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 « Aux braises rouges » (titre en construction)

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Scarocci CorberaChevalier itinérant
Scarocci Corbera



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MessageSujet: Re: « Aux braises rouges » (titre en construction)   « Aux braises rouges » (titre en construction) - Page 2 EmptyJeu 21 Jan 2016 - 19:43
La réponse du milicien était le genre de chose qu'aurait fait Scarocci. Narguer, jusqu'à la mort. Dans d'autres circonstances, il aurait peut-être apprécié cet homme. Il lui écrasa la tête contre le sol, faisant un bruit sourd, avant de lui briser un doigt, arrachant un cri étouffé à Gunof. L'une des mains de l'agresseur s'accroche dans les cheveux de l'agressé, soulevant son visage;

Le nez est cassé, les narines expulsent du sang. C'est bien, mais pas assez. Sans aucune difficulté, Scarocci soulève le milicien, le projetant avec légèreté contre un mur. Il a à peine le temps de glisser dessus que la jambe épaisse de Scarocci s'enfonce dans son ventre.

Le milicien gémit avant de vomir ce qu'il a mangé cette nuit. Le vomi s'écrase sur la jambe de Scarocci. Qui puni cette riposte involontaire par un coup de poing en plein visage. Craquement. Le crâne rebondit contre le mur.

" Les excuses ne sont pas pour moi. "

Il vois le milicien choir vers l'avant, mais le rattrape. Ses doigts épais, caleux et gantés enserrent la face, le pouce s'enfoncant dans une tempe.

Il le soulève. Les pieds du milicien battent l'air.

Il pourrait le tuer comme ça. Serrer son crâne ou sa gorge, jusqu'à briser les os ou éclater les yeux. On mettrait ça sur le compte d'un fangeux et, personne ne regretterait cette pourriture.

Mais Scarocci a une faiblesse. Il est trop gentil.

Le chevalier pivota sur lui même et, une énième fois, projeta le milicien sur un mur, s’enfonçant encore dans la ruelle. Il lui sauta dessus. Genoux, coude, épaule contre l'homme. Puis, il le frappe. Ventre. Torse. Bras. Visage. Il sent les os trembler, la chair se tordre, le sang couler. Il frappe. Avec méthode, application, avec un calme olympien. Ce n'est plus une ruelle, c'est une table d'opération. Et Scarocci est le chirurgien.

Son adversaire se laisse faire. Il se contente de respirer, lourdement.

Puis, alors qu'il ne restait qu'une ruine tuméfiée du visage et du corps de Gunof, il le laisse choir. Le milicien est encore en vie. Il respire, et, en plus de son admirable volonté, le souffle frais de la nuit est la seule chose qui l'empêche de mourir. Scarocci ne le frappera plus, maintenant qu'il a son attention.

" Les nouvelles vont vite Anton Gunof. "


Il s'agenouille. Derrière Gunof, il se penche, hors de vue de sa victime, une main sur son front, pour l'empêcher de relever la tête. Un coup de boule est si vite arrivé. Et il sait que même à terre, il est face à quelqu'un plein de ressources, qui a sans doute vu pire qu'un passage à tabac.

" Je sais ce que tu a fait à Dénéa Alberick. Je sais que tu l'a violé. Et le pire, Anton Gunof, c'est que je ne suis pas le seul à savoir. "


En fait, il n'en savait rien, mais si lui l'avais appris, d'autres aussi. Peut-être même que l'herboriste s'était confiée à quelqu'un.

" Je ne tue pas les humains, Gunof. Mais pour toi, je suis prêt à faire une exception. "

Il n'appuie pas sa menace. Il a prouvé à l'homme à terre qu'il est tout à fait en mesure de le tuer. Il lui caresse les joues et les tempes comme un barbier, presque avec douceur, vérifiant qu'il écoute bien. La voix chantante, fière et tonnante de Scarocci se refait entendre.

" Je suis aussi prêt à t'épargner. Je ne demande si argent, ni faveur, ni rien. Je demande des excuses. "


" Tu va retourner voir Dénéa Alberick. Tu va te mettre à genoux et t'écraser devant elle. Et tu va t'excuser. Sincèrement. Tu va demander son pardon, que tu ne mérite pas, pour ce que tu a fait, et promettre de ne jamais recommencer. "


Il lui caresse le front, dégageant ce dernier. Il saigne.

" Si, et seulement si elle te pardonne, alors je te pardonnerais aussi, et notre relation recommencera sur des bases neutres. Si tu en t'excuse pas dans... allez, disons, un mois, je reviens, et je te jure que toute la garnison de Marbrume ne te protégera pas. Ni les murs de ta maison. "

Il essuie le sang, avant de s'avancer. Ses yeux bleus rencontrent ceux de Gunof.

" Réfléchis bien Anton. Tu a le choix entre crever comme une pourriture, ou vivre comme un homme meilleur. Et crois moi, le second choix est bien plus satisfaisant. "
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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Re: « Aux braises rouges » (titre en construction)   « Aux braises rouges » (titre en construction) - Page 2 EmptyLun 25 Jan 2016 - 11:56
La résignation de la pâté de chair humaine s’éclipsait dans des fulgurations de l’instinct de survie. L’idée de faire mal à son bourreau n’affleurait plus son esprit embrumé, et seul son inconscient tentait parfois de s’agripper au pavé, d’escalader horizontalement la ruelle rance et dure vers la lumière de l’hôtel de guilde de sa famille, son foyer. La sûreté n’était qu’à quelques pas, autant dire à des lieues de lui. Son esprit dérangé, fustigé par une douleur envahissante et diverse, sourdant de tous les muscles, de tous les os de son corps réduit à l’état de charcuterie, psalmodiait les vieilles prières de son enfance, priant les Trois très-divins de le protéger et de l’accueillir dans le bonheur de leur sein. Il rampait donc, ombre de lui-même, sans espoir mais par automatisme. Le colosse, chaque fois, le remettait à sa place, lui rappelait qu’il fallait abandonner toute velléité de s’en sortir.

Les nouvelles allaient vite, Anton Gunof. La voix, à mesure que le tortionnaire discourait, se rappelait au cerveau cabossé du garde. Instinctivement, il reliait les points, faisait le lien. Cette voix, il la connaissait, pour sûr. Il apercevait, dans les voiles de sa conscience, la silhouette de son interlocuteur. Il se remémorait laborieusement la chaleur d’un grand âtre, d’une longue table, de la compagnie de ses frères d’armes. Mais son juge prononça le nom de Denea Alberick, et le souvenir se dissipa pour laisser place à mille reflets du visage et du corps de la sorcière. Son œil, si un coquard ne l’avait pas boursouflé, se serait écarquillé de surprise. Au lieu de cela, la striure qui lui servait de regard étincela dans l’obscurité. Sa mémoire le tambourina de réminiscence quand il parla de viol. Lui n’y voyait que des coïts sauvages, et s’indigna dans un éclair de colère. C’était de l’amour tarifé, tout cela. Il la protégeait, au vrai ! Incapable de rationnaliser plus que ça à cause de la déclaration du chevalier blanc sur laquelle Gunof fixait toute son attention, il écoutait, un sursaut de clarté mentale revenue à lui.

Il allait vivre. Il allait faire des excuses et il allait vivre. C’était ce que disait le géant au creux de son oreille, en le maintenant contre le sol froid et irrégulier de la ruelle. Vivre, pour quoi faire ? La question ne se posait plus pour le garde Gunof. De ce temps qu’on lui offrait généreusement, il savait déjà comment l’employer. Il allait prendre sa revanche sur cette horrible sorcière. Il allait trouver ses sbires et ses amis, tous ceux qui lui voulaient du mal, et il allait les détruire. La gaupe paierait, aussi sûr que son nom est Gunof ! Il jurait solennellement sur ses dieux de laver l’affront quand il laissa échapper dans un souffle malaisé quelque chose qui ressemblait à un : « Oui. »

Les mots qui suivirent lui arrachèrent une sacrée douleur. Parce que son corps était un temple dédié à la souffrance, aussi. Il cracha ce qui semblait être une dent ensanglanté, et quand il eut moins de sang dans la gueule, essaya de prononcer ce qui suit : « Ou-Oui… comme tu veux… je m’ex-excuse… je regrette. Pitié, miséricorde, je ferai tou-tout comme tu voudras… »
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Scarocci CorberaChevalier itinérant
Scarocci Corbera



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MessageSujet: Re: « Aux braises rouges » (titre en construction)   « Aux braises rouges » (titre en construction) - Page 2 EmptyDim 31 Jan 2016 - 21:56
Scarocci resta longuement silencieux après la réponse d'Anton Gunof. Le saisissant par les épaules, il le traîna au sol. Il l'aida à se relever puis, après s'être rendu compte qu'il l'avait trop amoché pour que l'homme reste debout tout seul, il l'adossa contre un mur. Gunof allait avoir besoin de récupérer un peu avant de remarcher.

" Inutile d'en faire trop Gunof. Je sais que tu n'es pas le genre à supplier, ni à geindre pour rien. "

Scarocci sortit un chiffon et commença à éponger et nettoyer la crasse et le sang se trouvant sur le visage d'Anton, comme s'il faisait sa toilette. L'homme semblait trop fatiguer pour l'en empêcher, surtout qu'il n'avait aucune raison de le faire. Le chevalier masqué fit ainsi de son mieux pour le rendre présentable. Scarocci semblait s'être calmé. Plus de haine, ni de ressentiment. Après tout, Anton avait dit qu'il s'excuserait, n'est-ce pas ? Il était amical, ce qui était presque terrifiant.

" Ah, et pas un mot de ce qui s'est passé ici à Denea bien entendu. Elle ne sait pas que je sais. "

Scarocci se leva avec peine, posant sa main contre son dos. Il regarda Anton. Le message, s'il n'avait pas été clair, aura au moins été percutant. Il espérait que le milicien saurait tenir sa promesse. Balancer deux mots d'excuse était plus simple et plus gratifiant que violenter une femme. Et apportait moins d'ennuis après coup.


" N'oublie pas Gunof. Excuse toi auprès de Denea, et ta vie pourra reprendre son cours normal. Sinon, les ennuis s'accumuleront. Et ils ne viendront pas forcément de moi. "

Scarocci se rendit compte que dans cet état, le milicien allait avoir besoin de quelques soins pour être présentable. Fouillant dans sa bourse, il en tira quelques pièces de monnaie, qu'il jeta aux pieds de l'homme.

Parce qu'il n'était pas un chien.
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Anton Gunof



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MessageSujet: Re: « Aux braises rouges » (titre en construction)   « Aux braises rouges » (titre en construction) - Page 2 EmptyMer 3 Fév 2016 - 10:10
Les supplications d’Anton ne trouvèrent aucun écho du côté de son agresseur. Celui-ci se gardait bien de répliquer quoi que ce soit, alors, dans le doute, sa victime continua à supplier et demander grâce dans l’espoir d’attendrir le bourreau. Il avait été pas mal de l’autre côté de la barrière, dans le rôle du bourreau et de la sentence. Pourtant, à défaut d’en avoir pleinement conscience, il s’apercevait qu’il sollicitait la miséricorde de Scarocci comme malgré lui, contre son expérience, qui lui disait que l’apitoyer n’y changerait rien. Un individu qui vous attaque dans l’obscurité de la nuit, en traître et dans l’anonymat, un homme qui connait son affaire au vu du passage à tabac que vous venez de subir, un tel gars est là pour une raison précise, et son objectif final ne sera pas dévié par une poignée de mots et un peu de pathos.

Mais cette analyse très objective, si Anton avait pu se la faire, n’avait aucune prise sur son comportement. En ce moment, il ne pensait qu’à l’air frais qui emplissait son poitrail. L’oxygène, source de mille douleurs de ses lèvres ouvertes jusqu’à son ventre bosselé, symbolisait en quelque sorte la vie, et l’impression qu’il laissait sur Anton était fort agréable. Crévieu, le pauvre gus, maintenant qu’il était devant les cerbères, n’aspirait qu’à exister encore un peu, à s’intoxiquer encore un peu de l’air des vivants.

L’agresseur traîna la carcasse inerte du vaincu avant d’essayer de le remettre sur ses pieds. La chose ne prit pas, et il se contenta de l’installer contre le mur d’une échoppe fermée. Anton, une patte probablement cassée, tira une tête pas possible avant de s’affaler le cul contre la rue. Il n’y tenait plus, sa tête lui faisait perdre l’équilibre. L’homme eut un mot dur à propos des prières du moribond. Il trouvait ça un peu fifille, ça ne semblait pas digne d’un bonhomme, de faire le pitoyable, de jouer au comédien, comme ça, pour rien. « KORF KORF, » la toux remua ses côtes malmenées, qui vinrent lui piquer le torse et lui faire serrer sa mâchoire édentée.

Puis l’étranger reprit la parole, sur un ton plus doux, amical presque. La voix, d’un coup, s’accrocha à un visage. Le nom de son agresseur apparut devant les yeux entrefermés d’Anton. Corbeau ! Oscar Corbeau. Les souvenirs du pitre revinrent à lui d’un seul coup, ses grimaces et ses plaisanteries mélangées les unes aux autres, chauffées par la lumière des braises rouges, qui lui peignait, un masque d’ombre et de lueur cramoisie. Le rire monstrueux du Fou s’imposa au dessus de tous les autres souvenirs, et Anton manqua un battement. Corbeau, hein ? Tout s’expliquait, et tout s’épaississait d’un voile de mystère nouveau. Ce dernier rappela au vaincu ses exigences, jeta quelques pièces et disparut dans le silence. Anton saisit l’une des pièces qui, malgré l’obscurité, lui parut d’étrange alliage, d’étrange forme et d’étrange poids. Il la serra de toutes ses forces et tomba dans l’inconscience.

La chance, capricieuse, voulut qu’une patrouille découvrit leur frère d’armes avant les tire-laines. Il fut mis au lit devant sa famille médusée, et ne le quitta pas pendant quelques jours.

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