Nom : Dubois

Prénom : Nathan

Age : 47 ans

Sexe : Masculin

Situation : Veuf

Rang : Natif de Marbrume, appartenant au peuple

Lieu de vie : La Hanse

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Carrière d'artisan, et je vais mettre 3 PC en force, et le dernier partira pour l'habileté

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Architecture - Niveau 1
- Coriace - Niveau 1
- Coup puissants - Niveau 1
- Travail du bois - Niveau 1
- Bagarre - Niveau 1

Objets :

- L'épée qu'ont utilisé sa femme et son fils, lui a été remise

C’est un colosse, qui dépasse les deux mètres et avoisine souvent les cent trente-kilogrammes. Pourtant, il ne vit pas dans l’opulence, mais cela ne l’a jamais empêché de toujours rester aussi massif. Ainsi, il dépasse toujours tout le monde et se remarque aisément dans une foule. Cela l’empêche ainsi d’être très discret, mais lui permet souvent d’éviter d’être pris pour cible par biens des malfrats, qui réfléchissent à deux fois avant de s’en prendre à lui. Ses mains sont celles d’un travailleurs, burinées, marquées, autant que ses avants-bras. Il ne présent pas beaucoup de cicatrices, et les seules qui sont présentes se trouvent sur ses bras. Elles proviennent de légers accidents du travail. Ses tenues sont celles d’un homme du peuple, et d’un charpentier. Il porte des vêtements pratiques, lui permettant de se mouvoir facilement et de se protéger des intempéries lorsqu’il le faut. Rien de bien original, finalement.

De plus près, Nathan n’a rien d’affable. Son visage est marqué par le temps et la vie. Ses traits sont tirés, comme s’il était fatigué du matin au soir, alors qu’il est pourtant toujours autant en forme. Ses yeux ont quelque chose de profondément triste, bien que cette tristesse soit masquée son côté bougon et renfrogné. SI l’on ne s’y attarde pas, il est aisé de le prendre pour un ours en colère plutôt qu’autre chose. Ses cheveux commencent à légèrement se dégarnir, mais sa tignasse est encore là, autant que sa barbe qu’il néglige assez souvent.

Bien que son apparence appelle à l’inverse, Nathan est un homme bon, profondément bienveillant. Il a toujours fait le bien autour de lui, ou du moins, tout fait pour. Bien sûr, au premier abord, le bougre n’a pas l’air si sympathique. Et à vrai dire, il ne l’est pas. Pas bavard pour un sou, Dubois préfère passer son temps-libre seul, tranquillement reposé chez lui. Mais cela ne l’empêche pas d’aider les orphelins, ou encore de se rendre disponible dans son quartier pour aider.

Il n’est ainsi pas rare qu’il parte retaper la maison d’une connaissance pour trois fois rien, voire rien du tout, lorsqu’il en a le temps. Ainsi, cela lui permet de jouir d’une très bonne réputation. Tout le monde sait qu’ils peuvent compter sur lui, de jour ou de nuit, même ! Et pourtant, il ronchonne, il bougonne, il râle, mais jamais il ne refuse. Au-delà de cela, l’aide est universelle pour lui, tout le monde peut en profiter. Il ne fait pas de distinction de classes !

Mais gare à ceux qui lui voudraient du mal. Dans ces cas-là, Nathan n’aura aucun remord à secouer ses agresseurs avec la même facilité que lorsqu’il soulève seul une poutre. Il ne cherche jamais le conflit, mais bien souvent, parvient à les résoudre de par sa simple présence. Ses allures de commode ont bien vite fait de calmer les ardeurs des plus excités, et il est bien rare que le charpentier ait à lever le poing.

Bien sûr, depuis la perte de toute sa famille, le pauvre homme vit reclus, seul. Il ne se livre plus, vit pour son travail, et ne s’autorise plus rien d’autre. Ou parfis, il n’a même pas envie d’autre chose. Il trouve sa raison de vivre dans l’altruisme, qui l’aide à se sentir utile. Quitte à ne plus trouver le goût de vivre, autant le faire pour les autres. Autant vivre pour autrui.

C’est au coeur de l’Hiver 1120 que naquit Nathan et Martin, deux frères jumeaux. Mais comme souvent, l’un des deux n’eut pas le temps d’atteindre sa première année de vie. En effet, Martin ne survécut pas à la rudesse de la saison et à ses froides nuits enneigées. Nathan manque lui aussi d’y passer, de par sa nature assez frêle. Il était un nourrisson relativement faible, et de mauvaise constitution. Le petit tombait malade sans cesse, et occupait les journées de sa mère, qui n’avait de cesse de devoir s’occuper de lui. Son père n’était pas souvent là, étant un acharné du travail, il restait sur ses chantiers jusqu’à la nuit tombée. Mais malgré cela, rien n’était plus important pour lui que sa famille. Ainsi, dès lors que son enfant fut en âge, il fit son possible pour déléguer à ses compagnons de travail pour inculquer ses valeurs à Nathan, l’amenant vite avec lui sur le terrain.

C’est alors qu’un phénomène des plus incroyables prit place : Nathan changea du tout au tout. En quelques années, il passa d’un physique, certes solidifié par les journées passées avec son père, mais frêle, à une stature de Golgoth, dépassant d’une tête ou deux absolument tout le monde. Il est évident que sa présence sur le chantier devint donc un réel plus. De plus, le métier lui plaisait beaucoup, il y mettait du coeur et son père ne pouvait qu’être rassuré de savoir que son héritage se trouvait en de si bonnes mains. Tout deux travaillaient d’arrache-pied, étant parfois plus efficace que d’autres artisans charpentier, pourtant plus nombreux sur un même chantier. Il fallait dire qu’avec leurs physiques hors-norme (le paternel était lui aussi assimilable à une montagne), aucune poutre ne pouvait leur résister. Et tout deux étaient d’ailleurs réputés pour s’occuper des chantiers seuls. Ils n’avaient rien contre leurs pairs, mais préféraient simplement cette manière de faire.

À l’aube de ses vingt ans, Nathan épouse Perrine, une jeune femme du même âge, boulangère. À vrai dire, tout les deux s’étaient toujours bien appréciés, mais jamais Nathan n’aurait pu imaginer qu’elle le considère autrement que comme un sympathique client, ou un ami tout au plus. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque sa mère lui fit réaliser qu’elle parlait de lui à qui voulait bien l’entendre, louant les prouesses du jeune charpentier partout où elle passait. Ainsi, ils ne perdirent pas de temps et se marièrent. Perrine voulait devenir soldat, mais sa famille l’en avait toujours empêché, et Nathan était assez perplexe à ce sujet là. Il n’avait pas envie qu’elle parte risquer sa vie, qu’elle se mette en danger. Mais d’un autre côté, il admirait sa détermination et sa volonté de bien faire. Il était fier d’avoir comme femme ce phénomène de boulangère guerrière.

De cette union naquit Elsa, en 1141. Elle fuit bien vite suivie par sa soeur, Margaux, à peine deux ans après. Nathan aurait voulu avoir un fils pour pouvoir léguer son savoir artisan et pouvoir se retirer en paix, sachant que sa descendance perpétuerait ce qu’il considérait comme le travail d’une vie. Mais les petites étaient si mignonnes qu’elles éclipsèrent bien vite sa légère déception. Il n’avait d’yeux que pour elle, et aussi peu bavard qu’il était, jamais il ne manquait une occasion de parler de sa femme et ses deux filles, toutes les trois plus merveilleuses que ce que le monde avait de plus beau à offrir. Bien sûr, la vie restait rude, d’autant plus que trois ans après, en 1146, George vient au monde ! Un petit garçon ! Une nouvelle bouche à nourrir, une nouvelle petite tête à aimer et éduquer. Nathan redouble d’effort pour nourrir toute ces bouches, Perrine fait de même pour gérer le logis. L’éducation y est dure, certes, mais pleine d’amour. Les réprimandes m’y sont pas rares, surtout avec Elsa et George, qui font les quatre-cent coup ensembles en grandissant. Margaux, quant à elle, reste une enfant très sage.

Les affaires allaient en tout cas très bien, mais Nathan avaient compris qu’il allait probablement être le dernier de sa lignée à exercer le métier. En effet, Perrine avait transmis sa vocation à son fils : il voulait à tout prix rejoindre l’armée. Insolent et rebelle, certes, mais il avait été doté du grand coeur de son père. Alors, même s’il rechignait, il partait souvent aider son père sur les chantiers. Bien sûr, il comprenait que ces journées de travail étaient surtout là pour qu’il puisse lui inculquer des valeurs, pour qu’il puisse passer des moments ensemble, car Nathan pouvait aisément travailler seul. Il ne parlait pas beaucoup, mais ces moments-là comptaient beaucoup pour lui.

Les rumeurs grondaient, une menace serait apparue à l’extérieure de la ville. Beaucoup rapporte des disparitions, des attaques… Ces fangeux apparurent alors à quelques lieux de la ville, ce qui effraya la population. Les Dubois suivaient ces affaires sans y accorder trop d’importances. Nathan se sentait en sécurité au sein de Marbrume, il ne voyait pas cette menace s’éterniser. Mais les histoires à propos de ces bêtes l’inquiétaient tout de même. Ces choses avaient quelque chose de surhumain, elles étaient imbattables. C’était une menace toute nouvelle, encore inconnue… Quand l'armée mobilisa ses troupes, ce fut George qui rejoignit les rangs, suivant l’appel aux armes du Roi. Et comme tous les autres, il mourut au combat, impuissant devant ces fangeux. Voici donc le premier drame qui survint chez les Dubois.

Sa mère, oubliant alors son âge, se décida à prendre les armes elle aussi, en l’honneur de son fils et rejoignit la toute jeune milice formée par le duc qui était la première force militaire à autorisé les femmes dans ses rangs. Elle n’écouta pas son mari, qui l’avait appelé à rester, lui déclarant qu’il ne voulait pas la perdre, qu’ils ne pouvaient pas la perdre aussi, que la mort de George était déjà trop pour la famille. Ses filles aussi l’avaient imploré de rester. Mais la force de l’esprit maternel de Perrine était trop fort, elle voulait accomplir ce que son fils n’avait pu faire. Elle mourut quelques mois plus tard, lors de la percée des créatures dans les égouts de La Hanse. Nathan voulait abandonner, se laisser disparaître quelque part, mais Margaux et Elsa étaient encore là. Elles avaient besoin de lui, il ne pouvait pas les abandonner. Alors il ravala sa tristesse, l’enfouit au fond de lui, transformant son regard à jamais, le voilant d’une lueur résilié, abattue. Il se tuait au travail, en faisant plus qu’il n’en avait jamais fait. Ses filles faisaient elles aussi au mieux pour palier à l’absence de leur mère et de leur frère, tant bien que mal.

Au-delà de tout ceci, la famille devait aussi vivre avec cette nouvelle réalité : les fangeux les menaçait. Bien sûr, ils étaient protégés par l’enceinte de Marbrume. Mais les évènement de Janvier avaient prouvé que tout pouvait très vite basculer. Mais les pauvres jeunes femmes n’eurent pas vraiment le temps de se remettre de leurs pertes, car moins d’un an après, toutes les deux moururent aussi. En pleine fête du 1er Mai 1166, l’attaque des fangeux surprit tout le monde, y compris Margaux et Elsa, qui furent parti des victimes. Nathan est effondré, et cette fois-ci, plus rien ne le retient de cacher sa tristesse. Il disparaît dans sa maison pendant plusieurs jours, ne mange plus, ne dort plus, ne bouge plus. Il finit même par attacher une corde, la fixant plusieurs heures… Mais finalement, il ne passera pas à l’acte. À ce moment-là, il aurait juré entendre Perrine lui susurrer que s’il essayait de se passer la corde au cou, la poutre ne tiendrait pas sous son poids. Alors tout seul, chez lui, assis devant cette corde, il avait ri, puis de nouveau pleuré. Ébranlé, le charpentier continua sa dure labeur, se murant encore plus dans sa solitude, sans pour autant perdre en efficacité. Ses chantiers avançaient tout aussi vite qu’avant, si ce n’est plus, en réalité. Il fut d’ailleurs bien occupé, tant la ville avait besoin d’artisans pour être proprement reconstruites. C’est d’ailleurs quelques mois cette période qu’il obtint son titre de maître-artisan, bien maigre consolation. Il l’accepta cependant avec une certaine fierté, se souvenant de son père, au milieu de cet océan de sombres pensées. Il serait terriblement fier de lui s’il pouvait le voir.

N’ayant rien perdu de son bon coeur, celui-là même qui le poussait à continuer sa vie, Nathan, du fait de son nouveau statut de maître, dispensait ses enseignements aux jeunes orphelins. Il ne parlait plus beaucoup, encore moins qu’avant, mais appréciait la présence de ces jeunes et surtout, aimait transmettre son savoir. C’était bien au travers de son métier qu’il continuait donc d’exister.

Autrefois, Nathan était un homme comblé, bien que suffisamment peu démonstratif pour que certains puissent en douter. Malgré les difficultés de la vie, il gardait toujours en tête le fait que chaque soir, après une journée de dure labeur, il retournait chez lui et pouvait profiter d'un bon repas entouré de sa famille. Tout le quartier l'appréciait bien par ailleurs, tout un chacun savait qu'ils pouvaient compter sur les Dubois en cas de besoin.

Et puis les différents drames se sont enchaînés, tant qu'il n'était plus le dernier restant, Nathan gardait la tête haute, il faisait en sorte de rester fort, de rester debout, pour ses enfants, ou pour sa femme. Mais à chaque fois, son visage se creusait un peu plus, ses yeux perdaient de leur éclat et il semblait porter tout le poids du monde sur ses épaules.

Lorsque toute sa famille eut disparu, Nathan perdit pied et traversa une période durant laquelle il n'avait plus la foi de rien faire. Il voulait même se laisser mourir, voire se tuer. Mais tout ceci était bien trop éloigné de ses valeurs. Ainsi, même si le goût de vivre n'y était plus, Nathan repartir travailler, il commença même à s'investir dans l'Ordre des Compagnons. En fait, il lui fallait de nouveaux objectifs, de nouvelles raisons de se lever le matin. Son travail pouvait suffire, mais aider autrui avait toujours fait parti de sa vie, et il voulait continuer. Il avait ainsi l'impression d'être utile, encore plus qu'avec son travail. Au-delà de ça, cela faisait simplement parti de lui.

Il faut dire que le bougre avait aussi perdu une grande partie de sa foi. Il s'était longtemps demandé si sa famille était mise à l'épreuve, mais la rancoeur avait surpassé tout le reste. Si ces dieux avaient décidé de se monter contre lui, alors il n'était pas question qu'il fasse un seul pas vers eux. Qu'ils continuent de se déchaîner contre lui, grand bien leur fasse.

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