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 Quand la terre rencontre le feu [PV Lisbeth]

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Lisbeth AifreadMercenaire
Lisbeth Aifread



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MessageSujet: Re: Quand la terre rencontre le feu [PV Lisbeth]   Quand la terre rencontre le feu [PV Lisbeth] - Page 6 EmptySam 22 Juin 2019 - 22:24
Elle aurait surement dû remercier ses années de métier pour son sens de l’équilibre qui l’empêcha de s’écrouler purement et simplement sur le sol. Elle eut plutôt l’air de s’accroupir puis de se laisser glisser sur son séant. Mais elle savait parfaitement la vérité, ses jambes ne la portaient plus alors que son univers, son avenir, semblaient sur le point de s’effondrer cruellement autour d’elle. Les pas de Mathilde l’éloignaient dans une sorte de ralenti étrange, alors que sa réponses, ses mots, semblaient déjà avoir la volonté de créer un gouffre infranchissable entre elles. Etait-ce cela sa réponse ? Un non ? Elle ne pouvait pas faire ce choix, pas maintenant, pas alors qu’elles avaient luttées, aimées, pleurées ensemble. Pourtant cela semblait bien être sa volonté.

Lisbeth pressa ses mains l’une contre l’autre pour les empêcher de trembler, une sensation étrange, qui lui rappelait la nuit qui avait suivi la première mort qu’elle avait donnée. Un adolescent pas plus vieux qu’elle. Un simple de coup d’épée, presque un réflexe. Et pourtant toute sa vie avait changée. Dans le noir de la nuit elle avait senti ses mains trembler sans qu’aucun froid ne vienne lui fournir une excuse pour cette sensation qui l’avait fait se sentir lâche.

Cette sensation était à présent décuplée, et elle ne savait pas comment y faire face seule, ni même comment l’ignorer. Une petite voix émergea au fond d’elle, comme une goutte solitaire s’écrasant sur la surface d’un calme point d’eau. L’impact n’était pas très puissant, à peine perceptible en réalité, mais l’ondulation qu’il créa se propagea jusqu’aux tréfonds de son être et la fit frissonner. L’événement se reproduisit, à peine plus fort. Et bientôt une pluie torrentielle s’abattait en elle, la purgeant de la stagnation qui l’habitait, fortifiant son âme. Elle tendit la main pour effleurer les deux bouts de tissus et se retrouva à les serrer fortement.
Sa voix la surprise, forte et empressée pour atteindre une Mathilde qui avait pris de la distance.

-C’est un non Mathilde ?

Elle entendit les pas s’arrêter dans un léger crissement mais n’osa pas encore relever les yeux vers elle pour voir si elle s’était retournée pour la voir. Avec une difficulté étonnante, elle se hissa sur ses pieds. Et du attendre une seconde complète pour s’assurer de ne pas retomber. Pourtant quand elle releva la tête, elle affichait son petit sourire taquin qu’elle avait eu si souvent depuis leur rencontre, cette tête de petit démon malicieux qui la caractérisait.

-Tu ne trouves pas que ça ressemble plus à un « je ne sais pas pour l’instant » ? Je crois que je pourrais me faire à cette réponse-là. Et attendre que tu te décides. Bon, il me semble évident que ça va te coûter beaucoup de concession, à l’exemple que je ne me priverais pas d’exploiter ton corps à la moindre occasion.

Elle lissa d’une main distraite sa coiffure encore humide malgré la chaleur. Elle regarda le ciel comme si elles discutaient d’un sujet sans importance, comme quel alcool boire au repas de ce soir. Pourtant tout son destin se jouait sur les mots qu’elles échangeaient. Elle fit voleter une mèche d’une geste rapide.

-On a le temps de changer, on a le temps d’apprendre à se connaître, d’apprendre à s’aimer comme on le devrait. De voir si on peut partager plus que de la passion et des larmes. Je peux devenir celle qui te rendra heureuse Mathilde, celle qui te fera croire que tu peux avancer, celle qui te donnera envie de dire oui à ma demande. Mais uniquement si ce n’est pas un non.

Elle s’avança à grands pas vers la jolie pas blonde jusqu’à se retrouver à moins d’un mètre d’elle, lui tendant dans sa paume ouverte les deux bouts de tissus. Elle la fixa intensément.

-Alors madame la fermière. Est-ce que c’est un non, ou un je ne sais pas ?
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Quand la terre rencontre le feu [PV Lisbeth]   Quand la terre rencontre le feu [PV Lisbeth] - Page 6 EmptyMer 26 Juin 2019 - 16:52
- Je ne sais pas.

