Marbrume


-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Partagez

 

 La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
InvitéInvité
avatar



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyDim 19 Avr 2020 - 6:13
Début Aout 1166

La chaleur était étouffante, l’air était lourd et sec, et par-dessus tout le soleil semblait ne pas être décidé à s’éclipser derrière une nuée de nuage pluvieux. Ulrich avait grand ouvert toutes les fenêtres au rez-de-chaussée, espérant crée une petite brise. Le résultat n’était pas vraiment convaincant. Au milieu de son atelier trônait une table en chêne massif, elle était presque terminé, et le fils Turold, depuis ce matin, travaillait sur ce chef d’œuvre, ce condenser de savoir-faire. Il ne restait que les fioritures. C’était la partie qui était la plus difficile, une erreur et l’artisan était bon pour des heures de travails supplémentaires pour rattraper cette bavure, et pas évident pour le jeune homme de faire preuve de précision dans de telles conditions climatique.

Il se redressa, s’étira quelque peu le dos, et essuya les gouttes de sueurs qui perlaient sur son front. Il saisit le pichet d’eau fraiche qu’il avait posé sur son établi, écartant aux passages quelques outils. D’un geste maitrisé, il saisit un verre, et le remplit à ras bords. Il reposa soigneusement la cruche, et se dirigea vers la fenêtre de l’atelier qui donnait sur la rue passante. Accoudé, il se tenait dans l’encadrement de la fenêtre. Le garçon avait rapidement retirer le haut de sa tenue dès que la température fut insoutenable, ne gardant qu’un pantalon léger et court. Ce choix de tenue révélait son physique tracé, musclé, affuté par des années de dur labeur dans une profession manuelle.

« Quel enfer.. Je serais prêt a vendre jusqu’à mon âme pour une bourrasque, une brise, ou un zéphyr. »

Il leva son coude, et prit une gorgée, avant de posé le gobelet a portée de main. Il s’était offert une pause, il n’avait pris aucun moment de la journée, et un peu d’oisiveté n’était pas de refus. Ulrich étira ses bras, ce qui eut comme effet de faire tourner quelques têtes de jeunes femmes qui passaient dans la rue. Il ne put s’empêcher de sourire, il aimait plaire et séduire, et ce genre de réactions n’était vraiment pas pour lui déplaire. Il se grattait le menton, tout en observant les piétons qui, tels des besogneuses petites abeilles, semblaient courir pour aller travailler, chacun pressant le pas, comme si il fallait à tout prix arriver plus vite qu’un autre.

« Hum.. On n’était pas si pressé de ton temps, père. »

Dit le garçon en levant les yeux au ciel. Il salua tout de même quelques connaissances, discutant de banalité avec certains, serrant quelques mains depuis sa fenêtre. Il connaissait beaucoup de monde dans ce quartier, et il aimait cette proximité, il se sentait comme un poisson dans l’eau par ici.

Il dévisagea quelques non-Marbrumiens.. Leur simple présence hérissait les poils du charpentier..

« Bordel.. Les rats osent même venir par ici.. »

Il secoua la tête, jura et cracha au sol. Apres de succinct mouvement de nuque pour réchauffer musculairement son cou, il se dirigea de nouveau vers le centre de la pièce, et soumit la table à un examen méticuleux. Il l’observa sous toutes ses coutures, passant sa main sur certaines parties afin de vérifier qu’aucune écharde ne s’y trouvait.

« Pas mal.. Pas mal du tout. »

IL fit ensuite 3 pas en arrière afin de contempler sa création dans son entièreté. Certaines moulures eurent pour effet de ne pas totalement le satisfaire.

« Hum.. D’accord.. Alors.. La.. La… Ici.. Hum.. »

Pendant que son cerveau était en ébullition, il se grattait machinalement la tête. La chaleur l’empêchait de se concentrer autant qu’il le voulait, et ça l’exaspérait au plus haut point. Il soupira bruyamment d’énervement. Il devait impérativement retrouver un niveau d’attention convenable.

Il marcha jusqu’à son établi, empoigna le lourd pichet d’eau, le leva au-dessus de sa tête, et renversa tout le contenu sur lui. L’eau froide vient s’écouler sur son visage, plaquant sa chevelure en arrière, comme se coiffait à l’accoutumer. Le liquide continua sa course sur son torse nu, ruisselant sur sa peau.

« Wouuuh, par Serus, ça fait du bien ! »

S’exclama le jeune homme. Il eut un sourire satisfait qui laissait entrevoir des canines pointues, il secoua ensuite sa tête, et passa ses mains dans sa chevelure mouillé.

« Aller Ulrich, au travail ! »

Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyLun 20 Avr 2020 - 4:06
Ulrich Turold. Idalie avait entendu plusieurs fois ce nom lors de ses allées et venues dans la Hanse, et même sur l'Esplanade, où quelques dames avaient, au cours d'une soirée mondaine, vanté les mérites de l'artisan. L'hôtesse de l'événement s'était même fait un devoir de montrer à ses invitées la coiffeuse qu'elle avait récemment récupérée chez le charpentier-menuiser et Idalie avait été impressionnée par la qualité et la finesse du travail accompli. C'est pourquoi, désireuse d'effectuer un ajout de dernière minute à l'auberge après avoir eu une idée subite, elle avait décidé de se rendre à l'atelier de cet artisan qui paraissait avoir bonne réputation dans le quartier commercial de la ville.

Sur la route du commerce de cet Ulrich Turold, Idalie s'arrêta un instant pour prendre une brève pause. La chaleur était réellement accablante ce jour-là et, malgré le tissu léger de sa robe lilas, qui dévoilait avec pudeur ses bras et une partie de ses épaules, elle sentait quelques gouttes de sueur perler contre sa nuque et son front. Même si elle ne pouvait la voir, elle était certaine que son chignon n'était plus aussi parfait qu'il l'avait été et que quelques mèches avaient profité de cette insupportable chaleur pour se rebeller. Le résultat ne devait cependant pas être désastreux puisque Ilda, sa domestique, se contentait de la suivre sans émettre de commentaire – et la bienfaisante jeune femme n'aurait jamais laissé sa maîtresse se promener partout ainsi si elle n'était pas présentable.

« J'aurais dû songer à apporter de quoi boire, se reprocha Idalie. Je suis navrée Ilda, cet endroit est plus loin que je l'imaginais. »

La jeune femme reprit sa route en compagnie de sa domestique. Après quelques minutes de marche soutenue, elles arrivèrent toutes deux à destination. Idalie remarqua que trois jeunes femmes étaient postées devant la fenêtre et observaient avec beaucoup d'attention ce qui se passait à l'intérieur. Elles gloussaient, mais la noble ne prit pas réellement le temps de se demander pourquoi – elle avait une tâche à accomplir et elle comptait bien s'y atteler aussi rapidement que possible afin d'éviter de mourir assoiffée.

Idalie intima Ilda de l'attendre à l'extérieur, où il ferait certainement moins chaud, puis frappa quelques discrets coups à la porte laissée entrouverte pour s'annoncer poliment et ne pas surprendre l'artisan par sa présence. Elle pénétra dans l'atelier et remarqua une splendide table en chêne avant de relever les yeux sur le dénommé Ulrich Turold, qui ne paraissait pas l'avoir entendue – elle devait vraiment apprendre à frapper plus fort.

Idalie resta un instant interdite, comprenant maintenant pourquoi les deux jeunes femmes gloussaient un peu plus tôt. Elle n'avait certainement pas l'habitude de tomber sur des hommes à moitié nus en entrant dans un commerce, et encore moins des hommes à moitié nus aux muscles ruisselant de gouttelettes d'eau. Elle tâcha de cacher sa surprise et de conserver son habituel air aimable et maîtrisé, mais sans doute ne parvint-elle pas à cacher entièrement le rose que la timidité invita sur ses joues.

« Pardon, j'ai frappé pour m'annoncer, mais je crois que vous ne m'avez pas entendue, expliqua-t-elle en tâchant de regarder l'artisan dans les yeux. Vous êtes Ulrich Turold? On m'a recommandé vos services. Je suis Idalie d'Auvray, je suis copropriétaire de l'auberge Au bonheur des âmes, qui a récemment ouvert ses portes plus loin dans la Hanse... J'aimerais ajouter deux bancs en bois pour l'extérieur de l'établissement. Est-ce dans vos cordes? »

Idalie sourit gentiment, puis essuya discrètement la sueur qui perlait contre son cou. Quelle idée de traverser la Hanse en une telle journée...

Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyLun 20 Avr 2020 - 5:16
Ulrich se retourna, et plissa les yeux légèrement, une silhouette venait de franchir le seuil de sa porte, et le soleil l’empêchait de distinguer cette inconnue correctement. Il suffit d’une fraction de seconde pour qu’elle lui apparaisse clairement.. Et quelle vision pensait le garçon. Il fut subjuguer par la beauté de la jeune femme, la dévorant du regard. Un visage dont émanait une pureté indéniable, une chevelure à faire vendre son âme aux fangueux, et une robe si élégante, qui laissait apparaitre des épaules qui avait dû faire chavirer bien des cœurs, d’un simple mouvement. Les yeux de la noble semblaient vous inviter à tomber sous son charme, et ces lèvres.. Le fils Turold en oubliait presque de l’écouter, bien que celle-ci plongeait son regard dans le sien.

Il l’entendit s’excuser, et il enchaina rapidement juste après elle..

« Oh non, ne faites pas attention, ce n’est pas votre faute, j’étais entrain de.. Enfin.. Hum bref. »

T’étais entrain de faire quoi, à par passer pour un pitre, se maudit il en pensées. Il l’écouta avec attention, et une fois qu’elle eut finit, il la regarda des pieds à la tête plusieurs secondes. Un silence s’installa, et il ne put s’interdire de sourire, dévoilant des canines acérées à celle qui se nommait Idalie.
Il s’approcha de la jeune femme, a portée de bras, et lui tendit sa main.

