Nom : « Sina » - Ayant jeté au vent son nom de famille, en même temps que la famille en question, - pour la postérité.

Prénom : Alex.

Age : 31 ans.

Sexe : Mâle.

Situation :

Rang : Milicien, natif de Marbrume.

Lieu de vie : Quartier de la milice.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Carrière de milicien :
+1 INT
+1 CHA
+1 HAB
+1 END


Compétences et objets choisis :

Armes : épée bâtarde et main-gauche.

Tenue : Gambaison matelassé, par-dessus un gilet en cuir bouilli. Pantalon simple et bottes longues.

Compétences : Arme de prédilection : épée bâtarde ; Bravade ; Dégainer l'épée ; Volonté de fer.

Alex a été bâti pur, par et pour la guerre, et toutes autres formes d'énoncés pompeux et homériques glorifiant le bestiau. Un homme grand, les épaules larges mais fluides, une musculature épaisse et nerveuse. On connaît probablement plus fort que lui, difficilement plus averti, cependant, en témoignent ses yeux pâles, sans âge, de ceux qui en ont trop vu. Ou qui en ont trop fait : la guerre semble avoir tué l'humanité qui subsistait jusque-là en lui. Un rustre, qu'on imaginerait en fresque, caparaçonné dans une armure terrifiante ; ou tenant le front à d'affreuses créatures, entouré de ses hommes. Une machine, donc. Ou presque : dans ses prunelles, parfois, un rien de malice, une intelligence, féconde. Si Alex a été moulé dans la sueur de l'effort et du crime institutionnel, - la milice - ce n'était, toutefois, pas ce à quoi il était destiné. Ou tout du moins aurait-il pu avoir accès à d'autres cheminements moins tragiques. Sans tout ce muscle et la férocité, âpre et fauve, qui luit dans ses mirettes, on l'aurait imaginé artiste, peut-être ; ou vendeur de théières dans une petite boutique joliette du Bourg-Levant.

Mais voilà : le sort en a décidé autrement. Sa famille est cendre, jetée au vent, ses convictions guerrières et sa plus proche amie, son épée, qu'il manie comme pas deux, comme si son génie s'était muté, prédestiné dans les armes.

Accessoirement, et s'il vous tient de le reluquer davantage, ses cheveux sont pâles et châtains. Autrefois, ils devaient être blonds. Autrefois. Mais l'homme a dû penser bon de devoir dépuceler son cuir chevelu sous le rasoir. Une histoire de crédibilité. Autre détail : une cicatrice balafre son oeil gauche, gâchant le bel éphèbe qu'il aurait pu être ; et son bas-visage retombe trop de fois en des moues dépitées, ou suggestives. L'amertume et la désillusion prosaïque du militaire, du chien plus que de l'homme.

Comme on l'a signifié, Alex n'est pas, ou - rarement - du genre jouasse. Malgré sa tête ovale et chauve de militaire lambda, cependant, on lui connaît une répartie acérée, au moins autant que l'opinel qu'il plante dans l'oeil droit de ses réfractaires pour leur tirer un joli portrait de Billy, le méchant pirate borgne. Du reste, ce n'est pas celui qui tiendra la chandelle, les soirs de feu, à l'extérieur des murs.

On le dit calculateur, quand il le faut. Humain, quand il le faut aussi. Quant à savoir s'il est sincère, ou non, dans ces démarches, difficile à dire. Chaque homme est un algorithme complexe à cerner, en-deçà du verni d'intransigeance morale qu'ils s'imposent. Il a probablement été un joyeux camarade, par le passé. Et sans doute qu'on l'aimait pour ce qu'il était, non pas pour ce que la vie avait pressé de lui. En ces temps, sans doute n'avait-il pas cet air dépité, et peut-être même que... Mais ça n'a pas grande importance, vous l'avez tel quel, désormais : une intelligence audacieuse, hors des sentiers battus, la bravade aguerrie, le sarcasme pesant. Le bestiau peut être amené à changer. Pour l'heure, rien n'est moins sûr.

Autre point de détail : Alex est déiste mais le garde pour soi. A vrai dire, il n'en parle jamais, entendant bien que son avis spirituel n'intéressera pas grand monde.

Le jour même, le jour fatidique.

Trois ans que mes parents sont morts. Maman a eu le crâne éclaté sous le coup de masse d'un gaillard un peu trop éméché sur les bords, et papa a été retrouvé nu, dépecé vif, dans les rues du Goulot. Je n'ai plus de famille, à part ma lame. Adieu la boutique familiale de thé noir que je devais reprendre ; adieu mes rêves de m'élever jusque dans la Haute, aux côtés des bourgeoises aux jolis corsages ; adieu la routine du quotidien.

