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 Les dérives des jeux [Vaelian]

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyDim 19 Jan 2020 - 13:17


-- 8 Septembre 1166--

- « Vous partez déjà, Sergente ? »
- « Petite soirée en prévision, on refait le bilan demain voulez-vous ? »

Son subalterne avait simplement opiné sans véritablement à chercher à comprendre à en savoir davantage. Dernièrement la noiraude était soit en mission à l’extérieur, soit dans les sous-sols de la caserne pour réaliser une séance de torture. Non, la femme d’armes n’était plus qu’une arme, elle passait la plupart de son temps dans les murs de la structure, faisant rapport sur rapport et s’amusant à torturer psychologiquement ce pauvre Merrick Lorren. Ainsi, aussi surprit soit-il, le coutilier n’avait guère posé la moindre en question, saluant respectueuse sa supérieure avant de l’aviser disparaître dans les profondeurs de la cour, avant de ne plus pouvoir la suivre des yeux dans les ruelles de la place des chevaliers. La noiraude n’avait rien emporté avec elle de particulier, elle n’était même pas passée par chez elle, fuyait-elle les environnements connus, ceux qu’elle avait pu partager avec son mari, ceux où sa présence surplombait encore de manière bien trop présente le lieu. C’est plus légère, ou tout du moins en apparence qu’elle avait traversé la ville, pas de pause à la chope sucrée cette fois, ni même dans les autres tavernes du coin qui ne pouvait que la connaître. Elle pourrait provoquer leur perte, celle qui avait une consommation intensive, sans pour autant désormais être affectée par le moindre effet. Trop de consommation tue la consommation.

Ce soir, s’était différent, la jeune femme, joueuse dans l’âme avait reçu une invitation pour une soirée spécifique. Jeux de cartes, jeux de dés, l’ensemble ne pouvait être qu’omniprésente, le gagnant pouvait remporter une petite fortune, ou des aliments, des avantages et si tout ça ne l’intéressait pas nécessairement –beaucoup moins que le goût du risque-, l’idée même de perdre ou de gagner semblait avoir un tout autre sens. Bref, celle qui n’avait pas eu le cœur d’abandonner sa lame venait de traverser les dernières petites ruelles de la hanse s’enfonçant de plus en plus dans les étroits passages inconnus par beaucoup, avant de s’arrêter devant une lourde porte en bois ou les luminosités perçues au travers des fenêtres indiquaient qu’elle n’était pas la première. Un coup. Deux coups. Trois coups. L’ensemble avait fini par s’ouvrir et à peine avait-elle fait ses premiers pas que déjà on l’interpellait au bout de la pièce l’obligeant à s’immobiliser pour relever les yeux vers celui qui semblait la reconnaître.


- « Mais regardez quoi nous fait l’honneur de sa présence ! SERGENTE d’Algrange »

Un bref signe de la main vers celui qu’elle ne reconnaissait pas, mais qui gesticulait déjà une bouteille à la main. La jeune femme ne put que passer brièvement ses doigts dans sa crinière d’ébène, avant de réceptionner une chope qu’on venait de lui apporter. La présence de la femme d’armes n’était visiblement pas une surprise, si durant son court mariage –interrompu par la mort de son mari- l’avait remise dans le droit chemin, la perte de celui-ci l’avait fait immédiatement renouer avec ses vieux démons. Alcool, jeux, argent, que demander de plus ? Avalant une gorgée, elle avisait ceux qui s’essayaient au jeu de couteau dans un coin avec pour victime un valeureux volontaire qui restait immobile entre les cibles. Aurait-elle pu elle aussi, s’amuser à tirer, s’appliquant à l’effrayer en plantant le couteau de plus en plus proche du haut de son crâne. Mais non. Tirant une chaise sur la table ronde se trouvant à droite, y déposant sa chope, elle s’installa à la chasse aux dès. Les règles étaient plutôt simples : trois dès en os : un seul lancé par participant, celui qui faisait le plus petit total était éliminé, celui qui faisait le plus haut chiffre cumulé remporté la manche. Ceux entre les deux n’étaient ni perdants ni gagnants.

- « Bah alors » fit-elle en avalant une nouvelle gorgée « On n’attend pas la sergente ? Qui devient pauvre ce soir ? » plaisanta-t-elle en laissant son regard effleurer les différentes silhouettes « Tiens, tiens… Un p’tit nouveau ? »

Elle ne le connaissait pas, non, pourtant son visage lui disait quelque chose. Elle semblait l’avoir déjà vu quelque part, sans pour autant remettre le doigt sur le lieu exact. Fronçant les sourcils, elle ne sembla guère s’en soucier davantage, bien trop préoccupée avec cette idée fixe d’oublier, de ne plus penser à rien hormis les chiffres se dévoilant sur les dés et sa chope toujours pleine.

- « Prête à te faire plumer, mh ? » questionna-t-elle à sa destination sous le ricanement des deux autres personnes présentes « Ça vous amuse peut-être, parce que vous aussi vous allez vous retrouver cul nul. »
- « Balance donc noiraude, qu’est-ce que tu mises »
- « Une tournée générale pour débuter, pas mal non, à moins que tu ne veuilles déjà miser ta maison ? »

Un soupir, simplement. Une acceptation de la tournée, sans que la certitude que chacun ne soit en mesure de payer autant d’un coup. Cela ne lui importait guère, s’ils perdaient, ils étaient responsables de leur dette. Chacun ses problèmes.

- « Honneur à la dame, voulez-vous ? » fit-elle en récupérant les dés en os. De là elle se contenta de rassembler le tout sur le creux de sa main avant de venir faire délicatement rouler l’ensemble.

Les dés s’étaient mis à tournoyer sur eux même dans ce bruit qu’elle aimait si particulièrement, jusqu’à se stopper sur les chiffres presque souhaités : 6 ; 5 ; 2. Elle s’était mise à tapoter ses doigts entre eux visiblement très satisfaite avant d’aviser ceux qui d’un air grognant venait de récupérer à leur tour les dés pour jeter. Le premier participant était Louis, ou Lulu le futé, surnom que la noiraude lui avait donné par envie de contradiction, il fallait bien l’admettre il était tout le contraire de futé. D’ailleurs, elle n’avait toujours pas véritable compris ce qu’il faisait dans la vie. Il avait une femme qu’il trompait allégrement avec la catin de l’établissement, fallait-il être aveugle pour ne pas voir les appels du pied qu’elle lui faisait régulièrement. Il lui semblait même qu’en venant servir les chopes à l’ensemble des joueurs, elle avait effleuré le mauvais pied, celui de l’inconnu. Louis le futé avait fait le même score, ou presque : 3 ; 6 ; 4. Ce qui lui avait tiré un léger froncement de sourcil. L’inconnu avait ensuite à son tour lancé l’ensemble, la chance n’était visiblement pas avec lui, du moins, moins : 4 ; 4 ; 2… Et pour terminer ce fut n’a qu’un œil. Elle n’avait jamais connu son nom, mais l’absence d’un œil lui permettait d’être reconnu, il fut le grand perdant de l’événement avec un 2 ; 2 ; 2.

- « Fais chier » fit-il en poussant l’ensemble avec rage « OFFREZ UNE tournée de l’alcool le plus fort » beugla-t-il « Vous v’lez jouer, très bien, très bien, jouons » hurla-t-il en frappant du point sur la table « La bouteille la plus forte du monde à avaler ainsi que le repas pour la semaine d’offert à l’ensemble des participants de notre p’tit jeu ! »

Attrapant les dés, venait-il à son tour d’envoyer les dés : 2 ; 2 ; 6. Ce fut au tour de celui qui semblait toujours lui dire quelque chose, sans qu’elle ne le situe exactement, son regard avait dû paraître insistant alors qu’il lançait. La chance semblait lui sourire puisque ce fut : 3 ; 6 ; 5. Avalant une gorgée elle se contenta de terminer sa première chope avant de lancer : 4 ; 4 ; 3 puis ce fut le tour de Louis le futé, qui fut un tout aussi bon score que la première fois : 6 ; 5 ; 3.

- « BOUFFEZ donc ma Victoire »
- « t’parle de celle que ta femme t’offre en autorisant d’autres queues à s’glisser entre ses cuisses » fit un seul œil, et ce fut le drame.

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Dernière édition par Sydonnie de Rivefière le Dim 8 Mar 2020 - 18:38, édité 1 fois
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Vaelian RondgarMilicien
Vaelian Rondgar



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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyJeu 23 Jan 2020 - 23:01
Ce soir là, Vaelian comprenait qu'il jouait dans la cour des grands. En effet son supérieur lui faisait confiance. Pour vous ce n'est peut être rien ou stupide mais pour Vaelian cela voulait dire beaucoup. Aujourd'hui Vaelian a été reçu pour le préparer à une mission d'infiltration...Lui même ne s'imaginait pas un jour faire ce genre de chose...D'un côté il y avait tellement de choses qu'il n'avait pas imaginer vivre...Et pourtant...il est là vivant et se préparer pour une mission où le mot d'ordre était discrétion.

Ce soir là le jeune milicien se rendait dans les quartiers populaires de la ville. Là bas il avait une mission précise. S'inviter à des tables de jeux dans le secteur de La Hanse...Ce quartier était connu pour la La qualité des produits mais aussi pour des tables de jeux pas très clair...Vaelian avait été choisi car durant les pauses à la caserne il semblait être un joueur de tout type de jeu et se débrouillait. Pour son supérieur cela semblait une base solide pour ce genre de mission...Vaelian était mitigé sur ce point mais il n'allait pas discuté les ordres sachant que cette mission semblait importante...Et par conséquent gratifiante...

Il prit le chemin de la Hanse en fin de journée. Là-bas il discutait de ruelle en ruelle puis arrivait à un lieu des plus chaotique...Il entrait dans une bâtisse dans laquelle on il y avait des braillards alcooliques, des chants sans idées précises...Il était vêtu d'une tenue de roturier de piètre qualité. Il ne fallait éveillé les soupçons surtout dans ce genre de lieu...Par chance étant plus souvent à l'extérieur que dans les murs de la ville ce dernier n'était pas forcément une tête de milicien que les gens de la Hanse peuvent croiser. Ainsi il essayait un peu de se faufiler vers une table de jeu afin de jouer son rôle. Sur lui il avait des vivres comme monnaie de jeu et un peu d'argent si besoin. La table à laquelle il était jouait avec des dés. Ce n'était pas sa passion mais cela irait se disait-il à lui même.

A sa table il ne croisait que des regards d'individus peu fréquentable. Il essayait de parler avec eux pour comprendre comment ces soirées fonctionnaient mais aussi il tentait d'avoir un peu en tête qui à cette table semblait important. Il jouait, il perdait, il gagnait...le hasard des dés...Étrangement il ne semblait pas y avoir de triche les dés n'étaient pas pipés. Le temps s'écoulait assez vite...comme si le jeu prenait le dessus sur le temps. Pour s'intégrer Vaelian payait parfois des pintes à ses "amis de jeu". Il commençait presque à apprécier ce lieu...Mais heureusement Vaelian n'était pas un homme si facilement corruptible. Il notait en tête nom, surnom de certains, nombres d'individus qui gardaient les lieux...

A un moment un des joueurs quittait la table et la place fut rapidement reprise par une femme. Cheveux d’ébène, regard d'une couleur peu commune, une posture sur d'elle...Il n'en croyait pas ses yeux...La Sergente de Rivefière...Ici ? Impossible, une femme de cette stature ici...Vaelian semblait désorienté en la voyant. Il se faisait presque discret soudainement à la table de jeu...Il l'écoutait, parlant presque comme un brigand de grand chemin... "Qui devient pauvre ce soir ?" En avant elle oublié son devoir ? Le jeune milicien essayait de reprendre ses esprits en se rappelant la mission et les ordres...Il souriait amicalement à la nouvelle arrivante et jouait en suivant le mouvement.

Durant la partie la chance tournait assez vite et la Sergente n'hésitait pas miser gros et fort....Elle jouait avec le feu se disait-il...Vaelian avait entendu beaucoup de chose sur elle à la caserne...Il avait du mal à croire les rumeurs...Il avait besoin de fait...Là il en avait ce soir...

Alors que Vaelian essayait d'éviter le regard de la Sergente, en espérant que sa mission n'allait pas mal tourner...Il réagit à son résultat sur les dés.

"Bouffer ta victoire ? Tu es sérieux l'ami ? Remercie ta femme d'aller dans d'autres couches pour avoir un si bon lancé !"

Il reprit ses dés buvant une gorgé de bière espérant avoir une certaine assurance dans sa manière d'être

"Messieurs et Madame, il est temps de rentrer chez vous les poches vides ! Je mise un jambon salé que j'ai gagné contre un forgeron en ville, j'espère que vous avez de quoi suivre les gars. Après je comprendrais que vous ayez les fois,"

Sur ces mots il lançait les dés certains joueur grommelaient face à l'assurance que le milicien avait avant même de lancer...D'autres commençaient à le trouver agaçant...Mais il ne savait pas vraiment ce que pensait la Sergente comme on l'appelait ici...

Les dés roulaient sur la table de jeu pour tomber sur 3,6,2 un total de 11...Les joueurs rigolait devant se résultats

"Tu es vraiment une petite merde mon gars prépare le jambon !"

Le second joueur lançait avec une certaine fierté et le résultat tombait 2,1,3 un total de 6. A cet instant Vaelian rigolait.

"La ferme morveux !"

"Allez pleure pas mon gars je vais te montrer ce qu'est un homme qui c'est lancés les dés !"


La frénésie du jeu fut par la suite alimenté par le troisième joueur qui obtient 5,2,1 pour un total de 8

"Putain c'est pas possible !"

Colère, insulte se mêlaient entre les deux joueurs qui comprenaient que leurs défaites allaient couter gros pour avoir suivi le jeune milicien, roturier pardon...Enfin il restait la femme aux cheveux d’ébène

Son regard semblait sûr et sa main ferme, on pouvait comprendre qu'elle maitrisait son geste de la main comme quand on maitrise une lame. 1,5,2 un total de 8 s'abattait à son tour sur la Sergente. Comment allait-t-elle réagir ? Vaelian esperait que cela n'allez pas la pousser à poser des questions sur le milicien...Aprés tout il était un banale milicien mais quand même les bonnes questions peuvent le conduire à sa perte ce soir...

"Hey bien messieurs par ici les paiement ! Et ne me tromper pas les voleurs je leur coupe la main !"

Sur ces mots les perdants donnèrent leur mise. Vaelian attendait la mise de a Sergente en ajoutant à la table en regardant les autres joueurs.

"Bien comme le disait la dame ce soir il va y avoir des pauvres à cette table ce soir et comme vous le voyez ce ne sera pas moi héhé !"


Les deux hommes à la table semblaient agacés encore pas Vaelian mais ne semblaient quitter la table. La partie semblait débuter ou prendre un autre tournant ?

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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyDim 26 Jan 2020 - 22:52


Silencieuse. La noiraude s’était laissé glisser dans sa chaise, croisant légèrement les jambes, elle détaillait l’ensemble des participants et les quelques menaces qui fusaient. Sydonnie était habitué au lieu, à l’endroit et généralement lorsqu’elle était là, il n’était aucunement question de trafic en tout genre, tous avaient largement conscience qu’elle était une sergente non corruptible. Cela n’empêchait jamais l’un ou l’autre d’essayer de temps en temps, toujours sans une réussite quelconque. La noiraude n’était là que pour une chose : jouer. Ressentir ce frémissement de plaisir lorsqu’elle était sur le point de gagner, ou de perdre, c’était tout ce qui semblait compter à ses yeux, réellement, le reste n’avait pas d’importance. Ni combien elle perdait, ni combien elle gagnait, ni à quelle heure elle pouvait rentrer. Parvenait-elle à oublier parfois qu’elle avait eu un passé, un bonheur éphémère qui n’avait pas tardé à s’envoler en fumée. Laissant ses prunelles vagabonder sur la silhouette masculine qu’elle n’identifiait toujours pas, il lui semblait toujours connaître ce visage, sans l’identifier clairement, sans se souvenir d’où elle l’avait déjà vu. La sensation ne lui plaisait pas nécessairement, surtout qu’il lui semblait que le jeune homme essayait de la fuir. Ses lèvres avaient manqué de s’ouvrir, avant de se refermer et d’étirer un sourire devant les querelles et les réflexions qui lui semblaient bien dénué de sens.

- « Rassure-toi, on sait tous que ta femme ne fait pas ça » tenta-t-elle d’aplatir la situation « S’il suffisait que l’infidélité s’immisce dans un couple pour gagner à tous les coups, crois-moi, les deux-là se marieraient rapidement pour user de cette technique. »

Rassurante, la femme d’armes n’était pas nécessairement hostile, elle avait sa prestance naturelle, son autorité devenue acquise, mais n’en restait pas moins bienveillante –tout du moins lorsqu’elle était en dehors de son travail-. Avisant l’ensemble de ses compères de jeux, son regard s’attarda une nouvelle fois sur la silhouette masculine, dont l’identité restait encore floue. L’étranger avait rapidement lancé les dés, sans attendre davantage, l’ensemble roulant, roulant jusqu’à s’arrêter pour un total de 6, le suivant enchaîna non pas sans quelques joutes verbales pour recevoir un total de 8. Pivotant légèrement la tête sur le côté, la jeune femme ne put retenir un sourire, avant de secouer l’ensemble de ses dés entre ses mains refermées dans une forme de grotte, l’ensemble roula sagement sur le bois de la table avant de s’arrêter sur un score total de 8. Perdu donc, mais pas entièrement. Attrapant sa chope pour avaler une gorgée de son alcool fort, elle ne put que retenir un léger rire, lui aussi semblait avoir un peu de chance, le jeu allait peut-être s’annoncer plus plaisant. Poursuivant dans sa dégustation du liquide qui venait agréablement lui piquer la gorge, la sergente ne put que s’enfoncer davantage dans son siège, non sans perdre une seule miette du comportement de chacun. Aucun n’avait quitté la table, aucun ne semblait s’apaiser non plus. Les pertes étaient déjà importantes pour le commun des citoyens. Une tournée générale, l’achat x4 de la bouteille la plus forte de l’établissement et maintenant un jambonneau. La dame se contenta de rouler lentement des épaules en poussant du bout des doigts sa mise.

- « Il semblerait qu’au-delà de repartir les poches vides, cela sera également le ventre vide. » Affirma-t-elle doucement « Tu coupes donc la main au voleur ? » questionna-t-elle en direction de l’inconnue, non sans un sourire en coin
- « Fais g’fe p’tit, elle est sergente, c’pas parce qu’elle fréquente des gars comme nous qu’elle fait des fleurs » tenta un autre en le poussant « Mais si tu veux t’faire embarquer et que j’récupère ta chance, ça m’va » fit-il en lui mettant un coup de coude et s’esclaffant bruyamment.

La sergente était restée silencieuse, sans infirmer ou confirmer les paroles, s’était à ses yeux purement inutile. Laissant rouler ses doigts sur le bois de la table, dans un bruit pas si agréable que ça, ce petit cliquetis des ongles sur le bois. Quoi de mieux pour agacer, déstabiliser et empêcher l’ensemble de parfaitement se concentrer.

- « Vous parlotez ou vous jouez ? » demanda-t-elle en direction de l’ensemble « Allons-y, monsieur le gagnant du jambonneau. Avec autant allait vous pouvoir faire une véritable petite sauterie. »

Rassemblant simplement les dés, elle lui tendit pour le remettre dans sa main, il avait gagné, il pouvait débuter la partie. Cette fois-ci le jeu pouvait commencer sérieusement. Elle fit rouler une première pièce au centre de la table, avec une lenteur presque désagréable :

- « Dois-je rappeler les règles ? Allons-y sérieusement, chacun mise pour jouer. Une fois la mise effectuée celui qui fait le plus petit score est éliminé, il sort de la partie. Celui qui fait le plus gros score remporte la mise au centre. À la fin il ne restera qu’un joueur. » elle appuya son regard sur le p’tit nouveau « un simple petit rappel monsieur jambonneau, juste au cas où… »

Autour d’eux, les rires ne faisaient que s’intensifier, les agressions aussi, l’alcool aidant, les filles aussi, quelques disputes avaient fini par éclater, dispute parfaitement gérer par le propriétaire des lieux qui conservaient un œil sur l’ensemble des personnes présentes. Restait-il néanmoins ce petit quelque chose, cette petite sensation étrange que l’ambiance était devenue plus lourde. Un groupe au fond de la pièce semblait en pleine négociation et si théoriquement devait-il pratiquer le même jeu qu’à leur table, les dés semblaient rouler beaucoup moins souvent. Monsieur Jambonneau, comme elle appréciait l’appeler venait de faire rouler la première manche, avec un score plus que léger, qui ne suffirait sans doute pas pour poursuivre : 2, 1, 3 pour un total de 6. Les autres individus n’avaient guère pu s’empêcher de rire, tapant du poing sur la table. Débutant c’est ce qu’elle avait cru entendre sans pour autant formuler la moindre indication verbale. La partie s’enchaîner de toute façon, se poursuivant, le second lancé ne fut pas aussi grandiose qu’espéré : 1, 1, 4 pour un total de là aussi 6. Ce ne fut que rire davantage celui qui n’avait pas encore joué, alors que le second venait déjà de pousser avec un peu plus de violence la table. La noiraude ne put que récupérer les dés, avisant l’ensemble avec une intensité non feinte, comme si elle avait une capacité quelconque de donner des ordres à des objets en os.

- « Allons mes petits, ne me décevez pas » souffla-t-elle au creux de ses mains avant de rejeter l’ensemble sur la table

5, 3, 2 pour un total de 10. Elle n’en fut que satisfaite, offrant un sourire plus ou moins détendu, était-elle convaincue cette fois-ci qu’elle restait encore dans la partie, pire qu’elle était encore dans la possibilité de le remporter. Le dernier à jouer venait d’attraper les os, pas d’hésitation, pas d’amadouent il jetait l’ensemble sur la table dans une brusquerie sans nom et il remportait la mise. 5, 4, 2 : 11. Un point de plus. L’homme s’était levé, levant sa chope en hauteur et en reversant la moitié sur le bas-côté, il riait, insultait l’ensemble des perdants, alors qu’il indiquait les consignes à suivre en cas d’égalité :

- « Ca relance les os bande de mauvais » s’exclama-t-il avec force « Celui qui fait le plus petit score perd et dégage »

Ce fut l’habitué qui attrapa l’ensemble le premier, coupant de ce fait la priorité au jambonneau. Là, il jeta avec délicatesse l’ensemble pour obtenir un score très convenable, la chance du débutant n’était peut-être pas de la partie finalement. 2, 5, 3 pour un total de 10, l’homme se voyait déjà poursuivre et se dandinait sur sa chaise avec une certaine fierté ; Ce fut au tour du petit dernier de lancer l’ensemble, sans trop d’hésitation pour remporter la mise et poursuivre 2, 6, 4 : 12. Le perdant se recula d’un bond, hurlant que ce n’était pas possible, qu’il devait tricher, sa chaise avait fini par tomber à la renverse et s’éloignant d’un air mauvais, n’avait guère tardé à rejoindre le groupe d’inconnu que la noiraude avait déjà repéré. Les sourcils de la dame s’étaient légèrement froncés, alors qu’elle tentait déjà de se concentrer sur le restant de la partie.

- « On reste concentré pour m’enrichir mes amis » affirma le victorieux en empochant ses gains et en remisant une pièce
- « Je te suis, ne t’inquiète donc pas … » murmura-t-elle en misant « Tu connais le groupe là bas ? » fit-elle d’un geste de la tête
- « Nop, c’est la première fois que j’le vois ici » répondit-il en attendant de savoir si le dernier poursuivant encore lui aussi la partie.

L’homme avait fini par balancer son dé, avec une force non négligeable, si bien que le dernier dû être récupéré sous la table. 3, 1, 3 : 7, c’était mal parti, il le savait plus que déjà il s’était mis à bougonner dans sa barbe. La noiraude avait donc déjà récupéré l’ensemble avec délicatesse pour réaffecter la même manœuvre, toujours, récupérer l’ensemble dans le creux de ses mains, elle soufflait toujours à l’intérieur avant de relâcher l’ensemble qui tournoyait toujours légèrement avant de s’immobiliser. 1, 6, 5 ; un total de 12, elle ne savait une nouvelle fois à l’abri, mais la réflexion du mauvais joueur, vint assombrir son regard.

- « C’pas possible ! » grommela-t-il avec violence « Comme quoi la mort attire la chance »

Elle avait légèrement pivoté la tête, légèrement seulement, avant de faire signer à monsieur Jambonneau de relancer. Son regard c’était assombri, si fortement que même celui qui avait proliféré de telle parole avait fini par se calmer. Mieux valait-il ne pas s’octroyer les foudres d’une sergente reconnue dans son art de la torture et sa froideur extrême. Le dernier lancé ne fut pas suffisant 1 ; 1 ; 4 : 6, était-il donc éliminé cette fois-ci. La noiraude récupéra son montant, sans demander son reste avant de se relever.

- « On a pas fini » grommela le bougre
- « Moi oui » souffla-t-elle en suivant du regard celui qui s’éloignait

L’homme avait relâché son poignet, la laissant ainsi suivre dans son sillage, le perdant de la manche. Quelque chose clochait avec lui, quelque chose qui ne lui plaisait aucunement, si bien que lorsqu’elle put l’agripper pour l’entraîner dans un coin plus sombre et à l’abri des regards, elle le coinça contre le mur, une main ferme sur son poignet l’autre la dague non loin de ses bijoux de famille. Relevant le regard jusqu’à son regard, elle murmura :

- « Qui es-tu toi » grogna-t-elle l’air véritablement hostile « et c’est qui ton p’tit groupe d’ami au fond de la pièce » comme il lui avait semblé voir quelques regards était elle convaincu qu’il était avec eux « Même en repos je me retrouve emmerder à devoir gérer des sacs à merde, c’est dingue ça » grogna-t-elle davantage « Alors, tu parles ou je te fais chanter ? »

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Vaelian RondgarMilicien
Vaelian Rondgar



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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyMar 28 Jan 2020 - 19:27
Vaelian se sentait confiant à cette table.Bien qu'il était fuyant envers la sergente, il essayait de faire aux mieux pour brouiller les pistes sur son identité. Durant la partie il racontait des histoires totalement inventées. Il jouait le rôle d'un marchand qui avait récupéré un chasseur en forêt. Que ce chasseur avait les cheveux blanc et passait son temps à insulter la jument qu'il avait à sa soit disant charrette...Il aimait imaginer ce que sa vie aurait pu être sans cette chute du monde civilisé...Aujourd'hui c'était la vie de marchand.

A travers les bruits, les gens qui braillent et les chopines qui se fracassent, Vaelian essayait de faire de son mieux pour ne pas finir saoul comme un trou dans un premier temps mais aussi de faire en sorte qu'il surveille toute personne qui pourrait être suspecte. Certes à la Hanse il n'y avait pas forcément de mauvais gens au sens des bas quartiers mais parfois un recruteur d'une secte de fanatique ou autre cinglé qui cherche à récolter une jolie somme pour fonder une petite armée ou préparer une attaque envers un noble ou on ne sait quoi...

Il écoutait aussi Dame Rivefière, elle semblait être dans son élément ici. Elle encourageait chacun à lancer les dés, comme si elle avait l'habitude de venir ici. Alors que Vaelian voyait les gestes de sa supérieur pour que la chance lui sourit, lui restait assez simple dans son rôle. Quand il voyait les dés rouler il essayait de jouer la déception ou bien la joie mais à des moments on pouvait voir que ce n'était pas très bien mesuré...

Quand il en arrivait à son tour pour essayer de suivre la frénésie du jeu qui semblait s'emparer de cette table il ne vit que des dés bien bas pour lui...Son avenir était compromis à cette table...Sur le moment il jouait la déception mais...En même temps il allait se libérer du regard de la sergente...Monsieur Jambonneau comme beaucoup le nommait à présent suite à cette partie rigolait de lui et quand il sortait de la table certains lui précisait qu'il était un vrai jambon...Il fronçait légèrement les sourcils mais essayait de passer outre...Il n'était pas là pour se battre...

Il remarquait peu avant sa sortie de table qu'un autre groupe venait d'entrer...Hmm il devait essayer de retenir certains visages et se rapprocher d'eux...Peut être qu'il en sortirai un nom ou deux que la milice à dans certaines enquêtes...Beaucoup de gens dans Marbrume pouvaient agir de manière criminel et pourtant avoir une belle demeure et des amis et de quoi rire avec ces derniers. Comment ? Corruption et activités souterraine voilà les réponses de ce miracle...

Alors que le milicien semblait se mettre en quête d'une autre table ou d'un rapprochement avec certaines tête, il n'eut le temps de comprendre qu'il fut agrippé par une main ferme dans un recoin des lieux. Sur le moment il se préparait à se battre puis son agresseur, agresseuse apparemment semblait conduire le milicien à être dans une posture des plus délicate...Il voyait le regard vif et coloré de la Sergente face au sien et il senti non loin de ses grelots du plaisir une dague...Elle était directe. Il parle ou il souffre...Et son langage semblait en dire long aussi sur son comportement ici...Vaelian souriant de manière forcé tentait de prendre la parole bien que la position n'était pas des plus aidante pour cela.

"Erg...Et bien tout d'abord sachez que je ne suis pas là pour troubler votre repos Dame...Hmm je ne suis qu'un humble marchand qui face à votre chance divine, est contraint de se rendre à une autre table...Faire des rencontres c'est aussi mon métier...De grâce je vous demande de me laisser tranquille...Je serai apte à parler avec vous si vous le voulez à une table mais lâcher moi...Je ne veux pas mourir ici..."

Il se souvenait de ses ordres...Garder sa vrai identité secrète était u pré requis pour la réussite de cette mission...Il tentait de maintenir son rôle. On pouvait voir son regard effrayait par la Sergente, on pouvait aussi sentir son coeur battre trop vite. La peur était là, il ne voulait pas qu'on le reconnaisse...

"Je vous propose ceci...Prenons place à une table je vous offre ce que vous voulez à boire, à manger...Et je répondrai à toutes vos questions..."

Il ne savait pas vraiment vers quoi il s'embarquait mais il y allait...
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyMar 28 Jan 2020 - 21:48


La noiraude était restée immobile, dans cette proximité dérangeante, ses doigts s’enroulant sur le manche de sa dague avec une pression non feinte. Sa posture était hostile, son coude droit maintenant sagement l’homme contre le mur. Le regard sombre, presque agressif, empreint de cette colère qui ne la quittait plus. Elle le connaissait s’était une certitude, une certitude qui ne lui revenait pas pour autant, avait-elle croisé tellement de monde, à la caserne, dans la noblesse, la bourgeoise, en membre du meuble. Difficile de savoir si cette sensation de déjà vu était réelle ou simplement le fruit d’une coïncidence quelconque, de son imagination. La sergente l’avait sentie se crisper, la peur s’insinuant en lui sans qu’il ne semble chercher à lui résister. Baragouinait-il une excuse, une explication qui ne semblait pas nécessairement satisfaire la jeune femme, bien que la pression fut presque immédiatement moindre. Un marchand donc. Experte en interrogatoire, en torture il lui aurait été simple de déterminer l’intelligence du mensonge ou la véracité des propos. Difficile néanmoins après avoir enchaîné quelques verres et avoir été incapable d’élucider le mystère de cette sensation connu. Rangeant sa dague, sans pour autant relâcher son emprise, elle avait laissé la lame glisser le long de sa cuisse, la refixant avec une maîtrise et une habitude dérangeante.

- « Mentir à une sergente… Ce n’est pas très malin » tenta-t-elle malicieusement en laissant ses doigts tapoter sur le torse du marchand « Marchand de quoi exactement ? » questionna-t-elle en réinstaurant une distance plus respirable pour lui, comme pour elle « Ma chance n’est pas divine, elle n’a rien de divine. Il n’y a ceux qui sont là pour gagner qui finissent déçu, perdant, si tu n’as rien à perdre difficile de te considérer comme tel, peu importe le résultat.»

Elle s’était finalement redressée, abandonnant toute forme de pression, agresser un membre du peuple avec sa fonction n’était pas envisageable. Une légère douleur dans le dos l’avait de toute façon rappelé à l’ordre, inutile de se faire du mal durant son repos, tout ceci ne la concernait pas de toute façon, du moins, c’est ce qui lui semblerait. Il ne voulait pas mourir ici ? L’idée même avait fait hausser un sourcil à la noiraude, qui dévisagea un instant son environnement. Comme-ci une gradée pouvait tuer à vue, comme ça, par simple envie, par simple pulsion primaire.

- « Je ne tue pas dans les endroits publics, je n’y prends aucun plaisir. » affirma-t-elle avec ce sourire en coin qui pourrait laisser entendre le contraire « Enfin ça dépend. Aucun innocent en tout cas, si tu n’as rien à te reprocher, alors pas de raison de trembler ou d’avoir peur, n’est-ce pas ? »

Elle avait essuyé ses mains sur ses cuisses, avant de laisser ses doigts remonter le long de la silhouette, glissant l’ensemble dans sa chevelure qu’elle avait dénouée pour l’attacher plus convenablement. Un léger soupir avait fui ses lèvres alors que son regard s’attardait une nouvelle fois sur le groupe qui lui semblait de plus en plus suspect. Le repos n’était jamais vraiment un repos. C’est ce qu’elle s’était amusée à se répéter mentalement, avec cet étrange arrière-goût en bouche. D’un geste de la tête, elle avait indiqué une table, une table petite avec deux places, dans un recoin sous l’escalier proche du groupe dont les paroles n’étaient pas perceptibles, mais visiblement animées. Sydonnie l’avait laissé passer le premier, rejoindre l’ensemble, avant de prendre place face à lui, tirant une chaise pour y déposer son fessier, non sans ressentir une nouvelle douleur au contact du dossier sur son imposante plaie invisible sous ses vêtements.

- « Je ne connais toujours pas ton nom, jambonneau. Ou ton prénom. » affirma-t-elle sans attendre, faisant signe à la charmante demoiselle brune de venir prendre la commande, à son arrivée elle dévisagea simplement son interlocuteur « Une cervoise » souffla-t-elle « La même chose pour mon ami, si d’ailleurs tu pouvais en offrir un à l’homme au centre du groupe là » fit-elle en ajoutant un petit signe de tête « Tu lui précises bien que c’est de ma part et que s’il est sage on pourra peut-être en savourer une ensemble »

La serveuse avait légèrement écarquillé les yeux, peu habitué à ce genre de comportement de la noiraude, consciente que rien n’arrivait sans raison elle opina une fois, puis une autre, cherchant certainement à trouver un peu de courage.

- « Madame la sergente Rive.. Rive »
- « d’Algrange… s’il te plaît. »
- « S’il vous plaît madame d’Algrange… Pas d’histoire ici, on est au courant de rien »
- « Je sais, pas de vague, c’est une promesse. »

Si quelque chose ne trompait plus la jeune femme, c’était son flair. Le flair des emmerdes, le flair de ce qui cloche, cette sensation qui vient vous vriller le bas ventre, vous faire frissonner, vous murmurer à l’oreille que quelque chose cloche. Elle s’était davantage appuyée contre sa chaise, reportant son attention sur celui qui lui semblait tout autant suspect que le petit groupe sur le côté. Le détaillant une nouvelle fois, le mémorisant, elle reprit simplement la parole à sa destination.

- « Bien, je vais t’expliquer comment je fonctionne et je vais te laisser trois chances. » fit-elle « Soit tu restes sur ta présentation initiale et tu vas me prouver que tu es bien marchand et que tu n’as rien à voir avec ce groupe-là » un geste du menton « soit tu es toute autre chose et je t’ai croisé quelque part, arrêté peut-être, torturé, je ne pense pas, tu te serais déjà fait dessus par crainte que je ne recommence. Tu n’as pas l’air noble ni bourgeois sans vouloir t’offenser. » elle le dévisage encore, appuyant davantage son regard sur sa silhouette « C’est peut-être la faute à pas de chance tu m’diras… Mais le problème tu vois, c’est qu’on va avoir des emmerdes d’ici peu de temps. » souffla-t-elle « Et les emmerdes, ça me connaît. Et comme la Trinité semble refuser de me voir crever simplement et que ça semble amuser fortement les Trois de me voir galérer, nager dans la merde, la grosse merde hein, pas la p’tite sinon ce n’est pas drôle… » elle fit une pause un instant « J’ai besoin de savoir de quel côté de la bouse tu vas être.»

La petite serveuse venait de remettra la chope à l’individu du groupe, qui avisait à présent les deux jeunes gens. Naturellement, la noiraude avait laissé son pied venir chatouiller celui de son interlocuteur, de cette manière visible, un brin provocatrice. Tout l’intérêt était de passer pour un couple, ou un duo étrange cherchant à s’amuser, mettre un peu de piment le temps d’une soirée.

- « Ne soit pas outré, je te rassure, je suis veuve et pas prête de me faire sauter par le premier venu, mais j’ai besoin de déterminer si lui, il marcherait. Parce qu’il n’est pas un habitué, comme tu n’es pas un habitué. Ce qui me laisse supposer deux choses, soit vous êtes ensemble et il serait déjà là, soit vous n’êtes pas ensemble et je ne sais toujours pas qui tu es et j’ai besoin de savoir ce qu’eux veulent, souhaitent. Donc tu vas être mon poisson, tu veux bien ? Et par la même occasion, m’inventer une histoire à laquelle je peux croire, sans quoi toi et moi, on ne sera pas du même côté de la bouse et crois-moi, crois-moi, ça ne sera pas nécessairement beau à voir. »

La jeune femme venait de déposer les deux chopes, détaillant à la fois la noiraude et celui qui lui faisait face, relâchant ses doigts autour des récipients, elle cligna un instant des cils avant de reprendre la parole.

- « Avez-vous besoin d’autre chose ? »

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Vaelian RondgarMilicien
Vaelian Rondgar



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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptySam 1 Fév 2020 - 10:49
Voilà une situation de plus en plus complexe se disait le milicien. La sergente semblait déterminée ce soir à vouloir mettre son nez dans cette mission. Vaelian ne bronchait pas et écoutait cette dernière avec toujours son cœur qui battait toujours aussi fort. Il ne comprenait pas pourquoi il avait autant de tension en lui face à elle dans ce contexte. Peut-être parce que d'habitude à la caserne une forme de posture se tient chez elle quand les miliciens croisent son chemin...Mais ce soir elle semblait nettement plus atypique...

Vaelian suivait le sergente, enfin avait-il le choix ? Quand il posait ses fesse à une table il regardait la foule qui devenait de plus en plus importante selon lui. Une fois assis il soufflait un peu, son cœur ralenti voyant que dame Rivefière semblait avoir opté pour une approche plus subtile. Parler avant de frapper, un chose qu'appréciait le milicien. Mais les choses s'enchainaient assez vite. Comme si une forme de frénésie avait touché son interlocutrice...On dirait qu'elle avait un fangeux à ses fesses. Très vite elle interrogeait le milicien et enchainait avec une commande de pinte, notamment pour l'un des hommes du groupe que Vaelian avait aussi trouvé suspect à son entrée ici...De possible marchands d'esclaves pour des lubies de nobles ? Il n'avait pas le temps de réfléchir et tentait de répondre à la Sergente. Il prit note du nouveau nom de la sergente à la serveuse,il semblait presque sonné de tout ce qu'il venait de vivre sur quelques secondes avec cette supérieur. Il regardait le regard d'une couleur rare de la sergente. Sur son visage il y avait de a colère, de la tension comme si elle prenait sur elle. La douleur du deuil ? L'alcool ? Il savait juste une chose durant la tirade de la sergente. Elle voulait en découdre ce soir...D'après elle, agir comme elle le fait sur le moment avec le groupe allait conduire à une altercation ou autre problème...Il souriait légèrement et répondit à l'interrogatoire en soupirant.

"Et bien...je...je vous remercie dans un premier temps de m'écouter...J'apprécie la diplomatie qui résonne encore en vous bien que nous sommes dans un lieu peu propice à cela...mais je..."

Il semblait presque sonné de tout ce qu'il venait de vivre sur quelques secondes avec cette supérieur. Il regardait le regard d'une couleur rare de la sergente et se reprit après une grande respiration



"Je ne veux pas jouer la carte du mensonge avec vous...enfin au vu de ce que vous semblez vouloir faire c'est à dire atteindre ce groupe...là-bas...je vais jouer la carte de l’honnêteté cela nous sera plus utile...Je me nomme Vaelian je suis envoyé par le Sergent Rokvog de la Caserne...Je suis en mission ici...Mon rôle et d'enquêter sur les joueurs et joueuses qui pourraient être suspects...Depuis la catastrophe du chaudron Marbrume est devenu une vrai souricière où tout type de fanatique ou je ne sais quoi s'imaginent faire pire que ce drame..."


Il regardait la table sur le moment mais reportait son regard azur fièrement sur celui de la Sergente

"Je ne fais que mon travail, je suis fier de cette mission qui peut sembler débile ou délicate à vous d'en juger...Mais je ne sortirai pas d'ici sans savoir ce que ce groupe vient faire ici...Et au vu de ce que vous venez de faire avec cette commande j'en déduis que vous voulez en découvre avec eux...Je suis de votre côté Sergente n'ayez crainte"

Il imaginait déjà la supérieure se rire de ce son discours...Beaucoup à la caserne prenaient Vaelian pour un naïf dans le sens où il avait encore des idéaux sur l'idée du devoir etc...Il faisait son discours à dame Rivefière quand il sentait le pied cette dernière atteindre le sien comme un lien de complicité...A en croire sa posture en ce lieu et sa manière d'agir elle avait l'habitude de ce type de missions ou bien d'emmerdes comme elle semblait dire. Sur le coup Vaelian était surprit et son regard de se figeait dans celui de sa partenaire de mission à présent. Puis au retour de la jeune serveuse Vaelian se reprit.

Il souriait à la serveuse tout en prenant une des mains de Dame Rivefière posée sur la table. La main de Vaelian s'entrelaçait avec celle de la Sergente en essayant d'être le plus naturel possible et répondit à la jeune femme

"Ma fois je pense que nous prendrons de quoi de manger pour profiter pleinement de la soirée...Ajouter une assiette qui accompagne nos pintes...amenez nous un peu de saucisse sèche, et un peu de poisson fris si vous avez ça dans vos réserves...Ah oui et du vin aussi je sais ma tendre Dame à besoin d'une petite douceur ce soir"


Il souriait ensuite à Dame Rivefière puis le serveuse ajoutait

"Hmm bien je vais en avoir pour un moment dans ce cas..."


"Prenez votre temps on a déjà nos pintes"


La serveuse reprit la chemin de la foule puis Vaelian se reprit, regardant sa main avec celle de la noiraude. Ensuite il regardait le regard de sa partenaire et il relâchait la main de celle-ci et soufflait

"Bien à présent la mécanique est lancé on dirait...Ils vont surement venir à nous ? Je pense que le mieux est trouver un endroit plus isoler pour attirer le poisson que vous voulez pêcher avec cette pinte offerte...Il doit y avoir des chambres là haut non ? Ou la réserve ? Dans tout les cas j'ai pour ordre d'observer et au mieux parler mais pas torturer...ou autre manière de faire...Vous pensez pouvoir vous tenir à une simple conversation ? "


Il souriait à sa phrase et ajoutait

"Pardonnez moi ce n'est pas que je vous sens implacable de vous tenir mais vous semblez comme une jument en furie et encore la jument essaierai de se calmer un peu d'elle même...Vous êtes sur que je peux compter sur vous ? Je vous demande cela car je joue gros moi dans cette histoire...Enfin j'espère que vous comprenez ma situation...Ensemble ou rien ce soir c'est clair pour vous ? Je vous ferai confiance Dame Algrange mais on reste ensemble, je n'abandonne jamais une mission et encore moins les miens."


Il avait reprit ses esprits, il semblait de nouveau confiant. Il se souvenait des propos de son supérieur de l'importance de la mission pour la cité. Il n'avait pas envie d'échoué. De ce fait il regardait le groupe et levait sa pinte en leur direction pour les saluer. Face à ce geste le groupe portait son regard sur la table et l'homme a qui Dame Rivefière avait offert la pinte s'approchait d'eux Vaelian regardait Dame Rivefière dans les yeux et tendait sa main comme pour confirmer leur petit jeu de rôle de ce soir

"Ensemble donc ?"

La Sergente aura pu donné sa réponse avant que l'homme imposant arrivait leur table

"Bonsoir les amis, je venais r'mercier la donzelle, vous êtes des voyageurs ? Je p'eux poser mon cul ici ou vous voulez rejoindre ma bande ? "

Son sourire était fait de dents mais aussi de trous où il devait y avoir des dents à une époque. Vaelian répondait avec un sourire d'assurance

"Et bien ma fois...nous sommes des gens de passage qui découvrons la ville...on cherche des guides non qu'en penses-tu"
s'adressant à Rivefière

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyDim 2 Fév 2020 - 19:14


Installée le long de sa chaise, évitant soigneusement d’appuyer trop sur son dos parfaitement bandé, la noiraude écoutait. Il y avait des éléments qui auraient pu la faire bondir, mais son expression s’état paré de sa neutralité légendaire, alors que son sourcil se relevait d’impatience devant l’hésitation de son interlocuteur. Elle, elle avait appris à n’être que pleine d’assurance, esquivant les doutes, les ‘peut-être’, les ‘mais’, ce n’était pas le cas il y a quelques années, mais à force d’évoluer dans un milieu masculin très peu tendre avec les femmes, la noiraude s’était renforcées. C’est un soupir qui avait fui ses lèvres, soupir qui en disait long à la fois sur son agacement et son impatience. Jusqu’à ce que la révélation ne tombe, elle n’aurait pas misé la moindre piécette sur le fait que le type qui se trouvait devant elle était un garde, un garde en mission. Manqua-t-elle de laisser s’échapper un ‘par les dieux’ contrariés, avant de se contenter d’opiner pour l’inviter à poursuivre. Fallait-il être sacrément con comme sergent, pour envoyer le plus pitoyable des troufions dans un environnement pareil. C’est ce qu’elle avait pensé fortement, sans pour autant le formuler, bien que l’envie soit précédente. Tout aussi suicidaire d’ailleurs de l’envoyer là où il y aurait un de ses supérieurs, le mettant dans cette position instable –dont il était peu probable qu’il en échappe d’ailleurs-.


- « Rokvog est un con » fit-elle en soupirant « Et vous aussi. » Conclut-elle en avisant du coin de l’œil la serveuse « Premièrement, à la base, je ne voulais en découdre avec personne et si vous vous étiez renseigné au minimum sur vos supérieurs milicien, vous seriez que je suis très loin d’être une sergente agissant sous l’impulsion. » Argumenta-t-elle en le détaillant « Rokvog est un idiot d’envoyer un débutant ici » piqua-t-elle sans même le remarquer « Et vous l’êtes davantage en imaginant pouvoir régler votre mission sans faire couler la moindre goutte de sueur. On n’est pas dans un conte pour enfants, surtout depuis l’invasion dans Marbrume .»

Qu’il était mignon avec son utopie plein les yeux, ses espoirs naïfs de pouvoir mener sa petite enquête sans faire la moindre vague. Il aurait presque pu lui rappeler son propre comportement au début. Avant qu’elle ne se fasse cracher à la gueule, presque violée par ses collègues, humiliés, abusés… Presque donc. La noiraude n’était pas certaine de savoir quoi faire de ce milicien, conscience qu’ici s’épanouissait la pire des crapules comme le plus agréable des bourgeois. Vipère et papillon voilà la fréquentation de l’endroit et elle ne parvenait nullement à déterminer s’il était vipère ou papillon… La serveuse était revenue pour déposer les alcools, chope que la noiraude avait rapidement prise entre ses doigts pour avaler une longue gorgée. Une nouvelle commande avait été formulée, de nourriture sur cette fois et une amorce de séduction également, tout du moins en apparence. Parce qu’autant le milicien pouvait avoir un certain charme physiquement, autant dès qu’il ouvrait la bouche la sergente avait envie de le zigouiller sur place. Les mains s’étaient effleurées avant d’être relâchées dans un soufflement étrange que la jeune femme identifiait comme une certaine forme de pression…

- « La prochaine fois que tu me compareras à une jument, crois-moi, tu le regretteras. » Menace sincère, il parlait tout de même à une de ses supérieurs, pas la trouffione de bas étage « pour le reste je n’arrive pas encore à savoir si tu manques d’expérience ou si tu es foncièrement aveugle que ce soit l’un ou l’autre ça m’inquiète. Tu vois le groupe d’homme là-bas ? Je pense que ce sont des pirates. Parce qu’ils ne sont pas connus, sinon plus de personnes iraient les saluer. Et tu penses que tu vas pouvoir converser simplement avec des pirates l’air de rien ? » elle l’avait avisé en avalant une gorgée « Tu vas laisser de côté les ordres de l’autre connard de Rokvog qui a préféré t’envoyer droit dans la gueule du loup plutôt que se mouiller un peu, bah oui, tu comprends, faudrait pas mettre en péril ses précieux accords, il perdrait trop d’argent » sous-entendait-elle qu’il était possible mouillé dans des graissages de pattes ? Un peu « Alors tu vas simplement me faire confiance et suivre ton instinct pour une fois et par les trois si tu me reparles encore avec des beaux mots comme si nous vivions au pays des rêves… Je jure sur Rikni elle-même de te laisser tout seul dans ta merde. »

Le milicien avait fini par soulever sa chope, invitant ainsi le troisième intervenant à venir entrer dans la danse. Ensemble donc, c’est ce qu’il lui avait demandé et la jeune femme avait été tout simplement incapable de répondre. Non, il n’y avait plus de ensemble, plus de binôme, plus de duo… Ce qu’elle touchait ça s’effondrait et maintenant lui déboulait avec ses idées utopiques pour l’impliquer dans une mission casse-gueule en souhaitant plus que jamais collaborer ? Elle avait relevé un sourcil, préférant avaler une longue gorgée avec cette envie de revenir en arrière, de ne pas suivre son flair, elle aurait pu juste jouer et tout aurait été beaucoup plus simple.

- « Des guides ou de quoi s’amuser un peu » souffla-elle en dodelinant légèrement de la tête « j’suis de l’externe, tu as du l’entendre… Quand je rentre, j’aime bien me détendre… » souffla-t-elle dans une forme de douceur « Tu peux poser ton cul… ou bien le monter en haut ? Il paraît qu’à plusieurs on s’amuse toujours un peu plus… » elle vint entrechoquer sa chope contre celle de son nouvel ami

Lui ? Il avait tiré la chaise, le dossier vers la table, son dos vers le vide. Croisant les bras en haut du rebord de la chaise, posant son menton sur l’ensemble il avait dévoilé sa dentition dont certaines dents manquaient dans un sourire lubrique. Les hommes fonctionnaient tous de la même manière, c’est ce qu’elle s’était dit en venant caresser du bout des doigts volontairement l’avant-bras du milicien. Silencieuse, elle laissait l’idiot réfléchir, lançant quelques brefs regards en arrière vers sa troupe. C’est que c’était à lui qu’on avait fait la proposition et il n’avait pas forcément envie de partager sa petite trouvaille. Trousser une milicienne en compagnie d’un type qu’il ne connaissait pas, ça le dérangeait pas outre mesure et il se sentait déjà gonfler de plaisir à l’idée de la faire griller. P’tetre même qu’il pourrait y avoir un deuxième tour…

- « Dis don’c elle a chaud ta poulette » ria-t-il en donnant une tape sur l’épaule a son comparse masculin « Moi j’veux bien m’guider dans son p’tit cul avec toi pas de prob’ » poursuivit-il en avalant une gorgée « T’prend l’devant, j’prends le derrière comme on dit hein chacun sa part ahahah » la serveuse était revenue, avait-il attrapé un morceau de quoi manger en poursuivante « En plush ça régale ! Mais j’vous aime bien moish… J’vous rejoins, j’arrive ! J’préviens juste les gars…»

Elle était restée silencieuse, non pas par envie, mais par respect de son petit personnage. Les femmes étaient inférieures à l’homme, ainsi si elle voulait laisser entendre que son partenaire principal se trouvait face à lui, c’était bien à lui d’accepter ou non la proposition, de définir les termes du contrat. De son côté, restait encore une possibilité pour la jeune femme de laisser les choses se faire, après tout pouvait-elle faire mine de monter, laisser le milicien la rejoindre et partir. Ainsi l’homme se retrouverait coincé à l’étage, notre brave utopiste pourrait poser ses questions à sa manière et la soirée se terminerait le plus calmement possible. Une fois l’intrus de nouveau dans sa bande, elle se contenta de se détendre un peu, habitée à avoir de multitudes identités :

- « C’est presque amusant » souffla-t-elle « Le terrain, ça me manquait… Bien, montons avec notre petite ‘nourriture’ qui semble tout autant plaire à notre ami… Rassure-moi, juste au cas où, tu sais te battre sans arme, si tu ne veux ne pas faire couler le sang, faudra gérer ton copain avant qu’il ne dépose la moindre main sur moi sinon c’est son cul à lui qu’il va sentir passer. » Grogna-t-elle simplement « et le coup du guide, ça aurait pu marcher si la moitié des personnes présentes ne savaient pas que j’étais sergente. » fit-elle en roulant des yeux « J’te laisse donc la main pour la suite ? » c’était une question si il ne se sentait pas, elle pourrait immobiliser l’intrus à l’étage.

En attendant, elle s’était éclipsée la première pour monter à l’étage, non sans sa plus fidèle alliée : sa chope. Sydonnie était hésitante, même si elle n’en montrait rien. Faire équipe la déstabilisait et s’appliquait-elle à être la moins agréable possible pour qu’on ne s’approche pas. La douleur de son dos commençait à se réveiller, sa douleur intérieure aussi. S’occuper était plaisant, au moins ne revoyait-elle pas en boucle les tragiques événements. Non, définitivement plus rien ne serait comme avant. Sa main était venue pousser le bois de la porte, avant qu’elle ne s’immobilise dans cette chambre à l’odeur forte de renfermé…

- « On a peu de temps pour définir exactement comment procéder… C’est ta mission, non ? »

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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyMar 4 Fév 2020 - 19:43
De la colère, des leçons, des critiques...A croire que la sergente n'avait plus beaucoup d'empathie ou bien même d'humanité...Même la pierre des remparts était plus douce...Vaelian grognait à la plupart des remarques que Dame Rivefière pouvait lui faire. Un débutant lui ? Il était un milicien, il se battait hors des murs, il avait vécu le drame du Chaudron...Tellement de mots s'entrechoquaient dans la tête du jeune milicien...Elle se permettait beaucoup de commentaires bien inutile dans cette situation...Vaelian essayait de garder son calme avec des sourires naïf et tentait de maintenir une écoute aux dires de Dame la Vétérante nommait-il dans sa tête.

Des menaces si jamais il agit envers elle ? Comment voulait-elle qu'il joue son rôle correctement s'il ne prenait pas l'initiative. Enfin il allait au delà des mots de la Sergente et se reprenait. Lui faire confiance ? Il n'avait pas de mal à lui donner sa confiance, elle était connue pour ses faits d'armes et hélas aussi pour son triste vécu...Vaelian se reprenait donc petit à petit toussait un moment quand l'homme arrivait. Là il assistait à un dialogue des plus...il ne trouvait pas les mots pour décrire à ce à quoi il assistait...Cet abruti semblait d'une bêtise...comment pouvait-il avoir survécu à tout ce merdier s'autorisait un instant Vaelian.

Vaelian ne pouvait pas imaginé ce qu'il venait de se produire. Un idiot de service là haut avec eux pour les plaisirs de la chair...C'était du délire, heureusement ceci ne se fera pas. En plus Vaelian n'était pas du tout partageur pour ce genre de chose, s'il devait vivre quelque chose avec Rivefière il...Vaelian se tapait la tête et bu une gorgé de sa pinte. La Sergente reprit les commandes en prenant la direction de l'étage.

Avant cela elle avait rappeler au milicien le plaisir qu'elle avait d'être en mission et soulignait bien les erreurs que ce dernier avait pu faire dans la discussion...Il soupira le regard froid et il ajoutait avant de monter.

"Je prend la suite faite moi confiance et pour ce qui est de ce battre avec ou sans lame je me débrouille...J'ai de multiple talents"


Un léger sourire venait s'imposer sur son visage alors qu'il restait sérieux dans la voie et le regard. A croire qu'il commençait à apprécier cette mission avec Dame Rivefière. Il prenait le chemin de l'étage avec sa choppe en main et une fourchette qui trainait sur la table. Une fois à l'étage dans une chambre enfin dans une pièce humide qui semblait ressembler à une chambre Vaelian répondait à sa supérieur.

"Voilà ce qu'on va faire. Cet abruti va monter imaginant bien des choses...Je propose que vous vous allongiez sur le lit et avec votre regard et le reste...vous faites comprendre à cet idiot que vous êtes prête à en découdre avec lui...Mais avant cela j’essaie de lui proposer un marché vis à vis de vous..."

Il maintenait un discours ferme et un regard azur mais froid

"Je lui propose une nuit avec vous et lui puis ensuite ses gars peuvent venir aussi cette nuit, s'il répond à quelques questions...S'il accepte il se met à table et quand on sent qu'il n'a plus rien à nous offrir on le neutralise...S'il refuse on le neutralise et on se tire d'ici j'ai une chambre dans une auberge non loin déjà payé par le Sergent Rokvog pour me replier on ira là bas des questions ? "



Il but une lampée de sa pinte et il regardait Dame Rivefière. Il espérait que son plan allait fonctionner. Dans les deux cas il commençait à ne penser qu'à une chose quitter cette endroit...mais il pensait aussi à autre chose...Il avait envie de Dame Rivefière ? Non ? Peut-être ? Il avait surtout envie de se battre avec le débile qu'il devait interroger...pourquoi ? Parce qu'il en avait marre de jouer les espions il était un guerrier pas un espion...Cette mission lui servira de leçon se disait-il...

Il se rendit à la porte en surveillant le couloir et "l'ami" arrivait

"Ah te voilà mon gars tu es prêt pour la soirée de ta vie !"

Dit il en souriant
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyMar 4 Fév 2020 - 21:18


Les dés:

- « Du moment que c’est dans l’art du combat, tes talents. » fit-elle de cette voix neutre, bien qu’un léger sourire en coin se soit installé sur ses lèvres.

La noiraude avait détaillé son interlocuteur, comme pour s’assurer que le peu qu’elle pouvait percevoir physiquement était en accord avec son affirmation. Elle n’avait jamais vraiment eu l’œil pour ça, bien que son expérience lui murmurait qu’il n’était pas qu’un petit débutant, le doute avait fini par faire partie de la plupart de ses pensées et constatation. Escaladant les marches deux par deux, non sans avaler une nouvelle gorgée de sa chope, elle s’était par habitude placé en avant pour découvrir en première la fameuse suite moins quatre étoiles. Si son visage ne s’était pas déformé dans une légère grimace, la plissure de son front entre ses sourcils et son nez pouvait attester son inconfort. L’odeur, la vue, le package était parfois pour amener un soupçon de dégoût à l’ensemble. La pièce n’était pas très large ni spacieuse, le confort état plus que discutable. Une fenêtre dont les volets en bois semblaient abîmer laisser transparaître quelques rayons de l’extérieur, une couche pas très élevée, dont l’aspect impropre ne donnait pas nécessaire envie de s’y allonger. Par habitude, par réflexe sans aucun doute, la noiraude s’était engouffrée dans la zone sans réfléchir s’appuyant contre cette fragile ouverture vers la ville, avisant une nouvelle fois celui qui semblait sortir de sa passivité ou de sa maladresse.


- « Mon regard… et le reste ? » reprit en haussant un sourcil un certain.

La sergente avait légèrement penché la tête sur le côté, laissant cascader quelques mèches de cheveux ne tenant plus dans sa coiffure, ses lèvres s’étaient pincées de cette manière dubitative au fil de l’explication. Elle aurait pu rire, d’ailleurs un sourire avait presque semblé poindre sur sa bouche, juste avant qu’elle ne secoue la tête en retenant une quinte de toux. Non, ça elle n’était pas certaine de savoir-faire, parler vulgaire et aguicheuse oui, à force de l’observer dans les bordels avait-elle quelque base… En revanche, physiquement… Là… non. Sydonnie avait fait silence, lui offrant la possibilité d’aller jusqu’au déroulé de son idée, l’ensemble était plutôt cohérent, fallait-il l’admettre. Le plan reposait donc sur deux voire trois éléments importants : un le fait qu’elle parvienne à se faire affriolante –ce qui était par avance raté-, deux que l’homme soit plus coopératifs, potentiellement trois que le groupe ne soit pas dans le coin et bien en bas. Un risque important, une supposition maladroite. Glissant une main sur son épaule, massant lentement et bougeant légèrement comme si elle essayait de se frotter le dos contre la fenêtre, la noiraude évaluait sa douleur et sa capacité à s’allonger.

- « Une seule » souffla-t-elle « Si le reste du groupe déboule, qu’est-ce qu’on fait ? »

La femme d’armes avait parfaitement conscience que cette question n’obtiendrait pas de question, fallait-il néanmoins la formuler pour qu’il puisse prendre en compte cette option, aussi ridicule soit-elle. La suite, elle n’eut pas réellement de le formuler, pourtant son souffle s’était échappé de ses lèvres, simplement rapidement refermées. Les bruits du plancher qui grince ne trompent pas… Et si il fallait bien admettre une chose, c’est que séduire physiquement, la noiraude en était bien incapable. Ainsi, s’installa-t-elle de manière bien maladroite sur le nez, cherchant la position « appétissante » la plus adéquate possible. Sauf qu’il faut bien imaginer que c’est une femme d’armes, ayant les derniers temps… Hormis un apprentissage avec son mari qui n’aura duré que très peu de temps, plus un comportement masculin, violent et survivaliste… Que féminin. Ainsi tenta-t-elle d’abord de se glisser dans le coin de la pièce, sur la couche, jambe écartée, crinière lâchée sur laquelle elle soufflait pour faire virevolter quelques mèches –c’est fou comme chez les autres ça fonctionne et comment chez elle cela devait paraître ridicule-. Levant en bras en direction de celui qui venait d’entrer, elle repliait et dépliait l’index.

- « J’ai faim chéri… » fit-elle avec ce regard qui hurlait la menace…

La porte s’était refermée et bien qu’elle-même avait conscience du ridicule de la situation, le brave homme lui semblait la trouver appétissante. Ce ne fut qu’à ce moment précis que Vaëlian amena les fameuses conditions, ce qui tira une moue insatisfaite de celui qui se voyait déjà chevaucher l’indomptable milicienne. Avalant une gorgée de sa chope, la noiraude ne bougeait pas, ou presque, adossée contre l’angle du mur, guibole écarté et sa main libre lui faisant signe d’approcher. Les questions avaient fini par pleuvoir, d’où il venait, pour un boulot, pour des filles, s’il venait de loin lui et les autres. L’homme s’était passé la langue sur les lèvres, laissant un regard lubrique vagabonder sur la silhouette féminine alors qu’il revenait à celui qui n’avait de cesse de l’interroger et par conséquent lui faire descendre son mat.

- « L’ami… j’comprends pas… On est là pour chevaucher d’la salope ou pour causer d’la pluie et du beau temps ! » il l’avisait lui, puis elle, puis lui, avec cette envie de plus en plus présente « Ok, ok… Un contrat, un truc d’marin t’vois le genre, des livraisons, des cargaisons… J’rrive jolie, j’rrive » il avait déjà glisser une main à son pantalon défaisant sa ceinture et jetant ses chaussures dans un coin « On doit retrouver l’boss demain soir au port, on embarque d’la salope comme elle, pour les p’tit nobliaux… Nah j’deconne, de la marchandise, des armes tout ça, c’pour les marqués t’vois l’truc hein… Toi tu vends bien tes collègues mon beau salaud ! Du lourd bordel ! »

La noiraude s’était relevée lentement, comme pour l’inciter à parler davantage, à répondre aux questions, laissant ses doigts effleurer ses courbes, passer ses mains dans sa chevelure qu’elle laissait remonter puis retomber… Jusqu’à ce que l’idée du siècle ne lui traverse l’esprit, avalant une gorgée de sa chope, voilà qu’elle déversait l’ensemble très lentement du haut de son crâne, laissant cascader le liquide dans sa chevelure, sur son cou, sa poitrine dont les premiers boutons de sa chemise ouverte laissait entrevoir la naissance… Le contenu se déverser un peu sur le sol, alors qu’elle ondulait en dodelinant des fesses comme si la route n’était plus droite, exagérément comme elle ne savait pas le faire, jusqu’à ce qu’elle sente sa hanche craquer, jusqu’à ce qu’une crampe ne vienne la surprendre, jusqu’à ce que le faux –et rate magnifique jeu de séduction- n’éclate. C’est en se penchant, pour se relever lentement et faire basculer sa chevelure dans un mouvement magnifique, que la crampe fut son office, la déstabilisant et la faisant grommeler, une main sur ses hanches
.
- « AH PUTAIN CA fait mal… Mais merde, idée de merde !!!! Comment elles font ces idiotes… »

Puis ce fut cette chute, ce glissement sur le propre liquide alors que sa tenue, sa chevelure entière empestée l’alcool de mauvaise qualité sous le regard incrédule de celui qui ne comprenait pas tout. Elle glissa, s’étala sur le sol en bois en se tenant toujours une hanche et un mollet. Foutu crampe. Gémissant, fulminant d’insulte et maudissant celui qui avait eu cette idée, elle ne put que constater que la magie de l’instant venait de s’envoler.

- « C’quoi tes conneries… Idiotes ? Idée de merde… Qu’est-ce que.. »
- « MAIS ASSOMME LE BORDEL TU VOIS PAS QUE JE SOUFFRE LA »

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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyVen 7 Fév 2020 - 23:44
La notion de chaos était quelque chose d'assez relatif en ce monde cruel. Certains n'hésite pas à dire que la milice est un chaos total, d'autre souligne la noblesse qui maintien un chaos et la fange un chaos funeste...Les dieux ne semblaient pas être avec les hommes et pourtant un bon nombre est présent dans les temples.Ce soir là les dieux n'étaient pas avec Vaelian mais alors pas du tout. Ils voulaient le punir ? Mais de quoi se disait-il un instant...

Lorsque l'idiot du groupe arrivait, Vaelian assistait impuissant à la situation. Il voyait bien que Dame Rivefière semblait d'accord pour suivre son plan. Sur le moment il était surprit mais ne le montrait pas.C'était le moment de garder son sang froid mais là...La prestation de la Sergente était des plus tristes...Bien qu'il trouvait une légère séduction dans la posture...Il comprenait rapidement que la situation allait mal tourner...En effet la supérieur dans sa tentative de séduction semblait plutôt tenter de passer pour une vendeuse de poisson sur le port plutôt qu'une belle tentatrice...Le regard...les jambes...Un soupire s'échappait des lèvres de Vaelian..

Étrangement le bougre semblait charmé...Vaelian en profitait pour passer à l'assaut verbale qu'il avait préparé dans le sens où l'idiot avait accepté le marché...A partir de ce moment les choses se déroulaient très vite. Ce dernier n'avait qu'une seule envie finir dans ce lit avec la supérieur du milicien. Le regard de Vaelian et le sourire qui se présentait sur son visage amenait l'image d'un homme ayant de l'assurance et une certaine détermination. De ce fait le gars semblait ne pas trainer autour du pot trop longtemps.

Le port demain soir et de l’armement...Comme si la guerre contre le monde et ses abominations ne suffisait pas certains ajoutaient une pointe de trafique d'armes pour faire quoi la guerre? Vaelian à cette annonce s'assit sur une sorte de tabouret. Là il voyait l'homme se transforme en bête de foire...Ce qui déclenchait cela chez lui ?

Cela était surement la triste tentative de Dame Rivefière de l’amener à plus...parler ? baver ? Cet échec critique s'illustrait par les mots que la Sergente employait quand une douleur probablement venait de prendre place auprès d'elle.

Assis sur son tabouret Vaelian regardait la chute puis l'homme où on pouvait dans son regard une forme de doute ou d'incompréhension prendre place...A ce moment Vaelian entendait les derniers mots de sa supérieur au delà du flot d'insulte qu'il venait d'encaisser...Il ne perdait pas de temps et profitait de la confusion dans l'esprit du naïf pour reprendre sa fourchette.

Là il plantait la fourchette dans le cou de ce dernier tout en essayant de mettre sa seconde main sur la bouche baveuse et écœurante de ce qui allait être à présent sa victime. La fourchette se plantait dans le coup avec force. Le sang giclait dans la pièce. Le malheureux enfin...le criminel essayait de crier mais la seconde main du milicien étouffait un peu les cris. Ce geste en coutait à Vaelian plusieurs coup de dents qui se raclait sur sa main. L'individu s'effondrait lentement le sang sortant de son cou fourchette plantée...

Au sol on pouvait voir à présent sang et alcool se mélanger...Vaelian reculait un instant voyant l'homme mourir lentement...Vaelian n'aimait pas agir ainsi mais il avait les informations et il voyait bien que la situation allait mal finir si le reste du groupe arrivait...Il soufflait un moment après cet acte...Il avait déjà tué à l'épée surtout mais là comme cela sournoisement...Il repenserai à cela plus tard. Il se dirigeait vers Dame Rivefière.

"Bien...il ne nous dérangera plus...J'ai du improvisé face à votre prestation...Nous devons partir d'ici et vite ! L'auberge où je dois me replier est à quelques rues d'ici...Vous venez avec moi ? Vous semblez mal en point une fois en lieu sur vous pourrez récupérer de ce bordel...Et avant que vous grogniez ou m'insultiez sache que je n'ai pas envie de vous perdre ce soir."


Il se reprit grognant à son tour regardant un instant ailleurs comme s'il savait qu'il venait de gaffer dans ses mots

"Je veux dire que l'arrestation d'une Sergente couverte d'alcool ferai mauvais genre...La milice n'a pas besoin de cela en ce moment venez !"

Aussitôt dit aussitôt fait le milicien aidaient Dame Rivefière à se lever et il prit sa main pour descendre dans la foule en bas. Là il tenait la Sergente par la hanche, même si cela serait douloureux pour elle, il n'en n'oubliait pas son rôle...Il trainait un pied illustrant un couple ivre...Il surveillait le groupe du défunt à l'étage qui semblait occupé avec les filles et garçons à leur disposition. Vaelian lui maintenait la Sergente comme il pouvait pour regagner la sortie...

Une fois dehors Vaelian empruntait une ruelle, puis une autre où il faisait une pause afin de voir comme se portait la Sergente

"Vous tenez le coup ? Après ce croisement nous arrivons à mon point de repli..."
*soupire* "Je pense que le mieux pour le bien de la mission serait de nous rendre ensemble pour ne pas éveiller de soupçon...Après je comprendrais que vous ne souhaitez pas cela et preniez le chemin de chez vous..."

Il s'adossait au mur. Le regard un peu plus vide. L'adrénaline semblait redescendre lentement...Il n'aimait pas ce qu'il avait vu de lui ce soir...Le visage blanc il regardait le ciel qui offrait étoiles et paix. Croisant les bras toujours adosser au mur regardant ensuite la Sergente

"C'est vous la chef maintenant...L'auberge est par là. La chambre est réservé au nom de Mr Laoural. Je ne suis pas guérisseur mais du repos dans une auberge de grande qualité...cela ne se refuse pas..."Son regard d'azur faisait face au regard mauve de la Sergente qui devait faire un choix apparemment.


Dernière édition par Vaelian Rondgar le Sam 8 Fév 2020 - 13:37, édité 1 fois
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Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptySam 8 Fév 2020 - 12:46


Il y a des situations inexplicables, qui arrivent sans trop qu’on réalise ni comment ni pourquoi. Sur le sol, avec une douleur importante au niveau du dos, la noiraude venait d’essuyer une situation qui piquait légèrement son ego. La séduction n’avait jamais été son fort, loin, très loin de là et son incompétence dans ce domaine venait encore de frapper. Néanmoins, ce ne fit finalement pas cet étrange sentiment d’incapacité à agir comme une femme qui la heurta le plus, mais… La mort. N’avait-il pas dit qu’il ne souhaitait aucunement voir le sang couler ? N’avait-il pas précisé qu’il fallait être discret ? Peut-être, il lui semblait en tout cas et quand elle aperçue le geste, la noiraude ne put que froncer légèrement les sourcils, laisser un souffle s’échapper de sa bouche entrouverte alors que le pauvre homme tentait de survivre sans s’étouffer dans son propre liquide carmin. Cela ne dura qu’un instant, un infime moment particulièrement court ou le pirate n’était même plus en mesure de hurler, de parler, une main au niveau de la gorge, l’autre essayant de retirer les doigts qui obstruaient sa bouche, il avait fini par s’écrouler dans sa flaque rougeâtre. Immobile, la sergente ne pouvait que replier les jambes afin d’éviter de voir un quelconque bien lui appartenant se teinter de la substance pourpre.

- « Improviser… » répéta-t-elle lentement en déportant son regard du mort encore chaud au milicien « Improviser » répéta-t-elle dubitativement cette fois « Rappelez-moi de ne plus vous laissez improviser » conclut-elle en tendant une main vers lui

La douleur était vive, la totalité de son dos semblait irradier telle une brûlure, Flore ne serait pas ravie de savoir qu’elle avait encore forcé dessus, néanmoins la soigneuse était habituée désormais, sans doute. Entrelaçant un instant ses doigts autour de la main tendue, elle se releva non sans réprimer un léger froncement de sourcil. Elle ne s’attarda aucunement sur les paroles maladroites, pouvait-elle presque les comprendre, elle non plus n’appréciait pas nécessairement de perdre ses hommes lors d’une mission.

- « Croyez-moi, celui qui m’arrêtera n’a pas encore vu le jour » affirma-t-elle avec ce sourire froid qui laissait entendre qu’elle était parfaitement sérieuse « Il est hors de question qu’on laisse le corps comme ça » ajouta-t-elle lentement

Un corps sans vie ne s’abandonne pas sans un minimum de vérification, notamment depuis le grave incident du couronnement du Roi. Ainsi, malgré sa douleur, malgré l’horrible sensation que cela lui procurait parfois, elle dégaina pour œuvre à la décapitation. Rien ne disait que cet homme ne se transformerait pas, jamais, morsure ou non, n’avait-elle pas pris la peine de vérifier. Sydonnie ne prenait plus de risque, agissait mécaniquement dans un geste qu’elle avait fait de trop nombreuses fois pour être encore comptée. S’était long, c’était dur, désagréable et les craquements ou le bruit du corps et les quelques soubresauts de fin de vie se mettaient déjà en place, tout comme l’odeur piquante de la pisse qui s’échappe d’une vessie désormais sans contrôle.

- « Pour… Information » fit-elle de cette manière hachée durant le geste « Je ne suis pas mal en point » poursuivit-elle de la même façon « Ridicule peut-être » tenta-t-elle « Mais mal en point j’aurais le temps de l’être une fois morte. »

Qui pouvait se vanter d’avoir survécu à autant de missions, à un corps si douloureux si marqué, qui pouvait se vanter d’avoir autant voir plus de cicatrices ? Peu de monde sans doute, mais la noiraude n’avait pas encore eu la chance de connaître la joie de la rencontre du royaume d’Anür. Cherchait-elle peut-être à la renier cette divinité ? Peut-être ne lui avait-elle pas suffisamment fait honneur ? Ce n’était pas faute d’avoir aimé pourtant, d’avoir été déçu, d’avoir essayé. Chris, Gabriel, Roland… Ce bébé perdu également. Non, la malédiction de la famille d’Algrange frappait encore et toujours, les Trois ne pouvaient qu’être en colère pour lui faire subir pareil tourment.

- « Allons-y » proposa-t-elle finalement en se redressant

Elle s’était relevée douloureusement, avant de le suivre dans un étrange silence, la noiraude n’avait pas dû vraiment réaliser les différentes étapes entre le fait de quitter la pièce du mort et le fait de s’être retrouvés dehors. Sydonnie avait suivi, simplement, en tout en taisant cette douleur dans l’ensemble de son corps. L’air frai de l’extérieur avait semblé la soulager un peu, légèrement, avant que là encore elle ne suive sans vraiment savoir où il l’a conduisait. Il parlait d’une auberge non loin, ou il avait loué une chambre, à moins que ce ne soit l’autre idiot de sergent, sa tête semblait la lancer quelque peu sans pour autant qu’elle l’évoque et avait-elle fini par s’immobiliser a l’étrange question : retourner chez elle. Fuyait-elle le peut qui lui restait, sa demeure, la famille Rivefière, trop de souvenirs, trop d’effort, elle n’était pas prête. Simplement, ce n’était pas pour rien qu’elle passait ses nuits entre le jeu, l’alcool et la caserne. Sydonnie essayait d’oublier, tout en étant toujours sujette de plein fouet à ce passé trop récent, cette souffrance intérieure, les morts qui la hantaient, encore et encore et encore et encore.

- « Est-ce que ça va ? » questionna-t-elle dans un premier temps laissant son regard bleuté analyser la silhouette masculine adossée au mur « Tuer n’est jamais simple, encore moins de cette manière, mais la mort est partout désormais milicien » tenta-t-elle « Vous n’oublierez jamais les morts réalisés, faut-il simplement qu’ils soient toujours justifiés et non fait avec une certaine facilité. » fit-elle en laissant un soupir fuir ses lèvres « Je vous suis, ma demeure est un peu trop loin et je ne suis pas certaine d’être en capacité de la rejoindre »

C’était une excuse évidemment, une excuse pour ne pas admettre ne pas fuir ce lieu, cet endroit trop plein de souvenirs. Ressentait elle-même cette hésitation à la vendre, pour oublier, pour avancer, sans trop jamais vraiment y arriver. D’un geste de la tête, du menton, elle l’avait invité à reprendre la marche sagement, lentement, parce que ça aussi elle ne pouvait pas le cacher sur la durée, son corps était douloureux et si sa guérisseuse faisait son possible, le comportement non aidant de la noiraude ne lui permettait pas de cicatriser convenablement. Sur le chemin et sans doute pour s’empêcher de penser, de replonger dans ses souvenirs éprouvants et encore trop récents. Elle se contenta de reprendre la parole, après tout, ils approchaient déjà de l’auberge qui se dessinait au loin.

- « Depuis combien de temps vous êtes dans la milice ? » l’interrogea-t-elle en essayant de se tenir droite « et pourquoi ce choix-là plutôt qu’un autre, peu de personnes ont dans l’idée de combattre les monstres. »

Et puis ils avaient fini par atteindre l’établissement agréable à l’œil, était-elle une trop grande habituée à la chope sucrée pour connaître les autres. Passée la porte, elle avait avisé l’aubergiste qui attendait derrière son comptoir, astiquant simplement une chope, elle se déplaça mollement jusque devant lui, avant de détailler le milicien de cette étrange manière, peut-être un brin plus humaine, un brin moins froide.

- « Deux chopes d’alcool fort, un repas de votre choix pour deux… Pour notre chambre réservée au nom de… » elle hésita, fronça les sourcils « Laoural » affirma-t-elle
- « Je croyais que c’était pour un ? »
- « Eh bah c’est pour deux. »
- « Deuxième porte à droite à l’étage ET pas trop de bruit j’ai des clients déjà, je vous monte tout ça »

Elle s’était immobilisée de cette drôle de manière, comme si elle aurait pu déraper, comme si le fait de sous-entendre qu’il pouvait être un couple l’avait impacté, l’articulation de ses doigts avait blanchi alors qu’elle avait resserré le comptoir, puis elle avait renoncé.

- « C’est une belle chambre » laissa l’aubergiste « Elle plaît beaucoup au couple avec son grand bain ! Si vous voulez que je vienne le remplir, dite moi ! »
- « On y pensera » grommela-t-elle en l’abandonnant pour monter les premières marches « Passe devant »

Ce n’était pas pour être agréable, simplement parce que monter des marches avec l’ensemble de ses blessures était complexe. Une fois à l’étage, une fois la porte ouverte, elle découvrit la chambre qui en effet était agréable. Un grand tapis parfaitement brodé, une bassine importante pour un bain éventuel avec un paravent à la transparence relative, un lit grand dont le confort n’était pas possible de remettre en doute. Un feu crépitait lentement dans la cheminée, non loin de fauteuils, une petite table était installée entre les deux avec un vase contenant une fleur dont l’espérance de vie ne devait plus être très longue, des représentations des Trois accrochés au mur, des bougies pour permettre une meilleure visibilité et des rideaux suffisamment épais pour ne laisser passer pas le moindre rayon lumineux au petit matin.

- « Il ne s’est pas fichu de vous le sergent… c’est étrange… » étrange oui, parce que pour le remercier de cette manière, c’est que cela devait aller plus loin qu’une simple surveillance, ou alors s’était pour l’éloigner d’une tout autre mission…

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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyLun 17 Fév 2020 - 12:10
Durant leur peu de route à faire jusqu'à l'auberge le milicien écoutait les remarques, ou du moins la triste réalité qui résidait dans ce monde si obscur et intraitable. Elle avait raison mais Vaelian espérait plus. Il soupirait régulièrement en écoutant la Sergente. Il grommelait même parfois comme s'il avait envie de lui répondre mais il n'osait pas par respect pour elle ?

Elle semblait avoir une trace d'empathie dans ses mots. mais alors que Vaelian laissait un léger sourire s'entre voir quand elle lui demandait depuis combien de temps il était engagé. Le duo arrivait à l'auberge. Là il reprit un air sérieux en se préparant à utiliser le bon nom et avoir la bonne chambre. En effet le Sergent qui l'avait emmené dans ce bourbier lui assurait une chambre de qualité il espérait l'avoir après ce qu'il venait de vivre. C'est la moindre des choses...La porte à peine franchit le milicien n'eut pas le temps de réagit que sa supérieur venait de prendre les devants. Voilà bien une chose qui aurait pu le surprendre mais après ce qu'il venait de vivre avec la Sergente il souriait en coin et suivait cette dernière.

Quand l'aubergiste décrivait la chambre dans laquelle le repos devait les attendre pour au quelques heures. Le milicien ne souriait pas. En effet la notion de couple était une chose sensible qu'il ne fallait pas aborder avec le milicien. Il n'eut qu'un léger mouvement de sourcil qui faisait comprendre son mécontentement face aux propos de l'aubergiste.

"Nous ne sommes pas en couple nous sommes justes des gens épuisés qui veulent la paix."


Puis il arrivait à son tour à la chambre, il avait remarqué que Dame Rivefière ne semblait pas en grande forme. Il avait de quoi ne pas l'être entre une prestation lamentable et un interrogatoire qui tourne à l'assassinat...Il gardait un œil sur elle furtivement il ne voulait pas qu'elle imagine qu'il avait une forme d'attention particulière envers elle.

Quand il découvrait la chambre le milicien relâchait un sourire en ayant une forme de satisfaction qui prenait place à présent dans son esprit. Nul doute qu'il n'avait pas oublié ce qu'il venait de vivre mais cette chambre allait déjà lui permettre de récupérer physiquement et psychologiquement. En plus cela changeait clairement de la caserne...Souriant il s'installait prés du feu dans un fauteuil qu'il béni dans sa tête de part son confort et propreté. Il commençait à retirer ses bottes fatigués de la soirée en ajoutant avant que l'aubergiste reparte.

"Préparer nous un bain en plus des pintes et de la nourriture. La dame ici présente à besoin et ne discuter pas l'ami. Ajouter nous aussi une bouteille d'alcool pour la nuit et aussi des biscuits aux miels si vous en avez. Ah oui j'oubliais ajouter aussi ajouter du papier et de quoi écrire je vous pris".

Vaelian ne savait pas vraiment écrire ni lire correctement il avait rarement la chance de faire demander des choses. En plus il savait qu'il pourrait donner ce papier à des gens qui pourraient en avoir plus besoin que lui. Les ressources sont rares dans ce monde...Il n'y a pas de mal à se servir parfois...

"Hmm bien Monsieur, je vous fais apporter cela après avoir déposer l'eau pour le bain"


"Bien merci à vous mon brave." terminait-il en souriant quand l'aubergiste reprit la route du couloir le milicien en terminait avec ses bottes.

"Hmm je vous demande de prendre ce bain...d'une pour l'odeur que vous commencez à dégager et de deux je vous dois bien cela ce soir. Et ne ceci n'était pas un ordre mais un cadeau"

Il souriait légèrement à la Sergente puis commençait à retirer son pourpoint et sa chemise. Il avait besoin de respirer et surtout de linge propre, il se disait qu'il devait ajouter cela à la liste pour l'aubergiste. Le regard vers le feu réconfortant il ne regardait plus Sydonnie mais lui répondait

"Je suis dans la milice depuis un moment...Assez pour avoir vécu le drame du chaudron...D'habitude je suis à l'extérieur de cette enfer de cité...*soupirait* Je ne suis qu'un milicien, un pion pour les Sergents mais je vais en sorte de rester en vie. Être milicien me semblait évidant, avant tout ce merdier...J'étais fils de forgeron et je maniais l'épée...Tuer des fangeux me semblait logique...En plus si on veut revoir l'espoir dans ce monde il faut bien des volontaires pour le nettoyer...non ? "


Toujours à regarder le feu on pouvait voir le milicien approcher ses mains prés du feu. Assis dans ce fauteuil on pouvait voir les multiples cicatrices dans son dos ainsi que ses bras et même son torse. Une experte en torture ou anatomie pouvait deviner des coups de fouets, d'épées, brûlures et aussi éclats de chausse trappe.

"Et vous ? Sergente ? Une envie ou une obligation ? Une femme dans la milice est une place difficile...mais nécessaire je pense..."

Il restait dans son fauteuil déposant sur la table un caillou banale et s'étirait s'effondrant presque dans ce fauteuil.

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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyMar 18 Fév 2020 - 10:20


Immobile, la noiraude observait le lieu avec un silence de circonstance, la fatigue avait fini par animer ses traits et le bout de ses doigts picotait d’une multitude de frissons désagréable. Son dos était chaud, pouvait-elle le sentir à travers les bandages et les tissus qui la recouvraient, difficile de savoir si la douleur était supportable ou insupportable, avait-elle trop l’habitude de ne rien laisser transparaître. La dame ne pouvait s’empêcher de se questionner, trop habitué à être glissé dans les histoires, dans les emmerdes, tout ça lui semblait un peu étrange pour qu’elle accepte de fermer les yeux. Un sergent qui offrait une chambre à un homme qui n’était même pas coutilier, mh, vraiment, cela ne pouvait que lui poser question. Elle n’en dit rien cependant, se contentant d’accepter la situation et de retirer sa cape qu’elle portait sur les épaules, qu’elle avait dû remettre juste avant de partir. Le déposant sur le siège du grand bureau constituant l’angle, elle pivota finalement pour voir s’éloigner le tenancier et sa longue liste d’élément à apporter. Le milicien lui évoquait le bain, avait-elle légèrement laissé sa tête se pencher pour laisser cascader sa longue chevelure, avant de secouer la tête négativement lèvres pincées.

- « Ça ira merci, je ne peux pas. Vous allez devoir supporter mon odeur » Parce que si déjà elle laissait de côté l’unique recommandation de sa guérisseuse de côté qu’elle avait accepté de respecter cela n’irait pas « Je vais essayer de ne pas trop énerver ma guérisseuse tout de suite » souffla-t-elle lentement.

La sergente n’était pas une bonne patiente, il fallait l’admettre, elle ne respectait souvent aucune recommandation et avait ce don pour se mettre sans cesse en danger. C’était souvent inconsciemment, bien qu’une part de conscience tentait parfois de la rappeler à l’ordre en vain. Il s’était installé sur un fauteuil après avoir retiré son pourpoint et sa chemise, obligeant par ce simple fait la noiraude à détourner le regard. Elle l’écoutait d’une oreille attentive, plus ou moins, sans trop savoir quoi répondre. Cet homme lui semblait utopiste, idéaliste, inconscient peut-être, à moins que ce ne soit elle qui avec le temps avait fini par abandonner toute forme d’espoir et de positif. Ses doigts s’étaient enroulés lentement le long de sa première chemise, pour la retirer, dévoilant une seconde plus proche du corps, mais un peu plus propre sans doute. Elle avait conservé ses chaussures, tout comme son pantalon et si l’immense bassine avait quelque chose d’attirant elle ne doutait pas un seul instant que son imposante blessure de son dos ne supporterait pas l’immersion. Pivotant un instant vers lui, avant d’aviser autre chose que cette silhouette semi-dénudée, elle se contenta de répondre par un petit ‘mh’, interrompu par la présence du tavernier et de ses acolytes qui revenaient remplir le bain et déposer l’ensemble de la commande. L’homme sembla s’arrêter devant l’absence de vêtement supérieur du milicien, secouant la tête avant de déposer l’ensemble non loin de lui.

- « Voilà monsieur. Il y a de quoi manger et boire et l’eau du bain est chaude, profitez en bien. Je vous ai déposé des serviettes et des vêtements propres ainsi que du savon »

Il incline la tête, sagement, avant de se retirer avec l’ensemble de sa troupe de petites mains, certainement ses filles, fils et peut-être son épouse, difficile à dire. La noiraude s’était approchée de l’eau, glissant une main dans le liquide particulièrement chaud, laissant s’échapper un soupir de confort. Elle réfléchissait néanmoins à sa dernière question : pourquoi être entrée dans la milice. Un léger sourire avait pris naissance sur ses lèvres, se souvenait-elle de sa réponse passée, mais maintenant qu’elle avait une nouvelle fois tout perdu, elle n’était plus certaine de pouvoir répondre à cette interrogation. Profitant de l’eau pour humidifier son visage et ses bras, elle évitait néanmoins tout mouvement trop important de son dos.

- « Vous devriez profiter de ce bain. » fit-elle finalement en s’éloignant et osant s’installer sur le lit, dos à la couche, avisant le plafond et retirant ses bottes dans un réflexe « Vous auriez dû rester forgeron, cela paye plus que miliciens… Et puis c’est quand même plus sécuritaire. » Affirma-t-elle sans trop y réfléchir « Ce n’est pas donné à tout le monde de vouloir combattre les créatures, d’autant plus que beaucoup commence à comprendre qu’elle ne disparaîtront jamais. On ne combat finalement pas les monstres, on y survit. »

Elle laissa ses doigts tortiller le tissu au niveau de son ventre, alors qu’une légère grimace avait dû déformer son visage une fraction de seconde. Il faudrait qu’elle change son bandage, qu’elle dépose la mixture sur sa plaie, il faudrait oui. Elle laisse un soupir fuir ses lèvres, elle aurait bien répondu à son interrogation première qu’elle est arrivée dans la milice par hasard, mais pour une femme cela ne tient pas la route. On est malmené, humilié perpétuellement, on essaie de vous coincer, de vous abuser, de vous dégoûter. Survivre en tant que femme et montée en grade, c’est une preuve de caractère, mais surtout une preuve de la qualification de l’individu.

- « Mon père était chevalier » glissa-t-elle « Je voulais être chevalier, mais pour une femme c’est impossible. D’autant plus avant, on n’aurait jamais imaginé une femme tenir une lame ou un bouclier » elle laissa courir ses doigts le long de son ventre, sur le tissu « Ma mère voulait que je sois une grande dame de la noblesse » cela la faisait sourire encore aujourd’hui, elle donnerait n’importe quoi pour revivre les multiples disputes « Et puis la fange est arrivée, j’ai vu l’opportunité de tenir une larme, je m’étais toujours entraînée, je voulais redorer le nom D’Algrange, je suis rentrée dans la milice. » Contre l’avis et la colère de sa chère et tendre mère, « Je ne crois pas que la place d’une femme soit dans la milice cependant, pour diverses raisons que je ne saurais véritablement expliquer. Il y en a qui sont faites pour ça et d’autres qui vont droit vers la mort en faisant ce choix. Ce n’est pas instinctif pour une femme de tenir une lame, ni même de s’imposer »

Elle avait dû répondre, sans y répondre vraiment à sa question, elle donnait une réponse erronée, puisqu’aujourd’hui elle était bien incapable de savoir ce qu’elle faisait là. Était-ce sans doute tout ce qui lui restait. Son mari était mort, sa fille adoptive aussi, son bébé… Comment pourrait-elle encore passer le seuil de la porte de la famille de Rivefière, non, elle avait besoin de retrouver son indépendance, d’oublier, de s’éloigner de tout ce qui pouvait lui remémorer Roland. Alors, elle avait choisi l’extérieur, alors elle allait en mission autant que possible avec ses coutelleries. Oui, la noiraude vivait dangereuse, sans être convaincue que l’ensemble des rumeurs formulées à son sujet soit fausses. Aujourd’hui, on ne pouvait que reconnaître sa qualité de combattante, beaucoup évoqué un véritable don, une harmonie entre sa lame et elle-même, d’autres dénigraient évidemment sa position de femme qui n’avait rien à faire là, refusant son autorité tout en s’y pliant, car il redoutait sa séance de tortures, ses sanctions. La plupart s’accordaient néanmoins pour évoquer cette perte étrange et ce vide qui émanait désormais d’elle, ce comportement suicidaire, son incapacité à se raisonner, néanmoins chaque personne sous ses ordres soulignait le fait que si elle se mettait elle en danger, elle prenait grand soin de ceux sous sa responsabilité.

- « Je n’ai pas voulu regarder votre peau et vous m’excusez de l’avoir fait » fit-elle finalement « Mais soit vous êtes un milicien un peu trop protecteur et désobéissant, ce qui justifierait la présence de la totalité des marques sur votre corps… Soit vous m’avez menti –à juste titre je suppose- et la raison de votre présence ici, dans la milice et le fait de fuir un père –ou une mère d’ailleurs- violent(e). »

Sydonnie était observatrice et si il était évident que la nudité aussi partielle soit-elle de son interlocuteur l’avait gêné, elle n’en restait pas moins observatrice et ne pouvait s’empêcher d’analyser. La douleur de sa plaie était intense, sentait-elle l’humidité se dégageant de sa peau suintante, perlant de cette sueur étrange. Elle se mordilla la lèvre en silence, avant d’ajouter simplement.

- « Marbrume est une belle ville, la dernière forteresse de l’humanité et de certains tous les royaumes réunis… Et vous n’êtes pas un pion d’un sergent, enfin sans doute que si, d’une certaine manière… Je peux concevoir que certains gradés abusent de leur autorité, mais vous avez toujours votre liberté d’esprit. À condition de l’utiliser convenablement et de ne pas voir le monde qui nous entoure comme beau, bienveillant, agréable et vainqueur d’un combat perdu d’avance. » Ajouta-t-elle « Avez-vous vécu l’épreuve du couronnement du Roi ? Avez-vous vu constater la peur et le désarroi de la population, avez-vous senti la pression sur vos épaules de sauver le plus grand nombre ? » elle n’en doutait pas, à moins qu’ils soient de ceux ayant préféré fuir, se protéger « Notre travail il est là, bien au-delà de sécuriser le Labret, ou de venir en aide à ceux suffisamment idiots pour penser qu’ils peuvent maintenir leur terre en extérieur. On n’est pas là pour repousser la fange ou la battre…. Vous devez savoir mieux que personne en ayant affronté au moins une créature qu’on ne fera jamais le poids… Et c’est une sergente d’expérience qui vous dit ça. Il n’y a pas une seule parcelle de mon corps qui ne soit pas abîmé par les griffes d’une bête. » Elle avait lâché un soupir « C’est à nous de nous adapter, en arrêtant de nous penser plus fort que la mort elle-même. »

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Vaelian RondgarMilicien
Vaelian Rondgar



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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyMar 3 Mar 2020 - 19:15
L'aubergiste avait déposé de quoi faire oublié cette triste nuit se disait le milicien. Il le remerciait d'une signe de la tête il avait écouté les réponses de sa supérieur. Prendre ce bain ? Ma fois elle n'avait pas tort...la vie était trop courte pour se refuser un tel plaisir en ces heures sombres. Assis sur son fauteuil il poursuivait son écoute en commençant à plier ses vêtements sales et les posaient sur le même fauteuil où son fier fessier c'était tenu. Il s'étirait ne cachant pas la fatigue qui pesait sur ses épaules. Il remarquait la milicien qui prenait place dans le lit.

"Soit cela me va mes os vous seront reconnaissant de ce moment de repos."


Aussitôt dit aussitôt fait Vaelian prenait le chemin de la baignoire. Il restait assez stoïque quand il déposait se qui restait de vêtement sur lui. Puis il enfonçait un pied puis un second jusqu'à être totalement dans le bain. A cet instant corps semblait revivre. La chaleur de l'eau qui parcourait son épiderme semblait d'elle même remercier les divins. Vaelian laissait même échapper un léger souffle de soulagement se laissant baigner dans ce bain. Ses cicatrices elles grognèrent un peu. La peau à ce niveau étant plus à vif mais qu'importe Vaelian pendant un court moment se sentait respirer et retrouver un semblant de vie normal. Cette parenthèse s'accompagnait d'une éponge et de savon pour frotter la sueur mais surtout l'odeur du sang qu'il pouvait y avoir sur lui. Ce moment conduisit à un léger silence dans la chambre. Vaelian écoutait toujours sa supérieur et il répondit avec une voix posé.

"L'ironie du forgeron est qu'il fabrique les lames pour les autres mais quand son village est ravagé par la fange il n'en trouve aucune pour se défendre...Et puis je préfère mourir au combat que d'ennui dans une forge..."

Alors qu'elle prenait du temps pour lui simple milicien de répondre à sa question de son arrivée dans la milice, Vaelian s'épongeait lentement les bras après avoir savonné ses derniers. Il en profitait aussi pour se passer de l'eau sur la nuque. Ses cheveux quand à eux prenaient l'eau assez souvent car le milicien appréciait pouvoir se nettoyer le visage, la barbe avec une eau propre et chaude. Ainsi la Sergente avait envie de redorer un blason. Vaelian souriait légèrement mais elle ne pouvait guère le voir.

"Redorer le nom d'une famille à quoi bon ? Ce n'est qu'un nom cela ne signifie pas grand chose avant la fange mais aujourd'hui rien du tout...Et pour ce qui est de la place des femmes...femmes hommes aujourd'hui nous ne sommes que des proies...Autant savoir se défendre et avoir des femmes dans la milice est annonciateur d'évolution je pense...Dans le bon sens peut être qu'on aurait évité certains carnages avec les femmes...L'humanité c'est trop longtemps privé des femmes comme une ressource supplémentaire contre la fange et le reste d'ailleurs..."

Alors qu'il venait de répondre à son histoire de vie, Vaelian avait amené de quoi grignoter durant le bain. Un bout de viande, du pain frais, de l'eau propre à boire. Un festin de roi se disait-il. Il profitait de chaque morceau, chaque instant. Il cherchait à ne pas le montrer mais on pouvait voir la vitesse à laquelle il mangeait. C'était un signe d'une faim quasiment jamais apaisé surtout en mission...Vaelian prenait beaucoup sur lui même si la milice faisait l'effort de nourrir bien ses troupes Vaelian appréciait le luxe de la viande notamment si rare...Le poisson il n'est pouvait plus...Puis il fut interpellé par les propos de Dame Rivefière. Elle s'interrogeait sur ses cicatrices...

"Hmmm*grognait-il* Certaines sont du à mes voyages jusqu'à Marbrume...Il n'y a pas que dans la fange qu'il y a des monstres...Quand vous voyagez de l'Ouest jusqu'ici vous croisez toutes sortes d'individu...Des fous...des marchands qui vendaient parfois de la viande d'une provenance douteuse...Du coup sur ma route j'ai essayé de jouer le "chasseur de monstre". J'ai protégé des réfugiés, j'en ai perdu aussi...J'ai subi des coups d'épées, de lance et même de fouet...Quand le monde c'est écroulé j'ai vu le pire de l'humanité..."


Il passait l'éponge sur une cicatrice au niveau de son cœur, il regardait celle-ci pendant un court instant. Tant de souvenir lui revenait...L'attaque de son groupe de survivant...La lance planté dans sa poitrine...Ses compagnons de route tués...Et pire...Il savait que cette nuit là il aurait du finir mort avec cette lance dans la poitrine...Mais la chance ou autre chose le conduisait à survivre grâce à à ce jeune barde qui tombait sur le campement...Il revenait à la réalité de la chambre et ajoutait d'une voix froide

"Puis après cela j'étais du genre à poser trop de question dans la milice...J'ai été rapidement mit au pas...si on peut dire les choses ainsi...."


Il écoutait attentivement les propos de la Sergente sur le fait qu'il soit un pion et le reste. Il rigolait légèrement dans sa tentative de faire un peu de philosophie. Il trouvait cela touchant de voir qu'elle voulait lui montrer la réalité qui l'entourait. Quand elle citait divers événements important pour ce monde il avait une forme d'album de souvenir qui s'enchainait en tête. Le monde semblait perdu pour la Sergente, chose que Vaelian n'entendait pas imaginer.

"Je ne suis pas d'accord avec vous Marbrume est un refuge de l'humanité dans laquelle l'humanité se montre sous son vrai visage...Dégoutante, perverse et en même temps soudé et courageuse...Mais ajouté à ceci son handicap majeur sa fierté qui l'emportera dans sa tombe définitivement...Et je ne suis pas d'accord avec vous, ce monde a encore à nous offrir...Apprendre à vivre avec la fange pourquoi pas...Mais apprendre à nettoyer les terres de la fange en est une. Il n'y a pas que la lame et les flèches...La science...l'alchimie...il y a surement une solution...Si cette saloperie de fange à vu le jour elle doit être en mesure de s'éteindre...C'est une course d'endurance entre les humains et cette merde...Tenir bon et essayer de la comprendre est notre chance. J'ai déjà tué des fangeux peu certes mais ils peuvent mourir...Maintenant il faut apprendre à les tuer. Ce n'est pas la taille qui compte ou bien la force, un jour un ami m'a dit, ce n'est pas la taille de l'épée qui compte c'est comment tu t'en sers..."

Il profitait de son bain en regardant le plafond le corps récupérant de sa soirée mais aussi de d'autres missions. Il ajoutait d'une manière inspiré

"Après je vous retrouve sur l'idée de s'adapter, mais moi je m'adapte pour mieux tuer les fangeux. Et pour votre corps j'imagine qu'il cri ce soir au repos, on a entendu à la caserne beaucoup de fait d'arme de vous. On entend aussi des conneries je pense...J'espère juste pour vous que les souffrances de l'esprit arriveront à être autant supportable que celles de votre corps...Pour le corps vous devriez manger et vous reposer. Je vous laisserai le lit, je dormirai sur un fauteuil...D'ailleurs vous allez bien ? Dans toute cette soirée je ne suis même pas soucié de savoir si on vous avez blessé. Si besoin je peux vous aider enfin quand j'aurai enfiler du linge propre."


Il appréciait se bain mais toute bonne chose à une fin. Il enfilait un dernier morceau de viande et sortait de l'eau. Cette dernière était quasi noire. Le milicien se séchait le corps et s'habillait avec le linge propre. Une chemise en lin, un pantalon de modeste qualité il s'approchait de la Sergente cheveux en bataille qui séchaient.

"Alors vous avez besoin de quelque chose Sergente ? "


Il avait ramené avec lui un peu de pain et de quoi manger avec. Il souriait légèrement son regard azur observait la Sergente sur le lit qui avait aussi peu de couleur. La pâleur de son visage illustrait une fatigue non négligeable. Il s'assit au bout du lui en posant les vivres sur la table de chevet.

"Vous ne semblez pas en forme...Vous devriez prendre du repos ou manger un morceau...*après un silence il reprit*"Votre regard en dit long Dame...Vous disiez que votre corps est témoin de cette survit, mais vos yeux témoignent du chagrin et de la mélancolie que la fange nous impose..."


Il se reprit en toussant sur le moment puis se relevait debout devant elle.

"Bien besoin de soins ? nourriture ? repos ? Il est temps de prendre soin de vous."

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Les dérives des jeux [Vaelian]   Les dérives des jeux [Vaelian] EmptyJeu 5 Mar 2020 - 17:13


- « Vos os, je ne sais pas, mais votre esprit certainement » rétorqua simplement la noiraude.

Sydonnie avait fini par trouver une certaine forme de refuge à la place initiale du milicien, sur un fauteuil. La jeune femme s’appliquait bien évidemment à ne surtout pas faire rentrer en contact son dos et le dossier de son assise. La sergente s’était concentrée sur les couleurs et le mouvement des flammes dans la petite cheminée renfoncée, sans jamais déposer le moindre regard sur la silhouette masculine dévêtu. Il était difficile de savoir si c’était de la gêne, de la pudeur, un signe de respect, ou simplement un moyen de calmer sa culpabilité. Veuve elle l’était sans aucun doute, mais n’avait pas encore ce réflexe simple d’admettre ne plus être engagée dans les liens sacrés du mariage. Avait-elle conservé soigneusement son ruban autour de sa ceinture, sans jamais s’en défaire, sans jamais l’oublier, le perdre, ou avoir juste l’idée de le délaisser. La conversation lui semblait banale, sans être profonde, bien que des éléments importants étaient évoqués, bien que la situation n’était pas toujours si simple. Il évoquait préférer mourir une arme à la main, qu’enfermée dans une forge. La noiraude s’était contentée d’un bref mouvement d’épaule qui lui avait tiré une grimace.

Par le passé aurait-elle sans doute validé cette pensée, maintenant que la mort était omniprésente, maintenant que le doute s’était inséré dans son esprit, était-elle sans la moindre hésitation, beaucoup moins catégorique. Penchant légèrement la tête en arrière, laissant le sommet de son crane rentrer en contact avec le dossier du fauteuil, elle se contenta de lâcher un soupir pendant que ses doigts jouaient lentement sur l’accoudoir. La jeune femme était hésitante, en pleine réflexion, ne savait-elle pas réellement si elle devait rire à cette évocation ou le prendre au pied de la lettre. Préféra-t-elle laisser ses suppositions de côté, pour se concentrer sur la conversation.


- « Mh, je ne savais pas qu’il était possible de mourir d’ennui. » fit-elle lentement, en jetant un regard dans sa direction, avant de rapidement se raviser « Il y a peut-être meilleur choix que mourir ou mourir, non ? »

La milicienne se contenta de faire un léger silence, n’écoutant à la fois que le bruissement du feu ainsi que celui de l’eau et des mouvements de celui qui profitait d’un bain. Elle n’avait jamais réellement apprécié l’eau, n’était-elle de ce fait de toute façon pas une très bonne nageuse. La suite de la conversation ne la troubler pas particulièrement, bien que cela rejette de cette manière étrange dans un passé qui lui semblait soudainement si lointain. Sa mère, son père, sa vie d’avant. Ses lèvres s’étaient pincées légèrement, alors qu’elle l’écoutait lui répondre qu’un nom n’était qu’un nom. Était-ce bien la parole d’un membre du peuple et encore… Le nom ce n’était pas seulement quelque lettre, s’était une idée, s’était à la fois le passé, le présent et le futur, aussi flou soit-il. Se contenta-t-elle cependant de conserver un semblant de silence, alors qu’il évoquait par la suite que la place des femmes ne le dérangeait pas. Idéaliste, utopiste, naïf, étaient autant de jolis mots qui lui convenaient à la perfection.

- « L’évolution n’est pas toujours une bonne chose. Une femme n’est pas une combattante par nature, elle a d’autres fonctions que les Trois avaient choisies. » souffla-t-elle sans aller volontairement plus loin « Quant au nom, je pense que vous vous méprenez… Un nom c’est tout ce qui nous reste, c’est tout ce qu’on a pour faire valoir notre passé, notre présent et nos envies futures. »

Alors que la conversation avait finalement dérivé sur autre chose, notamment sur cette étrange notion de cicatrices, alors qu’il évoquait celle qu’il pouvait avoir lui-même. La noiraude avait simplement fermé les yeux, prenant le temps de visualiser ses propres cicatrices, elle en avait tellement qu’elle-même n’était plus en mesure de toutes les identifier, de toutes les comprendre. Son attention restait fixée sur la voix masculine de celui qui mangeait désormais dans son bain.

- « Cela fait de belles et moins belles histoires à raconter » souffla-t-elle simplement

Être mis au pas dans la milice, elle savait exactement ce que cela représentait, elle-même avait été mise au pas un bon nombre de fois. Parfois à raison, parfois pas. Humiliation, force physique, insulte, dénigrement, tentative diverse et variée pour avoir raison d’elle. Non, vraiment, tout n’était pas si simple, si beau et malgré toutes les difficultés qu’il semblait avoir dû endurer, il restait cet homme naïf et insouciant.

- « Je ne me fierais pas réellement à ce que vous nommez la science ou l’alchimie… C’est pour nos enfants, les enfants après nous peut-être, mais nous, nous connaîtrons toujours la fange… » elle en avait cette certitude profonde « Je ne peux vous enlever le dois de rêver cependant et d’y croire évidemment. Je ne peux que l’espérer aussi dans le fond. » elle prit une grande inspiration « Allons, la difficulté n’est pas de tuer un fangeux, mais de pouvoir l’approcher… Vous devez le savoir mieux que quiconque, un fangeux tué pour combien d’Hommes morts ? Si nous sommes en mesure de nous adapter, qui nous dit que la fange n’est pas en mesure de le faire aussi ? »

La suite avait provoqué cet étrange silence, lourd de sens, elle s’était mise à rire d’un rire presque désabusé. L’évocation des rumeurs ne la surprenait plus, en avait-elle connaissance de la plupart aussi, ou presque. En revanche, l’évocation de la fameuse question de comment elle se portait lui tira cette étrange sensation, cette étrange envie de faire silence, de ne pas répondre. Sydonnie ne prenait jamais le temps de répondre à cette interrogation, ni pour elle-même ni pour les autres. Parce qu’y penser rien qu’une fraction de seconde serait à ses yeux renoncer, accepter et elle ne s’en sentait tout simplement pas capable. Elle avait fini par se déplacer pour s’allonger sur le lit, toujours silencieuse, elle réfléchissait simplement pendant que lui sortait de l’eau pour se sécher sans qu’elle ne lui offre le moindre regard. Dans ses pensées, elle n’avait pas perçu sa seconde question, elle ne s’était que légèrement redressée sur les coudes lorsqu’il avait posé son fessier non loin d’elle. L’avisant un instant, elle secoua simplement la tête. Son regard. Elle resta songeuse un instant, était-ce la fange ou le délaissement des Dieux qui lui offrait cette peine ? Elle ne savait plus vraiment.

- « Oserais-je vous rappeler que vous vous adressez à un de vos supérieurs ? » débuta-t-elle sur cette défensive habituelle « Pour le reste, je n’ai pas très faim, vous pouvez garder le lit également je ne dors pas beaucoup. » Ajouta-t-elle « Savez-vous réaliser un bandage ? J’ai de quoi changer celui de mon dos, normalement c’est le sergent d’Auvray qui s’en charge. »

Mais au vu de la situation, elle ne se sentait pas nécessairement de quitter le lieu, pour traverser la ville et rejoindre la caserne. Il était debout devant elle, elle s’était légèrement redressée pour le détailler. Méfiante comme à son habitude, elle ne parvenait pas à déterminer si ses paroles étaient le résultat d’une inquiétude sincère, ou simplement l’art d’une manipulation, ou toute autre chose.

- « Les rumeurs n’ont jamais eu une grande importance pour moi » conclut-elle simplement « Déjà parce que je suis une femme dans la milice, donc par défaut, quelque chose d’hostile pour la plupart des personnes, ensuite je suis une femme qui a progressé, forcement ça n’aide pas non plus. Pour le reste, je suppose qu’une rumeur n’est jamais complètement infondée, enfin tout dépend quoi. » elle avait roulé légèrement les épaules, retenant une grimace. « Ce n’est pas réellement la fange mon problème. » souffla-t-elle finalement.

Pour une énième fois, la jeune femme s’était redressée avec une lenteur déconcertante, passant quelques doigts sur son visage pour retirer des mèches sombres. Prenant une inspiration, elle avait récupéré ses quelques affaires pour récupérer le baume très odorant à mettre sur son dos, ainsi qu’un bandage propre. Qu’elle tendit à Vaelian une fois de nouveau devant lui.

- « Je vais me mettre de dos, je m’occuperais du devant si vous le voulez bien. Je vous demande juste de badigeonner le dos et d’éviter d’avoir une réaction trop… bruyante si vous le voulez bien. Je sais que ce n’est pas beau même si je n’ai jamais eu l’occasion de réellement le voir… »

Elle prend une inspiration avant de pivoter, déboutonnant lentement sa chemise, c’est très gênant pour elle, même si elle sait que c’est nécessaire. Ses doigts tremblent légèrement, par douleur, mais par stress de se dévêtir ainsi devant un parfait inconnu. La chemise glisse lentement sur sa peau, avant de se retrouver sur le sol. Sur l’instant, il n’y avait pas grand-chose à voir, hormis un dos entièrement bandé par des morceaux de tissus larges souillés par le sang et le pu. Les épaules dévoilées laissent percevoir déjà des cicatrices de toutes sortes. Lentement elle avait défait les premières bandes, dévoilant ainsi sa poitrine, mais surtout le dos qui lui faisait face. Des plaies profondes étaient présentes, marques de griffes de la fange. Cette plaie principale partait de la naissance de sa nuque, à la naissance de ses reins, profonde, purulente, elle semblait tout de même être sur la voie de la guérison bien que l’ensemble était horrible malodorant et surtout désagréable à voir. Sous les plaies plus récentes se cachaient les cicatrices plus anciennes, les coups de fouet, les coups par armes, d’épée, de dagues. Silencieuse, elle attendit déjà, pour lui laisser le temps d’accepter la vision, peut-être de comprendre aussi. C’était toujours complexe de dévoiler, mais si elle voulait que les choses s’améliorent, fallait-il absolument soigner. Après un long moment sans bruit, elle avait fini par reprendre la parole :

- « Il faut simplement mettre la mixture… » souffla-t-elle lentement « Pour le reste, ne vous attendez pas à ce que je raconte mon histoire et les cicatrices, je crois que je ne sais même plus exactement. » fit-elle simplement « Pour votre question, je ne préfère par répondre, j’ignore moi-même comment je vais. Je travaille, je bois et je joue, cela ne doit rien avoir de très gratifiant, je suppose. » Conclut-elle simplement « Bien. Terminons cette tâche désagréable pour nous deux. »


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