Elle s'était arrêtée, lorsque la voix de Lisbeth avait traversé la distance qui les séparait. Elle l'avait écoutée, bien qu'elle lui tournât le dos. Le ton de sa voix suffisait à Mathilde, qui n'avait pas besoin de la regarder pour imaginer le visage maintenant taquin de la belle rousse, et le léger déhanché qu'elle avait dû adopter. Mais Mathilde ne riait pas, elle continuait de pleurer en silence, la tête aussi droite que possible pour ne rien laisser paraître à celle qui approchait, maintenant, jusqu'à deux pas d'elle. Elle sentit son regard, dans sa nuque.

- Je ne sais pas si j'ai la force d'encore me battre. Contre les voleurs, contre les bien-pensants, contre mes convictions, contre la vie. Je suis fatiguée, tellement fatiguée.

Mathilde essuya les larmes qui avaient détrempé ses joues. Les rares moments de bonheur se finissaient toujours comme ça, par un drame, des larmes, et cette lassitude qui revenait, toujours plus forte. Pourquoi les choses étaient-elles nécessairement toujours compliquées? Elle poussa un long soupire. A bout de forces, elle ne voulait plus que rejoindre sa paillasse et si rouler en boule, pour oublier.

- Je ne sais pas si je veux encore te retenir, et me réfugier dans tes bras en me demandant quand éclatera le prochain drame. Je ne sais pas si j'ai envie de devenir complètement paranoïaque, à guetter le moindre soupçon que quelqu'un pourrait nourrir sur notre relation. Je ne sais pas si je suis prête à encore pleurer, parce que je sais qu'il y aura encore des larmes. Je ne sais pas si je vais être capable de jouer à celle qui croit à un lendemain quand elle sait que ce soir, tout s'achève. C'est au-dessus de mes forces.

Sa voix tremblait. Mathilde ne jouait plus, elle était elle, fragile, l'âme à vif. La fière fermière avait laissé la place à la fragile jeune femme complètement perdue qu'elle était. Elle avait offert quatre jours à Lisbeth, mais sa flamboyante compagne voyait au-delà. Elle en espérait plus, plus que ce qu'elle pouvait réellement lui offrir. Se retourner, lui sauter au cou, lui demander pardon en s’enivrant une fois encore du parfum de sa peau aurait été le début d'un mensonge. Elle le savait, elle n'était pas prête à finir sur le bûcher, ni à subir les pires tortures. Elle n'était qu'une petite fermière, à la routine presque bien organisée, sans autres prétentions que de faire pousser des légumes pour nourrir ses semblables. Elle n'avait rien d'une fougueuse aventurière, libre et indomptable comme l'était Lisbeth.

- Je suis fatiguée. Juste fatiguée dit-elle en reprenant sa marche, le regard rivé sur le bûcher improvisé, non loin d'elles. Dormir. Dormir pour être à nouveau capable de penser, sans que les idées ne se bousculent dans sa tête.

Fallait-il s'obstiner contre ce que les Trois eux-mêmes refusaient? Allait-elle finir damnée pour l'éternité? Dormir. Pourquoi luttait-elle encore et toujours pour tenir sa ferme en dépit d'une mort de toute évidence imminente. La vie n'est qu'une épreuve avait dit le prêtre. Mathilde estimait qu'elle en avait surmonté assez. Elle soupira à nouveau. Se fâcher contre eux ne servirait à rien, elle était la seule responsable. La sécurité de la ferme serait bientôt assurée, et les bandits se tiendraient loin, de même que les bannis. Avec un peu de chance, il y aurait un chien pour prévenir une attaque de fangeux. Des travailleurs lui permettraient de cultiver de beaux légumes en abondance, et... et sa vie s'arrêtait à ça. Son amour du travail bien fait, son amour de la terre. Sa solitude. Elle ne changerait pas. Laisser espérer Lisbeth reviendrait à lui mentir. Elle ne méritait pas ça. Trois jours heureux, finalement, c'était plus que ce qu'elle avait espéré.
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Lisbeth AifreadMercenaire
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MessageSujet: Re: Quand la terre rencontre le feu [PV Lisbeth]   Quand la terre rencontre le feu [PV Lisbeth] - Page 6 EmptyVen 28 Juin 2019 - 2:28
Elle avait essayé, elle avait vraiment essayé. Elle avait tenté de se montrer forte, de faire voir à Mathilde les petits moments de joies qui surviendrait et qu’elle était prête à attendre. A faire que leur union puisse un jour les rendre heureuse. Mais sa compagne n’avait à l’esprit que les luttes, les douleurs, et les larmes. Leur amour était un poids sur ses épaules. ELLE était un poids. Et cette idée, elle ne pouvait la supporter. Elle regarda la jeune veuve s’éloigner avec la partie vitale de son être. Elle aurait peut-être dû lui en vouloir.
Mais pouvait-elle vraiment lui reprocher son choix après ce qui était arrivé. Elles avaient souffert bien plus que nécessaire. La haine et la colère ne seraient que des maux supplémentaires et futiles. Et elle aimait bien trop cette femme pour lui infliger cet égoïsme. Quand bien même l’aurait-il soulagé quelques instants. Elle reprit son outil et finit avec tranquillité sa rangée. Surprise d’avoir enfin trouvé le coup de main, comme une cruelle farce du destin.

Comme l’avait annoncé Mathilde, un petit contingent de la milice se présenta à l’orée de la ferme moins d’une heure plus tard, à peine trois. Vu leur manque d’expérience, la rousse se demanda si ils auraient pu faire face au groupe de bannis, même s’ils avaient été là à temps. Mais mieux valait ça que rien n’est-ce pas ? Ils lui firent des yeux ronds quand elle expliqua sans entrer dans les détails ce qui s’était déroulée une heure plus tôt. Bien entendu ils ne la croyaient pas, après tout, elle n’était qu’une femme. Comment pourrait-elle les égaler, et même, les surpasser ? Ce comportement était une raison de plus qui lui faisait accepter que ce monde sans Mathilde, était bien ternes. A présent qu’elle avait vu les couleurs et qu’elle était redevenue aveugle, elle trouvait que tout son quotidien, son monde, son avenir, avaient perdu ce qui faisaient leur attrait.
Ils la prévinrent qu’elle devrait sans doute répondre à d’autres questions, surement pour remettre en cause sa version songea-t-elle. Elle leur annonça de but en blanc qu’elle serait sans doute à l’auberge du village, puisqu’elle reprenait la route à l’instant même. Ils grognèrent un assentiment et se dirigèrent vers la demeure pour entendre la version de la propriétaire tandis que l’un d’eux se détacher du groupe pour aller voir le brasier.

Lisbeth ne se fit pas prier pour s’esquiver et éviter de revoir la fermière. Elle récupéra ses affaires qu’elle avait déposées à l’entrée de la grange et après avoir remis son baudrier, elle quitta le domaine par le petit chemin qui s’en éloignait. Elle n’eut pas de larmes a essuyée, elle se sentait pourtant triste. La journée était encore belle et pleine de lumière, et la douce chaleur coupant le vent hivernal rendait la marche particulièrement agréable. Après quelques kilomètres, ses pas l’éloignèrent doucement du chemin menant à la bourgade et l’emmenèrent plutôt sous l’ombre d’un petit bosquet qui formait l’avant-garde d’un bois plus dense et épais.

D’une certaine façon elle aurait voulu tomber sur un de ces monstres qui hantaient le monde actuel, elle aurait pu partir en éliminant une de ces abominations. Mais c’était rassurant que de voir les bois du Labret plus sûr que ceux du reste de la région. Mathilde n’aurait pas dû connaître ce genre de danger. Pas si c’était elle qui avait dessiné ce monde.
Ses pieds l’amenèrent aux bords d’une des falaises rocailleuses qui surélevaient le plateau du labret et le rendait plus sécurisé que n’importe quelle zone agricole à portée de cheval de la cité. C’était l’endroit parfait. Même si elle se relevait comme le laissait entendre les rumeurs sur l’affliction qui avait amené la fange, elle ne serait plus en état de faire du mal.
Elle se retourna et leva les yeux au ciel, il était bleu et clair, accueillant.

-Je t’aim.. !

La lame s’enfonça si vite entre ses côtes qu’elle ne ressentit pas plus qu’un pincement aigu alors qu'elle atteignait son cœur et la privait de toute sensation. Elle pouvait remercier des années d’apprentissage qui l’avaient préparées à mourir sans la douleur qu’elle avait pu voir dans les yeux de ses victimes. Tout ce qu’elle voyait à présent c’était le sourire bienveillant et séduisant de Mathilde. Elle voulut sourire en retour. Mais Lisbeth Aifread était déjà loin quand son corps voulu lui obéir, il bascula en arrière pour se briser loin en contrebas.
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