Ce fameux jour, terrible pour certains, édifiant pour d'autres, était tout à fait banal, pour moi. Jour de repos ; je me lève, paresseusement. Je traîne mon corps lourd, chaud, hors du lit, et je m'effondre sur le sol plus méchamment que si on m'avait bétonné les pieds. J'entends la femme protester, sous les draps. Elle n'a pas de visage ; pas à mes yeux. Je me suis contenté de tirer mon coup, et je crois que c'était réciproque, - j'ai trahi ses murmures d'un prénom qui n'était pas le mien, entre deux coups de butoir. Je m'avance jusqu'au seau et je me rince le visage. L'eau est glacée, mes yeux s'exorbitent doucement et je me réveille. Je marche jusqu'à la fenêtre.

L'odeur de la merde me prend au nez. Elle remonte, comme une puanteur méphitique, jusqu'à l'étage ; et ça proteste encore, derrière moi. Tant pis. Quelques gamins gambadent, au contrebas. Je sais où ils vont. Des racontars persistent, à propos de créatures étranges, aperçues au large du pays. Moi, je suis né à Marbrume et j'y serais volontiers resté toute ma vie, si le sort ne m'avait pas fait entrer au sein de la milice. En fait, je crois bien que j'aurais pu tout faire. Tout m'est facile ; mes mains sont faites pour le progrès. Ici, pour le meurtre. L'un va indéfectiblement avec l'autre, alors tout va bien.

Cependant, et je commence à m'en rendre compte, ce ne sont plus des fariboles un peu alcolisées qui viennent cueillir l'attention de ces marmots. Le danger est réel ; je le sais car mon collègue, Billy, vient cogner à ma porte comme un bourriquet. Je lui ouvre ; la demoiselle s'emmitoufle dans les draps, ronchonne.

« Dépêche-toi, l'corniaud, y a du grabuge, à l'entrée d'la ville ! »

J'enfile mes bottes et je le suis, sans protester. Billy est bien trop con pour comprendre, quand je prose. En bas, l'auberge est presque vide, - chose rare. Je me rends compte que ça devient sérieux. Je fous le pied dehors ; en plus de la merde, c'est le froid qui me prend, glacial. L'hiver s'annonce givrant, de quoi ratifier tout le seuil octogénaire en un mois. On traverse quelques ruelles ; je reconnais celle où mes parents se sont faits assassiner.

Ca m'est arrivé, une nuit, de vouloir me venger. J'étais présent, quand c'est arrivé. Je me souviens de tout. Les invectives de ma mère, dont les traits d'esprit avaient fait piquer une crise aux ordures qui lui avaient manqué de respect. Mon père s'est interposé, mais un coup de latte l'assomme. Ma mère, elle, reçoit le retour d'un maillet de guerre en pleine cafetière. Sa cervelle gicle comme des fourmis. Je suis resté en catatonie. Pendant six mois. Puis, ça m'a pris. J'ai retrouvé les troufions ; ils violaient en tournante une pauvre femme qui avait eu le malheur de s'égarer un soir d'été, où l'odeur de fiente du genre incommodante agaçait les esprits. J'ignore ce qu'il est advenu de la fille après que je me sois occupé d'eux. J'ai pris mon pied. Pour être honnête, j'ai même été surpris de la quantité de sang que pouvait contenir un corps humain. Je les ai tellement déglingués que je n'avais plus goût à rien, ensuite. Plus goût à la vengeance. C'est à ce moment-là que je me suis affaissé, je crois.

On arrive devant les portes de la ville. Un collègue me tape sur l'épaule. Puis je les vois, là, tous, débouler en trombe. Des réfugiés. Ce n'étaient pas des rumeurs : le monde avait bel et bien connu son premier contact avec les Autres. Qu'ils appelleront, ensuite, les Fangeux. Des créatures immondes, peau pâle, cadavérique, un regard froid et sépulcral, qui brasille comme des feux follets.

J'en ai rencontré, par la suite. Des bestioles pugnaces, fortes comme deux hommes. Mais je suis vif. Ca m'est arrivé de finir blessé, salement touché, mais si je suis encore ici pour vous coucher ça sur papier, c'est qu'elles ne m'ont pas encore tout à fait eu. Et je compte bien les avoir, ces pourritures, jusqu'à la dernière. Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée, elles représentent ce que je fuis : l'inhumanité, d'un corps pourri mais mobile. Elles ne m'ont jamais fait de mal plus qu'une histoire de côte cassée ou de cuisse ouverte. Ce que me faisaient déjà, à coeur joie, mes contemporains. Navré si, en tombant sur ce journal, vous vous attendiez à tomber sur la fresque mélodramatique d'un poseur en manque d'amour-propre : ce n'est pas mon genre.

/

Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui.

Comment avez-vous trouvé le forum ? J'ai tapé « top forum rpg » comme un joyeux Saint-Bernard.

Vos premières impressions ? Pas mal.

Des questions ou des suggestions ? Pas pour l'heure.

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Faisons ainsi.