[TERMINÉ] Quand LeFou retrouve LaFemelle [FEAT Meikan]

J'avais soigneusement compté les temps qui passent depuis que je m'étais endormi avec Madeline.
Il y avait eu le jour sombre. Puis il y avait eu un jour.
Pas de Madeline au lieu où elle devait être.

Et puis encore un jour sombre. Et toujours pas Madeline au banc.

J'avais eu beaucoup de choses à faire depuis qu'elle m'avait parlé de famille. Il avait fallu que je fasse le tour de mes cachettes. Que j'y récupère tous mes biens. Les nourritures entreposées, les peaux qui séchaient, les os à blanchir, mon crâne de chien, mes couteaux de rechanges, le gilet sur laquelle je travaillais depuis des jours, et mes bâtons.

Il m'avait fallu du temps pour entreposer tout ça à mon refuge sous l'arche, c'était le plus proche de l'endroit où elle avait voulu qu'on se retrouve. Je n'avais pas beaucoup mangé durant tout ce temps. Quand on range son matériel, on ne chasse pas.

C'était un grand bouleversement dans ma vie parce que maintenant j'avais un objectif, un espoir, un but. Jusqu'à présent, je vivais au jour le jour, cherchant juste à me nourrir, me réchauffer, dormir au sec, le plus en sécurité possible.
Et maintenant, je me retrouvais à préparer un évènement dans le futur.


Et aujourd'hui, alors que ce serait bientôt l'heure, je me tenais sur le banc, observant dans la direction de la route de la milice. J'avais empaqueté pêle-mêle toutes mes affaires dans ma toile verte, que je tenais à terre, entre mes pieds. J'étais fin prêt. Viendrait-elle ce soir?

Je me frottais les mains nerveusement. Serait-ce se soir?

Je l'espérais, parce que depuis qu'elle était parti, Sieugri avait gagné en force! Il me trouvait plus vite....
S'il te plait, arrive, Madelyne...

Il serait bientôt l'heure et je cherchais dans la direction qu'elle prendrait.
Et soudain, après un battement de paupière, hop, la voilà!

Je levais les mains au ciel et applaudissait trois fois ! Je chargeais ma lourde besace sur mon épaule, et piquais une accélération fulgurante pour foncer en ligne droite sauter dans les bras de la femme de la méchante milisse, mais qui elle, n'était pas méchante !

J'entendis un grincement de dents quand je la percutais. Enfouissant mon visage sous son cou, contre l'épaule, j'étais tout fou de la revoir ! Bon, mon maquillage se frottant à son gambison y restait, certes, mais je n'y pensait pas du tout en ce moment.

Après un court serrage intense, je me reculais, et fit un saut tournant sur moi-même.

-"Madeline est venue ! Madeline est venue ! Hé!"

Mon œil brilla. Je voulais refaire le truc drôle d'avant.

RrrOhhhhhhh, gueulais-je en sautillait vers la droite.
AAaAAAAh meuglais-je en sautillant vers la gauche.
Oh, hé ! Oh, hé ! Oh, hé ! fis-je en tournant sur place.

C'était Kriss qui m'avait montré ça ! J'avais trouvé ça très drôle avec Haral. Qu'est-ce qu'on s'était marrés hier ! On avait bien rigolé... Même si l'endroit était vraiment déguougniousse!

Le sac sur l'épaule, grande courge longiligne au dos vouté, mon corps dessinais un léger S devant la milicienne, un sourire illuminant ma face barbouillée de noir et de bleu.

Il ne restais plus de plumes dans mes cheveux, elle n'avaient pas passées la nuit. Mais j'avais sur moi mon traditionnel couche de boue séchée qui me tenait chaud avec dans le dos toutes les brindilles que j'avais pu trouver. Il n'y avait rien de tel pour se camoufler, ou se protéger des coups des passants.

Je lâchais un soupir d'aise. J'avais le cœur battant. Elle m'avait dit qu'elle reviendrait pour me montrer une famille, sa famille! J'étais tout excité à l'idée. Je ne savais pas trop ce qu'il fallait imaginer comme concept, mais je savais que c'était pleins de gens qui s'étaient divisés de la 'mèère'. En tous cas, selon Dame Ilèère, les 'mèères' avaient un mari. Et il devait tenir la maison bien, et faire à manger !

Moi, j'aime le miam ! Donc pour moi, s'il y avait un monsieur qui faisait de la soussoupe et du pain dans une maison, c"était déjà très bien ! Ce serait toujours mieux que moi qui régulièrement me couchais le ventre vide...