« Enchanté Idalie, je suis bien Ulrich Turold, pour vous servir. Vous êtes bien renseignée. Mais avant toutes choses.. »


Le garçon s’écarta, tournant le dos à la nouvelle arrivante, et se dirigea vers une table posé non loin de la cheminée. Il saisit un verre qui reposait sur la table, ainsi qu’une cruche pleine. Il remplit le gobelet, et retourna auprès de sa cliente, et lui donna le verre.

« Tenez, vous devez avoir soif, et il n’est jamais agréables de faire affaire quand on a la gorge sèche. »

Ulrich ponctua la phrase de son sourire qu’il désirait le plus bienveillant possible. Il ne voulait pas mettre la jeune femme mal à l’aise, et sa tenue actuelle ne devait pas aider. D’un geste de main rapide, il essuya quelques gouttes d’eau qui stagnaient sur ses pectoraux.

« Quand à ma tenue, mille excuses, mais comme vous avez sans doute remarqué, la chaleur est proche de l’insupportable. J’ai tenté de me rafraichir juste avant votre arrivée. Si j’avais su, je ne me serais pas permit. Pardon, ma dame. Si vous préférez, je peux enfiler quelques choses ? »

Dit-il, en désignant du pouce une de ses chemises accroché dans le coin de la pièce. Il s’approcha d’une chaise, la dépoussiéra rapidement, elle était couverte de sciures, qu’il retira d’un revers de main. Il fit signe a la jeune Idalie de s’assoir. Quant à lui, il resta debout, le bas dos appuyer contre son établi, les bras croisée, plaqué contre son torse.

« On m’avait dit qu’un établissement avait récemment ouvert.. Ainsi c’est vous… félicitation tout d’abord. L’ouverture d’un commerce n’est jamais évidente, et Marbrume a besoin d’âme courageuse comme vous, pour perpétuer son évolution. »


Les paroles de l’artisan étaient sincères. Les entrepreneurs se faisaient rares, et c’était grâce à ce genre d’initiatives que la cité vivait encore. Il ne pouvait s’empêcher de contempler la jeune femme. Elle était d’une beauté qui vous faisait immédiatement envisager le mariage. Elle semblait si raffinée, d’une classe supérieur a la plus part des femmes résidents dans la ville. Il se gratta l’arrière du crâne, et replaça une de ses mèches rebelles qui tombait devant son visage.

« Oui, je peux vous faire deux bancs, et facilement. Réalisé un banc basique ce n’est pas difficile. Maintenant j’ose imaginer que vous ne voulez pas de deux bancs basiques, sinon vous n’auriez pas traversée la Hanse, bravant la chaleur infernale, juste pour deux basiques morceaux de bois. »

Il haussa les sourcils, et s’approcha de la table, pointant du doigt les fioritures.

« C’est ça qui est difficile, démarquer les bancs de votre établissement, par rapport aux autres, leur donnée une âme qui reflète celle de votre commerce. Quels bois voulez-vous ? Dans quel style ? Vous visez un public plutôt aisé, ou.. Moins fréquentable ? Vous voulez deux pièces de bois qui vous tiennent une semaine, ou qui résisteront a une armée de fangueux enrager ? Ordonnez, et je fabriquerai. »


Il se tourna, tendit le bras pour se saisir du pichet d’eau, et s’approcha près de la jeune femme, bien plus qu’un prêtre l’aurait fait. Mais il n’était pas prêtre, ça tombait bien. Il sourit, la fixant droit dans les yeux.

« Je vous resserre ? »

Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyMer 22 Avr 2020 - 0:59
Plus les secondes s'écoulaient, plus Idalie sentait la timidité s'emparer d'elle. Le dénommé Ulrich Turold la fixait avec une insistance à laquelle elle n'était pas habituée, la regardant plusieurs fois de haut en bas. Elle jeta un bref coup d'œil à sa tenue, replaça une mèche de cheveu derrière son oreille, se demandant vaguement si quelque chose n'allait pas avec elle ou si le jeune homme avait simplement l'habitude de dévisager ainsi toutes les personnes qui mettaient les pieds dans son atelier. Hormis les gouttes de sueur dont elle tentait de se débarrasser discrètement, tout semblait à peu près en ordre. Malgré tout, un étrange silence s'était installé et, quelque peu mal à l'aise, elle songea à poursuivre son monologue afin d'être finalement interrompue par l'artisan. Celui-ci s'approcha d'elle pour lui tendre la main, et elle s'en saisit sans trop savoir si elle devait la serrer ou s'il allait la porter à ses lèvres pour y déposer un baiser tel un gentilhomme. Dans le doute, elle fit au mieux pour suivre le mouvement qu'il initia avant de récupérer sa main et d'entrecroiser ses doigts sagement devant elle.

Si Ulrich se permit la familiarité de l'appeler par son prénom, Idalie ne s'en formalisa pas, encore moins lorsqu'il s'éloigna pour verser de l'eau dans un gobelet et lui offrir celui-ci. Elle sourit avec une visible reconnaissance avant de se saisir du verre avec délicatesse.

« Merci infiniment, oublier d'apporter de quoi boire en sortant par une telle chaleur était une véritable erreur », dit-elle en portant doucement le gobelet à ses lèvres pour y boire avec l'élégance et la discrétion d'une demoiselle de son rang.

L'artisan commença à essuyer ses pectoraux et, lorsque son attention dévia malgré elle dans cette direction, la noble se concentra de façon bien assidue sur son verre d'eau, qu'elle tentait de ne pas vider d'une traite. Lorsque son interlocuteur s'excusa de sa tenue et proposa de revêtir quelque chose, elle releva le regard sur lui et lui servit un sourire presque navré, comme si c'était sa faute s'il était à moitié nu devant elle.

« Oh... Oui, si cela ne vous gêne pas, je... ce serait mieux », répondit-elle, jetant un œil aux chemises qu'il avait pointées pendant qu'il dépoussiérait pour elle une chaise sur laquelle elle prit place après y avoir été invitée.

Tout en continuant de boire, Idalie écouta l'artisan, lui souriant gentiment et le remerciant lorsqu'il la félicita pour l'ouverture de l'auberge. Elle ne pensait pas avoir fait preuve d'un courage particulier, d'autant plus qu'elle s'était principalement occupée de coordonner les activités de rénovation en compagnie d'Apolline de Pessan, sa partenaire d'affaires, mais elle trouvait Ulrich bien aimable de prendre la peine de la complimenter. Elle avait malgré tout travaillé dur et était assez fière du résultat. Impossible pour quiconque l'ignorait de savoir que l'auberge était, avant d'être retapée entièrement, un bordel de luxe. Les ouvriers de l'Ordre avaient réellement donné une deuxième vie à l'établissement, qui faisait non seulement office de lieu d'hébergement pour une clientèle huppée, mais aussi de dispensaire pour les moins nantis. L'association pouvait paraître étrange, mais les différentes sections du bâtiment avaient été aménagées d'une telle manière qu'elles formaient un tout aussi agréable à l'œil que cohérent.

Le gobelet terminé, Idalie le garda dans une main qu'elle reposa contre ses cuisses. Elle écouta attentivement l'artisan et, son regard miel posé sur lui, acquiesça quelques fois à ses dires. Quand il lui pointa les motifs réalisés sur la table, elle les observa dans le détail. Le travail était d'une finesse impressionnante et elle comprenait maintenant parfaitement pourquoi ses comparses n'hésitaient pas à louanger les œuvres d'Ulrich.

L'artisan s'approcha pour la resservir et, bien qu'un peu gênée par sa proximité – il semblait abonné aux familiarités rapides -, elle se contenta de lui sourire aimablement et de lui tendre volontiers son verre.

« Oui, je veux bien, merci, accepta-t-elle. Puis-je abuser de votre gentillesse et vous demander un deuxième verre? Ma domestique attend à l'extérieur et elle était aussi assoiffée que je l'étais... Je me sentirais bien négligente de la laisser ainsi déshydratée. Enfin, je ne voudrais pas vous priver de vos réserves non plus, il n'y a pas de souci si vous y voyez un inconvénient. »

Idalie sourit gentiment. S'il acceptait, elle se lèverait et apporterait elle-même le gobelet à la pauvre Ilda avant de revenir auprès de l'artisan. Autrement, elle ferait son possible pour ne pas trop s'attarder et laisser sa domestique maudire leur oubli.

« Pour les bancs, j'aimerais quelque chose de solide, mais d'élégant, indiqua-t-elle. L'auberge accueille une clientèle disposant de certains moyens, alors j'aimerais deux pièces d'un certain raffinement. Rien d'exagéré, par contre. Je n'aime pas lorsqu'il y a abondance de fioritures, je préfère en général les choses simples avec quelques détails discrets, comme des gravures florales ici et là, par exemple. Vous semblez avoir l'œil pour ce genre de choses si je me fie à cette table, d'ailleurs. »

La jeune femme regarda de nouveau les détails qu'Ulrich lui avait montrés sur la table, en profitant pour porter son verre à ses lèvres, avant de revenir à lui.

« Je... J'ai bien sûr des idées, mais vous êtes l'expert, alors j'ignore jusqu'à quel point vous expliquer ce que j'ai en tête, dit-elle. Vos clients vous donnent-ils plus ou moins carte blanche en temps normal? Aimez-vous les instructions très détaillées ou plutôt avoir une marge de manœuvre pour laisser libre cours à votre créativité? J'admets ne pas m'être renseignée sur ce point avant de me rendre ici, je m'en excuse. »
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyMer 22 Avr 2020 - 3:53
Ulrich, saisit une chemise, enfilant une manche après l’autre. Il lia ensuite les parties ensemble, d’un geste précis, l’habitude rendant son geste mécanique. L’artisan constatait la politesse et la gentillesse d’Idalie, même sa façon de boire la rendait élégante. Il lui sourit, puis haussa un sourcil avec un air enjoué.

« Abusez de ma gentillesse autant que vous le désirez, si la cause est aussi noble que d’aller donner de l’eau a votre servante. »

Le charpentier ouvra un placard, farfouillant dans le tiroir de celui-ci. On entendait des cliquetis, et des sons d’objets qui s’entrechoquaient pendant que le garçon recherchait de sa main le tant désiré gobelet. Il eut un regard emplit de fierté quand il tourna ses yeux vers la jeune femme, exhibant son trophée. Apres avoir rempli le récipient, il s’approcha de sa future cliente, du moins l’espérait-il, lui tendant l’objet.

« Voilà pour votre domestique. Laissez mourir quelqu’un de déshydratation devant mon enseigne ne serait pas la meilleure chose à faire pour ma réputation, vous en conviendrez ? »

Le fils Turold eut un rictus sincère pour ponctuer sa phrase. Il avait beaucoup de mal a détourner son regard de celui de son interlocutrice. Elle était d’une beauté naturelle qui ensorcelait l’âme de l’artisan, et ce n’était pas déplaisant. Sa voix douce le berçait, et il avait une grande difficulté à ne pas s’arrêter de parler pour simplement la contempler.

Toutefois, il se concentra pour écouter avec attention la description des bancs souhaiter par Idalie. Son cerveau répéta les demandes de la demoiselle. Fleurie, pas d’abondances de fioritures, certain raffinement, détails discret.. Alors que ses pensées étaient focalisées, son regard perdu dans le vide, et sa main droite grattait son menton, en signe de réflexion. Il secoua sa tête de droite à gauche pendant une fraction de secondes.

« Oh, j’ai l’œil pour ça ? Merci bien gente dame, vous flattez mon égo déjà surdimensionné. »

Le fils Turold ria avec entrain. Il fixa Idalie avec bienveillance, tandis qu’elle demandait comment la création allait se dérouler, s’excusant même à la fin. Ulrich s’adossa à la table, faisant face à la noble, sans jamais quitter son regard des yeux.

« Et bien, Idalie, celui que vous nommez Expert, est à votre service pour réélise vos bancs. Je me plierai à vos demandes. D’habitude, les clients ont toujours plus ou moins une.. Idée de ce qu’ils souhaitent mais je possède tout de même une marge de manœuvre. Toutefois, le.. Sur mesure est possible, j’en ai déjà fait, mais c’est plus rare. »

Il se redressa, s’approchait une énième fois de son établi. Il saisit un crayon de bois, et d’une feuille. De son autre main il prit une chaise, et la déposa à côté d’Idalie, s’y asseyant, puis posa la feuille sur la table en bois massif qu’il était en train de réaliser. Son épaule effleurait presque celle de sa cliente. D’ici il pouvait sentir le parfum si agréable de la noble. Il se racla la gorge, et apposa la pointe du crayon sur son futur schéma.

« Dites-moi dont vos idées, elles ne peuvent être que merveille si elles sortent d’une si jolie caboche. »

Ulrich se maudit à l’ instant, en mordant sa langue jusqu’au sang. Quel imbécile était-il, pourquoi parler ainsi à une noble se répétait le jeune homme en boucle. Il regrettait ses paroles. Quel cretin, mais quel.. Tu es un idiot finit.

« Excusez-moi, je voulais dire que, vos idées sont importantes.. Et comme c’est pour votre établissement, il est naturel, pour un souci de cohérence que je travails depuis votre base. Dites-moi tout. »


Le fils Turold était profondément gêné et c’était aisément remarquable. Il ne dévorait plus la jeune femme des yeux, mais uniquement son schéma, et le tracer du crayon. Avec un ton sérieux, il s’inquiéta de la durée de l’exercice"

« Hum cette étape peut prendre beaucoup de temps. Si vous préférez revenir un autre jour je comprendrai. Nous allons devoir dessiner le modèle, choisir le bois, la taille, la couleur, etc. Votre domestique risque de vous attendre, et il se peut que cela dure jusque tard dans la nuit. Si jamais vous souhaitiez resté jusqu’à la fin du processus, je vous raccompagnerai, je.. Je connais tout le monde ici, vous n’auriez rien a craindre. »

Il ne put dissimuler son côté protecteur de par son ton. En effet les rues n’étaient plus aussi sur qu’auparavant, d’autant plus pour une noble et une domestique, en pleine nuit.
Il releva le menton, un sourire légèrement niais, candide, mais profondément inquiet, a l’idée de voir ce petit bout de femme affronté l’obscurité, mais par-dessus tous : les rues de Marbrume.. La cité avait bien changé, et cela le peinait bien plus qu’une lame ne pouvait le faire.
Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyJeu 23 Avr 2020 - 5:34
Idalie sourit avec reconnaissance à Ulrich lorsqu'il lui tendit le gobelet d'eau destiné à sa domestique. Après avoir ri à la petite boutade de l'artisan, elle s'excusa auprès de lui afin d'aller porter rapidement le verre à Ilda. Ne souhaitant pas faire attendre Ulrich, elle ne s'attarda pas auprès de sa domestique et se dépêcha à revenir dans l'atelier, où elle reprit aussitôt sa place pour poursuivre l'entretien.

La noble expliqua de façon générale ce qu'elle souhaitait, admettant toutefois ne pas connaître les méthodes de son interlocuteur. Celui-ci lui décrivit la manière dont les choses se déroulaient en général dans son atelier, puis se dirigea vers son établi. La noble le suivit des yeux tout en continuant de l'écouter. Elle songea qu'elle était bien tombée, l'artisan semblant à la fois enthousiaste, patient et bienveillant. Il paraissait également méticuleux dans son travail, et c'état une qualité qu'elle savait apprécier à sa juste valeur, elle-même accordant une grande importance aux détails. Elle sentait que leur collaboration allait être fructueuse.

Attrapant une chaise, Ulrich vint s'asseoir à côté d'elle, morceau de parchemin à la main. Elle fut surprise par sa subite proximité et, par réflexe et par gêne, se décala légèrement sur sa chaise pour tenter de rétablir une distance plus appropriée. Elle se retint au mieux de rougir à sa remarque qui, à défaut d'être réellement déplacée, était assez directe, surtout pour une femme comme elle, qui évoluait dans un monde où les interactions étaient régies par une foule de règles. Elle se racla discrètement la gorge, mais finit par rire pour détendre l'atmosphère et signaler à Ulrich que ce n'était rien. Le pauvre semblait si mal à l'aise de son écart et elle ne souhaitait pas jeter un froid entre eux alors qu'ils venaient à peine de commencer leur discussion... Et puis, au fond, ce n'était peut-être pas si désagréable de savoir qu'il la trouvait jolie.

Devant l'annonce d'Ulrich, Idalie écarquilla quelque peu les yeux. Jusque tard dans la nuit? Le jour était-il déjà si avancé? Elle n'avait pas vu les heures défiler... Elle jeta un coup d'œil par le volet. Tout cela ne pouvait certainement pas prendre autant de temps. Elle eut une légère moue quelque peu contrariée avant de reposer son regard sur Ulrich, qui proposait de la raccompagner si elle souhaitait rester jusqu'à la fin du processus.

« Oh, vous êtes fort aimable de le proposer, mais je ne pourrai m'attarder aussi longtemps, dit-elle. Je dois organiser le repas du soir et mon frère sera très inquiet si je ne rentre pas avant la tombée de la nuit. Il est très protecteur. »

Idalie sourit gentiment à Ulrich, ne mentionnant pas qu'elle ne pouvait vraiment se permettre de se promener seule au bras d'un homme, et encore moins au bras d'un homme qui n'était pas noble. Elle ne le précisa pas, n'aimant pas particulièrement pointer du doigt inutilement cette différence de classes, car savait apprécier la présence de toutes sortes de personnes, qu'elles soient de sang bleu ou non.

« Peut-être pourrions-nous commencer maintenant et poursuivre demain matin? proposa-t-elle. Enfin, si vous n'êtes pas trop occupé, évidemment. Sinon, je peux revenir un autre jour, il ne s'agit pas d'un projet particulièrement urgent. J'ai conscience que vous avez certainement fort à faire. »

Idalie afficha un instant une mine songeuse. Elle avait des idées pour ces bancs, mais avait aussi tendance à donner une certaine liberté aux artisans avec qui elle faisait affaire, sachant très bien qu'ils avaient une expertise qui lui faisait défaut et qu'ils pouvaient créer de véritables merveilles.

« À vrai dire, maintenant que j'y songe, peut-être aimeriez-vous voir la façade devant laquelle les bancs se retrouveront? suggéra-t-elle. Cela vous serait-il utile? Vous pourriez juger de la taille appropriée, voire proposer une teinte particulière qui s'agencerait bien avec la façade et le reste du mobilier. »

Le bois étant devenu une denrée rare et coûteuse depuis l'arrivée de la Fange, Idalie comptait se contenter de n'importe quel type de bois solide et convenable pour un meuble. Le temps n'était pas aux chichis et les résultats obtenus pour les meubles réalisés avec le bois de Sombrebois avait été satisfaisant alors qu'elle n'avait pas eu de mot à dire sur ce qui lui parviendrait.

