Marbrume


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 Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]

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Esméra de SibranBaronne
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MessageSujet: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyJeu 28 Mai 2020 - 23:44
Fin octobre 1166
Port de Marbrume
Vers 11h



Au milieu de l’agitation qui rythme certaines rues et ruelles de ce quartier malodorant, une silhouette discrète et enveloppée dans une cape sombre longe les murs d’un pas rapide et assuré. Impossible de deviner son identité, la personne garde obstinément la tête cachée à tout regard importun. On peut par contre deviner qu’il s’agit d’une femme, sans pour autant savoir son rang. Une longue cape sombre des plus communes, une robe de toile marron apparaissant parfois lors d’un mouvement plus rapide que les autres, de petits pieds chaussés de bottines usées mais souples, voilà tout ce qui est visible pour quiconque aurait, à tout hasard, l’œil posé sur cette silhouette banale et insignifiante filant à vive allure jusqu’à un entrepôt bien précis.

Elle approche, silencieuse, tournant la tête sous la cape afin de vérifier que personne ne l’a suivie puis entre, rapide comme l’éclair, afin de voir si ce qu’il avait promis était bel et bien à sa place, tel qu’elle le lui avait demandé. Abaissant enfin sa capuche et déposant au sol un petit baluchon qu’elle portait bien à l’abri sous sa cape, la baronne de Sibran peut voir, dans un coin, un sac de toile grossière et l’ouvre sans plus attendre. Un large sourire de contentement s’affiche alors à la vue de son contenu.

Il a tenu parole.

Il y a tout ce qu’elle a demandé et même quelques petits extras qu’elle peut contempler avec un ravissement certain. Fermant soigneusement le sac, la baronne reprend le baluchon qu’elle avait emporté et se dissimule dans le coin le plus obscur, le plus reculé de l’entrepôt pour se changer. Personne ne peut la voir là où elle est, il n’y a pas de fenêtres, juste des planches et des tas de vieilles caisses abandonnées. S’y dissimuler est donc assez facile. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a choisi cet endroit. Un endroit qui ne lui est pas du tout inconnu. C’est même précisément ici qu’elle a vécu l’un des meilleurs moments de toute sa vie en compagnie de Dorian, maître d’armes et indécrottable séducteur doublé d’une immense canaille. Un vague sourire nostalgique flotte sur les lèvres d’Esméra alors qu’elle se défait de sa robe, de sa chemise pour revêtir d’autres habits plus commodes. Une chemise d’homme, plus courte, un pantalon, des bottes. Pas d’arme. Elle ne pourrait de toute façon pas la manier. Elle grimace par moments à cause de sa blessure à la main. Une main finement bandée qui garde encore les stigmates d’un mouvement de colère à l’encontre d’un homme à l’œil désormais auréolé de pourpre. Un sourire plus tendre s’affiche maintenant à ce souvenir.

Elle range la robe et tous ses effets de femme dans le petit baluchon qu’elle cache sous une caisse puis s’emmitoufle sous la cape, avant de prendre le sac à bras le corps. Il n’est pas énorme, il n’est pas bien lourd mais il ne faudra pas traîner en chemin. La destination n’est pas lointaine mais le quartier n’est pas sûr. Elle a préféré endosser des habits d’hommes pour éviter qu’on ne harcèle la femme qu’elle est. Cette réalité est hélas un quotidien difficile pour toutes les dames de cette ville. Pour pouvoir se donner une chance de faire ce qu’elle doit faire sans payer le prix de sa féminité, la baronne enfile donc des vêtements d’homme qui ont le mérite de la faire passer inaperçue au milieu des autres. Une tactique comme une autre après tout.

Rabattant la capuche sur sa tête, elle ouvre prudemment la porte, observe les alentours qui lui semblent vides et sort enfin, d’un pas rapide, le sac dans les bras, en direction des quartiers jouxtant certaines maisons closes. Il lui faut se hâter, sa main est encore douloureuse et le contenu de ce sac ne peut attendre plus longtemps dans l’entrepôt.
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyVen 29 Mai 2020 - 12:15
Ah, la milice ! Une vie de plaisir !

Parmi les réveils à potron-minet par la charmante voix du sergent-entraîneur pour aller faire de l'entraînement à l'épée ou de la course sur les remparts, la tambouille écoeurante du midi que vous vous demandiez toujours si vous alliez la digérer ou passer la moitié de votre journée dans les latrines, et enfin, les mains baladeuses des autres conscrits, le sommeil d'un seul oeil une fois tombé le crépuscule, il y avait un autre bon plaisir auquel Clervie avait droit régulièrement. Partant du principe que de toute façon, une femme ne sert pas à grand chose, il n'était pas rare que ses camarades de patrouille ne lui demdanent d'aller faire le pied de grue à tel ou tel endroit pendant qu'ils allaient courir la gueuse ou se soûler en bonne et dûe forme. En l'occurence, récemment, ils s'étaient vus enjoindre de démanteler un petit réseau de contrebande qui avait notamment compromis un convoi pour le Labret... Au moins, Clervie n'aurait pas à sortir des murs de la cité cette fois-ci.

On avait donc confié à la jeune femme une mission de "planque" près du port alors que les gaillards s'en allaient dépenser leur solde dans la maison de passe la plus proche. Point positif, au moins, cette nuit, pas de conscrits pour tenter de partager son matelas, pas à subir des coups ou des remarques désobligeantes. Point négatif, devoir resserrer sa cape autour d'elle et subir le vivifiant vent glacial d'une froide nuit d'octobre, le tout dans une position particulièrement inconfortable. La jeune femme était en effet accroupie derrière un tonneau de poisson salé, seule cachette convenable dans les environs. Les yeux rivés sur l'objectif, elle se tenait là depuis seulement quelques minutes, mais quelques minutes qui lui semblaient contenir la tierce et la sixte*.

Elle claqua des dents, mais ne broncha pas pour autant. Originaire d'une baronnie du littoral, Clervie avait connu pire. Mais elle aurait tout donné pour simplement marcher un peu, histoire de réchauffer.
Soudain, elle aperçut la porte de l'entrepôt s'ouvrir, et un homme emmitouflé dans une cape en sortit, portant un paquet. Visiblement, les informations à propos du trafic sont vraies. Car en ce temps-là, quel commerçant aurait raison honnête d'être dehors ?

Sortant de sa cachette avec un petit sourire, Clervie décida de filer un petit moment la cible. Celle-ci se diriga bien entendu droit vers les bordels. Que pouvait bien contenir le sac ? Des herbes hallucinogènes ? De la nourriture volée ? Les marchés noirs étaient une plaie à Marbrume. Déjà, la nourriture était rare, mais en plus, vendue hors de prix, elle ne profitait guère aux nécessiteux. Raison pour laquelle Clervie ne portait guère ce genre de trafiquant dans son coeur. Rien ne l'écoeurait plus que les gens qui se faisaient de l'argent sur le dos des plus miséreux.

Ce fut ainsi qu'au bout d'un petit moment, la milicienne se décida à passer à l'attaque. Comment il avait dit, le sergent ? Attraper le bras, le tordre comme ça, et la victime tomberait les fesses par-terre, sans pouvoir se défendre ?

Sauf que...
La victime ne tomba pas du tout au sol...


*Mesure médiévale du temps, signifiant les deux premières unités de la nuit. En gros six heures de temps écoulées.
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyVen 29 Mai 2020 - 14:40
La pression est brutale. L’attaque, soudaine. L’étonnement, total. Quoiqu’il en soit, si le gredin essaye de lui faire lâcher son sac, la baronne, elle, ne l’entend pas de cette oreille. Sa cargaison est précieuse et vitale pour plusieurs personnes, elle ne le lâchera pas sans se défendre. Le voleur a agrippé son bras droit, son bras faible parce que sa main est fragilisée. Elle ne pousse pas un cri, mais grogne littéralement comme le ferait un chat sauvage. Tout se passe très vite. Il ne reste donc que son bras gauche. Lâchant dans un geste rapide son sac afin qu’il tombe à ses pieds, la baronne pivote sur elle-même afin de se donner un maximum d’amplitude et vise, sans chercher à en savoir plus sur son agresseur. Comme à l’accoutumée, le poing vif et rapide d’Esméra vient s’abattre dans le visage de son agresseur, en l’occurrence, cette fois, un nez fin qu’elle sent craquer sous l’impact.

