Nom : Touque

Prénom : Zandeline, mais un nouveau surnom lui colle depuis peu à la peau : « Demimain ».

Age : 24 ans

Sexe : Féminin

Situation : Célibataire

Rang : Zandeline n'est rien.

Lieu de vie : La rue.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)

Carrière envisagée : Voleuse.
+2 HAB / +1 INI / +1 PV

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences choisies
Ambidextrie
Vol à la tire
Fuite
Déplacement silencieux (spécialisation urbain pour la suite)

Equipement
Dague
Tenue complète en tissu (le haut a un capuchon).

Aujourd'hui, le seul endroit dans lequel vous pourrez croiser Zandeline, c'est dans la rue. Si c'est votre cas, voici ce que vous apercevrez :

Une silhouette encapuchonnée, pas bien grande, sans être petite non plus. La tête sera basse et la démarche, rapide et discrète.


Si vous êtes du genre curieux-malpoli et que vous allez retirer la capuche de la jeune fille pour en savoir plus, voilà à quoi vous serez confronté :

Des yeux clairs surplombés par des sourcils froncés, des cheveux pas vraiment foncés, coupés à la va-vite à la dague au-dessus des épaules et une petite bouche qui ne lâchera que peu de paroles aimables. Néanmoins, si vous êtes du genre perspicace, vous verrez, au fond de ce regard fuyant, de la culpabilité, de la colère, une grande force et des appels à l'aide.

Aussi, si jamais vos yeux s'aventurent plus bas, ils ne trouveront malheureusement pas de ces formes rondes agréables à l’œil mais un corps frêle bien qu'un peu musclé.

Et surtout, vous ressentirez cette montée d'effroi quand vous vous apercevrez qu'il manque deux doigts, l'annulaire et l'auriculaire, à la main droite de la demoiselle.

Zandeline n'est pas aimable. Elle est en colère tout le temps et souhaite du mal à tout le monde. Elle n'a pas d'ami et n'a jamais eu la moindre conversation agréable, ou n'en a pas le souvenir.

Elle porte en elle les douleurs de son passé violent et la culpabilité de n'avoir rien fait pour offrir une jeunesse plus agréable à ses petits frères et petites sœurs. Elle ne connaît plus sa famille et ne sait pas ce qu'elle est devenue depuis l'invasion. Elle ne veut pas le savoir, elle ne veut affronter ni les douloureux souvenirs, ni les résultats de son abandon.

Il y a beaucoup de sujets qu'elle refuse d'aborder : son passé, son célibat, sa situation dans la rue, son échec professionnel, sa main... Mais comme personne ne lui parle, elle est assez tranquille sur ce point.


Concernant ses habitudes, elles ne sont pas bien glorieuses. Zandeline mange ce qu'elle trouve au sol, sur les marchés, ce qu'elle arrive difficilement à voler. Elle dort là où elle peut, dans les endroits qu'elle trouve. Et depuis le 1er mai, elle doit faire preuve d'autant plus de discrétion et d'ingéniosité pour ne pas se faire repérer. Elle vit tout le temps dans la peur. Ou de ne pas trouver à manger, ou de se faire attraper par la milice ou de tomber sur un fangeux, sur un pirate qui la reconnaîtrait ou sur un membre de la secte. Tout l'effraie.

Zandeline croit en la trinité bien sûr et prit quand elle le peut, ou quand elle y pense.


Et surtout, à l'heure actuelle, elle est pleine de force et d'espoir. Elle s'entraîne tous les jours en cachette avec une dague qu'elle a gardé depuis le jour où elle a perdu ses doigts. Elle exerce sa main gauche, ne parvenant plus à rien avec la droite. Elle compte venir dans le métier. Zandeline veut devenir pirate, parvenir à convaincre qu'elle a sa place là-dedans, qu'elle peut être la première femme du métier et avoir peut-être même un bateau sous son commandement !

