[Quête] L’âme de l’agonie

Sujet: [Quête] L’âme de l’agonie Mar 19 Mar 2019 - 23:54

Début Avril 1166
En soirée

PNJ : Ulric Brulefer.
Apparence de l’homme :
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En soirée, les tavernes de Marbrume étaient bien souvent animées, cela se vérifiait parfaitement ce soir à la choppe sucrée, qui était encore plus bruyante encore qu’à l’accoutumée.
Ulric Brulefer était accoudé au bar et offrait un discours agité à qui voulait bien l’entendre.

- « … Pas loin de la mer je vous le dis ! Un trésor, un véritable trésor ! J’ai vu la grotte de mes propres yeux ! »

Il parlait d’une grotte le long de la côte, dissimulée entre la roche. Avec l’arrivée de la Fange, peu de monde s’entêtait à se balader sur la place ces temps-ci.

- « J’étais parti pour pêcher, il faut bien manger quoi ! J’ai entendu un grognement, j’ai eu peur je suis allé me réfugier entre les rochers… Et c’est là que j’ai vu cette grotte ! »

« Et si ta grotte existe bel et bien et qu’il y a un trésor, pourquoi tu l’as pas ramené avec toi déjà et pourquoi tu nous en parles ? »

Bien sûr, cela avait bien le mérite de soulever quelques questions. Mais le brave Ulric, alcoolisé, mais pas fou, se défendait. Se levant du tabouret où il était installé, il s’insurgea.

- « Vous me traitez de menteur ? Moi Ulric Brulefer, que les Trois m’en soient témoins, je ne mens pas, je ne suis pas fou ! Je ne peux pas l’ouvrir tout seul, il doit y avoir une porte cachée, quelque chose… J’ai vu des choses traîner dans le coin mais je ne sais pas… je n’y arrive pas à ouvrir. Il faut m’aider, j’ai besoin de gens honnêtes pour m’accompagner. Nous nous partagerons le butin, il y en aura bien assez ! »

Certaines personnes haussaient les épaules et partaient, ne croyant pas à l’histoire de l’homme à la cicatrice. Pourtant, il ne semblait pas être quelqu’un de mauvais. Il avait un peu bu certes, mais cela ne justifiait pas qu’il soit fou. Il semblait sincère, cherchant désespérément quelques âmes volontaires pour embarquer avec lui vers ce lieu, en bord de mer…

- « Eh vous là, ça vous intéresse ? »

MJ Cataclysme a écrit:: Pour ce post d’introduction, montrez votre volonté de participer à l’aventure, manifestez-vous auprès d’Ulric.
Prochain passage MJ le mardi 26 Mars, ou avant si tout le monde a posté, rappelez-vous que l’ordre du premier tour sera conservé jusqu’à la fin.

Sujet: Re: [Quête] L’âme de l’agonie Mer 20 Mar 2019 - 0:35

On pourrait arguer que la vue sur un gibet n'était pas la chose la plus reluisante que pouvait souhaiter le taulier d'un troquet. Vue sur la mer, voila qui séduisait ; vue sur le château, je prends! Vue sur un échafaud où plus personne ne pendouille, Fange oblige, non merci. Pourtant, la chope sucrée, dont les fenêtres donnaient sur l'ineffable place des pendus, de triste mémoire, ne désemplissait rarement.

Il faut dire qu'avoir pignon sur rue en plein cœur des quartiers du Guet, pour un débit, cela n'était pas dégueulasse, tout le contraire même. Ainsi, on trouvait toujours céans quelque milicien en permission pour venir changer sa solde en liquide. De fil en aiguille, l'endroit était devenu une taverne à soudards, la plupart des habitués ne prenant même plus la peine d'ôter leur tabard aux couleurs de la milice, tant le comptoir était presque devenu une extension du mess et des cantines.

Que pouvait donc bien foutre l'inénarrable bâtard d'Ergueil dans ce repaire à miliciens, me direz vous ? C'est que l'homme, une fois n'est pas coutume, tentait ce soir une percée en territoire, sinon ennemi, incertain. Depuis son retour du Labret, le chevalier s'était piqué, à quelques reprises, de retrouver la danselette qui l'avait accompagné là bas lors de son précédent périple. Plus d'un mois s'était écoulé depuis celui-ci, et avec le temps, les lieux avaient bien varié. Le chevalier ne trainait guère ses chausses céans, préférant le port ou les bordels de la Hanse. Mais hé, parfois fallait-il faire quelque exception.

On s'était donc retrouvé dans ce troquet à soudard, dont le calme initial fut cependant bien vite troublé par un des clients. Ce n'était pourtant pas le premier ivrogne à pérorer ; toutefois celui-ci chanta aux oreilles du bâtard d'Ergueil une ritournelle que ce dernier aimait entendre. D'aucuns s'étaient détourné des allégations de richesse du drôle, n'y voyant là qu'une fumisterie ; pour Bérard, ce fut une aubaine, car si nombreux doutaient, sa part n'en serait que plus grande.

Comme en écho à son propre intérêt, voila que l'inconnu se tourna alors vers nul autre que le grand blond lui même, s'enquérant à son sujet. « Parbleu que oui, répliqua aussitôt le chevalier, viens t'en donc me causer de ton affaire, petit père. » Il héla la serveuse la plus proche. « À boire pour cet homme! »

Sujet: Re: [Quête] L’âme de l’agonie Mer 20 Mar 2019 - 1:27

L'âme de l'Agonie

Quête

Ca fait un moment maintenant que j’ai rencontré ce chevalier et pourtant, il m’étonnera toujours. Il suffit qu’un huluberlu s’adresse à lui en parlant de trésor, et le voilà qu’il fonce tête baissé pour jaser ! La salle est terriblement bruyante et je m’accoude sur la table pour me masser les tempes comme Bérard s’est mis en tête de s’accoquiner avec l’étrange coquebert. Crénom… j’aime bien la discrétion, mais je crois que ce n’est pas réciproque. Et puis bien entendu, je pourrais aller faire un tour qu’il ne le remarquerait même pas, maintenant qu’il s’est épris de son foldingo !

Voilà que maintenant on va l’avoir à notre table, à nous parler de fabliaux sans queue ni tête ? Les gens se sont pour la plupart éloigné de l’homme balafré et très visiblement imbibé, et j’avouerais que j’aimerais faire de même. La soirée va être longue et je me demande sur quel bateau il essaie donc de nous mener là, à nous parler de trésors dans une grotte vers l’océan… Je soupire et j’ai comme dans l’idée que ça serait plus simple de l’écouter s’il pouvait dessoûler un peu. Bien entendu, on est bien loin du compte, puisque Bérard vient de lui commander à boire.

Moi je ne dis rien puisque de toute façon, oncques on ne m’écoute. Voilà pourquoi j’ai horreur de l’alcool. Il n’y a rien de pire pour rendre un homme misérable et faire ressortir de lui le pire, faisant brailler, s’esclaffer, piailler, s’agiter et chanter avec le débit d’une cascade n’importe quel crétin qui a forcé sur sa chope. Les lieux ne me plaisent déjà pas tellement, il y a bien trop de tous ces nigauds que je côtoie jour après jour et qui ne font rien d’autre que de me rabaisser en permanence ici, à la Chope Sucrée. Mais passons ! J’écoute les élucubration du drôle d’oiseau. Qui sait… avec un peu de chance, il dira quelque chose de cohérent qui pourrait expliquer cela. Comme qu’il pourrait avoir attrapé la syphilis, par exemple.

Voilà, je me marre comme une idiote, mais au moins l’avantage d’avoir un coquebert à proximité, c’est que personne ne fait plus attention à vous, surtout si vous êtes de base aux yeux des autres aussi inintéressant qu’un caillou. Je baille de fatigue. En écoutant d’une oreille distraite – pour ne pas dire blasée – ce que l’homme raconte, je me demande bien s'il peut dire quelque de véridique quelque part dans son récit. Un trésor ? Ah, ne plus avoir besoin de compter chaque sou dépensé, ce serait merveilleux si cela pouvait être vrai.

Sujet: Re: [Quête] L’âme de l’agonie Mer 20 Mar 2019 - 20:55

Tout au fond de la salle, la capuche rabattue sur sa tête pour masquer son visage au moins jusqu’au dernier instant, Enguerrand attendait que son confrère le rejoigne. Bousculé par son voisin de droite et agacé par celui de gauche, le prêtre avait fini par leur offrir sa choppe qui se retrouvait maintenant plus vide que les bourses d’un puceau en confession avec la Sœur Agnoflède.

Ce n’était pas le genre d’endroit qui l’attirait. Non, définitivement pas. Il préférait les endroits raffinés, mystiques, voire dépravés. Ici, il n’y avait que l’odeur de l’alcool, sauf que celle-ci ne venait pas des verres mais des haleines chargées et de la transpiration de ces animaux à l’intelligence limitée par les vapeurs.

La rumeur au sein des hautes instances du Temple n’avait fait qu’un tour avant qu’on ne missionne le prêtre. Un dénommé Brulefer avait des confessions à faire, mais l’Ordre n’avait pas réussi à mettre la main dessus avant ce soir. Maintenant, il était trop tard. Mais c’était aussi le moment de noter le nom de ceux qui allaient participer à cette potentielle mascarade. Et si tout cela était vrai, devraient-ils en informer leur supérieur ?

La tête toujours dans l’ombre de sa capuche, Enguerrand leva une main nonchalante tout en frappant la table de sa choppe pour annoncer sa décision de participer à l’aventure. « J’en suis, mon ami ! » Au fond, il espérait que les Trois lui envoient son confrère rapidement pour assurer les intérêts des leurs.

Pour la peine, l'un de ses acolytes de fortune qui prenait toute la place sur le banc lui offrit une pleine choppe odorante à lui en faire froncer le nez. Cela lui changeait du vin. Mais après tout, il fallait bien commencer à s'intégrer à ce calvaire, maintenant qu'il avait les pieds dans le plat et la curiosité titillée. Il ignorait ce que tout cela cachait, et c'était bien le moment de s'y intéressait. Arriverait-il à tout transporter ? Et si… tout cela n'était qu'une histoire de pirates pour essayer de percer par la reconnaissance d'inconnus ?

Sujet: Re: [Quête] L’âme de l’agonie Ven 22 Mar 2019 - 17:32

Alaric n’avait plus mis les pieds à Marbrume depuis plusieurs mois. Il s’agissait de sa seconde visite dans la ville fortifiée depuis qu’il travaillait pour le baron de Sombrebois. Il était ravi de sa nouvelle carrière qui lui offrait l’espace nécessaire dont il avait besoin. Les ruelles sinueuses, les venelles étriquées ne lui manquaient guère, en revanche, il avait quelques amis qui demeuraient dans le coin et dont il appréciait prendre des nouvelles. Cyrielle était de ceux-là.

Ainsi, ils avaient discuté tranquillement autour d’une chope dans une taverne, à petites gorgées et avec modération. Si Alaric tenait un peu mieux l’alcool désormais – la faute (ou pas ?) au bon vin d’Hector – il préférait se montrer prudent ; il gardait de mauvais souvenirs de ses escapades dans les auberges.

Détendu, il avait pris plaisir à reprendre contact avec sa première amie de Marbrume et c’était un brin déçu qu’il l’avait regardée partir plus tôt. « C’est qu’il y en a qui travaille dur, à la milice ! » avait-elle lancé pour l’embêter. Il avait ri et lui avait adressé un bref signe de la main.

De bonne humeur, il avisa le reste de sa bière, la but et poussa un soupir d’aise. Maintenant qu’il ne vivait plus dans la ville, il la trouvait plus accueillante, moins sombre. Une impression idiote, une preuve supplémentaire qui lui prouvait qu’il avait pris la bonne décision : Sombrebois était sa demeure, désormais.

