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 Entre les étagères | Alaïs Marlot

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MessageSujet: Entre les étagères | Alaïs Marlot   Entre les étagères | Alaïs Marlot EmptyLun 26 Aoû 2019 - 21:04
Entre les étagères
Alaïs Marlot
Fin juin 1166

Sur la première étagère près du mur, troisième rangée, derrière les feuilles d'orties... Aliénor suivait à la lettre les instructions de son employeur qui, coincé dans l'arrière boutique à surveiller la cuisson d'une infusion, ne pouvait pas venir chercher ses ingrédients lui-même. Cependant, rien n'y faisait, les écorces de bouleau n'étaient définitivement pas là. Pourtant, la brune aimait bien que tout soit rangé à sa place, elle consacrait d'ailleurs la majorité de son temps à cette tâche, et Valdemar était encore plus maniaque qu'elle. Le soucis, lorsque l'on est deux à occuper une même pièce, le "à sa place" pouvait être variable.

Aliénor se servait très peu d'écorces de bouleau et ne se souvenait pas où elle le rangeait habituellement, elle savait cependant qu'elle avait peu de chance de le trouver ici. Il y avait six étagères dans cette boutique, trois vers la fenêtre, tout autant vers le mur. Les produits y étaient classés en premier selon leur type, les produits ayant un usage similaire étaient ensuite placés ensemble, puis ils étaient classés selon leur couleur. Il ne restait que les préparations commandées par les clients et préparées, qui étaient placées sous le comptoir, en avant des étagères et directement à gauche de l'entrée. Elle se demandait donc comment des écorces blanches avaient bien pu se retrouver au milieu de feuilles vertes. Certes, la luminosité n'était pas excellente dans la boutique, puisque cette dernière avait tendance à abîmer les ingrédients, mais elle était certaine qu'elle arriverait à reconnaître des écorces de bouleau si elle en avait sous les yeux.

- Bon, tu me la trouves cette coriandre ? fit une voix exaspérée dans l'autre pièce

- Coriandre ? Mais c'est pas des écorces de bouleau que je devais vous ramener ? s'étonna Aliénor.

La brune pouvait largement l'entendre râler depuis l'autre bout de la boutique et décida de ne pas insister. D'autant plus qu'effectivement, la coriandre se trouvait bien l'endroit indiqué. Comment avait-elle bien pu confondre coriandre et bouleau ? Ils n'avaient aucun son en commun... Elle attrapa donc le petit sachet en toile et vint le rejoindre en disparaissant par une porte cachée derrière la dernière étagère.

Après avoir tendu les ingrédients au vieil homme, Aliénor retourna aussitôt ranger ce qu'il restait du sachet. Il ne fallait pas laisser trop longtemps les étagères sans surveillance, les disparitions de produits arrivaient plus vite qu'on ne pouvait l'imaginer.


Dernière édition par Aliénor Brunnet le Lun 2 Sep 2019 - 1:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entre les étagères | Alaïs Marlot   Entre les étagères | Alaïs Marlot EmptyLun 26 Aoû 2019 - 22:01




Quartier de la Hanse
Fin juin 1166



Alaïs traînait ses savates dans les quartiers de la Hanse. C’était un fait assez rare pour être noté, puisqu’elle n’avait pas voulu y remettre les pieds depuis l’attaque de la Fange qui avait sévi là bas depuis un peu plus d’une année. Mais désormais, elle se sentait un brin plus aguerrie et puis, le Goulot avait été attaqué lui aussi, il n’y avait donc plus de sécurité nulle part contre les Dévoreurs, aucune certitude à tirer où que ce soit. Elle repensa brièvement à la folie qu’elle avait commise récemment de se balader dans les Égouts avec Karl. Non, vraiment, si elle était capable de ça, elle pouvait bien se risquer en dehors de son précieux Goulot. Ici, les rues étaient un peu plus propres, et on distinguait même quelques commerçants encore actifs, dont l’un attira distraitement son oeil vagabond.