Oui, Zandeline est pleine d'espoirs qui viendront certainement la décevoir cruellement.

1142

Une enfant vient au monde. Le père soupire. Encore une fille ?
Il y en avait déjà trois au-dessus d'elle et le pauvre homme n'était pas au bout de ses peines. Deux suivraient. Il n'aura, de ce qu'en savait Zandeline, aucun garçon.

1150

Zandeline grandit donc au milieu d'une famille nombreuse et pauvre. Elle fait partie du bas-peuple. Pour tout dire, ses parents avaient eu la bonne idée de les faire vivre, elle et ses sœurs, au Goulot.
C'était atroce. Elles n'avaient pas le droit de sortir de la maison (pour maison, entendez plutôt vieille bicoque qui s'effondrait à moitié quand le vent se levait et qu'il fallait restaurer régulièrement), ne pouvaient rien faire, n'avaient aucun loisir.

Elle ne comprenait pas alors comment ses parents, en partant quelques temps et en revenant à des heures toujours différentes, parvenaient à trouver de quoi manger, juste assez pour survivre. Elle savait qu'ils n'avaient pas de travail. Ce n'est que plus tard qu'elle comprendrait qu'ils volaient et que sa mère allait parfois jusqu'à vendre son corps pour survivre. Son père utilisait souvent les maigres sous obtenus pour s'alcooliser fortement. Une joyeuse famille, donc.

Elle aurait aimé pouvoir dire qu'au moins, tous ensemble, ils étaient heureux et solidaires mais non. C'était bruyant, sale et triste. Si elle voyait parfois ses sœurs rirent et s'amuser (elles inventaient des jeux ensemble et se racontaient des histoires), ça ne lui arrivait jamais. À 8 ans, elle était déjà pleine de colère. Si petite, elle avait déjà vécu les choses les plus atroces. Son père était violent et sa mère jouait l'aveugle. Elle était victime aussi, mais une lionne ne devait-elle pas protéger ses petits ?

Alors elle ne comprenait pas comment ces enfants avec qui elle vivait pouvaient ainsi rire en sachant que les coups reviendraient ? Que l'un d'eux serait réveillé dans la nuit ? Que tous seraient brutalisés dans la journée ?

Non, Zandeline ne riait jamais.

1156

Zandeline est toujours aussi différente de ses sœurs. Contrairement à elles, elle n'aide pas à la maison, ne cherche pas à soulager sa mère (au contraire, elle va parfois jusqu'à saboter la nourriture pourtant rare ou s'amuse en détruisant quelques parties de la baraque qui tenaient debout). Et même si elle en a l'âge maintenant, elle refuse de sortir pour essayer de ramener à manger comme elle le pourrait à la famille. La jeune fille rêvait de liberté bien sûr, mais ce que lui proposaient ses parents n'en étaient pas. D'autant plus qu'elle savait que si elle rentrait sans rien, elle serait violemment punie. Mais ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne soit livrée de force à la rue, forcée à voler ou pire, seulement si elle n'était pas douée.

Elle observe son père chaque jour, espérant voir des rides plus profondes, des marques qui montreraient que son heure, même lointaine, arrive doucement mais sûrement.

Elle n'a pas d'ami. Elle hait tout le monde. Même sa mère.

La seule chose qui la réconforte un peu, mais contre laquelle elle voulait se protéger, c'était ses petites sœurs. Elle aurait aimé avoir un cœur de pierre, complètement inatteignable. Mais elle craquait souvent et devenait de plus en plus câline, ou au moins aimable, avec elles. C'était déjà beaucoup.

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Zandeline est la honte de la famille. Elle n'est pas mariée tandis que ses sœurs plus âgées ont commencé à fonder leur famille. Mais elle s'en fout. Et de voir ces exemples, ça ne la faisait pas rêver. Étaient-elles parties loin du Goulot ? Non. Avaient-elles épousé un prince ? Bien sûr que non. Les voir ainsi au bras d'ivrognes puants ne lui faisait pas du tout envie.

Il faut dire aussi qu'avec ses sourcils froncés et son agressivité constante, les courtisans ne se bousculent pas. Donc elle reste à la maison. Elle aide un peu, simplement pour rendre la vie un peu plus facile à ses deux petites sœurs.

Le soir, après les coups, quand elle se couche, elle rêve de meurtre, sans jamais en avoir eu le courage. Sa maigre consolation étant qu'elle n'est plus réveillée la nuit, sauf quand celles qui le sont font trop de bruit en se levant. Depuis qu'elle avait eu ses sangs, elle n'était plus embêtée.


Elle voudrait partir, elle voudrait se venger. Peut-être protéger les deux petites aussi, accessoirement. Mais il faut savoir que Zandeline avait développé un instinct bestial. Il n'y avait plus que sa peau qui comptait. Après tout, y avait-il eu quelqu'un pour la protéger, elle ? Non.

Elle se le promit : un jour, elle partira. Elle espéra qu'elle aurait alors assez de courage pour laisser un mort derrière elle. Que cet homme aux mains énormes gise dans son sang, inoffensif à jamais, grâce à elle.

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Un jour, comme ça, en voyant une fois de plus sa mère mal au point à la maison, ses sœurs épuisées à l'aider, son père bourré et violent, le moisi dans le coin du mur, en entendant les cris dans la rue, et la pluie qui passait dans la maison, elle décide que ce sera le soir-même. C'était comme ça. Pas d'élément précis, juste l'accumulation de toutes ces petites choses et l'envie que tout s'arrête. Zandeline n'était pas du genre à s'ôter la vie, la fuite fut alors la meilleure des alternatives.

Elle ne possédait rien, et n'avait donc pas de baluchon à faire. Elle s'était contentée de se lever et de quitter la maison, laissant ses sœurs dans les griffes du monstre. Mais elle se le répétait en boucle pour s'en convaincre : elle non plus, personne ne l'avait protégée.

Et elle n'eut pas le courage, avant de partir, d'aller tuer son père.

1164

Les fangeux sont là.

C'était peut-être le signe qu'elle attendait.

Depuis son départ de la maison jusqu'à cet événement, Zandeline a vécu dans la rue. Ce serait mentir que de dire qu'elle y acquit du savoir et des connaissances. Pendant longtemps, elle avait erré sans but, s'occupant en observant le peuple et contemplant la mer depuis le port (elle y avait élu domicile, trouvant toujours de nouveaux endroits sordides pour dormir sans se faire repérer). Elle n'avait aucune envie, elle se sentait terriblement vide. C'était une période difficile, mais toujours meilleure que la maison.


Elle fut d'autant plus perdue et terrorisée quand les créatures vinrent. Elle ne savait pas quoi faire et restait près de l'eau sans cesse. Elle pensait, sans en être réellement sûre, qu'elle serait plus en sécurité dans cet élément que sur la terre.


Un jour, dans les mois qui suivirent les premières invasions, elle vit passer un bateau, ce qui n'était pas incroyable au port, mais cette fois-ci, elle eut un flash. Elle avait entendu, ces derniers temps, des bribes de conversation, dehors ou dans les tavernes dans lesquelles elle n'avait pas le luxe d'aller souvent. Et tout devint clair à ses yeux : il y avait des pirates. Ils étaient en pleine expansion. Ils étaient nouveaux, nombreux, libres et plein de promesses. Elle voulait faire ça, elle voulait les rejoindre, elle voulait devenir pirate ! Ce fut peut-être le plus beau jour de sa vie car, pour la première fois, elle savait ce qui la rendrait heureuse. Elle avait un but.

Alors, cela lui prit encore du temps pour savoir comment procéder. Elle écuma les endroits malfamé, laissa traîner ses yeux et ses oreilles jusqu'à savoir ce qu'elle devait faire. Elle réunit des informations et prit son mal en patience avant de trouver le courage d'entrer dans cette taverne et de convaincre cet homme de la prendre dans son équipage.


Le soir venu, elle se sentit prête, pleine d'ambition et sûre d'elle. Elle entra dans le lieu bruyant et sombre et se dirigea vers la table du fond, là où le recruteur buvait avec certains de ses hommes, certainement. Avant d'aller le voir, elle avait repéré un homme complètement bourré près de l'entrée, qui portait une dague à sa ceinture. Elle parvint à lui chiper facilement. Il était au bord du coma, le bougre. Elle avait fait cela pour avoir quelque chose à montrer au capitaine.

Malheureusement, la jeune femme n'eut pas le temps de dire plus que quelques mots. En entendant ses ambitions, les hommes lui rirent au nez. Ils s’esclaffaient à gorges déployées, crachant à sa figure leur haleine acide. Elle en fut blessée mais elle n'avait pas dit son dernier mot.
"Mais regardez, je..."
Elle avait sorti la dague pour leur montrer qu'elle avait quelques talents en vol, pour leur prouver qu'elle avait quelque chose à apporter, qu'elle pouvait être utile. Et quelle erreur...

Elle s'y prit mal et les pirates crurent qu'elle les attaquait. Avec une rapidité incroyable, ils dégainèrent leurs propres armes, l'un attaqua et deux doigts tombèrent.

Zandeline hurla sous la surprise et la douleur. Elle eut ensuite le réflexe de se faufiler parmi les hommes bourrés jusqu'à l'extérieur de la taverne. Elle ne savait pas si elle était poursuivie par les brigands de la mer ou des soldats ou n'importe qui, mais elle ne s'arrêta pas de courir. Sa main ensanglantée était toujours crispée, avec ce qui lui restait pour le faire, sur la dague. Elle avait la tête qui tournait mais ne pouvait pas s'arrêter; Elle avait couru pendant ce qui lui avait semblé être des heures, jusqu'à se retrouver de l'autre côté de la ville.

Pendant des mois, elle s'efforça de guérir et de s'habituer à son nouvel handicap, et à l'humiliation qu'elle avait subi.

1166

Zandeline vit donc toujours dans les rues de la cité, sans avoir lâché son rêve de rentrer un jour dans la piraterie.

L'invasion qui eut lieu cette année-là ne remit pas son ambition en cause, mais accentua ses peurs. Les fangeux pouvaient être partout, les miliciens patrouillaient et interrogeaient quiconque croisait leur chemin. Elle devait se cacher et redoubler d'attention.

Elle avait pensé, pendant quelques jours, à faire croire que son père (qu'elle n'avait pas revu depuis des années) faisaient partie des traîtres. Mais elle se ravisa, décidant qu'il était plus sage de laisser faire les choses et de ne pas, surtout pas attirer l'attention sur elle. Avec un peu de chance, il était déjà mort.

La jeune femme s'était inquiétée du sort de ses sœurs pendant cette période de crise. Mais la honte de les avoir abandonnées l'avait empêchée d'aller leur rendre visite, même de loin, afin de s'assurer qu'elles allaient bien.

Mais rien n'était moins sûr car si Zandeline traînait toujours du côté du port, elle avait entendu dire qu'il ne fallait plus s'approcher d'un Goulot, qu'une grande partie de son quartier d'origine était désormais le repère des créatures. Pas assez courageuse pour s'en approcher, elle ignorait si c'était la partie où vivait sa famille qui avait été touchée ou non. Elle se sentait toujours mal maintenant quand elle entendait dire que beaucoup, vraiment beaucoup, étaient morts. Il y avait l'espoir que le géniteur ait été touché, mais la peur aussi que ses sœurs n'aient pas eu sa chance à elle.

Elle n'avait plus que l'espoir de les recroiser un jour, par hasard, et de voir que tout allait pour le mieux.

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