Il était sur le point de quitter la taverne lorsqu’une discussion animée attira son attention. Alaric se leva et s’approcha, curieux. Bras croisés sur le torse, il écouta le discours du dénommé Ulric Brulefer avant de lever les yeux au ciel. Des ivrognes dans son genre, il y en avait des tas qui traînaient à Marbrume avec des histoires plus ridicules les unes que les autres pendues au bord des lèvres. Cependant, un homme blond, le cheveu hirsute et aux joues mangées par une barbe de plusieurs jours, lui accorda du crédit. Pourquoi pas ? pensa le soldat. Non pas qu’il eût cru à cette histoire – et pourtant, il avait vu de nombreuses choses étranges depuis l’apparition du Fléau – mais l’idée de partir en exploration le titillait. Après tout, le baron lui avait accordé plusieurs jours de « repos » dans la ville fortifiée : il ne pouvait pas passer à côté de cette occasion. Et puis, si trésor il y avait bel et bien, il serait bien heureux d’en ramener une part dans la place forte.

Sa décision prise, il décroisa les bras et posa son pied sur la table du groupe qui commençait à se former.
- Quand est-ce qu’on part ? demanda-t-il, un sourire aux lèvres.

Sujet: Re: [Quête] L’âme de l’agonie Sam 23 Mar 2019 - 12:37

« D’autres arrivent, cherchant aveuglément la gloire et la fortune dans ce domaine de damnés. »

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Ce n’était pas la première fois qu’un individu à la langue déliée par l’alcool ne vienne raconter à bon entendant des histoires farfelues et saugrenues entre deux éructations sonores, les lèvres écumantes de salive et le regard sauvage et pétillant. En ces temps troubles et maussades, l’honnête citoyen devait chercher un réconfort plus « immédiat » que celui des prières et de la méditation afin de se soustraire aux griffes du désespoir et finir ses jours au bout d’une corde. La boisson et les femmes devenaient alors des maîtresses quotidiennes pour ces pauvres roturiers qui y oubliaient leurs peines et leurs chagrins, du moins brièvement. Inutile de dire que pareils vices avaient tôt fait de ronger les esprits comme la plus sournoise des gangrènes et alimenter les langues avec des bassesses et des sottises dignes d’un dément en plein délire.

Cependant l’homme qui se faisait connaître sous le nom d’Ulric s’était montré assez honnête au cours de sa vie pour que le Clergé, véritable toile d’araignée dont les oreilles s’étendaient à travers la cité, lui donnent du crédit malgré son penchant pour l’alcoolisme. Si le trésor en soit pouvait être une intéressante perspective de financement du Temple pour de futures rénovations ou pour des investissements fructueux, d’autres plus enthousiastes rêvaient de pouvoir mettre la main sur quelques précieuses reliques sacrées perdues durant le cataclysme infernal de la fange. Le peuple ne pourrait qu’être ravit de voir les prêtres exposer d’anciens symboles de la foi, emblème de la résurrection de leur race et du pardon divin.

Cesare faisait partie de ces clercs qui espéraient découvrir de pareils bijoux religieux. Même un bout de tissu appartenant à un martyr vaudrait une montagne d’or à ses yeux endoctrinés. Mais il servait aussi les intérêts du Clergé et n’ignorait pas l’utilité de l’or dans la vie de tous les jours. C’est avec un enthousiasme zélé que l’ascète s’était porté volontaire dans cette périlleuse quête, car après tout nul ne pouvait clairement savoir s’il s’agissait d’un piège ou de la lubie d’un fou, mais le Temple ne manquait pas d’esprits fanatiques aux tendances suicidaires. Qui ne voudrait pas mourir en martyr, après tout ?

Lui confiant donc cette mission, on l’envoya rejoindre un frère qui avait joué le rôle d’éclaireur et dans l’optique de tirer le dénommé Ulric à part pour que les prêtres s’occupent de son cas. Mais lorsque Cesare rejoignit la taverne où son collègue l’attendait, il constata avec une certaine déception que la langue bavarde du principal intéressé avait attiré quelques autres individus, mercenaires de fortune attirés par les promesses de richesse comme un essaim de mouches autour d’un pot de miel. Qu’importe, tout compte fait. Ces aventuriers pouvaient très bien jouer un rôle non négligeable tant que l’ecclésiastique et son frère parvenaient à catalyser leur brûlante passion vers une cause plus noble.

Rejoignant Enguerrand, il posa lentement sa main sur l’épaule de son confrère avec un hochement de tête sans grande expression avant de porter son regard couleur d’ambre vers Ulric et sa fraîche bande de têtes-brûlées.

Sujet: Re: [Quête] L’âme de l’agonie Dim 24 Mar 2019 - 20:17

Bérard a écrit:: « Parbleu que oui, viens t'en donc me causer de ton affaire, petit père.
À boire pour cet homme! »

L’homme qui avait répondu en premier à Ulric était un grand gaillard aux cheveux blonds. Il pourrait être bien utile, il semblait en avoir vu d’autres, comme on dit. Il était volontaire, commanda même une boisson à la serveuse qui passait, que demander de plus. Ulric attendit l’arrivée de sa bière, pour s’installer à la table du grand blond, il était visiblement accompagné. Une femme d’apparence jeune et frêle, ne cherchant pas plus que cela à entrer dans la conversation. Ulric vida la moitié de sa choppe, avant de s’adresser à la femme en premier lieu.

- « Vous serez aussi de la partie ? »

Une femme, fragile comme elle semblait être, ne lui serait peut être pas de très grand secours, enfin il verrait bien. Peut être avait-elle des dons particuliers en soin si cela s’avérait nécessaire, ou bien était-elle dotée d’une intelligence hors du commun, leur permettant d’avancer plus aisément dans leur quête de trésors.

Brulefer allait prendre la parole lorsqu’un autre homme s’avança, un prêtre visiblement, reconnaissable à sa tenue. Il paraissait très propre sur lui, plutôt élégant. Ulric n’était pas habitué à fréquenter de telles personnes, il croyait à la Trinité oui, mais ne se rendait pas plus que cela au Temple. La boisson était devenu son remède, malheureusement. Il s’y réfugiait. Sans doute pour cela qu’il passait bien souvent pour un dingue ou un paumé.

