avant d’avoir pu comprendre ce qu’il se passait, je me retrouve par terre. Je me rends compte que le sol est mouillé. Je sens mes mains. De la bière… J’entends des rires tonitruants autour de moi. Je ne sais pas qui c’est qui a renversé ça encore, mais merci à lui… j’ai fini sur le dos et j’ai mal aux côtes malgré le gambison… je me relève péniblement, et je me prends quelque chose en pleine figure. Ça, c’est de la bouillie… j’ai raté le souper j’ai l’impression. Ça s’esclaffe de plus belle et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, je suis la cible générale d’une bataille de victuailles. Je me couvre le visage en essayant de quitter la pièce afin de fuir – pour la deuxième fois consécutive, signalons le bien quand même - mais bien vite un gradé vient me cueillir au passage.
« On s’amuse bien à ce que je vois ? »
S’il savait ce que je peux m’amuser en ce moment... Le voilà qui me demande de nettoyer la pièce qui ressemble à un champ de bataille. La table est renversée, il y a des assiettes brisées au sol et des restes de nourriture. Mazette ! Pourquoi c’est toujours sur moi que ça tombe ? J’en termine au plus vite afin de pouvoir aller me coucher. Je suis épuisée… Vivement demain que je puisse aller me laver. Je ne peux plus me sentir…
Quand vient enfin l’heure du coucher j’escalade mon échelle pour rejoindre mon lit. J’inspecte bien qu’il n’y ait rien de suspect puis je m’allonge et fixe le plafond. Le brouhaha se calme rapidement et j’expire de lassitude. Quelle soirée… Mon premier baiser. J’aurais aimé qu’il se passe autrement. J’aurais aimé que ce soit avec l’homme que je dois épouser. Pas que l’on me salisse comme ce misérable l’a fait. J’ai pu éviter le pire, c’est déjà bien je dois dire. Quelque part dans le dortoir, j’entends un pets et les rires qui s’ensuivent. Je ne peux tellement plus supporter tous ces bouseux…
Je soupire à nouveau.
Ah, beau chevalier… pourquoi as-tu été si cruel ?
Je ferme les yeux et me laisse dériver vers le sommeil, emportant avec moi ce bien honteux secret.











Dernière édition par Madelyne LaFemelle le Ven 17 Mai 2019 - 12:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [terminé] Quand la donzelle s'abrive   [terminé] Quand la donzelle s'abrive - Page 2 EmptyLun 4 Mar 2019 - 21:11
Détalant avec toute la pesanteur de son armure, Bérard n'avait pris garde que sa mousmée lui échappe. Car c'est bien ce qui arriva : sitôt les doigts du chevalier desserrant leur étreinte que Madelyne s'égaillait dans la direction opposée, si bien qu'au moment de voir si la belle le suivait, le bâtard d'Ergueil vit cette dernière déguerpir au loin. Un instant resté à l'affût tandis qu'il espérait encore mettre le grappin sur sa proie, Bérard eut bien vite le déplaisir d'entendre une porte claquer, s'ensuivant d'éclats de rire. Malepeste! La belette semblait avoir gagné la sûreté de ses murs.

Piteux et défait, celui qui quelques instants plus tôt avait manqué de peu d'esforcer une donzelle prit alors la poudre d'escampette, désertant les quartiers de la milice à la lueur du clair de lune. Il maudissait son inattention et son orgueil qui lui avaient fait manquer de peu une belle prise. Qu'importe! Il se referait en ville, pensa l'homme. Hélas, vite rattrapé par son peu de moyens, c'est non sans dépit que Bérard avisa le vide de son aumônière, résolument opposée au trop plein de ses bourses. Il lui faudrait faire une croix sur les réjouissances, semblait-il!

Rendu presque philosophe par cette déconvenue, l'homme arpentant les venelles sordides de Marbrume se figura que c'était là une leçon à retenir ; que la prochaine fois qu'il désirerait trousser de la ribaude, il se ménagerait une situation plus favorable. Bien évidemment, cette occasion-ci n'avait pas été préméditée, ce qui en expliquait certainement l'échec. Néanmoins, il aurait assurément pu mieux manœuvrer.

Ressasser les possibles et rejouer le match n'étaient cependant pas les désirs premiers du bâtard, qui revenant à la sympathique gargote qu'était la Chienne galeuse se fit monter quelque tord-boyau dans sa chambre. C'est là qu'après s'être enivré seul il se livra à une masturbation amère dont le plancher garderait encore les traces quelques jours durant. Bérard, lui, n'aurait cependant le loisir de contempler l’œuvre de son propre méfait, puisque le lendemain il quittait Marbrume à l'aube.

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