-"Alors? Tu es prête? La milisse te laisse tranquille? On a le temps cette fois? On va où? On est bientôt arrivé? C'est encore loin? C'est ici?"

Aller dans un endroit tranquille pas trop loin?


C'était décevant, mais au ton ferme et au regard de la milicienne par-dessus son épaule, je compris vite vite que quelque chose n'allait pas bien.
Je remettais ma peine à plus tard, il y aurait peut-être une explication? Sans doute que le miam n'était pas prêt... Ça pouvait être une raison logique au contretemps...

Fronçant les sourcils, je rajustais ma toile sur mon épaule et rentrais la tête dans les épaules.

-"...D'accord... Il faut suivre Meikan alors."

Et je partis galoper en tête, le dos rond, le sac improvisé, bringuebalant dans mon sillage. Puis je me rendis compte que la femme ne suivait pas. Je me retournais alors qu'elle appelait mon nom et je constatais qu'elle trainait derrière, avec un air pas très heureux.

Quoi, elle ne savait plus courir tout à coup? La dernière fois elle avait fait le trajet les doigts dans l'nez! D'ailleurs elle avait une démarche raide, moins souple. Q

Quelque chose n'allait pas.

Et je n'aimais pas du tout quand quelque chose n'allait pas pour mes amis. Demandez à mes cailloux, vous verrez! Meikan peut régler tous les problèmes !

En marchant, dans la rue étroite, en ne regardant pas les gens du coin je demandais à la dame :

-"Qu'est-ce qu'il ne va pas ? Tu n'es... pas contente aujourd'hui.Tu n'as pas eu de miam?"

Ce faisant, je réfléchissais. On ne pouvait pas aller à l'arche, le refuge était squatté par deux vieux moches qi survivaient dans les rues comme moi. Ils avaient fait main basse sur ce que j'y avait laissé après 'avoir chassé.
Il restait le toit, au-dessus de la maison qui chauffe.
Ce n'était pas trop loin.

J'avançais en gardant en vu la femme. Et en lui conseillant de ne pas croiser le regard des quelques badauds. Ils étaient sales, maugréaient et d’ordinaire, étaient méchants avec moi.
Si par malheur je leur donnait une excuse pour me rosser, ils la saisissaient rapidement.

-"Ne fait pas attention. Les gens de cette partie de la ville sont méchants..."

Et en effet, ils regardaient dans notre direction, sous leurs habits élimés. C'était bizarre de constater qu'habituellement, c'était moi qu'on regardait mal, mais là, maintenant, elle attirait autant les regards que moi, sans que je comprenne bien pourquoi.

Et cela commençait à me picoter les narines! Qu'on me considère mal, bon, je m'y était habitué, mais si un seul de ces gens moches et nuls essayaient de mettre un coup de pieds au cul de Madelyne, comme ils faisaient avec moi, je deviendrais très méchant!!

C'était étrange, parce que jusqu'ici, je n'avais développé ce sentiment que pour mes carcasses chassées qui étaient prisées, et pour la dame de la forêt.
Et cela soulevant un point que je n'avais alors jamais ressenti chez moi :


... Même si je n'en avais aucune envie. Cela ne servait pas à grand chose. Je le savais bien, quand les autres étaient méchants avec moi, ça ne permettait à personne d'en retirer du bon.

Nous arrivâmes au bout de trois minutes de marche dans des rues de boue, aux gens louches, et aux murs sales devant une grosses maison avec un grand espace extérieur. Un gros monsieur sale et gauche tapait un bâton avec un poids au bout, contre un gros truc carré en fer.

Clang! Clang! Clang!

Je n'avais jamais compris pourquoi ce gars toute la journée tapait son truc là-dessus. Par les Trois, je le jure, ça n'avait aucun sens. Mais des gens venaient le voir et li donnaient des pièces.
Alors moi aussi, quand j'étais mini moi, j'avais essayé de taper sur son truc carré avec mon couteau pour avoir des pièces.

Je m'en était seulement sorti avec quelques bleus.

En passant par l'arrière de la maison, il y avait un cabanon de bois. Dedans, le propriétaire entreposait des trucs, je ne savais pas quoi. La rue par là était très proche du haut mur de l'autre maison, et c'était dans l'ombre. Il suffisait de s'accrocher au haut du cabanon, monter dessus, et aller contre le mur de la maison qui chauffe. Là, avec mon couteau j'avais une technique pour monter sur le toit, où il y avait des bordures. Un de mes refuges était là. Et il était très pratique parce que comme la maison était chaude, ça remontait jusqu'à moi, me permettant de pioncer au chaud.

