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| Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] | |
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Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Jeu 19 Mar 2020 - 19:58 | | | C'est Eugnénie. Darius regarde le coffre qu'il a refermé, puis repose son attention sur Mathilde, qui lui explique la provenance de la poupée de chiffon. Un objet transmis de mère en fille qu'elle n'a elle-même jamais pu remettre à sa progéniture, à petite fille aux cheveux fous, aux joues rosées et au sourire édenté. L'enfant prend vie dans l'esprit de Darius. Elle a les grands yeux sombres de sa belle fermière, sa jolie chevelure. Sa précieuse Eugénie entre les mains, elle court partout à la ferme sous le regard bienveillant de Mathilde, qui la laisse se barbouiller de boue, mais qui part aussitôt en courant lorsqu'elle voit que cette boue se transformera bientôt en crottin de Marguerite si la petite va plus loin. L'enfant rit, Mathilde l'attrape par le tissu de sa robe juste à temps. Eugénie fait un vol plané directement dans le crottin. Un grand rire masculin s'élève devant l'air de dépit qu'arbore la fermière. Darius le reconnaît. C'est le sien. On attend un petit, Dar!
Darius acquiesce aux paroles de Mathilde. Elle lui sourit et il lui répond d'un vague sourire en coin avant de se détournant vers le coffre qu'elle lui a désigné. Il a la tête ailleurs. Même si elle lui a indiqué que ce n'était pas à lui de s'occuper des draps, il l'ouvre dans l'intention de récupérer ce pour quoi il est descendu. Si Mathilde refuse qu'il fasse le lit – ce qui est probablement mieux si elle souhaite qu'il soit fait correctement -, il compte au moins replacer le lit et ramasser les outils qu'il a laissés traîner à l'étage.
Mathilde reprend la parole. Darius prend un ensemble de draps, referme le coffre et se redresse avant de pivoter vers elle. Tu me le partages, cette fois, ou tu le laisses dans le coffre avec cette brave Eugénie? Il ne répond pas, la laisse blaguer au sujet de la poupée et de sa célébrité.
« Je pense que ta célébrité, tu la dois qu'à toi-même et à ta capacité de te sortir de tes emmerdes, belle fermière », répond-il avec une pointe de moquerie avec de se diriger vers l'échelle pour remonter en tenant les draps d'un bras.
Darius pose une main sur un barreau, mais reste immobile. Il ne sait pas exactement pourquoi il s'arrête. Il revoit le visage de Mathilde, son regard et son sourire tendres. Il repense à cette poupée et le passé revient le hanter. La porte est entrouverte. Il cherche à la refermer, comme il l'a toujours fait jusque-là. Il cherche à replonger dans cet oubli volontaire et à s'enraciner de nouveau dans le présent. Tu me le partages, cette fois, ou tu le laisses dans le coffre avec cette brave Eugénie?
« Annelise. »
Il a prononcé le nom de façon soudaine, comme s'il n'avait pas su le retenir, comme si Mathilde, par une force mystérieuse, était parvenue à le lui arracher. La douleur est immédiate et fulgurante, un véritable coup de poignard dans le cœur. Pourtant, il continue :
« Elle avait une poupée semblable à celle-là. Je l'avais achetée dans un village plus loin sur la côte et je l'avais ramenée pour elle. Elle la traînait partout et était capable de dormir sans. Mais parfois, quand j'annonçais que je repartais, elle la cachait volontairement – et bien. Juste pour que je la cherche pendant des heures. Juste pour s'assurer que je resterais un peu plus longtemps. »
Darius se tait. L'histoire est terminée. Elle aurait dû l'être avant même d'avoir commencé, à vrai dire. Cette nostalgie, cette tristesse, cette souffrance, cette colère, cette rage, il n'en veut pas. Elles ne lui servent à rien. Elles ne lui ramèneront pas ce qu'il a perdu. Ceux qu'il a perdus. Non, ceux-là n'existent plus. Darius se tourne vers Mathilde et la regarde un instant dans les yeux. Sans rien dire, il s'approche tranquillement d'elle. Il pose une main contre sa joue, puis l'embrasse avec une tendresse troublante. Je suis heureux, ici, avec toi, belle fermière. Ne me demande pas de replonger dans le passé et de souffrir. Rien de bon ne sortira de cette douleur et de cette colère.
Darius éloigne ses lèvres de celles de Mathilde. Lui aussi a oublié les frères Dufour dehors. Les brigands qui longent peut-être la route pour venir dérober des provisions aux fermiers du coin. Le masque de poisson et la fête qui les attend plus tard. En cet instant inhabituel, il n'y a que le refuge. C'est uniquement dans ce refuge qu'il est parvenu à parler de cette vie qui semble tellement loin. C'est seulement là-bas, dans cette intimité qu'il a construite avec une belle fermière du Labret, qu'il en reparlera peut-être un jour. Petit à petit. Nom par nom, histoire par histoire. Dans un murmure et sous le regard tendre de Mathilde.
« Je vais finir en haut, annonce-t-il calmement. Je dois replacer le lit et les outils traînent. Je vais te laisser les draps pour que tu fasses le lit comme il faut. J'ai des talents, mais pas celui-là. Je peux te rejoindre à l'extérieur après, si tu veux. »
Darius dépose un dernier baiser sur les lèvres de Mathilde, puis s'éloigne et gravit l'échelle avant de disparaître à l'étage, où il semble continuer à s'activer comme si de rien n'était.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Ven 20 Mar 2020 - 3:21 | | | Darius lance une boutade. Mathilde sourit, la pirouette pour se sortir d'une question fâcheuse est plutôt pas mal, elle ne cherchera pas plus loin. Elle se dit qu'à force d'entrouvrir la porte, à un moment donné, quand il en aura envie, il s'engouffrera. Il se dirige vers l'échelle, alors qu'elle s'apprête à tourner les talons non sans jeter un coup d'oeil au coffre dans lequel Eugénie se cache. Elle l'en sortira, plus tard.
Annelise.
Mathilde relève les yeux sur Darius. Un prénom qui ne ressemble pas à ce qu'elle a entendu, l'autre nuit. Sa femme? Il lui tourne le dos, et elle résiste à l'envie d'avancer vers lui pour le regarder, plonger son regard dans le sien et lui dire que tout va bien. Isak lui a dit Une femme et deux enfants. Elle a entendu un seul nom, prononcé dans son sommeil. Après un silence, on ne peut plus lourd, il reprend. Mathilde comprend qu'il parle d'une petite fille, sa fille, suffisamment brillante que pour cacher la poupée qu'il lui avait offerte afin qu'il reste un peu plus longtemps avec elle. Et il marchait dans le jeu. Tel père, telle fille. Père. Mathilde le regarde, toujours de dos, et essaie de l'imaginer, un peu plus jeune et heureux avec une enfant qui lui saute dans les bras à chacun de ses retours. Pleurait-elle lorsqu'il partait? Sans doute. Elle l'imagine en train de courir autour d'une petite maison de bord de mer avec une petite fille aux longs cheveux sur les épaules, petite fille qui éclate de rire au moins aussi fort que son papa, capable de remplir une grange de ses grands éclats. Il a déjà eu cette double vie, tantôt sereine et insouciante, tantôt dangereuse et pleine de méfiance. Cet équilibre faisait de lui un homme complet, vivant.
Le marin se retourne vers elle pour s'approcher et caresser sa joue avant de l'embrasser. Mathilde l'enlace, avec la même tendresse dont est emprunt le baiser. Merci d'avoir partagé ce souvenir. Ton passé est aussi important que ton présent, mon amour, tu ne peux pas l'oublier. Les lèvres se quittent, elle relâche son étreinte et le regarde avec une infinie tendresse. Les quelques mots qu'il a prononcés ouvrent la porte sur un autre Darius, père, mari, terrien de temps à autre. Un Darius plus proche de celui qu'elle connaît. Je vais finir en haut. Elle murmure Je t'aime, pirate. C'est à peu près tout ce qu'elle est capable de lui répondre. Darius s'est engouffré dans la porte entrouverte, elle meurt d'envie de la défoncer maintenant qu'il l'a refermée. Les questions lui brûlent les lèvres, mais aucune ne sort. Pas une seule. Simplement parce qu'elle respecte autant ses silences que ses secrets. Elle comprend que les quelques mots sont probablement plus que ce qu'il est capable de confier, d'ordinaire.
Mathilde le regarde monter à l'échelle avec les draps et sourit. Beau et ordonné. Fais gaffe, je pourrais prendre de mauvaises habitudes. Mathilde sort en ricanant. Elle s'y est déjà habituée, la preuve, elle n'a pas fait réparer ni le lit ni l'armoire, parce qu'elle savait qu'il le ferait. Elle lui a préparé un masque, qu'il n'aime pas vraiment mais qu'il mettra pour lui faire plaisir. Et n'a pensé qu'à lui durant tout le temps où il n'était pas là. Malgré toutes les rencontres qu'elle a pu faire, seul Darius a été l'objet de ses désirs, qu'ils soient chastes ou non.
