Marbrume



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 Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]

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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyDim 22 Déc 2019 - 20:56


- 09 Mai 1166 –

- « Vous allez à l’établissement ? »
- « Oui, je dois recevoir Alexandre de Terresang, Aaron Clay en compagnie de mademoiselle d’Auvray, faites venir une bouteille de vin et de quoi manger »
- « Madame avec les derniers événements c’est… »
- « Je ne veux rien savoir, faites le nécessaire »

Aimée avait observé un long moment sa dame, affichant un sourire confus, la petite main ne pouvait accepter l’idée de la décevoir ou de renoncer. Néanmoins, depuis l’attaque de la fange sur Marbrume, depuis que des fanatiques se cachaient dans la ville et que la milice retournait la ville, esplanade comprise, tout s’était davantage complexifié. Elle n’en dit rien, opinant simplement, laissant la comtesse s’éloigner du pas de la porte. Portait-elle comme habituellement, dernièrement, sa tenue sombre d’un pourpre cette fois-ci plutôt foncé. Sa robe de cette couleur tranchait légèrement avec l’obscurité et ce noir qui recouvrait la ville, ou ce gris issu des bûchés funéraires qui avaient pris place un peu partout. Abandonnant petit à petit les ruelles de l’esplanade elle avait fini par passer les grandes portes pour traverser Marbrume et ses quartiers fréquentés. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour constater les dégâts, une semaine déjà, un peu plus même et pourtant tous semblaient encore affectés comme si l’attaque venait d’avoir lieu.

Laissant un soupir fuir ses lèvres, la dame ne put que simplement, s’immobiliser un temps devant ce qui restait d’un feu ayant fait flamber quelques corps, rapidement elle avait repris avant de s’arrêter encore une fois devant son établissement cette fois-ci. Ce fut toute autre chose qui la fit froncer les sourcils, notamment les hommes d’armes sortant de son établissement en ayant pris soin de défoncer la porte qu’elle avait elle-même refermés la veille. Penchant la tête sur le côté, manque de faire cascader quelques mèches de cheveux elle ne put que prendre une intense et longue inspiration, laissant ses doigts s’enfouir dans son avant-bras pour contenir le semblant de contrariété émergeant dans son esprit. Un instant, elle détailla les hommes et l’unique femme sortant du lieu, visiblement satisfait d’une fouille réalisée sans son accord –devait-elle seulement le donner-, naturellement et la reconnaissant celui qui semblait diriger la troupe s’était approché de la noble.


- « Milice de Marbrume madame, fouille obligatoire suite aux événements, votre lieu est sécurisé. »
- « Suis-je ravie de l’apprendre » souffla-t-elle « Les dégâts sur la porte étaient-ils nécessaire ? »
- « On ne pouvait pas prévenir et vous permettre de cacher des éléments potentiels »
- « Naturellement » grogna-t-elle
- « Vous pourrez toujours vous faire entendre comme vous savez »
- « Plaît-il ? »
- « Bonne journée, madame »

Apolline était restée silencieuse, un instant encore, dévisageant celui qui osait la remettre en doute, lui tenir tête alors qu’il faisait partie des êtres insignifiants de cette ville. Prenant une nouvelle inspiration, elle se contenta de passer son chemin, de monter les quelques marches et d’entrer dans le bâtiment pour ouvrir l’ensemble des volets et aérer le lieu désormais vide de tout meuble, mais conservant cette odeur un brin désagréable. La comtesse ne resta guère longtemps seule, rapidement en fin de matinée Aimée avait fini par la rejoindre accompagnée de quelques domestiques. Vin, quelques petites choses à grignoter qui trouvèrent place sur une petite table ronde amenée pour l’occasion. La dame de Pessan ne put s’empêcher de réaliser un tour de la bâtisse, fort heureusement pour eux, la milice n’avait rien dégradé hormis la porte principale. A l’étage, là aussi tout était entièrement vide, au sous-sol aussi, plus de meubles, plus de portraits, de décorations, rien. Les bassins avaient été eux aussi nettoyés, même s’il conservait autour d’eux cette odeur un peu désagréable, la comtesse ne put que laisser voir un léger froncement de sourcils. Il y avait encore beaucoup, beaucoup, beaucoup à faire. Les premiers bruits de pas et de mouvement en bas lui indiquèrent que les premières personnes avaient dû arriver, au fond espérait-elle que ce soit Idalie, cela la rassurerait un peu d’avoir sa collaboratrice, même si l’inverse ne serait pas outre mesure dérangeant. Redescendant les quelques marches pour revenir dans le grand hall la dame esquissa un très bref sourire qui ne tarda pas à s’envoler. Aimée revient vers elle en premier :

- « C’est la milice comtesse, ils veulent vérifier une seconde fois le sous-sol »
- « Encore ? »
- « Ils soupçonnent un passage vers un autre bâtiment…. »
- « Qu’il fasse, mais sans rien dégrader »

La petite domestique opina afin d’information l’équipe armée, celle-ci n’avait pas tardé à disparaître à l’étage inférieur pour faire les quelques et dernières vérifications.


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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyLun 23 Déc 2019 - 4:48
Un instant, Idalie resta perplexe face à la scène qui se déroulait devant ses yeux. Non, perplexe n'était pas le bon mot : préoccupée, inquiète. Devant elle, une bande de miliciens venait de s'engouffrer dans l'auberge qu'elle rénovait avec la comtesse de Pessan. Elle savait que la milice fouillait pratiquement toutes les habitations depuis quelques jours, mais un coup d'œil à la porte avant, qui semblait avoir été défoncée, laissait entendre qu'elle n'en était pas à sa première visite... Y avait-il un problème? Apolline était-elle déjà arrivée? Idalie hâta le pas.

La jeune femme avait cru que la comtesse repousserait cette rencontre de plusieurs jours encore après les terribles événements qui avaient secoué Mabrume, après cette intervention lors de la sanction d'un milicien qui faisait beaucoup jaser, mais non, elle n'en avait rien fait. Idalie ne savait pas trop quoi penser. La vie devait reprendre son cours, mais, en même temps, la ville était toujours en deuil, l'on avait toujours besoin d'aide au temple... Elle-même avait d'ailleurs passé une bonne partie de sa matinée là-bas, comme elle le faisait tous les jours depuis l'attaque des fangeux. Elle aurait certainement pu parler de ses réticences à se replonger immédiatement dans le projet à Apolline, mais, après y avoir songé, elle avait rapidement renoncé. Il devait, d'une part, être difficile de trouver un moment qui convenait à tous les intervenants – le père Aaron et le vicomte Alexandre de Terresang devaient être des hommes occupés - et, d'autre part, il était inutile de contrarier la comtesse pour une histoire d'un après-midi. La noble devait en avoir bien assez à gérer ainsi...

En arrivant sur le pas de la porte, Idalie tâcha d'oublier un instant tout ce qui n'était pas lié à l'établissement, y compris les rumeurs que certains se murmuraient à l'oreille au sujet de se partenaires d'affaires. Elle s'arrêta devant la porte et étudia les dégâts. Elle lâcha un long soupir et espéra que la réparation ne serait pas trop difficile ou longue à faire, car il était évidemment hors de question de laisser le tout ainsi. Autant inviter les voleurs à investir les lieux... même s'il n'y avait techniquement plus rien à dérober.

Idalie entra finalement dans l'établissement et aperçut la comtesse dans le grand hall. Fidèle à ses habitudes, elle se para d'un sourire aimable pour saluer sa partenaire :

« Bonjour, Apolline. Ravie de vous revoir et soulagée de constater que les Trois vous ont protégée de la tragédie qui a arraché tant de vies à notre ville... »

Elle lui servit un sourire à la fois triste et bienveillant, de ceux que seuls les gens impuissants face à un drame qui dépasse l'entendement peuvent offrir, puis sa mine se fit sérieuse, préoccupée.

« J'ai aperçu des miliciens entrer alors que j'arrivais... J'ai vu qu'ils ont abîmé la porte principale. Y a-t-il un problème? Devons-nous nous inquiéter? »

Idalie balaya les alentours du regard, se demandant où les miliciens étaient partis. En tendant l'oreille, elle crut entendre des voix en provenance de l'étage inférieur. Que pouvaient-ils bien faire là? L'air interrogateur, la jeune femme reposa son attention sur son interlocutrice.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyMar 24 Déc 2019 - 11:51
La Fange … la fange semble partout, ses mains devenus des pattes griffus s'entremêlent autour de vos membres pour mieux vous prendre à la gorge, ses yeux dénués d'humanité vous regarde tel un steak appétissant … on ne peut lui en vouloir en ces temps de famine. La Fange … la fange, cette abomination venu d'on ne sait où…

*A l'aide ! Aidez nous !*

Cria une femme avec son enfant qui avait été prise par le bras par une créature fangeuse, le sang coula alors de son bras pendant que le bébé pleurait … ces gémissements furent tus par un bruit sourd … un bâtiment qui s'effondra sur le Fangeux et les pauvres innocents. De la fumée des décombres apparut la créature qui dégoulinait du sang de ses victimes et bondit vers le noble alors que tout autour les cris des blessés disparaissaient dans le chaos ambiant. Alexandre de sa main droite fit un moulinet avec son épée et trancha le membre de la bestiole avant que ses griffes ne l'atteigne.

 * Prends ça ! * Dit-il alors aspergé du sang corrompu de la créature et alors qu'il allait utiliser la dague se trouvant dans sa main gauche, il pâlit.

* Alexandre … aide moi ... * Implora alors le Fangeux qui avait retrouvé un visage humain… une tête à la chevelure rousse que le noble ne connaissait que trop bien.

* K… Kira ? * Dit-il en reculant et en faisant tomber ses armes au sol.

* Tu m'as tué… qui est le monstre dorénavant ? La Fange ou toi, tueur d'enfant à naître ?*

Alexandre voulut reculer puis courir mais trop, d'un geste, le Fangeux à l'expression humaine lui trancha la jambe … le sang gicla, l'os fut mit à nue … mais il ne sentait rien, il se trouvait là au sol alors que la créature changea de tête dans un soubresaut.

* Pauvre ami, te voilà à terre … comme je l'ai été lorsque mon père m'a donné en pâture au vainqueur ! * Clama la tête blonde aux yeux verts qui était apparut … l'incarnation de la demoiselle de Frayer, Alice … non, sa femme…

Elle se posa brusquement sur le corps du vieil homme qui tenta de se débattre mais lorsque il essaya de lui asséner un direct du gauche, sa main disparu ne laissant là qu'un moignon ensanglanté.

* Tu es faible et tu l'as toujours été ! *

Alexandre hurla pendant que le sang emplissait sa bouche et que ce dernier s'évapora de sa gorge sous les crocs de la créature.


**

Le vieil homme se réveilla alors en sursaut et en sueur dans ce lit si peu accueillant dans sa Résidence qu'il allait quitter temporairement pour le Labret … quelle heure était-il ? Assez tôt, l'astre ne faisait que pointer le bout de ses rayons … il eut un moment d'hésitation puis une vive douleur vint le happer alors qu'il voulait se lever.

 « Bordel de merde ! »

Il s'assied sur le bord de son lit et massa sa jambe gauche qui avait était presque déchiqueté par une main griffue de la Fange … cela faisait maintenant une semaine et malgré les soins du Temple, la douleur ne s'atténuait pas ! Maudite prêtraille ! Même pas foutu de garder la Fange en dehors de ces murs, elle pourrait au moins effectuer des miracles sur sa jambe meurtrie. Il prit la fiole qui se trouvait près de son lit sur sa table de chevet et se mit à soupirer … presque fini, il devra retourner cette alchimiste ou alors un herboriste, le lait de pavot, lui faisait un bien fou. Il termina alors la dernière lampée du liquide et évidemment, même ça ce n'est pas foutu de faire effet maintenant ! Il regarda les alentours de la pièce … où se … ah ! Il prit la canne qu'on lui avait confectionné et partit en clopinant en dehors de sa chambre où il découvrit sa jeune servante derrière la porte.

