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 [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar

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Serena de RivefièreCoutilier
Serena de Rivefière



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MessageSujet: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyDim 19 Mai 2019 - 21:25
3 Février 1166


La nuit était relativement calme et promettait à la milicienne un repos amplement mérité. Pourtant, très vite, la jeune femme s’agita dans son sommeil prise par les souvenirs des derniers événements. Il y avait d’abord le son, oui ce son terrible de la scie déchirant la chair, les tendons puis les os de la jambe de son ami… l’odeur du sang et de la putréfaction mêla aux cris de douleur d’un des hommes les plus peureux et pourtant courageux qu’elle connaissait. Enfin, il y avait aussi ce visage, cette de cette jeune fille dont elle ne connaissait rien mis à part la date et les circonstances de sa mort. Celle qui avait décidé, par épouvante, de mettre à terme à sa vie dans ses propres bras. Encore maintenant, elle n’était pas certaine de ce qu’elle avait vécu. Mais les images hantaient encore son esprit.

Ce fut dans un nouveau cri de terreur que la jeune femme se réveilla alors que la lune et les étoiles illuminaient le ciel. Essoufflée et en sueur, elle dut prendre un certain temps avant de comprendre où elle se situait. Tandis que sa main vint grossièrement masser son visage fatigué, elle chercha à se rappeler depuis combien de temps elle n’avait pas réussi à avoir une nuit reposante. Prise d’insomnie et de cauchemars, elle usait différents breuvages pour aider à son sommeil, mais sans grand succès jusqu’à ce jour. L’état de son poignet n’arranger en rien les choses. Baissant son regard sur celui-ci, elle se sentait plus inutile encore et se maudissait pour être aussi impuissante.

Bien incapable de combattre, ni même de s’entraîner, on lui avait naturellement ordonné de se reposer le temps qu’elle se remette de sa blessure. Cela faisait donc un ou deux jours que la milicienne tournait en rond dans la demeure de sa famille et dans la citée sans réellement savoir quoi faire. En temps normal, elle usait de son épée pour libérer toute sa frustration et oublier ses angoisses et plus le temps passait, plus elle en ressentait le besoin.

Et avant même qu’elle ne s’en rende compte, elle se trouvait là, sur le terrain d’entraînement. Vêtue d’un pantalon de cuir et d’une simple chemise blanche, en plus de ses lames, elle ne faisait décidément pas tache dans le décor et malgré longue chevelure cendrée soigneusement attachée en queue de cheval qui trahissait sa féminité. Plutôt bornée, Serena était arrivée à une simple conclusion : si elle ne pouvait pas utiliser son poignet dominant, alors il ne lui restait plus qu’à utiliser le second.

Ce n’était pas la première fois qu’elle utilisait sa seconde main pour combattre, mais elle ne pouvait pas prétendre encore totalement maîtriser le mouvement. N’est-ce donc pas là l’occasion idéale ? L’excuse étant là, Serena se focalisa exclusivement sur le pantin face à elle. Ignorant les regards indiscrets, elle attaque, encore et encore son adversaire imaginaire de sa main secondaire. L’acharnement qu’elle y mettait trahissait bien toute la rage qu’elle ressentait intérieurement. Aucun n’osa l’interrompre jusqu’à ce qu’elle se calme par elle-même, à bout de souffle.

Ce ne fut d’ailleurs qu’à ce moment-là qu’elle remarqua une silhouette ô combien familière. Le sourire sur ses lèvres s’étira de lui-même lorsqu’elle reconnut celui qu’elle considérait désormais comme un réel ami de confiance, en plus d’un binôme efficace. Rangeant sa lame dans son fourreau, Serena s’approcha de ce dernier tout en déclarant.


« Gondemar ! Fais plaisir de te voir ! »

Encore un peu essoufflée, elle s’arrêta un instant face à lui et en profitant pour le détailler brièvement.


« Tu tombes à piques pour m’inviter à dîner ! »

Fit-elle en lui infligeant une petite tape amicale sur l’épaule avant de reprendre son chemin, dans la direction de la Chope Sucrée, non sans ricaner. Déjà plus légère après avoir pu ainsi se défouler et se changer les idées, l’idée de passer du temps avec lui la réjouissait quelque peu. Et puis, elle ne lui laissait point le choix.


« Alors ? Qu’est-ce que t’attends ?! Tu viens ?! »








Dernière édition par Serena de Rivefière le Jeu 21 Nov 2019 - 19:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyLun 20 Mai 2019 - 17:14
Que Janvier était passé bien vite, que le temps s'était enfui à toutes jambes sans laisser la moindre chance de le rattraper, et comme le monde semblait tout à coup complètement bouleversé. Alors qu'il venait d'achever une mission d'exploration sans sa binôme, Gondemar avait appris que celle-ci avait été blessée durant une mission parallèle à la leur et qu'elle avait été consignée au repos forcé. Eux-mêmes ayant droit à un congé bien mérité, la Coutillerie s'en était retournée à Marbrume pour plusieurs jours et l'homme de haute taille ne s'était pas fait prier pour en profiter. Après avoir rendu visite à son fils ainsi qu'à Diana, il avait pris un repos bien mérité avant de s'en aller vers l'Esplanade dès le lendemain après-midi pour quémander des nouvelles de Serena. Si on le laissa difficilement passer aux portes de la zone d'habitation des Nobles, celle de la demeure des Rivefière ne lui demeura pas fermée bien que ce soit une des servantes qui l'informa que la "demoiselle" n'était pas à la maison. Songeur, le Milicien s'en était retourné vers les quartiers populaires en réfléchissant sur l'endroit où pouvait bien se trouver sa partenaire, ne voyant que très peu de lieux pouvant être concernés, le premier où il se rendit s'avérant être la bonne pioche : la Caserne. On le salua dans les couloirs, on lui lança quelques plaisanteries sans animosité aucune, quelques-uns lui adressèrent comme toujours un regard noir chargé de ressentiment, mais au final il parvint à la cour où le bruit d'une épée contre un pantin se répercutait dans l'air dans un son aisément reconnaissable. Depuis combien de temps était-elle là ? Telle fut la question que se posa Gondemar en voyant la jeune femme s'acharner avec sa seconde main plutôt qu'avec sa main principale. Sourcils froncés, pli soucieux et un brin songeur barrant son front, il croisa les bras et cala son épaule contre le pilier le plus proche, demeurant en retrait tandis que la blonde se défoulait avec une hargne féroce sur le pauvre mannequin qui n'avait pas mérité un tel châtiment. Ce ne fut que lorsque enfin elle sembla avoir évacué le trop-plein d'énergie qu'elle remarqua sa présence, l'homme portant sur elle un regard bleu glace amusé, un léger sourire aux lèvres.

- Le plaisir est partagé Serena. T'étais pas censée être en repos forcé ?

Elle s'approcha de lui, essoufflée mais visiblement de bonne humeur, lui adressant un sourire avant de l'obliger presque à l'inviter à dîner. Il se retint de rire et acquiesça de bonne grâce, amusé par son audace. Déjà pourtant elle s'éloignait et le hélait pour qu'il la rejoigne, ce à quoi il lui emboîta le pas en secouant la tête, toujours le sourire aux lèvres malgré l'endroit où ils se trouvaient.

- C'est d'accord mais va te rafraîchir d'abord ! Je n'ai pas envie qu'on te compare à un bouc.

Gondemar fit un pas de côté en arrivant à sa hauteur pour esquiver toutes représailles éventuelles, lui laissant le temps nécessaire pour se passer un peu d'eau avant qu'ils ne quittent la caserne côte à côte, marchant d'un pas martial égal mû par la force de l'habitude en mission. La rue était plutôt calme, les températures agréables et le soleil dardait encore suffisamment ses rayons pour ne pas donner l'impression qu'il se coucherait dans quelques heures à peine. Relativement serein et de bonne humeur, le Milicien n'en perdait pas pour autant son objectif de vue et entreprit de jeter de fréquents regard au poignet de sa binôme qu'il scrutait avec une vive attention.

- Comment va ta blessure ? On ne m'a pas donné les détails, mais j'imagine que cela nécessitera surtout du repos.

Et malgré cela elle était à s'entraîner au lieu d'obéir aux consignes du soigneur, une vraie tête de mule que cette femme, difficile de croire qu'elle était de noble naissance... encore qu'avec un tel caractère, ça n'était pas si incompatible que ça. Cette idée fit renaître un sourire amusé sur les lèvres de l'homme d'arme.

- On fête quelque chose pour que je doive t'inviter ?

La taquina-t-il gentiment comme il le faisait de plus en plus ces derniers temps, et plus seulement lorsqu'ils étaient loin des oreilles indiscrètes des colporteurs de ragots en tous genres. La blonde lui semblait en tout cas un peu trop expansive et pressée de s'occuper pour ne pas l'intriguer, il connaissait ce besoin de s'agiter pour tenter d'échapper à de mauvaises pensées, il espérait seulement que ce n'était pas aussi grave que ce qu'il redoutait.
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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyLun 20 Mai 2019 - 19:50
Aucune réponse ne franchit ses lèvres à la question de son confrère. N’avait-elle pas entendu la question ? Non, son sourire disait tout le contraire. En vérité, elle préférait tout simplement ne pas répondre et ignorer la question. Évidemment qu’elle n’était pas censée être là. Mais était-ce réellement surprenant de la découvrir ici ? Serena garda le sourire aux lèvres, ricanant un peu à sa petite provocation avant d’effectivement se rafraîchir.

Tout un monde les séparait de leur entrée dans la milice et de l’ambiance qui les entouraient depuis. L’atmosphère pesante et presque insoutenable de l’époque s’était bien transformée depuis. Bien entendu, encore aujourd’hui, quelques méprisants, quelques insultes étaient lancés dans leur direction, mais cela n’était rien comparé à leur entrée. Pourquoi un tel changement ? Tous deux avaient fait leur preuve depuis et petit à petit avaient réussi tant bien que mal à s’intégrer. Heureusement pour eux.

C’était donc dans une toute nouvelle atmosphère que le binôme se retrouva et s’engagea en direction de la Chope Sucrée. Bien vite, alors que Serena emboîtait un pas soutenu, elle sentit le regard curieux et protecteur de son ami. Instinctivement, celle-ci baissant ses yeux sur son poignet soigneusement recouvert d’un bandage pour la rappeler de ne pas trop l’utiliser. Ce n’était pas particulièrement douloureux, du moins pas lorsqu’elle ne le bougeait pas. Elle avait eu de la chance dans son malheur et une semaine devrait être suffisante pour qu’elle puisse à nouveau retrouver son usage.

« Oui, c’est ça. Ce n’est pas grand-chose finalement, j’ai eu de la chance. »

Fit-elle tout en relevant ledit poignet pour le laisser observer à loisir. Naturellement, elle avait préféré omettre les circonstances et dévier son attention sur la bâtisse qui apparaissait sous leurs yeux. Se frayant ainsi un chemin à travers les tables de l’auberge, Serena salua d’un signe de tête de la tenancière avant de prendre place.

« J’ai bien le droit à un repas de consolation, non ? Et qui d’autre pour me l’offrir ?! »

Ceci était dit sur un ton assez espiègle. Serena avait bien l’habitude de masquer ses doutes et ses angoisses par une façade bien plus énergique, s’efforçant ainsi à ne pas penser aux pires. Enfin, elle était réellement heureuse de le voir ici.

« Évidemment, je compte aussi sur toi pour fêter mon rétablissement en temps voulu. Mais plus important, qu’est-ce qui t’amène ici ? Qu’est-ce que j’ai loupé depuis ? » En somme, que deviens-tu était la bonne question dissimulée. « Diana et Anatole ? » Si elle ne les connaissait pas vraiment personnellement, elle avait bien eu l’occasion de les croiser, mais surtout d’en entendre parler depuis leur rencontre. Sachant qu’il s’agissait d’être relativement cher à ses yeux, c’était assez naturel pour elle de prendre des nouvelles. Après tout, ce n’était pas le seul à avoir un côté protecteur.




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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptySam 25 Mai 2019 - 9:00
Évidemment qu'elle avait évité soigneusement de répondre à sa taquinerie sur le repos forcé, Serena s'était toujours évertuée à ne pas laisser une blessure la ralentir et, bien qu'il s'agisse là de sa main maniant l'épée, elle n'en démordait pas et on pouvait lui reconnaître sans hésitation un mélange de courage et d'entêtement. Qu'à cela ne tienne, si la douleur devait la rappeler à l'ordre, cela l'obligerait à se reposer. En attendant les deux Miliciens marchaient dans les rues d'un pas relativement tranquille, la jeune femme levant son poignet bandé pour que l'homme puisse l'observer à loisir. Hm, ça ne devait pas être agréable quand bien même elle ne s'en servait pas, mais puisque la blonde avait choisi de faire comme si tout allait bien, il n'allait pas la traiter autrement qu'il ne l'aurait fait avec un homme adoptant la même attitude. Elle disait avoir eu de la chance, ce qui fit s'inquiéter brièvement l'ancien mercenaire qui se demanda ce qui avait bien pu arriver pour qu'une blessure à la main principale soit de la chance. On lui avait parlé de menace fangeuse et de morts... Et bien, si son amie était revenue vivante, alors on pouvait effectivement parler de chance.

- Si tu le dis, je ne peux que te croire.

Dit-il en laissant entendre en demi-teinte qu'il restait disponible pour l'écouter si jamais elle en éprouvait le besoin. Parfois elle se confiait et parfois non, mais quoi qu'il en soit Gondemar ne l'obligerait en rien, ce serait inutile, une mule serait moins têtue que cette femme. Ils arrivèrent rapidement à La Chope Sucrée, se faufilant au milieu des tables, saluant d'un signe de tête respectueux la tenancière avant de prendre place, un sourire amusé commençant à prendre d'assaut le visage du Milicien face à l'audace de l'invitée d'office.

- Je suis sûr qu'en cherchant bien, plus d'un homme voudrait t'inviter.

Même si elle n'irait certainement pas les chercher dans les rangs de la Milice. Ils avaient beau s'être fait une place à force de travail et d'endurance, de missions réussies et de collègues sauvés par leur fait, qu'on les laissaient tranquilles désormais... pour autant une petite partie d'eux ne serait jamais tout à fait de ce monde et c'est sans doute ce qui les rapprochaient encore maintenant. La mention du rétablissement ne manqua pas de faire s'installer définitivement la bonne humeur dans l'expression de l'homme d'arme qui secoua légèrement la tête, amusé et visiblement détendu.

- Je t'inviterais à boire une chope de bière alors. Tu n'as pas manqué grand-chose, les missions se sont pas mal enchainées, mais j'ai un peu plus de repos en contrepartie ces derniers temps alors j'en profite.

Même s'il avait justement prévu de repartir prochainement en mission, parce qu'avec un peu de chance il comptait bien retomber sur une certaine personne. Peut-être en cherchant du côté de Sombrebois cette fois ? Cela pourrait être intéressant, même si des rumeurs disaient que le bourg allait se reconstruire, ce qui risquait fort de faire fuir les Bannis, ceux-ci n'étaient pas tués à vue par le Baron et ses hommes, de quoi laisser songeur... S'arrachant à cette pensée, il reprit sur un ton plus volontaire.

- Anatole et Diana vont bien, ils te transmettent leurs vœux de prompt rétablissement. Anatole travaille toujours à l'Esplanade et Diana continue de peindre. Elle m'a dit s'inquiéter de ne plus revoir Theodemar alors qu'elle sait qu'il traîne dans le coin, mais bon... On verra bien ce que ce brigand manigance. Et toi, qu'as-tu à me raconter ?
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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptySam 25 Mai 2019 - 15:20
« Et, je me demande bien ce qui peut te faire croire cela. »

Poussant alors un immense soupire, la jeune femme observa son confrère d’un air las et presque boudeur. Si son entourage semblait la pensée particulièrement populaire, il n’en était rien, au contraire. Et même si elle avait conscience à en être pour beaucoup, cela la désolait de plus en plus.


« Ils préfèrent la compagnie de femmes bien mieux habillées, éduquées et dociles que moi. Et moi je préfère la compagnie d’un bon ami. »


Le sourire regagna ses lèvres ces quelques mots. S’il était bien rare d’avoir des amis en ces jours sombres, Gondemar en faisait définitivement partie. Il avait su gagner son respect et sa confiance à travers le temps et s’estimait bien chanceux de le compter parmi ses coéquipiers. Elle était aussi soulagée de le voir désormais plus intégrer et sourire plus aisément… bien plus aisément d’ailleurs.


« Vraiment ? »

Un peu curieux au sujet de ces dernières missions et son comportement, elle l’observa un moment, le détaillant sans le cacher avant de ricaner à ses paroles. Plutôt fière et satisfaite qu’il accepte de remettre cela à son rétablissement, elle s’empressa à commander les premières boissons afin de débuter les festivités. Mais les choses revinrent un peu plus sérieuse lorsqu’il mentionna Theodemar.


« Merci… Tu n’as pas de ces nouvelles, non plus ? Tu voudrais peut-être que… »


Non. Serena s’arrêta en devinant déjà le regard menaçant de son ami. Ce dernier n’étant pas du genre à accepter qu’elle se mêle de ce genre d’affaire un peu trop complexe et dangereuse. Ainsi, elle lâcha un petit soupir face à ce constat.


« Tu sais que tu peux compter sur moi, si besoin. »

Un rappel qu’elle ressentit le besoin d’exprimer tant que la présence de ce dernier l’inquiétait également. Il n’avait pas eu une bonne influence et espérait sincèrement que les deux hommes gardent leur distance maintenant que le milicien semblait sur la bonne voie. Mais ce n’était pas non plus à elle de trop insister.


« Mmmh…. J’ai hâte de retourner dehors. » Avoua-t-elle finalement en baissant son regard alors qu’elle prononça un murmure presque inaudible. « J’étouffe ici. »


Dehors, les choses étaient étrangement plus faciles. Il suffisait de se concentrer sur la survie ou presque. Pas besoin de se préoccuper des problèmes familiaux, pas besoin de se tenir correctement, pas besoin de… penser.


« Cela t’arrive aussi… ? Te sentir mieux dehors…. ? »

Parfois, elle se sentait anormale de penser ainsi. Cela la travaillait de plus en plus. Sa place n’était pas ici, cela ne l’avait jamais été. Elle se sentait comme étrangère au sein même de sa famille et en décalage avec la population. Ici tout paraissait tellement surréaliste lorsqu’on connaissait le monde extérieur qu’elle se perdait parfois à penser que tout cela n’était qu’un rêve.


« Pardon, ça a été un mois… chargé… »

Fit-elle en sentant le regard inquiet de son ami. Elle tenta bien de lui sourire, mais cela ne fut pas un franc succès.
« Tellement de choses à te raconter, je ne sais pas par où commencer… » Non, vraiment pas, et pourtant elle avait l’impression de devenir folle si elle ne se confessait pas alors elle commença par la fin. « On a rencontré des…. Je ne sais même pas ce qu’ils étaient… des sectaires à Piana… J’étais là-bas pour accompagner un groupe voulant partir à la chasse. Mais, je n’ai rien pu faire. On est tombé dans un piège et… une fille est morte dans mes bras avant qu’une seconde équipe vienne finalement nous secourir alors que la fange nous menaçait à l’extérieur. » Les souvenirs étant encore bien douloureux, la milicienne ne fit qu’effleurer la réalité, ne donnant aucun détail, juste… un récit résumé comme si elle voulait se détacher de tout cela. « Peut-être que je n’aurai pas dû y aller. Je n’étais pas en état… Cela faisait déjà plusieurs jours que je ne dormais plus et…. Tu as peut-être entendu parler de l’attaque au sein des geôles ? Des prisonniers qui s’étaient enfuis en tuant des coéquipiers de garde. Étant donné que j’étais en ville à ce moment-là, j’ai aidé à l’enquête, mais… l’un a perdu sa jambe à cause de moi. »

La culpabilité se lisait clairement sur son visage tout comme la douleur qui la poussa à fermer mes yeux. C’était en parlant ainsi de ce qui s’était passé que Serena fit une triste constatation. Un sourire triste anima alors son visage alors que ses lèvres se posèrent pour la première fois sur sa boisson.


« Peut-être que c’est la Trinité qui me punit pour mes pêchés. »


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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyDim 26 Mai 2019 - 10:10
Il aurait pu lui dire qu'il comprenait, mais c'eut été un mensonge partiel que de l'affirmer. Bien sûr il savait que nombre d'hommes préféraient les femmes dociles qui se laissaient faire et écoutaient leur époux sans jamais le contredire ni se mêler de leurs affaires, pécuniaires comme militaires, mais lui-même avait jadis épousé une femme de caractère capable de mettre à terre un prétendu mâle viril en lui rabattant son caquet en même temps qu'elle le détroussait de ses pistoles alors... il était bien mal placé pour dire qu'il comprenait tout à fait. C'est ainsi que Gondemar se contenta de secouer légèrement la tête et de boire une lampée de son verre, se faisant ainsi prudent pour ne pas vexer son amie, celle-ci faisant de même sur le sujet de Theodemar en lui affirmant une nouvelle fois qu'elle était là en cas de besoin. Un hochement de tête et un regard entendu, avec une expression de sincère remerciement, et ils changèrent de sujet pour éviter de tomber dans les vieux travers de discussions vaines ne servant qu'à raviver de vieilles douleurs qui n'avaient en théorie plus lieu d'être. Ce fut la mention du dehors qui cueillit l'ancien soldat alors qu'il allait boire une autre gorgée de sa chope qu'il reposa lentement, inspirant profondément avant d'acquiescer légèrement, lentement.

- Oui, souvent même.

Confia-t-il en baissant d'un ton, dardant ses yeux bleu glace sur Serena à qui il offrit un sourire sans grande joie, son regard trahissant ce besoin de grands espaces qu'il n'avait que depuis qu'il avait rejoint l'armée royale, temporairement étouffé à l'arrivée de la Fange, mais qui s'était réveillé lorsqu'il avait finalement rejoint la Milice Extérieure et ses missions d'exploration. Lui qui avait vécu toute son enfant dans une Cité, lui qui avait guerroyé, lui qui s'était terré comme un rat traqué par un chien furieux, il éprouvait désormais le vif besoin de parcourir les terres alentours, quand bien même la menace était omniprésente et qu'à chaque seconde il risquait sa vie. Peut-être était-ce cela aussi qui ajoutait du piment à son existence, à moins que ce ne soit aussi la rencontre qu'il avait faite là-dehors... qui sait ? Mais à voir l'expression de son amie, quelque chose n'allait pas et la tourmentait, il n'avait pu que le remarquer en la voyant s'entraîner avec un tel acharnement, en l'entendant esquiver certaines questions, et à présent il la fixait en se demandant ce qui avait bien pu arriver durant cette mission où elle avait été blessée, car il n'était pas dupe : avant elle était comme d'habitude et après elle était telle qu'il la voyait présentement. Il ne fallait pas être un génie pour déduire que quelque chose était arrivé.

« Pardon, ça a été un mois… chargé… »

- Tu peux tout me dire. Vraiment tout.

Insista-t-il lourdement pour qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas besoin d'avoir de secrets pour lui. Ils étaient binômes de missions, alors bien sûr il ne lui avait pas encore parlé de sa rencontre avec Isaure, mais c'était davantage pour protéger la Bannie que pour se protéger lui-même, car il avait confiance en Serena et savait qu'elle ne le trahirait jamais, cependant il ignorait encore ce qu'elle pensait des Bannis et tant qu'il n'aurait aucune certitude à ce sujet, il se montrerait un minimum prudent. Le léger sourire que tenta la blonde échoua tristement, mais malgré tout elle sembla prendre son courage à deux mains et entreprit de lui narrer ce qui était arrivé durant la fameuse mission où il n'était pas à ses côtés. Cela faisait deux fois que le binôme se retrouvait séparé et c'était à se demander si les Trois ne préféraient pas les voir travailler ensemble, sans quoi à chaque fois il arrivait de bien mauvaises choses, surtout à la jeune femme qui semblait se retrouver exposée plus que de raison. Gondemar l'écouta sans l'interrompre, la mine grave, imaginant sans mal qu'elle ne faisait que lui dire le strict minimum et que vivre tout cela avait dû être bien plus éprouvant qu'elle ne l'avouerait jamais. Cela lui rappelait la fois où il avait été kidnappé avec d'autres et enfermé dans un endroit inconnu bardé de pièges et de fangeux en devenir, un enfer dont ils avaient réchappé par la grâce des Trois. Lorsque la Milicienne évoqua ses péchés, ce fut à son tour de froncer les sourcils et de secouer la tête avec fermeté.

- Je ne vois vraiment pas quel péché tu aurais bien pu commettre pour mériter un tel châtiment. Tu es bien plus vertueuse que moi et tu n'as pas autant de sang sur les mains que moi.

Il vida la moitié de sa chope en quelques longues goulées avant d'expirer fortement, la reposant un peu sèchement avant de se pencher un peu au-dessus de la table, en appui sur ses coudes, baissant encore d'un ton pour qu'elle seule l'entende.

- Écoute-moi Serena, tu es en vie, et ça signifie que tu as le droit de profiter de cette vie comme tu l'entends, pourvu que tu ne regrettes rien. Et même si tu le regrettes, on s'en fout Tu préfères rester à te morfondre, enfermée entre quatre murs, au lieu de savourer chaque instant comme tu l'entends ?

Venant de celui qui s'était toujours montré si renfermé ces deux dernières années, cela avait tout du soigneur se moquant de la charité, mais il fallait reconnaître qu'il semblait réellement convaincu par ce qu'il était en train de dire.

- En ce qui me concerne, j'ai décidé d'accepter que tout ce que j'avais fait, je l'avais fait pour survivre et que ça n'était pas autant un mal que ça. Bien sûr si je pouvais changer certaines choses, je le ferais, mais c'est du passé tout ça et il faut avancer. Si moi j'y arrive, avec tout le sang que j'ai sur les mains, je sais que tu peux y arriver aussi, quoi que tu ais fait.

Il lui sourit avec une certaine gentillesse, hochant fermement la tête avec un air à la fois convaincu et déterminé.

- Si tu veux bien me dire ce qui te ronge, je te dirais ce que j'en pense en tant qu'ami. Tu es d'accord ? Et tu as ma parole que je n'en parlerais jamais à personne, pas même à un prêtre.

Sachant qu'en temps normal il ne fallait jamais rien dissimuler à un prêtre durant une confession, cette promesse-là n'était pas à prendre à la légère venant de Gondemar, d'autant plus quand on le connaissait suffisamment pour savoir qu'il n'avait qu'une parole et préfèrerait endurer mille tourments que de briser un serment sous la contrainte.
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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyDim 26 Mai 2019 - 14:01
Perdue et mitigée, la milicienne ne savait plus vers qui et quoi se tourner. Plus le temps avançait, plus les limites, le cadre et sa destinée lui semblaient incroyablement flous et incertains. Ce n’était donc pas le manque de confiance envers son camarade qui l’empêchait de parler, mais bel et bien les mots et la douleur ravivée à chaque fois qu’elle essayait d’en trouver. Et même si les paroles du milicien la réconfortaient grandement, cela ne l’aidait pas encore à savoir choisir ses propos. Qu’est-ce qui la rongeait ainsi ? Elle-même n’en était pas certaine.

« Je ne sais pas, Gondemar… je… Je n’ai jamais trouvé ma place, je ne me suis jamais sentie à ma place. Que cela soit au sein de ma famille, de la société, mais aussi de la milice et… »

S’arrêtant instant dans ses pensées, ses yeux de jade se plongèrent à nouveau dans le liquide qui remplissait sa chope déjà bien entamée. En réalité, elle avait l’impression de n’appartenir à rien, de ne pas correspondre aux normes, car elle se posait bien trop de questions. Où qu’elle aille, elle faisait toujours tache dans le décor et cela commençait à la peser énormément.

« J’ai toujours rêvé d’aventure, d’exploration, sans réellement savoir pourquoi. Lorsque la Fange est arrivée, j’ai pensé que… là en était la raison, Rikni guidait mes pas pour que je puisse me battre et défendre les miens… J’ai rejoint la milice pour cela. Mais encore aujourd’hui, des hommes, des femmes, meurent sans que je ne puisse rien y faire. Je me sens impuissante…tellement impuissante. »

Évidemment, elle ne récoltait pas uniquement des échecs, mais sa première plus grande réussite n’était que le fruit d’un mensonge et même, d’un certain point de vue, une trahison. Ses lèvres étaient pincées à cette simple pensée alors qu’elle releva finalement son regard sur lui. Seules trois personnes étaient au courant de cette rencontre : le concerné, son frère aîné et sa plus proche amie. Et pour cause, ce n’était pas le genre d’information qu’on pouvait transmettre à n’importe qui sous peine de se retrouver exécuté le lendemain matin. Serena observa donc longuement celui qui lui faisait face avant de parler sur un ton plus discret afin que lui seul puisse la comprendre.

« Durant la mission où j’ai miraculeusement réussi à survivre seule dans les marais alors que mon escouade avait été décimée… un banni m’a en réalité épargné. »

Juste après avoir exécuté son supérieur… Mais toujours est-il que sans lui, elle ne serait plus là aujourd’hui. C’était suite à cette mission qu’on lui avait alors attribué un certain mérite et avait décidé de la transférer dans sa coutellerie actuelle, aux côtés de Gondemar. Aucun doute qu’il ait donc entendu parler, qu’il l’ait même félicité à l’époque alors qu’elle n’en pouvait strictement rien.

« Il m’a beaucoup appris. Et je t’avoue avoir du mal à le considérer comme un ennemi… En réalité, j’éprouve bien plus de respect envers lui que… »

Son visage se tourna alors sur leur entourage. Serena guettait ces hommes et ces femmes de tous grades, de tout âge qui mangeaient, buvaient, fêtaient, certains comme si jamais le fléau avait eu lieu. Plus elle se rendait à l’extérieur, là où le présent était une réalité, plus elle méprisait ceux qui vivait ainsi paisiblement à l’intérieur, sans se soucier du sort de l’humanité.

« Parfois, je me demande vraiment qu’est-ce qu’on fout ici. »


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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyJeu 20 Juin 2019 - 11:35
Serena avait l'air perdue et ce n'était pas rien de le dire. Il le voyait à son regard fuyant et songeur, à demi absent à des moments, à sa façon de se tenir, de parler, tout dans sa gestuelle trahissait son mal-être qui semblait bien plus profond que ce que Gondemar avait pensé au début, à mesure qu'elle évoquait cette part si personnelle, si secrète que tout un chacun préférait la garder pour soi, ou à la rigueur la confier à un prêtre durant une confession. Que la jeune femme s'ouvre ainsi à son ami ne laissait pas ce dernier de marbre et il l'écouta avec un mélange de respect et d'émotion, imaginant sans mal ce qu'elle pouvait éprouver puisque lui-même avait longtemps cherché sa place en ce monde. Il l'avait trouvé un temps avec feu son épouse, puis il s'était perdu de nouveau, et très récemment il venait enfin de se retrouver lui-même, grâce à l'aide d'une certaine jeune femme notamment. S'il pouvait aider son amie également, il n'allait pas se gêner pour le faire. Le regard que la blonde releva sur lui avait quelque chose de déchirant et glaça le sang de l'ancien soldat qui y voyait une telle détresse qu'instinctivement il tendit le bras et vint poser sa large main sur l'avant-bras de la Milicienne, l'enjoignant d'un signe de tête silencieux à continuer. Il était là, il ne la laisserait pas, l'écoutant reprendre sur un ton plus bas, se voulant discrète alors qu'elle lâchait une vérité qui pourrait lui valoir au mieux le gibet, au pire un passage entre les mains d'un maître de la torture avant une exécution en place publique. Il y eut quelques secondes de flottement durant lesquelles le Milicien demeura immobile, le souffle suspendu, alors que le regard de la jeune femme passait sur les gens autours d'eux, avant que la pression de la main de Gondemar ne s'accentue un peu plus pour lui montrer qu'il était encore là.

- En vérité, moi aussi je me le demande parfois.

Il attendit que Serena le regarde en face de nouveau, puis lui offrit un léger sourire qui se voulait rassurant, avant de presser une dernière fois son avant-bras pour finalement ôter sa main, croisant les bras sur la table pour se rapprocher un peu plus, baissant lui aussi le ton.[/color]

- Tous les Bannis ne sont pas comme celui que tu as rencontré, certains sont de vrais tueurs qui méritaient la potence et qu'on aurait mieux fait d'exécuter, mais d'autres... De toi à moi, certains n'auraient jamais dû finir dehors, en prison à la rigueur, mais pas dehors jetés en pâture à la Fange.

C'était dit et cela fit du bien à Gondemar qui inspira profondément, se sentant libéré d'un poids, celui de ne pas pouvoir dire ce qu'il pensait depuis qu'il avait rejoint la Milice, celui qui lui pesait chaque fois qu'il lui fallait parler de la situation actuelle et de ce qui en découlait. Il bu une gorge de sa chope, puis la reposa de côté, reprenant de nouveau.

- J'ai rencontré quelqu'un moi aussi, une Bannie pas comme les autres, elle aussi m'a sauvé la vie, enfin on se l'ai sauvé chacun notre tour en vérité.

Il retint un début de rire, secouant la tête en se rappelant comment Isaure avait menée par le bout du nez les Miliciens pour les éloigner de la menace fangeuse, au péril même de sa vie, quand bien même elle courrait vite et savait se faufiler partout avec la même habileté qu'une petite souris. Ah, voilà bien un surnom qui lui irait comme un gant.

- C'est une vraie petite souris, une débrouillarde qui sait se dépêtrer du pire, mais elle sait aussi combien c'est important de lutter et de continuer à vivre, peu importe combien nos vis peuvent être merdiques. C'est la même chose pour toi Serena.

L'expression de l'ancien soldat redevint grave alors qu'il se penchait un peu plus, fixant la blonde de ses yeux bleu glace où brillait un mélange de compassion et de détermination, lui qui d'ordinaire était si sombre, si affligé, comme portant le poids du monde sur ses épaules. Désormais il semblait en être libéré et c'était grâce à cela qu'il pouvait à présent aider son amie à faire de même.

- Parfois on ne peut pas sauver tout le monde, parfois même on ne peut sauver personne. Je sais que c'est dur à accepter, moi aussi cela m'a demandé du temps mais... Nous ne sommes que des Hommes, ou des Femmes.

Il lui fit un clin d’œil, tentant de lui arracher ne serait-ce que l'ombre d'un sourire, avant de reprendre plus sérieusement.

- Même le meilleur des guerriers ne peut sauver tout le monde, c'est impossible. Quant aux Bannis, il faut s'en méfier si tu ne les connais pas, mais si l'un d'eux te sauve la vie et bien... Il mérite au moins que tu lui rendes sa faveur, et tant pis si ce que je dis va à l'encontre de ce que ces imbéciles nous rabâchent sans cesse. Je dois ma vie à une Bannie et tu dois la tienne à un Banni, c'est ainsi, ils ont été plus intelligents que certains Miliciens. Ce n'est pas moi qui te mal jugerait à ce propos Serena, certainement pas. J'ai été bien des choses dans ma vie, j'aurais très bien pu finir Banni moi aussi à une époque, n'eut été le marché que j'ai passé avec la Milice. alors...

Il haussa les épaules, faussement nonchalant, mais en vérité il ne voyait guère quoi ajouter d'autres.

- Ne laisse pas ce fardeau te peser, d'accord ? Et si jamais tu veux me parler de quoi que ce soit, je serais toujours là. Les amis sont fait pour ça aussi.

Et Gondemar lui sourit, gentiment, avec cette petite part de douceur qu'il n'avait d'ordinaire que pour son fils, Diana, Isaure, et ses trop rares amis. Oui, Serena pouvait lui faire confiance, elle le savait d'un point de vue danger physique, mais désormais elle saurait également pouvoir lui confier un secret en cas de nécessité.
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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyDim 30 Juin 2019 - 11:47
Parfois, souvent même, les gestes en disaient bien plus que les mots. Aussi, lorsqu’elle ressentit cette large main ferme et pourtant si bienveillante, un vent de soulagement l’envahit. Impossible de décrire exactement ce qu’elle ressentait à ce moment-là, mais elle était écoutée, mieux encore, soutenue. Un sentiment de sécurité émanait de celui qu’elle avait rapidement jugé de confiance et la poussait ainsi à prononcer des confidences lourdes de sens. Ce n’était pas quelque chose dont elle était habituée et l’hésitation se lisait facilement sur son visage. Devait-elle continuer ? En dire plus ? Se taire ? Ne plus montrer ses faiblesses ? Serena jonglait à travers ces différentes solutions, craignant par moment la réaction de Gondemar, mais aussi la sienne.

Il était dit qu’on se sentait toujours mieux après avoir parlé. C’était faux. La crainte, l’angoisse ressentie une fois nombres de ses faiblesses dévoilées étaient un sentiment des plus désagréables. Son estomac était noué, sa gorge serrée, son cœur battant et jamais elle ne s’était sentie aussi faible. Qui aurait pensé qu’un simple sourire sincère et maladroit de son ami lui suffirait à chasser ses doutes ?

Le regard émeraude posé sur lui, elle l’écouta avec attention et appréhension jusqu’à ce que ce dernier ne vienne soutenir ses propos. Ses yeux écarquillés, Serena prit un temps à réaliser. Oui, réaliser. Elle n’était pas folle, elle n’était pas seule. D’autres pensaient comme elle, Gondemar pensait comme elle. Dès lors, un profond soupir trahit tout le soulagement qu’elle pouvait ressentir à ce simple constat. Il n’était pas réellement le premier, mais il était le premier en dehors de sa bulle à lui admettre cette pensée. Et ce n’était pas chose si facile à prononcer, pas lorsque ces simples phrases pouvaient les conduire à la pondaison.

Visiblement, elle n’aurait pas à regretter ces confidences, mieux encore, elle pouvait les partager sans crainte avec celui qui possédait également ses petits secrets. Choppe à la main, Serena en oublia de boire une gorgée tant que l’expression de son ami était…imprévisible. Le voir sourire était une chose déjà parfois bien compliquée, mais s’exprimer ainsi… La curiosité s’empara rapidement de la blonde qui sans se rendre compte se mit également à sourire en retour.

« Oh, elle semble avoir laissé une sacrée bonne impression, mh ? »

Taquine, Serena était curieuse de savoir quel genre de femme parvenait à lui donner cette expression. Il faut dire que c’était assez agréable de le voir ainsi, lui qui semblait aussi s’être renfermé dans une sombre carapace.

Néanmoins, le ton grave lui fit perdre également le sourire et même baisser la tête. Elle ne pouvait pas sauver tout le monde…parfois personne. Ses poings se crispèrent. Comment était-ce possible de l’accepter ? Elle qui cherchait désespérément un but… et qui pensait suivre le chemin que Rikni en personne lui avait choisi. N’était-elle finalement là que pour créer la désastre et la déception ? Elle secoua vivement la tête.

« Tu sais… Lorsque la Fange est arrivée, j’ai pensé… Je…. Qu’enfin tout prenait un sens…que ma vie en prenait un… que c’était pour cela que je ne pouvais pas accepter ma destinée, car j’étais en fait appelée à me battre, défendre mon entourage, mais maintenant… »

Les souvenirs de ces morts aux visages familiers, de ses innocents de tout ceux qu’elle n’avait pas su aider étaient un terrible fardeau. Ses paupières se refermèrent un instant avant qu’elle en retente un sourire à ses mots.

« Je sais… je…. Merci. »

Posant alors une main sur la sienne, elle retrouva son regard afin d’insister doucement.

« Il en va de même pour toi. »

Évidemment, il pouvait également compter sur elle et cela malgré son état actuel. Elle espérait sincèrement que ce dernier puisse également lui faire confiance, compter sur son soutien maintenant et à l’avenir. Un silence complice s’installa alors entre eux, laissant la milicienne songer encore à ses paroles avant qu’elle ne décide de revenir sur quelque chose de plus léger.

« Une bannie donc ? Raconte-moi ça. »

Fit-elle soudainement avant d’avaler une bonne gorgée de sa chope. Qu’il ne pense pas pouvoir s’en tirer ainsi facilement, car Serena adorait embêter ses proches sur leur histoire de cœur et au vu de la lumière dans ses yeux lorsqu’il en parle, elle n’était pas prête de le laisser.

« Comment vous vous êtes rencontrés ? »



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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptySam 6 Juil 2019 - 9:36
Si Gondemar avait d'abord cherché à passer outre la mention de l'effet qu'avait pu lui faire Isaure, le sujet central de leur conversation suffit à faire revenir une certaine gravité dans leurs propos et Serena sembla peiner à accepter cette fatalité, cette terrible vérité qui disait qu'on ne pouvait sauver tout le monde, même avec la plus grande volonté qui soit. Ses confidences étaient extrêmement intimes et personnelles, elle avait vu en la Fange le signe qu'elle pouvait prendre sa vie en main, en quelque sorte, qu'un destin lui était promis, une autre vie que celle à laquelle on la destinait à l'origine. Son ami ne comprenait que trop bien, il avait eu cette révélation à l'époque où il avait décidé de s'engager dans l'armée régulière et il s'était alors senti à sa véritable place, sur la bonne voie, celle de sa destinée... La Fange avait changé la donne, mais au final on en revenait toujours au chemin des armes et c'était cela qu'il leur fallait retenir.

- Maintenant tu sais que c'est la chose à faire malgré les épreuves. Ne doute pas Serena, tu n'es nullement fautive... Nous devons seulement faire de notre mieux.

Il lui sourit gentiment, recevant son remerciement avec gratitude, serrant sa main en retour, croisant son regard pour mieux lui transmettre sa propre volonté, sa propre détermination. Il avait été au fond du gouffre, il avait connu ce désarroi, cette perte de repères, de volonté. Si lui avait pu en réchapper, il n'y avait pas de raison pour que la blonde ne parvienne à esquiver les pièges dans lesquels il était lamentablement tombé à l'époque. Il ne laisserait aucun Ecuviel faire sombrer Serena, car il ne tolèrerait pas qu'on la fasse souffrir et emprunter le même chemin que lui jadis. Elle était vouée à s'améliorer et grandir, pas à sombrer, en cela en tant qu'ami il ne pouvait que faire son possible pour que les choses se passent ainsi. Il acquiesça ainsi en silence, promettant sans un mot de se confier si jamais le besoin s'en faisait sentir, partant dans ses propres pensées avant que la jeune femme ne revienne sur un tout autre sujet.

« Une bannie donc ? Raconte-moi ça. »

Allons bon, elle ne perdait pas le nord, loin s'en fallait, et Gondemar retint un sourire en se raclant la gorge, se rencognant un peu dans son siège pour mieux prendre sa chope et boire une gorgée salvatrice. Serena était bien une femme tiens ! Curieuse et avide de détails concernant son ami, ah ça, il aurait dû s'en douter, mais à force de la considérer comme son égale, il avait fini par oublier ce genre de penchant chez la gente féminine. S'il éludait maintenant, la Milicienne pourrait s'inventer n'importe quel scénario, probablement bien plus torride que la vérité, aussi l'homme de haute taille choisit-il de révéler celle-ci plutôt que de laisser libre cours à l'imagination de son amie.

- Par un jour d'orage sous une pluie battante en pleine forêt, durant une mission d'exploration. J'étais parti en éclaireur et j'aurais dû l'abattre à vue, les ordres tu vois, mais... Quand je me suis retrouvé face à elle, elle m'avait l'air affamée et fatiguée, elle m'a jeté le peu qu'elle avait aux pieds pour que je le prenne et l'épargne. J'ai refusé, j'ai même voulu lui donner une de mes rations que j'avais sur moi, je crois qu'on peut dire que c'était une espèce de duel de résistance morale, à celui qui cèderait le premier. Au final elle est partie et j'ai orienté notre groupe vers la direction opposée.

Il toussota en sourdine, reprenant une gorgée de bière avant de poursuivre.

- Je l'ai revu peu de temps après dans une autre partie de la forêt, elle voulait m'avertir que notre groupe se dirigeait vers un endroit plein de fangeux et qu'il fallait qu'on change de direction. Elle a fait diversion en se faisant volontairement repérée et nous a fait courir à l'opposé avant de disparaître dans les bois comme un fantôme.

Il sourit malgré lui, visiblement amusé, secouant légèrement la tête avant de relever sur Serena des yeux bleu brillants.

- Bien sûr personne ne doit jamais rien savoir de tout ça, mais je l'ai revue quand on était en repos près du Labret. Je crois que... que je l'aime bien.

Mentit-il en reprenant une gorgée, inspirant ensuite profondément en songeant à Isaure, la revoyant danser et boire avec lui dans l'auberge, son petit air mutin et malin, sa façon de le provoquer, de le défier, de rire et d'être surprise. Il songea également aux blessures qu'elle avait enduré et son expression s'assombrit de nouveau, alors qu'il espérait intérieurement qu'elle en avait réchappé et avait pu se soigner comme il convenait. Gondemar avait hâte de retourner dehors pour s'assurer de lui-même qu'elle n'avait plus rien.
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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyMar 9 Juil 2019 - 13:25
Évidemment, toute son attention était alors portée sur Gondemar et son récit. Non seulement cela lui permettait de satisfaire sa propre curiosité, mais surtout de s’évader, s’échapper et oublier un instant ses propres problèmes. Car au lieu de penser aux différents chamboulements qui ne cessaient de la ronger intérieurement, Serena se permit à imaginer ce qu’avait alors vécu son ami à travers ses petites aventures. Et elle devait bien le dire, le voir ainsi, en parler ainsi, avait quelque chose d’attendrissant. Lui-même ne devait certainement pas s’en rendre compte, mais une lueur, une nouvelle lueur s’illuminait dans ses yeux lorsqu’il venait à parler, penser, imaginer la femme qu’il avait alors rencontrée.

Simple sourire aux lèvres, la milicienne était heureuse et inquiète à la fois. Heureuse pour lui, de le voir ainsi et inquiète pour la situation particulière de cette relation. Si elle était bien une des premières à reconnaître que pas tous étaient des ennemis, Serena n’oubliait pas que les circonstances pouvaient changer à tout moment. Elle avait confiance, elle savait qu’il savait. Mais, elle savait également qu’il pouvait être….

« … Oui, je crois aussi »

Dit-elle dans un sourire aux coins en réponse à sa conclusion. Elle n’osa pas vraiment lui demander ce qui s’était passé durant ce fameux jour de repos, mais elle imaginait aisément un certain rapprochement. Et pour le coup, ses sentiments devinrent bien plus partagés. Oui, l’angoisse monta d’un cran, la poussant finalement à poser à son tour sa main sur la sienne.

« Tu es un gars bien, Gond. Je le sais et je n’ai pas envie que ça change. Mais sois prudent… promets-moi. »

Jamais, elle ne lui demanderait de trahir ou mettre en danger la bannie qui avait su piquer son intérêt. Non, mais elle redoutait de le voir prendre de plus en plus de risque pour elle, des risques qui pouvaient avoir des conséquences…radicales. Espérant qu’ils s’entendent à ce sujet, elle reprit avec plus de légèreté.

« Et donc, elle a un nom ? Un visage que je peux reconnaître et épargner ? »

Les accidents se produisaient tous les jours, tous comme les confrontations, mais si on pouvait éviter une nouvelle tragédie cela la soulagerait grandement. Car après tout, si elle était aussi précieuse à son fidèle coéquipier, alors Serena n’avait aucune attention de la considérer comme une ennemie a tué, au contraire, elle ne se le pardonnerait pas.

« Tu as prévu de la revoir ? »


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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyMer 17 Juil 2019 - 14:05
Un gars bien, Gondemar était loin de penser cela bien qu'il sache ne pas être pour autant la pire des ordures, mais il préféra s'abstenir de contredire Serena à ce sujet, sachant parfaitement qu'elle le pensait sincèrement et qu'il ne pourrait changer cela, à moins de trahir leur amitié. Il préféra ainsi opiner positivement à ce qui avait tout d'une demande de promesse, celle de faire attention à soi. Oh il savait parfaitement ce qu'il risquait, mais étrangement, il se sentait rajeunir en retrouvant cette sensation qu'il avait perdu durant ces dernières années, celle d'être légitime au droit de vivre, et non plus de se punir d'être encore de ce monde. Il avait fallu plusieurs étapes et la rencontre de plusieurs personnes qui s'étaient succédé à ses côtés pour lui dire leur façon de penser, chacun amenant sa pierre à l'édifice que constituait la reconstruction de sa psyché, mais désormais celui qui avait été gamin des rues, voleur, bagarreur, soldat, mercenaire puis désormais milicien, avait accepté le fait que tout ce qui était arrivé n'était pas de sa faute, qu'il était venu le temps de se pardonner et de recommencer à vivre. Et tandis qu'il songeait à cette évolution qui était la sienne, un sourire étira brièvement ses lèvres en entendant son amie lui poser davantage encore de questions afin de pouvoir, le moment venu, épargner celle qui lui donnait la sensation d'être de nouveau vivant.

- Elle s'appelle Hildegarde, elle m'arrive à peu près là...

Il plaça sa main au niveau de son torse à l'endroit où le sommet de la tête de la jeune femme lui arrivait, de mémoire seulement bien que cela soit encore relativement frais dans son esprit. Puis il entreprit de la décrire au mieux, quoique assez sommairement, le genre de tenue qu'elle portait, son allure menue, mais agile et rapide, ses cheveux, ses yeux, ses traits... Quand il eut terminé, il porta la chope à ses lèvres et termina le fond d'alcool qui y restait, soufflant légèrement malgré lui.

- De toi à moi, j'ai envie de la revoir, mais nous n'avons convenu d'aucun rendez-vous, ce n'est qu'en étant en mission que j'ai parfois l'occasion de croiser son chemin. La dernière fois que je l'ai vu, elle était blessée, j'appréhende qu'elle se fasse capturer.

L'homme d'arme ne savait trop bien le sort que l'on réservait aux Bannis, de surcroît il avait entendu des rumeurs sur ce que certains Miliciens se permettaient de faire avant d'appliquer la sentence lorsqu'il s'agissait d'une femme... Cette seule idée le révoltait et lui donnait envie de quitter l'abri de la Cité sans attendre, mais il ne pouvait se scinder en deux, à la fois ici à donner des nouvelles à ses proches, et dehors à courir après l'ombre d'une souris.

- Je suis soulagé de pouvoir en parler, je te remercie Serena. Pour la peine, j'offre aussi la deuxième tournée.

Un léger sourire en coin pour chasser les idées noires, tenter de penser à autre chose qu'au spectre d'une Bannie blessée et fiévreuse en train de dépérir dans un fossé au milieu des bois infestés de Fangeux. L'ancien soldat se savait par trop sentimental, feu son épouse avait toujours apprécié cela, cette capacité qu'il avait à se montrer bienveillant en laissant de côté la mentalité de guerrier. Bien sûr il n'était pas marié avec Isaure, loin s'en fallait, on pouvait même dire qu'ils n'avaient pas de relation "sérieuse et régulière", mais il se sentait attiré par ce bout de femme au fort tempérament de survivante et, bien qu'il ignora où tout cela pourrait le mener, il ne comptait pas s'interdire de profiter de la vie, comme elle le lui avait si bien conseillé.

- Quelle belle paire de gibiers de potence nous faisons, ils ont bien fait de nous mettre en binôme, pas un pour rattraper l'autre.

Plaisanta Gondemar avec un sourire plus franc et amusé, certain que Serena n'y verrait aucune offense dans cette vérité teinté d'humour. Si quelqu'un apprenait la vérité et les dénonçaient, ils risquaient d'y laisser leur tête, mais ni l'une ni l'autre ne comptait s'empêcher de continuer, autant dire qu'il valait mieux que les Trois veillent sur eux.
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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyMer 17 Juil 2019 - 20:22
Hildegarde. Voilà bien un nom qui ne lui était pas méconnu. Non, la prononciation lui donnait un étrange sentiment familier et pourtant… Pourtant, Serena ne parvenait pas à y mettre un visage. Où l’avait-elle entendu ? Quand ? Impossible pour elle de s’en souvenir. Était-ce un nom courant ? Rare ? Le mystère était entier. Enfin presque. Parce que son expression avait bel et bien changé l’espace d’un instant. Perplexe, intriguée, il était évident que la milicienne se perdait dans ses réflexions, cherchant à travers sa mémoire des réponses qu’elle ne trouvait point.

L’espace d’un instant, la description du milicien sembla allumer la lumière dans son esprit. Et puis, non. Cela lui disait bien quelque chose, mais quoi ? Mais qui ? Il était évident que ses souvenirs lui faisaient défaut et cela l’irritait légèrement. Jamais on ne pouvait décrire aussi bien la frustration que lorsqu’on savait quelque chose, la réponse à nos interrogations se trouvait juste là dans un coin de notre tête, mais qu’il refusait tout bonnement de se montrer.

Un léger soupir traversa alors le bout de ses lèvres avant qu’elle ne daigne rediriger son attention sur son coéquipier, juste au bon moment pour l’entendre lui offrir une seconde tournée. Rendant alors son sourire timide et pourtant sincère, la milicienne fit immédiatement signe à la serveuse rouquine de leur apporter de quoi calmer leur esprit ou plutôt leur donner une humeur plus radieuse.

« T’as pas à me remercier. Plutôt moi qui devrais … »

Oui, tout cela avait malgré tout réussi à lui changer les idées. Une véritable bouffée d’air dans ces derniers jours sombres qu’elle venait de traverser. Elle lui indiqua alors un clin d’œil avant de rire doucement à sa simple conclusion. En effet, on pouvait dire qu’il s’était bien retrouvé. Elle se sentait même incroyablement chanceuse de l’avoir rencontré et surtout de l’avoir comme coéquipier. Il faut dire que cela faisait du bien d’avoir une personne à qui parler, une personne hors de son entourage proche.

« Bon, alors ! Maintenant qu’on connaît nos tits secrets, tu peux bien me rendre un autre service ! »

L’expression espiègle de la jeune femme ne valait rien de bon. Lorsqu’on la voyait ainsi, il était aisé d’oublier la milicienne et même la noble vicomtesse qui s’était un jour trouvée derrière ce visage. Non, à l’heure actuelle, c’était presque le visage d’une enfant, ou adolescente prête à faire les quatre cents coups.

« Quel cadeau pour un homme ? »

Rien n’avait laissé présager une telle question. Elle-même se sentait légèrement embarrassée de l’avoir posée et cela se deviner que trop bien à ses joues légèrement rosies. Un visage bien inhabituel, même et surtout chez elle. D’ailleurs, il ne fallut guère plus de temps pour que la milicienne racle nerveusement sa gorge afin de reprendre contenance.

« Celui, dont je te parlais tout à l’heure… Lors de l’évasion des prisonniers. J’aimerai lui offrir quelque chose, mais…. » Elle jeta un long regard sur lui avant de reprendre sur un ton las. « Vous êtes plus compliqués que les femmes à ce niveau-là. » Elle inspira alors profondément avant de prendre appui sur son coude et de le regarder d’un air ennuyé.




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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyDim 28 Juil 2019 - 9:09
Il était souvent difficile de cacher quelque chose à un coéquipier avec qui l'on partageait le plus clair de son temps en mission. Le fait que Gondemar et Serena s'entendent si bien était déjà une bonne chose en soi, mais à présent qu'ils s'étaient confiés l'un à l'autre, il était évident qu'ils pourraient toujours se soutenir mutuellement en cas de coup dur ou de menace concernant leurs secrets respectifs. C'est le cœur allégé d'un poids qu'ils commandèrent de nouvelles chopes d'un geste et d'un mot poli, avant que la jeune femme ne laisse son ami quelque peu étonné et sceptique en évoquant un autre service qu'il pourrait lui rendre. Allons bon, de quoi allait-il s'agir ? Un objet à récupérer discrètement ? Une filature ? Une vengeance à assouvir ? Une autre révélation incroyable ?!

« Quel cadeau pour un homme ? »

Ah.

L'esprit du Milicien s'apaisa immédiatement, pour ne pas dire qu'il tomba des nus en réalisant qu'il envisageait toujours le pire là où il ne s'agissait plus désormais que d'une conversation tranquille entre amis. Légèrement embarrassé, l'homme de haute taille afficha un air de profonde réflexion, sourcils froncés alors qu'il calait son menton contre son poing fermé. Un cadeau, voilà bien une chose pour laquelle il n'était guère le meilleur, loin s'en fallait. Serena lui expliqua qu'elle voulait remercier son sauveur, ce que Gondemar comprenait bien qu'il y vit là bien plus qu'une simple volonté de remerciement. Un léger sourire étira le coin de ses lèvres et il acquiesça, conscient que la gente masculine n'était pas la plus facile à contenter en matière de présents.

- Une dague.

Répondit laconiquement l'ancien soldat en affichant un air sérieux malgré un regard bleu pétillant de cette lueur d'amusement si rare en temps normal.

- Quand on doit survivre seul au-dehors, une arme n'est jamais de trop que ça soit pour contrer un Banni comme un Fangeux. Une épée serait trop encombrante pour courir, mais une dague peut se dissimuler aisément et reste plus efficace qu'un simple couteau. Tu pourras la cacher dans tes affaires à la prochaine mission, personne ne la remarquera et ainsi personne ne posera de question quand tu ne l'auras plus en ta possession.

Gondemar hocha la tête, sûr de lui et de son argumentation, se redressant en croisant les bras avec cette pointe de fierté typique de celui qui a trouvé la solution du premier coup et qui est content de lui, une expression qu'il n'avait d'ailleurs jamais affiché jusqu'à présent, surtout avec ce sourire légèrement amusé placardé sur le visage.

- Vous autres les femmes vous vous embêtez avec les détails, mais un homme a besoin de choses assez simples la plupart du temps : avoir de quoi manger plusieurs fois par jour, de quoi se défendre, et une bonne compagnie de temps en temps pour le reste de ses besoins.

Et son sourire de s'étirer davantage, à croire qu'on avait remplacé le Milicien par un autre homme qui serait venu directement de son passé, lorsqu'il était soldat et côtoyait des hommes bien moins ouverts d'esprit que celui qui faisait face à la jeune femme. C'est qu'il restait un mâle malgré tous les efforts déployés et il était des vérités qu'on ne pouvait nier à l'époque qui était la leur.
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MessageSujet: Re: [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar   [Clos]Complicité. Confiance. Connerie. | Gondemar EmptyVen 9 Aoû 2019 - 15:08
Elle était sincèrement ravie de le voir ainsi complètement détendu en sa présence et le sourire aux lèvres. Mais s’il continuait à sourire bêtement, elle commencerait aussi réellement à s’inquiéter ! Elle plissa donc les yeux en le voyant si fier de lui après avoir tenu ce genre de propos. Évidemment, Gondemar restait un homme avant tout, un homme bon, mais un homme. Compliment ? Oui et non.

« Continue ainsi et je vais devoir sérieusement m’demander si elle ne t’a pas ensorcelé ! »

Fit-elle sur le ton de la plaisanterie bien entendu. Une idée lui vint alors et cela se vit à son expression. Elle lança un long regard sur lui et sourit.

« Et toi donc ? Tu lui as trouvé un cadeau ? Quelque chose qu’elle pourra garder en souvenir ? »

Qu’il ne pense pas pouvoir s’évader ainsi ! Cela fait trop longtemps qu’elle n’avait pas pu ainsi taquiner et soutenir ses frères dans leurs conquêtes et dans un sens, elle pouvait presque qualifier le milicien comme tel. Oui, un frère d’armes dont elle avait parfait confiance. Maintenant, concernant son idée, elle n’était pas complètement convaincue non plus et baissa alors son regard.

« La dague… ne risque-t-il pas de sentir blessé ? »

Elle dévia ses yeux sur le côté, en signe d’incertitude, lèvres pincées. « Avec son handicape… il ne peut plus se battre….et va être retiré de ses fonctions… j’ai peur que lui offrir une arme soit…. Déplacée… ? Surtout après qu’il se soit armé d’épée… »

Il risquait de le prendre mal et ce n’était pas ce qu’elle souhaitait. Elle savait bien que la fierté masculine pouvait parfois être vraiment difficile à gérer. Enfin, d’habitude elle s’en fichait un peu et ne se retenait pas à briser leurs égaux, mais pour cette fois, elle voulait être un peu plus délicate. Restaient donc les deux autres solutions, mais… ses joues se colorèrent brièvement en repensant aux besoins masculins avant qu’elle ne se secoue la tête et vienne à la dernière solution viable : à manger. Voilà une idée intéressante… surtout qu’il lui avait cuisiné un petit quelque chose la dernière fois.

« Je pourrai lui cuisiner quelque chose… »

Mais quoi ? Elle n’avait aucun talent dans le domaine. Elle soupira intérieurement. Sans doute qu’elle allait devoir demander de l’aide à Margareth pour trouver une recette.

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