Ça fleurait bon les plantes, comme au Labret, et elle se laissa guider par son nez, curieuse et encore incertaine du pourquoi et du comment. L’esprit en vadrouille, elle guigna quelque peu par les carreaux puis finit par entrer avec sa nonchalance habituelle tirée de ceux qui mènent une mauvaise vie ou teintée d’une liberté chèrement acquise, selon le point de vue. La boutique semblait vide, ce qui lui fit écarquiller les yeux un instant. Des étagères complètes remplies de sachets, de petits flacons aux étiquettes qu’elle était incapable de déchiffrer, tout ce petit monde de verdure bien empaqueté rangé comme de vaillants petits soldats sur des planches de bois impeccablement lustrées. Ses doigts se promenèrent naturellement vers les rayonnages, effleurant le bois, fixant les fioles comme pour en décrypter les secrets.

Soudain, elle fut tirée de sa contemplation par une exclamation aigrie, suivie d’une réponse un peu plus gracile quoique perplexe. Une jeune fille d’à peu près son âge s’activait à chercher quelque chose dans le bataillon ordonné de plantes, et semblait fébrile à l’idée de ne pas trouver son bonheur. Apparemment, elle était si absorbée par son travail qu’elle ne l’avait pas encore remarquée, et Alaïs ne fit rien pour la tirer de son ignorance, lorgnant les échanges dans un coin, sans bouger. C’est que la petite blonde se faisait enguirlander copieusement de n’avoir pas compris ce qu’on attendait d’elle, et Alaïs la vit filer avec célérité vers la source de ses tourments. Ce n’est que lorsqu’elle revint finalement dans la boutique pour ranger un petit sachet qu’elle venait de prélever que la Vipère se risqua à se faire connaître, affichant un sourire aussi large que son visage pouvait en étirer.

“Eh ben dis donc, il a pas l’air commode ton patron…” Elle ajouta à voix basse avec un clin d’oeil “C’est toujours les petites mains qui font le sale boulot, hein. Mais sûr qu'il pourrait pas se débrouiller sans toi pour faire ses lacets ! Te laisse pas faire !” Elle se voulait cordiale et familière, comme de coutume, et avisait l’air un peu timide de la jeune fille qui lui faisait face, jugeant de ses réactions pour continuer plus loin les présentations.




Dernière édition par Alaïs Marlot le Lun 7 Oct 2019 - 0:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entre les étagères | Alaïs Marlot   Entre les étagères | Alaïs Marlot EmptyLun 2 Sep 2019 - 1:48
A bien y réfléchir, Aliénor était persuadée qu'elle ne s'était pas trompée. Certes, elle n'était pas bien maligne, et des bêtises, ce ne serait ni la première ni la dernière fois qu'elle en commétrait. Mais sourde... elle ne l'était certainement pas ! C'était probablement son employeur qui avait dû, concentré sur sa préparation, donner le nom du mauvais ingrédient. Et puis, il paraissait qu'une des caractéristiques de la vieillesse était justement de perdre la raison. Elle ne savait pas quel âge avait Valdemar, mais ses cheveux grisonnants donnait déjà un petit indice. Commençait-il donc à devenir sénile ?

Du coin de l’œil, la brune vit une forme se mouvoir dans le silence. De peur, elle recula précipitamment, manquant de heurter l'étagère dans son dos et d'en renverser son contenu. L'attaque des Fangeux, qui aurait pu lui coûter la vie un an auparavant, avait laissé une marque profonde dans l'esprit de l'adolescente. Si elle savait que les stigmates s'effaceraient avec le temps, elle doutait néanmoins qu'ils disparaissent un jour. Le moindre imprévu risquait donc de la faire sursauter pour un long moment encore.

Mais ce n'était pas un Fangeux qui avait pénétré silencieusement dans la boutique, loin de là. Il s'agissait d'une jeune femme, d'un âge probablement équivalent au sien, un large sourire aux lèvres, qui lui faisait face. Aliénor ne réagit pas immédiatement, le temps que les battements de son cœur s’apaisent quelque peu.

Une question la taraudait cependant : depuis quand était-elle là ? Si Valdemar apprenait qu'elle avait laissé poireauté une cliente, ne serait-ce quelques minutes, elle était partie pour un nouveau savon interminable. D'autant que si elle était entrée sans se faire remarquer, elle aurait aussi pu ressortir de la même manière, avec la moitié de la boutique sous le bras, que la jeune vendeuse ne l'aurait probablement même pas remarqué. Aliénor sortit de l'ombre des étagères et vint prendre sa place ordinaire de vendeuse, derrière le comptoir en bois.

La jeune femme qui lui faisait face engagea aussitôt la conversation, commentant à voix basse le comportement quelque peu tyrannique de son employeur. Bien que la brune la sentait un brin moqueuse, son ton restait toutefois amical.

- Oh non non pas du tout répondit-elle fébrilement, on ne dirait pas comme ça mais Valdemar s'occupe très bien de moi, je vous assure. Ce n'est pas bien de sa faute s'il doit s'occuper d'une tête de linotte comme moi.

La jeune femme rougit quelque peu en énonçant la dernière phrase. Il était vrai qu'elle en faisait souvent voir de toutes les couleurs à son employeur. Elle était fille de fermier, elle savait quand planter les courges, quand les plants manquaient d'eau ou comment s'occuper des cochons. Alors que la différence entre émincer et écraser un ingrédient était beaucoup moins évidente pour elle. Or, Valdemar avait la patience de lui transmettre son savoir chaque jour depuis plusieurs années maintenant. La brune lui était très reconnaissante pour cela, d'autant qu'elle avait largement progressé. Et s'il fallait dire qu'il manquait parfois - souvent même - de chaleur humaine, il prenait en charge son éducation et lui offrait également en contrepartie une paie qui lui permettait de subsister. Il se comportait plus en père pour elle, que son propre père ne l'avait jamais fait? Elle s'était donc toujours considérée comme gagnante dans cette transaction.

- Aliénor, pour vous servir, se présenta-t-elle, se rappelant subitement ses bonnes manière de vendeuse. Vous cherchez un conseil ? Ou un produit en particulier ? Avec la Fange, la boutique n'est pas aussi garnie qu'avant, mais nous avons forcément ce que vous cherchez !

Soit polie et avenante, souris toujours à la clientèle, c'est important. Il faut qu'ils se sentent à l'aise et écouté pour acheter. La jeune vendeuse appliquait toujours les conseils de Valdemar à la lettre, surtout lorsqu'il s'agissait d'un nouveau client. Aliénor se rappelait aisément des visages de ceux qui franchissaient la porte de la boutique et elle était persuadé de n'avoir jamais vu cette jeune femme auparavant. Surtout qu'une fille portant des cheveux aussi court, cela ne courrait pas les rues.

Ayant l'impression d'observer trop intensément son interlocutrice, Aliénor baissa un regard gêné et fixa quelques secondes le bois du comptoir, une longue mèche brune entortillée autour de son doigt, sentant comme un besoin soudain d'occuper sa main.
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MessageSujet: Re: Entre les étagères | Alaïs Marlot   Entre les étagères | Alaïs Marlot EmptyMar 3 Sep 2019 - 16:51




Quartier de la Hanse
Fin juin 1166


La jeune fille avait immanquablement sursauté en la découvrant. Elle semblait un brin fébrile, comme anxieuse, ses doigts triturant nerveusement ses cheveux. Alaïs reconnaissait les réflexes craintifs, elle ne les avait que trop expérimentés, et elle s’étonnait toute seule d’être à l’origine de l’anxiété d’autrui. D’habitude, elle était plus la proie que le chasseur, mais ce jour là, face à l’employée de l’herboriste, elle avait l’avantage. L’avantage de quoi au juste, c’était encore quelque chose qu’elle ne savait pas, mais des idées commençaient à germer dans son esprit, comme autant de pensées malicieuses. D’habitude, elle se faisait chasser à grands coups de balai de la plupart des endroits où elle traînait ses grolles de traîne-misère, mais Ambre avait veillé à ce qu’elle ressemble un peu moins à une souillon, lui fournissant une tenue qui ne payait certes pas de mine mais qui n’était ni déchirée ni sale.

En bref, elle se sentait en veine et se présenta à son tour, affichant un sourire polisson, à l’aise :

— Moi c’est Alaïs, mais mes amis m’appellent Al’ !

Elle ajouta en riant :

— Eh ! Pas la peine de me donner du “vous”, je suis pas une dame ! Je voulais pas me montrer insultante avec ton maître, hein ! Mais t’as l’air de bosser dur alors...

Elle avait compris au petit discours d’Aliénor qu’attaquer son employeur n’était pas vraiment la bonne approche, la jeune fille semblait attachée au vieillard et Al’ connaissait ce genre de sentiment. Cette servitude volontaire, du moins le voyait-elle ainsi, qui faisait aimer son maître à l’animal domestique, en échange d’une gamelle et d’un toit sur la tête. Depuis quand avait-elle commencé à mépriser cet état de fait si naturel et banal de cette triste époque ? Chacun faisait de son mieux pour survivre. Mais quelque part, la Fange avait révélé chez elle ce désir de liberté dont elle était elle-même devenue l’esclave. Aliénor l’intriguait néanmoins. Elle avait l’impression de se voir à travers elle, comme un reflet déformé de ce qu’elle aurait pu devenir, si sa vie avait été différente, si elle n’avait pas lâché la main de son père avant son départ pour le Labret. Penchant son cou de cygne, elle la questionna, ignorant sa tirade de vendeuse rodée au verbe commercial :

— D’où est ce que tu viens ? Ca fait longtemps que tu travailles ici ? Tu dois en savoir des choses avec toutes les plantes qu’il y a ici ! Tu connais les propriétés de chacune ? Des poisons aussi ?

Son imagination s’enflammait, et elle souriait toute seule de ses idées saugrenues, transformant l’apprentie herboriste en alchimiste rusée douée de savoirs occultes qui fabriquait tout un tas de philtres dans sa cave. Se faisant elle se remit à se balader dans la boutique, désignant quelques fioles qui la rendaient curieuse, l’air de demander à Aliénor ce qu’elles contenaient, sur le ton de la conversation.

— Et y’a quoi là dedans ? Et ça c’est quoi ?

Elle s’étonnait d’un rien, curieuse de tout et jaugeait des expressions de sa sage interlocutrice, sans se soucier d’épuiser sa patience. Revenant à des sujets plus sérieux, elle demanda l’air de rien :

— Et vous avez des clients pour tout ça ? Je veux dire, l’argent coule pas à flot ces derniers temps, je connais pas grand monde qui puisse encore se payer des remèdes ! A moins de faire du troc, mais ça paie pas vraiment son bonhomme !





Dernière édition par Alaïs Marlot le Lun 7 Oct 2019 - 0:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entre les étagères | Alaïs Marlot   Entre les étagères | Alaïs Marlot EmptyLun 7 Oct 2019 - 0:09
Désolée pour le retard, j'étais pas satisfaite de ce que j'écrivais :/

La jeune cliente se présenta à son tour avec une aisance et une familiarité qui fit naître une légère pointe de jalousie chez Aliénor. Cette dernière ne pouvait s'empêcher de penser que la vie devait être sacrément plus simple quand on n'était pas terrifié rien qu'à l'idée de prendre la parole avec un inconnu, sans même les vouvoyer.

Au plus grand désarroi de la petite brune, Alaïs se mit soudain à lui poser un nombre incalculable de question des plus personnelles, comme le flot d'une rivière en crue. Décontenancée, elle se sentie néanmoins obligée de répondre.

- Je viens d'un minuscule village très à l'Ouest d'ici, personne ne connait. Je suis arrivée ici un an avant la Fange

Elle n'avait jamais trouvé personne venant de son patelin si bien qu'au fil des temps, elle en avait presque oublié le nom de sa terre natale. Elle supposait que seule une très faible minorité avait pu se mettre en sécurité à temps derrière les fortifications de Marbrume, la Fange s'étant propagée par l'Ouest.

La cliente s'élança ensuite entre les étagères, continuant son interrogatoire :

- Oui bien sûr, je sais un certain nombre de chose mais je ne peux pas me vanter de tout connaître, je n'ai pas encore le savoir de mon employeur mais je fais de mon mieux.

La jeune cliente était devenue inarrêtable, s'intéressant ça et là aux ingrédients et préparations tombant sous son regard. Aliénor avait à peine le temps de lui répondre qu'elle passait déjà à autre chose, donnant le sentiment à la vendeuse qu'elle ne l'écoutais absolument pas.

Ce comportement étrange éveilla la suspicion de la brune, d'autant qu'elle s'intéressa désormais à l'activité économique de la boutique. Certes, elle n'avait pas l'air très riche, sans doute pas suffisamment pour se payer un bon traitement, mais c'était surtout son comportement assurée qui aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Quand on parle avec autant d'aisance, il devient alors très facile de convaincre n'importe qui.

Aliénor se demanda alors s'il lui fallait prétexter une excuse pour se rendre dans l'arrière boutique et prévenir Valdemar. Cependant, si Alaïs était bien venu pour voler quelque chose, un simple coup d’œil ailleurs pouvait lui suffire. De plus, son employeur aurait repéré son comportement étrange à peine aurait-elle passé le pas de la porte, s'il la mettait lui-même à la porte, elle allait encore se faire réprimander. Non, il fallait qu'elle se débrouille seule cette fois. Elle décida donc de continuer son rôle de vendeuse en faisant bien attention à la femme qui lui faisait face.

- Oui on a toujours des clients, moins qu'avant c'est sûr. Et on fait majoritairement du troc et ça reste bien rentable. Tu es venue pour acheter une préparation ? Non pas que je veuille te mettre à la porte mais je vais bientôt devoir livrer un onguent à l'autre bout de la ville et je suis obligée de fermer boutique à chaque fois.

La brune n'avait jamais été bonne pour mentir. Était-ce dû à son regard fuyant, a ses doigts qu'elle ne pouvait s'empêcher de tripoter ou bien à sa voix, un peu plus aiguë que la normale ? Tous ces geste dont elle n'avait pas confiance la trahissaient presque à chaque fois.
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MessageSujet: Re: Entre les étagères | Alaïs Marlot   Entre les étagères | Alaïs Marlot EmptyLun 7 Oct 2019 - 19:50




Quartier de la Hanse
Fin juin 1166



Elle parlait trop, évidemment. Et elle sentit à la façon dont la petite herboriste tentait de la mettre dehors qu’elle lui avait fait peur. Elle avait tout l’air de la petite racaille qui traine dans des endroits trop chics pour elle, néanmoins, la réaction n’était pas tout à fait de nature à décourager l’acrobate, à l’aise (presque) en toute occasion. Elle partit d’un léger rire, aussi joyeux que la roucoulade d’une tourterelle qui s’acheva dans une sourire cordial, sans l’once d’une mauvaise intention.

— Et voilà que je parle trop ! Excuse-moi, je ne voulais pas t’assommer ! C’est que moi aussi, j’aurais aimé apprendre toutes ces choses ! Tu viens du Labret alors ? Moi aussi ! D’Usson, pour tout dire. Mon père y est retourné quand le roi a décidé de reprendre les terres…

Elle ne s’attarda pas d’avantage, son sourire fanant doucement au retour de souvenirs trop sombres pour maintenir une quelconque illusion sur ses sentiments. Elle chassa néanmoins l’air de sa main comme pour chasser la tristesse de ce jour trop beau pour être en proie à la mélancolie et changea de sujet, prenant un tout autre tournant.

— Moi aussi, je travaille, tu sais. Il faut bien se débrouiller. Je bosse pour un type qui fait du commerce au port. Le genre fiable. Il cherche des partenaires commerciaux, le genre d’entraide qui bénéficie à tout le monde. Il achète et il revend à bon prix, en échange de quoi chacun récupère sa part.

Elle affichait désormais un petit air sérieux mais toujours souriant, allant de sa petite tirade commerciale au culot, scrutant la réaction de la vendeuse. Bien évidemment, ce n’était pas la cible finale de la voleuse, elle ne pouvait prendre de grande décision toute seule… Mais elle comptait sur l’aspect affectif pour toucher plus facilement le vieillard qui devait tenir boutique… Et puis si le vieux n’était pas convaincu, peut être que la jeune fille, elle, aimerait bien arrondir ses fins de mois. Peut être que ça marcherait. Ou peut être pas. Mais elle tentait sa chance, comme on lance les dés du destin avec insouciance.


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MessageSujet: Re: Entre les étagères | Alaïs Marlot   Entre les étagères | Alaïs Marlot Empty
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