 « Au lieu de faire votre maquerelle, Anna, allez me couler un bain et dîtes à Bertrand de préparer deux hommes pour mon escorte, je pars dans quelques heures pour me rendre à l'Eff… au Bonheur des Âmes. »

 « Au bo… vous allez bien, mon seigneur ? »

*NON, JE VAIS PAS BIEN ! J'AI ENVIE DE PISSER ET EN PLUS J'AI MAL A LA JAMBE ! UN PUTAIN DE FANGEUX A FAILLI ME LA BOUFFER ET EN PLUS, J'AI QU'UNE ENVIE C'EST DE TOUT FOUTRE PAR TERRE ET D'APPLATIR TOUT CE QUE JE VOIS ; NON JE VAIS PAS BIEN ET EN PLUS CES MAUDITS PRÊTRES NE SONT MÊME PAS FOUTU DE ME FILER QUELQUE CHOSE CONTRE CETTE PUTAIN DE PUTAIN DE DOULEUR ! ALORS NON, ÇA VA PAS !*

Pensait-il… il avait tellement envie de hurler mais la pauvre damoiselle n'y était pour rien, il se mit à soupirer.

 « ça va … s'il vous plaît Anna, ce bain et l'escorte. »

 « Oui, monseigneur. »

Au moins, elle ne posait pas plus de question débile … avec ce son mat si caractéristique à sa nouvelle situation, il se dirigea alors vers le rez de chaussée … mes dieux, qu'il n'avait pas envie de sortir aujourd'hui.

**

Ce fut presque à contrecoeur qu'il sortit de chez lui, après s'être détendu dans ce bain chaud, il avait déjeuné un morceau … il n'avait pas grand faim mais se forçait tout de même, ordre des prêtres … qu'ils aillent se faire voir eux aussi, putain de douleur ! Et ce n'était pas tout, bah non, faut pas non plus trop demander aux dieux d'être cléments, ils écouteront pas !

Non, en plus d'être emmerdé, il fallait que le Bertrand, son ami de toujours, décide qu'il était nécessaire de faire apprêter une carriole … UNE CARRIOLE ?! POUR QUOI FAIRE ?! POUR TRANSPORTER ALEXANDRE EVIDEMMENT ! LES PRÊTRES ONT DIT PAS DE MARCHE INTENSIVE, DONC ON VA PAS DENIGRER LES ORDRES DE LA PRÊTRAILLE BAH NON, ÇA SERAIT MAL VENU, EVIDEMMENT ! LES DIEUX PEUVENT PAS ETRE AUSSI EN COLERE QU'EN CE MOMENT !

C'est donc a contrecoeur (oui encore) qu'il s'installa à l'arrière de la carriole tel un vieillard qu'on menait à la fosse commune, les deux soldats qui l'escortaient étaient à l'avant et n'osaient dire un mot sous peine de se voir amputé d'un membre ou deux … bordel en plus, il était accompagné par le Maître d'oeuvre Gaspard leToisé … demandez pas pourquoi, on en sait rien. C'était un homme bien bâti à la chevelure blonde et au minois ravagé … on aurait dit qu'il avait prit plusieurs pavés dans la gueule tellement elle était boursouflée, bref, au moins il était compétent et c'était que plus suffisant.

Ils arrivèrent enfin dans la hanse sous le regard des uns et des autres … nom des dieux … le peuple allait le prendre pour le dernier des mendiants, le fier Alexandre de Terresang n'était plus que l'unijambiste manchot de Terresang, maître bancal de l'Ordre de l'Astre d'Azur, Seigneur pied-de-fer de Terresang … ah ça ! Les quolibets allaient naître à profusion. Ils s'arrêtèrent enfin sous le cahot d'un énième cul de poule, il commença alors à vouloir descendre de son moyen de transport lorsqu'un des soldats lui tendit une main gantée.

 « Vous me prenez pour qui, André ? La Princesse de Langres ? La Reine ? Pour une courtisane qui peut pas se déplacer seule ? Je suis un putain de guerrier, j'ai la moitié de ma jambe qui marche encore, je peux encore fait un pas devant l'autre ! Bordel, laissez moi ! »

Dit-il en le poussant de sa canne et alors qu'il était prêt à descendre, il glissa … oh non, pas ça … sa tunique noire était poussiéreuse et sa jambe blessée lui faisait une fois de plus un mal de chien.

 « Non ! Non ! Laissez moi, par les dieux ! » Dit-il alors que les deux soldats avaient prit l'initiative de le remettre debout tout en lui redonnant sa canne et reculant prestement.

 « Le fier de Terresang même pas foutu de descendre d'une charrette sans tomber à la renverse ! Je suis devenu le Seigneur au Pied bot ! Le Vicomte Bancal ! Ah, elles vont être belles les chroniques, moi je vous le dis ! Lâchez moi, je suis tout a fait capable ! Gaspard, magnez vous ! » Dit-il à l'encontre du maître d'oeuvre.

Il disparut dans le bâtiment à la porte enfoncée qu'il n'avait même pas fait attention quelques minutes plus tôt.

 « Notez de faire réparer cette porte à moins que ce lieu ne serve de moulin. »

Il tenta de sourire en entrant dans le lieu mais ce ne fut qu'une grimace qui se dessina sur ses lippes, arrivé dans le grand hall, il mit sa main prothétique sur l'emplacement de son coeur et hocha la tête.

 « Mesdemoiselles, Vicomte de Terresang et voici mon Maître d'oeuvre, Gaspard LeToisé. »
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Aaron ClayPrêtre
Aaron Clay



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyMar 24 Déc 2019 - 21:17
C'est la troisième fois en deux semaines que le prêtre Aaron Clay se rend devant l'ancien Effeuill'age. Avant même qu'il ait eu confirmation de l'accord pour qu'il travaille de concert avec Idalie d'Auvray et Apolline de Pessan, il avait inspecté les lieux de l'extérieur, pour se faire une idée plus claire de la bâtisse et des éventuels travaux qu'il faudrait y faire, prendre une mesure un peu plus précise de la taille de la bâtisse et s'assurer qu'elle n'avait pas de défaut de fabrication. Ce n'est pas parce qu'on bâtit joli qu'on bâtit solide et dans le monde de l'architecture aussi il y avait des charlatans. Mais sa première analyse s'était avérée rassurante. Il avait prévu de demander à la Comtesse de Pessan l'autorisation pour visiter l'intérieur des lieux. Seulement, depuis, il y a eu le Chaudron. S'il a su éviter habilement les préparatifs du Couronnement car il avait un contrat possible avec deux nobles et qu'il était le seul à pouvoir le gérer, après la catastrophe, Aaron s'est solidement mobilisé. Les réapprovisionnements côté soins ont épuisé à peu près tout le monde et il a fallu faire appel à pas mal de bonne volonté et aussi fixer des priorités, et dans ce domaine, il est doué. Ensuite, il a fallu pallier à l'absence de sa prêtresse responsable, qui a eu l'étrange idée d'accoucher de jumeaux le lendemain des événements. Avec les pertes humaines, et côté clergé elles ont été importantes aussi et le surplus de travail, on s'est un peu tourné vers lui pour savoir quoi faire, et ça lui a pris pas mal de temps aussi. Après tout, il fait un peu office d'ancien au Temple, désormais, puisque ça fait plus de trente ans qu'il y traîne et pas loin de 20 années qu'il a été ordonné. Et comme le rendez-vous est finalement tombé assez vite, il est repassé pour peaufiner ses notes sur l'extérieur et émettre des hypothèses sur l'agencement des murs à l'intérieur. Quels seraient selon lui les murs porteurs, ont-il joué sur l'espacement large ou des petites pièces ? Comment faudrait-il réagencé pour une auberge ? Et il est allé dormir tard, avec ses plans clairs de l'extérieur et les deux trois travaux à y effectuer, puis ses plans de l'intérieur, qu'il faudra confronter à la réalité et aux envies de la nouvelle propriétaire des lieux.

C'est alors qu'il peaufinait ses dernières notes à l'extérieur qu'un énergumène râleur débarque. il s'attendait à ce que ça soit une sorte d'inspecteur des travaux finis, un coutilier qui aime râler quand les gars ont fait le boulot, car il a vu le manège des miliciens, étant là avant eux, puis en le voyant boîter, il conclut que c'était surtout un gars qui avait mal et qui ne supportait pas d'être dépendant. Quand il parle de faire réparer la porte que les miliciens ont enfoncée, il se dit que ça doit être un autre des convives invités et que si le boiteux venait de débarquer, c'est que lui, Aaron Clay, était sans doute le dernier. Aussi rangea-t-il ses affaires et suivit-il le râleur et le dénommé Gaspard. Le temps particulièrement clément lui a permis de garder sa robe de bure dans son sac. Aaron est beaucoup moins embêté dans ses mesures quand il ne porte pas l'habit du prêtre. Quand il le porte, c'est "oh, mon père", des demandes d'avis, de bénédiction, de conseils auquel un prêtre parlant répondra en quelques secondes, mais qui lui prennent des minutes, le temps que l'autre comprenne qu'il est muet. Et cela n'aide pas à la concentration. Aussi entre-t-il habillé en civil.

Il reconnaît sans peine Idalie d'Auvray, puisqu'il l'a eue en confession récemment, identifie sans peine également Apolline de Pessan, pour la qualité de sa tenue qui laisse penser qu'elle est noble et le fait qu'elle soit une femme, la dernière femme tenant clairement de la domestique. Reste à voir qui sont les deux gugusses qui le devancent. Le premier est le Vicomte de Terresang. Rose rouge sur écu vert pour le blason et une devise guerrière qu'Aaron n'a pas pris la peine de retenir. Une de ses nombreuses familles guerrières qui s'imaginent être la plus importante protection du Morguestanc. Aaron préfère les dictons, les énigmes ou les valeurs comme devise. "Ne jamais redouter les épreuves", ça envoie du pâté et il se demande si cela correspond à la Comtesse. Tiens, ça n'est pas à la main que le Vicomte devait être blessé ? La phénoménale mémoire d'Aaron lui jouerait-elle des tours ?

Mais Aaron évacue rapidement cette première question en entendant le titre du Gaspard en question : Maître d’œuvre... C'est quoi cette blague ? Pourquoi le Vicomte amène-t-il un maître d’œuvre alors que lui est déjà là ? Et comme il ne peut poser verbalement la question, il pose la main sur l'épaule de Gaspard, qui risque d'être fort surpris s'il n'avait pas repéré Aaron plus tôt, le secoue un peu puis écarte les bras en signe d'impuissance tout en fixant Idalie. Car, pourquoi prendre un maître d’œuvre quand on a déjà celui du Temple ?

Oui, pour Aaron, cette réunion commence mal. S'ils l'ont remplacé, c'est deux journées de boulot perdues. Ce LeToisé a une bonne réputation, il pourrait faire l'affaire, ça n'est pas le premier clampin venu non plus. Ce qui n'arrange pas ses affaires.
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyDim 5 Jan 2020 - 22:18


Apolline observe silencieusement le lieu et les domestiques qui installent les quelques amuse-bouche et boissons ayant pu être sauvés et amenés malgré les circonstances. Sans dire mot, ses deux prunelles avisent la situation et son oreille attentive tente de capter les occupations de la milice qui se trouve dans le sous-sol. Si son visage ne laisse transparaître qu’une neutralité importante, une maîtrise d’elle-même tout aussi convaincante qu’à son habitude, ses doigts s’entremêlant en permanence venant froisser le bas de sa tenue. Un fin sourire sur les lèvres, pivotant légèrement, une deuxième façade avait fini par se mettre en place à la perception de pas typiquement féminin. Fidèle à ses habitudes, la jeune femme dégagée cette sérénité presque innocente, empruntée ce visage triste adapté aux circonstances récentes. Une révérence cordiale, un geste de la main presque amicale en guise d’ouverture au dialogue et la Dame De Pessan ne put qu’opiner tristement, lentement. Elle n’était guère restée longtemps à cette cérémonie du couronnement qu’elle avait jugé inintéressant, était-ce sans aucun doute ce qui lui avait sauvé la vie.

- « Mademoiselle d’Auvray, suis-je moi aussi ravie de vous revoir sans la moindre égratignure, n’ai-je pu que m’inquiéter pour la santé de ma partenaire privilégiée » de joli mot, sans doute pensé en partie, peut-être « Les Trois nous aideront toujours à surmonter les épreuves, j’en suis certaine… Mais dites-moi, vous portez-vous bien ? J’ai appris pour la promotion de votre frère, n’ai-je pas eu encore le temps de le féliciter. Devez-vous être fière… » et inquiète sans aucun doute, ce changement indiquait une perte de titre, ne restait que la réputation « Espérons que ce moment nous permette d’oublier nos tourments. »

Fronçant un instant les sourcils, la noble se contenta de secouer la tête négativement, se pinçant les lèvres, puis prenant une longue inspiration, elle joignit ses mains devant elle afin d’occuper ses gestes. Sa voix ne changea pas d’intonation, conservant sa teinte habituelle :

- « Aucune inquiétude » affirma-t-elle « Visite de contrôle suite aux derniers événements, vous n’êtes pas sans ignorer –je suppose- que la milice à ordre de fouiller et interroger l’ensemble des habitants de Marbrume, noblesse comprise. » elle insista un instant du regard sur son interlocutrice « Ignorait-il simplement l’achat de l’établissement, celui-ci étant fermé depuis mon investissement » souffla-t-elle « Il le pensait abandonner, à tort. » contrariée, la dame l’était sans aucun doute, mais ne pouvait dignement le montrer « Nous rajouterons les réparations de la porte en priorité, une fois que l’établissement sera contrôlé nous n’aurons plus de problématique, ils sont au sous-sol actuellement. Espérons que leur présence ne dérange guère nos invités et futurs associés. Avez-vous pu convier le prêtre architecte ? D’après mes sources il est muet, est-ce bien cela ? »

Un prêtre muet, cela semblait dépasser un peu la comtesse, était-ce un peu comme être un chevalier sans épée, un noble sans titre, ou une femme sans la possibilité d’enfanter, une aberration. Néanmoins, cet état de fait avait attisé la curiosité de la comtesse, qui sans le formuler, se demandait comment un prêtre fréquentant essentiellement le bas de peuple parvenait à communiquer. N’eut-elle pas réellement le temps de questionner son interlocutrice sur la question, que déjà, un brouhaha extérieur se faisait entendre. Relevant le menton, la dame espérait qu’il ne s’agirait nullement d’une nouvelle déconvenue, avait-elle envie d’avancer rapidement pour pouvoir terminer et mener à bien ce projet. Un homme un peu bancal, un peu rapiécé, mais plutôt charismatique fit son apparition. Ce qui désintéresser le plus grand nombre intéressait toujours la brune, qui ne manqua pas de plisser légèrement le nez, avant d’afficher une expression qui pourrait presque paraître courtoise :

- « Vicomte, suis-je ravi de voir que vous vous… portez bien » tenta-t-elle avant de reprendre « Vous aussi avez survécu à cette atroce attaque, suis-je rassurée » de voir que les travaux allaient pouvoir se réaliser, sans aucun doute, rien de plus « Si vous avez besoin de repos, ne soyez nullement gêné de le faire entendre, un homme ayant porté ainsi assistance à la ville… » pianota-t-elle gentiment verbalement, alternant entre compliments et réalité « Vous connaissez mademoiselle d’Auvray, en suis-je convaincue, comment manquer cette étoile montante. » ajouta-t-elle dans un sourire en destination de la cadette « Comme évoqué, elle prend les décisions avec moi, j’espère que vous serez le Vicomte de la situation »

Un instant, ses yeux détaillèrent l’accompagnateur, laissant ses prunelles vagabonder sur la silhouette, s’arrêtant sur des détails qu’elle devait être la seule à percevoir, sans aucun doute. Il n’avait nullement l’air d’être de la noblesse, prêtre encore moins, ce qui laissait entendre qu’il s’agissait bien là d’un homme employé par le vicomte. Une rapide analyse de la carrure et elle avait abandonné la supposition qu’il puisse s’agir d’un homme de main, d’un garde quelconque. Le maître d’œuvre donc, c’était ce qui lui avait semblé entendre, bien, bien. Son regard s’attarda sur celui dont la gestuelle indiquait une contrariété, le nouvel arrivant, le dernier attendu et visiblement muet, le prêtre donc.

- « Ne voyez là aucune offense, mon père » souffla-t-elle « Nous protégeons tous nos intérêts, le vicomte n’a pas votre connaissance ou celle de son employé dans l’art des réparations, il est toujours bon d’avoir des conseils, plutôt que de se faire rouler, n’est-ce pas ? » elle lui offre un regard appuyé avant de le saluer officiellement « Je ne vous présente guère mademoiselle d’Auvray, vous a –t-elle chaudement recommandée pour ce projet, mais laissez-moi vous présenter le Vicomte Alexandre de Terresang, ainsi que ma personne, comtesse Apolline de Pessan » un nouveau regard appuyé sur l’ensemble des participants, elle avait poursuivi « Bien laissons les titres de côté voulez-vous, nous sommes là pour affaire et futurs travaux après tout. »

Un bruit à l’étage inférieur la fit se stopper, manqua-t-elle-même de laisser un soupir fuir ses lèvres. Seule elle aurait sans aucun envoyé Aimée faire la négociation avec les miliciens, elle, ne le ferait pas au risque de condamner l’ensemble plus sévèrement que ce qu’il ne devrait. Apolline n’était guère stupide et comprenait bien la pression qui étreignait la ville depuis l’attaque. Reprenant, elle invita Aimée à venir servir les amuse-bouches et les verres de vin.

- « Autant visiter le verre plein et avec de quoi nous satisfaire la faim » compléta-t-elle « Bien, comme vous le voyez sans aucun doute… L’établissement mérite une deuxième fraîcheur… Plus agréable, il faut vérifier qu’il ne contient aucun risque et les murs pourront supporter et accueillir bon nombre de visiteurs sans danger. Il est à noter qu’à l’étage se trouve des bains, un peu comme celle du temple, j’ai découvert ça à ma grande surprise avec mademoiselle d’Auvray. C’est un véritable atout, néanmoins, il faut pouvoir séparer l’ensemble en zone féminine et masculine, évidemment le tout à l’abri des regards des uns et des autres, vous comprendrez bien pourquoi. » c’était un fait entendu et elle laissait libre à Idalie d’intervenir « La pièce où nous nous trouverons sera le grand hall, il faudra réaliser un bar, de quoi, s’installer prendre un verre, discuter. Il faudrait y faire figurer les armoiries d’Auvray et Pessan, évidemment, l’ensemble étant une réalisation commune » elle fit une légère pause « Ce qui devrait vous intéresser beaucoup plus mon père, c’est le dispensaire, nous avons toutes deux conscience que le temple regorge de personnes à soigner, notamment depuis l’attaque et que le clergé ne peut malheureusement pas s’occuper de tous. C’est pourquoi, nous avons dans l’idée de réaliser dans plusieurs pièces attenantes un dispensaire, gratuit pour les plus pauvres, payante pour les plus riches évidemment. Il faudrait réaliser l’espace en fonction des besoins, vous êtes, je pense, le plus apte à ce niveau-là »

Elle avait fini par se déplacer de quelques pas, laissant chacun potentiellement évaluer les améliorations, les dangers, les réparations. Elle, elle aurait préféré ne pas être là, tout du moins, pas comme ça avec les horribles hommes d’armes retournant son sous-sol inutilement.

- « À cet étage, vous retrouverez une salle de réunion, à la fois pour les nobles, pour les différents ordres, ou bien encore les commerçants ou toute personne souhaitant se réunir. Elle pourrait accueillir des repas de mariage, évidemment ou permettre à la milice de recevoir plus discrètement certaine personne. À l’étage vous retrouverez les chambres, qu’est-ce qu’une auberge sans chambre et au sous-sol une salle de jeux. La décoration sera obligatoirement à faire valider par Idalie, l’ancien endroit tout être oublié et si durant vos travaux vous retrouvez.. comment dirais-je…. Un quelconque outillage, il sera évidemment à faire disparaître dans la plus grande discrétion. »

Elle leva son verre pour indiquer un moment de pause, avant d’avaler une gorgée.

- « Ne puis-je que vous laissez évoluer dans le lieu afin de faire votre œuvre, mademoiselle d’Auvray auriez-vous quelque chose à rajouter, une indication, une volonté ou une envie peut-être ? »

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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyLun 6 Jan 2020 - 1:55
« Je me porte bien, je vous remercie... Et oui, je ne peux évidemment qu'être encore plus fière de Zephyr que je ne l'étais déjà. Je suis certaine qu'il sera ravi de recevoir vos félicitations, peu importe le moment où vous les lui transmettrez. »

Idalie sourit à la comtesse. Aucune d'elles ne mentionna la perte évidente de son titre. Elle n'était, techniquement, plus réellement noble... mais concrètement, cela ne changeait pas grand-chose. Bien qu'un peu préoccupée par cette nouvelle réalité, la jeune femme tâchait de ne pas en faire une maladie. Zephyr avait pris la bonne décision en acceptant de devenir sergent. Si cela les avait mis en péril, il ne l'aurait pas fait, elle le savait très bien. Elle ne pouvait que lui faire confiance et s'adapter. N'était-ce pas ce qu'elle faisait depuis son arrivée à Marbrume, de toute façon?

Idalie fut un peu rassurée d'entendre de la bouche de la comtesse qu'elles n'avaient pas de problèmes avec la milice, que la présence des bras armés du roi n'était rien d'autre qu'une visite de contrôle. Elle acquiesça doucement à l'ensemble de ses dires et hocha de nouveau la tête à la question concernant le prêtre.
« Oui, j'ai reçu la confirmation de sa présence, répondit-elle. Vous êtes bien informée. Il est effectivement muet, mais je suis certaine que nous parviendrons à communiquer efficacement. Je sens que son aide nous sera précieuse. »

Elle sourit à Apolline avec son habituel optimisme, puis se détourna vers la porte, son attention attirée par la voix d'un homme qui semblait s'énerver à l'extérieur. Après quelques secondes de flottement, le vicomte de Terresang fit son entrée en compagnie d'un dénommé Gaspard LeToisé, son maître d'œuvre. Idalie fut un peu interloquée par la présence de ce dernier, mais ne laissa évidemment rien paraître. Pourquoi un maître d'œuvre? Le père Aaron avait déjà gracieusement accepté de les aider pour ce projet... Mais peut-être le noble tenait-il à ce que l'un de ses hommes soit présent malgré tout. Elle n'osa pas le questionner.

En bonne hôte, Apolline s'occupa des présentations. Idalie exécuta une révérence polie devant le vicomte, qu'elle détailla brièvement. Elle lui sourit ensuite avec gentillesse et bienveillance, un peu gênée d'être qualifiée « d'étoile montante » alors qu'elle se trouvait, somme toute, bien ordinaire.

« Enchantée de faire votre connaissance, Vicomte », le salua-t-elle avec sobriété.

Elle porta ensuite son attention sur le père Aaron, qui était entré à la suite du vicomte et du maître d'œuvre.

« Père Aaron, ravie de vous revoir », dit-elle en inclinant poliment la tête.

Le prêtre, lui, semblait plutôt confus. Idalie le questionna du regard, et il posa sa main sur l'épaule d'un Gaspard fort surpris en la fixant avec contrariété. Elle comprit ce qu'il voulait dire, mais Apolline intervint avant qu'elle puisse dire quoi que ce soit. Elle ne fut pas exactement convaincue que les explications de la noble apaiseraient le prêtre, aussi tenta-t-elle de s'excuser d'un regard discret à ce dernier pour lui assurer qu'elle n'avait eu en aucun cas l'intention de l'insulter ou de lui faire perdre son temps. Elle était également sûre et certaine que son expertise serait requise malgré la présence de Gaspard LeToisé. En tout cas, elle-même y aurait recours puisqu'elle avait confiance en lui et qu'elle le savait doté d'un esprit particulièrement aiguisé.

Dans tous les ca, Apolline n'avait pas l'intention de s'attarder sur la question et enchaîna immédiatement sur le sujet qui les occupait. Lorsque tout le monde eut un verre en main, la comtesse s'employa à dresser un portrait complet du projet, décrivant le bâtiment et ce qu'elles comptaient en faire dans les grandes lignes. Quand elle mentionna les bains, Idalie se permit une petite intervention :

« Nous avons donc besoin de bâtir un mur pour séparer la pièce en deux et d'ajouter une nouvelle entrée. Nous aimerions également quelques séparations au sein même des pièces pour davantage d'intimité. Je crois qu'il sera plus simple de comprendre ce que nous voulons dire exactement après que vous avez vu lesdits bains. »

La jeune femme laissa Apolline poursuivre, l'écoutant aussi attentivement que si elle ignorait tout du projet. Elle sourit à sa partenaire lorsqu'elle parle de faire apposer les armoiries de la famille de Pessan et de la famille d'Auvray. Ce n'était pas nécessaire, mais elle était tout de même contente et un peu fière que le nom d'Auvray soit rattaché à l'endroit, surtout qu'elle ne le porterait plus un jour, dans un avenir sans doute rapproché.

Lorsqu'Apolline eut terminé, Idalie acquiesça et passa son regard d'un interlocuteur à l'autre.

« Ma partenaire a dit l'essentiel, mais je me permettrai d'ajouter que j'aimerais que le nécessaire soit fait pour que l'endroit paraisse plus lumineux et, donc, plus vaste. Certains endroits, dont quelques chambres, sont particulièrement sombres et oppressants. J'ignore si ajouter des fenêtres avec des volets qui pourront être sécurisés est une option viable, j'imagine que vous saurez me répondre lorsque vous aurez parcouru l'ensemble du bâtiment. Sinon, je suis ouverte à toute suggestion pouvant donner un résultat semblable. Je souhaite que l'endroit soit chaleureux. J'ai fait un petit croquis de ce que j'imaginais pour la disposition des meubles, mais il n'est pas final, évidemment. Et interdit de rire de mes pauvres talents de dessinatrice aussi, Messieurs. »

Elle offrit un sourire légèrement plus espiègle à ses interlocuteurs, puis reprit son air calme et chaleureux.

« Ah et pour en revenir aux bains... Ils dégagent une odeur plutôt désagréable dont il faudra absolument nous débarrasser. Et les murs sont... Ce qu'il y a dessus doit également disparaître pour des raisons que vous comprendrez de vous-même en les voyant. »

Idalie choisit de ne pas s'attarder sur la question. Ils étaient dans une ancienne maison de plaisir, alors ces hommes devaient être mesure de s'imaginer les scènes érotiques qui avaient été peintes dans des bains où des scènes tout aussi érotiques avaient dû prendre place. Bref.

« Quant au dispensaire, je crois effectivement que vous saurez nous conseiller judicieusement, Père Aaron. Vous connaissez les installations du temple, après tout, et vous avez probablement une perspective bien plus élargie que la nôtre sur les besoins liés à un tel endroit. »

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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyMar 7 Jan 2020 - 17:26
 « Survécu ? Oui, si l'on veut ! J'aurais peut être préféré y rester si c'est pour finir bancal toute ma vie mais cela serait dénigrer le cadeau que m'a fait Rikni de m'avoir protégé ! »

Oui, il était un peu ronchon sur les bords notre Alexandre mais c'était compréhensible après tout … le Vicomte était un guerrier et un homme d'armes n'allait pas supporter longtemps de traîner la patte … cela allait le démanger de couper cette satané jambe et de finir à prendre une prothèse … au moins, il ressemblera à un véritable éclopé ! Il salua alors la jeune demoiselle d'un mouvement de tête. « L'étoile montante » … Idalie d'Auvray ? Attendez, ce n'était pas la sœur de ce nouveau Sergent ? Oh ! Oui ! Les anciens bannerets des Ventfroid si ses souvenirs étaient bons … il avait participé à la défense du Labret avec lui, oh, une étoile montante, oui, oui, il voyait maintenant.

 « Si je comprend bien, je ne suis que votre entrepreneur, Comtesse de Pessan, vous pouvez donc être sûre que je serais l'homme de la situation. »

Pendant un instant, il se demanda à qui la comtesse parlait et il se rendit compte qu'il y avait un homme derrière lui, il en sursauta presque … par les dieux ! Mais quel con ! Il veut faire une attaque au pauvre Terresang ou quoi ? S'approcher comme ça !

Il eut alors la confirmation que l'esprit était muet et qu'il était un prêtre du Temple … un architecte … oh … pensait-il se sentir menacé par LeToisé ? Non, assurément pas ! Mais il ne comprenait … la Dame de Pessan avait demandé l'expertise de l'Ordre pour les rénovations, pourquoi faire appelle à un architecte extérieur ? Il prit alors le verre que la servante lui adressa et écouta la maîtresse des lieux.

Il but une gorgée tout en épongeant les informations nécessaires : refaire la peinture, sécuriser les piliers, séparation pour faire des zones mixtes, construction d'un bar là où ils se trouvaient, dispensaire, salle de jeux au sous-sol, salle de réunion à l'étage présent … et oh non, purifier la zone des bains … oui, oui … étant dans un ancien bordel, Alexandre devinait sans mal ce que la demoiselle voulait dire, il en tremblait d'avance.

Seconde gorgée, il regarda le hall avec un œil brillant puis se décida à commencer avant que le prêtre ne tente de faire déchiffrer aux nobles ce qu'il voulait dire.

 « Pour commencer, je serais ravis de participer à ce projet du moins l'Ordre, car vous avez dis si je ne m'abuse que vous désirez voir vos blasons à l'entrée mais … qu'en est-il de notre signature à tout deux ? »

Dit-il en montrant le Prêtre de sa coupe.

 « Nous allons participer à la rénovation de votre établissement Ma Dame et il serait peut être judicieux de montrer aux gens que nous y avons participé … je ne vous demande pas d'accoler le blason des Terresang à votre établissement étant donné que je représente l'Ordre en ces lieux … il serait donc probable que le soleil bleu de l'Ordre trône en même temps que vos symboles et même celui de la Trinité. »

Il avisa une fois de plus le prêtre puis reprit après un instant.

 « Quant aux travaux, je ne pourrais vous faire l'estimation de son coût qu'en voyant de même moi et ce que mon maître d'oeuvre verra ce qu'il en retourne mais … vous devez certainement savoir que je ne fais pas de cadeau aux nobles qui demandent les services de mon organisation, je vous rassure néanmoins que cet argent ne servira pas à mes propres fins mais bien à notre peuple qui souffre mais dont la peine sera allégé grâce à votre ambitieux projet en particulier pour le dispensaire qui est une riche idée.»
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Aaron ClayPrêtre
Aaron Clay



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptySam 11 Jan 2020 - 16:37
Quel embrouillamini. Aaron comprend aisément que chaque partie ignorait que l'autre avait fait quérir un maître d'oeuvre. Que le maître de l'Ordre ait fait venir ce foutriquet de Gaspard Letoisé, qui vu sa carrure ne doit pas souvent prêté main forte aux travaux. Ah, l'avantage de pouvoir commander par la voix n'est plus à démontrer. Mais bon, si Aaron est pris au sérieux aussi par les artisans qui travaillent avec lui, c'est parce qu'il connaît les gestes qu'ils posent et sait les poser aussi. Il connaît la somme de travail, sait évaluer la durée d'un chantier de façon raisonnable pour la simple raison que certains travaux, il les a exécutés seul. Des bonnes volontés pour les gros chantiers, on en trouve, pour réparer une lézarde, c'est parfois plus compliqué, surtout dans certains lieux plus privés du Temple, et dans ces moments, Aaron confie les clés du gros chantier avec ses ordres, y passe de temps à autre mais se charge d'un chantier plus petit.

Aussi hausse-t-il un sourcil quand la Comtesse explique que chaque maître d’œuvre est là pour éviter qu'une partie se sente lésée ou arnaquée. Aaron a ses idées, ses priorités, son fonctionnement et Letoisé pourra danser sur sa tête pour imposer un travail qu'Aaron jugera inutile ou refuser une réparation qu'Aaron jugera indispensable.

Aaron refuse poliment le vin mais prend deux amuse-bouches, qu'il engloutit prestement avant de s'installer à table et d'écouter les attentes de la Comtesse, en complétant par quelques notes les différents parchemins qu'il a préparés. Les bains sont une surprise et nécessiteront certainement quelques corrections. Si une odeur s'en dégage, c'est que l'écoulement et le renouvellement des eaux est trop lent. Il faut une certaine expertise pour cela et celle d'Aaron n'est que théorique, le problème avait été réglé aux thermes bien avant qu'il ne naisse et le nettoyage ne pose plus de gros problème. Pour tout dire, c'est tellement bien fait qu'il n'a quasi rien à y faire, du moins au niveau de l'eau. Pour le reste, de l'huile de coude pour balayer les bassins, faire remonter les odorants à la surface pour les récolter avec de la laine suffira à améliorer l'odeur. Faire un dénivelé plus important entre le point d'arrivée de l'eau et le point de départ pour accélérer le débit et le renouvellement de l'eau sera plus compliqué, aussi à vérifier. Mais il lève un pouce pour indiquer que sur ce point, il envisage déjà des solutions.

Le bar ne posera aucun problème, le lieu est bien choisi, les armoiries, il n'en voit pas l'utilité mais la clientèle choisit et après tout, cela reste un moyen de se faire de la publicité. Pour le dispensaire, quand Apolline indique qu'il est le plus apte à s'en charger, il confirme de la tête, sans fausse modestie. L'agencement actuel des locaux de soins au Temple, c'est lui. Il l'a rendu aussi fonctionnel que possible, avec les avis des soigneurs et des herboristes. Le moins de déplacement, rendre le tout le plus fluide possible pour les soigneurs, les potions et lotions rangés au même endroit quel que soit le box de soins, les deux boxs plus grands pour la chirurgie, c'est lui. Le coin repos aussi, mais il n'en est toujours pas satisfait. Si les locaux de soins ont été son premier vrai gros projet de maître d’œuvre et remonte à presque 20 ans, à une époque où on ne manquait pas comme aujourd'hui de main d’œuvre ou de matière première, le local de repos reste moche à ses yeux mais les soigneurs semblent s'en contenter et quand il veut s'y attaquer, on lui indique qu'il y a d'autres priorités.

Il lève néanmoins la main pour faire une suggestion. Il y a un service que le Temple ne peut pas rendre mais que ce dispensaire pourrait rendre, et qui plaira tant aux épouses qu'à leurs maris et qui pourrait être fort rentable, une idée tellement naturelle qu'elle en devient obvie et il ne doute pas que chacun en saisira rapidement l'intérêt. Avec sa plume, il mime le fait de se tailler la barbe, puis il fait pareil avec ses cheveux. Capillairement parlant, la coupe d'Aaron est impeccable, ainsi que sa barbe, ce qui, c'est évident, demande un grand entretien, mais tout le monde n'a pas son talent pour le faire seul. Disposer d'un barbier qui peut redonner une jolie tête aux épouses des nobles, offrir une nouvelle coupe à ses dames ou permettre à un pauvre qui va postuler à un emploi de bien présenter entre tout à fait dans le côté œuvre sociale qui plaira au clergé et action rentable car les bourgeois sont prêts à payer une fortune pour avoir une tête à la mode. Et c'est une action qui attirera du monde. Il est plus simple de dire à son voisin qu'on va voir un barbier pour paraître plus jeune que de lui dire qu'on va voir un médecin parce qu'on a une verrue purulente sur la fesse.

Aaron observe les détails de la décoration sur le dessin d'Idalie et soulève un sourcil, puis l'autre, interroge la jeune noble du regard puis donne le dessin à Letoisé. Si, sur certains plans, Aaron est doué, en matière de décoration, c'est une quiche, et il le sait. Que Gaspard se démerde avec ça, parce que notre pauvre prêtre n'arrive pas à visualiser ce qu'idalie veut. Le dessin eut été meilleur que cela resterait abstrait pour lui. Mais bon point, il n'a pas ri. Pour les pièces plus sombres, Aaron a grimacé. Tous les clients espèrent des pièces ultra lumineuses mais cela peut mettre en péril la structure même du bâtiment, car tout est étudié, forcément. Et un mur extérieur qui fissure, c'est un casse tête souvent insoluble pour un architecte. Il devra étudier le problème, mais il propose quand même à Idalie une piste autre, via un seul mot. Elle est habituée à ses phrases courtes qui vont à l'essentiel et pour ce qu'il imagine être la "partie sombre", il écrit simplement :

- Remise ?

L'idée est simplissime, certes, mais avec les literies, les draps, les alcools, les médicaments et toutes ces choses, tiens, où serait la cuisine ?, avec des pièces moins lumineuses et plus fraîches permettra de mieux conserver ces choses qui doivent rester propres et fraîches. L'obscurité n'est pas toujours un mal, les choses ont l'art de sentir bien plus quand elles sont chauffées, après tout. Bon, c'est une piste, forcément, mais le sens pratique d'Aaron pourrait être une solution. Mais quand vient le tour du Vicomte de prendre la parole, le visage d'Aaron s'anime et il sort un peu du cadre sérieux du travail. Quand Aaron entend que le Vicomte voudrait voir le blason de l'Ordre et celui du Temple ajouté à ceux des Pessan et d'Auvray, il affiche un grand sourire et tape du doigt sur sa tempe. Cela fait 20 années qu'il oeuvre et il n'a apposé sa signature, discrète que sur deux maisons qu'il a fait bâtir. Les bâtisseurs signent, pas les rénovateurs. Autant dire que le refus d'Aaron est clair. Le Temple sera présent de toute manière, via a minima des représentations des Trois, car les gens en ont besoin, ne serait-ce qu'avant les soins, pour se donner du courage et il ne doute pas que les deux propriétaires y songeront. Mais cela représenterait le Temple, pas lui.

Et quand Alexandre annonce qu'il gonflera ses prix, Aaron tombe un peu des nues. Il y a d'autres artisans qui seront ravis de bosser sur ce chantier et pour un prix juste. La Comtesse de Pessan a plusieurs fournisseurs et plusieurs artisans personnels qui pourront lui faire un prix plancher et lui-même connait de bons artisans qui œuvrent parfois au Temple à titre bénévole et seraient ravis d'avoir un chantier payant à prix raisonnable. Bref, Aaron comprend un peu son rôle : faire que le devis soit le plus juste possible. Car quelque part, plus l'économie sera importante, plus le don au Temple sera généreux. Il fait économiser 100 écus et 50 reviennent au Temple, tout le monde sera content... sauf le Terresang.
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyDim 19 Jan 2020 - 13:38


- « Mieux vaut être bancal que total absent si vous voulez mon avis » fit une comtesse un brin espiègle avant d’ajouter du bout des lèvres « Au moins, chacun est en mesure de vous reconnaître de loin, ce n’est pas donné à tout le monde. »

La dame n’était pas sans ignorer le caractère du vicomte, fallait-il être aveugle, ou choisir volontairement de ne pas se tenir au fait des rumeurs et habitude de chacun pour l’ignorer. Il était un homme d’expérience, bien qu’un peu trop extrémiste parfois dans sa manière d’aborder les choses et chacun des domestiques ne pouvait que s’accorder pour lui définir un caractère plutôt affirmé. Avec l’âge, la raison ne vient pas toujours, de nos jours, valait-il mieux cependant avoir du caractère. Le pensait-elle tout du moins. Les salutations étant faite, la dame de Pessan laissait pleinement la main à Idalie, pour les explications, le cadre, les demandes ou les idées, les deux femmes étaient en accord, avait pu discuter en amont de leur attente mutuelle et la comtesse avait parfaitement conscience de ne pas avoir le temps de gérer autant qu’elle le voudrait bien la situation de ce nouveau projet. Aussi, lui offrait-elle des sourires plutôt rassurants, ainsi que de brefs hochements de tête lorsqu’elle évoquait ses idées. Avait-elle sans aucun doute plus l’habitude de ne froisser personne, plus que le sourire commun entre le prêtre l’ancienne banneret ne passa aucunement inaperçu aux yeux de la De Pessan. Qui un brin nostalgique, s’autorisa même à penser que peut-être ce fameux prêtre n’était pas uniquement là pour travailler, qui sait, les décorations murales avaient peut-être fini par inspirer la cadette.

Lorsque Terresang évoqua sa propre signature, elle manqua de se mettre à rire et si aucun son n’avait fui ses lèvres, si pour n’offenser personne et par maîtrise elle était parvenue à rester neutre, son regard avec dû s’illuminer d’une étincelle de malice. Joignant ses mains devant elle en abandonnant son verre entre les mains de la petite domestique qui disparaissait une nouvelle fois, il semblait alors essentiel à la dame de recadrer parfaitement les choses.


- « Si je puis me permettre Vicomte » il y avait une hiérarchie, elle avait toujours été et même si Apolline n’en usait que rarement il était primordial que chacun respecte sa place « Je pourrais complètement faire appel à des commerçants du peuple, habiles de leur main, en leur promettant une rémunération moindre, mais un simple repas par semaine qu’il serait absolument ravi de travailler en équipe avec notre père Aaron » elle fit une pause « Ainsi, il est tout simplement hors de questions que je paye le moindre coût supplémentaire, ou même que votre blason quel qu’il soit se retrouve au même niveau que les principales propriétaires du lieu. Votre présence, sans offense aucune n’est que la preuve de la sympathie que j’éprouve à votre égard et vos actions pour le peuple, une envie de tendre la main et de soutenir les propositions de notre noblesse qui manque cruellement d’harmonie. » elle fit une pause, se déplaçant légèrement, elle avait l’habitude des négociations et sa condition de femme, souvent discriminé elle la laissait en second plan « En revanche et je vous l’accorde, le nom de l’ordre figurera bien évidemment sur les documents et lors de la cérémonie d’ouverture de l’établissement des remerciements seront chaudement faits à votre ordre, je m’appliquerai bien évidemment à faire passer le mot à mon cercle proche et moins proche des nombreuses qualités de votre organisation et les personnes affiliées à notre projet se verrons offertes un repas régulièrement ainsi qu’une présence lors de l’ouverture, en présence du beau monde évidemment. Ce qui je suppose, pour un fervent défendeur du peuple comme vous, vous enchantera ainsi que vos petites mains. »

Chaque chose était en place, ne fallait-il pas la prendre pour plus idiote qu’elle ne l’était et espérait-elle aussi que le prêtre puisse vérifier que les prix des futurs devis n’étaient pas volontairement gonflés. Après tout, le projet était d’une ampleur sans conséquence, mêlant énormément de participants et si il parvenait jusqu’à a son ouverture, serait-il un lieu de fréquentation de la noblesse et d’unité sans précédent. Payer pouvait-elle le faire dans la limite du raisonnable, mais ne fallait-il pas se concentrer uniquement sur l’instant présent, mais sur la suite, la publicité, le lieu, non, elle était plus que raisonnable dans sa négociation, dans ce qu’elle proposait et ce qu’elle estimait avoir en retour. Quoi qu’il en soit l’ensemble des négociations se dérouleraient très certainement une fois les différentes propositions de prix en main, pas avant. Lançant un bref regard vers Idalie, elle espérait pouvoir obtenir son avis par la suite, après tout, être deux à juger de l’exagération ou non des demandes était une chose nouvelle, mais certainement pas désagréable. En revanche, pour le reste, elle avise le prêtre qui est fort en proposition, ce qui lui plaît.

- « Voilà, c’est exactement ce que j’attends de vous, vous trois. » affirma-t-elle « Des propositions, des idées d’améliorations, des réajustements, des choses qui nous auraient échappé notre manque d’expertise dans le domaine. L’idée du barbier est très intéressante mon père, je pense qu’Idalie me rejoindra dans l’envie de mettre en œuvre le projet. Je vous laisse voir ou cela est réalisable » elle semble hésitante un instant « La remise aussi, il faudra voir ou l’aspect pratique et sécuritaire est le plus adapté pour la cuisine, elle se trouve derrière cette pièce principale pour l’heure, mais je peux envisager de la déplacer si c’est possible. L’idée de la remise est très intéressante, peut-être même en envisager plusieurs, je vois mal demander à nos petites mains de monter et descendre les escaliers pour changer les draps. » elle avisa Idalie « Je laisse le soin à mademoiselle d’Auvray de vous faire le tour, de vous laisser prendre vos mesures, vos idées, vos notes, nous ferons ensuite un point ensemble. Mon père, je compte sur vous pour la mise en place de la partie soin, ainsi que la zone d’apparence physique si je puis dire. »

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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyDim 19 Jan 2020 - 20:30
Le vicomte voulait que le blason de l'Ordre et le symbole du temple soient apposés près des signatures de familles de Pessan et d'Auvray. Si Idalie ne dit rien et conserva un air calme et bienveillant, elle ne put s'empêcher de se dire qu'il s'agissait là d'une étrange idée. Les armoiries étaient l'idée d'Apolline. Elle-même n'avait pas songé à inscrire celles de sa propre famille avant que la comtesse le suggère. Pourtant, s'assurer que l'on puisse associer, dès les premiers pas, l'auberge à l'Ordre semblait être une priorité pour Alexandre de Terresang. C'était la première chose à lui venir en tête après toutes les descriptions qu'elle et Apolline venaient d'étaler devant lui. Il paraissait vouloir s'approprier le projet et, malgré toute sa bonne volonté, Idalie ne réussit pas à retenir cette pensée : c'était bien là un réflexe d'homme. Elle eut un soupir intérieur. C'était décevant. Elle laissa toutefois le bénéfice du doute au vicomte. Peut-être était-il seulement maladroit...

La réaction du prêtre Aaron en dit long sur ce qu'il pensait de l'idée. Il n'avait aucunement l'intention d'apposer sa signature. De toute façon, ce n'était pas nécessaire. L'endroit serait imprégné de la présence du temple, notamment parce qu'Idalie et Apolline avaient prévu de faire peindre une fresque en l'honneur de la Trinité. Nul besoin de davantage.

Idalie ne dit rien, laissant le vicomte continuer à s'exprimer. Il ne leur ferait pas de cadeau. Nouvelle déception. Enfin, elle n'avait pas espéré de cadeau, mais plutôt un bon prix, un prix raisonnable. Idalie et Apolline étaient toutes deux nobles, certes, mais leur projet avait en partie une vocation charitable qui n'allait pas à l'encontre de celle de l'Ordre. Elle n'aurait jamais demandé au vicomte de fournir son aide sans rémunération aucune, mais un peu d'entraide aurait été la bienvenue. Long soupir intérieur. Au moins l'argent dépensé servirait au bien du peuple...

Idalie laissa à Apolline le soin de réagir aux demandes du vicomte. Elle était, après tout, l'investisseuse principale du projet. Puisque c'était son argent qui était en jeu, son établissement, c'était à elle de décider. La réponse ne se fit pas attendre : pas de blason de l'Ordre, pas de coûts supplémentaires, mais bien d'autres avantages non négligeables. Apolline se montrerait inflexible, Idalie le savait. Elle ne la connaissait pas encore beaucoup, mais assez pour savoir qu'elle n'était pas le genre à plier facilement devant des demandes qu'elle jugeait irraisonnables, et ce, peu importe de qui elles venaient.

« Soyez assuré que nous mettrons tous les efforts nécessaires pour que votre Ordre ait la reconnaissance qu'il mérite, Vicomte, intervint Idalie en souriant doucement à Alexandre. Je m'appliquerai également personnellement à vanter ses qualités et à envoyer les projets qui parviennent à mes oreilles dans sa direction. Cette collaboration est la première d'une longue série pour votre Ordre. »

La jeune femme offrit un sourire entendu et assuré au vicomte. Il profiterait de leur collaboration. Il n'avait pas à s'inquiéter.

Idalie croisa le regard d'Aaron, qui avait quelques suggestions à soumettre. Elle lui accorda toute son attention et afficha un air ravi à sa première proposition. Un service de barbier! Quelle bonne idée! Elle n'y avait pas pensé. Ce serait utile pour une panoplie de gens, riches comme pauvres. Il lui faudrait trouver quelqu'un, mais elle n'était pas inquiète. Peut-être pourraient-elles commencer par offrir le service une fois par semaine et augmenter sa fréquence s'il remportait beaucoup de succès. Dans tous les cas, l'idée lui plaisait et elle était visiblement enthousiaste.

La jeune femme se pencha légèrement pour lire le mot que lui écrivit le père Aaron. Remise? Idalie se tapota les lèvres de l'index, songeuse. C'était une piste, oui, une piste à étudier avec attention. Elle sourit au prêtre et hocha tranquillement la tête. Apolline semblait d'accord et proposait maintenant à l'ensemble des participants une petite visite guidée. La tâche lui étant confiée, Idalie acquiesça.

« Je vous en prie, prenez le temps qu'il faut ici et je vous guiderai ensuite dans les autres pièces », offrit-elle aimablement.

Pendant que les hommes étudiaient et mesuraient la pièce, Idalie glissa un regard vers Apolline. Au sous-sol, les miliciens s'activaient toujours et faisaient un boucan considérable – la discrétion n'était pas dans leurs attributions, visiblement. Elle espéra qu'ils partiraient bientôt ou que la comtesse s'éclipserait brièvement pour aller voir où en était la situation alors qu'elle menait leurs invités à travers l'auberge. Et elle pria les Trois pour qu'ils n'aient rien abîmé. Enfin, rien de plus que la porte d'entrée, ce qui était déjà ennuyeux.

Quand elle vit que le vicomte, le maître d'œuvre et le prêtre avaient terminé leur premier tour d'horizon du grand hall, elle les invita gracieusement à la suivre et leur fit découvrir une panoplie de pièces : une cuisine, une salle à manger, des espaces de rangement, des pièces dont la fonction précédente lui échappait – et son ignorance lui convenait vu la vocation initiale de l'établissement -, etc. Elle s'arrêta dans chaque pièce et prit le temps de décrire la décoration qu'elle avait imaginée, laissant les hommes se promener et évaluer les travaux à faire sans le presser. Lorsqu'elle les guida aux bains, elle eut la pudeur de les laisser passer devant et de demeurer en retrait – il n'était certes pas convenable de regarder de telles fresques en compagnie de membres de la gent masculine, mais ceux-ci devaient tout de même voir le tout pour être en mesure d'œuvrer de façon à rendre l'endroit acceptable. Idalie donna ainsi des indications claires, mais brèves sur ce qu'elle attendait, puis une fois l'étendue du désastre constaté par les trois hommes, elle les guida jusqu'à l'étage, où le musée de l'érotisme ne s'était malheureusement parfois pas limité à quelques tableaux et avait aussi investi les murs des chambres de toutes sortes de façons. Il y avait quelques fresques au goût douteux, mais également des trous ou des restes d'éléments qui avaient été fixés directement sur les parois pour des jeux qu'Idalie, dans toute sa pureté, ne parvenait même pas à imaginer...

« Il y a beaucoup à faire, comme vous pouvez aisément le constater, fit-elle en quittant une chambre où elle avait soigneusement évité de regarder quoi que ce soit. Si vous avez des idées pour réaménager l'espace, nous sommes évidemment ouvertes à les entendre. Je souhaite toutefois éviter de perdre des chambres, car c'est grâce à celles-ci que nous parviendrons à réaliser une bonne partie de nos profits. Avez-vous des questions, des préoccupations? Croyez-vous que l'ensemble de nos demandes sont réalisables maintenant que vous avez vu une bonne partie des lieux? »

Idalie se doutait que certains aspects du plain demanderaient plus de travail. Il ne serait probablement pas simple de nettoyer les bains et de créer les séparations requises afin qu'hommes et femmes ne puissent se côtoyer. Elle était aussi curieuse d'entendre le prêtre Aaron au sujet du dispensaire : où jugeait-il préférable de l'installer? Comment le voyait-il? Elle sourit à Apolline, puis laissa son regard passer du vicomte au prêtre, prête à écouter – ou à lire – leur opinion.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyMer 22 Jan 2020 - 13:33
Euh … Ah … oh … ces dames pensaient-elles qu'Alexandre voulaient prendre la direction du chantier ? Que l'auberge devrait avoir le nom de Terresang ou encore celui de l'Ordre ? Mais il s'était pourtant bien exprimé … non ? C'était tout lui ça ! Sale caractère et en plus, il était maladroit ! Il voyait presque sa femme à côté de lui tout en mettant sa main sur son épaule et parler sur un ton mielleux.

 « Veuillez l'excuser, mon cher mari est un sanglier dans une échoppe de porcelaine. Il semble que ce dernier s'exprime comme le dernier des bourrins qu'il est. Il ne voulait pas vous faire croire qu'il voulait prendre la direction de votre projet ou encore qu'il allait gonfler les prix loin de là, il voulait juste vous dire qu'il n'allait ni baisser ni augmenter le prix et qu'il aimerait un peu plus de reconnaissance pour l'Ordre lorsque tout cela sera fini. »

Alexandre eut un demi sourire … oui, c'était exactement ce que Alice aurait dit si elle avait été présente et non pas dans l'air à cause du bûcher crématoire qu'elle avait eu alors qu'elle s'était transformée.

Il mit sa main prothétique en avant avant d'avoir un petit sourire qui sonnait confus.

 « Je vous prie de m'excuser mesdemoiselles, je suis parfois un homme qui oublie qu'il est un noble entouré d'autre nobles. » C'est fin Alexandre, c'est fin.  « A force d'être au contact du peuple, j'en oublie parfois mes bonnes manières et surtout ma manière de parler.

Par ne pas faire de cadeau, je sous-entendais que je ne ferais pas de trop grosse ristourne mais que je n'augmenterais pas non plus les prix des travaux à effectuer ici et … quant au blason de l'Ordre, je ne voulais pas m'octroyer la direction de ce chantier, je voulais juste que le travail de l'Astre soit reconnu mais si vous comptez en parler dans vos cercles, eh bien cela me va tout autant. »


Il avait l'impression de voir le spectre de sa femme derrière les deux damoiselles qui hochait la tête, quoi ? Ca y est ? Alexandre avait réussi à rattraper le coup ? Bah, il le verrait bien assez tôt.

Le saint homme était certes muet mais au moins lui, il semblait avoir des idées et cette dernière ne semblait pas complètement désuète … ce serait fort apprécié des hommes et des femmes venant se divertir ici ou encore se faire soigner, c'était assuré… le prêtre semblait ne pas avoir de mal avec son handicap et c'était une qualité.

Le seigneur fit un signe à son maître d'oeuvre de prendre les mesures du grand hall, ce dernier ne se fit pas prier et avec un coup d'oeil envers l'homme de temple, il entreprit de faire en sorte de se dépêcher … le vicomte ne comptait pas aller dans la concurrence et il devrait parler avec ce dernier pour mettre les notes de chacun en commun.

Il suivit alors en compagnie du LeToisé et du Prêtre la jeune d'Auvray qui les amenèrent dans les diverses pièces de l'établissement et à chaque fois, le Seigneur s'imaginait sans mal ce qui aurait pu se passer dans ce lieu c'était … horrible. Il n'avait jamais aimé ce genre de lieu, de débauche. Oui c'était un homme et alors ? Ce genre de lieu était parfait pour attirer la colère des dieux et il s'en éloignait le plus rapidement, payer pour des femmes et puis quoi encore ?

Son maître d'oeuvre lui murmura quelque chose et Alexandre en avait presque envie de vomir, hmpf, il était temps de redonner une jeunesse à ce lieu … et vite ! Il regarda les notes sur le parchemin de l'homme qui était de l'Ordre … hmpf, cela prendrait un peu de temps mais il était certain que ce lieu allait être grandiose.

 « En ne parlant pas du dispensaire dont je laisse le soin au prêtre Aaron de s'exprimer, je pense que les travaux peuvent être réalisés en espace de deux mois… Un mois et demi si nous avons assez de bras et de matériel. Je pense que nous pourrions cacher l'horrible preuve de la décadence de certain humains par un nouveau revêtement sobre … quant aux bains, j'aimerais dire une simple chose : Tout détruire, tout raser pour mieux reconstruire. Ces lieux ont étaient témoins de … bref.

Ces lieux ont étaient souillés et les bains encore plus je le pense, il faudra donc tout refaire si cela vous va Comtesse et Dame d'Auvray … cela ne nous prendrais pas plus de trois semaines pour refaire les bains. Ce ne sont après que des conseils, n'y voyez pas là une envie de prendre la direction sur quoi que ce soit. »
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Aaron ClayPrêtre
Aaron Clay



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyVen 24 Jan 2020 - 16:57
Le Vicomte tente de se rattraper de ce qu'il prétend être une faute de langage. Aaron ne se prononcera pas dessus. Les nobles guerriers sont une race à part, mélangeant le beau parler ou le parler étrange, suivant les points de vue, de la noblesse et la rudesse typique des hommes qui affrontent la mort, l'épée au clair. Le mélange des deux langages peut donner des situations particulières. Mais il a du mal à comprendre pourquoi des gens formés pour les combats souhaitent faire quelque chose en plus. Lui gère un ordre architectural, un autre s'amuse à élever des chèvres, un troisième s'intéresse à la peinture. Comme si la stratégie et l'art guerrier étaient des activités mineures. Enfin soit, lui est bien architecte et archiviste. Les deux fonctions commencent de la même façon mais sont diamétralement opposées aussi. La seule différence est que lui, il est compétent dans les deux domaines. Le Terresang ressemble surtout à un prête-nom...

Aaron profite que le maître d'oeuvre de l'ordre prend les mesures pour inspecter murs et sols, puis il récupère les mesures prises et les compare avec les siennes. Cela lui fait du travail en moins et il peut annoter ses propres plans, alors que l'autre doit les dessiner, et suivre les instructions des deux femmes nobles. Mais bon, sur un bout de parchemin, il note quand même à l'intention d'Idalie.

- Je n'y entends vraiment rien en matière de décoration...

Il est architecte, pas architecte d'intérieur. Lui, il s'assure de la solidité et du fonctionnel. Faut-il un lustre ou un chandelier, une couleur verte ou bleue, en toute sincérité, ça le dépasse. Lui, si la table n'est pas bancale, la chaise ne lui détruit pas le fessier, il se pose dessus et il dessine ou il lit. La chaise serait jaune et la table peinte avec des fleurs que ça ne changerait rien. Et alors que les autres semblent assez horrifiés par le passé du lieu, lui semble particulièrement l'apprécier. Même les anciennes activités qu'on peut deviner ou les "tags" explicites ne semblent pas le déranger, un peu comme s'il ne les voyait pas pour s'intéresser à l'essentiel. Il prend diverses notes, dont certaines sur un même parchemin, où l'écriture est moins "patte de mouche" que sur ses plans personnels. Alors que les thermes encore une fois semblent gêner un peu tout le monde, lui s'accroupit pour observer plus attentivement la surface de l'eau, l'analysant sous différents angles. Son regard file à toute allure, du haut vers le bas, de gauche à droite, alors que sa tête, elle, tourne avec une lenteur folle de gauche vers la droite. C'est le seul moment où il fait réellement attendre les autres participants à la réunion et il grattera beaucoup ses plans. Il faut croire que les thermes l'ont inspirés.

Visite terminée, il écoute posément et professionnellement l'analyse de la partie "Ordre". L'estimation des travaux entre 6 et 8 semaines lui semble on ne peut plus correcte et il l'approuve d'un pouce levé. Pour le fait d'installer un nouveau revêtement, plus sobre, à nouveau un pouce levé, mais il grimace quand le Vicomte parle de "décadence". Il pose ses deux mains sur son front pour rappeler que Serus est l'une des trois divinités et qu'elle ne voit pas forcément les activités sexuelles comme décadentes. Ce qui est décadent, ce sont les activités hors mariage. Mais ce qui est attrait, découverte et ce qui permet à une population de croitre et multiplier est du fait de Serus, après tout. Mais quand le maître de l'Ordre indique vouloir détruire les bains et les rebâtir, nul besoin de savoir parler pour se faire comprendre, Aaron marque un désaccord clair et sans équivoque. Pouce vers le bas, grimace dégoûtée et hochement négatif de la tête, il est évident qu'il n'approuve pas du tout. Et au final, il est heureux d'avoir noté au propre ce qu'il comptait dire aux quatre autres personnes présentes pour cette réunion :

- L'architecture du lieu frise la perfection. Aucune réparation pour malformation, aucune lézarde inquiétante, aucune poutre fragilisée. C'est assez rare pour être souligné !

Comme tout le monde ne peut lire en même temps, il indique des doigts les murs, les poutres et fait un grand tour de la main et fait ce qu'il est convenu d'appeler le signe parfait avec ses doigts, les embrassant pour indiquer à quel point c'est un délice. Il ne doute pas que l'autre maître d’œuvre approuvera son analyse, ce lieu est un enchantement pour qui est féru d'architecture. Car non seulement le gros œuvre ne souffre d'aucun défaut, mais la petite décoration, les détails, sont bien étudiés. L'homme qui a géré les travaux à l'époque était un génie, et c'est quelque chose qu'Aaron apprécie. Et il n'a aucun de mal à admettre qu'il était meilleur que lui, surtout pour la partie décoration. Mais même l'architecture globale mérite la peine d'être étudiée. En soi, c'est une excellente nouvelle pour les deux nobles, il n'y aura pas à rebâtir dans quelques années. Elles peuvent se concentrer sur le commercial, le fonctionnel, la décoration. Ce qui les amène au point deux de son parchemin "bien écrit". Il déploie son parchemin plan et y indique 5 pièces. Sur le parchemin à lire est écrit.

- La partie "Bien être corporel" comprend salle de soins et partie barbier. Barbier homme, barbier femme, séparés (un barbier est un coiffeur ou un visagiste, après tout) et deux locaux de soin. Les deux locaux de soin seront fait sur le modèle des locaux de soins du Temple. S'il y a une urgence médicale à la Hanse comme celle du chaudron, un prêtre soigneur trouvera immédiatement ses marques. Il sera simple de transformer le local barbe par un local soin. La cinquième pièce, la plus large, est la remise "soins". Potions, lotions, tables de soins, matériel en double.

Le côté commercial du barbier sera bien utilisé, deux locaux de soins peuvent suffire, mais si urgence il y a, en quelques minutes, ils auront 4 locaux de soin, ce qui peut aider pas mal. Vu la taille des pièces, on pourra soigner deux personnes dedans sans trop se marcher sur les pieds pour les soigneurs et ainsi en stabiliser un paquet avant de les envoyer vers le Temple. Il peut faire une liste des bandages, lotions et potions les plus utiles, si nécessaire mais il se doute que les soigneurs qui seront engagés tiendront à apporter leurs visions des choses, aussi ne se propose-t-il pas. Il approvisionne les locaux de soins, mais il ne soigne pas. Qui sait si un médecin privé n'aura pas une autre priorité ? Possible qu'ils soigneront certaines maladies que les gens n'osent montrer aux prêtres, après tout. Il en arrive au troisième point.

- Rénover salit, il faut en profiter pour nettoyer les cheminées, avant les rénovations, histoire de ne faire qu'une fois un grand ménage.

Ce point ne devrait poser aucun souci, mais l'entretien des cheminées est souvent un oubli classique, aussi pour notre prêtre. Là, il y a songé, autant le signaler.

- Je verrai la cuisine ici, l'emplacement est idéal pour deux fours et vu la capacité d'accueil du lieu, deux fours me paraissent loin d'être inutiles.

L'espace lui semble suffisant pour que les cuistots et les serveurs ne se marchent pas sur les pieds, mais voilà, il ne l'impose pas. Les cuisines et leurs agencements ne sont pas son meilleur domaine. Si l'autre maître d'oeuvre y voit plus clair, il laissera la main. D'autres détails comme les choix des remises pour la partie dortoir ou la partie bains sont indiqués aussi, avant qu'il n'aborde le dernier point : les bains. Il faut dire qu'il les a particulièrement étudiés.

- Les bains sont bien conçus mais ont un défaut qu'on a connu par le passé au Temple. Les eaux s'évacuent mal et nécessitent un entretien régulier. Le lieu est resté clos un temps, et ça explique l'apparition des odeurs. Il faut les brosser pour faire remonter les matières odorantes puis utiliser de la laine pour les récolter. Enfin, on brûle la laine. Les odeurs auront disparu. Ensuite on vide les bains et dans le dernier bassin indiqué par une croix, en plus de l'évacuation située au milieu du mur, il faut une évacuation de l'eau en bas du mur. Cela accélérera l'évacuation des eaux et évitera que les odeurs n'apparaissent trop souvent. Il faudra brosser, mais moins souvent. Belle économie en laine, aussi. La laine de mauvaise qualité accroche aussi bien les odeurs que la bonne.

Inutile de tout abattre quand c'est bien conçu et qu'il suffit d'une simple ouverture. Le nettoyage prendra du temps aussi, mais l'Ordre pourrait y gagner une semaine en suivant son conseil, et au niveau matériel et humain, le coût sera vraiment moindre. Aaron ne s'est visiblement pas inquiété de la décoration, des couleurs, des meubles qu'il faudrait, du côté beau. Il connait ses forces et ses faiblesses et ne voit aucune raison d'insister sur ses points faibles. Idalie semble savoir ce qu'elle veut et avec un peu de chance, son homologue de l'Ordre sera plus doué que lui pour le décoratif, un aspect qui souvent plait aux nobles. Aaron, lui, œuvre pour le Temple et si on lui dit "là, faut un tapis vert", il met un tapis vert. Point. Aussi, sa dernière remarque sur le parchemin semblera probablement étrange.

- Il faudra impérativement changer les lits. Pas par souci d'hygiène, mais de confort.

Pour l'hygiène, il ne doute pas qu'une maison de luxe y portait une grande attention. Rien ne peut plus détruire une réputation que de choper des bébêtes dans un lit. Elle était donc changée régulièrement, et/ou lavée. Et l'Effeuill'age n'avait pas mauvaise réputation, puisque c'était une maison "de luxe". Qu'importe. Mais un lit dans lequel on s'ébat (et que ça) ne cherche pas le confort de ceux qui sont dedans, car ils n'y venaient pas pour dormir. Autant dire que c'est le genre de literie dans laquelle on peut s'exploser le dos si on y dort. Surtout que ceux qui pourront se payer une nuit de sommeil ici ont l'habitude et les moyens d'acheter du confortable. Mais pour lui, hormis les objets qui servent aux jeux sexuels, ce sont les seuls meubles à ne pas conserver. Le reste lui semble de bonne facture et pas forcément érotique.

Les rénovations sont un boulot sciant, pour rester poli. On tâtonne et on perd du temps sur des détails sur le choix des couleurs ou des matières. Cela rend le devis complexe à établir. D'autant que visiblement, ils voudront les meilleures couleurs ou les meilleurs matériaux. Lui est plutôt du genre à chercher le meilleur rapport qualité-prix, en général. Mais bon, pour lesdits matériaux, il se doute que c'est Apolline qui fera les achats. Aaron peut estimer dans une fourchette raisonnable les heures prestées par les ouvriers de l'Ordre, et comme le Vicomte semble vouloir avoir le prix juste, notre prêtre visera le salaire moyen d'un ouvrier qualifié. Si l'offre de l'Ordre entre dans cette fourchette, il avalisera le devis comme "raisonnable". Sinon, il interviendra. Après tout, c'est un peu pour ça qu'il est là.
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyDim 26 Jan 2020 - 22:29


Apolline avait laissé volontairement les directives de la visite à Idalie, si sur l’instant, elle n’en avait pas évoqué les raisons et si naturellement elle avait songé à s’éclipser, elle n’en fit rien dans l’immédiat, offrant simplement un très large sourire à l’ensemble des participants. Sourire pour le plaisir ne lui était pas quelque chose de propre, en revanche, forcer un peu sa froideur pour un peu plus de convivialité pour affaire, c’était envisageable. Ainsi avait-elle offert un hochement de tête en direction du vicomte, puis du prêtre, puis de son associée qu’elle apprenait à découvrir en tant que femme d’affaires –avec plaisir-. L’affaire fut conclue vis-à-vis de la maladresse du sang bleu, la comtesse ne sembla guère lui tenir rigueur, se contentant de souligner que les choses étaient entendues et qu’il lui était simplement évident de payer le juste prix, bien que le troque risque de se rajouter à la donne pour des raisons évidentes : l’argent venait à manquer partout et l’ensemble du peuple ne fonctionnait plus que sur la limite du libre-échange, du donnant donnant. Ne doutait-elle donc pas un seul instant que cet aspect finirait tôt ou tard par rentrer dans l’axe de la négociation. Suivant le groupe, glissant des regards vis-à-vis des notes, des croquis, la dame ne pouvait que dignement essayer de comprendre, mais ce n’était pas son domaine. Un regard vers Idalie, la cadette semblait l’impressionner, positivement et pour la première fois la dame imagina pouvoir se reposer légèrement, savourer simplement l’affaire sans avoir à trop se soucier de l’ensemble.

- « Pour vos tarifs messieurs, parce que oui mon père, au-delà des dons pour le temple, je tiens à vous remercier aussi personnellement. Je sais à quel point l’intimité au sein du clergé n’est pas une mince à faire et je suis certaine qu’avoir une chambre ici de temps en temps pour vous reposer et prendre uniquement du temps pour vous, vous satisfera aussi. Pour le reste, nous étudierons vos prix avec intention, mais pouvez-vous déjà estimer que notre affaire est conclue. Mademoiselle d’Auvray doit également voir avec Sombrebois pour venir ramener du bois, au moins l’ensemble sera rapidement réglé. »

C’était une information importante, qui allait certainement revenir et Apolline voulait qu’Idalie ne soit pas sujette à cette question délicate, ainsi accompagna-t-elle le groupe en silence, avant de venir murmurer à la cadette qu’elle allait s’éclipser pour vérifier l’état du sous-sol et surtout que les gardes disparaissent rapidement. Cela lui laissait le temps d'aviser, de faire le tour du propriétaire, de recevoir les conseils, les choses prioritaires. Ceci fait, la dame s’était simplement éclipsé s’excusant d’avoir une petite affaire à régler et soulignant qu’elle laissé entre de très bonnes mains le groupe. Ce simple fait avait surpris Aimée, qui avait questionné sa maîtresse du regard avant de comprendre que la confiance était installée entre Apolline et Idalie. La petite domestique n’avait pu néanmoins retenir la question fâcheuse, celle de l’implication de la notion extérieure « Zephyr d’Auvray »dans tout ça. Naturellement Apolline avait repoussé l’idée, ne comprenant pas où sa domestique voulait en venir. Accompagné par sa petite main à l’étage inférieur, elle avait finalement obtenu gain de cause et l’ensemble des miliciens avaient quitté le lieu, mieux, il avait pris bonne note que l’endroit lui appartenait et effectué cette promesse silencieuse de ne plus venir le bafouer. Si la comtesse en doutait, l’intention était louable et suffisamment agréable pour être soulignée. Remontant les marches simplement pour retrouver le groupe, elle ne put qu’entendre et lire la fin des constations. Les lieux étaient parfaitement sécurisés, l’ensemble ne serait fait que de quelques retouches ce qui était forcément de très bon augure. C’était parfait, réellement parfait. Prenant une inspiration, elle fit un bref signe de tête en direction d’Idalie, avant de conclure :

- « Je ne vais guère tous vous sollicitent plus longtemps, je vous laisse libre de faire vos vérifications, vos mesures, vos vérifications dans l’endroit et nous attendons bien évidemment vos conclusions. Mon cher Vicomte, il est inutile de tout détruire dans les bains, en revanche en rajouter un plus discret et à l’abri des regards ne serait pas de trop. Si nous répugnions bien évidemment l’aspect et l’origine du lieu par le passé, nous ne pouvons fermer la porte à des couples cherchant un peu d’intimité n’est-ce pas ? Après tout irions-nous à l’encontre de Serus lui-même. Et puis, je suppose que vous savez mieux que personne que parfois, ce n’est qu’autour d’un bon bain que nous effectuons les plus grandes des négociations. »

Faisait-elle référence à la rumeur que le Vicomte s’était retrouvé nu dans les termes en compagnie de Rougleac ? Personne ne le saurait réellement, toujours était-il que sa petite étincelle de malice dans le fond de son regard laissait entendre que les paroles n’étaient aucunement prononcées sans raison ou sans petit clin d’œil. Apolline avait fini par offrir un sourire rassurant à Idalie, invitant d’un geste de la main le groupe à la suivre. Elle laissait évidemment soin à chacun de partir dans une autre pièce, de faire une vérification une autre mesure ou toute autre chose, soucieuse que le travail soit fait dans les règles de l’art.

- « Idalie, je dois vous remercier pour votre soutien, j’ignorais que sommeillait en vous, une véritable négociatrice et gérante dans l’âme » la complimenta-t-elle dans un murmure en descendant les marches « Je ne pourrais rêver d’une meilleure associée »

Ceci étant dit, elle avait fini par terminer de descendre pour se placer au centre de la pièce, attendant sagement que chacun termine son occupation, tout en sirotant une coupe qu’on venait de lui apporter, pour le reste clôturait-elle simplement la rencontre en remerciement chaudement les participants, et par la suite attendant les devis pour accepter l’ensemble et démarrer les travaux le plus rapidement possible. L’établissement était une future affaire qui allait parfaitement bien tourner.


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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyLun 27 Jan 2020 - 3:16
Véritable faute de langage ou non, le vicomte tenta de rectifier le tir et, comme sa partenaire, Idalie accueillit ses excuses positivement. Apolline était satisfaite et elle l'était également – nul besoin de s'attarder davantage sur celle maladresse de la part d'un homme qui semblait simplement manquer d'un brin de finesse.

Idalie entreprit ainsi de faire visiter les différentes pièces au groupe. Elle laissa à chacun le temps de prendre des notes et de poser des questions. Si elle prit soin d'offrir son attention autant au vicomte et à son maître d'œuvre qu'à Apolline et au prêtre, elle se montra particulièrement présente pour Aaron, qui ne pouvait évidemment l'interpeler autrement que par des gestes et communiquer autrement que par l'écriture. Elle jeta un œil aux différentes notes et acquiesça discrètement lorsqu'Apolline lui murmura à l'oreille qu'elle allait vérifier l'état du sous-sol, où la milice rôdait toujours.

Apolline partie, Idalie continua de mener ses invités à travers les pièces. Si elle était embarrassée par le caractère osé des bains, elle écouta néanmoins l'analyse que firent les deux hommes des travaux à effectuer. Le vicomte voulait raser complètement les lieux et tout recommencer, une idée qui semblait tout simplement horrifier le prêtre. Idalie laissa Terresang et LeToisé lire d'abord les notes du Père Aaron, elle-même observant plutôt les gestes que ce dernier exécutait pour s'exprimer. Elle sourit en le regardant et acquiesça avant d'elle-même parcourir des yeux ce que l'ecclésiastique avait noté. Elle eut une moue pensive et fit signe qu'elle allait réfléchir, attendre de connaître l'ensemble de l'état des lieux pour se prononcer.

Idalie était bien contente d'avoir obtenu l'aide du père Aaron pour ce projet. Les Trois lui étaient réellement venus en aide ce jour-là, quand elle s'était présentée à ce prêtre qu'elle ne connaissait pas dans le but de confesser les tourments qui occupaient alors son esprit. Aaron avait une foule d'idées et, malgré son handicap, il les exprimait avec force de clarté et de détails. En plus de réellement savoir ce qu'il faisait, il était créatif. Lorsqu'elle lisait ses mots, Idalie parvenait à visualiser parfaitement ce qu'il imaginait. Et il pensait à des choses qui ne lui avaient même pas traversé l'esprit.

Idalie n'avait pas de parchemin en main, mais elle avait bonne mémoire. Aussi prit-elle des notes mentales tout au long de la visite : songer à passer une commande pour s'assurer d'avoir tous les stocks nécessaires pour le dispensaire, faire nettoyer la cheminée, voir si deux fours sont requis, prévoir le nettoyage assidu des bains une fois l'établissement ouvert pour éviter les mauvaises odeurs. Idalie lut la dernière remarque d'Aaron et ne put s'empêcher de rire doucement.

« C'est déjà prévu », le rassura-t-elle.

Elle remercia les deux hommes et, alors que quelques autres commentaires étaient échangés, Apolline reparut. Idalie lui sourit, lui signalant ainsi que tout se passait pour le mieux, et écouta ses remarques en acquiesçant, en particulier pour les bains. Elle non plus ne voulait pas détruire l'endroit inutilement, surtout si l'architecture frisait la perfection. Elle approuvait aussi l'ajout que proposait sa partenaire : une pièce close pour les couples. Pourquoi pas, tant que l'endroit était utilisé dans le respect de Serus. Idalie hocha la tête, mais eut un regard un brin interrogateur pour la comtesse, qui afficha un regard espiègle en prononçant sa dernière phrase. Elle n'avait pas entendu la rumeur, mais, une fois les hommes partis, il en serait probablement autrement...

Guidé par Apolline, le groupe prit de nouveau la direction de l'escalier. La noble marcha à côté de son associée et ne put que lui offrir un sourire calme, mais ravi au compliment qu'elle lui fit. Elle était heureuse de savoir que son travail était apprécié de la comtesse, qui était, après tout, une femme exigeante.

« Je ne peux que vous remercier de m'avoir permis de participer à ce merveilleux projet, Apolline, répondit-elle à voix basse. Je crois que nous formons une équipe redoutable et j'ai la certitude que cet endroit obtiendra un grand succès. Il me tarde de le voir se transformer sous nos yeux. »

Elle sourit avec optimisme et enthousiasme à la comtesse. Une fois de retour dans le grand hall, elle indiqua à Apolline qu'elle s'occupait de montrer le sous-sol au vicomte, au maître d'œuvre et au prêtre. Elle descendit ainsi avec eux pour leur montrer les lieux et, quand ils eurent terminé de prendre des notes, remonta au rez-de-chaussée pour rejoindre Apolline.

« Je vous en prie, acceptez un rafraîchissement, proposa-t-elle. Sentez-vous absolument libre d'errer encore si vous le souhaitez, je resterai à disposition jusqu'à ce que vous ayez complètement terminé ici. Autrement, nous attendrons que vous nous soumettiez vos devis afin de régler les derniers détails. Vous seriez bien aimable de me les faire parvenir afin que je puisse les ajouter à ceux que j'ai déjà obtenus pour d'autres aspects du projet et ainsi avoir une vue d'ensemble. »

La jeune femme était organisée et faisait en sorte de soulager le plus possible Apolline de ces détails auxquels elle n'avait sans doute pas le temps de s'attarder. Elle ne prenait aucune décision majeure sans sa partenaire, mais avait toujours des options clairement définies à lui présenter. Elle gérait le projet comme elle gérait le manoir d'Auvray : avec efficacité.

Idalie laissa Apolline prendre la parole, puis remercia à son tour chaque participant avec reconnaissance. Avant que le père Aaron quitte, elle renouvela ses remerciements. Si elle était là aujourd'hui, c'était en grande partie grâce à lui et elle ne l'oubliait pas. Une fois les hommes partis, Idalie échangea quelques mots avec Apolline sur le déroulement de cette visite... et en profita pour la questionner sur ce qu'elle avait sous-entendu plus tôt en parlant des bains. Il y avait réellement des rumeurs et des histoires plus étranges que d'autres...
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie]   Travaux en perspective [Aaron, Alexandre, Idalie] EmptyMer 29 Jan 2020 - 14:53
Pardon ? Alexandre avait-il bien entendu ? Ah ! C'était la meilleure ! Ce salopard de fils de catin de merde était donc un des fournisseurs de bois de ce projet .. ah ce vil faquin ! Ah ! Et c'était Idalie d'Auvray qui avait négocié les termes de ce contrat ? Ah ! Il avait dû demander des faveurs en échange d'une baisse des tarifs, mauvaise langue dîtes vous ? On parle d'Hector de Sombrebois , là, les gars mais l'amertume et la rancoeur du Vicomte avait envers le baron altéré très certainement son jugement mais qu'importe au moins, la dame avait trouvée du matériel de qualité -oui, ça faisait mal à Alexandre de l'admettre mais c'était de la qualité que l'autre bouffon vendait à défaut d'avoir un honneur de qualité-

Le Terresanguin observa alors son maître d'oeuvre toujours sur ses notes et il eut un large sourire quand la comtesse énonça que c'était autour d'un bon bain qu'on faisait les meilleures affaires … il se rappelait cette journée avec le Comte de Rougelac, nus comme des vers où ils avaient négociés les termes du mariage avec la belle sœur de ce dernier … cela avait été effectivement une très belle affaire … 'fin surtout pour le Vicomte parce que le Comte Victor s'était plutôt fait sodomiser et à sec s'il vous plait et il n'était guère étonnant que la Pessan ne sache cette histoire, les rumeurs allaient bon train et ce même au Temple… cela avait dû en faire parler certains de voir le Rougelac et Terresang ensemble.

Il suivit alors, accompagné par LeToisé et le Prêtre, les deux jeunes femmes jusqu'au grand hall où la d'Auvray proposa des rafraîchissements, elle voulait également les devis… hm, cela allait être vite. Il avait en tête les tarifs de l'Ordre tout comme son homme mais il fallait encore voir avec le prêtre dans tout les cas, il s'avança tout en prenant le parchemin que lui tendit l'homme de l'Astre.

 « Voici notre prix, Dame d'Auvray, en ne comptant pas les meubles et le matériel que vous fournirez je pense, nous sommes à cent dix huit écus pour six semaines de travail, à voir le prix du Père Aaron. »

Il tendit à son tour le parchemin à la Dame, elle pouvait voir tout ce qui avait été dit précédemment, la fabrication du bar, les blasons à faire forger, l'agencement, les tapisseries à remplacer … enfin bref, tout ce qui fera de cet endroit autre chose qu'un repaire de lapins en rut.

 « Nous avons pour habitude d'ajouter des primes de risques pour les chantiers réservés aux nobles qui se trouvent à l'extérieur des murs mais étant donné que nous n'allons pas être dans les faubourgs, au labret ou carrément dans les marais, nous avons décidés de retirer cette prime. Je vous laisse voir si vous désirez payer cette somme ou alors faire du troc avec l''équivalent de cette somme.»

Il hocha la tête à leur encontre, ce chantier allait être une sacré aubaine pour faire connaître un peu plus l'Ordre de l'Astre d'Azur et malgré qu'il avait déjà prouvé sa valeur dans la cité de Marbrume, il devait encore montrer que l'Astre n'était pas là pour l'argent mais pour le bien être du peuple et quoi de mieux que cette auberge de luxe en pleine Hanse pour prouver tout cela ?

Il partit alors tout en les saluant en clopinant tel le futur unijambiste qu'il était, si il mourrait dans les prochains jours à cause d'une infection au moins l'Ordre avait de quoi faire mais pour le moment, avant de penser à la mort, il avait encore fort à faire et il devait déjà se préparer à recevoir une contre-proposition quant au prix, c'était tout bien naturel après tout.
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