Je grimpais facilement avant de voir le visage consterné de la milicienne.

Je balançais mon sac directement en haut, puis je tendis la main à la femme, un sourire tendre sur les lèvres.

-"Vient, Meikan va te porter."

Elle ne pouvait pas monter, mais moi oui!
Et puis le temps était parfait! Pas question de manquer le miam, la vue, et le confort !
En plus elle n'avait vraiment pas l'air d'aller bien, et cela m'attristait.
En cette fin de jour où je la voyais, je refusais de passer un moment triste.

« Meikan… je ne peux pas...»

Déjà, j'étais redescendu aux côtés de Madelyne!
M'appuyant fermement sur mes cuisses, prêt à soulever une certaine charge, je tendis les bras et saisissait la milicienne par la taille, la ramenant à moi dans un premier temps. Il fallait que je la soulève, mais rien que pour ce geste simple, elle grimaça et se raidit sans que je comprenne d'où vienne sa réaction. Ça pouvait tant être de la colère que de la douleur, mais rien ne me permettait de pousser plus avant. J'éluciderais tout cela là-haut, décidais-je.

-"Attention, Meikan monte, accroche toi à mon cou."

Nous faisions la même taille elle et moi, ce n'était pas habituel ici! Ceci dit, je n'avais jamais porté un humain.
Je poussais sur mes jambes pour la soulever, une main derrière ses genoux, et l'autre lui soutenant les épaules. Comme j'aurais besoin d'une main, je lui montrais qu'il fallait qu'elle se tienne à mon cou.
De toutes mes forces je poussais vers le haut, alors qu'un glapissement que je mettais sur le compte de la surprise se fit entendre.


-"Mince alors, tu es beaucoup plus lourde qu'une hermine!"

La dame me regardait avec des yeux très expressifs! Mais bon, je n'y lisait pas grand chose... Je ne savais pas lire. Et encore moins décrypter les émotions, sauf les plus simples.

Ne laissant que mon poignet gauche sous les jambes de la milicienne, je tendis le bras droit pour planter mon couteau de pierre dans le repère que j'avais fait dans le mur. Il y avait deux trous fins que j'avais pratiqués dans la parois, me permettant de m'appuyer en poussant sur la poignée de ma lame pour me tirer vers le haut.
Je me tractais vers le haut, les pieds contre les nombreuses prises de colombages, et des pierres non régulières. C'était facile à monter, et même avec une seule main, j'étais confiant.

Je l'étais parce que je le faisais pour aider une amie. Et je l'étais aussi parce que je pouvais le faire par temps de pluie, là l’exercice devenait vraiment périlleux.

Un pied l'un après l'autre. Pousser sur les muscles des épaules, qui saillaient sous l'effort pour nous faire grimper ce mur. Dans les fait, il devait juste être un peu plus haut que nos têtes. Mais grimper avec une seule main rendait la tâche ardue, et surtout, fatigante.

Une Ascension Epic!:

Dame Madelyne n'en menait pas large, et je sentais ses doigts qui parfois se serraient sur ma peau sans trop savoir pourquoi. Mais comme je me l’étais promis, une fois arrivés en haut, elle me dirait tout.
Tel que je montais, elle était pressée contre mon torse, mon ventre, elle avait le dos à la parois. Pour ma part, le poignet gauche sous elle, le bras droit sous son aisselle gauche, je pouvais appuyer son poids sur moi simplement.

Je progressais lentement, mais sûrement, et, après quelques minutes de lutte acharnée, je pus la faire glisser avec le plus de douceur dont je pouvais être capable à s'assoir en arrière.

Le haut du toit était plat, entouré d'un muret de quelques trente centimètres de haut.
Mais le sol était agréable. Je l'avais agrémenté durant des années de foin, de paille, de tissus colorés trouvés, et de feuilles ou brindilles. Le tout formait une espèce de nid moelleux d'une bonne dizaine de centimètres de fond. Au centre, il y avait un foyer de pierres noires dans lequel d'innombrables feux avaient chauffés la nourriture. On pouvait voir ici et là des socles de pierre sur lesquels j'avais dû entreposer des objets qui m'étaient chers, maintenant dans mon sac improvisé.
Il y avait plusieurs tentures, rideaux qui maintenant me servaient de drap pour recouvrir la paille, et donc dormir sans me gratter, mais surtout, pour me faire des couettes.
Dans un coin, dans un panier tressé de bois vert et de paille, des os blanchissaient. Issues d'oiseaux et de rongeurs, ils étaient de toute taille et toute forme.

Me hissant après elle en respirant fort pour retrouver de l'énergie, je grimpais et pointait du doigt une direction dans le ciel.

Le ciel rougeoyant , doré comme une flamme immense se parait de couleurs splendides offrant un spectacle rare. Les nuages ouverts en son centre permettaient d'admirer les tons pastels rivalisant de rose, d'orangé, de rouge, et là-bas de violet.

Dans notre dos, les haut-quartiers grimpaient et sans nul doute que depuis les terrasses, le point de vu pouvait être superbe. Mais d'ici, on surplombait le quartier, embrassant du regard le fourmillement de la vie des gens. Des flammes mouchetaient la ville de lueurs et de couleurs, les pièces métalliques se reflétaient partout, en un scintillement, laissant croire que les étoiles du ciel étaient tombées dans Marbrume.

Satisfait, j'observais aux alentours, humant le vent qui me balançait les cheveux. Sous nous, la paillasse était chaude, la forge avait dû tourner toute la journée.

Je commençais à déballer mon gros sac, cherchant où j'avais bien pu fiche la nourriture !
Un tel spectacle ne s'appréciait vraiment que devant les mets les plus fins... En l'occurrence, de la patte d'hermine.

-"C'est beau non? Meikan adore regarder ça le soir avant le coucher."
Dis-je en un soupir admiratif et contemplatif.

Nous étions là-haut, dans mon refuge. Je m'y sentais bien ici, et nul doute que cela apaiserait Madelyne. Elle n'avait pas l'air bien et cela m'inquiétait plus que tout autre chose.

Je dû sortir de mon sac presque toutes mes affaires, car la nourriture n'était pas sur le haut de sac. Pêle-mêle, des os, des pierres, des peaux. En dessous, un tantinet écrasé, un petit paquet emballé dans un tissu rudimentaire.

Il y avait une poire, trouvée pendant mes sorties hors de la ville, un oignon, et de la patte d'hermine. Il y en avait 3. Salée dans la 'Grandeflaquedégueux' séchée au vent, la viande était dure sous la dent, mais plutôt rafraichissante au goût.

Je tendais une patte ainsi que le légume et le fruit et la femme. Cela devrait la faire aller mieux, sans doute.
Accroupi non loin, proche de la chaleur qui émanait d'en bas, avec un ciel magnifique, j'étais bien ici.
D'autant bien qu'elle avait amené de u pain ! Ouiiiiiii !
J'en avait mangé chez Théodrène Monmari et avec dame Ombeline !
Et je trouvais ça très bon! Oui, très bon!
Bon, par contre, on avait pas de soussoupe...
Mh.

Je séparais ma part de pain, dévorant avec avidité. Mh! Mh, ch'était bon!
Ch'était bien chavoureux che truc mou un peu chalé, épais.
Miam! Un régale!

-"Michi m'dame Madeline! Ch'est drôlement bon cha! Meikan aime bien le pain!"

Puis j'en tendais un bout à Barbabou qui accepta la miche de pain. Enfin, je rendis le reste à Madelyne avec un grand sourire.

-"Tient, il faut manger! C'est très bon."

Pipou, le dindon Roi des Oiseaux volait haut parmi les nuages. Il veillait, surveillant les environs, veillant à la sécurité des environs. Barbabou, quand à lui était assit, les jambes balancées dans le vide. Sa barbe se balançait doucement sous le vent, ce qui me fit rire, en voyant son faciès bienheureux, fendu d'un sourire appréciateur.

Je laissais quelque temps de silence, pour laisser une ambiance apaisante. En bas, les bruits de la ville, le vent, étaient audibles.

Puis je reprenais la parole, ouvrant les hostilités d'une voix douce. Comme si je voulais apaiser une personne en deuil.

-"Alors, tu as vu? Je ne suis pas un mari, mais comme je te donne à manger, tu dois aller mieux, maintenant. Dis moi pourquoi tu ne vas pas bien, Madeline? Tu n'as pas l'air bien? Meikan veut savoir pour t'aider."

Citation :

Remarque

Meikan donne un bout de pain à Barbabou. Pour lui, Barbabou le prend et le mange. Dans la vérité, le bout tombe mollement sur la paillasse.

Je fronçais les sourcils. Dame Madelyne m'assurait qu'elle allait bien, quoique fatigué. Je sentais que cela n'était pas totalement vrai, mais si elle disait qu'elle allait bien, je devais la croire sur parole.

Je mâchais mon pain, et mordait à belles dents dans ma viande. J'engloutissais ce déjeuné frugale mais revigorant.


Déglutissant, je libérais mes mains pour aller voir. Je commençais à tripatouiller le gambison, ne sachant pas comment le retirer, pour regarder le dos de la milicienne.

Je me rapprochais d'elle, pour farfouiller dans son dos. Puis, elle me sortit des cadeaux.
Youpie ! Des cadeaux! Super !

J'étais super enthousiasmé! J'allais voir de plus près.
Mh... Des vêtements ! Super ! Déjà qu'il faisait froid ! Alors ça c'était bien !

J'étais joie! Je fis un tour sur moi-même en dansant une petit gigue. Alors... Qu'est-ce que c'était...? Mh... Des trucs pour les pieds. Super ! Cela me permettrait d'arrêter d'avoir froid au pieds ! Par contre je ne pourrais plus grimper, dis donc ! Et comment sentir les tremblements du sol quand je chasse? Mh, je pourrais le retirer à l'occasion!

Je voulais voir en en prenant une, comment cela marchait? Je regardais dedans. Je ne pouvais pas mettre mon pied dedans ! Gnn ! Rien à faire.

Et ces vêtements, c'était quoi? Je sortais le haut. Comment ça se passait? Aha ! Le grand trou là ! J'enfilais l'habit, sortant la tête par une manche, trouvant mon cou très serré.
L'habit de travers, je me tournais vers Madelyne, tout fier. Je tendais les mains, exposant mon torse bombé.

-"Alors...?"

C'était un peu serré, et Madelyne m'aida pour correctement passer l'habit! C'était étonnant comme on pouvait sentir que tout de suite, on avait plus chaud. Le tissu était... bizarre. Par rapport à la boue, il gardait mieux le chaud, et pourtant, j'avais déjà beaucoup plus envie de me gratter. Mh.

Je le gardais néanmois sur le dos, curieux de comprendre en quoi cette forme d'habit était plus utile que mon pagne. En parlant de ça, il sembla qu'il fallait que je le retire. Ben, pourquoi? Bon, bah si elle le demandait...

Je faisais descendre mon pagne et me tournais pour voir ce que pouvait bien avoir attiré l'attention de Madelyne soudain là-bas. Mais je ne vis rien de spécial. Comme la milicienne m'avait déjà passée les pantalons, il ne me restait plus qu'à remonter ça à la taille.
Et je remontais donc.
Ainsi paré de ce drôle d'habit de jambes, je me sentais plus près à affronter la pluie et le froid! J'étais bien content, ça oui! Et peut-être qu'avec ça, on ne me chasserait plus ! J'en était content rien qu'à l'idée.

Je sautillais un peu de joie, l'excitation me détendant comme un ressort. Puis il fallut passer les vêtements de pieds. En fichant les pieds dedans, je m’aperçus vite que je perdais toute sensation via ma plante de pieds. C'était gênant. Ça alors, les gens perdaient donc tous leurs repaires en mettant ça! Ça ne m'étonnait pas que les gens se plaignent qu'ils avaient faim. Comment chasser si on ne sent pas dans le sol les déplacements des proies...?

Je laissais quelques temps Madelyne m'admirer maintenant que j'étais comme tout le monde dans la ville! J'étais forcément plus beau!

-"Hep, Barbabou, qu'est-ce que tu en penses?"

Demandais-je au petit vieux penché sur le vide. Il retourna sa tête complètement dans son dos pour me contempler, ce qui me fit pouffer de rire. Il me répondit qu'il me trouvait plus intègre qu'à l’accoutumé. Mais je ne savais ni ce que signifiait 'intègre', ni 'la coutumée'

Je lui répondais par un balancement du chef opiniâtre et entendu. Puis je me tournais à nouveau vers dame Madelyne. J'étais content, il fallait qu'elle aille aussi bien que moi, maintenant, sinon, ce n'était pas juste!

-"Je vais te faire quelque chose pour que tu ailles mieux. Meikan connait les bonnes potions ! et ensuite, je pourrais interroger les dieux avec les os, pour voir si tu ne vas pas mourir. Ce ne serait pas bien du tout! Meikan serait triste triste! Comme ça (j’illustrais ma tristesse en mimant de mes mains que j'essuyais des larmes, mon visage se tordant dans les pleurs) Alors montre ton dos à Meikan, il va tout arranger!"

Je lui avait fait confiance quand elle l'avait demandé. Je voulais qu'elle me fasse aussi confiance sur ce coup là.