- … !!!

Elle grimace et garde sa main contre sa poitrine, en fermant un bref instant les yeux. En trois jours elle a donc abîmé ses deux mains à distribuer des châtaignes pour se défendre. Une à un homme qui ne quitte plus ses pensées et une autre à …à qui au juste ? Un voleur ? Un gamin ? En tout cas, il fait moins le malin, là au sol, avec le nez en chou-fleur, un nez en train de bleuir, sans aucun doute, étant donné le bruit qu’elle a entendu.

- Si tu as faim, il fallait demander gentiment. On ne t’a jamais appris à demander poliment avant de te servir ? ça t’apprendra!

La baronne utilise sa main droite pour tenter de reprendre son sac et peste en jurant en patois d’Hagerth. Un fort vilain patois plein de mots colorés et à l’accent roulant qui, l’agresseur le comprendra vite, contient des grossièretés à son égard. La baronne ne parvient pas à hisser son sac. Et l’autre qui reste là au sol, à grommeler !

- A cause de toi, je vais arriver en retard et je déteste être en retard. Par les Trois…Est-ce possible que les rues de cette ville soient à ce point gangrénées par la racaille…Mais que fait la milice…à part picoler…c’est à ne pas croire…

Elle regarde sa main et voit deux petites tâches rouges sur ses jointures. La peau a éclaté sous l’impact. Elle retient un nouveau juron. Une seconde. Deux secondes. Et ne peut plus se retenir. Elle part dans un flot affreux d’obscénités incompréhensibles pour son agresseur. Et tape du pied.

- …voilà ! Merde !

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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyVen 29 Mai 2020 - 15:18
Bang.
Une violente douleur traversa le sinus et le front de Clervie, elle partit en arrière. Un voile noir lui descendit brièvement devant les yeux. Là-dessus, une voix féminine hurla toutes sortes d'imprécations.

" Si tu as faim, il fallait demander gentiment. On ne t’a jamais appris à demander poliment avant de te servir ? ça t’apprendra! "

Impossible de répliquer, voire même de réfléchir au sens de ces paroles, Clervie avait le nez en sang. Elle tripota légèrement son arrête, étouffa un cri de douleur. Ouille c'était sûrement cassé ! Certes, il semblait toujours en place, mais bien abîmé.

"A cause de toi, je vais arriver en retard et je déteste être en retard. Par les Trois…Est-ce possible que les rues de cette ville soient à ce point gangrénées par la racaille…Mais que fait la milice…à part picoler…c’est à ne pas croire… voilà ! Merde !"

Clervie sentit une immense fureur l'envahir à cette phrase. Et son intensité ne diminuait guère alors que son nez continuait de la lancer furieusement, que du sang dégouttait de ses narines malgré ses efforts pour faire cesser le flot. Elle se redressa pour se ruer sur la jeune femme en face d'elle.

La bilice elle est juste en vace de toi, la bilice ! Carogne ! Coureuse de rembarts ! B'en vais t'arrêter...

Elle se jeta sur sa cible, la plaquant ventre au sol. Par les Trois, la garce opposait fière résistance !

Vais te mettre au cachot, trafiguante ! Qu'est-ce tu faisais dans cet entrebôt, hein ? Tu ferais bien de barler baintenant, car les autres gonscrits te basseront bolontiers dessus si je te rabène !

Disant cela, elle avait réussi très difficilement à lier les mains de la fille. Et elle continuait toujours de saigner. Elle avait sûrement dû même lui tacher ses vêtements, mais qu'importe. Qu'est-ce qu'une femme habillée en homme pouvait bien faire sur le quai d'un entrepôt à cette heure-ci, sinon commerce malhonnête ?
Maintenant sûre que sa cible ne pouvait pas s'enfuir, elle s'assit non loin d'elle pour finir d'appuyer fort sur ses narines avec un pan de sa cape. Cela lui prit au moins dix bonnes minutes. Les larmes de douleur s'estompaient, lui rendant un peu de vision. La trafiquante continuait d'agonir dans un patois que Clervie ne comprenait pas, mais peu importait. Enfin, finalement, elle retrouva un peu de souffle, les élancements de son nez se calmèrent quelque peu, et lorsqu'elle prit de nouveau la parole, elle put parler à peu près normalement.