« L'auberge est plus loin dans la Hanse, continua-t-elle. Si vous êtes disponible demain, par exemple, peut-être pourrions-nous apporter les touches finales là-bas. Et aujourd'hui, je pourrais vous donner quelques idées qui vous permettraient de réaliser une première ébauche. Qu'en dites-vous? »
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyJeu 23 Avr 2020 - 16:26
Le rire chaleureux de la jeune femme rassura l’artisan. Sa remarque non conventionnelle n’avait pas gênée Idalie, du moins elle n’en montrait aucun signe. Ulrich eut un sourire de soulagement, avant de débuter quelques esquisses avec son crayon ; les gestes avec son poignet semblaient d’abord très mécaniques quand il débuta le schéma. Une fois la base des meubles représentés, il s’arrêta.

Il avait ben remarqué que la noble avait pris un peu de distance avec lui, quand il c’était assis. Le fils Turold s’interrogea d’abord si c’était l’odeur corporelle du charpentier qui l’avait.. Dérangé.. Il voulait poser la question si il la mettait mal à l’aise, mais il avait été bien assez maladroit pour la journée, il se ravisa.
La chaleur dans l’atelier était lourde, et même si un courant d’air venait à intervalles régulier rafraichir le commercant, la soif se faisait ressentir et il prit une gorgée d’eau.

« N’hesitez pas a vous resservir, si vous avez soif. »


Ulrich était fasciné par le charme qui émanait de sa cliente. Il n’avait put s’empecher de la contempler quand celle-ci c’était levée auparavant pour apporter a boire a sa domestique. Il avait d’abord porté son regard sur la nuque de la jeune femme, qui était masqué très légèrement par certaines mèches rebelle qui s’échappaient de la discipline imposé aux restes de sa chevelure par le choix de la coiffure, un ravissant chignon qui lui allait à merveille. Il trouvait que le coté élégant et stricte habituellement représenté par ce style, était contre balancé par la dissidence de certains pans de cheveux, qui avaient décidé de briser cette structure habituellement impeccable. Sauvage, indomptable, ainsi le ressentait Ulrich. Puis son regard c’était dirigé plus bas, sur le dos, plus précisément les épaules de la noble. Il ne cherchait pas nier à quel point ils les trouvaient sensuelles. C’était un tout, difficilement descriptible. Ill ne pouvait dissocier les éléments qui les rendaient si attirantes. Puis, ses yeux étaient avaient continué leur progression, pour finir de contempler les courbes de la jeune. Même si la robe qu’il qualifiait d’hymne a lété, n’épousait pas les formes de la noble au point de dire qu’elle était moulante, on devinait la silhouette de la beauté angélique qui se nommait Idalie.

Le fils Turold secoua la tête, ce n’était pas le moment de se remémorer tout cela. Il haussa un sourcil en écoutant l’impossibilité de son interlocutrice de s’attarder ici jusque tard dans la nuit.

« Bien sûr, je comprends. Oh non ne vous en faites pas, nous pouvons commencer maintenant et poursuivre demain matin. Je trouve toujours du temps pour les commerçants de Marbrume ! »

Il fit un clin d’œil à la jeune femme, un sourire en coin. La vérité était en réalité différente. Il était débordé, et en retard.. Très en retard. Pourtant il tiendrait parole et ferait passer la noble en priorité. Il désirait la revoir le lendemain et n’allait certainement pas saborder cet objectif en ne mentant pas. Elle allait passer en priorité, il en était convaincu.. Il s’amusa à constater qu’il était bien faible face à une créature somptueuse.

« Effectivement, cela me serait fort utile de voir la façade de la bâtisse pourrait me donner une certaine.. Direction artistique, du moins si vous rechercher une certaine cohérence. Je serais enchanté et privilégié de vous avoir pour guide, Idalie. »

La perspective de passer un instant, court ou non, avec la jeune femme était très loin de le rebuté. Il inspira, il tourna son cou de droite à gauche avant de faire craquer sa nuque. La journée avait débuté très tôt pour lui, et même si il n’était pas si tard, il ressentait une certaine fatigue musculaire.

« Et bien, je vous écoute, mon crayon, guidé par mon bras sera lui-même guidé par vos idées. Dites-moi ce que vous imaginez, et je ferais en sorte d’essayer de le représenter. Les détails techniques, types matériaux, nous l’aborderont plus tard. Laisser parler votre côté créatrice, et si je fais fausse route, n’hésitez pas à me le signalez, sans tact, il n’y a pas de mal. Dites-vous que, vos désirs sont des ordres. »

Il se rendit compte juste après avoir répondu sans avoir tourné sa langue sept fois dans sa bouche, que ses paroles pouvait paraitre ambigu. Une fois n’était pas coutume, il se maudit. Il devait paraitre idiot, et il dut lutter pour ne pas se gifler. Il saisit la cruche à sa droite, et déversa de l’eau dans son verre, ainsi que dans celui de sa cliente. Elle semblait bien trop polie pour demander, songeait le garçon, illustration parfaite de l’éducation des nobles. Il ne savait pas si cette éducation était plus dur chez les nobles que chez les moins… fortuné, mais il était aisé de dire qu’elle était plus sujette aux règles, bien plus strict et.. Codifié. Au détour d’un coup de crayon, il tourna son regard vers Idalie, observant avec attention son visage.


« Excusez ma question, mais .. Je ne vous ai.. Jamais vu dans cette ville auparavan., Est-ce la première fois que vous venez dans la hanse ? Etes-vous une native ? »

Apres avoir formulé ses interrogations, il écarquilla les yeux et reprit immédiatement.

« Pardonnez-moi c’était déplacé et hors de propos, cela ne me regarde pas, j’ai toujours été d’un naturel curieux et c’est un vilain défaut. »

Il ria pour tenter de se rattraper, mais il le regret était perceptible dans son rire. Son père, de son vivant, lui avait constamment reproché ce trait de caractère, surtout avec les clients, trouvant qu’il était parfois, pour ne pas dire souvent, intrusifs de par ses questions. Le jeune homme ne s’était jamais vraiment formalisé de tout cela, ne comprenant simplement pas ou était le mal de vouloir savoir, il était juste.. Intéresser par ceux qui faisaient affaires avec lui. Surtout quand ceux-là était une magnifique jeune femme.
Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyVen 24 Avr 2020 - 18:23
C'était donc décidé : ils commenceraient à élaborer le projet des bancs en cet instant, puis poursuivraient le lendemain matin. Idalie afficha un sourire ravi devant la facilité avec laquelle les choses se mettaient en place. Comme il lui avait semblé bien à l'œuvre à son arrivée, elle avait cru que l'artisan serait peut-être trop occupé pour la revoir si tôt, mais il semblait pouvoir se libérer sans trop de difficulté, ce qui n'était pas sans l'arranger énormément. Elle avait décidément de la chance.

Ulrich accepta même de se rendre à l'auberge pour jeter un œil à la façade et ainsi avoir une meilleure idée des dimensions et de l'allure des meubles à réaliser. Son sourire s'étirant, la jeune femme acquiesça doucement, l'air de dire que c'était entendu. Avant de partir, elle lui indiquerait le chemin à suivre. Elle n'avait aucun doute qu'il trouverait facilement. Après tout, il disait connaître tout le monde dans la Hanse, ce qui laissait entendre que les rues du quartier n'avaient aucun secret pour lui non plus.

« Tout le plaisir sera pour moi, répondit-elle. Vos conseils seront précieux, j'en suis sûre et certaine. »

Ulrich l'invita alors à lui partager ses idées sans se soucier du côté technique pour l'instant. À vrai dire, le seul côté technique qu'elle comptait réellement aborder était la rémunération, mais elle ne doutait pas réussir à s'entendre avec son interlocuteur. L'argent circulant de moins en moins, beaucoup s'entendaient pour échanger des services ou des objets. Avec l'auberge, elle avait la chance de pouvoir offrir des nuits d'hébergement ou des repas et des boissons pour payer les fournisseurs. Jusqu'ici, l'arrangement avait convenu à la plupart des personnes avec qui elle avait fait affaire. La perspective d'un vrai bon repas chaud, parfois pour toute la famille, n'avait pour beaucoup pas de prix. Ils discuteraient toutefois de cela plus tard. Pour l'heure, elle avait des bancs à décrire... et fort heureusement pour Ulrich, elle ne sembla pas relever le potentiel sous-entendu de ses propos. Son honneur était sauf.

La noble prit quelques secondes pour réfléchir, puis, d'une voix calme et douce, mais enthousiaste, commença à faire part de ses idées à Ulrich. Elle voyait bien des bancs d'un bois d'une teinte plutôt foncée, semblable à celle des volets de l'auberge. Elle souhaitait qu'ils aient des appuie-bras pour que l'on puisse s'y détendre totalement et, aussi, pour éviter que les enfants qui s'y assoiraient tombent sur le côté. Elle aimerait d'ailleurs que ces appuie-bras soient élégamment courbés. Elle plissa le nez au dessin d'Ulrich et secoua la tête, une moue navrée sur le visage. Non, pas comme cela. La prochaine moue fut dubitative. Il y était presque et... Ah! Oui, comme ça. La jeune femme sourit et acquiesça chaleureusement. Il avait dessiné exactement ce qu'elle avait en tête.

Idalie prit une gorgée d'eau – elle avait bien sûr remercié Ulrich de l'avoir resservie – et ouvrit la bouche pour poursuivre lorsque l'artisan lui posa une question surprenante. Il semblait mal à l'aise de sa curiosité, mais la question ne lui paraissait pourtant pas déplacée. S'il connaissait tout le monde dans le quartier, il n'était pas si étonnant qu'il soit surpris de faire une nouvelle rencontre, d'autant plus que les nobles passaient généralement moins inaperçus que le reste de la population de Marbrume.

« Allons, il n'y a aucun mal, le rassura-t-elle en quittant le parchemin des yeux pour poser son regard dans le sien. Je me rends régulièrement dans la Hanse, pour tout vous dire. Comme je m'occupe de la gestion de la maison, il y a souvent des courses à faire et, si Ilda fait un travail merveilleux, j'aime aussi m'occuper de certaines choses moi-même. J'aime beaucoup cet endroit, il est si coloré, si vivant, si... différent de l'Esplanade. Je ne me plains certainement pas de devoir aller et venir dans ce quartier encore plus souvent maintenant que j'ai l'auberge. »

Idalie sourit gentiment à Ulrich, puis continua :

« Je ne viens toutefois pas de Marbrume. Comme beaucoup, j'ai trouvé refuge ici après avoir fui mon domaine en raison de la Fange... Il ne doit plus rien en rester, maintenant. »

La jeune femme marqua une pause, les images de sa terre natale traversant son esprit. Elle eut, brièvement, le regard empreint d'une nostalgie douce-amère qu'elle s'employa à chasser rapidement pour reposer son attention sur Ulrich et lui sourire.

« La terre où j'ai grandi et la campagne me manquent, mais je suis reconnaissante envers les Trois de toujours avoir mon frère auprès de moi et de pouvoir accomplir quelque chose ici, poursuivit-elle. Je tente de me rendre utile, que ce soit au temple ou à l'auberge, maintenant. Nous y avons d'ailleurs annexé un dispensaire, je pourrai vous montrer si cela vous intéresse. »

Réalisant qu'elle parlait sans doute beaucoup trop, Idalie plongea de nouveau dans son verre d'eau, puis demanda :

« Et vous? Venez-vous de Marbrume? Cet atelier est-il dans votre famille depuis plusieurs générations ou l'avez-vous bâti vous-même? »
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyVen 24 Avr 2020 - 22:13
Ses conseils seraient précieux, avait-elle dit.. Mes conseils, je ne sais pas, mais les moments en votre compagnie, le seront pour sûr, pensait le jeune homme.

Il fut ensuite très attentifs aux instructions d’Idalie, écoutant avec attention chacune de ses indication. Il était très clair qu’elle avait déjà une idée sur le style principale des pièces, et cela ne dérangeait en rien l’artisan. Au contraire, les clients hésitant étaient souvent les plus compliqués, ne sachant jamais avec certitudes, changeant des fois juste avant la touche finale d’avis, sans véritables raison. Son crayon obéissait aux mots de la noble, décrivant des courbes, des droites, avant d’effacer et de recommencer, autant de fois qu’il était nécessaire. Au bout d’un moment, elle sembla satisfaite de cette première ébauche, et pour Ulrich, avoir été guidée par une voix si douce à son oreille avait été pour lui un très bon moment. Même dans ses consignes elle semblait avoir un ton chantant, qui vous invite à plonger dans un rêve éveillé.
Elle prit surprenaient bien sa question, c’était fort rare de la part des habitant de Marbrume, qui préférait souvent rester muet sur leur passée, souvent entaché de sombres évènements. Il apprit beaucoup sur elle, de par sa réponse. C’était une femme indépendante, débrouillarde, qui aimait avoir des responsabilités, et un rôle dans la vie de la cité. Pas qu’une simple belle créature qu’on expose, et qui a pour rôle uniquement d’être charmante.

De plus, elle aimait la hanse, et comment la blâmer, c’était un quartier très vivant, ou la population semblait constamment avoir une occupation, les gens y étaient chaleureux, accueillant et bienveillant.

« Vous savez, ce quartier était encore plus animé il y a quelques année.. Avant.. Tout ça »


Dit le charpentier. Le charpentier savait bien qu’Idalie allait comprendre qu’il évoquait l’avènement des monstres appeler Fangueux.

« Il fallait voir les rues ici, je me souviens avoir arpenté chaque ruelle, avec les enfants du quartier. Les commerçant étaient toujours de bonne humeur, les affaires florissantes, et personne ne manquaient de quoi que ce soit. Tous les jours ressemblaient aux journées de printemps.. Ensoleillé.. Promesse d’avenir radieux.. Et maintenant.. C’est moins.. Enfin, la lumière semble plus fade, plus terne. »

Elle lui avoua ensuite ne pas être une native. Il ne s’en offusqua pas, pensant plus tôt que si chacun des étrangers ressemblait à Idalie, il aurait fait ouvrir les portes de la cité depuis longtemps. Elle était loin d’être représentative de l’afflux toujours grandissants des non natifs. Eux étaient violent, sans foi ni loi, sans honneur, ni digne d’intérêt. Elle en était tout l’opposé, et son investissement dans la ville jouait un grand rôle aux yeux du charpentier. Et en rien ses beaux yeux n’avaient influencé le garçon sur cet avis, essayait il de se convaincre.

Elle évoqua ensuite que ses terres natales lui manquaient, et il perçut un brin de nostalgie, peut être même de tristesse, quand elle évoqua cette partie. Il plongea son regard compatissant dans celui de son interlocutrice.

« Parlez-moi d’où vous venez, a quoi cela ressemble ? »

Il avait toujours été très curieux, déjà même avant qu’il ne marche, ce qui lui avait valu bien des bobos durant son enfance, comme quand il avait chuté du haut décès escalier qui menait à l’étage de sa bâtisse, juste pour tenter de voir ce que son père fabriquait, se souvenait le fils Turold.

Elle précisa même qu’elle avait annexé un dispensaire. Il fit oui de la tête quand celle-ci lui proposa de lui faire visiter. Il s’avoua a lui-même, qu’elle aurait pu lui proposer n’importe qu’elle activité, il aurait fait oui de la tête, si elle l’avait accompagné.

Il haussa les sourcils d’étonnement quand elle lui posa des questions. Il n’avait pas l’habitude que cela se déroulait dans ce sens-là, il était plus accommodé avec la position de questionneur que de questionner.

« Ah euh.. Et bien oui, je suis né à Marbrume, et je n’ai jamais mis ne serait-ce qu’un pied hors de son enceinte. Je m’y sens comme chez moi, et même si je ne peux nier que je ne connais rien du monde qui entoure cette cité, je sais que jamais je ne me sentirai mieux qu’ici. »

Il prit une gorgée d’eau, la chaleur semblait s’atténué. Ou peut-être que c’était la présence d’Idalie qui la rendait plus supportable.

« J’aurai pu vous mentir en tentant de vous impressionnée, en affirmant que je l’ai fait de mes propres mains.. Mais le fantôme de mon père serait venu me corriger pendant la nuit ! Et il n’est pas commode quand il est en colère, normal pour un charpentier. Oui, c’est un commerce familial, rien de très original dans le coin je le crains. Ma vie n’est pas une aventure épique qui vous tiendra en haleine, vous tenant éveillée la nuit quand vous y songerez. A la mort de mon père, il m’a léguer cet atelier, et depuis j’essaye tant bien que mal de faire tenir ce commerce debout, en suivant la voie tracer par mes ancêtres. Une route pavée de valeurs et d’honneur. Voilà, mademoiselle, a quoi se résume mon existence. »


On pouvait déceler une sorte d’amertume dans ses paroles. Non pas qu’il regrettait cette vie, même si plus jeune, il rêvait de terrasser des créatures mythique, dans des missions plus périlleuses les unes que les autres. Non ce n’était cela. En vérité, ses envies de voyages avaient disparue, ainsi que certaines ambitions. Il n’avait pas non plus vécu de relation digne d'une tragédie, de pièce de théâtre, ou capable d’inspirée de superbes romans. Sa vie actuelle était dépourvue de rêve. Il recommençait chaque jour la même chose, et ce qui lui brisait le cœur, c’était qu’il finissait pas s’en accommoder.

« Et vous, Idalie d’Auvray, a quelle vie aspirez-vous ? »

Il arborait un sourire légèrement mélancolique. Ses yeux contemplaient le visage de sa cliente, d’abord ses lèvres, puis ses yeux. Elle était si belle, si douce. Elle semblait représenter tant de chose.. Beauté intouchable, inaccessible, et pourtant si proche de lui en cet instant.
Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptySam 25 Avr 2020 - 4:12
Idalie eut un petit sourire désolé lorsqu'Ulrich évoqua la vie qui animait jadis la Hanse. Si elle trouvait toujours l'endroit plutôt agréable dans les circonstances, il ne pouvait, pour sa part, que regretter le quartier qu'il avait connu alors qu'il était enfant. Elle aurait aimé avoir l'occasion de le découvrir à l'époque des jours insouciants. La Fange en avait décidé autrement.

« Il y aura des jours plus radieux que d'autres, offrit-elle en souriant gentiment. Il faut se les remémorer plus que jamais lorsque nos pensées vagabondent vers des avenues plus sombres. »

Curieux, Ulrich voulut ensuite savoir d'où elle venait, à quoi ressemblait sa terre natale. Il y avait tant à dire, mais lorsqu'on la questionnait sur le sujet, Idalie donnait les grandes lignes, celles qui permettaient de se faire une image juste de la région où, quelques années encore, elle vivait toujours en compagnie de sa famille.

« Je viens d'une famille de bannerets et la terre où nous vivions était, en fait, une vallée, la plus belle qu'il m'ait été donné de voir, bien que je ne sois sans doute pas très impartiale, répondit-elle en ponctuant sa réplique d'un léger rire. C'était une terre de soleil et d'abondance, bordée par de splendides montagnes et une forêt où l'on trouvait du gibier en quantité. La vie y était bonne. »

Idalie s'arrêta là, préférant s'intéresser à son interlocuteur, qui semblait étonné de voir la question lui être retournée. Était-ce parce qu'on ne l'interrogeait jamais en retour ou parce qu'il la croyait moins curieuse qu'elle l'était en réalité? Elle n'aurait su le dire, mais il n'était certainement pas au bout de ses peines s'il avait pensé pouvoir se dérober aux questions...

Ulrich admit avoir passé toute sa vie en ville et n'avoir rien vu d'autre que ses murs. Heureux à Marbrume, il ne paraissait pas dérangé ne pas avoir eu la possibilité d'explorer au-delà des remparts. C'était peut-être mieux ainsi. Ce qu'il ne connaissait pas ne pouvait pas lui manquer, après tout.

L'artisan parla de son commerce, une affaire familiale qu'il tentait de garder à flot depuis la mort de son père. Idalie pencha doucement la tête devant l'amertume qu'elle parvenait à déceler chez son interlocuteur. Son métier ne lui plaisait-il pas? Rêvait-il d'autre chose? Il n'avait probablement pas eu le choix de reprendre l'atelier, maintenant qu'elle y songeait. Sa voie avait sans doute déjà été toute tracée pour lui.

Idalie allait demander à Ulrich si, parfois, il aspirait à une vie différente lorsqu'il la prit de court avec une question semblable. Il y eut un court instant de silence pendant lequel elle détailla le visage de l'artisan, qui semblait observer le sien attentivement en retour. Il semblait triste, mélancolique. Derrière l'homme enjoué qui l'avait accueillie un peu plus tôt s'en cachait visiblement un autre plus désillusionné, plus résigné. C'était étrange à voir, d'autant plus qu'elle avait l'impression qu'il ne se montrait pas souvent sous ce jour. En un sens, elle lui était reconnaissante de se dévoiler ainsi à elle. C'était un signe de confiance. Son secret serait bien gardé.

« J'aspire à une vie... simple, finit-elle par dire. Une vie avec une famille à chérir, une maison à tenir avec amour, des projets qui apportent du bon en ce monde, des choses à apprendre, des histoires et des rires à partager, des chansons à chanter, des bonheurs à découvrir... Oui, je crois que c'est ce à quoi j'aspire. »

Idalie ne souhaitait pas être riche, influente ou célèbre. Elle souhaitait mener une existence qui ferait honneur à sa famille et au nom d'Auvray, mais dans laquelle elle puiserait tous les instants de bonheur que ces temps troublés voulaient bien lui accorder. C'était tout ce qu'elle voulait.

« Que feriez-vous si vous n'aviez pas cet atelier? demanda-t-elle. Si la vie ne vous avait pas fait charpentier, où pourrions-nous vous trouver, Ulrich Turold?

Dans une taverne en train de jouer un instrument? En mer à naviguer jour et nuit? Sur les remparts à défendre la cité? »


Idalie le fixa dans les yeux, sincère dans son désir d'en apprendre plus sur celui qui lui faisait face et incapable de s'empêcher de croie, dans son optimisme, qu'en en sachant plus, elle pourrait peut-être l'aider, lui redonner espoir d'une façon quelconque.
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptySam 25 Avr 2020 - 17:38
Les paroles rassurantes de la jeune femme venaient réchauffer le cœur de l’artisan. La pensée poétique qu’elle avait exprimée, avait touché directement le cœur du charpentier. Elle c’était montrée bienveillante et Ulrich en était.. Pas étonnée ou surprit, il était juste.. Il avait du mal décrire le sentiment qu’il ressentait, mais ce qui était sûr, c’était qu’il se sentait bien, à côté de la belle.
Elle décrivait ensuite ses terre natales, et bien qu’elle ne c’était pas énormément étendu sur le lieu de ses origines, au grand regret du fils Turold, il avait perçu un amour profond de la noble pour son lieu de naissance. Il avait pu aisément, grâce à la description de sa cliente, visualisé, s’imaginer ce qu’elle décrivait. Cet endroit semblait idyllique, quasi irréel. C’était le ressentiment du garçon.

« Cela semblait resplendissant. Puissiez-vous, revoir vos terres un jour, quand le monde aura fini d’être ébranlé par le chaos ambiant. »

Ulrich était moins doué pour les envolé lyric pleine d’optimisme ce soir. La question soulevé sur ce à quoi la jeune femme aspirait souleva un silence, que le charpentier ne prit pas comme une réaction offusqué, mais plutôt pensive. Elle dévoila un peu de son âme dans ses propos, dévoilant aussi une qualité, celle de l’honnêteté. Il écoutait avec attention la réponse de celle-ci. Une vie simple, exprimait-elle. Le fils Turold la comprenait. Le fait d’être noble devait être une pression quotidienne, constamment épiée, surveillé, jugé.. Finalement, il relativisa, son existence de labeur lui offrait une liberté que certains noble ne pouvait s’offrir, aussi fortunés étaient-ils.

Il écarquilla les yeux, sourcils relevé, sourire aux lèvres et ne put s’empêcher de libéré la question qui lui brulait les lèvres.

« Des chansons à chanter ? Vous chantez Idalie d’Auvray ? Vous forcez ma curiosité ! »

Il ne s’attendait pas le moins du monde a cette révélation, son esprit le contraint à imaginer la jeune femme en pleine représentation. Il était sous le charme. Il fut sorti de ses rêveries, par le retour de question. Il soupira un bref instant, et étira ses bras, craquant par la même occasion son dos, d’un geste visant à relaxer ses muscles tendus. Il plongea ensuite son regard dans le feu de cheminer, comme hypnotiser par les flammes.

« Ou pourriez-vous me trouver est une bonne question.. Pas un instrument dans les mains, je joue aussi bien que je danse.. Et c’est catastrophique, le genre de danse qui fait demander a l’assemblé si je suis sous possession. La vie aventureuse de marin est très attrayante, mais mon incapacité à nager, la restreint enormement. Je ne me souviens pas avoir entendu de récits épique concernant un matelot ne s’aventurait pas plus loin d’où il avait pied, et qui nageait aussi bien qu’une pierre. »

Il riait, en imaginant quelle histoire ridicule pouvait émaner d’un héros si pitoyable et ridicule.

« Quand a la défense de la cité, ma dame, au risque de vous paraitre lâche, je n’ai jamais eu gout pour la violence, même si je reconnais son utilité parfois. Oui je défendrai ma cité, et les gens qui me sont très précieux, c’est une certitude.. Mais pas dans les rangs des soldats. Et puis je n’ai jamais été doué avec les figures d’autorité, mon père pouvait en témoigner. »

Il eut un sourire nostalgique mais joyeux en se remémorant ses frasques d’enfant indiscipliné. Il se tourna, et bien que proche physiquement d’Idalie, son regard plongea dans celui de la belle créature.

« Nous je pense que.. Enfin. Je.. »


Elle l’avait pris par surprise, et il ne s’attendait pas à cette question. Il réalisait avec une certaine amertume qu’il n’en avait aucune idée, et que son existence n’était pas animée par un rêve, un objectif.. Un idéal. Il voulut sauver la face et tenta tant bien que mal de tourner la situation en sa faveur, avec une légère blague. Une tentative bien risible il en était sûr.

« Eh bien, je pense que vous m’auriez trouvé au côté d’une femme qui aspire à une vie... simple, une vie avec une famille à chérir, une maison à tenir avec amour, des projets qui apportent du bon en ce monde, des choses à apprendre, des histoires et des rires à partager, des chansons à chanter, des bonheurs à découvrir... Vous n’en connaitriez pas une par hasard ? »

Il appuya son discours avec un clin d’œil et d’un sourire charmeur. Son faciès singeait les beaux parleurs, et en reprenant les mots exacts d’Idalie, il espérait décrocher un rire à la noble. Avec son air de faux séducteur, il ria de bon cœur. Elle avait été honnête, et il se devait de l’être, aussi il prit un air plus sérieux, et parla avec franchise.

« En vérité, ce n’est pas tant ma profession qui est importante. Un homme responsable se doit de travailler, peu importe la difficulté. Non, ce dont je rêve c’est de partager ma vie avec une superbe femme, à la beauté qui n’a d’égale que la sa grandeur d’âme. Une vie ou chaque soir je m’endors avec comme ultime vision son visage, et que chaque matin j’ai le bonheur de la sentir endormi contre moi. Une vie où je partage mes rires, mes joies, avec elle. Une vie où je l’entends me parler de tout et de rien, des conversations philosophiques, comme ridiculement peu importante. C’est ça que je désire ardemment. Hélas je me fais de plus en plus vieux, et avec le temps qui passe, je vais finir avec la solitude qui a, entre nous moins de conversation. »

Il long silence s’installa à la fin de sa prise de parole, tandis qu’il arborait un sourire, contrastant avec ses paroles auparavant. Il secoua la tête.

« Et bien Ulrich tu es doué pour plomber l’ambiance. Parlons d’autre chose. »


Il se mit à gribouiller un léger croquis instinctivement.

« D’où vous est venue l’idée d’acquérir votre premier établissement ici ? »
Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptySam 25 Avr 2020 - 23:37
Si elle appréciait les bons mots d'Ulrich, Idalie doutait avoir un jour l'occasion de revoir la terre de son enfance. Aucune solution n'ayant été trouvée pour éradiquer les Fangeux, ceux-ci n'étaient pas près de disparaître, et reprendre un domaine comme celui où elle avait habité jadis était impossible. Elle osait toutefois espérer que l'humanité perdurerait et parviendrait, d'une manière ou d'une autre, à vaincre la menace, permettant peut-être à d'autres générations d'Auvray de découvrir la terre de leurs ancêtres.

Idalie sourit à l'artisan, puis acquiesça doucement lorsqu'il lui demanda si elle chantait. L'espace d'un instant, son regard pétilla. C'était visiblement une activité à laquelle elle s'adonnait avec le plus grand des plaisirs, voire avec passion. Sa voix résonnait d'ailleurs souvent entre les murs du manoir qu'elle partageait avec son frère sur l'Esplanade. Elle se donnait peu en spectacle, mais lorsqu'elle le faisait, les échos étaient toujours positifs. Elle avait d'ailleurs récemment remporté un concours d'éloquence grâce à sa voix – chose qui l'avait surprise, mais ravie, le prix lui ayant permis d'alléger le fardeau financier de sa famille pour un an.
« Oui, c'est l'une des mes passions, avoua-t-elle. J'aime beaucoup la musique, en fait. Je trouve qu'il s'agit d'une merveilleuse façon de s'exprimer. »

Idalie retourna ensuite à Ulrich la question qu'il lui avait posée et l'écouta attentivement. Elle ne s'offusqua évidemment pas de le voir rejeter ses idées – il ne s'agissait que d'exemples, après tout – et sourit en suivant le fil de sa pensée. Bien malgré elle, ses joues finirent par s'empourprer légèrement. Ulrich jouait de son charme et reprenait mot pour mot cette vie qu'elle lui avait décrite pour parler de la femme qu'il aurait voulue à ses côtés. Il semblait blaguer, mais... les blagues avaient souvent un fond de vérité. Elle baissa les yeux avec pudeur et bafouilla quelque chose de totalement incompréhensible qui devait ressembler à « Allons, ne vous moquez pas de moi ainsi » ou encore « Cessez donc ces vilaines bêtises ». Lorsqu'elle releva les yeux sur l'artisan, dont le rire était contagieux, elle finit par rire un peu aussi en secouant lentement la tête, l'air de dire qu'il était incorrigible.

Ulrich reprit son sérieux et expliqua ce à quoi il aspirait réellement. Il avait des désirs simples et la noble ne comprenait pas pourquoi il semblait aussi découragé en les évoquant. Il fallait être aveugle pour ne pas admettre qu'il était bel homme et nombreuses devaient être le femmes à s'intéresser à lui, d'autant plus qu'il avait une personnalité enjouée et un gagne-pain stable. Il n'était pas si vieux non plus, peut-être légèrement plus âgé qu'elle, mais c'était déjà moins problématique pour un homme que pour un femme. Non, vraiment, il n'avait aucune raison de perdre espoir dans sa situation.

Étonnée, Idalie était restée silencieuse. Elle voulut rassurer Ulrich en lui promettant qu'il n'avait pas plombé l'ambiance, mais elle n'en eut pas le temps, car il la questionna plutôt sur son établissement.

« En fait, pour être tout à fait honnête, l'idée ne vient pas de moi, répondit-elle d'abord. La noble qui a acheté l'établissement m'a proposé de m'associer à elle pour l'aider à le transformer et à le rénover. Dès que nous nous sommes entendues, je me suis jetée à corps perdu dans ce projet et j'y a mis tout mon cœur et toute mon énergie. Je vous avoue humblement que je suis plutôt fière du résultat... C'est la première fois que j'accomplis quelque chose de cette envergure et j'espère avoir l'occasion de recommencer. »

La jeune femme sourit et jeta un coup d'œil au croquis d'Ulrich, se disant qu'il avait en quelque sorte un petit projet à réaliser chaque fois que quelqu'un lui passait une commande. Ce n'était cependant pas assez pour lui et, lorsqu'elle repose son regard sur lui, elle revint sur ses propos précédents.

« Vous n'avez pas plombé l'ambiance, tout à l'heure, vous savez, fit-elle gentiment. J'étais seulement surprise de vous entendre parler ainsi. Nous ne nous connaissons que très peu encore, mais vous semblez avoir une foule de qualités qui me laissent croire que beaucoup de demoiselles aimeraient avoir la chance d'être courtisées par vous. Je n'ai strictement aucun doute qu'une superbe femme dotée d'une grande âme qui saura à la fois partager vos rires et vos peines, écouter vos histoires et parler de tout de rien avec vous vous attend quelque part. J'oserais même prétendre qu'elle vous attend probablement dans la Hanse. Et ne dites pas que vous connaissez tout le monde ici, car j'ai un contre-argument de poids à opposer à cette affirmation : avant aujourd'hui, vous ignoriez mon nom, et je viens ici presque chaque jour depuis des semaines et des semaines. »

Idalie offrit un sourire espiègle et habile à Ulrich avant de poursuivre avec optimisme :

« Votre rêve est loin d'être irréalisable. Tôt ou tard, vous aurez cette vie à laquelle vous aspirez... Enfin, si des inconnues telles que moi ne débarquent pas tous les jours pour prendre tout votre temps et vous empêcher d'aller à la conquête des cœurs en vous forçant à réaliser mille et un croquis de bancs. »

La jeune femme rit, puis regarda son interlocuteur avec bienveillance.

« J'aimerais ajouter un brin d'espoir pour un dénommé Ulrich Turold à ma commande, dit-elle. Croyez-vous que c'est dans vos cordes? »
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyDim 26 Avr 2020 - 16:57
Ulrich observa la jeune femme perdre ses moyens quand il la décrivait, avec humour, comme femme idéal. Il devait avouer qu’il y avait une part de vérité. Il était persuadé qu’Idalie était le genre de compagne qui comblait de bonheur le chanceux qui partageait sa vie. Le garçon était tout bonnement incapable de l’imaginer posséder des défauts, ou n’importe quoi s’en approchant, de près ou de loin. La noble paraissait calme en toute circonstance, débordante de tendresse, d’optimisme, tout comme de bonne volonté. Le charpentier se disait qu’elle était l’incarnation du mot angélique, et que bien sûr, il n’exagérait jamais.

Quand il riait, elle l’accompagna, et il appréciât fortement ce moment de candeur, simple, sans arrières pensées. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vécu de telle situation. Ces dernières semaines, il c’était consacré à son travail, ne s’autorisant que de rares sorties qui ne l’avait pas énormément divertit. Il consentait, sans résistance, à admettre que malgré cette journée d’été, le rayon de soleil Idalie était le plus resplendissant.

Il écouta ensuite avec grande attention l’histoire derrière l’ouverture de l’établissement de son interlocutrice. Encore une fois la jeune femme faisait preuve d’une honnêteté sans dissimulé quoi que ce soit. Il acquiesça, reconnaissant en effet que, quand un projet était mené à son terme, un projet important, du moins à nos yeux, le sentiment d’accomplissement était très élevé.

« Je vous souhaite réussite dans tous vos projets, vous le mérité. Et puis je suis sûr que derrière ce sourire charmeur qu’est le vôtre, se cache une redoutable femme d’affaire ! »

Cette fois, le ton amusé et enjoué ne tournait pas la phrase en ridicule, loin de là. Il était sûr que la noble était vouée à un avenir radieux.

Alors qu’il était concentré sur son croquis, sans vraiment réfléchir, guidant son coup de crayon par instinct, une voix mélodieuse vint interrompre cette esquisse.

Idalie le rassura, et plus encore, le complimenta généreusement. Ulrich resta un instant, bouche bée.. Puis, eut un sourire niais, suivit d’un regard fuyant. Lui qui était très habitué à exécuter son numéro de séducteur, le voilà, prit de vitesse, surpris, et surtout.. Dans l’incapacité de réfléchir a quoi que ce soit. Il était juste là, de nouveau entrain d’admirer la jeune femme. Il se gratta l’arrière du crâne.

« Eh bien.. Merci, je.. C’est très gentil de votre part. Je dois avouer que je me retrouve bien.. Idiot d’un coup. Oui il est vrai que je ne connais pas tout le monde, vous êtes d’ailleurs une sacrée surprise dans la Hanse. »

Lui qui aimait jouer au plus malin, faisant le fier, tout en s’adonnant à son jeu préféré, celui de la séduction, se trouvait bien désarmé par Idalie. Ses, précédentes conquêtes ne croirait jamais une histoire comme celle-là, si on venait à leur raconter, qualifiant le récit d’improbable.
Il ria ensuite quand son interlocutrice blâma gentiment les inconnues telle qu’elle, Il rebondit juste après les mots de la sublimissime creature.

« Et bien, si toutes les personnes qui passaient le pas de cette porte pouvaient être aussi ravissantes, je travaillerais jour et nuit, pour sûr ! »

Il accompagna ses paroles par un sourire chaleureux, posant regard dans celui de la noble. Il étudia les traits de son visage une nouvelle fois, subjugué par les émotions qu’il suscitait chez lui.

« Je ne sais pas si il me reste de l’espoir en stock, j’ai tout vendu à un homme aveugle sourd et muet, il en avait bien besoin je crois. »


Il ricana avant de se recoiffer légèrement et de prendre une gorgée d’eau. Il ne pouvait dire ce qui lui donnait le plus chaud, la température ambiante, ou son interlocutrice. Finalement, il prit deux gorgées, c’était plus sage et raisonnable. Il souleva une question qui le hantait depuis moins d’une minute.

« Vous êtes fort bienveillante, êtes-vous toujours ainsi ? Ou seulement avec les artisans charpentier les jours d’été ? »


Il détourna le regard, et prit le ton le plus assuré possible.

« Très jolie robe, que vous portez la.. Hum et.. Quand pensez-vous ouvrir votre établissement ? Je serais.. Intéresser par l’idée de venir vous voir.. JE VEUX DIRE VOIR l’établissement en pleine ouverture. »

Il n’était pas sur de la syntaxe de sa phrase, de son sens, il se maudissait de perdre ainsi ses moyens face à une femme dont il ignorait tant.. Peut-être même était-elle promise à un homme de son rang.
Revenir en haut Aller en bas
Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyLun 27 Avr 2020 - 2:31
Elle, une femme d'affaires redoutable? Idalie rit doucement. Elle avait un certain talent pour le commerce et les négociations, mais elle ne pensait pas être redoutable... quoiqu'elle finissait toujours par obtenir ce qu'elle désirait, d'une manière ou d'une autre. Peut-être était-elle finalement plus versée dans le domaine qu'elle s'en donnait elle-même le crédit.

Idalie remarqua qu'Ulrich semblait surpris qu'elle tente de faire renaître la flamme de l'optimisme en lui. Elle plissa le nez lorsqu'il admit se trouver idiot, car ce n'était évidemment pas le but qu'elle s'était mis en tête d'atteindre en commençant sa tirade, mais sourit quand il la qualifia de « surprise » dans la Hanse. C'était un beau compliment et, ne sachant trop comment réagir, elle baissa brièvement les yeux avant de les reposer sur son interlocuteur... avant de recommencer le même manège, car l'artisan ne semblait manquer aucune occasion de se montrer charmant.

« Jetez un œil à l'arrière-boutique, je suis certaine qu'il vous reste quelques stocks oubliés », offrit Idalie, nullement prête à laisser Ulrich rendre les armes.

Idalie ne put s'empêcher de rire un peu à la question d'Ulrich et tenta, tant bien que mal, de conserver une certaine forme de neutralité lorsqu'il s'empêtra dans ses compliments avec maladresse. Elle était à la fois terriblement touchée, attendrie et embarrassée par cette effusion de bons mots à son égard. Elle ne pensait pas mériter autant et, aussi, elle savait qu'elle ne pouvait se permettre de trop plaire à l'artisan. S'il était loin de lui déplaire, s'il y avait entre eux une bonne entente naturelle, elle gardait malgré tout la tête froide, consciente du gouffre social qui les séparait. Et c'était sans compter qu'un autre homme bien maladroit dans ses propos et ses manières venait visiter ses pensées aux instants où elle s'y attendait le moins...

Une pensée traversa subitement l'esprit d'Idalie : et si Ulrich parlait ainsi à toutes les femmes ainsi? Ou pire : s'il en mettait autant parce qu'elle était noble et qu'il pensait être obligé d'agir ainsi avec elle, parce qu'il pensait que les demoiselles de sa caste s'attendaient à être traitées comme des déesses par les paysans? Non, tout de même pas...

« Croyez-le ou non, il m'arrive parfois de manquer à cette bienveillance dont je tente malgré tout de faire preuve le plus souvent possible dans mon quotidien, finit-elle par répondre pour tenter de dissiper le visible embarras d'Ulrich. Seuls les Trois sont infaillibles. »

Idalie sourit à Ulrich. Il semblait l'idéaliser alors qu'elle se sentait bien souvent pleine de défauts de toutes sortes. Elle était seulement douée pour les dissimuler, apparemment.

« Quant à l'établissement, il a ouvert ses portes à la mi-juillet, ajouta-t-elle. Ces bancs sont un ajout de dernière minute, une idée qui m'est venue alors que j'observais la façade de l'auberge en m'y rendant pour la millième fois. Vous aurez donc l'occasion de le voir alors qu'il est grouillant d'activité. »

Pensive, la jeune femme marqua une pause, jetant un coup d'œil à sa robe, dont elle défit machinalement un pli du plat de sa main. Elle releva ensuite le regard vers Ulrich et le fixa, un air doux sur le visage.

« Vous n'avez pas à me complimenter ainsi constamment pour que j'apprécie cette conversation, vous savez? reprit-elle d'une voix calme et aimable. Vous êtes d'une gentillesse incomparable, mais ne vous sentez pas obligé de me couvrir d'éloges parce que je suis de sang bleu, je vous en prie. Je ne souhaite en aucun cas vous mettre mal à l'aise et d'autres demoiselles méritent ces jolis mots bien davantage que moi. »

Amène et sincère, Idalie sourit à l'artisan et ajouta :

« Il y a toutefois une chose que vous puissiez faire pour que j'apprécie encore davantage cette conversation. »

Idalie laissa sa phrase en suspens pour ménager son petit effet.

« Dire à la femme d'affaires redoutable que je suis votre prix pour ces deux bancs. »

Idalie rit et afficha un air gentiment espiègle. Elle tentait d'apaiser la gêne de l'artisan en recadrant la conversation sur la raison de sa venue et, ultimement, elle devait également obtenir cette information. Que voudrait-il? Elle pensait lui offrir des repas en échange de son travail, mais peut-être avait-il autre chose en tête.
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] EmptyLun 27 Avr 2020 - 20:18
Ulrich s’amusa de la remarque de la jeune femme sur l’espoir en stock. Il aurait préféré que ce soit le cas, et que tout fût aussi simple que cela. Lui d’habitude si enjoué, et peu pessimiste, se trouvait ce soir avec quelqu’un de bien plus optimiste. Cette situation lui paraissait irréelle. Il avait passé le plus clair de son après-midi avec un sourire aux lèvres, conversant avec cette superbe créature. Si jamais on lui avait annoncé cela en se levant, il aurait certainement douté de la véracité d’un tel récit. Idalie parut pensive un court instant, avant de la constance de sa bienveillance, qui semblait pourtant à l’artisan a toute épreuve. Elle était si modeste qu’elle aurait fait passer un sans abri pour quelqu’un de vaniteux et extravaguant.
Il l’observa harmoniser le tissu de sa robe, d’un geste de main, chassant un pli rebelle. Cette robe.. Il ne savait pas qui d’elle, ou de la noble, mettait plus l’une ou l’autre en valeur. Mais était-il vraiment objectif, s’interrogea le garçon. Il s’en fichait affirma le gaillard, après un court instant de réflexion.

Son interlocutrice répondit ensuite a son interrogation concernant l’ouverture de l’établissement de sa cliente. Il s’étonna d’apprendre qu’il était déjà ouvert depuis un moment. Il haussa les sourcils, tout en constatant qu’il c’était enfermer dans son atelier depuis tant de temps, qu’il n’avait même pas entendu parler de ce changement dans la Hanse. Il se jura de s’accorder un peu plus de moment pour lui, à l’avenir.

« Je passerai alors, je suis fort intrigué de voir votre projet … à l’heure de pointe ! »

Ulrich savait au fond de lui que c’était la perspective d’avoir le privilège de contempler la jeune femme qui le motivait à se déplacer, lui qui détestait faire de la marche. Un vilain défaut qui le poursuivait depuis sa plus tendre enfance. Il fronça ses sourcils quand Idalie émit l’idée qu’il la complimentait à cause de son rang. Il se racla la gorge et prit son air le plus sérieux qu’il avait en réserve.

« Je ne suis obligé à rien, jamais je ne vous aurais complimenté sans en pensée chaque syllabe. Vous êtes radieuse. A tel point que vous me faites croire à l’existence de deux astres solaires. Et la plus belle des lumières qui émane de vous, c’est celle de votre grandeur d’âme. »

Il se pencha légèrement, son visage s’approchant de celui de la noble. La main du Fils Turold s’approcha délicatement de la joue de son interlocutrice.. Sa main si proche de la peau délicate de la belle, il s’arrêta à quelques centimètres de celle, et se ravisa. Il prit du recul, un sourire aux lèvres, arborant une moue désolé. Puis il enchaina, sur un ton enjoué, tentant de dédramatisé.

« Et puis comme disait un grand sage, on ne distingue pas la valeur d’un homme ou d’une femme par la couleur de son sang, mais à la sueur de son front lors de ses efforts pour changer le monde. »

Il arbora un sourire joueur aux lèvres et poursuivit.

« Indice, le prénom du grand sage commence par U, et finit par Lrich »

Il ponctua son trait d’humour par un clin d’œil avant de rire aux éclats. Il avait été bien téméraire, avec ce petit discours improvisé, sans oublier son geste proche de la caresse. Mais il n’avait écouté que son cœur, c’était en toute sincérité que les mots lui étaient venus, sans arrières pensées, sans y rechercher quelques intérêts que ce soit.

Elle semblait se méfié, et bien qu’il avait été surpris en constatant cela, il c’était rapidement ravisé. Les nobles, bien qu’ayant une position plus avantageuses, devaient être constamment sollicité, la populace cherchant toujours à se les mettre dans la poche, par intérêts. Finalement c’était une malédiction bien cruelle.. Comment être sûr qu’un mariage soit d’amour, une amitié sincère, etc. En effet, ils n’en étaient jamais réellement sur. C’était triste selon l’artisan. Les Unions d’amour existaient elles dans cette classe sociale ? Le charpentier venait à en douter.

La voix mélodieuse de la jeune femme se fit entendre à nouveau, piquant au vif la curiosité du jeune homme, lorsqu’elle qu’elle évoqua quelque chose appréciait plus que la conversation actuelle. La noble ne fut pas tyrannique, mettant bien vite fin à cette énigme. Il sourit, et endossa un rôle qui ne lui allait pas à ravir, celui de l’homme pensif.

« Eh bien, je peux faire cela pour des pièces, mais j’avoue que.. Le piètre cuisinier que je suis, commence à se fatiguer, et mon estomac ne supporte plus le traitement infligé par mes repas médiocre. Je ne dirais pas un nom à de vrai copieux repas, au sein de votre établissement si bien sur tout cela vous convient. »

Son ventre appuya son propos par un gargouillis qui soulignait que celui-ci criait famine. Ulrich plissa ses yeux en se grattant le crane avant de se recoiffer.

« Ayez pitié de lui ! »


Il tendit sa main, en énonçant les termes du contrat, et le paiement possible.

« Les bancs contre 6 repas chaud ? Je vous épargne le crachat dans la main avant de se serrer la main, je ne suis pas si rustre que cela ! »


Il posa son regard dans celui de l’angélique Idalie.. Ce qu’il la trouvait belle..
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
MessageSujet: Re: La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]   La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
La chaleur, la noble et l'artisan [Idalie d'Auvray]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Bourg-Levant :: La Hanse-
Sauter vers: