Les dérives des jeux [Vaelian]

La Sergente avait prit le temps de répondre en partie à Vaelian. Elle n'hésitait pas d'ailleurs à lui rappeler quelle était chef et pas lui. Vaelian savait d'expérience que ce genre de réaction était assez fréquente quand on touchait un point sensible. Il soupirait légèrement et écoutait tout de même cette dernière.

Cette femme semblait avoir vécu trop longtemps dans une forme de chagrin. Ses mots sonnaient avec une lourdeur assez rare. Vaelian n'avait pas l'habitude des gens comme elle. Celle qui essai tant bien que mal de maintenir une semblant de positif alors qu'on s'en dans les mots que leur cœur et même leur âme est assombri pas le chaos présent. Le jeune milicien n'était pas à l'aise avec cela. Il ne savait pas vraiment quoi répondre, si bien qu'il se demandait s'il y avait réponse à se mal être qui se maintien chez sa supérieur.

Alors qu'il essayait dans son esprit de trouver les mots, la Sergente lui demandait une service ? Surprit sur le moment il comprenait mieux le visage fatigué de cette dernière. Elle expliquait clairement ce qu'il devait faire et ce qu'il devait éviter. Après avoir reçu les instructions Vaelian répondait

"Bien je vais faire en sorte de faire ce qu'il faut, mais vous avez le droit de souffler aussi Sergente. Je dis cela car j'ai le sentiment que ce n'est pas que cette blessure qui vous épuise aujourd'hui...Nous ne sommes que des humains...Même la plus coriace des Sergentes à le droit au sommeil et repos..."

Sur ces mots il observait Sydonnie retirant les bandages petits à petits. Là il constatait le champ de bataille qui s'imposait à ses yeux. Le dos de cette dernière n'était qu'un triste tableau de la souffrance et de la sévérité que constitue la réalité de chacune et chacun...Son visage parlait pour lui mais par chance elle ne le remarquait pas de dos.

L'état de son dos illustrait l'était d'esprit de la Sergente se disait il. Il ne prêtait même pas attention au fait qu'elle s'était dénudée. Il avait de la peine, pas de la pitié mais de la peine. Il se disait qu'une survivante comme elle avait droit à un peu de bonheur. Il regardait les cheveux de celle-ci et prit ensuite la mixture dans ses mains

"Je vais imposer le soin sur votre blessure et n'ayez crainte je ne cherche pas à savoir l'origine des souffrances des gens il y a bien trop de possibilité hélas..."

Il prit une grande respiration regardant une nouvelle fois le dos et la longue blessure, puis il prit la mixture . L'odeur de celle-ci n'était pas des plus agréables mais bon...Il posait lentement le soin sur la blessure en serrant les dents

"J'espère que ça va comme ça, je ne suis pas guérisseur...Si je puis me permettre vous auriez du m'en parler bien avant d'arriver ici..."

Il continuait de poser le soin en ayant commencé par le haut du dos plus facile pour lui pour poser le soin mais surtout un point moins sensible selon lui que le bas du dos...

"Et vous savez boire, travailler, jouer...Ce ne sont pas vraiment des choses qui vous aideront à avancer...Moi aussi pendant un temps j'ai voulu prendre ce chemin de la facilité face au chagrin...Puis j'ai réussi à choisir une autre route. Certes moins facile, moins efficace sur le moment que l'alcool ou le jeu mais dans la durer...je peux aujourd'hui dormir mieux, vivre mieux avec les miens...Même si parfois je reconnais qu'une partie de moi n'est pas belle à voir...Je me supporte je dirais...Vous devriez vous autorisez un peu de bonheur autre..."

Il poursuivait son travail de poser le soin il en arrivait au bas du dos. A travers ce amas de cicatrice Vaelian avait pu distingué les formes du corps de sa supérieur. En effet sous cela on pouvait voir une peau douce en tout cas au touché avec un soin dans les mains...Puis un bas du dos attirant...Sur l'instant sa pensée le trahissait car il semblait plus maladroit sur la pose du soin en bas du dos.

"Je désolé j'étais dans mes pensées...Je crois que j'ai fini."

Il posait encore une couche sur ce dos et ajoutait pendant qu'elle était de dos.

"Je vais vous aider à passer les bandages autour de votre corps si cela vous va. Je vois comment le soin est appliqué dans le dos par conséquent je vois comment bien poser les bandes."

Il prit le linge propre qui servait de bandage et il espérait qu'elle serait coopérant. Il ajoutait quand il tendit ce dernier

"Et Sergente, je vous laisse le lit car même si le sommeil est difficile pour vous, le matelas de ce lit aidera votre dos et votre nuque à récupérer. Sachez que ceci n'est pas un ordre mais un cadeau"

Il souriait légèrement dans le dos de la milicienne puis attendit qu'elle prenne les bandages afin de terminer ce soin qui certes n'était pas des plus agréables mais tout de même apprécié par Vaelian.

- « J’aurais le temps de souffler lorsqu’on aura récupéré notre royaume et botter les fesses de toutes les créatures foulant nos terres » répondit-elle avec une honnêteté mitigée.

Si cette motivation était belle, presque inconsciente pour bon nombre des autres gradés de la milice, elle n’était pas la réalité pour la sergente. Cette dernière savait par habitude, mais aussi par nécessité que pour commander, il fallait instaurer une bonne ambiance, une confiance, une croyance. Si les gradés eux-mêmes venaient à douter qu’un jour le royaume ne retrouverait pas sa paix antérieure, alors aucun milicien n’accepterait de risquer la moindre parcelle de fesses à l’extérieur. Quoi qu’il en soit, là, n’était plus vraiment la question, par habitude, sans doute, par nécessité aussi, elle ne s’attarda pas davantage sur ce débat sans fin. Le milicien dans son dos, la sergente avisant droit devant, se préparant mentalement à souffrir, avait conscience que celui qui apportait un soin n’était pas celui qui survivrait le plus longtemps. Il lui semblait naïf, doux, presque idéaliste, si les traits de caractère pouvaient être agréables, ils pouvaient être aussi un ennemi de taille bien trop important pour ceux qui ne devaient pas beaucoup réfléchir. Un homme d’armes était comme son nom l’indiquait, une arme, un moyen d’imposer la justice du Roi, un moyen de soumettre les ennemis de Sa Majesté. Rien de plus, rien de moins, quelqu’un qui cherchait trop à trouver le bon côté partout ne parviendrait pas à tuer sur un simple claquement de doigts. Elle-même avait eu énormément de difficulté à l’accepter et à l’appliquer.

- « La principale vient du couronnement du Roi » fit-elle simplement en se mordillant la lèvre inférieure « J’ai cru naïvement que mon dos sans armure pourrait protéger un ami. Cela fut efficace pour lui, moins pour moi »

Ce moment, elle ne l’oublierait sans aucun doute jamais, cet instant ou son instinct de survie s’était fait dépasser de loin par ce besoin presque irréaliste de protéger celui à qui elle tenait, celui qu’elle appréciait. Après avoir essuyé autant de perte, la raison n’était parfois tout simplement plus suffisante. Quoi qu’il en soit, la femme d’armes resta silencieuse, laissant les doigts inconnus appliquer la mixture sur son dos, sur la plaie, les plaies, aucun signe de gémissement, aucune crispation, elle était habituée à cette amie qui lui collait à la peau. La mort et la souffrance avaient fini par devenir des alliées, un élément presque incertain, indissociable d’elle-même, depuis combien de temps n’avait-elle pas eu mal, quand avait-elle ressentie un semblant de bonheur venant balayer tout le reste ? Longtemps, bien trop longtemps. Était-ce aussi, sans aucun doute, un moyen de vérifier qu’elle était encore en vie.

- « Il n’y avait aucune raison d’en parler avant, cela n’est en rien gênant pour mes actes ou mes mouvements, du moins, pour ceux qui se retrouvent en mission en ma compagnie » répondit-elle le plus simplement du monde, sa voix trahissant cependant une certaine douleur « Est-ce que vous essayerez de me faire comprendre quelque chose ? » questionna-t-elle « Je n’ai aucun besoin de changer ma manière de vivre, elle me convient parfaitement. » Conclut-elle simplement

Ses doigts avaient finis par se nouer entre eux, alors qu’elle sentait la mixture picoter sa blessure, les doigts appuyer à des endroits inflammatoires, c’était complexe à gérer, complexe à supporter, pour autant, elle ne laissait rien paraître, préférant simplement se concentrer sur l’ensemble de la conversation. Prenant une légère inspiration, la femme d’armes releva légèrement la tête, curieuse de ne pas sentir davantage les mains sur le bas de son dos, non par envie, mais par soucis que l’ensemble soit parfaitement appliqué afin d’espérer une guérison.

- « Nul besoin d’être guérisseur… Vos pensées étaient-elles agréables ? » questionna-t-elle finalement « Très bien pour les bandages, qu’on en finisse » souffla-t-elle simplement « Il faut serrer l’ensemble convenablement, ça évite trop de saignements ou tout autre liquide de s’échapper. »

C’était devenu une habitude, une habitude étrange, mais une habitude quand même. Prenant une légère inspiration, elle l’avait laissée placer les bandages avec plus ou moins de facilité, avant de reprendre la main pour faire passer l’ensemble sur son torse, ou sa poitrine. Cela évitait bien évidemment toute œillade indiscrète sur des parties de son corps qu’elle ne souhaitait simplement pas dévoiler. Après un long moment alternant gêne, douleur et satisfaction d’être soulagée un peu, l’ensemble fut parfaitement noué, elle put passer une nouvelle fois le tissu sur sa peau, camouflant un corps malmené par les missions, les aventures et sans doute tout le reste.

- « Merci » souffla-t-elle finalement « Bien, qu’allez-vous raconter à celui qui vous a confié cette mission ? » demanda-t-elle en retrouvant le confort de la couche, du lit, se laissant glisser dessus avec délicatesse « Par ailleurs, je suis certaine que cette histoire cache quelque chose d’un peu plus gros que ce qu’elle laisse paraître. Vous ne pensez pas ? »

Le travail était sans aucun doute la principale motivation dans la vie de la noiraude, prenant une légère inspiration elle finit par fermer les yeux justes un peu, la journée et la soirée avaient été éprouvantes, se reposer quelques instants ne pouvait être que plus ou moins agréable. Demain, la journée serait différente encore, ou bien au contraire, particulièrement ressemblant au jour précédent, qui sait, elle aurait disparu au petit matin, comme souvent, sans laisser de trace. Après tout, il n’y avait jamais vraiment eu de binôme, juste un travail d’équipe un peu forcé sur un instant particulier.

[Je pense que ça sera tout pour moi, à voir en fonction de ta réponse !

Merc pour ce RP ]