C'est bon, tu vas te calmer, la ribaude ? Agression sur une membre de la milice, ça pourrait te coûter la corde, tu sais ? Mais tu as de la chance, je suis un peu plus gentille que mes collègues. Aussi, si tu m'expliques pourquoi tu étais là et que tu me donnes les noms des autres membres du réseau... je te laisserai peut-être filer. Et c'est quel genre de marchandises que tu as là-dedans ? Tiens donc ! On dirait de l'étoffe...
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyVen 29 Mai 2020 - 20:25
Elle hausse un sourcil, puis l’autre en écoutant les paroles enrubées de la femme…Parce que oui c’est une femme. Elle vient de frapper une femme. Quelle horreur. Cela étant, elle n’a pas même pas le temps de chercher à s’excuser, cette sauvage milicienne lui saute sur le col et la plaque au sol, maculant au passage ses vêtements de sang. Esméra a compris sa méprise mais il ne faut pas non plus aller trop loin avec elle. Bien entendu, elle n’a pas le même entrainement que cette femme, même si elle est elle-même une fervente adepte des pratiques sportives qu’elle effectue à l’abri de tous les regards indiscrets dans sa demeure de l’esplanade. Elle n’a donc pas la même force physique, la même puissance ni la même résistance, mais…Elle donne du fil à retordre à la milicienne, continuant à copieusement l’insulter dans son patois natal à défaut de pouvoir le faire en langue commune. Malgré tous ses efforts, voilà la baronne ficelée comme un rôti, les mains dans le dos, les cheveux épars et le visage maculé par la boue du chemin. Inutile de parler de son regard évidemment…S’il pouvait lancer des dagues par paquets de cinq, la milicienne serait déjà morte.

Se reprendre. Être froide oui. Mais se reprendre absolument. Le temps est compté et elle en a déjà perdu assez comme cela avec cette femme qui l’accuse de choses dont elle ne comprend rien. Elle relève alors la tête, le dos bien droit malgré les liens qui lui compriment les bras et les poignets, vrillant un regard luisant de fureur maîtrisée sur celui de la milicienne.

- Pour votre gouverne, Mademoiselle, je ne suis ni une ribaude, ni une coureuse de rempart, pas plus que je ne suis une trafiquante. Et, à toutes fins utiles, j’attire également votre attention sur le fait que c’est VOUS qui m’avez agressée alors que je ne vous ai rien fait du tout. La milice est certes puissante mais elle ne l'est pas assez au point d'avoir la liberté d'agresser n'importe qui dans la rue, vous feriez bien de vous en souvenir !

Soupirant de dépit en voyant le sac là au sol, elle ferme les yeux en songeant à Naëlle et à Agnès. Le tenancier du bordel avait probablement du retenir une part importante de ce qu’il leur devait. Comme d’habitude. Les deux femmes ont certainement payé très cher le fait d’avoir possiblement mécontenté le comte de Rougelac. Ces hommes sont juste des monstres. Il était donc important de faire parvenir ceci à ces deux femmes d’autant plus que…

Le fil de ses pensées s’interrompt en entendant les paroles de la milicienne qui n’ont ni queue ni tête. Elle ne répond pas jusqu’à ce que cette femme se permette de fouiller dans le sac. Elle fait un geste pour l’en empêcher et voit Clervie sortir de jolies étoffes en effet, des chemises qui étaient soigneusement pliées et qui sentent bon, à peine passées, du chanvre, du lin, il y du pain, quelques légumes, du fromage et…

- S’il vous plaît…Le temps presse. Ce ne sont pas des marchandises volées. Ce sont des denrées pour deux familles qui sont dans le besoin.

…et une petite poupée de chiffon, confectionnée à la hâte. Du vieux tissu, de la paille et deux petits boutons à la place des yeux. Un petit jouet qui a déjà servi, visiblement, mais qui est glissé dans le sac. Esméra ne peut s’empêcher de se mordre la lèvre. Il y a pensé…

- Il n’y a rien de valeur, pas de bijoux, pas de pièces, aucun métal. Ne les emportez pas, je vous en supplie, ces femmes ont assez d’ennuis comme cela sans que vous n’y rajoutiez votre part, Mademoiselle.

