Description salle de réception

Un gigantesque parvis sur lequel vient monter en cascade une série de marches rutilantes. Deux énormes battants de bois, sculptés et modélisés, qui s'ouvrent en grand sur une salle profonde et éclairée. Vous êtes sur le point d'entrer dans la demeure du Duc du Morgestanc, seigneur de Marbrume ; Sigfroi de Sylvrur.

S’avançant alors sans plus un regard en arrière, l'on découvre un grand hall des plus somptueux. La nitescence des éclats de lumière projetés par un majestueux lustre de cristal ne trouvent leurs réflexions que sur le sol de marbre veiné de bleu, poli et lavé à tel point qu'il est possible que d'y observer la réverbération de sa propre silhouette. Dans cette immense pièce aux teintes sardanapalesques trônent des tables à la longueur démesurée, recouvertes de nappes finement ornées de fils d’or.

Les candélabres et les torches éclairent vivement les lieux et ses murs recouverts d'une opulente tapisserie racontant quelques scènes de vénerie. La fumée produite à profusion par ces sources lumineuses monte haut vers un plafond en ogive, dont les clefs de voûte arborent les mêmes motifs visibles sur la grande porte d'entrée. Des motifs géométriques y sont peints dans des nuances vives et rafraîchissantes, capables, elles aussi, de renvoyer la lumière aussi bien que ne le fait le sol, et la moindre lueur semble être un phare éblouissant qui éclaire la salle comme mille feux.

Et le Duc sait recevoir. Car, en temps de fêtes et de réception, une myriade de douceurs et de sucrerie n’attendent que le bon vouloir des convives pour se faire engloutir, disposée sur des tréteaux. Le vin et l'hypocras coulent en abondance, parfois même sans être coupés d'eau, et le goût à la fois sucré et indescriptible de leurs arômes, envoûteurs, ne tarde pas à s’épancher sur votre palais, enivrant vos sens d’un doux parfum de corruption. Des serviteurs et domestiques louvoient entre la foule du conviviat rassemblé là, apportant sur des plateaux d’argent chatteries, ambroisies et coupes remplies à ras bord.

C’est un véritable palais au sein d’une forteresse ; là où ses extérieurs comprennent des murs épais qui ne laissent passer comme seule lumière de fins traits issus des meurtrières, la grande salle comprend une dizaine d’imposantes fenêtres qui ne sont pas sans rappeler les vitraux que peuvent comporter les temples. Les plus fines possibles, avec le grain le plus parfait qui soit, elles arborent une belle transparence, limpide et élégante.