Marbrume


-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Partagez

 

 Il ne faut pas toujours croire ce que l’on voit [Cesare]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
CesarePrêtre responsable
Cesare



Il ne faut pas toujours croire ce que l’on voit [Cesare] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Il ne faut pas toujours croire ce que l’on voit [Cesare]   Il ne faut pas toujours croire ce que l’on voit [Cesare] - Page 2 EmptyVen 12 Fév 2021 - 17:27
Un père attaché à sa fille plus que tout. En ce bref instant, l’agent du Clergé vit au-delà de l’apparence de pierre du patriarche des Bransat et devina cette petite flamme qui distinguait les humains d’un automate. La colère et la désapprobation d’Ulric n’étaient que les sentiments naturels d’un père inquiet pour le futur et bien-être de son héritière. Cesare ne pouvait prétendre pouvoir partager la même puissance des sentiments de cet homme, lui dont la passion était entièrement dévouée envers les divins et leur adoration, mais il pouvait “comprendre”, deviner cet étau qui serait comme une tenaille son cœur et son âme. Et à juste titre. Ces temps étaient particulièrement dangereux et difficiles, surtout pour une femme. Dernièrement, on avait vent de ces malheureuses filles de joie brutalement assassinées à même les trottoirs, de ces miliciennes qui subissaient jour après jour la lubricité abjecte de commandants abusant aussi bien de leur position que de leurs “protégées” au risque de les jeter dans la rue. Le simple fait d’y penser faisait bouillir le sang du prêtre d’une juste fureur, alors qu’en était-il du père de Maralina ? Surement ses nuits devaient être hantées par ces visions cauchemardesques où sa fleur chérie se retrouvait piétinée par l’impitoyable univers dans lequel ils évoluaient.

« C’est votre fille, seigneur. Personne ne le niera. Mais comme toute âme en ce monde, il vient un jour où l’enfant des Trois doit voler de ses propres ailes. Je ne cherche pas à vous encourager à oublier Maralina, bien au contraire. Elle aura toujours besoin de votre protection, surtout dans les moments les plus sombres. Mais … »

L’ascète détourna doucement son regard vers le feu crépitant de la cheminée, ses iris réverbérant la lumière orangée émanant des flammèches qui léchaient l’air avec paresse.

« Je crois avec ferveur que chacun d’entre nous est né avec une destinée prédéterminée. Il y a un vaste plan où nous jouons tous un rôle, en bien ou en mal. J’ose penser que la “rébellion” de votre héritière peut cacher quelque chose qui nous est inconnu à l’instant. Néanmoins, je dois admettre que la volonté vertueuse de votre fille d’aider à sa manière ne m’a pas laissé indifférent, moi qui suis si attaché aux traditions et aux règles. Peu sont ceux qui sont prêts à sacrifier fortune et pouvoir et risquer leurs vies pour leurs idéaux. »

Il partageait les doutes et les craintes d’Ulric pour le futur de Maralina comme pour celui de toutes les infortunés enfants de la Trinité prisonniers de ce siège interminable de la Fange vorace et impitoyable. Le manque cruel d’effectifs avait ouvert les portes de la Milice à la gent féminine et pavé la route vers une destination obscure et incertaine. La fille du baron, consciente qu’elle s’aventurait dans un bourbier hostile, avait plongé ses bottes profondément dans la glaise sans regarder derrière elle le palais qu’elle abandonnait. Si ce n’était pas l’œuvre d’une vile sorcellerie ou les prémices d’une fièvre de démence, ce ne pouvait être que Rikni qui a instillé courage et détermination dans le cœur de cette femme.

Cesare n’était pas un prophète et ne pouvait prétendre détenir la sagesse de ses aînés. Il était lui-même un exemple assez particulier au sein du Temple, sujet de curiosité, de respect et parfois de critiques à peine murmurées dans les alcôves de la maison des Trois. On pointait souvent son dogmatisme sévère, ses privations volontaires de nourriture et de confort pour éclaircir son esprit, ses flagellations que les langues les plus fourbes associaient avec un masochisme indécent, ou tout simplement le fait qu’à son âge il n’avait toujours pas décidé de trouver une femme pour partager sa couche selon les bonnes consignes de Serus. Le pratiquant était un funambule qui parcourait dangereusement une fine corde qui le séparait aussi bien de la glorieuse vertu que du fanatisme absurde. Au fond, ce clerc était aussi une singularité parmi les hommes de foi, un atome libre qui suivait ses propres lois naturelles, sa propre vision des choses.

« On sert tous les desseins de la Trinité d’une manière ou d’une autre. Nos idéaux, visions, buts et principes peuvent différer, mais tout à un sens plus vaste que nos simples esprits mortels ne sauraient appréhender ou comprendre. »

Peut-être que la Fange aussi était une étape du plan des divins, un chapitre nécessaire pour poursuivre la saga de l’humanité, ou un juste châtiment pour rappeler à l’ordre les brebis qui s’étaient égarées du droit chemin. Les malheurs étaient, comme les temps de paix, deux facettes d’une même pièce nommée la vie. Si tel était le désir des Dieux, qui étaient-ils pour oser s’y opposer ? Le réconfort de savoir que l’au-delà promettait une éternité de sérénité ne semblait pas charmer tous les cœurs, hélas. Un défaut de plus de la faiblesse de leurs corps mortels.

« Vous devriez parler, vous et elle. Partager vos sentiments et appréhensions. La communication saura peut-être éclaircir la brume du doute qui sévit dans votre cœur et vous aidera à prendre votre décision. De mon côté, je ne peux que prier pour que les Trois sourient au destin de votre maison. »



Revenir en haut Aller en bas
Maralina de BransatMilicienne
Maralina de Bransat



Il ne faut pas toujours croire ce que l’on voit [Cesare] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Il ne faut pas toujours croire ce que l’on voit [Cesare]   Il ne faut pas toujours croire ce que l’on voit [Cesare] - Page 2 EmptyMar 9 Mar 2021 - 14:39




La jeune femme replaça doucement le col bateau de sa robe sur ses épaules en se regardant dans la glace. Elle pouvait sentir ses mains trembler de nervosité alors qu’elle replaçait délicatement la robe de velours émeraude qui cintrait parfaitement sa taille menue. Bien que très simple, cette robe avait le don de mettre sa silhouette en valeur. Elle replaça doucement ses boucles blondes sur une de ses épaules avant de fermer les yeux un moment. Elle espérait réellement que cette rencontre se passe bien. C’était un pari risqué, mais peut-être que ce dernier serait payant. Peut-être que cela lui apporterait la paix entre elle et son père. Le prêtre avait l’air d’avoir une tête sur ses épaules, et bien qu’il ne semblât pas nécessairement ouvert à l’idée des miliciennes, il lui avait donné l’impression qu’il admirait sa démarche. Ce qui était, pour une fois, bien rafraichissant. Maralina ferma les yeux pendant un moment avant de soupirer légèrement, avant de se regarder dans la glace; « C’est le moment, Maralina. Tu peux le faire. »


Sans attendre, cette dernière sortit rapidement de la pièce, descendant doucement les escaliers pour rejoindre le salon, là où, son invité ainsi que son paternel devait l’attendra. Mais Maralina s’arrêta un moment, entendant les paroles du prêtre et de son père. Elle sentit son cœur se resserrer plus la conversation avançait et n’osa pas déranger le cœur à cœur entre les deux hommes. Elle mit son dos contre le mur, restant hors de vue tout en écoutant l’étrange conversation. C’était curieux comme elle n’avait jamais vu la situation dans cette optique. Elle avait toujours cru que son père lui en voulait par fierté, mais finalement non. Il avait peur. Peur de la perdre. Peur de perdre la seule chose qui lui restait réellement. Les yeux cendrés se posèrent sur le sol alors qu’elle s’accotait doucement sur le mur. Elle lâche un léger soupir avant de laisser tomber sa tête doucement sur le mur, alors que son regard se releva vers le plafond, admirant les épaisses poutres en bois qui supportaient le minuscule manoir. Les dieux avaient une drôle de façon de diriger vos actions, parfois ils prenaient les plus impressionnants détours pour vous faire réaliser ce qui se passait réellement.


« Vous avez raison mon père, je crois que nous devrions avoir un tête à tête pour parler de notre situation. Dans tous les cas, je vous remercie de votre venue, je crois que vous nous avez apporté grand réconfort et pour ce qui est du destin de Maralina; j’ose espérer que vous avez raison. »


Maralina resta quelques minutes contre le mur, tentant tant bien que mal de contrôler ses pensées et ses émotions. Elle s’en voulait de penser que son père avait le cœur vide, que ce dernier tenait plus à son nom qu’à sa progéniture… Il était quelqu’un de bien différent et elle avait réellement de la chance de l’avoir comme paternel. Elle soupira, avant de fermer les yeux, tentant tant bien que mal de reprendre le contrôle de ses émotions, avant de se redresser pour entrer dans la pièce. « Maralina… » Commença le Baron avant de se relever pour accueillir sa fille qui faisait son entrée dans la pièce. La robe émeraude mettait joliment en valeur la blancheur de ses épaules frêles. Cette dernière s’arrêta près de la table qui séparait les deux hommes, avant de faire une révérence aux deux hommes. « Père…. » commença-t-elle avant de s’incliner devant son père pour ensuite retourné ses prunelles cendrées vers le membre du clerc; « Père Cesare. Bienvenue dans notre demeure. J’ose espérer que le trajet ne fut pas trop pénible. Néanmoins, je vous remercie d’avoir accepté mon invitation. » Laissant le temps au prêtre de répondre, la jeune femme lui fit un léger sourire, avant de continuer; « Marie m’a mentionnée que le dîner était prêt. Si vous voulez bien aller dans la salle à manger, cette dernière pourra commencer le service. » Maralina se déplaça doucement sur le côté, laissant son père mener le chemin, avant de fermer la marche derrière le prêtre. Ils n’eurent pas à aller bien loin, la salle à manger, sobre, était néanmoins ornée d’une mise en place impeccable, signe que Marie connaissait très bien son métier. Le baron invita silencieusement leur invité à s’installer à sa droite, alors qu’il tirait doucement la chaise à sa gauche pour Maralina. Elle était peut-être milicienne, mais le paternel forçait encore pour agir noblement dans sa demeure. Le Baron eut à peine le temps de s’installer que Marie se mit à faire le service apportant une soupe qui laissait s’échapper des arômes des plus agréables. « Alors dites-moi, mon père. » commença le Baron. « Comment est la vie dans le temple? Je suppose que vous devez vivre des émotions en tous genres entre les murs du temple. »

Revenir en haut Aller en bas
 
Il ne faut pas toujours croire ce que l’on voit [Cesare]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Temple de la Trinité :: Bibliothèque-
Sauter vers: