Marbrume


Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Partagez

 

 Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Geoffroy de NouetChevalier
Geoffroy de Nouet



Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] Empty
MessageSujet: Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé]   Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] EmptyDim 29 Nov 2015 - 11:10
Les marécages de l'Obliance n'auraient pas pu mieux porter leur nom. Alors qu'il traversait ces étendues de boue et d'eau croupie, Geoffroy avait l'impression de se perdre dans la gueule d'un monstre. Des arbres morts, comme figés dans une agonie silencieuse, plongeaient le chemin dans leur ombre. Leurs racines noueuses pointaient vicieusement en dehors du sol, forçant le jeune noble à mettre pied à terre pour guider sa monture. Une vingtaine d'hommes d'armes lui emboîtaient le pas, pataugeant à sa suite dans les eaux sombres du marais. Geoffroy connaissait personnellement chacun d'eux : tous étaient originaires de son village. Certains avaient servi dans la garde de son père, les autres dans la milice, mais tous avaient répondu présent et le fait de savoir qu'ils avaient choisi de le suivre de leur plein gré lui réchauffait le cœur. Le matin même, ils avaient quitté Marbrume, sans réelle garantie de retrouver un jour la protection garantie par la cité. Le but de leur expédition était de rechercher et, Geoffroy l'espérait bien, de retrouver les rescapés de son village. S'il ne tenait qu'à lui, il serait déjà en train d'écumer la région. Mais il ne pouvait faire courir de risque inconsidéré à ses hommes, et le fait de partir en sous effectifs dans un territoire infesté de fangeux en faisait partie. Il lui fallait au préalable obtenir un soutien militaire, et il lui semblait évident qu'il ne trouverait pas à Marbrume, la cité ayant déjà fort à faire avec ses propres problèmes...

A sa gauche, un homme trébucha à moitié sur une racine immergée et jura en se rattrapant tout juste à une branche. Geoffroy croisa son regard l'espace d'un instant et y lu la détermination sans faille qui l'animait. Il s'appelait Falric, et c'était à lui qu'ils devaient de patauger dans les marais à cet instant même. Quelques jours plus tôt, il était venu le voir pour lui transmettre les informations qui circulaient parmi la milice. Parmi ce fouillis de rumeurs, l'une d'elle en particulier avait attiré son attention : les miliciens désœuvrés étaient appelés à se rendre à Traquemont, un fort abandonné perdu au milieu des marais. D'après ce qu'il se disait, il aurait été remis en état et serait occupé par un contingent de chasseurs de fangeux. Menés par le châtelain de Traquemont, ils mèneraient de féroces escarmouches contre les créatures peuplant la région. Si Geoffroy en croyait le calme des territoires qu'ils traversaient, soit leur action était efficace, soit ils avaient une chance à faire pâlir un professionnel des jeux de hasard. Néanmoins, malgré l'absence apparente de présence hostile aux alentours, le jeune noble encouragea ses troupes à redoubler d'allure : il ne voulait pas se retrouver piégé dans les marais lorsque la nuit tomberait.



***


La troupe marchait depuis des heures lorsque, autour d'eux, les arbres se firent plus épars. Geoffroy sentit avec satisfaction ses pieds se poser sur une surface solide et, quelques pas plus tard, il quittait l'ombre du marais. Le soleil déclinait déjà, mais ses rayons chauds le revigorèrent et il sourit. Devant lui se dressaient fièrement les remparts de Traquemont. Le fort, légèrement surélevé par rapport aux terres alentours, disposait d'une situation idéale en cas de siège. De l'agitation se produisit au sommet des murailles, suivie par la longue note d'un cor de guerre. Apparemment, ils étaient déjà repérés. En se rapprochant de la grand porte, Geoffroy sentit les regards méfiants des soldats se poser sur lui. La herse se leva comme à contrecœur et il pénétra finalement dans l'enceinte du fort. Un homme s'approcha de lui, s'inclina après avoir vu les armoiries de sa famille puis lui proposa de le suivre. Le jeune noble lui emboîta le pas, traversant à sa suite plusieurs longs couloirs pour finalement s'arrêter dans une antichambre, où il lui fut demandé d'attendre. Le garde partit prévenir ses supérieurs, le laissant seul dans la pièce. Alors qu'il attendait son audience auprès du seigneur des lieux, Geoffroy ne pu s'empêcher de penser qu'il devait avoir bien triste allure. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu'il n'avait plus eu de temps pour lui et, si les quelques jours passés à Marbrume lui avaient permis de retrouver une certaine prestance, la traversée des marais avait réduit tous ces efforts à néant. De toutes façons, à en croire l'austérité des lieux, les habitants de Traquemont ne faisaient pas dans la dentelle, alors autant être assorti au paysage.
Revenir en haut Aller en bas
Yseult de TraquemontChâtelaine
Yseult de Traquemont



Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] Empty
MessageSujet: « … »   Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] EmptyVen 4 Déc 2015 - 16:28
L'après-midi était bien avancée tandis que je me débarrassais de ma livrée de cuir noir, crottée à force de marauder dans les tourbières alentours. Un homme avait été mordu, mais le pire avait pu être évité : il n'avait perdu ni la vie ni l'usage d'aucun membre, et serait à nouveau d'aplomb sous dix jours ou peu s'en fallait. Je laissais ma veste tachée de boue et d'un sang épais, froid, à l'entrée de mes appartements ; quelques pas plus tard et c'est ma chemise bouffante de lin qui toucha terre, bientôt suivie d'une tunique au bleu nuit profond. C'était ma couleur préférée.

« Châtelaine ? Vous désirez prendre un bain...? » me lança Rose.

Elle était davantage une femme à tout faire qu'une dame de compagnie. Du haut de ses dix-huit ans, cette fille que j'avais laissée s'installer à Traquemont faisait tout ce qui était en son pouvoir pour se rendre utile. Qu'il s'agissait de raccommoder un vêtement, retaper une paire de bottes, veiller aux provisions de bois de chauffage... Un imbécile aurait considéré futiles les services qu'elle rendait. Pour ma part, je savais que grâce à elle au moins plusieurs membres de notre petite communauté n'avaient pas attrapé la mort cette saison ; et personne ne le saurait jamais.

« Qu'est-ce qui m'a trahie ? »

Je continuais de me déshabiller, tirant avec agacement sur les lacets de mon lourd pantalon. Mes doigts gourds peinaient à en ôter les nœuds tandis que Rose semblait se demander si je venais de faire de l'humour ou non. Mon visage impassible n'était pas d'une grande aide pour solutionner ce genre d'interrogations.

La petite opta pour la prudence.

« Rien...! Euh... je vais préparer... »

J'eus toutes les peines du monde à retenir le rire clair qui menaçait de franchir mes lèvres tandis qu'elle s'enfuyait dans la pièce d'à côté.

***

Il n'y avait pas grand-chose en ce monde que je goûtais davantage qu'un bain chaud. L'eau en était trouble tant elle était presque brûlante, à m'en faire rougir la peau - loin de m'en irriter, j'appréciais ce que la plupart auraient considéré comme excessif, et Rose le savait bien.
Je mussais mon nez sous la surface ainsi que j'eu pu le faire avec une écharpe, laissant mon regard se perdre dans les vapeurs s'élevant au-dessus de la baignoire. Elle était massive et aurait pu en accueillir deux comme moi, toute entière coulée dans un bronze décoré de gravures sibyllines. Nous l'avions trouvée dans le fort à notre arrivée, et plutôt que de la fondre j'avais préféré la conserver.

Il fallait bien penser à soi de temps en temps, non ?

Mes paupières se fermèrent à moitié tandis que je sentais une torpeur bienvenue investir mes muscles raides, caresser ma peau à la manière des doigts d'un amant doué.

« Châtelaine ? »
« Tout va bien » élevai-je la voix en retirant le bas de mon visage de l'eau. « C'est parfait, tu peux me laisser. »

Je pensais que Rose était déjà partie vaquer à d'autres occupations. Que faisait-elle encore dans les parages ?
L'intéressée apparut d'ailleurs dans l'embrasure de ce qui était, de fait, ma salle de bains.

« N'avez-vous pas entendu ? »
« Entendu quoi ? » grommelai-je, agacée par l'insistance de la jeune femme.
« Et bien... le cor ? Un noble vous rend visite. Il attend en ce moment même dans votre boudoir. »
« Rose, je n'ai pas de boudoir. »

Mes iris glacés se lèvent brièvement au ciel tandis que je me redresse en prenant appui sur les bords curvilignes de la baignoire, sans souci aucun de ma pudeur devant la servante.

« Je veux dire... cette pièce, là, avant vos appartements. »
« ...je vois. Fais dire à Colin que je ne mangerai pas seule ce soir. »

Elle se fendit d'une révérence maladroite et disparut comme elle était venue. Je passais ma main mouillée sur mes yeux, m'accordant un bref instant pour ne plus penser à rien et, l'espace de quelques battements de cœur, oublier mes obligations.
Lorsque je les rouvris, toute trace de fatigue en avait disparue.

J'ai l'impression que le repos est un luxe qu'on m'a volé il y a une éternité.

***

Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] Testfg10

Une fois n'est pas coutume, et notamment parce que je ne compte pas remettre les pieds dans les marais avant le lendemain, j'ai dérogé à mes habitudes vestimentaires. En lieu et place d'une cuirasse de cuir bouilli, j'avais porté mon choix sur une tenue que j'avais cru ne plus jamais arborer. Elle était propre à Corbeval, mon fief natal, et m'avait désignée non pas en tant qu'héritière mais comme capitaine de la garde de mon père. Cet habit, aux yeux des miens, faisait la part belle à mon rang d'officier bien davantage qu'à mon rang de noble. Il était d'apparat, composé d'un veston d'une lourde étoffe évoquant le velours et bordée de fourrure teinte. Par-dessous, je m'étais vêtue d'une tunique aux tons vert-de-gris ceinte à la taille d'une étole vivement colorée et s'arrêtant à la naissance de mes seins ; un pantalon encore masculin de solide toile se voyait pourvu d'une jupe cavalière, alors qu'un lourd médaillon d'argent reposait sur ma poitrine.

L'ensemble se voulait être un mélange vaguement élégant et pratique, qu'un haut-gradé ou mercenaire fortuné aurait très bien pu posséder. Il était déjà rare, avant l'apparition des Fangeux, que je ne porte la robe - j'ignorais s'il m'arriverait encore rien qu'une fois d'en vêtir une.

J'entrais d'un pas rapide dans l'antichambre où attendait mon invité impromptu. On pouvait encore distinguer dans ma lourde crinière dorée des perles d'eau en assombrissant les mèches, lorsque ma peau était encore rougie par la chaleur du bain.

« Suivez-moi. »

Deux mots lâchés d'un ton un rien distant après lui avoir accordé un unique regard, plutôt froid lui aussi. Non pas que j'éprouvais de l'antipathie à l'égard de celui que je venais d'apercevoir avant de faire volte-face et repartir comme j'étais venue ; simplement, j'étais ainsi faite. Dépouillée des fioritures qu'aime la noblesse de mon temps, sincère à la manière du tranchant d'une épée. Je n'étais pas plus tendre que bien des hommes...

En fait, je l'étais certainement moins.

Sans même vérifier que mon hôte fut bien sur mes talons, je gagnais de la même vive allure ce qui était l'équivalent d'un séjour dans une demeure digne de ce nom. A l'inverse du reste du fort, cette pièce était plus habillée et même un tantinet chaleureuse : en son centre trônait une grande tablée d'un bois patiné par les ans, supportant les repas que j'y prenais le soir. Pour l'heure, on n'y voyait qu'une paire de coupelles ainsi qu'un pichet de métal empli d'un vin sombre, corsé, pour le goût âcre duquel j'avais une affection prononcée. Sur les murs de pierre froide étaient fixées de larges tapisseries offrant des scènes non de chasse ou de guerre - ce qui était le cas dans le reste de Traquemont - mais de la vie simple et paisible qu'on pouvait trouver, jadis, dans n'importe quel village du royaume. Un foyer de taille modeste parvenait néanmoins à réchauffer la salle, notamment grâce aux bons soins de Rose qui veillait à ce que la flambée ne faiblisse pas. En guise de décoration ou confort, de petites tables basses se voyaient transformées en pupitres soutenant diverses cartes plus ou moins précises de la région alentours et de quelques autres ; des sièges pourvus d'un épais coussin au tissu émeraude étaient disposés ici ou là dans un souci pratique plutôt qu'esthétique. Une unique étagère, à l'opposée du feu crépitant, était comblée d'ouvrages d'histoire et d'héraldique.

J'allais m'asseoir non loin de l'âtre, après m'être emparée d'une des coupes ; j'y trempais les lèvres, levant mes yeux limpides vers l'homme.

Plus jeune que ce que j'avais cru, à moins que ce ne soit l'absence de barbe sur ses joues qui me fasse cet effet. Sa traversée des marais, car je supposais qu'il me venait tout droit de Marbrume, n'avait pas été des plus faciles si j'en jugeais à l'état de sa tenue. Je me heurtai littéralement à son regard, au point de ciller par deux fois - et pour moi, cette expression équivalait à une bouchée bée chez toute autre personne.
Il avait les mêmes prunelles un rien rêveuses, un rien distraites, que celui dont j'avais été l'épouse et que je n'avais jamais vraiment su aimer.

Je m'éclaircis la gorge.

« Soyez le bienvenu à Traquemont, bien que je craigne qu'on ne vous y réserve pas un accueil aussi confortable que ce à quoi vous vous attendiez. Je m'appelle Yseult, j'en suis la châtelaine. » Un temps tandis que je le détaille avec intensité. « Je dois avouer que... votre visite m'intrigue - ce n'est pas une chose à laquelle je suis habituée. Il est rare que je fraie avec mes pairs aristocrates de Marbrume et ils me le rendent bien. »
Revenir en haut Aller en bas
Geoffroy de NouetChevalier
Geoffroy de Nouet



Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé]   Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] EmptyDim 6 Déc 2015 - 21:44
Geoffroy patientait dans l'antichambre depuis près de dix minutes lorsque la porte s'ouvrit. Il s'attendait à voir revenir l'homme qui l'avait amené ici, mais ce fut une jeune femme aux cheveux blonds qui entra. Elle lui demanda de la suivre et, avant qu'il n'ait eu le temps d'esquisser un geste elle se retourna et commença à marcher d'un pas vif malgré sa petite taille. Il lui emboîta le pas, essayant d'imaginer à qui il avait affaire. Elle avait le port altier et la démarche assurée des nobles, mais ses habits ne collaient pas avec la richesse et l'opulence qu'il retenait de Marbrume. Alors qu'elle avançait, sa longue chevelure pâle ondulait, piégeant son regard dans son mouvement quasi hypnotique.

Toujours en silence, ils débouchèrent sur une salle aux murs décorés de tapisseries. Une grande table en occupait le centre, entourée de quelques chaises. Assez pour partager le repas avec son entourage proche, mais pas pour les grandes réceptions qui faisaient le quotidien de la noblesse de Marbrume. Le seigneur de ces lieux ne devait pas recevoir beaucoup de visite, se dit-il. Il balaya le salon du regard. Vide de tout autre occupant, il était davantage pratique que luxueux, ce qui correspondait à l'idée qu'il s'était faite de Traquemont. Il lui rappelait la demeure où il avait grandi et qu'il avait appelé sa maison, avant que la Fange ne se manifeste. Ces souvenirs le ramenèrent au présent et à la raison de sa présence en ces lieux. En face de lui, assise à côté de l'âtre où les flammes s'agitaient joyeusement, son interlocutrice le dévisageait. Il détourna les yeux, gêné par ce regard perçant qui semblait le transpercer de part en part. Partout autour de lui, des pièces de mobilier servaient de support pour des cartes et d'autres documents, probablement des rapports de mission. La salle ressemblait davantage à un quartier général qu'à un lieu de réception et de festivités. Enfin quelqu'un qui prenait la juste mesure de la gravité de la situation, se dit-il.

La voix de la jeune femme le tira de sa rêverie. Elle lui souhaitait la bienvenue et il la remercia d'une inclinaison de la tête accompagné d'un sourire franc, quoique fatigué. Plus important, et surprenant à la fois, elle se présenta comme la châtelaine de Traquemont. En ralliant ces lieux, Geoffroy s'attendait à rencontrer un commandant inflexible, déterminé dans sa lutte contre les fangeux, une sorte de héros tels qu'ils étaient mentionnés dans les contes qu'on lui lisait étant enfant. Bien qu'exagérée, cette image était révélatrice de son désarrois : il n'avait jamais servi sous les ordres d'une femme, si bien qu'il ne savait que penser au sujet de son interlocutrice. Non que son ego le lui interdise, bien au contraire, il avait un grand respect pour la gente féminine. Il était par ailleurs complètement injuste et malvenu de sa part de la juger alors qu'il la connaissait aussi peu. Il tenta de chasser ces idées de son esprit, mais une part de doute subsistait toujours insidieusement au fond de lui.

Il se rendit compte qu'elle l'observait attentivement, comme guettant une réponse ou une réaction de sa part. Puis elle reprit, s'enquérant sur les raisons de sa présence sur ses terres. Curieusement, ses paroles vinrent chasser une partie des craintes du jeune homme. Tout comme lui, elle semblait entretenir avec la noblesse de Marbrume une relation assez ambiguë. Pour sa part, il ne trouvait aucun intérêt à leur vie faite d’apparence et de simulation, où le fait de paraître primait sur celui d'être. Plus encore, il n'éprouvait que du mépris pour les intrigues de la cour, où des politiciens sournois et – de son point de vue - complètement déconnectés de la réalité manigançaient pour s'arroger toujours plus de pouvoir. En ces jours sombres, la cité tout entière avait besoin de réponses, mais la classe dirigeante préférait se vautrer dans l'opulence de leur quartier. Dans le confort de leurs demeures, ils fermaient les yeux sur la réalité de ce qu'était devenu le quotidien des habitants de Marbrume : un calvaire. Geoffroy n'avait pas pu supporter cette hypocrisie très longtemps. À ses yeux, il était évident que la solution n'était pas de s'entasser en un même lieu : la cité ne pouvait pas accueillir plus de monde, les conditions de vie se dégradaient sans cesse du fait d'une surpopulation et d'une pauvreté alarmantes. En revanche, on comptait plusieurs places fortes aux alentours, la plupart abandonnées, mais toutes pouvant servir de refuge. Plus qu'une simple forteresse, Traquemont était un symbole, la preuve qu'il était possible de reprendre du terrain aux fangeux. Tout n'était qu'une question de moyens, et surtout de détermination.

Comme Yseult attendait une réponse, le jeune noble prit la parole pour la première fois depuis son arrivée dans la forteresse.


"Merci pour votre accueil. Je suis désolé de jouer les invités surprises, il aurait été plus courtois de ma part de vous prévenir de ma visite. J'espère ne pas vous déranger..."


Il laissa sa phrase en suspens, avisant les cheveux encore mouillés d'Yseult.


« A vrai dire, si j'étais en quête de confort, je serais plutôt resté à Marbrume, sans vouloir vous offenser, fit-il en s'excusant d'un sourire. Non, il ne s'agit pas d'une visite d'agrément. Je viens ici pour vous proposer un marché. Ou plutôt, non, vous demander une faveur. »


Ses traits se firent plus graves alors qu'il plantait son regard dans celui de la châtelaine.


"J'ai besoin de vous, Madame. Pour faire court, je n'ai pas pu défendre mes terres face aux fangeux. Nous avons tous dû fuir pour leur échapper mais peu d'entre nous avons atteint Marbrume. Ma famille, mes gens, tous sont perdus si vous ne nous apportez votre aide."


Le jeune homme baissa le regard et se passa la main sur le visage, comme rattrapé par la gravité de sa situation. Alors qu'il reprenait, ses yeux clairs reflétaient la détresse qui était la sienne.


"Vous êtes la seule à laquelle je puisse m'adresser. Les nobles de Marbrume ne m'accorderont aucun soutien, bien au contraire, ils ne veulent pas voir davantage de réfugiés passer les portes de leur cité.

Je sais que les temps sont troublés, et vous devez avoir vos propres problèmes à résoudre. Je comprendrais que vous refusiez de m'apporter votre aide, et j'accepterai votre décision quelle qu'elle soit.

Toutefois, laissez moi vous proposer une contrepartie, qui je l'espère saura peser dans la balance. Sachez qu'en échange de votre aide, je vous offre mes services : mon épée sera vôtre,"
fit-il solennellement.


Toujours debout au milieu de la pièce, Geoffroy se tut. Son coeur battait à tout rompre alors qu'il attendait le verdit de la châtelaine, qui scellerait le destin de toutes ces personnes qu'il gardait encore l'espoir de revoir un jour.
Revenir en haut Aller en bas
Yseult de TraquemontChâtelaine
Yseult de Traquemont



Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé]   Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] EmptyMar 15 Déc 2015 - 9:51
« Pour faire court, je n'ai pas pu défendre mes terres face aux fangeux. »

Personne ne l'avait pu. Il semblerait que cette épreuve-là ait été au-dessus des forces de tout un chacun, et si la sainte Trinité avait souhaité éprouvé l'humanité alors il était évident qu'elle avait échoué. La tête légèrement penchée sur le côté, un coude contre le rebord d'épais bois ciselé de mon siège et un index sur la pommette, je l'observais sans guère rien laisser transparaître de mes réflexions.

Il voulait mon aide. Du secours, c'était sûrement ce que nous attendions tous ici. On aurait pu se demander ce que des nécessiteux pouvaient bien apporter à d'autres ; mais d'expérience, je savais que l'entraide, le support mutuel, était la meilleure stratégie des perdants. Dans la lutte nous opposant aux Fangeux nous faisions office de vaincus, mais tout n'était pas vain. Notre combat ne l'était pas... et il ne l'avait jamais été.
Certains aristocrates, à Marbrume, s'étaient interrogés sur ce qui me poussait à prendre les armes chaque jour qu'il nous était donné - au lieu d'en profiter, à leur image. La réponse était pourtant si simple, juste sous leurs yeux...

Je n'avais pas perdu la mémoire de ce qu'était la vie sans la Fange. Ces souvenirs-là, je souhaitais qu'ils deviennent également ceux des enfants de l'homme. Était-ce trop demander ?

« Sachez qu'en échange de votre aide, je vous offre mes services : mon épée sera vôtre. »

Mes yeux se plissèrent. Cette déclaration était peu ou prou une offre de vassalité... mais surtout, elle était pleine de sens. J'en écartais machinalement la tonalité quelque peu désespérée - car il fallait sans doute l'être pour ainsi donner sa fidélité de chevalier à un suzerain dont on ignore tout - pour plutôt voir ce qu'elle m'apprenait sur l'homme l'énonçant.
Il aurait pu assurer son avenir à la cour ducale. Il aurait pu, ainsi que bien des nobles chassés de leurs terres, quémander les miettes de Sigfroi et prendre place dans l'enceinte épaisse de l'Esplanade. Cependant, de ce fait, il aurait condamné les siens à s'installer dans les quartiers de la Cité Franche et à y refaire leur vie parmi tous les autres réfugiés... ce que, de toute évidence, il se refusait à faire. C'est donc qu'il avait le souci des petites gens, n'est-ce pas ?

Je trempais les lèvres dans le vin sombre de ma coupelle. Le silence n'était rompu que par les craquements gais du brasier, lequel projetait son lot d'ombres dansantes aux quatre coins de la pièce.
Étrange comme il était rare que ceux souhaitant préserver les leurs disposent du pouvoir de le faire seuls - à moins que ce ne soit ce même pouvoir qui, simplement, nous corrompait au point que nous n'ayons plus que la préoccupation de nous-mêmes et de nul autre.

Je ne cessais de scruter mon hôte, me moquant bien qu'un tel examen pût le rendre mal à l'aise ou l'agacer. La trempe dont il paraissait fait me rappelait irrésistiblement Tristan des Noirsjardins dont j'avais été l'épouse ; mon mari avait été un chevalier téméraire, avec ce mélange de fougue et d'irresponsabilité qui sied davantage aux grands enfants qu'aux jeunes adultes. Je lisais dans les limpides prunelles de mon vis-à-vis quelque chose de différent et pourtant semblable, sans précisément mettre le doigt dessus. Toutefois, ce dont j'étais certaine dans les tréfonds de mon cœur, c'est qu'il était un homme sincère.

« J'imagine que vous étiez de l'avant-garde et que vous atteint atteint Marbrume sans nouvelles du reste de vos gens. »

Cette histoire n'était pas bien difficile à croire. Je me rappelais de ma propre fuite vers l'Est, dans une succession d'images et de sensations floues. Froid, ténèbres, sang épais. Le poids d'une épée que je refusais de rengainer, la douleur des doigts crispés sur la poignée lacée de cuir. Et cette déchirure, cette caresse d'écorcheur dans la poitrine...
Je battis rapidement des paupières, chassant ces réminiscences.

« Gardez votre épée pour le moment » fis-je avec un léger sourire, mi-figue mi-raisin. « Racontez-moi plutôt d'où vous venez et depuis combien de temps les vôtres ont pu s'égarer. Il sera temps d'aviser plus tard si je vous viens ou non en aide. Par ailleurs... »

Et mon sourire de s'élargir. C'est l'instant que choisit Rose pour faire irruption, pénétrant dans la salle en portant un lourd plateau. Son regard balaya les environs pour s'arrêter sur nous deux, sa bouche s'arrondissant sur un : « Ah ! » satisfait dont la raison m'échappa. Louvoyant habilement entre les tables basses parsemant l'endroit, elle vint poser son fardeau à côté du pichet de vin et de la coupelle restante que mon hôte avait délaissée. Du coin de l’œil je relevais que la pièce d'argenterie était chargée du repas du soir, lequel arrivait quelque peu en avance. Des morceaux de venaison trempés de sauce reposaient sur d'épaisses tranches de pain, côtoyés d'une poignée de pommes dont le vert vif semblait promettre une certaine acidité ; une pièce de ce fromage léger qu'affectionnent les gens des plaines s'y trouvait davantage à l'intention de mon invité, car mon cuisinier savait pertinemment que je n'approchais guère à moins de dix toises de ce genre de choses. Comme pour compenser, je repérai derrière les fruits la forme familière d'une écuelle non de bois mais de faïence : j'en appréciais les motifs aux couleurs de Corbeval et Colin en profitait pour m'y faire une soupe crémeuse au poisson dont je raffolais bien plus qu'il n'était raisonnable.
Où il se procurait les ingrédients pour la faire, et auprès de qui, demeurait à ce jour un inexplicable mystère.

Une lueur de gourmandise traversa mes yeux, que je me hâtais d'étouffer implacablement. L'expression ne sembla néanmoins pas échapper à Rose, laquelle se fendit d'un sourire aussi éclatant qu'insupportable.

« Châtelaine, messire... Il y a là du gibier de daim, une miche de seigle noir, c'qu'on a pu trouver de pommes et ce bouillon biza-... j'veux dire, de chez-vous, dont vous avez parlé une fois et que même vous tueriez pour en avoir, alors comme ça fait un moment depuis la dernière fois, Colin et moi on s'est dit que ça serait une bonne idée de, peut-être, comme ça, vous en faire un peu parce que c'est pas comme si on avait envie que vous tu-... »
« Oui, oui. Ça ira, tu peux nous laisser. » L'intéressée esquissa un début de révérence, geste qu'elle n'avait jamais appris à exécuter pleinement. Je poussai un soupir à fendre l'âme, consternée par ces manières ; soit l'on savait le faire tout à fait, soit on s'en abstenait ! Manifestant mon exaspération, je chassais l'air de la main comme pour refouler un enfant impudent - ce que la jeune roturière s'ingéniait à être plus souvent qu'à son tour - avant de reporter mon intention vers mon voisin. Rose en profita pour faire la moue, s'imaginant probablement que je ne le remarquerais pas, puis prit congé. « Je disais... que par ailleurs, vous ne m'avez pas encore dit votre nom. C'est peut-être le bon moment. »

Sourire matois.
Revenir en haut Aller en bas
Geoffroy de NouetChevalier
Geoffroy de Nouet



Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé]   Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] EmptyDim 20 Déc 2015 - 19:53
Il est toujours difficile d'accepter sa propre impuissance. Le fait de savoir qu'il dépendait complètement du bon vouloir de quelqu'un plongeait Geoffroy dans un état de frustration avancée. Il aurait voulu quitter cet endroit – où il avait pourtant été bien accueilli, et se prouver à lui-même qu'il n'avait besoin de personne. Mais il savait pertinemment que c'était faux, et ce constat était d'autant plus difficile à digérer qu'il ne connaissait pas son interlocutrice. Il venait de s'engager en promettant ses services à la châtelaine, alors qu'il ne savait rien d'elle. Mais il n'avait guère eu le choix : il était au pied du mur, et prêt à tout pour obtenir son aide. Cette situation n'avait rien de plaisant, il venait de perdre tout contrôle sur la situation. En espérant que ça marche...

Yseult le jaugeait du regard. Sourcils froncés, lèvre trempée dans sa coupelle, elle semblait l'étudier avec attention. Il comprenait facilement quelles pouvaient être ses réticences : si un parfait inconnu venait lui demander de l'aide, il refuserait probablement. Pourquoi risquer la vie de ses hommes et la sécurité de Traquemont pour quelqu'un que l'on venait juste de rencontrer ? Quand il y pensait, sa requête pouvait sembler égoïste, voire même puéril. Pour autant, n'importe qui dans sa situation aurait agi de la même façon que lui.

Elle émit une suggestion sur la façon dont les événements avaient dû s'enchaîner, puis exprima son désir de connaître l'histoire dans son ensemble. Alors qu'elle allait lui poser une dernière question avant de le laisser s'exprimer, une jeune femme entra dans la pièce en portant un plateau. Elle ne devait pas avoir la vingtaine, et vint poser sur la table tout un assortiment de plats qui lui donnèrent l'eau à la bouche. Imperceptiblement, il contracta ses abdominaux pour éviter que son ventre ne se manifeste bruyamment. Il n'avait pas mangé depuis ce matin, et il lui tardait de faire disparaître toute cette nourriture dans son estomac.

La châtelaine congédia la servante et reposa sa question. Geoffroy réalisa alors que, dans se précipitation, il ne s'était même pas présenté. Alors qu'il reprenait la parole, il avait l'air d'un petit garçon dépité à qui sa mère rappelait qu'il avait oublié de faire ses exercices.

« Vous avez raison, je manque à tous mes devoirs. Je m'appelle Geoffroy de Nouet. »

Ses yeux se perdirent dans la contemplation du feu de cheminée, et il sourit.

« Je viens d'un petit village, à l'ouest de Marbrume, mais sans aucune comparaison possible. Quelques centaines d'habitants, qui vivaient principalement de la culture des champs. Nous faisions du commerce avec la cité – principalement de la nourriture et du bois, contre des produits de luxe. Mais ça n'aura pas suffit pour qu'ils nous envoie de l'aide, manifestement. Voilà, ça devrait vous aider à vous faire une idée du contexte. »


Son sourire avait disparu, alors qu'il enchaînait.

« C'est alors qu'ils sont arrivés. Les fangeux. Au début, nous pensions pouvoir nous défendre, les renvoyer d'où ils viennent. Mais malgré tous nos efforts, nous avons été submergés par leur nombre et forcés nous replier. C'est là que j'ai été séparé de la plupart de mes gens. Votre intuition était bonne, j'ai mené l'avant garde jusqu'à Marbrume. Cela remonte à une poignée de jours maintenant. Je pensais y trouver de l'aide et pouvoir aller à la rencontre de mes gens, les ramener sains et saufs mais… Si je suis ici aujourd'hui, c'est la preuve de mon échec. »


Le jeune homme se tut. Malgré la tonalité défaitiste de ses propos, il se tenait droit devant la châtelaine. Il ne tenait qu'à elle de lui accorder l'aide dont il avait besoin, et il prouverait ce dont il était capable dans cette guerre contre les fangeux.
Revenir en haut Aller en bas
Yseult de TraquemontChâtelaine
Yseult de Traquemont



Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé]   Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] EmptyLun 21 Déc 2015 - 7:30
« Je viens d'un petit village, à l'ouest de Marbrume. »

Je tentais de me remémorer ma propre fuite en direction de la Cité Franche, de remettre devant mes yeux les images d'une traversée éperdue d'une communauté esseulée à une autre ; sur notre passage, les bourgs et hameaux s'étaient faits une procession vide, creuse, déjà désertée de longue date. Avais-je mis les pieds sur son domaine ?
Difficile à dire.

« Mais ça n'aura pas suffit pour qu'ils nous envoie de l'aide, manifestement. »

J'entendais comme une note acerbe dans ces mots ; j'aurais été bien mal avisée de l'en blâmer. Je n'aimais guère le duc de Sylvrur, mais malgré mon antipathie à son égard il demeurait mon suzerain et en tant que tel, je lui devais obéissance sinon loyauté. L'inaction dont il faisait preuve - ou semblait - face aux Fangeux en faisait grincer des dents plus d'un, moi y compris... A moins que Sigfroi ne soit simplement plus discret que nous autres. Qui pourrait dire ?

« Si je suis ici aujourd'hui, c'est la preuve de mon échec. »

Je partageais son amertume. Le remord de n'avoir pas su prévenir la façon dont les événements s'étaient précipités, d'avoir failli à l'élémentaire devoir de protéger son peuple et le tenir sauf. Le remord d'avoir sous-estimé le péril, et d'aujourd'hui, être à peine capable de lui survivre. L'humanité dominante avait été réduite à un bétail apeuré qui refermait fébrilement la porte de sa propre cage !
Notre faiblesse me dégoûtait...

« Notre échec à tous. »

Une lampée de vin succéda à ces quelques mots. Corsé, il avait la saveur forte d'une terre âpre dont j'appréciais la rudesse. Je me rappelais du temps où mes nuits, à défaut d'être paisibles, n'étaient pas encore peuplées de cauchemars... et où je rêvais de contrées sauvages bien éloignées des lois des hommes. J'imaginais qu'on puisse y mener une vie féroce, faite d'une succession d'instants présents parmi lesquels on discernait l'odeur de la pluie, la caresse farouche du vent sur le corps et le sentiment intime d'appartenir à une immensité indomptée.

Voilà de quoi je rêvais, aux temps d'avant.

« Si je vous aide, vous promettez d'être à mon service en tant que chevalier. »

C'était une reformulation de son marché. Mon index suivit le pourtour mouillé de ma coupelle, dont le métal luisait faiblement à la lumière déclinante de la pièce ; une expression préoccupée envahit lentement mes traits.
C'était une occasion inespérée. Une seconde force de frappe pour Traquemont, et j'eus été bien irresponsable de la refuser... si elle m'apportait davantage qu'elle ne me coûtait.

Je m'en voulu presque aussitôt que mes pensées prennent un tour si calculateur, mais je n'avais guère le choix en l’occurrence : dans ce combat que je menais contre la Fange, il n'y avait pas de place pour la compassion ni pour la pitié. Et pourtant... mes yeux se fermèrent brièvement. Comme la Trinité sait combien j'ai pitié des hommes... Comme elle sait combien je souhaiterais, ardemment, de toute mon âme, apporter leur salut à qui en a le besoin... Je me hais pour mon impuissance, pour ma faiblesse et pour mes erreurs.
C'est un regard dur que je dardai sur Geoffroy, étouffant implacablement la vague de commisération qui menaçait de m'attendrir.

« Mangez et dormez ici pour ce soir. Demain, à l'aurore, nous partirons à cheval pour retrouver les vôtres. » Je fis cette déclaration sur un ton cassant, débarrassé de la moindre once d'amabilité. C'était mon masque impavide, celui que j'écrasais sur ma figure au point qu'il en devienne une seconde peau. « Nous ne pourrons prendre qu'une douzaine de montures - Traquemont en possède peu et nous en conservons toujours quelques-unes de disponibles au cas où il soit nécessaire de rallier Marbrume en hâte. Choisissez cinq de vos hommes, je vous accompagnerai avec cinq des miens. Repérer vos gens sera notre priorité, en espérant que nous n'ayons pas à nous frayer un chemin pour les rejoindre. La rapidité sera notre atout. »

La façon dont je dressais ce plan laissait entendre que les conditions n'en étaient guère négociables.

« Et nous verrons si l'entraide a encore un sens aujourd'hui... » lâchai-je avec un sourire froid.
Revenir en haut Aller en bas
Geoffroy de NouetChevalier
Geoffroy de Nouet



Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé]   Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] EmptyDim 3 Jan 2016 - 12:35
« Si je vous aide, vous promettez d'être à mon service en tant que chevalier. »

Ce n'était pas une question, mais Geoffroy inclina la tête comme pour signifier son accord. Le marché convenu était bien celui-ci, que cela lui plaise ou non. Un saut dans l'inconnu, au service de la châtelaine Yseult de Traquemont. La promesse d'une guerre sans pitié contre les fangeux, pour la survie de tous ceux qui lui étaient chers. L'espoir de retrouver la vie telle qu'elle était avant les fangeux, ou tomber l'épée à la main en essayant. Oui, il pouvait certainement faire ça...

« Mangez et dormez ici pour ce soir. Demain, à l'aurore, nous partirons à cheval pour retrouver les vôtres. »

Goeffroy resta immobile pendant plusieurs secondes, comme s'il ne parvenait pas à réaliser ce qu'Yseult venait d'annoncer. Elle venait vraiment d'accepter de lui offrir son aide ? Un poids s'envola de ses épaules, de même qu'un obstacle s'écroulait entre lui et son objectif. La châtelaine de Traquemont lui offrait tout de dont il avait besoin : une chance, et une seule, de faire la différence. Les jours prochains allaient être d'une importance cruciale, le genre de jours pour lesquels il s'était entraîné toute sa vie. Il se trouvait enfin dans une position où il était acteur de son destin.

« Merci. Vraiment, je vous remercie. »


Il manquait de mots pour exprimer sa gratitude envers son interlocutrice. Il aurait voulu la serrer dans ses bras, ou tomber à genoux devant elle, mais quelque chose lui disait qu'aucune de ces démonstrations n'étaient appropriées. Il se contenta donc de ces quelques mots, qui signifiaient bien plus que de la simple politesse. Alors qu'il posait les yeux sur elle, croisant son regard sévère, il vit quelque chose qu'il n'avait pas décelé jusque là. Au delà de la dureté qu'elle mettait dans chaque parole, chaque geste, elle avait en elle une majesté indéniable. Froide, cassante, mais porteuse d'espoir. Si quelqu'un pouvait les mener à la victoire, c'était bien elle.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé]   Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
Traquemont - un nouveau départ ? [RP avec Yseult] [Terminé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Alentours de Marbrume ⚜ :: Marécages de l'Oubliance :: Petites places fortes :: Châtellenie de Traquemont-
Sauter vers: