Nom : De Rune

Prénom : Aurore

Age : 18 ans

Sexe : Féminin

Situation : Célibataire, ancienne promise du Baron de Mormont

Rang : Châtelaine, fille du Châtelain De Rune et de son épouse, native du duché de Morquestanc, possédant divers terrains servant à la culture du blé ainsi qu'un ou deux modestes commerces.

Lieu de vie : Une grande ferme, confortable et pourvue de belles terres au labret, plus particulièrement au village d'Usson.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)Noble mondain
+ 1 HAB, + 1 CHA, + 1 INT, + 1 ATT

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)
- Alphabétisation
- Séduction
- Sixième sens
- Empathie

Sa peau a l'allure douce, lumineuse, de celles que l'on aimerait toucher. Sa bouche est belle, rosée, sa lèvre inférieure un peu plus charnue évoquant maintes promesses. Son nez s'inscrit dans cet ensemble comme fin et charmant. De longs cheveux blonds aux reflets changeants, tels ceux de l'astre solaire viennent encadrer son aimable visage. Mais tout cela ne serait rien sans ses yeux. Ses deux grandes et magnifiques prunelles couleur de ciel orageux, tantôt bleu vert, pareil aux rivières d'été, tantôt grisés semblables au mauvais temps et à l'hiver. Vif et mobile, presque aucun détail ne leur échappe.

Si l'être qui l'a croise doit retenir une chose, c'est son regard. A l'aspect inoffensif mais pénétrant et mystérieux, il exprime souvent bien davantage que les mots ou les gestes ne peuvent le faire.

Elle peut avoir l'air fragile - telle une fleur qui pourrait être si aisément balayée par le vent, ou pire… - Ce qu'elle n'est pas. Pas complètement. Bien qu'ayant un corps de femme, tout à fait bien proportionné, tout juste dans sa dix-huitième année, elle conserve quelques allures d'enfant. Ce qui lui vaut selon les situations avantage ou désavantage.

Cheveux détachés, volant le plus souvent au vent, elle aime les laisser en liberté. Au grand dam de son père et de sa servante, qui ne cesse de la reprendre sur la tendance un peu trop volage de sa coiffure. Cela pourrait être mal vue, alors bien sûr, la plupart du temps elle fait un effort.

De taille moyenne, sa silhouette agréable et gracieuse à l’œil s'avère facilement sublimé par ses tenues, choisit avec soin pour elle et convenant à son rang. Sans quoi elle s'embarrasserait sans doute moins d'autant de fanfreluches. Elle préfère à trop de draperies des tenues simples, restant toutefois élégante. Ayant en sa possession quelques bijoux, elle dispose d'une préférence toute particulière pour une chaîne, comportant un pendentif, donné par sa mère, représentant un arbre grand et majestueux, ainsi qu'un anneau à la dorure scintillante offerte par son défunt fiancé.

Si son physique inspire à première vue la douceur, il en va parfois autrement du reste. Relativement bienveillante et aimable, ses proches souhaiteraient néanmoins qu'elle se montre plus calme et raisonnable. Ce qu'elle apprécierait parfois aussi. Mais lutte-t-on réellement avec efficacité contre son tempérament ?

Faisant pourtant des efforts depuis l'enfance pour maîtriser sa fougue et son emportement naturel, conditionnée par son entourage, le respect de son rang, des coutumes et croyances, la demoiselle n'en reste pas moins parfois un peu revêche en son for intérieur. Ce qui l'amène parfois à quelques débordements.

Persévérante, la jeune fille ne se décourage pas facilement, un trait de caractère sans doute hérité de sa mère. Elle peut se montrer capable de reprendre presque inlassablement la même activité ratée jusqu'à l'a transformée en réussite pour peu qu'elle en ait la volonté ou le besoin. Cela va sans doute de pair avec un défaut, hérité cette fois-ci du côté des De Rune – et plus particulièrement de son père- qui est d'être extrêmement têtu. En effet, lorsqu'une idée semble avoir fait son chemin dans son esprit, difficile de l'en déloger.

Aurore s'avère également très observatrice et lorsqu'elle est concentrée, peu de choses lui échappent. Le résultat de nombreuses heures passées à regarder par la fenêtre où à épier certaines conversations confidentielles entre ses parents ou de menues cachotteries de la part de leurs gens.

Serviable et aimante, elle est généralement d'agréable compagnie, même si les événements l'ont tout même assombrie. En effet, la tristesse et les regrets lui pèsent régulièrement, impactant directement son moral.

Sa grande sensibilité ne semble rien arrangeait. Susceptible, elle prend facilement ombrage d'une réflexion ou d'un geste malencontreux. Depuis l'apparition de la fange, des cadavres, de la guerre et des nouvelles mauvaises ou jamais tout à fait bonnes, elle apparaît encore davantage concernée par les malheurs d'autrui.

Cela ne la met pas pour autant à l'abri de paraître hautaine et méprisante, surtout lorsque par élan d’égoïsme face à une forte contrariété ou une peine trop importante, ses réactions et ses mots dépassent sa pensée.

Elle maudit les fangeux, ses ignobles créatures putrides et sans âmes qui leur ont tant pris. Peu importe ce qu'ils étaient avant, elle a bien conscience qu'ils ne sont aujourd'hui que d'affreux monstres dévoreurs de chair. Et la jeune fille est tout à la fois horrifiée par leur existence que révoltée par ce qu'ils provoquent. Le simple fait d'en parler ou d'entendre une conversation les évoquant peut suffire à déclencher sa colère.

Concernant la trinité en laquelle elle plaçait sa foi entière, conformément au culte suivit par sa famille, Aurore voit sa confiance en eux vaciller considérablement. Elle ne veut pas perdre espoir, mais ne comprend pas comment ils ont pu si aisément laisser faire ça. Des divinités sincèrement bienveillantes et pleines de bons sens auraient-elles vraiment plongé l'humanité dans une si profonde obscurité ? Rien n'est moins certain.

Malgré tout, la demoiselle sait rester aussi digne et courtoise que son rang le lui impose et que sa mère le lui a appris.

« La vie c'est une page blanche qu'on dessine ou qu'on rature. Un peu comme une étoile immense qui cherche sa signature » La vie sait – Priscilla

Elle naquit ainsi à l'aube d'un nouveau matin frais de printemps où la bise encore rude faisait son ouvrage. Une naissance attendue et célébrée, même s'il s'agissait d'une fille et non du garçon espéré. La petite devint tout de même dès ses premiers jours, la merveille de la maison, la lumière parmi les ombres. On l'a nomma ainsi Aurore.

Vive et rieuse, elle ne perdait jamais une occasion d'échapper à la surveillance de sa nourrice et des domestiques pour courir dehors, sauter dans les flaques d'eau d'une pluie d'automne ou chasser les petits animaux qu'elle pouvait trouver. Une enfant somme toute. Mais pas n'importe laquelle, pas de n'importe quel genre. Une fille, bien que très jeune, devait rapidement apprendre et savoir où se trouvait sa place. Et ce n'était certainement pas dehors dans les champs ou dans les bois.

« Je me lève jour après jour, c'est un jour ordinaire. J'en connais déjà le cours, le poids d'un parcours nécessaire que je dois faire...Parce qu'on n'a jamais le choix de ses murs, de sa terre qui nous enferme à l'étroit. L'étroit d'une grandeur solitaire. Mais pour quoi faire? » Être à la hauteur – Le roi soleil.

Alors voilà qu'il fallut parfaire son éducation. De son point de vue de jeune fille, celle-ci se dispensait très bien au sein même du doux foyer familial et bien connu. Bien que peu intéressée par l'usage de la broderie, elle se pliait à l'exercice et s'avérait même plutôt douée. Toutefois, cela ne semblait ni être suffisant, ni être l'avis de ses parents et plus particulièrement de son père. Gentille, agréable mais encore trop indisciplinée à leur goût. Il fut donc décidé de l'envoyer ailleurs, dans la famille, qu'elle put voir ainsi du pays et se cultiver davantage.

Les adieux ne furent pas déchirants. Cela ne les empêcha pas d'être difficiles. La demoiselle retint à grand-peine son émotion. Partir ainsi loin des siens s'avérait une véritable épreuve à son âge. Sa mère se montra digne et rassurante, bien qu'affectée. Quant à son père, il ne laissa rien paraître à sa bonne habitude, distancié et froid.

Ainsi, la vision familière de sa demeure et du paysage l'accompagnant s'éloigna lentement derrière elle, tandis qu'elle essayait d'en mémoriser chaque recoin avant de se laisser aller à découvrir d'autres lieux.

« Qui dira le lot de celle qui reste, les deux pieds dans l'eau à l'orée du vent, sans autre prière ni aucun espoir que le réconfort de l'autre qui reviendra » Les courants d'air - Cécile Corbel

Et puis, un jour, elle était revenue. Grandis sous différents plans, plus calme peut-être, la jeune fille avait hâte de retrouver ses terres. Pendant le voyage, elle n'avait eue de cesse de s'imaginer les retrouvailles avec ses parents, sa maison, ses gens, sa vie d'avant. Naïveté enfantine dirons-nous. Elle croyait reprendre ainsi sa place comme si de rien n'était. Mais un nouveau venu dont on avait vaguement parlé par courrier, avait finalement fait son apparition. L'enfant mâle tant attendu depuis des années était présentement dans la place.

Ce ne fut qu'en le découvrant, qu'elle perçut la véracité de son existence. Comme si le simple fait d'en entendre parler de sa naissance à venir ne parvenait pas complètement à le rendre réel. Par ailleurs, la jeune fille avait conservé une certaine once d'espoir à l'idée qu'il pût s'agir d'une fille.
La joie céda donc quelque peu la place à l'amertume en elle, tandis qu'elle se voyait remplaçait par ce maudit bébé. Sentant la jalousie percer son cœur, elle n’eut toutefois pas le temps de s’appesantir dessus.

Une nouvelle n'arrivant jamais seule, elle se découvrit promise au jeune et charmant baron de Mormont.
Charmant l'était-il réellement ? Point du tout, malheureusement. A dire vrai, il ne possédait d'agréable que sa physionomie. Pour le reste, c'était là un homme bien regrettable à qui ses parents voulaient l'a donner. En effet, s'il se fendait d'une courtoisie irréprochable en leur présence, il en allait bien autrement lorsqu'il se retrouvait seul avec elle ou devant les domestiques qui n'osaient piper mot. En effet, celui-ci donnait son avis sur tout et notamment sur la conduite de la jeune noble qu'il ne trouvait pas assez approprié à goût. Il lui avait d'ailleurs évoqué son intention de corriger ce qu'il appelait, sa tendance maligne à la désobéissance dès qu'ils seraient mariés.


« Qu'est ce qu'elle aurait bien pu faire ? Lalalalalala, la fiancée. Son homme est parti faire la guerre. Elle lalalala l'a tant pleuré. » La fiancée- Cécile Corbel

Les jours se ressemblaient, plus ou moins paisibles dans l'attente d'un prochain mariage entre les jeunes gens. Ainsi, comme le temps et les heures s'écoulaient à leur gré, elle sentait sa vie et son destin lui échapper. Ils ne m'ont jamais appartenu, songea-t-elle un jour alors accouder à sa fenêtre, pensive. Dans ce cas pourquoi tant de déception ? Elle l'ignorait en partie et ne voulait pas s'avouer pour le reste, qu'elle avait rêvée mieux.

Peut-être était-ce aussi dû au fait du baron qui derrière son apparente amabilité au-dessus de tous reproches, se montrait de plus en plus intransigeant à mesure que les noces se rapprochaient. Dernièrement, à l'occasion d'une promenade qui aurait pu être agréable, il avait été jusqu'à l'obligée à marcher les yeux baissés, sans regarder ni à droite, ni à gauche. Gênée, elle s'était cependant résignée à lui obéir , non sans une certaine difficulté. C'était à l'humble avis de celui-ci comme ça qu'une bonne épouse se devait de se montrer en public. Toujours accompagnée bien sûr, d'autres femmes, honnêtes de préférence, le tout dans le respect des coutumes.

Aurore se voyait donc déjà prise au piège de se mari qui lui promettait un avenir peu radieux et même impossible. Elle se réfugia alors autant qu'elle le pue dans la religion. Priant avec ferveur la trinité, elle plaça toute l'espérance et l'optimisme qui lui restait en leur sein. Dans quelques moments de faiblesse, elle alla jusqu'à implorer qu'on empêcha cette union qu'elle abhorrait. Et même si rien ne semblait changer, elle gardait la foi.

Peu à peu son sommeil commença à s'avérer plus agiter que de coutume. Le mariage, ainsi que les nouvelles, concernant la rumeur de morts à répétition, de créatures à peine humaines, n'en était plus une. Bien sûr, en attendant, la vie continuait et suivait son cours. Et puis, il y avait eu la guerre...Le baron avait dû partir. N'écoutant que son courage et certainement l'obligation de son ambition. Et si elle le vit partir non sans soulagement, elle fut par la suite bien peinait d'apprendre qu'il était mort au combat. Terrassé comme tant d'autres, par cette ignominie qui prenait de l'ampleur.

« Je suis seule qu'on ne voit pas. Je suis seule qu'on n'entend pas. Je suis cachée au bord des larmes. Je suis la reine des drames...» Anxiété – Pomme

Ce fut ainsi qu'il fallut fuir. Un jour, un matin ou nuit ? Cela importait peu. Et en ce moment aussi pénible qu'angoissant Aurore n'avait pas dû être la seule à ne plus savoir où elle en était. L'invasion de la fange les poussaient à quitter terres et demeure comme de maudits manants, tremblants et dépossédés.
Père, mère et enfants avaient donc pris la route en toute hâte, n'important que le strict minimum. Enfin...cela dépendait du point de vue. Une de leurs gens, une des plus fidèles, restait jusqu'à présent auprès d'eux avait pris soin d'emballer les effets de la famille. Et ils l'avaient laissée…
Elle tremblait encore à cette pensée.

Rompant avec ses efforts précédemment effectués pour se montrer docile et calme, elle protesta.

« Père, n'avons-nous pas oublié Gillote ? Il faudrait faire demi-tour. » Elle se tut un instant, attendant une réponse qui ne vint pas. « Nous ne pouvons pas l'abandonnée là-bas...Mère ? » insista-t-elle. « Père ? Il faut faire demi-tour, je... » « Je regrette ma fillotte » l'a coupa-t-il avec un ton calme et mesuré où crevée une tendresse qui ne lui était plus familière, plus depuis sa petite enfance. Lorsqu'il se retourna vers elle, la châtelaine en devenir put percevoir dans son regard toute la tristesse et la peur contenue jusqu'alors.

Et pour que cet homme généralement de glace que rien ne semblait pouvoir perturber, osa se montrer en proie à l’inquiétude et à l'émotion déraisonnable, il devait être indispensable que le monde bascule.
Devant tant de détresse, elle en perdit ses mots et le trajet jusqu'aux portes de Marbrume se fit dans un silence de mort.

« Protège mon Dieu, les malheureux. Éclaire la misère des cœurs solitaires. Nulle âme à part moi ne les entendras. Si tu restes sourd aux mendiants d'amour. Je ne désire rien, ni gloire, ni bien mais le gueux qui a faim doit mendier son pain. Entends pour mes frères cette humble prière. Car les miséreux sont enfants de Dieu » Les bannis ont droit d'amour – Le bossu de Notre Dame

Si la cité aurait pu avoir une allure plaisante, la situation dans laquelle sa famille et elle-même se trouvait assombrissait quelque peu le tableau. Par chance, ils avaient pu se réfugier au cœur même de la ville, chez un cousin germain de la mère, dont elle se rappelait pas.

Ici ou ailleurs, pensa-t-elle. Quelle différence ? Plus de sécurité peut-être.

Qu'en était-il des malheureux qui n'obtenaient pas refuge comme eux ? Elle soupira, ne sachant que faire ni quoi penser. Plus les semaines défilées, plus la jeune fille trouvait le monde triste et répugnant. Elle qui n'était déjà pas libre d'elle-même et de ses choix, se sentait en ces temps difficiles davantage l'âme d'un sac de pommes de terre que d'une demoiselle.

Mais comme il fallait bien vivre malgré tout ou faire aussi semblant que possible, elle trouva une nouvelle fois refuge dans la religion, redoublant de ferveur et de prière, dans l'espoir d'apaiser tout à la fois son cœur lourd et le chaos qui menaçait de tout engloutir.

« Ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies. Ceux qui rêvent ont bien de la chance quant à moi j'ai des insomnies. Ah minuit est là. Ah je ne dors pas » Ceux qui rêvent- Pomme


Il y avait la chaleur faussement tranquille, parfois étouffante de la maison qui semblait lui comprimait la poitrine lorsque d'aventure elle jetait un énième regard à ses volets rabattus et ses fenêtres bouchées. La demeure était-elle similaire à cette plante gisant dans un coin, rabougrie faute de soleil ? Allait-elle finir ainsi ? Était-ce seulement encore un lieu de vie lorsqu'on se résumait à survivre ou à attendre la fin ? Même la nuit n'avait plus la même allure sans la douce lumière émanant de la lune.

Il y avait le froid libérateur ou glacial qui faisait regretter d'avoir volontairement choisie de se trouver pieds nus. Mais à quoi bon se donner la peine de se chausser dans un moment pareil ? Précaution inutile ou surfaite comme beaucoup d'autres. Et puis, c'était bien cette sensation -parmi quelques autres devenues rares - le contact du sol, qui permettait de l'a rappelé à son statut d'être vivant. Car oui, il survenait parfois qu'elle eut des doutes, comme si la demoiselle vivait un rêve éveillé...Un rêve bien sombre…
Elle se retrouvait là, à nouveau prise au piège d'une tout autre situation. Seuls les gens avaient le droit de sortir pour s'occuper des différentes tâches, pour maintenir et ne pas laisser complètement mourir les cultures. Parfois, les domestiques revenaient, parfois non. Ils n'étaient plus très nombreux à la ferme et dans les environs. La plupart ayant tenté de fuir aux jours des premières invasions, les autres étant morts çà et là, selon que leur route avait malencontreusement croisé celle d'une créature ou non. 
Et la demoiselle se trouvait ici, réfugiée auprès de sa mère, cherchant à échapper aux cris incessants du bébé qui lui devenait insupportable à l'oreille et à la vue.

Et puis, il y avait eu la libération.

Mais ces jours et ces heures passés dans l'angoisse et dans l'attente de se voir mourir ou non, dévorer ou simplement tuer sur le coup par ces abominables créatures l'avait incontestablement marqué.

« Et dans la chambre vide les volets sont fermés. Je n'ose plus y retourner » La fiancée -Cécile Corbel

Après le temps de la fange et la menace de cette ignominie qui planait toujours, ils purent enfin rentrer chez eux. Ce fut naturellement ainsi que survint un autre fléau. Le retour du beau temps et de la chaleur n'avait pas apporté que réconfort et joie, bien au contraire. C'est toujours lorsque l'on se croit tranquille que le malheur frappe à la porte, avait songé la jeune fille. Et en effet, elle ne se trompa guère. Alors qu'ils semblaient accuser une période propice au répit, une étrange maladie se répandit au village. Les victimes allaient de façon croissante, de plus en plus nombreuse, sans que l'on pu déterminer l'origine du mal. On s'inquiétait, tout en continuant ses tâches quotidiennes, comme si le mal était loin, trop loin pour les atteindre...Et pourtant...Sa mère finie par tomber malade à son tour. Elle qui était si épuisée, méconnaissable depuis la perte de son fils.

Oui, car le petit n'avait pas survécu. La nourrice était partie comme la plupart de leurs gens, terrifiés devant l'invasion progressive de la fange. Ils étaient donc partis, tentant d'aller se réfugier ailleurs, en lieu sûr. Disparue ou morte sur la route, elle l'ignorait ce qu'il était advenu de celle-ci. Toujours était-il que la châtelaine avait dû subvenir elle-même aux besoins de son enfant. Et malheureusement, elle n'en avait pas été capable. Faute de ressources ou de chance, devenu chétif, il n'avait fait qu'épuiser sa mère avant de rendre l'âme.

Alors triste et affaiblie, la maladie avait fini par l'emporter elle aussi. Le retour à la maison avait été de courte duré pour la pauvre femme et son enfant. Victime de ce qu'on avait découvert être de l'eau empoisonnée par une sorcière ? Aurore l'ignorait. Mais pour plus de sûreté le corps avait été emporté et sans doute brûlé, comme de coutume dans ces cas-là.
Par la suite, la vie avait encore une fois repris son cours.

« Et y a des gens heureux, des vies tristes qui dorment dehors. Et y a des gens heureux et d'autres qui brassent de l'or. Et y a des indignés, des indigents, des déjantés, des commerçants. Y a des gens simples, des gens seuls, des gens chanceux et des gens humbles. Y a des amants, des dirigeants, des gens qui en bavent. Et des braves gens ! Y a des gens gays et des sergents...et dans tout ça. Et dans tout ça, nous deux... » Les gens – Christophe Maé

Aurore n'avait pas particulièrement envie de retourner à Marbrume pour le moment. Elle appréciait toujours la ville mais beaucoup moins le trajet, toujours source d'inquiétudes. Par ailleurs, elle continuait de penser, qu'aller parader, se montrer sous un jour séduisant et agréable, n'était pas très respectueux si peu de temps après la mort de sa mère.

Néanmoins, encore une fois, son avis comptait peu. Elle sentait également que son père avait besoin d'autre chose, de s'occuper l'esprit. Elle n'avait donc fait aucune difficulté quant à leur départ pour assister au couronnement du Duc.

La cité resplendissante comme jamais, donna envie à la jeune châtelaine de se laisser aller à l'avis général enthousiaste et joyeux. Une contagion bien plus enviable que la maladie. Ce que ne manqua pas de remarquer son père qui crut de bon temps, de lui organiser quelques rendez-vous galants. Le baron de Mormont mort, il fallait bien consentir tout de même à trouver un autre mari.

L'amusement général et les manigances du Châtelain se virent toutefois écourtés alors qu'un nouveau cataclysme s'abattait sur eux. Une attaque de fangeux, entre les murs à l'allure pourtant si protectrice créa la surprise et l'effroi, ainsi qu'un nouvel amoncellement de cadavre à brûlé.

Par chance, car cela ne pouvait être autre chose, le père et la fille en avait réchappé. Et après tant d'émotions et de rebondissement, il fut à nouveau tant de rentrer jusqu'en leur demeure.


« Quand j’ai marché dans l’allée des séquoias. J’ai respiré en entier pour une fois. Et envoyé deux milles prières au vent. Pour nous sauver de toutes les peines d’avant. Avant la rivière asséchée. Avant que tout soit emporté. Je veux retourner dans l’allée . Entendre les séquoias chanter » Les séquoias- Pomme

Que faire maintenant ? Arrivée à l'aune de ce renouveau qui s'offrait à elle, Aurore se sentait plus désemparée que jamais.

La demoiselle s'étonnait encore de la facilité avec laquelle chacun revenait à sa vie, à ses activités. Était-elle la seule à éprouver tant de difficulté à voir les gens discuter de choses banales, importantes, rires, vivres tout simplement ? Bien sûr, la population devait se sentir davantage en sécurité avec la présence des miliciens arpentant les rues, prêts à les défendre à la moindre nouvelle attaque. Mais était-ce suffisant ?

Les larmes ne voulaient plus tomber de ses yeux, comme asséchés. Ce n'était pas par manque de motivation, car se laisser aller ne fut-ce qu'un instant aurait sans doute pu l'a soulagé un peu de sa peine. Mais rien n'y faisait. Elle était aussi triste qu'en colère. D'abord contre la vie dans son absence sens, contre le temps qui ne cessait sa course, contre la trinité en laquelle sa foi se faisait considérablement amoindrie. Aurore avait tant prié pendant les mauvais jours, comme pendant les bons...Et puis aussi contre elle-même.
N'avait-elle pas souhaité un recours quant à l'époux dont elle ne voulait pas ? N'avait-elle pas regardait ce jeune frère avec jalousie, aspirant en son for intérieur à sa disparition ? N'avait-elle pas voulu se débarrasser de cet enfermement étouffant en sa maison, contrains par sa mère pour plus de sûreté ?

Finalement peut-être était-ce de sa faute...mais comment des divinités si bienveillantes avaient pu accorder, répondre à de tels souhaits ? Était-ce vraiment cela ? Ou une punition...Elle ne comprenait pas et n'avait pas la force et l'envie d'essayer de le faire. Tout ce qu'elle savait, fut qu'elle se sentait coupable.
Alors, pour expier tant horreurs dont elle pensait en partie responsable, la jeune châtelaine redoubla de douceur, de gentillesse et s'efforça d'autant plus de faire ce qu'on attendait d'elle et de contenter son père, seule véritable famille qui lui restait.

(Pour les anciens membres souhaitant réactualiser leur personnage, ne pas tenir compte de cette section en cas de nouvelle inscription.)

Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oh que oui ! Hier encore j'avais 18 ans et puis 20 ans et puis...Je ne sais pas ce qui s'est passé.

Comment avez-vous trouvé le forum ? Grâce à Bérénice qui m'en a parlé et m'a suffisamment intriguée pour que je vienne m’incruster dans vos rangs. :-D

Vos premières impressions ? Je suis enthousiasme et émerveillement, ça fait très longtemps que je n'ai pas rencontré un forum comme celui-ci et je suis vraiment joie. Je suis tellement emballée que je me suis mis une pression d'enfer avec la fiche ma foi J'espère être à la hauteur.

Des questions ou des suggestions ? Non pas particulièrement. Je suis déjà impressionnée par le contexte et les détails, on verra quand je m'en serais remise.

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Eh oui, on ne sait jamais hein, ma foi