Lorsque les réputations se précèdent [PV Victor]

Il était en effet bien difficile de savoir où se trouvait la frontière entre le mondain et l'homme, peut-être même plus qu'auparavant, depuis que la vie du Comte avait été chamboulée par de nombreux événements d'importances qui lui avait faire gagner en influence et lui donner une tout autre dimension loin de sa réputation sulfureuse qu'on lui connaissait jusque jusque-là. Marié, Gouverneur d'une des dernières place forte du Morgenstanc, sa vie changeait radicalement et s'il s'en retrouvait avec plus d'alliés le nombre de détracteurs augmentait hélas dans les même proportion. Deviser avec cette bourgeoise avait eut un effet bénéfique pour de Rougelac car comme évoqué, sa non prise de position dans quelques affaire politique en faisait une femme à qui on pouvait faire confiance et dont le jugement n'était pas altéré par quelques affinités.

A la suite d'une dernière remarque quand a la future livret de son noble homme de main, Victor savait que sa présence dans l'antre de la maîtresse couturière touchait à sa fin et cette dernière prit d'ailleurs le chemin du comptoir pour faire ses comptes. Apres avoir griffonner a l'aide d'une vraie sur un bout de parchemin, Aelys, le regard pétillant, donna son verdict quand a la facture qui incomberait à son riche client de solde à son bon vouloir. Le quadragénaire se lissa un instant la barbe, pensif avant d'exécuter un geste de sa main droit en direction de Sieur Desmond de Rochemont. La Muraille se redressa de son siège et récupéra une bourse de son veston avant de venir s'installer au comptoir non sans garder le silence. Il déposa alors vingt pistoles sur le plan de travail tandis que son employeur toujours confortablement installé reprit la parole.

- Vingt pistoles a la commande et dix à la livraison d'ici à trois semaines. Je ne veux aucune remarque ni refus, considérez les deux pistoles supplémentaires comme un gage de confiance et de remerciement pour cet entretien des plus fructueux.

Victor s'appuya alors de ses avants bras contre les accoudoirs pour se relever et d'un geste de la tête, indiqua à son sbir de l'attendre à l'entrée de l'établissement. Il s'avança alors lentement vers la belle blonde et lui réclama le dos de sa main pour lui offrir un baise main.

- Puisse nous échanges ne point rester des mots que le vent emportera. Ma porte vous sera volontiers ouvertir si l'envi de deviser en ma compagnie se fait sentir très chère.

Se faisant, il se laissa raccompagner par la maitresse des lieux, persuadé que l'empire Beauval perdurait tant que la Fange n'aura pas exterminée la race humaine.

Si la Couturière n'avait pris qu'une partie de ce qu'elle aurait demandé pour la main d’œuvre, désireuse qu'elle était de soutenir à sa façon la cause de Sombrebois, elle fut d'autant plus agréablement surprise que le Comte ne lui accorde deux pistoles supplémentaires, venant sans le savoir compléter ce qu'elle avait au départ voulu offrir pour la confection des deux habits. Bien lui en prit car il venait ainsi de permettre à la jeune femme de ne point se restreindre de trop. Ne voulant ni refuser une telle générosité ni se priver plus avant, Aelys inclina poliment la tête avec une sincère gratitude, reconnaissant bien là un trait de caractère que l'homme avait en commun avec Hector, cette propension à récompenser le travail bien fait, à soutenir ceux qui mettait du cœur à l'ouvrage et, de ce fait, tout ce qu'il avait pu affirmer quant à sa volonté de vouloir le mieux pour Sombrebois ne s'en trouvait que plus sincère encore. Le Sieur de Richemont quitta la boutique dans le silence qui avait été le sien depuis le début, alors que la blonde laissait sa main au Noble qui décidément ne pouvait s'empêcher de faire honneur à sa réputation sulfureuse, laquelle ne s'éclipserait probablement jamais de sa personnalité tant elle semblait lui aller comme un gant. Ah les mondains ! Toujours prompt à charmer, cependant cela ne lui faisait parfois pas de mal il fallait le reconnaître, quand bien même le deuil demeurait encore dans son cœur.

- Vous êtes fort aimable Comte de Rougelac et je n'oublierais point cela si d'aventure il me semblait opportun de venir vous déranger. Croyez bien que je vais songer sérieusement à tout ce qui s'est dit ce jour.

Elle lui sourit, de ce sourire lumineux et parfait qu'on d'ordinaire des femmes rompues aux usages de la haute société, avant de raccompagner Victor jusqu'à la porte d'un pas léger, lui souhaitant ainsi qu'à son garde du corps de passer une bonne journée avec la bénédiction des Trois. Puis elle referma la porte et remit le verrou, son expression perdant son sourire pour se faire plus songeuse alors que ses pensées s'entrechoquaient dans un ballet tumultueux. Sombrebois qui renaît de ses cendres, si l'on pouvait dire ainsi, voilà bien une cause pour laquelle son cœur pourrait bien battre de nouveau. Le souvenir d'Eadwin était cependant encore trop frais, trop poignant, pour qu'elle n'éprouve le besoin d'y songer à tête reposée. Laissant la boutique fermée pour le reste de la journée, elle décida de se mettre à l'ouvrage dès à présent, autant pour ne pas perdre un seul instant que pour réfléchir tranquillement, car seul le travail éclaircissait l'esprit. L'avenir n'était peut-être plus aussi sombre que cela finalement.

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