[Défi] Une expédition pour le Renouveau [Erwan & Victor][Terminé]

Rougelac nous rejoignis finalement, l’air un peu abrutit et les joues rougies. Bon, bien mal m’en prend de juger quiconque sur l’aspect de son faciès. En effet, après quatre heures passées à vomir la tête en bas, nul doute que je dois ressembler à un fangeux.
Cela dit, ma cervelle fonctionnait toujours et, reprenant les couleurs d’un être bien vivant, ce que j’exposais à mon chef semblait le contenter.

Bien Vicomte, j’y vais de ce pas. Nul doute qu’un peu de bricolage me permettrait d’oublier mon estomac.

J’inclinais rapidement la tête et disparu dans les entrailles du navire.
Je trouvais rapidement le charpentier du bord et quelques artisans à qui expliquer la tâche qui nous revenait. Sous mes ordres, nous rassemblâmes de grosses planches, quelques poutres et ce qu’il fallait de clous et de cordages.
Il nous fallut un peu plus d’une heure à huit pour fabriquer deux grosses portes. Le bois était épais et solide, prévu pour réparer la coque du navire et donc braver les éléments et la roche.

Chaque porte avait deux poutrelles mobiles. La première, au milieu et la seconde à la moitié de la partie haute. Fixées par des cales et verrouillées par des barres de fer pliées. Ainsi, les poutrelles servaient de poignées de transport, ce qui permettait accessoirement d’utiliser la porte comme un brancard. Lorsque les portes seront en place, un simple coup de levier ferait sauter les barres de fer, libérant les poutrelles. De cette façon, il ne restait plus qu’à les pivoter de quatre-vingt-dix degrés pour avoir deux barres de verrouillage par porte.

Ceci fait, j’allais récupérer mes outils. Ils me permettraient de commencer les travaux dès que nécessaire sans attendre que les hommes ne m’apportent le reste.
Je retrouvais alors le Vicomte tandis que les artisans déposaient les portes sur le pont du navire.

Mon Seigneur, nous avons fait aussi vite que possible. Voici les portes. Quand à moi, je suis près à vous suivre.

Je résistais à l’envie d’ajouter qu’il me tardais de descendre de cette coque de malheurs. Aucun doute que cela ne le surprendrait point que je tienne un tel discours.

 «Faîtes descendre la passerelle, capitaine. »

Il observa alors la zone où ils allaient accoster, la mort, voilà ce qu'il ressentait. Il y avait une odeur de mort dans l'air et plus particulier, c'était calme. Trop calme, on n'entendait pas les oiseaux ou encore le moindre bruit … c'était lugubre, il fallait vraiment que cette mission aille plus vite, Alexandre voulait être certain que la Fange avait -ou du moins presque- abandonnée l'endroit mais ce silence ne disait rien de bon.

 « Et a partir de maintenant plus aucun bruit, ce n'est pas parce que le corbac n'a rien vu qu'il n'y a rien. »

Le navire s'approchait doucement et alors que les amarres furent lancés dans un foutu plongeon, le ponton grinçait…

 « J'avais dit dans le silence. »

 « On a pas encore inventé l'stabilisateurs automatiques, m'seigneur. »

Dit-il avec un immense sourire tandis que l'équipage s'approchait du bastingage défoncée en observant également les alentours. L'endroit était d'un lugubre, on sentait la mort, la tension était présente … et alors que les miliciens commençaient à sortir du navire pour sécuriser le ponton qui était presque en bon état.

 « Il faudra voir pour remettre en état le ponton … »

Se dit-il pour lui même alors qu'il descendait la timonerie pour s'arrêter devant les portes que le brave Forgeron avait fabriqué avec l'aide des deux artisans de l'Ordre, c'était assurément du bel œuvre et il faudra se lever de bonne heure pour détruire ces portes.

 « Bien allons y… vous restez en arrière, on ne sait jamais. »

Alexandre dégaina alors son épée, aaah … ça faisait un bien fou, vous imaginez pas à quel point cela fait un bien énorme de dégainer son arme, les réflexes de vieux guerrier d'Alexandre étaient aux aguets, l'adrénaline commença alors à monter. Le vieil homme semblait retrouver son entrain de jeune homme, il avait même laissé sa canne à bord, il y allait en clopinant mais ce n'était pas bien grave, sa jambe lui faisait moins mal mais cela n'allait pas durer longtemps.

La petite expédition se dirigea alors le grand bâtiment qu'ils avaient pu observer sur le navire, c'était peut être répétitif mais … ce silence était mortel. On entendit un corbeau croassait au loin mais c'était tout. Deux miliciens se trouvaient aux côtés d'Alexandre pendant que l'autre fermait la marche derrière Victor, les artisans et le forgeron… il fallait être aux aguets, on ne savait jamais ce qui pouvait se passer.

Le bâtiment était enfin à leur pied, il s'étendait sur plusieurs mètres, trois étages et était assez large … bon, ça ferait un excellent quartier général et en plus, ils pourraient ce servir du dernier étage ou du toit comme point d'observation mais quelque chose turlupina Alexandre, ce lieu sentait la mort … oui, ce n'était pas une impression, il y avait une odeur de pourriture dans l'air, c'était horrible. Cela donnait des haut-le-cœur au Vicomte mais il se retint de vomir même si sa salive lui piquait désagréablement la gorge.

Mettant un pied sur la petite marche qui constituait l'escalier de trois marches, celle-ci émit un petit couinement. Bon sang, il n'y avait décidément pas moyen de faire tout cela en silence ! Il enjamba alors les deux dernières marches et se mit dos au mur en compagnie des deux soldats royaux, la porte était a moitié défoncée et celles des artisans allaient être d'un grand secours. Il regarda dans l'embrasement mais ne vit rien … mais il sentait cette odeur désagréable, c'était même au-delà…

Spoiler:

Spoiler:

Il commença alors à ouvrir la porte avec son épée lorsque l'un des miliciens stoppa le geste du Vicomte en mettant sa propre épée en travers de la sienne et avant que le Seigneur ne montre sa désapprobation, une lance sortie de sa cachette pour se planter sur l'huis de la porte… hein ? Le soldat montra alors la ficelle qui était au sol après avoir était finement tendu suite à l'ouverture de la porte.

 « Merci. Nous ne sommes pas seul on dirait. » Dit-il à l'encontre de son sauveur puis du reste de l'expédition.

Il mis un coup de pied dans la lance qui se détacha du bois du perron, elle était tellement en mauvaise état voire rudimentaire qu'elle se brisa en deux … bordel, c'était quoi tout ça ?

 « Entrons. » Dit-il en ouvrant la marche avant de se raviser et reculer à peine entré dans la large pièce.  « Bon sang ! » Il cracha alors au sol un mélange de bile et quelques morceaux blanchâtre.

 « Qu'est-ce que...? » Commença alors le milicien avant d'écarquiller les yeux par ce qu'il voyait, et on avait bien l'impression que le pauvre gars voulait aussi vomir.

Alexandre retourna alors à l'intérieur pour se rendre mieux compte de cette scène horrible qu'il avait aperçu… bon sang, les murs étaient en partie recouvert de sang, des mouches à merde se trouvaient dessus, le mobilier étant sans dessus sans dessous et la scène la plus macabre se trouvait près des escaliers qui menait au second étage … bordel, un tas … non, un mont de cadavre se trouvait là. Il y avait de tout : Des bras, des jambes, des têtes, des troncs … en plusieurs étapes de décomposition, c'était si sanguinolent que même le Vicomte n'avait pas l'habitude, il avait connaissances des horreurs de la guerre mais là c'était autre chose … c'était barbaresque … c'était inhumain… En s'habituant un peu plus à la semi-obscurité, il vit même des têtes sur des piques, des casques de fer aussi, bordel c'était quoi tout ça ? Il utilisa son épée pour dégager le corps d'un rat et se tourna vers les artisans.

 « Montez votre porte et faîtes en sorte de sécuriser les fenêtres, elles ne sont pas défoncés et je me demande bien pourquoi... »

Le navire était enfin arrimé, solidement j'espère, au quai. La terre ne m'avait jamais parue ci fantastique que lorsque je posais les pieds dessus après cette terrible traversée. Je suivais docilement les artisans de l'ordre, fermant la marche comme demandé par le Vicomte. Seul un milicien se trouvait derrière moi.
Si les autres semblaient aux aguets, inquiets quand à nos potentielles rencontres ou, de bien de la pesante absence de bruits. La faune et la flore semblaient éteintes, comme si tout être vivant avait migré vers Marbrume.

Pour ma part, j'étais trop vaseux pour vraiment remarquer tout cela. Je commençais même à me demander si je n'avais pas troqué le mal de mer pour le mal de terre... Je commençais à croire de plus en plus que j'allais passer toute cette expédition à vomir.

Nous arrivâmes au pied du bâtiment et Alexandre, ouvrant la marche avec un milicien, bloquèrent devant la porte pendant quelques instants. Du fait que j'étais sagement à l'arrière et qu'eux, se situaient légèrement sur-élevés, je ne voyais pas bien ce qu'il se passait. J'entendais cependant ce qu'ils disaient. Des grognements, des sursauts, des réflexions se faisaient entendre. Je finis par discerner dans tout cela l'information comme quoi nous n'étions sans doute pas seuls.

Au bout d'un court instant, le Vicomte nous signalait d'entrer. Nous nous exécutâmes donc et je ne pus retenir un violent haut-le-cœur lorsque l'odeur me saisie et que mes yeux se posèrent sur le charnier. Je manquais de peu de lâcher mon coin de porte mais réussi à le maintenir alors qu'Alexandre nous ordonnait d'installer nos fermetures provisoires et de renforcer les fenêtres.

Tout...Tout de suite!

La porte fut posée rapidement et je m'attelais, avec l'aide des artisans, à bricoler des panneaux d'occultation pour les rares fenêtres. En utilisant le même système, cela permettra de consolider les ouvertures de l'intérieur en cas de soucis.
Je fus contraint de sortir brièvement de la bâtisse pour rendre, malgré que je pensais n'avoir déjà plus rien dans l'estomac.
Il ne fallut que peu de temps pour ajouter des volets mobiles.

Terminé Mon Seigneur! En cas de problème, nous devrions pouvoir nous enfermer solidement. Si je puis me permettre cependant, ne devrions-nous pas évacuer les corps?

 « Bon sang … c'est juste pas possible, c'est quoi tout ça ? »

Dit-il à l'encontre du milicien qui était à ses côtés et qui observait avec lui le charnier pendant que l'autre soutenait le pauvre Victor de Rougelac qui avait recraché son petit déjeuner mais également son dîner de la veille et sûrement son déjeuner de l'avant-veille… c'était un tel chantier qu'il aurait pu repeindre les murs avec sa bille et il ne se sentait véritablement pas bien, c'était ça de vouloir jouer les roublards après avoir reçu un coup sur la tête.

Alexandre s'accroupit devant un bras nettement coupé … le soldat royal fit de même et lui montra des écorchures avec sa dague.

 « R'gardez m'seigneur … on d'rait d'traces d'crocs et ça ... »  Il fit le tour du bras avec son arme.  « C'trop propre, chef. Ça 'tait coupé par une b'nne lame, chef. »

 « Dans quoi on est tombé ? Je suis sûr que si on regarde tous ces morceaux ça sera la même chose…. On dirait une manière préventive d'éviter les transformations. »

Il se releva tout en se tournant vers Erwan avec un demi sourire, se débarrasser du charnier et comment ? En prenant un balais et en balayant ? Non, si c'était là c'est qu'il y avait une raison. Il fit un signe de sa main valide.

 « Bien. Nous allons aller à l'étage mais avant de se débarrasser de tout cela, nous devrions savoir pourquoi un tel charnier… restez ici avec Victor, le milicien et les autres, essayez de ne touchez à rien, je vais là haut avec messire. »

Dit-il en mettant son épée au devant de sa personne en compagnie du milicien qui semblait être son nouveau binôme, les escaliers étaient étroits mais qu'importe. Il serait probablement le premier à pourfendre quiconque se ramènerait au devant de sa personne.

 « Hm. »

Dit-il alors simplement en observant l'étage qui était un peu plus grand que le rez de chaussée, il y avait plusieurs pièces mais … il ne ressentait rien, il n'y avait rien mis à part un petit feu de camp dans le couloir, avant d'observer cela, il entrouvit chacune des portes de bois en compagnie du milicien, il voyait le balcon où il y avait le second accès mais il était plus préoccupé par le silence de mort.

 « Chef, c'est frais. » Tonna la voix du milicien proche d'un corps dans une autre pièce qui servait probablement de chambre. Alexandre s'approcha alors de ce dernier, il était couché sur la paillasse moisie, coupé en six morceaux… bon sang, qu'est ce qui se passait ici ?

 « Mort récente ? »
 « Apparemment. »
 « On est tombé où, bon sang. »
 « Chez d'prévenants, chef. »

Alexandre soupira puis se dirigea dans le petit couloir où les braises crépitaient encore mais qui étaient inactives depuis un petit moment … ça sentait encore la viande mais il n'y avait personne ici, c'est quoi ce bordel ? Il s'approcha alors des escaliers et siffla :

 « La voie est libre. »

Le vicomte ne semblait pas des plus serein. Personne ne l’était, moi le premier. Les hommes en armes étaient tendus et sur le qui-vive, les artisans demeuraient faces à la porte et aux volets, tentant d’éviter de voir le charnier et le comte me remplaçait efficacement sur le plan vomitif. Pour ma part, mon estomac, bien que retourné, n’avait plus de matière à offrir. Il n’en demeurait pas moins que je supportais de douloureuses crampes abdominales.

Alexandre semblait suggérer que les cadavres avaient étés ainsi découpés pour éviter un quelconque risque de transformation. L’idée, loin d’être stupide, me fit réfléchir.
Le meneur de la troupe déclinait ma proposition quant à l’évacuation des restes humains avant de donner ses ordres. Je ne voyais pas en quoi laisser ce monceau de cadavres pourrissant sur place allait pouvoir nous apporter, autre qu’un festival de régurgitation.
Je ne bronchais pas cependant, pas plus lorsqu’il nous enjoignit de ne toucher à rien.

Je l’observais monter, les perdis de vue, les entendis s’exprimer, fouiller, aller de pièces en couloirs jusqu’à ce que l’information principale nous parvienne. La place était libre d’occupants. Toutes les épaules se relâchèrent légèrement dans une oscillation de soulagement.
Sans trop savoir pourquoi, je fus pris d’un élan de lucidité.

Bon, ouvrez la porte. Nous allons pousser les corps à l’extérieur avec le panneau mobile. Hors de question d’y toucher à mains nues mais à laisser cela ici, nous risquons l’infection. Les morts ne seront pas moins morts à l’extérieur, pas plus qu’ils ne seront moins causants. Si ce charnier était à vocation dissuasive, les occupants semblent partis.

Je me tournais vers les artisans.

Vous deux, vous allez monter installer le second panneau de porte à l’étage, il me semble qu’il était question d’une seconde ouverture hors il n’y en a pas ici.

Les deux hommes obéirent et, ravis de quitter cet étage, disparurent rapidement au premier. Je du négocier avec le milicien pour qu’il m’assiste dans la tâche de désencombrement, cela ne lui plaisait pas de désobéir au vicomte. Cependant, voir Rougelac vomir de nouveau eu raison de sa propre résistance. Après un concerto peu ragoûtant durant lequel les deux hommes refirent leurs bottes, le soldat se montra plus volontaire à m’aider. Victor, quant à lui, était définitivement hors course. Il alla s’adosser au mur, le menton lever au plafond.
Le panneau de porte fut placé derrière les corps, dans l’axe de l’ouverture. Le milicien et moi prêts à pousser.

Un, deux et trooiiiiss !!!

Nous poussions de toutes nos forces, amoindries par nos relents gastriques et, l’idée fonctionnait. Une bonne partie du charnier glissait vers la sortie, opération rendu plus aisée du fait du sang qui lubrifiait le sol.

Alexandre vit arriver les artisans avec leur porte fortifiée … bon, au moins ils obéissaient mais où était le forgeron ? Ah … il était resté en bas à faire quoi ? Oh, juste désobéir aux ordres du Vicomte et faire ce qu'on lui avait déconseillé de faire mais l'heure n'était pas aux réprimandes, si le forgeron pensait que dégager le charnier d'en bas était nécessaire, eh bien il avait ses raisons. Le seigneur de Terresang avait d'autres préoccupations pour le moment, il voulait savoir pourquoi ce lieu était désert alors qu'il semblait pourtant habité.

Le milicien montra alors du doigt, une petite trappe au plafond, la cordelette était à peine visible et seule un œil averti aurait permis de la voir et c'était ce que semblait être le soldat royal. Alexandre attrapa alors celle-ci sans mal et la tira… un petit escalier fit son apparition… boooon … si il y avait de la populace c'était assurément là haut.

Son épée au devant de sa personne, il prit la tête pour rejoindre ce qui semblait être un petit grenier et il y faisait noir … un noir ténébreux, bon sang… rien ne peut être éclairé, ici ? Mais il remarqua quelque chose … une paire d'yeux face à lui mais plus il insistait sur sa vue, plus il remarquait les yeux face à lui et il fit signe en bas au soldat d'amener une torche, il était alerte et peut être n'était ce que des chauves souris ou autres mais il n'avait pas confiance.

**

 « Mais … combien êtes vous ? »

Demanda la voix pleine d'incrédulité du Seigneur Terresang quelques minutes plus tard alors que la torche salvatrice était venu éclairer la petite mais longue pièce qui servait d'abri demandant aux personnes qui s'y trouvaient de descendre à l'étage des chambres.


 « Sommes dix m'seigneur … d'moins au début q'rante, hier z'avons p'rdu not' trentième b'homme... »
 « Le charnier, c'est vous ? »
 « ça éloigne les goules, m'seigneur, fait pas ça d'gaité d'coeur… croyez le... »

Alexandre avait rengainé son épée, il se touchait son crâne brûlé n'arrivant pas à croire ce qu'il entendait … il y avait des survivants dans ce domaine de malheur.

 « Et vous êtes les seuls ? »

 « Non … non … y a pl'sieurs foyers d'résistance m'seigneur, j'suis Arnald Louvière m'seigneur, chef d'la guilde des artisans d'Ventfroid, y a Théodore Carenvert à l'aut' bout des Faubourgs, Lise Duval au castel, Tom Joreve d'la partie centrale des faubourgs… on est éparpillé et on communique comme on peut av(des feux sur les toits…. C'est comme ça que Gaspard s'est fait buter, m'seigneur. » Dit-il en montrant la chambre où les deux hommes avaient trouvé le corps démembré.

Dans un geste éclair, le bras de l'homme fut attrapé par la main du milicien qui releva la manche du bras à moitié dénudé, une marque au fer rouge se fit voir sur celui-ci … le soldat royal se recula tout en dégainant son épée comme le noble.

 « Un banni ! »

L'homme se recula tout en remettant sa manche, l'air horrifié … ses camarades dégaina alors les poignards, gourdins et autres armes de fortune.

 « Vous z'êtes d'émissaires du roi ?! » Dit-il en remarquant l'uniforme du soldat pour la première fois.

 « Et vous un ennemi de sa Majesté, apparemment … mais baissez vos armes, nous ne vous feront aucun mal. »

Spoiler:

Il n'eut le temps de faire quoique ce soit qu'un homme sorti de nulle part et le Seigneur de Terresang senti l'acier froid dans son épaule gauche … bon sang ! Cela faisait un mal de chien, il avait presque oublié l'effet d'une dague malgré son armure de cuir, il avait plus l'habitude aux crocs des Fangeux … aarh … Il se retourna alors son épée au clair mais il ne trouva rien sous sa lame … en effet,malgré son apparence cadavérique, l'homme était vif et il n'était pas prêt à mourir tout de suite, la mêlée fut presque générale, le milicien se fit attaquer par un autre survivant.

Spoiler:

Mais, il avait nettement plus de chance que le noble, en effet, alors que l'homme au gourdin allait le frapper, ce dernier dévia son coup et le soldat royal n'hésita pas et lui planta sa lame en plein coeur, le laissant inerte alors qu'il tombait à peine sur le sol.

Alexandre quant à lui se devait de combattre les autres qui semblaient prêts à en découdre, le vieil homme était accaparé mais malgré sa blessure, il semblait prêt à se défendre bec et ongle.

Spoiler:

Les hommes semblaient trop faibles et le sang bleu n'eut aucun mal à s'occuper de ces trois hommes, il utilisa le plat de sa lame pour bloquer le gourdin, se recula pour éviter la dague qui allait lui transpercer le visage et le hachoir le frôla de justesse mais il était plus que temps de contre-attaquer …

Spoiler:

Dans un élan de rage, il hurla alors pour envoyer son épée dans le vent, cette dernière cueillit la tête de l'homme au hachoir, elle roula en direction des escaliers menant au rez de chaussée mais il ne fit pas attention aux hommes derrière lui qui entreprit se mêler de la bataille … l'un réussit à replacer sa dague dans sa jambe gauche … non, putain … pas cette maudite jambe ! Il hurla alors une fois de plus de douleur, se mit à genou.

Spoiler:

Il sentit le sang couler le long de sa jambe, il se revoyait lors de l'invasion du Fléau … merde, non … il ne pouvait pas mourir ici ! Pas ici ! Pas dans ce trou à rat ! Il se releva difficilement et il sentit un pied dans son dos qui l'envoya valdinguer dans une des chambres à la paillasse moisie … bordel …

Spoiler:

Le milicien esquiva alors prestement les deux attaques des survivants mais son épée était prête à fendre l'air mais elle s'échappa de ses mains … il cria alors à l'aide en voyant cinq survivants se diriger vers lui pendant que trois autres s'attaquer à Alexandre …

Spoiler:

Il ferma alors les yeux, il voyait le visage d'Alice qui lui murmurait quelque chose … bon sang, voilà qu'il était déjà aux portes du royaume d'Anür ? Il se releva alors difficilement, il n'allait pas MOURIR ICI !

Spoiler:

Il leva alors son épée mais rien ne se passa car le gourdin bloqua cette dernière mais Alexandre pressa le poinçon de sa prothèse et alors qu'il leva celle-ci vers le criminel, la main gauche, la lame de vingt centimètres apparu a moitié car l'autre demi se figea dans son crâne …

Spoiler:

Il retira sa dague ensanglantée et releva son épée vers le bras d'un autre qui s'engouffrait dans la chambre … son avant-bras armé se détacha littéralement de son bras laissant des gerbes de sang sur le visage d'Alexandre pendant que l'autre hurlait de douleur, il gêna alors son camarade qui se prit une épée dans le bas du ventre … le milicien qui était resté en bas avait réussi à venir à leur étage aussi vite que possible… Alexandre s'avança alors trouant le mécréant qui hurlait comme un goret … ce n'était pas fini, il en restait cinq et ils étaient encore en infériorité numérique.

Le chef des survivants avait son arme face à lui, il ne voulait décidément pas mourir comme un chien pas après avoir survécu à la Fange durant de long mois, le Vicomte était titubant, sa plaie à la jambe saignait toujours tout comme son épaule blessée … mais il était encore debout, sur le point de s'évanouir certes mais toujours debout.

 « P'rquoi ? P'rquoi nous combattre ? L'Roi n'nous apporte rien ! I'vous a envoyé ici p'crever ! »

Spoiler:

A la fin de la phrase de son chef, un des survivants tenta de se jeter sur Alexandre mais il fut accueilli par la dague du noble qui lui transperça le crâne pendant que son épée lui perça le coeur, le Vicomte semblait des plus remontés et malgré ses blessures, il n'avait pas perdu sa hargne.

 « J'obéis à mon Roi ! »

Dit-il alors tout en levant son épée vers le chef banni, ce dernier ne semblait même pas motivé à se défendre ou alors ne pensait pas que le Seigneur de Terresang soit en mesure de lever encore son épée, mais sa tête fut séparée de ses épaules, elle roula au sol, une gerbe de sang fut accueilli par le visage d'Alexandre et les survivants alentours. Le sang avait que trop coulé en espace de dix minutes.

Spoiler:

Il haletait, il regarda les trois derniers pauvres cadavres ambulants qui jetaient leur armes pour signifier leur reddition mais le Vicomte n'allait pas en rester là… la vermine n'avait pas lieu d'être ici, il était ici en qualité d'émissaire du Roi. Il se dirigea alors vers un gamin qui semblait avoir quinze ans, il était maigre … bien trop maigre … il lui mit sa prothèse sur l'épaule en signe d'apaisement mais n'oubliez pas, sa dague était toujours de sortie … cette dernière se planta alors dans la gorge de l'adolescent, ce fut le signal pour l'exécution des deux autres par les miliciens.

Alexandre se recula alors doucement puis tomba au sol, il était gravement blessé et il sentait sa vie partir à toute vitesse … peut-être qu'il était temps pour lui de rejoindre sa famille…

Spoiler:

Nous étions à l’œuvre, poussant les cadavres vers l’extérieur. La tâche était fort peu ragoutante, mais impérativement nécessaire. Peu importe ce que le Vicomte avait à y redire, il en allait de notre survie. Comme je n’avais eu aucune difficulté à convaincre les autres de m’aider, je pense que j’étais dans le vrai.
L’avantage des tas de cadavres frais, relativement frais, c’est que le sang et autres fluides corporels forment une couche graisseuse sur le sol, facilitant le déplacement des morceaux.


Mon estomac protestait, mais je me sentais différent. J’avais la même sensation que lorsque j’avais aidé à stopper l’avancée des fangeux dans la ville. L’adrénaline me montait au cerveau et je passais en mode « gros œuvre ». Pour survivre, il faut faire, alors on fait, point.
Cela fonctionnait, j’encourageais comme je le pouvais le milicien qui m’assistais et nous avions presque terminé notre deuxième et dernier voyage lorsque nous entendîmes hurler à l’étage. Nous sursautâmes, le soldat lâchait la porte et s’en allait en courant dans l’escalier. Je dus esquiver le panneau de bois avant qu’il ne m’écrase le pied.
Réagir, vite !
Monter ? Inutile, nous nous gênerions et je ne suis pas armé.
Je me tournais vers l’artisan.


Toi, aide-moi à remettre la porte en place ! Vite !


Il nous fallut à peine vingt secondes pour verrouiller l’accès et sécuriser notre niveau. Déjà, les deux autres artisans déboulaient en criant ! Ils expliquèrent que nous n’étions pas seuls, qu’il y avait des survivants cachés au grenier, des bannis, qu’ils avaient attaqué le vicomte. Je sortis un marteau et un tison de mon sac, faisant face à l’escalier, au cas où…


Puis nous attendîmes.
Le temps paru long, ponctué des bruits de coups, de lames, de cris. Une tête roula dans les marches pour s’arrêter à côté de …Victor, toujours amorphe contre son mur. Je saisis la caboche qui passa par la fenêtre.
Enfin, le raffut cessa. Rapidement, on nous informait que les assaillants étaient tous anéantis mais également que le Vicomte de Terresang était gravement blessé. Voilà autre chose…
Deux miliciens descendirent pour surveiller le rez-de-chaussé et terminer l’évacuation des corps. D’autres personnes faisaient de même à l’étage.
Je montais jeter un coup d’œil au sang bleu et confirmais qu’il était mal en point. Le garde royal argua qu’il fallait le transporter au Labret pour le soigner, les artisans étaient terrifiés et Alexandre semblait au plus mal.

Spoiler:

Je parlais alors d’une voix forte mais mal assurée.


Bon, nous avons sécurisé les lieux. Cependant, le navire est bien endommagé, le Comte est hors-jeu et le Vicomte gravement blessé. Nous devons donc en priorité stabiliser l’état du blessé, il y a peu de chance qu'il survive à tout déplacement en l’état.


Je déchirais ma chemise et en jetais les bandes ainsi créées au soldat royal.


Retirez-lui son armure et faites des bandages aussi serrés que possible sur les plaies. Si on arrive à stopper les saignements il survivra peut-être jusqu'au Labret.


J’avisais un milicien.


Cours prévenir le Capitaine du navire que nous appareillons.

Spoiler:

Le Vicomte était pansé au mieux, mais l'épuisement lié à la traversée m'empêcha de le soulever. Je forçais mais sentis mon dos craquer, me lançant une vive douleur. Il pesait son poids le bougre!
Dans un grognement, je désignais le soldat royal et un autre milicien pour le porter.


Aller! On bouge de là!


Nous laissions sur place un Victor léthargique, les deux artisans et les miliciens. La place était prise, il était hors de question de la reperdre immédiatement aux griffes des fangeux, pas besoin d'être un stratège militaire pour penser à cela.
Alexandre fut enroulé dans la toile qui fermait ma brouette et ficelé à cette dernière. Si le moyen de transport n'était pas des plus agréables, au moins fut-il rapide.
Nous arrivâmes au navire en moins de deux, les amarres furent larguées, le vicomte descendu en chambre et le cap fut mit sur le Labret. Nous y serions rapidement d'après le capitaine.
Que les Trois l'entendent !