Depuis le pas de la porte, Mathilde prend une inspiration. Sortir du cocon, un mal nécessaire dont elle se passerait volontiers. Elle ne peut pas forcer Darius à parler, elle le sait. Isak lui a dit de ne pas parler d'eux, mais elle ouvrira des portes, de temps en temps. Elle le bousculera, en douceur et avec bienveillance, pas pour le guérir d'une douleur dont il ne guérira probablement jamais, mais seulement pour le connaître lui, dans toute ce qu'il a été et tout ce qu'il est. Dagher, Annelise. Vous n'êtes pas oubliés. Elle sourit et saisit son arc et ses flèches et sort pour se diriger vers la grange après avoir vérifié que les environs étaient calmes... et ils ne le sont pas. Plusieurs silhouettes se profilent à l'horizon. Elle plisse les yeux. Trois... quatre... Une belle troupe, qui n'a pas la discipline de la milice en déplacement. Les bandits en question?
Mathilde entre dans la grange, où discutent les miliciens et les frères Dufour.
- On a de la visite, messieurs. Ils sont quatre. Ils étaient quatre, vos gars? - Ouaip m'dame répond Simon. - Bon... eh bien si c'est eux, on va en avoir le coeur net. Simon, tu sors avec moi, on fait mine de puiser de l'eau et tu me dis si c'est eux. Pas la peine de les alerter outre mesure en sortant tous ensemble. Mathilde jette un oeil au milicien qui approuve l'idée. - Sifflez si c'est eux. Émilien et moi on se tient prêts.
Quelques instants plus tard, Mathilde et Simon sont au puits. Simon fait mine de parler à la fermière mais il regarde par-dessus son épaule pour voir que la troupe descend vers la ferme. Il hoche de la tête et baisse le ton. Le grand, c'est lui qui a demandé si on avait oublié nos provisions. Mathilde résiste à la tentation de se retourner et jette un oeil à la chaumière. Avec Darius, ils sont cinq hommes et une archère, ils ont l'avantage du nombre.
- Va chercher les autres, je vais à leur rencontre.
Aller à leur rencontre, pour au moins s'assurer qu'ils sont bien là avec de mauvaises intentions. Mathilde est légèrement tendue, mais elle n'a pas l'habitude d'être la première à se montrer menaçante. Simon file au pas de course à la grange alors que la fermière jette un oeil vers la chaumière. Un cri suffirait à faire sortir Darius au triple galop. Elle prend un grande inspiration et se retourne pour aller au-devant des hommes, qu'elle salue d'un geste de la main.
- Bonjour, je peux vous aider? - P'tre ben qu'oui, p'tre ben qu'non ma ptite dame. Mathilde ne fait pas un pas de plus. Elle regarde le grand gaillard avec méfiance. Z'auriez pas vu deux p'tits gars par hasard? Ils v'naient par chez vous, ils ont une dette envers nous. L'homme n'a pas l'air de plaisanter dans la vie, mais ne se fait pas menaçant. - Une dette? - Les grains qu'les Dufour ont ramassé. Et qu'on va porter pour eu afin qu'ils remboursent ce qu'ils nous doivent depuis un an. Les quatre gars passent la barrère comme s'ils étaient chez lui, alors que Mathilde recule et saisit son arc et y encoche une flèche. - C'est pas mes affaires. Je vais vous demander de sortir de chez moi. Maintenant.
Plus loin, à la grange, Simon sort, suivi du jeune Bruno et des miliciens, armes au poing. Mathilde est tendue. L'instant d'avant elle était en tête à tête avec son amoureux, et maintenant elle s'apprête à faire déguerpir des gens malintentionnés. Une journée calme et sereine à la ferme Dumas. Elle doit le rester. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Ven 20 Mar 2020 - 23:09 | | | Beau et ordonné. Fais gaffe, je pourrais prendre de mauvaises habitudes. Avant de partir, Darius jette un dernier regard à Mathilde, un sourire en coin moqueur sur les lèvres, l'air de dire qu'elle a déjà de « mauvaises » habitudes. Par cette simple réaction, il referme complètement la porte qu'elle a réussi, par un quelconque miracle, à entrouvrir. Le passé, celui qui fait mal, s'efface. Le présent reprend ses droits.
À l'étage, Darius replace le lit qu'il a déplacé le temps de réparer la planche craquée du sommier, puis enlève les draps poussiéreux. Il dépose les draps propres sur le matelas – Mathilde s'occupera de les installer convenablement lorsqu'elle aura le temps – et se penche ensuite pour ramasser ses outils et les ranger dans le petit coffre. Il est plutôt satisfait des réparations effectuées. Elles ont été simples à réaliser, mais il y avait longtemps qu'il n'avait pas fait une tâche à la fois aussi banale et utile. Il espère étrangement que Mathilde attendra son retour pour qu'il s'occupe de ce genre de choses, qu'elle ne demandera pas à un autre homme de se charger de ces petites réparations non urgentes. Il n'aime pas penser que d'autres que lui puissent agir comme chez eux dans cette chaumière.
Les draps sales sous le bras, le coffre à outil en main, Darius redescend l'échelle. Il laisse les draps dans la pièce de rangement, puis retourne à la cuisine. Alors qu'il attrape un autre bout de pain au passage, il remarque un groupe de quatre hommes à qui Mathilde est en train de parler plus loin. Il fronce les sourcils en regardant la scène par le volet. Ce ne sont pas des miliciens. Et voilà qu'ils se permettent de passer la barrière alors que, clairement, Mathilde n'est pas d'accord. Elle a d'ailleurs déjà sais son arc et encoché une flèche.
Il n'en faut pas plus pour que Darius attrape son épée laissée sur un coin de la table et sorte de la chaumière. Au même moment, Simon, Bruno et les miliciens sortent de la grange.
Les quatre hommes se regardent en voyant ce groupe de défense se former avec une étonnante rapidité. Ils se tendent et posent chacun la main sur leur arme. La mâchoire du plus âgé se crispe.
« On partira pas sans c'que ces mioches nous doivent, fermière, déclare-t-il. On leur a donné assez de chances, à ces p'tits cons. Un an qu'on attend! Y'a des limites à la patience. »
Les autres acquiescent avec véhémence alors que les miliciens approchent. Au même moment, Darius réduit la distance qui le séparait encore de Mathilde. Il croise le regard de l'un des miliciens, Émilien, qui semble brièvement surpris de le voir là, sans pourtant dire quoi que ce soit – les fréquentations de la fermière ne sont pas exactement une priorité à l'heure actuelle. Le pirate a le regard dur, l'épée au poing. Sa belle fermière se sent menacée et il n'hésitera pas à attaquer si l'un des malfrats esquisse le moindre geste vers elle.
« Vous devriez réserver c'comité d'accueil-là pour eux! s'insurge l'un de hommes. C'est eux les voleurs! Z'ont saccagé une partie des récoltes d'nos cousins et on leur a laissé assez d'chances de s'rattraper sans mettre leur famille dans l'trou comme ça! »
- C'est pas vrai! s'exclame Bruno, plus loin. C'était pas nous, on vous l'a dit! Vous avez aucune preuve! »
Les miliciens passent un regard des hommes aux frères Dufour, l'air de chercher la vérité. Bruno et Simon paraissent particulièrement nerveux et l'agressivité des hommes monte d'un cran lorsque l'adolescent ose affirmer que son frère et lui ne sont pas coupables du crime dont on les accuse. L'un des intrus dégaine sa lame pour la pointer vers les Dufour, plus loin. La réaction des miliciens et de Darius est instantanée : leurs épées se lèvent à leur tour. Dans un effet d'entraînement, le reste des hommes sortent également leurs armes : deux lames et un arc. Il y a un moment de chaos pendant lequel à peu près toutes les voix s'entremêlent. Des Baissez vos armes immédiatement!, Toi, baisse ton arme, connard!, Qu'la fermière dégage avec son arc!, Arrêtez d'protéger ces p'tits cons! sont lancés. Darius s'est placé légèrement devant Mathilde, de façon à pouvoir frapper dès le premier geste esquissé vers elle, sans pourtant lui nuire si elle décide de décocher une flèche.
Les frères Dufour, qui sont restés un peu en retrait, profitent de cette diversion pour faire ce que tout adolescent courageux ferait : ils prennent leurs jambes à leur cou et tentent de s'enfuir dans la direction opposée, vers les champs de Mathilde. Si Simon semble déguerpir comme une gazelle poursuivie par un félin affamé, Bruno, lui, est maladroit et glisse sur quelque chose - un crottin de Marguerite manqué par Mathilde?
« HÉ! hurle un des hommes en partant subitement en courant, bousculant au passage un des miliciens. Sont en train d'se barrer! »
Bruno se relève en titubant. Son frère s'arrête brièvement pour lui hurler de se magner. L'archer du groupe n'hésite pas : il encoche une flèche et essaie d'atteindre l'un des frères pour l'arrêter, avant d'être plaqué un sol par Émilien.
Darius jette un bref coup d'œil à Mathilde. Une petite journée reposante à la ferme pour ton pirate, mh? Un mouvement de masse semble se dessiner : les trois hommes restants n'ont pas l'intention de laisser les frères filer. L'un deux semble aussi avoir la fermière dans sa mire. Une femme, ça devrait être facile à désarmer et à prendre en otage pour faire chanter les autres, non?
...
Non?
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Dim 22 Mar 2020 - 20:53 | | | - On partira pas sans c'que ces mioches nous doivent, fermière.
Mathilde bande son arc. Derrière elle, le bruit des pas de ceux qui se rapprochent d'elle. Elle n'a pas besoin de se retourner pour savoir qu'ils arrivent de deux directions, les uns de la grange, un autre de la chaumière. Darius est donc là lui aussi. Bruno pousse une exclamation, il nie les accusations que portent les hommes à son encontre. Mathilde écoute, d'une oreille presque distraite. Ce ne sont pas ses affaires, ça ne la regarde pas et ce n'est pas sur sa terre qu'ils régleront ça. Elle se fiche bien de savoir qui ment et qui dit la vérité. Les six se connaissent, de toute évidence, et ont une vieille histoire en commun.
Une lame est dégainée. Toutes les autres suivent, ainsi qu'un arc. Hey! L'exclamation de Mathilde est sèche, autoritaire. Elle est la seule femme au milieu de beaucoup trop d'hommes -deux miliciens, quatre étrangers, les frères Dufour et Darius-, mais elle continue d'être la maîtresse de l'endroit. Les voix s'élèvent dans un concours de celle qui sera la plus forte, la plus convaincante. Un Fermez-la! lui échappe, alors qu'un autre suggère qu'elle dégage de là. Ce n'est pas sa place... mais ce n'est pas non plus celle de ces hommes. Darius s'est avancé pour la défendre au premier geste qui pourrait aller contre elle, elle qui vise l'autre archer.
Sont en train d'se barrer! Un étranger part à la course, bouscule le milicien expérimenté qui l'attrape par le poignet et lui décoche un crochet du droit directement dans le menton. Émilien, lui, se rue sur l'archer dont la flèche manque le jeune Bruno, et qui, sous le choc du premier contact, lâche son arc et tombe lourdement en arrière. Les deux se battent au sol, alors que Simon se carapate vers les champs. Mathilde redirige sa flèche vers l'homme le plus éloigné d'elle, laissant à Darius le loisir de s'occuper de l'autre s'il décide de se jeter dans la mêlée. Darius... le pirate lui jette un oeil. Elle croit y lire une boutade, à laquelle elle répondrait si la tension n'était pas aussi forte en ce moment.
- HEY! Mathilde regarde maintenant celui qui semble s'intéresser à elle. Vous êtes complètement cons ou quoi?! Vous savez qui c'est, vous savez où ils vivent, et vous descendez chez moi pour régler vos histoires? L'homme fait un pas vers elle. La fermière réagit aussitôt, baisse sa flèche et la décoche aux pieds de l'étranger. La prochaine c'est dans le genou annonce-t-elle d'une voix glaciale. La menace qu'il représente a l'avantage de capter toute son attention, ce qui lui fait oublier, durant un moment, la peur qui s'insinuait dans ses veines. L'homme regarde la flèche, devant son pied gauche, puis regarde la fermière. Ça vous a pas effleuré l'esprit d'aller voir le bailli pour régler vos histoires?
- Le bailli a dit de laisser courir. Qu'c'était pas prouvé qu'c'était eux. - Le bailli devait avoir ses raisons de le penser. Dégagez, maintenant. - Un instant. Le milicien, qui a assommé d'un seul coup de poing l'un des hommes, rejoint le groupe. Vous allez lâcher vos armes et vous asseoir par terre. Tout de suite. La grosse voix est aussi convaincante que son regard noir, à demi caché par des sourcils particulièrement fournis, de la même couleur. Madame Dumas va avoir l'amabilité de nous trouver de la corde. - Ouais. Émilien, qui a été quelque peu malmené dans la bataille, tient désormais son adversaire en respect, de la pointe de son épée. C'est à peu près tout ce qu'il réussit à dire, essoufflé à cause de l'effort. Mathilde s'exécute et s'encourt vers la grange.
- Vous reprend le milicien en s'adressant à Darius, débarrassez-moi ces gus de leurs armes. Le premier qui moufte, jle passe par le fil de ma lame, c'est clair? Les hommes lâchent leurs épées et s'assoient docilement par terre. Pénétrer dans une propriété par la force, menacer son propriétaire et faire preuve de violence envers l'autorité. M'étonne pas que le bailli vous ait pas cru. Il vous croira encore moins quand il apprendra que vous êtes au trou pour quelques jours. - Ils nous ont volé! - Le bailli a dit que c'était pas eux.
Mathilde revient au pas de course, corde à l'épaule, alors que Darius fait le tour des armes, prenant peut-être même le temps de fouiller les poches et tâter les bottes à la recherche de lames cachées. La fermière veut remettre sa trouvaille au milicien mais celui-ci la refuse. Le monsieur qui ramasse les armes va ensuite attacher ces messieurs que nous tenons en respect. Emilien et moi emmènerons ces messieurs à Usson, et on enverra quelqu'un chercher les deux frères. - Dufour. Simon et Bruno se contente-t-elle de préciser. Mathilde remet la corde à Darius. Un marin qui fait des noeuds... les hommes ne sont pas prêts de se détacher. L'idée la fait sourire, mais pas autant que de voir Darius, pirate sanguinaire, contrebandier émérite, voleur notoire, apporter son aide à la milice. Elle a remis son arc au dos et a reculé, non sans jeter un oeil vers les champs d'où les frères ont disparu.
- Une partie de leur récolte se trouve dans ma grange... j'en fais quoi? - On va envoyer quelqu'un, m'dame Dumas, inquiétez-vous pas de ça, ça sera pas perdu. Émilien se veut rassurant à l'égard de la fermière. Vous avez fini par recruter votre ami? ajoute-t-il, curieux. - Mon... ? Oh! Monsieur Dartagnan! Mathilde rit. J'aimerais beaucoup, il ferait un excellent travailleur si la mer et les missions de l'Ordre ne le gardaient pas tant sur les flots. Non, j'ai bien peur que je ne recruterai jamais ce monsieur! Et c'est pas l'envie qui m'en manque! Émilien fait mine de rire, mais quelque chose semble pourtant le gêner un peu. Peut-être parce que c'est la deuxième fois en un mois qu'il voit cet homme, ce marin, chez madame Dumas, la madame Dumas qui était fiancée à son ami Alcide, et qui devrait pleurer la perte de son homme plutôt que d'accueillir des inconnus chez elle.
Lors que les noeuds sont serrés et que les armes sont ramassées, Émilien s'empare du bout de la corde, oblige les quatre gars à se relever et tire pour les entrainer à sa suite. Le second milicien ferme la marche, épées sous le bras.
- On vous r'donnera des nouvelles de cette affaire, m'dame. - Merci. Soyez pas trop durs quand même, si les Dufour sont vraiment coupables, je comprends que ces messieurs se soient énervés... même si leurs méthodes sont discutables. Elle le dit pour le principe, en espérant qu'ils n'aient pas l'idée, une fois relâchés, de venir lui rendre visite... ce qui ne peut qu'arriver.
Mathilde regarde la petite colonne s'éloigner de la ferme, sur le chemin.
- Pas une goutte de sang. C'est plutôt pas mal. Elle sourit et regarde Darius. Je te jure que c'est pas comme ça tous les jours. Je sais que tu ne me crois pas, mais c'Est vraiment tranquille la plupart du temps. Elle s'approche de lui et lui vole un léger baiser. On rentre? J'ai une robe à enfiler. La tension est retombée, la peur s'est envolée, et le fait que Darius soit là, alors que tout le monde est parti, lui semble plutôt rassurant. Un baiser, même furtif, suffit à lui faire retrouver toute sa sérénité. Mathilde sourit. Qui aurait pu croire qu'un pirate sanguinaire puisse lui inspirer ce sentiment paisible? |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Mar 24 Mar 2020 - 2:53 | | | Darius ne peut pas dire qu'il n'aime pas lorsque sa belle fermière s'énerve. Face à l'adversité, elle n'hésite pas à partager le fond de sa pensée, à crier au visage d'hommes qui sont bien plus menaçants qu'elle. Si c'est loin d'être prudent, le pirate trouve que cette petite hargne lui va bien... mais bon, il faudrait peut-être penser à des choses plus utiles. Comme à défoncer la tête de ce connard qui vient de faire un pas vers Mathilde, par exemple.
Son épée se lève, la flèche de Mathilde se fiche aux pieds de l'étranger. Les miliciens parviennent finalement à reprendre la situation en main et envoient la fermière chercher de la corde. Darius la suit brièvement des yeux avant de reposer son attention sur les étrangers. Les frères Dufour ont réussi à fuir, mais il espère quand même que ces imbéciles ne reviendront pas les embêter parce qu'ils leur ont mis des bâtons dans les roues. Darius se fiche bien de leur histoire, de qui a volé qui. Il se fiche bien aussi que ces type mettent la main au cou des deux adolescents, qui sont probablement coupables vu leur réaction. Tout ce qui l'intéresse est qu'ils ne traversent plus jamais cette barrière sans y avoir été invités.
Darius se tourne vers le milicien qui lui donne un ordre. Il se retient de grincer les dents. Un milicien qui lui donne un ordre... un ordre qu'il écoute. Comme demandé, il récupère les armes des trouble-fêtes, non sans avoir l'impression d'être dans un monde parallèle. Ennemi de la milice, voilà qu'il écoute Émilien et l'autre type sans ciller. Si sa belle fermière cherche une preuve de son amour dévoué, elle en a une sous les yeux... Mathilde revient avec la corde et le milicien lui ordonne cette fois d'attacher les étrangers. Darius attrape la corde en glissant un regard vers le milicien.
« J'avais justement envie de faire quelques nœuds », ironise-t-il juste assez subtilement pour que son interlocuteur pense qu'il est en train de faire une blague au sujet des inconnus.
Darius se met au travail. Les étrangers ronchonnent pendant qu'il les attache solidement – il est effectivement un professionnel des nœuds – et l'un d'eux tente même de se débattre. Darius répond à sa protestation d'un coup de genou bien placé dans les côtes et achève sa tâche. D'une oreille, il écoute Émilien demander à Mathilde si elle l'a recruté. Sa présence a attiré son attention, il fallait s'y attendre. Il va peut-être laisser couler cette fois-ci... jusqu'à ce qu'il le revoie dans les parages une prochaine fois. Dans tous les cas, Darius fait mine de ne pas écouter la conversation et termine d'attacher les étrangers avant de se relever.
Le groupe repart sous le regarde de Mathilde et de Darius. Le pirate pivote vers son amante. Je te jure que c'est pas comme ça tous les jours. Darius roule les yeux et offre un sourire un brin sarcastique à Mathilde. Bien entendu que ce n'est pas comme ça tous les jours. C'est lui, par sa simple présence, qui attire les emmerdes. Oh, elles n'ont pas besoin de le concerner. Elles sont juste attirées par son aura de bandit. Elles tentent de lui rendre service. La vie sans emmerdes, ce serait bien ennuyant, après tout. Darius échange un furtif baiser avec Mathilde et se dirige vers la chaumière avec elle.
« Je te crois que c'est pas comme ça tous les jours... C'est juste comme ça tous les jours où je viens te voir. Je veux dire... Entre Roger qui révèle finalement son côté maléfique et une guerre entre quatre campagnards frustrés et deux adolescents boutonneux à laquelle se mêle deux miliciens qui donnent des ordres à un pirate, on a une tendance intéressante. »
Darius ricane et passe une main contre le dos de Mathilde, effleurant légèrement ses fesses au passage. Les étrangers sont partis, les miliciens sont partis, même les frères sont partis. Ils sont de nouveau seuls. Enfin.
« J'apporte les ennuis même quand je fais rien, continue-t-il, taquin. Mais ça vaut la peine pour te voir te fâcher avec ton arc devant des types qui font deux fois ton poids. »
Darius passe la porte de la chaumière avec Mathilde, puis la referme derrière eux. Après avoir enlacé la fermière, il vient lui arracher un baiser suave, puis lui mordille gentiment la lèvre et la libère, non sans tirer un des lacets de sa robe au passage. Et puis l'autre aussi, tiens. C'est sa contribution pour faciliter le changement de robes. Il lui sert un sourire moqueur. Allez, va, belle fermière. Va avant que ta cuisine serve encore de terrain de jeu.
« Je t'attends ici », indique-t-il en faisant appel à toute sa volonté pour en rester à la simple drague.
Darius se détourne, puis décide de descendre les masques que Mathilde leur a confectionnés de la tablette sur laquelle elle les a déposés. Il observe le masque de renard d'un air appréciateur, puis le met sur la table en faisant attention de ne pas l'abîmer. Il étudie ensuite le masque de poisson... Mathilde a un certain talent artistique, mais rien à faire, il trouve toujours l'idée d'avoir une tête de poisson ridicule. Il entreprend malgré tout d'essayer le masque pour voir s'il lui va... et il lui va. Non, il ne s'en sortira pas.
Darius attend un peu, puis s'approche de l'échelle pour lancer :
« Je peux monter ou c'est interdit? J'ai aussi fait mon essayage pour le plaisir de tes yeux. »
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Mer 25 Mar 2020 - 2:22 | | | C'est juste comme ça tous les jours où je viens te voir. Mathilde avait ri, bien que le constat puisse être navrant. Elle lui avait parlé de sa ferme comme d'un havre de paix, mais elle avait omis d'expliquer les méthodes qui lui permettaient de garder cette paix relative qui se payait parfois au prix du sang. Pourtant, malgré toutes les frayeurs, les attaques, les intrusions, les dérangements qui, finalement, faisaient effectivement partie de son quotidien -encore plus depuis l'arrivée des mordus-, elle considérait sa ferme comme l'un des endroits les plus paisibles du monde. Roger, les frères Dufour et les miliciens suspicieux ne pourront rien changer à cela.
- J'admets que voir Darius le sanguinaire obéir aux ordres d'un jeune milicien a quelque chose d'ironique. Maintenant je sais à quel point tu peux te fondre dans un décor quand il le faut.
Une fois la porte fermée, leur solitude retrouvée et protégée, Darius lui arrache l'un de ces baisers qui a le don d'éveiller ses sens. Et bien qu'il la libère, Mathilde reste tout contre lui alors qu'il s'amuse à détacher un lacet, puis l'autre. Elle lui lance un regard espiègle. Il veut jouer? Fort bien. Elle aussi. Je t'attends ici. Mathilde s'écarte doucement, retenant sa robe d'une main sur une épaule. Comme tu voudras... La fermière recule jusqu'à l'échelle, qu'elle gravit lentement alors que Darius se détourne d'elle pour s'emparer d'un masque. Une fois en haut, elle laisse tomber sa robe et la repousse du pied vers la trappe. Le tissu vole jusqu'au sol, qui le réceptionne dans un bruit mat. En haut, Mathilde sourit.
Elle se dirige vers le coffre contenant son linge, coffre dont elle tire une robe au tissu clair et plus délicat que celles qu'elle porte habituellement. Sa nouvelle robe des grandes occasions, une dépense complètement futile mais ô combien pensée, pesée, évaluée par la fermière dont la coquetterie reste un petit péché personnel qu'elle s'accorde quotidiennement, à travers une tresse un peu plus ouvragée, un tablier joliment brodé ou un lacet de cuir agrémenté d'une perle de verre autour de son poignet. Mathilde aime se parer, discrètement... sauf aujourd'hui, où elle va laisser parler son goût pour les robes délicates qu'on ne déchire pas au champ, et qu'on ne salit pas en ramassant le crottin dans la cour. Tiens... en parlant de crottin...
La fermière vide un broc d'eau froide dans la bassine posée sur un meuble et entreprend de se toiletter rapidement à grands renforts de savon, surtout au niveau des mains et des avants-bras, qui sont toujours les plus sales. Elle se sèche tout aussi vite et défait ses cheveux pour les peigner.
Je peux monter ou c'est interdit? Mathilde sourit. S'il monte maintenant, soit il s'évanouit devant la vision d'une femme nue, qui sent bon et qui peigne ses cheveux, soit il l'empêche tout bonnement de s'habiller. Mais il l'intrigue. Il dit qu'il a fait son essayage... parle-t-il du masque? Ce n'est pas interdit, mais je suis... Mathilde s'interrompt. Comment décrire la situation d'une façon juste mais pas trop explicite? Je suis assise nue sur le bord du lit et je peigne mes cheveux est sans doute la description la plus fidèle à la situation, mais ça sonnerait trop comme une invitation. Pas qu'elle ne veuille pas de lui, au contraire, mais est-ce réellement convenable de sa part de lui lancer une invitation si directe? Elle songe à la robe qui gît au bas de l'échelle et roule des yeux. L'invitation est déjà lancée, idiote. Mathilde rougit. Cet homme lui fait perdre la tête. ... loin d'être prête finit-elle par lâcher. Loin d'être prête... bravo Mathilde, tu peux difficilement faire pire. Tu as essayé ton masque? ajoute-t-elle, un sourire en coin, alors qu'elle se bat contre une mèche pleine de noeuds. Voilà ce qui arrive quand on néglige la tresse pour la nuit. Quelle idée de faire un masque de poisson... Avec des nageoires, en plus, lui qui préfère les oiseaux. Les plumes auraient été toute indiquées, elle aurait dû songer à ce qu'un oiseau peu signifier pour un marin qui retrouve la terre après une longue et difficile traversée de l'océan.
- Monte. Ça lui a échappé. La faute à la curiosité, l'envie de le voir avec son masque -et surtout la tête qu'il tire en dessous-, l'envie d'être avec lui le plus possible, tant qu'il est disponible, l'envie de lui, réveillée par un simple baiser qui n'avait rien d'anodin. Et pour le plaisir de ses yeux, quelques secondes plus tard, un Darius masqué passe l'ouverture de la trappe. Mathilde retient son souffle. Elle oublie sa propre nudité, ce qui lui donne une attitude totalement désinvolte alors que son sourire s'étire et que ses yeux se mettent à briller.
- ... J'admets que ce n'est pas tout à fait le résultat que j'avais en tête. Mais... c'est panais-ptune que je vois là, grimpant dans ma chambre? Mathilde se mord l'intérieur de la joue mais finit par exploser de rire, un rire qui secoue son corps durant de longues secondes. Panais. Neptune. Une blague de panais avec une créature légendaire marine. Si c'est, c'est pas la meilleure blague de panais qu'elle ait faite, elle est prête à porter le masque elle-même. D'ailleurs, elle le trouve très beau, et il le serait encore plus si Darius n'avait pas cet air dépité qu'il avait alors qu'il montait.
Mathilde essuie une larme de rire du revers de la main et s'agenouille sur le lit en essayant, tant bien que mal, de retrouver son sérieux. Je suis désolée... Elle rougit, un peu gênée. Tiens... elle est nue. Merde. Elle tend le bras pour ramener le couvre-lit sur elle. Il te va très bien, c'est juste la tête que tu faisais en montant, et cette blague absolument incroyable que j'ai faite, qui m'ont un peu fait perdre mon sérieux. Tu es très beau, tu sais? Même couvert de guano, elle le trouverait beau. Mathilde se lève, ramasse la couverture autour d'elle pour improviser un semblant de voile de pudeur, et s'approche de Darius pour inspecter le masque afin de vérifier que son oeuvre tienne bien sur le visage du pirate. Elle finit son inspection en murmurant Je crois quand même que je te préfère sans. Mathilde rit doucement et vient mordiller la lèvre avant de l'embrasser avec la même suavité que le baiser qu'il lui a donné alors qu'ils rentraient. Moi aussi je peux jouer songe-t-elle alors que sa main s'empare de sa nuque tandis que l'autre maintient fermement la couverture autour de son corps. Elle prolonge le baiser, se retient de laisser choir sa pudeur sur le sol, et finit par trouver la force de s'écarter un peu de lui avant de déraper.
- Ce n'est pas ma nouvelle robe tient-elle à préciser en indiquant sa couverture. Tu me laisses la passer? La question pourrait presque sonner comme une demande de permission, mais Mathilde souhaite surtout savoir si elle doit s'attendre à un autre assaut de son amant, quitte à arriver en retard là où, de toute façon, personne ne l'attend, et si, par conséquent, enfiler une robe est réellement utile. Mathilde sourit à Darius. Un air mutin semble tout à coup s'inviter sur les traits de la fermière. |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Mer 25 Mar 2020 - 22:48 | | | Loin d'être prête. Darius arque un sourcil. Il sent que le loin d'être prête de Mathilde va l'intéresser grandement. Aussi ne traîne-t-il pas plus longtemps et répond-il à la question de son amante tandis qu'il gravit l'échelle.
« Peut-être », lance-t-il d'un ton mi-moqueur, mi-désespéré.
Lorsqu'il débarque à l'étage, Darius grimace un peu, l'air de dire Voici l'homme-poisson, le seul et l'unique. Il oublie cependant momentanément qu'il porte le masque quand il découvre Mathilde complètement nue sur le lit... et qu'elle choisit d'agrémenter ce délicieux moment d'une blague de panais.
« ... »
Elle éclate de rire et, évidemment, il est incapable de ne pas la suivre. Il doit admettre qu'elle a été bien inspirée pour celle-là... En fait, il se dit qu'elle a probablement songé à cette réplique avant même d'avoir terminé la confection du masque et qu'elle attendait depuis avec espoir le moment où elle aurait l'occasion de la lui balancer. Cette idée le fait rire encore davantage.
« Pas mal, pas mal, belle fermière, il va falloir que je rehausse mon niveau », dit-il en calmant finalement son rire.
Mathilde retrouve son sérieux et semble alors se souvenir qu'elle est complètement nue. Elle dissimule son corps en tirant sur le couvre-lit dans un accès de pudeur qui amuse hautement Darius. Comment peut-elle encore rougir d'être nue devant lui après toutes les fois où ils se sont donnés l'un à l'autre? Le pirate ne peut s'empêcher de trouver cet embarras soudain terriblement mignon. Inutile, mais terriblement mignon quand même.
« Il me va très bien, mais ce n'est pas tout à fait le résultat que tu avais en tête », répond-il au compliment, un sourcil dubitatif haussé derrière son masque.
Mathilde s'approche en traînant avec elle sa couverture. Elle observe le masque. Je crois quand même que je te préfère sans.
« Sans blague », réplique Darius dans un murmure moqueur avant se laisser son amante happer ses lèvres le temps d'un baiser voluptueux.
Darius frissonne en sentant la main de Mathilde glisser contre sa nuque tandis qu'il laisse pour sa part ses mains vagabonder contre les hanches de sa belle. Plus le baiser se prolonge, plus il se dit que la couverture est de trop – elle l'a toujours été, en fait. Et quand Mathilde s'éloigne légèrement, il songe que cette distance aussi est de trop. La robe peut bien attendre... Il a envie de Mathilde. Encore. Et à voir l'air mutin qu'affiche la belle fermière, il se doute qu'elle ne sera pas particulièrement attristée de devoir attendre encore un peu pour enfiler sa nouvelle tenue.
« Je vais te laisser la passer... tout à l'heure », déclare-t-il en ricanant et en l'attirant à lui pour la lover contre son torse.
D'une main, il retire le masque et s'étire pour le déposer plus loin avant de revenir à Mathilde.
« Ton fantasme de l'homme-poisson, ce sera pour une autre fois, par contre », la taquine-t-il avant de glisser une main dans sa chevelure et de ramener son visage vers le sien.
Il fixe brièvement Mathilde dans les yeux, une lueur joueuse dans son regard clair. Il ne sait pas à quelle heure est cette fête, mais il se fiche bien d'arriver en retard. Il se ficherait bien de ne jamais y aller, point, mais Mathilde paraît avoir envie de porter ses plus beaux atours et d'aller s'amuser un peu là-bas. Il a envie de lui faire plaisir à peu près autant qu'il est curieux de la voir parée avec toute la coquetterie dont elle est capable. Mais plus tard.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Jeu 26 Mar 2020 - 3:14 | | |
Mathilde ne sait pas bien pourquoi mais ce moment où leur désir est en suspend, le temps de se rejoindre, lui laisse penser à ce qu'elle a appris de lui plus tôt. Il était père. L'est-il encore? Combien de petits Darius, nés d'une nuit d'ivresse, courent les rues de Marbrume ou jouent dans des ports dont elle ignore le nom? La fermière est prise d'une doute alors que le pirate s'allonge à côté d'elle, tout contre elle, l'effleure du dos de la main et cherche à l'embrasser. Voit-il son trouble? Sans doute...
- Dar... Et si Sérus décidait de me jouer un tour, un jour? Tout à coup, Mathilde semble très sérieuse. Elle passe une main caressante sur la joue de Darius et semble vouloir sonder son âme. Et si j'étais pas infertile, et que finalement il décide que la veuve Dumas attende l'enfant d'un pirate? Tu m'aimerais encore?
Resterait-il à ses cotés ou disparaîtrait-il, la laissant seule avec un enfant qui lui rappellerait chaque jour l'imprudence dont elle a fait preuve? Serait-elle capable d'élever un enfant, elle qui peine à assurer sa propre sécurité?
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| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Jeu 26 Mar 2020 - 20:11 | | |
Darius rejoint Mathilde sur le lit et vient coller son corps en sien, la caressant du dos de la main avant de se pencher vers pour l'embrasser et continuer là où ils en étaient avant qu'elle se dérobe moqueusement. Il dépose un premier baiser contre son cou, puis un autre. Alors qu'il se dirige vers ses lèvres, il remarque qu'elle ne paraît pas exactement être en train de vivre le moment présent avec lui et s'arrête, les sourcils légèrement froncés. Elle semble troublée et il est hautement confus, car la seconde d'avant, elle adoptait une pose séductrice pour l'attirer moqueusement dans ses filets.
Dar... Et si Serus décidait de me jouer un tour, un jour? Darius arrête sa main. Mathilde caresse son visage en le regardant droit dans les yeux, comme pour extraire de sa tête les pensées qui n'ont pas encore été formulées à voix haute. Et si j'étais pas infertile, et que finalement il décide que la veuve Dumas attende l'enfant d'un pirate? Tu m'aimerais encore? Le pirate cligne des paupières, les sourcils légèrement froncés. Mais pourquoi a-t-elle commencé à penser à ces probabilités au beau milieu de leurs jeux?... Il est pris de court. Troublé, aussi. Plus tôt, cette possibilité s'est imposée à son esprit. Sans le demander, sans le vouloir, il a visualisé cet enfant qu'ils n'auront sûrement jamais. Leur improbable famille. L'image l'a perturbé. La scène semblait si naturelle qu'elle ne l'a même pas effrayé. Enfin, elle ne l'a pas totalement effrayé. Il a mille et une raisons de ne rien vouloir de tout cela. Il sait comment tout cela peut finir. Et pourtant...
Le pirate regarde longuement son amante. Il dépose sur ses lèvres un baiser tendre, puis murmure :
« Il va falloir bien plus que ça pour que j'arrête de t'aimer, Mathilde. Si c'est possible. »
Si c'est possible. Darius ne croit pas que ce soit possible. Elle pourrait lui faire tout le mal du monde qu'il l'aimerait encore. Son amour est aussi étrange que déraisonnable. Lui-même ne comprend pas tous les rouages de son cœur, mais il sait une chose : une fois qu'il aime, il est foutu à vie.
Darius renverse Mathilde dans le lit et vient la couvrir de son corps de façon rassurante, retenant son poids pour ne pas l'écraser. Du dos de ses doigts, il caresse sa joue en la regardant.
« Ça changera rien s'il te joue un tour, continue-t-il. Enfin, façon de parler. J'espère par contre que ça n'arrivera pas pour plein des raisons. La Fange est l'une d'elles, évidemment, mais disons que je me dis aussi que ça te mettrait dans une position difficile. Une position dangereuse. Avoir l'enfant d'un pirate, même s'il est merveilleux comme moi, c'est clairement pas idéal dans le contexte actuel. Avant, il y aurait eu la possibilité de vraiment fuir quelque part si jamais j'étais sur le point de me faire prendre. Maintenant, les options de fuite sont assez limitées. »
Darius sourit en coin en la fixant longuement. S'il y a bien une chose qu'il ne supporterait pas de voir, c'est Mathilde être pendue parce qu'elle est associée à lui. Quelque part, il sait qu'il est trop tard. Certes, elle peut encore prétendre qu'elle n'est au courant de rien de ce qu'il fait, mais plus ils vont continuer à se lier, moins les autres vont avaler cette excuse. Et ils vont continuer à se lier, il le sait parfaitement. Ils vont aller trop loin pour reculer – s'ils ne sont pas déjà allés trop loin. Un enfant, ce serait trop risqué. Mais bon. Elle est infertile. Ce serait réellement une mauvaise blague de Serus.
« T'en fais pas trop avec ça, d'accord? tente-t-il de la rassurer. Je veux dire... Ça risque pas vraiment d'arriver vu ce que tu m'as dit. Et si ça arrive, je vais pas disparaître du jour au lendemain. Je pourrais pas... Je veux dire, pas revenir à la ferme? Plus jamais? Marguerite me manquerait trop. »
Il ricane tout bas, lui vole un baiser. Non, ils n'ont pas de réelle raison de s'en faire. Un enfant, c'est dangereux, c'est risqué, ça serait l'annonce d'une histoire compliquée qui finirait mal, Fange oblige, piraterie oblige, tout le reste oblige. Même Serus ne doit pas avoir un sens de l'humour aussi tordu. Darius ose le croire. Un peu.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Ven 27 Mar 2020 - 1:28 | | | Il va falloir bien plus que ça pour que j'arrête de t'aimer, Mathilde. Il a été troublé, tant par le moment choisi pour soulever la question que par la question en elle-même. Et sa réponse est toute aussi troublante. Si c'est possible. Il lui paraît plus probable qu'elle mette au monde des triplés que de vivre sans lui à ses côtés, même si leurs moments sont occasionnels, que leurs retrouvailles sont irrégulières et que leur refuge n'est pas si tranquille et paisible que cela. Vivre sans l'aimer ne fait pas partie de l'arbre des possibles.
Darius la renverse se le lit et se dépose sur elle comme on déposerait une couverture, délicatement. Sa chaleur rassurante l'enveloppe. Son regard est tendre. Ses caresses sont douces. Ça ne changera rien s'il te joue un tour. Mathilde sourit à peine. Elle l'écoute lui souhaiter que ça ne lui arrive pas pour tout un tas de raisons, parmi lesquelles la Fange, les activités de Darius, l'impossibilité de s'enfuir si le besoin s'en faisait sentir. Ou partiraient-ils? La fermière a sa petite idée, mais celle-ci soulève des questions. Pourrait-elle élever un enfant sur un îlot désert comme il en existe au large? Pour lui offrir quelle vie?
Le silence s'installe. Il n'a rien de pesant, c'est juste un moment où ils se contentent de mûrir des réflexions, qui se nourrissent du regard de l'autre. Être la maîtresse d'un pirate est une chose, il est facile de prétendre ne rien savoir de cet homme trop beau que pour être honnête. Être la mère de son enfant en est une autre. Et pourtant... Il va falloir bien plus que ça pour que j'arrête de t'aimer, Mathilde. C'est déjà trop tard que pour feindre l'ignorance, ne serait-ce que parce que s'il doit être pendu, elle n'est pas sûre d'y survivre. Elle ne le connait que depuis un mois, il est encore plein de zones d'ombre, mais elle l'aime infiniment.
Si ça arrive, je vais pas disparaître du jour au lendemain. Elle sourit un peu plus, moqueuse. Si tu disparais, pirate, je te traquerai où que tu sois, même auprès d'Anür. Et crois-moi, aucune sirène ne pourra faire en sorte que tu m'échappes. Elle sait que Serus a ce genre d'humour. Après tout, il refuse à une femme qui fait pousser les plantes comme personne de faire grandir en elle un petit être. Il lui a refusé alors qu'elle avait fait tout ce à quoi elle devait se conformer. Obéir à son père, trouver un mari, se montrer douce et aimante avec lui, et se soumettre à des rituels qui n'avaient servi à rien. Serus s'était amusé à lui refuser la maternité quand tout était parfait, pourquoi ne s'amuserait-il pas à en faire d'elle une mère, maintenant que ce n'est plus le temps?
Darius ricane tout bas, elle répond à son baiser rassurant... le prolonge un peu avant de le regarder un moment en silence. Darius parle peu, sauf quand il s'agit d'apaiser une crainte. Le sourire de Mathilde s'étire. Tout à coup, un peu taquin, un peu moqueur. Est-ce que tu peux reprendre au moment où tu dis Il va falloir bien plus que ça pour que j'arrête de t'aimer? Attention Vortigern, tu vas finir par dire des choses que tu vas peut-être regretter. Elle glousse de rire. Évidemment, il le lui a dit, avec le regard. Avec un Moi aussi. Mais jamais clairement, du moins pas aussi clairement que là.
Mathilde saisit doucement le visage de Darius et l'attire à ses lèvres pour l'embrasser tendrement. Il a peut-être eu le temps de lui répondre avec une boutade dont il a le secret, à moins qu'il n'ait gardé le silence pour éviter une réponse embarrassante. Elle sourit. Elle a oublié l'hypothétique humour de Serus et son inquiétude quant à un enfant qui naîtrait de leur insouciance. Elle ne pense plus vraiment à l'avenir incertain, seulement au présent.
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| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Ven 27 Mar 2020 - 19:54 | | | Mathilde est-elle rassurée? Darius ne le sait pas réellement, mais elle a perdu son air sérieux pour sourire de façon un peu moqueuse, un peu taquine. Attention Vortigern, tu vas finir par dire des choses que tu vas peut-être regretter. Il lui offre un sourire énigmatique à ces paroles. Il sait parfaitement ce qu'elle sous-entend. Et il sait aussi qu'il ne regrettera pas ces mots lorsqu'il les prononcera. Je t'aime. Il pourrait lui dire, là, tout de suite. Il lui a déjà fait part de l'étendue de ses sentiments de mille et une façons, après tout. Mais les mots de franchissent pas ses lèvres. Ils se font désirer. Un peu trop. Heureusement, Mathilde ne lui en tient pas rigueur. Il est probablement plus exaspéré qu'elle par cet étrange blocage. La patience n'est pas toujours son fort...
Darius ne répond rien, se contentant de sourire avant de laisser ses lèvres rejoindre celles de Mathilde le temps d'un baiser plein de tendresse.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Sam 28 Mar 2020 - 3:06 | | | |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Sam 28 Mar 2020 - 16:47 | | |
Le pirate rit un peu en écoutant Mathilde. On n'est pas obligés de rester très longtemps à la fête. On n'est même pas obligés d'y aller, en fait. D'une main, il caresse cette chevelure qu'elle s'évertuait à démêler quand il est entré – un travail à recommencer – et la fixe dans les yeux, un sourire moqueur au coin des lèvres.
« On n'est pas obligés, mais on devrait y aller pour faire honneur à tes masques, souffle-t-il en déposant un autre baiser sur ses lèvres. Et aussi parce que tu as acheté une belle robe pour me plaire et que j'ai envie de te voir dedans, peut-être même de refroidir d'un regard meurtrier les pauvres fous qui oseront te convoiter, mystérieuse dame renard. »
Darius ne tient pas particulièrement à aller à la fête, mais il sait que Mathilde en a envie, au fond. Sinon, elle n'aurait pas pris la peine de leur fabriquer des masques à tous les deux. Elle travaille dur et mérite un moment de répit à l'extérieur de la ferme, quelques heures pendant lesquelles elle peut troquer sa robe de fermière pour une jolie robe délicate et ne penser à rien d'autre que s'amuser. Lui n'a d'autre exigence que de rester avec elle. Qu'elle veuille labourer des champs ou danser, il s'en fiche un peu tant qu'il est avec elle et qu'il ne risque pas de leur attirer des problèmes – enfin, des problèmes trop importants.
Darius enfouit son nez dans le cou de Mathilde et y hume son parfum avant d'y semer quelques baisers légers.
« Tu es magnifique nue, mais je suis curieux de te voir quand tu te fais particulièrement coquette pour séduire un pirate », dit-il en riant tout bas contre son cou.
Darius remonte et pose sa tête près de la sienne sur l'oreiller pour la regarder. Il a l'impression de la connaître depuis toujours et, pourtant, il a encore mille et un détails à découvrir sur elle. Il ignore tant. Des choses importantes, des choses banales. C'est pourtant sans importance. Il sait qu'elle a sa place auprès de lui et qu'elle l'aura toujours, peu importe ce qu'elle lui révélera.
« S'il fait pas trop froid la prochaine fois que je viens, j'aimerais t'emmener quelque part, déclare-t-il tranquillement en caressant sa joue du dos de son index et de son majeur. Je sais que c'est la saison des récoltes et que tu vas être occupée, mais tu penses pouvoir quitter la ferme une demi-journée ou une journée? Je te dirais bien la nuit, mais on va passer que tu t'es fait enlever. »
Le pirate ricane. Une petite Mathilde en otage... Voilà qui lui rappelle de bon souvenirs.
« Sinon, c'est pas grave, ça attendra au printemps. »
Darius glisse une main contre les reins et la hanche de Mathilde, la laisse traîner sur ses fesses. Du regard, il l'invite à se préparer si elle le souhaite... mais il ne compte pas bouger de là pour sa part, au contraire. Il a bien l'intention de l'observer paresseusement, sauf si elle tient à le surprendre avec une quelconque transformation.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Dim 29 Mar 2020 - 21:00 | | | Mathilde rit. Refroidir d'un regard meurtrier les pauvres fous qui oseront te convoiter. L'idée ne lui déplaît pas, tant qu'il ne s'en tient qu'au regard. Elle a vu de quoi il était capable à coups de pieds et de poings, et elle espère secrètement que ce ne soit pas une habitude chez lui. La jalousie, quand elle est bien dosée, est quelque chose de flatteur, mais lorsqu'elle est poussée à l'extrême, elle devient source de méfiance et amène nécessairement de gros problèmes pour ceux qui aiment. Il suffit de songer à Roger.
- Promets-moi de ne t'en tenir qu'au regard, cette fois. Ne serait-ce que parce que je te trouve très séduisant quand tu fais de gros yeux menaçants. Comme la fois où tu m'as trouvée dans la cale et que tu as essayé de me faire peur. Elle lui tire la langue, amusée, sans doute aussi parce qu'elle se figure un Darius fâché avec un masque de poisson sur le visage et qu'elle trouve la scène hautement improbable. Elle le regarde un instant, lui qui a résumé en quelques mots les raisons pour lesquelles elle ne peut pas manquer la fête. Elle se prépare depuis un moment à y aller, en témoigne le choix de sa robe et le temps passé à confectionner des masques à une époque de l'année où le temps est une denrée rare. Et puis c'est une cérémonie en l'honneur de Serus, le dieu qu'elle vénère avec autant d'ardeur qu'elle a pu le détester, autrefois. Blottie contre lui, elle s'imprègne de sa chaleur et de l'odeur particulière qu'il dégage en ce moment, une odeur où l'amour, le sel et la sueur se mêlent pour former un parfum enivrant. La main posée sur son torse, pour sentir les battements de son coeur, elle l'embrasse sur le bout du nez. Il observe tout, analyse tout, déduit beaucoup trop de choses avec une justesse incroyable. Du moins en ce qui la concerne. C'est sans doute l'une de ses plus grandes qualités, qui peut aussi se transformer en défaut quand on s'attend à ce que l'autre comprenne un certain nombre de choses sans qu'elles ne soient expliquées à voix haute. Par chance, ses yeux parlent. Encore faut-il pouvoir les contempler sans se perdre dans l'azur qu'ils reflètent.
Les baisers légers de Darius lui arrachent un frisson qui la fait glousser de rire. Il veut la voir se préparer. Se préparer pour lui. Il n'est pas dupe, même si la fête sera peuplée de gens élégants, même s'il est important de soigner sa tenue, il sait que ce n'est pas pour Serus qu'elle se fera belle. Encore Serus... beaucoup trop présent dans leur histoire, en ce moment. Mathilde rougit un peu, partagée entre sa pudeur dont elle peine à se débarrasser et l'envie de le séduire même en s'habillant. Mais elle le fera, parce que même si le jeu de la séduction n'est pas vraiment très convenable pour une femme de sa condition, elle veut profiter de chaque instant pour l'ensorceler un peu plus... que ce soit avec une soupe de panais ou une séance de tressage de cheveux. Mathilde ferme les yeux. Il est doux de faire preuve de coquetterie pour plaire à quelqu'un d'autre qu'à soi, surtout quand ce quelqu'un vous plait à ce point.
J'aimerais t'emmener quelque part. Mathilde ouvre un oeil. Voilà qui a le don de la sortir de la douce langueur dans laquelle elle se laissait bercer et qui éveille sa curiosité. Une journée. Elle imagine les mille endroits qu'ils pourraient atteindre dans les environs en une demi journée... peut-être moins, pour avoir le temps de profiter de ce qu'il veut lui montrer. Le port et les petites criques avoisinantes sont exclues parce que cela lui donnerait un indice sur la localisation du bateau qui doit demeurer un mystère. L'un des nombreux mystères qu'ils taisent à l'autre. C'est un peu dommage, elle a aimé voir la mer et sentir le vent chargé d'humidité s'engouffrer dans les moindres plis de ses vêtements, tout comme elle a aimé écouter les mouettes chanter dans le ciel alors qu'elle découvrait la côte sous un nouvel aspect. Où, alors? Dans un village, peut-être. Mais il a dit s'il ne fait pas trop froid... pourquoi? Parce qu'ils resteront à l'extérieur. Mathilde élimine donc les auberges et les thermes des temples de la liste des possibles. Y a-t-il un endroit qui soit à la fois suffisamment sûr et proche que pour le rallier rapidement et y passer du temps sans avoir à craindre les fangeux? Elle est perplexe et résiste à l'envie de l'assaillir de questions, même s'il laisse entendre que la surprise pourrait attendre le printemps. Le printemps... Elle ne tiendra jamais jusque là!
Darius laisse traîner une main paresseuse contre sa peau, explorant distraitement la chute de ses reins. Si le geste pourrait indiquer que la danse reprend, son regard, lui, dit le contraire. Elle laisse un petit soupir s'échapper de ses lèvres. Elle était si bien, au chaud tout contre lui avec sa voix basse qui la berçait, qu'elle aurait pu s'endormir. Mathilde remue un peu à contrecœur et se love sans ses bras une dernière fois avant de murmurer un Bon, d'accord résigné et de s'arracher à la chaleur de la couche pour s'asseoir sur le bord du lit, dos à lui.
- Une journée, c'est jouable. Il suffit que j'aie une livraison à faire, livraison qui peut même m'offrir un prétexte pour disparaître une nuit. Tu m'emmènerais de quel côté, hm? Il ne peut voir le sourire malicieux qui se dessine sur ses lèvres, persuadée qu'elle est d'obtenir un indice précieux sur leur destination. Mathilde étend le bras pour se saisir du peigne laissé en plan et rassemble sa tignasse sur une épaule pour la démêler une nouvelle fois. Ses gestes sont lents. Elle tourne légèrement son visage pour jeter de temps à autres un oeil vers Darius dont elle écoute la réponse.
Qu'il se rende compte du manque total d'innocence de sa question ou non, qu'il choisisse de laisser planer le mystère ou qu'il lui révèle son plan, Mathilde termine de se coiffer en silence, en tressant plusieurs mèches de cheveux. Elle finit par se lever pour se diriger vers la table, où elle saisit quelques épingles à cheveux en bois, joliment surmontée de perles de verre. Elle enroule trois tresses en un chignon bas, qu'elle enserre d'une autre puis encore d'une autre et les fixe avec ses épingles. Elle laisse le restant des tresses retomber sur son épaule et les unis à l'aide d'un petit lacet de cuir aux extrémités ornées de pièces de métal. La coiffure la plus sophistiquée qu'elle ait eu le temps d'apprendre dans sa vie. Ses longs doigts saisissent un brin de lavande dont elle casse la tige sèche pour n'en garder que la fleur, qu'elle dissimule quelque part entre deux mèches tressées et jette un oeil dans un fragment de miroir si petit qu'il tient dans le creux de sa main. Elle replace une mèche, en sort deux autres de la coiffure pour encadrer son visage et opine du chef, satisfaite.
- Tu penses revenir avant qu'il ne fasse très froid? Ça aussi, c'est une question piège sous laquelle se dissimule l'espoir de ne pas avoir à attendre un mois pour le voir marcher avec une impatience mal contrôlée vers la ferme. L'incertitude est certainement la chose avec laquelle elle a le plus de difficultés à composer, au point de redouter, à chaque fois qu'elle se rend à la cache, d'y découvrir un tissu noir porteur d'une horrible nouvelle. Sa main tremble toujours lorsqu'elle fouille la boite. Son coeur se serre lorsqu'elle touche un tissu, et sa respiration se reprend qu'avec la découverte d'une couleur qui ne sonne aucune alarme. Mais si c'est le prix à payer pour pouvoir partager de précieux instants avec lui, elle le paie bien volontiers.
Mathilde ramasse sa robe pâle et légère et l'enfile par le haut afin de ne pas défaire ses cheveux. Elle n'oublie pas de le faire lentement et avec une grâce certaine, parce qu'elle veut que Darius profite du spectacle d'un corps quasiment exempt de marques -un miracle depuis la Fange- qui se pare de jolies choses pour ne séduire qu'une seule et unique personne : lui. De longues manches, laissant entrevoir ses poignets ; un décolleté parfaitement mesuré, ni aguicheur ni trop pudique ; des jupes légères qui flotteront dans le vent, lequel, en soufflant assez fort, soulignera ses jolies courbes. Elle tire sur les rubans qui resserrent le tissu au niveau du buste pour donner l'illusion d'un corsage, et les noue en regardant Darius, alors qu'elle imagine qu'il les défera plus tard avec un malin plaisir. La fermière a choisi la robe qui lui correspondait le mieux, à la fois simple et coquette, discrète mais pleine de petits détails soigneusement disséminés, rehaussée de fines broderies. Elle farfouille un instant dans un coffre pour en sortir une longue et fine ceinture de cuir ornée de petites plaques de métal joliment ornementées. Elle la noue autour de sa taille et laisse pendre les extrémités le long de sa hanche.
Finalement, alors qu'elle lisse le tissu le long de sa taille et sur ses hanches, Mathilde regarde Darius et ose un petit Tadaaaam amusé. Il ne manque plus qu'une paire de chaussures et un masque, et la princesse des fermières sera prête... contrairement à son cavalier, entièrement nu sur le lit, dans une pose aussi paresseuse que nonchalante, un sourire charmeur aux lèvres. Est-ce que je plais à mon cavalier? |
| | | Darius VortigernPirate - Capitaine
| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] Lun 30 Mar 2020 - 1:20 | | | Promets-moi de t'en tenir qu'au regard, cette fois. Darius sourit moqueusement.
« Je fais jamais de promesses, belle fermière, mais je peux quand même essayer de m'en tenir aux gros yeux menaçants si tu trouves ça séduisant », dit-il, adoptant évidemment un air charmeur.
Darius dépose quelques baisers supplémentaires dans le cou de Mathilde avant de laisser sa tête choir contre l'oreiller. Il est particulièrement satisfait de voir la curiosité se peindre sur le visage de son amante lorsqu'il lui indique vouloir l'emmener quelque part si le temps le permet la prochaine fois qu'il passera par la ferme. Il la regarde et sait qu'elle passe en revue toutes les possibilités. Il voit les idées traverser son regard sombre, être aussitôt rejetées ou considérées. S'il sent qu'elle a mille et une questions à lui poser, il n'apporte pas de précisions à ses intentions. Elle pourra laisser son esprit vagabonder vers la promesse silencieuse de ce moment de tranquillité à deux en son absence... en espérant qu'elle ne sera pas trop longue.
Darius caresse avec légèreté Mathilde, puis la reprend dans ses bras et lui offre un baiser avant qu'elle sorte de son étreinte à regret pour se préparer. Elle s'assoit sur le bord du lit, dos à lui, et il s'étire évidemment pour laisser une main chaude parcourir le bas de son dos. Tu m'emmènera de quel côté, mh? Le pirate sourit en coin. Elle n'a pas pu résister à la tentation d'essayer de lui soutirer des informations sur son petit projet.
« Tu aimerais le savoir, mh? », répond-il d'un petit ton provocateur parfaitement détestable.
Lorsqu'elle se tourne vers lui pour lui jeter un coup d'œil, il lui sert son sourire et son regard les plus ravageurs, histoire d'éviter son courroux. Mathilde devra prendre son mal en patience, car il ne compte rien dire... et si l'hiver arrive trop vite, elle devra attendre au printemps. Horreur! Darius ne lui rappelle pas cette possibilité, au cas où elle abandonnerait sa préparation pour tenter de lui extraire les informations à l'aide d'une quelconque torture. Elle commence à connaître ses points faibles, après tout.
Parlant de point faible, Darius continue d'observer bien attentivement Mathilde tandis qu'elle brosse ses cheveux. Bordel qu'elle est belle. C'est ce qu'il se répète en boucle en l'admirant alors qu'elle tresse ses cheveux, puis se lève afin de les rassembler en une coiffure beaucoup plus complexe que celles à laquelle elle l'a habitué. Il sourit en voyant ses petites coquetteries, ces épingles surmontées d'une perle de verre, ce lacet de cuir orné de métal, ce brin de lavande qu'elle prend soin de dissimuler dans ses cheveux. Il n'est pas assez près pour humer son parfum, mais il frissonne déjà à l'idée d'enfouir son nez contre sa nuque et de se laisser enivrer par cette odeur de terre et de lavande qu'il associe maintenant à sa belle fermière.
Tu penses revenir avant qu'il fasse très froid? Darius ne répond pas immédiatement, perdu dans sa contemplation. Il aimerait avoir une information précise à lui donner, mais il n'en a pas, pas pour l'instant. S'il est souvent dans le coin maintenant, il ne peut pas toujours se permettre de débarquer du navire. Ce serait risquer de rater le départ – ou même l'arrivée – d'un bateau marchand et, aussi, attirer trop de soupçons inutiles. Si ses gars pensent qu'il descend de temps en temps pour gérer les affaires avec la fermière et se la taper au passage, c'est tant mieux. Il préfère qu'ils en restent à cette conclusion simpliste plutôt qu'ils se mettent à penser – avec raison – qu'elle compte pour lui et, encore pire, qu'il est amoureux d'elle.
« J'ai bon espoir, oui, finit-il par dire. Je vais revenir dès que je vais en avoir l'occasion et que ça va être assez prudent. Je vais jamais volontairement me passer de toi longtemps. »
Alors qu'il prononce ces mots, comme pour leur donner du poids, Mathilde enfile sa robe lentement et avec une grâce qu'il ne lui connaissait pas jusqu'ici. Il ne rate absolument rien du spectacle et la regarde avec une pointe de désir et d'envie. Elle s'est procuré cette tenue pour le séduire et c'est exactement ce qu'elle fait... et il a évidemment toutes les intentions du monde de la débarrasser de cette robe plus tard, une fois la fête terminée.
Darius pourrait regarder Mathilde des heures à se préparer ainsi, mais, après quelques ajustements, elle a fini. Déjà. Encore couché sur le lit, un bras nonchalamment replié derrière la tête, le pirate fixe son amante d'un regard équivoque. Elle lui plaît. Beaucoup, même. Trop. Il pourrait lui refaire l'amour, là, maintenant, juste parce qu'il n'a aucun mot pour lui dire à quel point elle fait chavirer son cœur tandis qu'elle se trouve là, devant lui, avec sa jolie robe et sa coiffure sophistiquée, son sourire ravissant, son regard pétillant, son Tadaaam si mignon. Ça devrait être interdit de capturer le cœur d'un homme comme ça.
Darius se donne un élan pour se rassoir, puis se lever et se diriger vers Mathilde. Doucement, il prend son visage entre ses mains et se penche vers elle pour murmurer :
« Oui, tu me plais. Tu es la plus belle femme au monde. »
Sur ces mots, il l'embrasse longuement, tendrement. Lorsqu'il se détache, après avoir arrêté le temps de façon prolongée, il lui sourit et dépose un autre baiser sur ses lèvres, plus léger, avant de se retourner pour ramasser son pantalon et sa chemise. Il se rhabille alors, défait d'une main vague les plis de ses vêtements, puis se retourne vers Mathilde.
« Malheureusement, tu vas devoir te contenter de moi et de mes habits de marin. »
Il ricane en passant une main dans ses cheveux pour les dompter. Il n'est pas le plus élégant des cavaliers, mais ses vêtements sont plutôt propres et sa barbe n'est pas trop négligée. Ça devrait aller pour une fête au Larbet... et c'est le mieux qu'il puisse faire sans préavis.
Darius ramasse le masque abandonné plus tôt, puis vient donner un baiser à Mathilde.
« On se chausse, on prend nos armes et on y va? », demande-t-il.
Darius attend sa réponse, puis descend l'échelle pour se rendre à la cuisine, où il attrape un pauvre petit morceau de fromage solitaire qui traîne pour le manger au passage.
« Qu'est-ce que tu préfères dans les fêtes de ce genre? Manger, discuter? Tu aimes danser, peut-être? »
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| Sujet: Re: Heureux ceux qui ont un refuge [pv Darius] | | | |
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