Enguerrand a écrit:: « J’en suis, mon ami ! »

- « Parfait, soyez bienvenus ! »

Deux autres hommes s’approchèrent également, un qui semblait être un milicien, assez petit de taille, les cheveux brun. Il semblait bien hâtif!

Alaric a écrit:: « Quand est-ce qu’on part ? »

Puis un deuxième prêtre, décidément ! Ulric se sentait un peu moins à l’aise avec deux membres du clergé dans sa petite troupe, mais qu’importe, il avait une idée en tête, il n’en dérogerait pas.
Le deuxième prêtre posa sa main sur l’épaule de son collègue, avant de poser les yeux sur lui. Son regard ambré faisait froid dans le dos !
Il se leva, choppe à la main.

- « Je prendrais personne d’autre, l’équipe est au complet ! » Rugit-il en stoppant net quelques autres bougres qui s’avançaient vers leur table.
Il vida la bière d’une traite, fit quelques pas en titubant.
« Alors mes amis, nous partirons demain dès l’aube ! Retrouvons-nous devant cette auberge si vous le voulez bien ! »
Il se laissait de ce fait le temps d’éliminer l’alcool de son sang en trop grande quantité.
« Préparez quelques affaires, ne vous surchargez pas, il faudra marcher un peu ! »
Il parla plus bas, afin que seuls sa petite troupe ne l’entende. « La grotte se trouve à environ une heure des portes de la cité, à demain mes braves ! »

Le lendemain, Ulric avait eu le temps de dessoûler, en forme et fin prêt, il rejoignit la place des pendus. Se postant devant la choppe sucrée, attendant au possible que tout le petit monde soit présent. L'homme à la cicatrice portant quant à lui une armure en cuir et une hache comme arme, qu'il portait dans le dos. Une petite gourde avec de l'eau pendait à son ceinturon.

- « Bien le bonjour mes braves, mettons-nous en route sans tarder ! Je vous l’ai dit, il y a un peu de chemin. »

Il commença donc à avancer, la petite troupe sur les talons, ils quittèrent Marbrume, à eux l'extérieur!

- « Nous allons longer la côte, nous y serons dans une petite heure ! »

Lança-t-il, affichant un large sourire. Ulric était plutôt enjoué, il était bien content d’avoir trouvé des personnes pour l’accompagner dans cette aventure.

MJ Cataclysme a écrit:: Décrivez moi dans votre prochain post votre équipement : Tenue, protection, armes, objets etc. Merci!
La troupe sort donc de Marbrume, longe la côte en direction de la grotte sur le littoral.
Prochain passage MJ au plus tard le 31 Mars!

Sujet: Re: [Quête] L’âme de l’agonie Mer 27 Mar 2019 - 23:06

L'âme de l'Agonie

Quête

Me voilà embringuée dans une bien drôle d’aventure malgré moi après une dure journée de labeur… Une fois que chacun s’en est retourné à ses affaires, j’ai donc dû retourner à la caserne en catastrophe pour demander ma journée du lendemain pour pouvoir suivre la petite troupe. Bon, bien entendu, j’ai évité de parler de soûlard et de trésor, soyons sérieux un instant… Tout ce que j’ai trouvé comme explication était que je souhaitais suivre deux prêtres que je connaissais du temple dans une expédition vers la mer afin d’en profiter pour avoir des enseignements au passage (qui se révèlent être bien probables, ceci dit en passant.)

Après avoir eu l’accord plus ou moins dédaigneux du coutiller qui n’a sans doute pas voulu s’opposer à l’aspect religieux de la requête, je suis ensuite retournée à la Chope Sucrée afin de finir mes tâches dues en échange de ma chambre, puis j’y suis allée pour faire mes affaires et me coucher. J’ai mis dans ma besace des allumettes, une corde dont je me sers dans les patrouilles au cas où il faut arrêter quelqu’un, mon mouchoir, des pierres, bien entendu la fronde qui va avec, ma gourde, de quoi manger et dans mon fourreau ma dague.

Le lendemain de bonne heure donc je rejoints les autres sur la lugubre place des pendus, vêtue de mon habituelle tenue de milicien et de mon gambison. Depuis que j’ai fait ajuster la longueur et la largeur de mon uniforme par Adélaïde, je me sens plus à l’aise dedans et un poil moins ridicule. C’est toujours cela de pris, surtout lorsque l’on manque de crédibilité.

Nous suivons donc l’homme qui, il faut le dire, hier encore me paraissait être complètement insensé et qui nous presse au départ en expliquant que nous allons longer la côte et qu’il y a un peu de chemin à faire pour nous rendre jusqu’à la mer. A présent qu’il est sobre, il semble un peu plus cohérent dans sa façon d’être. Ulric - comme il a dit s’appeler la veille – est enjoué et sa jovialité paraît contraster avec la balafre sur son visage et son équipement de combattant. Il semble même ravi d’avoir pu monter notre bien singulière compagnie. Pour ma part, je suis surtout bien mésaise, comme bien souvent il m’arrive à vrai dire. C’est que je suis bien évidemment la seule fille encore dans un groupe d’hommes et je pressens que je vais bien le sentir…

Sujet: Re: [Quête] L’âme de l’agonie Jeu 28 Mar 2019 - 0:27

Enguerrand n’avait pas souhaité attendre que l’ambiance à la taverne se tasse. Dès que le gaillard eut confirmé le départ du lendemain, le prêtre s’était levé pour enfin s’écarter de ses voisins avinés à la transpiration odorante. Sur le départ, il s’immobilisa cependant aux côtés de son Frère et murmura sans lui lancer un regard.

« Nous ne serons pas seuls sur cette affaire. Mais peut-être que ça n’est pas une si mauvaise nouvelle…» Il rabattit sa capuche sur sa tête. « Je m’en vais le suivre pour être certain qu’il n’ameute personne d’autre d’ici qu’il dorme. Ca ne devrait pas prendre longtemps.»

Ce qu’il fit. Et lorsqu’Enguerrand fut certain qu’il ne ressortirait plus, il regagna ses propres appartements pour une courte nuit de sommeil.

◈

Vêtu de sa longue veste en cuir de la veille qui masquait le haut de ses chausses rembourrées pour lutter contre le froid printanier, il hésitait non pas à prendre sa dague qu’il cala à sa ceinture mais sa main-gauche. Voilà un moment qu’il n’avait plus eu à utiliser ses armes et qu’il n’avait plus pris le temps de s’entrainer à les manier. Cependant, la raison l’emporta : devant sortir de l’enceinte, il était toujours possible de rencontrer quelques créatures sur leur chemin. Et pour être tout à fait sincère avec lui-même, il comptait sur ses compagnons par défaut.

Son visage apparut dans le petit miroir accroché au mur. Quelques cernes dévoilaient qu’il aurait bien passé quelques heures supplémentaires dans son lit mais l’adrénaline le maintenait alerte. Rares étaient les fois où il avait osé mettre les pieds là-dehors… Mais les enjeux étaient tels qu’il avait accepté spontanément de participer à l’aventure.

D’un tiroir, il tira un petit pot de baume et quelques bandes de tissu pour d’éventuelles estafilades qu’il jeta dans sa besace en bandoulière. Il y mit également sa pierre à feu, une outre pleine et un chiffon qui contenait un peu de viande salée et un pain aux céréales. Ils n’en avaient que pour une heure de marche, mais un imprévu était toujours possible. Pour rester léger, il plia deux sacs de bure qu’il rangea soigneusement dans sa musette, au cas où il y aurait effectivement quelque chose à rapporter… Il ferma alors le tout par une liane de cuir liée à ses boucles métalliques.

◈

Le prêtre restait en retrait à l’autre bout de la place, appuyé contre son bâton de marche. Les personnes de la veille étaient déjà présentes mais il préférait attendre patiemment que l’équipe au complet soit disponible, plutôt que de s’afficher inutilement.

Il ne pouvait détourner le regard, revoyant encore – comme à chaque fois – le corps de sa femme pendue, avant d’être incinéré ici même. Heureusement, Ulric apparut devant la taverne et il accepta finalement de les rejoindre, la capuche sur la tête. Il inclina celle-ci pour saluer les présents et, silencieux, il finit par les suivre.

Au départ du groupe, le prêtre jeta un regard en arrière pour voir s'ils n'avaient pas attiré l’attention. Puis un second avant de franchir les portes. Il ignorait si des inconnus avaient pu décider de les rejoindre sans l’avis du marin et en l’occurrence les suivre après qu’ils aient déblayé le chemin de tout obstacle pour apparaitre au moment le plus opportun.
La Fange était un problème, la cupidité humaine un autre ; Enguerrand ne manqua donc pas de partager à voix basse son trouble avec ses compagnons de fortune.

Sujet: Re: [Quête] L’âme de l’agonie Ven 29 Mar 2019 - 14:39

Depuis qu’Alaric travaillait pour le baron de Sombrebois, il n’avait plus de domicile sur Marbrume. Il avait pensé séjourner à la caserne, mais il opta finalement pour une chambre à la Chope Sucrée. La patronne, la charmante Estelle De Chantauvent, lui avait assuré avoir une chambre de libre pour la nuit et l’y avait conduit. Le soldat fut heureux de découvrir une pièce bien plus confortable que son ancienne chambre à la caserne et sans trop tarder, il s’allongea sous un duvet de plumes.

Lorsqu’il se réveilla tôt le lendemain matin, il s’étira et observa par la seule fenêtre de la pièce le soleil qui commençait à se lever. Il avait hâte de partir à l’aventure, même si une partie de lui, plus raisonnable, lui soufflait qu’il était idiot de s’enthousiasmer pour les discours d’un ivrogne. Comme pour lui répondre, il haussa les épaules et enfila son armure de cuir. Il passa une vieille dague à sa ceinture, puis empoigna sa fidèle dague acérée, dont les dessins alambiqués sur le manche le captivaient toujours autant. Il sortit de sa rêverie, la passa également à sa ceinture puis quitta les lieux en emportant sa bourse contenant quelques pièces et une tranche de saucisson séché que Pénélope lui avait préparée avant son départ.

Devant l’établissement, Ulric était déjà là, de même que la jeune milicienne et un prêtre de la veille. Alaric les salua poliment et détailla ses compagnons. Il ne connaissait pas la jeune femme, il la soupçonnait être entrée dans la milice après son départ pour Marbrume. Elle n’avait pas l’air particulièrement heureuse d’être là, mais il ne dit rien. Le soldat se contenta d’attendre le reste de la troupe puis de suivre Ulric une fois tout le monde rassemblé. Une heure de route, ce n’était pas grand-chose. Enjoué, Alaric prit la tête avec le balafré, direction le littoral.

[Hrp : au besoin, tu trouveras tous les détails de mon inventaire dans ma signature !]

Sujet: Re: [Quête] L’âme de l’agonie Dim 31 Mar 2019 - 22:17

La nuit est pour le repos de l’âme et l’apaisement de l’esprit. La méditation est la clé, l’élévation spirituelle vers un plan parallèle, vers le domaine des Dieux. Le corps se soumet à l’appel du vide et l’esprit est défait de ses entraves physiques, planant tel le vent à travers les immensités cosmiques de l’univers et au-delà, ne faisant qu’un avec le tout. Cesare n’avait pas besoin d’entraîner son corps, de boire de l’alcool ou aller s’emmitoufler dans les bras d’une catin pour y puiser le courage nécessaire pour affronter les événements que le destin lui réservait, oh non. Le prêtre savait qu’il n’y avait de meilleurs préparatifs que celles où on recommande son âme à la Trinité, laissant notre vie entre les mains des divins géniteurs.

Plongé entre les voluptueuses vapeurs des bâtons d’encens qui dégageaient leur parfum envoutant, un collier de perles entre les mains, le prêtre priait devant la statue des Trois, ses divinités protectrices veillant sur lui de leur regard bienveillant à mesure qu’il glorifiait leurs noms et quémandait bonne fortune et protection. Il était convaincu qu’aucune armure de facture humaine ne pouvait être aussi puissante que la bénédiction du trio céleste, seuls à pouvoir dévier les projectiles de leur trajectoire et chasser les prédateurs et les esprits malins hors de son chemin, car celui qui sert les intérêts du Temple ne saurait craindre un danger d’une main d’homme ou de démon, pas tant que sa foi le gardait et animait la flamme de sa ténacité et sa détermination.

Le lendemain, le voilà qui partait vers le point de rendez-vous. Outre sa robe de clerc, il avait enroulé sur ses épaules une cape de bure qui faisait office de capuchon. Un simple bâton d’ermite emprunté au Temple pour la marche trônait entre ses mains. À sa ceinture en corde on pouvait clairement deviner le manche d’un poignard de simple facture, ultime précaution au cas où la Trinité décidait de mettre à l’épreuve la volonté du prêtre. Un petit sac de cordages pendait sur son épaule gauche, contenant une ration de fromage et une tranche de pain, ainsi qu’un peu de sel en sachet et une gourde d’eau. Le strict nécessaire pour un homme dont le principal équipement était tant sa piété que son fanatisme.

Rejoignant la petite compagnie d’aventuriers ainsi que son confrère, il s’arrêta devant eux avant de sortir des plis de sa robe une petite boîte circulaire contenant une sorte de pommade à forte odeur, la mixture bénite qu’on utilisait dans le Grand Hall du Temple afin de bénir les fidèles venus se recueillir par application sur le front.

« Ceux qui puisent courage et force dans la vraie foi sont récompensés par la protection des divins. Permettez que je bénisse cette quête, braves âmes, afin d’attirer les bonnes faveurs des Dieux. Avec eux à nos côtés, nul trouble ne saurait obstruer notre avancée. »

Plongeant deux doigts dans le pot, il attendit patiemment que les volontaires s’approchent afin de bénéficier de la grâce du religieux.

La femme était la première à arriver sur le lieu du départ, elle ne semblait pas pourtant très enjouée la veille. Mais la voici qui était arrivée en avance, disposée à l’accompagner dans cette quête.

- « Bien le bonjour ! Ravi de vous voir prendre part à l’aventure ! »

Les deux prêtres étaient bel et bien présents également, aidés d’un bâton de marche. Un des deux proposa de les bénir. Ulric s’avança en premier, l’aide des dieux ne pourrait pas faire de mal, bien au contraire.

- « Je vous remercie mon père. »

Dit-il, un peu plus sérieusement qu’à l’accoutumée. Il ne rigolait pas avec les Trois ! C’était bien d’avoir des hommes du Temple à ses côtés, mais il fallait se tenir à carreaux et ça, ce n’était pas toujours le cas du brave Ulric ! Lui, la mort ne lui faisait pas peur. C’était un aventurier, il en avait vu, des vertes et des pas mûres. Il n’était pas au bout de ses peines, encore. Mais la découverte, l’exploration, c’était son domaine. Il ne reculait pas devant l’adversité.

Le deuxième milicien arrivait aussi, prenant la tête de la troupe à ses côtés. Seul manquait le grand blond à l’appel. Tant pis, ils avançaient, s’il arrivait rapidement, il pourrait toujours les rejoindre en pressant le pas. Sinon, il ne participerait pas à cette aventure, c’était ainsi.

- « Restons bien groupés et sur nos gardes ! Alors la compagnie, c’est quoi vos petits noms ? Nous allons partager une aventure, il faut bien pouvoir se nommer ?
Ulric Brulefer, explorateur, pour vous servir. »

Il était bien décidé à en apprendre un peu plus sur ces compagnons de fortune. Il portait donc sa tenue de cuir, sa hache et quelques objets sur lui.

Après une bonne heure de marche, ils arrivèrent sur la plage, à l’endroit recherché. Ils ne firent pas de mauvaises rencontres sur la route. Le soleil tapait déjà en ce début avril, le temps était clair et sec, parfait. Ils seraient un tant soit peu à l’abri des fangeux. De plus, vers la mer, le sel, cela devrait bien se passer. Ulric restait tout de même sur ses gardes, comme toujours à l’extérieur. Il n’y avait pas que les créatures des ténèbres qui hantaient les chemins du duché… Des bandits, des bannis, des pilleurs et tout genre, des assassins, des cannibales... la liste était si longue !

Les environs étaient déserts, la mer plutôt calme, bien que quelques petites vagues venaient cogner sur les rochers. Le sable devait être agréable aux pieds, seuls quelques branches étaient échouées de ci, de là.
Mais la petite troupe n’était pas venue pour faire trempette, ils avaient du pain sur la planche. Arrivés à l’orée de la grotte, tout a l’air bien calme, rien de suspect. Ils entrent, Ulric en tête, toujours. La grotte est peu profonde, ils auront peut être l’impression de s’être fait rouler à première vue.

- « Nous y sommes mes braves ! Regardez bien les parois, il y a certainement des indices qui permettront de trouver quelque chose. »

La grotte :
[Quête] L’âme de l’agonie 1554072704-cave

MJ Cataclysme a écrit:: Petite présentation pour ceux qui veulent, ils vont partager une quête ensemble ! Vos points forts, points faibles de vos personnages.

Ils arrivent peu à peu vers le lieu, vous pouvez décrire ce que vous voyez, mais vous ne trouvez rien seul, je le ferai grâce aux dés, selon l’observation. x)
Les jets, comme précisé en annonce de quête, seront essentiellement de l’observation et de l’intelligence. L’action de votre personnage, ce sera à décrire à la fin de votre post, dans le rp même ou en spoiler. Une seule véritable action par personnage et par tour.

Bérard est donc libre de nous rejoindre au prochain tour, indiquant inrp son retard et rattrape le groupe. S’il reste absent au prochain tour, il est définitivement sorti de la quête.
Rappel ordre de passage : Madelyne – Enguerrand – Alaric – Cesare – Bérard

Prochain passage MJ lundi 8 avril 2019

L'âme de l'Agonie

Quête

Quelle matinée affligeante… Mais il m’aura tout fait ce chevalier ! Je continue à avancer, aussi morose qu’un jour de grisaille. Il s’embarque dans une aventure à laquelle je me laisse entraîner pour le suivre, et bien entendu, lorsqu’il faut partir, il n’est pas là. Sans doute a-t-il eu du mal à se remettre de sa soirée alcoolisée… Peut-être nous rattrapera-t-il en cours de route ? Après tout, il doit connaître le chemin de la plage.

Mais j’aurais aimé qu’il soit là. Je me serais sentie un peu moins gênée… un homme louche, deux prêtres et un autre milicien, honnêtement, je ne vois pas une équipe pire qu’icelle pour me mettre mésaise. Ulric m’a pourtant saluée avec un certain enthousiasme, semblant ravi de me voir venir avec eux. A ce salut, je lui ai simplement adressé un sourire réservé et un petit signe de tête.

Le prêtre aux cheveux d’un blond-roux et courts, me paraissant un peu moins intimidant que l’autre, partage ses doutes quant à d’éventuels ennuis, mais je n’entends pas trop ce qu’il explique, étant à l’écart. Il me semble qu’il craint que l’on soit suivi, si j’ai bien compris. Étant donné le raffut qu’a fait Ulric la veille avec son histoire de trésor, cela ne serait pas étonnant. Les opportunistes ne manquent pas et se faire cueillir à la sortie de la grotte serait bel et bien possible, alors il faudra nous montrer prudent sur le retour à Marbrume. Ce serait vraiment trop bête de se faire tuer pour ce qui ne sera, à mon avis, rien d’autre que du vent.

En tout cas, m’est avis que je vais avoir du mal à m’intégrer au groupe. Déjà qu’avant de nous mettre en route, l’autre prêtre - celui qui me paraît le plus impressionnant avec son regard inquisiteur - a tenu à bénir notre « communauté ». Je me suis sentie bien fine à ce moment là ; partagée entre l’envie de me cacher dans un trou de souris, et celle de bien faire et d’avoir un comportement un peu plus appréciable que j’ai pu avoir jusque-là aux yeux des autres.

Je ne saurais pas dire le lien que j’ai pu avoir avec Trinité. Toutefois, je sens l’influence de Rikni planer sur ma vie depuis bien longtemps à vrai dire. Et alors que je n’ai jamais été pratiquante et que je n’ai même pas cherché à me rapprocher des Dieux, quand bien même l’acharnement de Rikni a toujours pesé sur moi jusque dans mes songes, je n’ai jamais vraiment voulu chercher quoi que ce soit. Qui suis-je après tout pour quémander quoi que ce soit par la prière ? Nous ne sommes que de vulgaires avortons pour eux. Des avortons déplorables que l’on aurait plus envie d’écraser comme de vulgaires insectes plutôt que de choyer. Nous n’avons pas grand-chose pour nous, autant nous faire oublier, infâmes rejetons que nous sommes.
C’était du moins ma vision de la chose avant mon séjour au temple et le suivi régulier que j’y ai à présent, depuis que la sergente d’Algrange m’y a envoyé pour que je fasse rectifier mon comportement.

J’ai donc finalement trouvé le courage de m’avancer jusqu’au prêtre, après Ulric, les yeux rivés au sol comme si le fait de croiser son regard pouvait seulement me réduire en cendre. Puis je l’ai remercié pour sa grâce, penaude. Je désire réellement bien faire et trouver ce droit chemin que je ne comprends point dans ce monde déroutant où la justice a une logique bien à elle et plus que particulière.

Et nous sommes ensuite tous partis une fois prêts – et sans Bérard, évidemment, pour le rappeler une nouvelle fois. Le milicien s’est approché d’Ulric pour marcher en tête avec lui, et moi, moi… je ne sais pas si je dois rester avec eux ou avec les prêtres. Et je choisis alors le deuxième choix qui me semble être le plus judicieux et logique. Après tout, je ne me suis pas engagée dans cette aventure pour but de ramener un quelconque trésor, même s’il me permettrait de pouvoir payer de meilleurs soins pour Béthanie et peut-être, qui sait, d’être à l’abri du besoin pour une bonne partie de ma vie.

Ulric a alors demandé le nom de chacun après avoir recommandé de rester groupés. S’il me le demande personnellement, je lui répondrai, autrement, je reste discrète avec l’idée de ne parler que si l’on m’adresse la parole. C’est sûrement mieux comme ça.

Lorsque nous arrivons enfin sur la plage, quelques vagues viennent se briser sur la grève et le sable mou ralenti nos pas et nous fait redoubler d’efforts pour avancer. Dans la grotte, quelques rayons dardés par le soleil éclairent l’entrée sans trop de difficultés et je réalise que très vite, nous n’y verrons plus rien. Quelle sotte… si j’ai pensé à prendre des allumettes, je me rends compte que je n’ai pas prévu de torche ou de lanterne. Bon, j’imagine que quelqu’un a dû en prévoir au moins une – en tout cas, je l’espère !
Mais j’aurais bien aimé avoir ma propre source de lumière. Tant pis…

Je regarde alors Ulric pour lui demander :

« C’est quoi au juste que vous avez vu ? Je veux dire… c’est quoi que vous n’arriviez pas à ouvrir ? On cherche quoi, là, exactement ? »

Ben tiens, j’ai l’air bien moins stupide tout à coup. M’engager dans une expédition dont je n’ai pas saisi le moindre sens si ce n’est l’éventuelle finalité… Mais c’est qu’il était tellement ivre hier que j’ai du mal à avoir compris ce qu’il disait. Il parlait d’avoir vu un trésor, de choses qui bougeaient, que c’était fermé et qu’il arrivait pas à ouvrir… Mais il pouvait aussi bien parler d’un coffre que d’une trappe cachée quelque part ! Et puis flûte à la fin, j’ai même pas demandé à venir, moi !
Mais alors on doit chercher quoi sur les parois et ailleurs s’il sait de quoi il parle ?! Je me demande s’il ne nous fait pas juste perdre notre temps… Elle est vraiment pas claire à la fin son histoire !

Je regarde tout de même de-ci-de-là un peu partout, les parois, le sol, gratte du pieds là où le sol me paraît être un bon endroit pour enterrer quelque chose et déplace les petits rochers qui pourraient cacher quelque chose.

Lui et son confrère arrivèrent peu ou proue au même moment. Et le salut silencieux lui était davantage destiné qu’aux autres. Néanmoins la direction était bien trop floue pour en tirer des conclusions. C’est en dernier qu’il s’avança pour recevoir la bénédiction des Trois. Inclinant la tête à demi, il prit le pot de Cesare pour lui octroyer à son tour la protection de Rikni avant tout, et des Autres ensuite. Enguerrand le lui remit quand il eut terminé.

Cela aurait été différent voilà quelques mois. Mais à la vérité, il ne lui était plus indispensable de parler au nom des Trois en public, en dehors du Temple. Car bon nombre essayait de les inculper de leur situation. Non, il préférait s’occuper des fidèles qui avaient encore l’espoir, cette Foi… et qui faisaient appel à lui pour ramener les âmes dans le droit chemin. Il prenait d’ailleurs un certain plaisir à traquer les religieux qui commençaient à douter… ou qui s’étaient détournés de leur voie. Des traîtres qui ne méritaient que le châtiment divin.

Derrière son apparence et son sourire toujours chaleureux, Enguerrand avait donc appris à préserver sa réputation. C’est ainsi qu’il apparaissait aux côtés de ses compagnons d’aventure. Et notamment de cette jeune femme qui avait gardé le silence. Trop de secrets pouvaient devenir suspicieux. Peut-être même qu’elle préparait quelque chose une fois ce trésor découvert… Bien sûr, il lui sourit et ses doigts se resserrèrent sur son bâton.

« Mon nom est Enguerrand, Frère du Temple et Prêtre de Rikni. »

Après tout, un nom de famille dans son cas n’était pas réellement utile. Et puis, cela lui permettrait d’éviter ceux qui ont l’aversion pour les nobles. Le reste du temps, il veilla sur les alentours. Il en aurait sûrement des courbatures dans les mains et les épaules à être crispé comme il l’était… Mais il n’était pas un habitué des combats ; physiques du moins.

Le regard tantôt au loin, tantôt devant ses pieds quand un caillou le faisait trébucher, il appréciait malgré tout cette sensation de liberté, et de ne pas sentir autour de lui les remparts. Peut-être aussi que s’éloigner du Duc lui faisait sentir une pression moindre… Mais ce qu’il nota surtout était le ciel lumineux qui écartait au moins l’un des problèmes potentiels. D’autant qu’arrivé devant la grotte, il pu constater que la recherche allait être facilitée plutôt qu’évoluer dans le noir complet.

« Mettons-nous au travail alors… Plus tôt nous aurons fini, plus tôt nous retournerons en sécurité. »

Sécurité précaire, mais tout de même. Lutter contre les esprits étriqués lui serait toujours plus acceptable que contre des bandits armés jusqu’aux dents et ayant soif de… Aller au travail !

La roche est lisse par endroit, probablement usée par les ruissellements des pluies et la mer si elle montait jusque-là. Chose surprenante, elle n’était pas ce à quoi il s’était attendu. En quelques pas seulement, ils atteignaient le fond de l’antre. Comment pouvait-on imaginer cacher quelque chose ici… A cinq ou six, ils allaient rapidement avoir fait le tour.

Mais il posa de côté son bâton et glissa ses doigts contre la roche à la recherche des alcôves naturelles et des rebords tranchants qui auraient pu illustrer une taille de la pierre… pour y dissimuler quelque chose peut-être.

Alaric n’hésita pas une seconde et s’approcha du prêtre afin de recevoir sa bénédiction. Avoir les Trois avec eux ne pouvait être que favorable. Malgré toutes les difficultés et les mésaventures que le soldat avait traversées, il n’avait pas perdu sa foi. Cette dernière était ancrée en lui, son éducation y était pour beaucoup. En revanche, il avait appris que certains prêtres n’étaient pas aussi bienveillants qu’ils le laissaient croire. Pour autant, un geste rituel demeurait sacré, aussi, Alaric reçut avec joie la pommade sur son front.

- Je m’appelle Alaric, répondit sommairement le jeune homme, les yeux rivés sur l’horizon.

Il écouta ses compagnons de route se présenter – ou non, la milicienne demeurait silencieuse – et garda un bon rythme de marche. De temps à autre, il jetait des regards discrets sur le groupe et mémorisait des petits détails. Il trouvait le dénommé Enguerrand bien jeune, et bien calme, pour un prêtre de Rikni. Le blond respirait plus l’amour que la guerre. Alaric sourit à cette pensée, secoua la tête et se concentra sur le chemin. Bientôt, la fameuse grotte était en vue.

Le soldat s’arrêta, plaça ses mains sur ses hanches et l’observa, sourcils froncés. Il expira un grand coup puis s’y aventura, sur les talons d’Enguerrand. Qu’avait dit Ulric, déjà ? Qu’il ne « pouvait pas l’ouvrir seul », qu’il avait vu « des choses traîner dans le coin… ».

- Alors, il est où ton trésor, hm ?

Si le balafré leur avait raconté des histoires, il préférait le découvrir maintenant, avant de retourner les lieux sous toutes les coutures.

- T’as dit que tu pouvais pas l’ouvrir seul, si tu nous le montrais, déjà ?