Esméra est visiblement sur des charbons ardents. Tout ce qui importe, c’est que cette femme la libère pour qu’elle puisse se rendre au bon endroit, déposer les denrées et rentrer chez elle. Elle n’a rien fait de mal.

- Vous n’auriez pas du m’attraper le bras, j’ai une droite qui laisse des traces quand je me sens en danger ou qu’on m’agresse. Je suis désolée pour votre nez.
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyVen 29 Mai 2020 - 22:12
Clervie allait de surprise en surprise !
Loin de répliquer de nouveau par d'abominables jurons, la femme leva vers elle des yeux fiers et un faciès, fallait-il l'avouer, plutôt gracieux. Ce fut ainsi qu'elle fit la déclaration suivante :

Pour votre gouverne, Mademoiselle, je ne suis ni une ribaude, ni une coureuse de rempart, pas plus que je ne suis une trafiquante. Et, à toutes fins utiles, j’attire également votre attention sur le fait que c’est VOUS qui m’avez agressée alors que je ne vous ai rien fait du tout. La milice est certes puissante mais elle ne l'est pas assez au point d'avoir la liberté d'agresser n'importe qui dans la rue, vous feriez bien de vous en souvenir !

Le ton était froid, mais ferme, le parler... élégant. Clervie connaissait très bien cette façon de se tenir, c'est celle qu'elle aurait adoptée dans la même situation. Cette femme était d'ascendance noble, et toute couverte de boue qu'elle était, elle conservait une allure altière, une classe indéniable et digne d'admiration. La milicienne en oublierait presque que cette dernière vient de lui asséner une droite (ou plus exactement une gauche...) que n'aurait pas renié Phil Grossepoigne, l'un de ses persécuteurs à la caserne. Vraiment, si elle n'était pas suspecte dans une affaire de contrebande de par l'endroit où elle était allée, Clervie lui présenterait immédiatement des excuses.

Mais les sangs bleus pouvaient très bien être de terribles magouilleurs, elle en savait quelque chose. Cependant, le contenu du panier lui fit ouvrir des yeux ronds. La nourriture, les chemises, et surtout, la petite poupée. Qui s'attendrait à trouver une poupée dans un sac de marchandises destinées à des forbans ?

D'ailleurs, la femme l'implora, lui expliqua qu'il s'agissait là de denrées qu'elle destinait à des nécessiteux. Clervie ne pouvait que la croire, mais elle demeurait surprise. N'eût-ce été pas plus facile de faire du bénévolat en plein jour, avec l'aide du temple ? Pour quelle raison la jeune femme en face d'elle ne recourait-elle pas à cette solution, comme tout le monde ?

Pour quelle raison te dissimules-tu sous un habit de milicienne, Clervie de Sombrelune ? répliqua une soudaine voix dans son esprit. Chacun ses secrets. Celui de cette dame te regarde-t-il vraiment ? Tu sais déjà au fond de toi qu'elle n'est sûrement pas la criminelle que tu t'imaginais.

Après un instant de silence, la jeune milicienne ne put s'empêcher de laisser échapper un rire :

Eh bien Madame, vous avez raison, je vous dois sûrement moi aussi des excuses. J'essayais simplement de pincer un contrebandier. Cependant, ajouta-t-elle d'un ton ferme, la milice a malheureusement pour vous tout droit d'arrêter toute personne lui paraissant suspecte. Je consens cependant à vous assurer que je ne suis pas du genre à abuser de ce droit !

Elle fit une courte pause avant de commenter :

Drôle de nuit ! Je veux capturer des trafiquants, au lieu de cela, je tombe sur... Hum qui donc au juste ? En tous les cas, vous ne semblez pas être n'importe qui, sous ces habits d'hommes... Point une ribaude, en effet. Aucune ribaude n'a votre allure...

Elle marqua un nouveau silence.

Cet entrepôt a été signalé comme cachant des activités illicites, vous ne devriez peut-être plus venir ici, aussi louables pûssent être vos raisons, Madame.

Elle ajouta :

Bien que l'état présent de mon nez m'oblige à reconnaître que vous savez vous défendre honorablement, je vous demanderais de me laisser venir avec vous. D'une part, le quartier n'est effectivement pas sûr, de l'autre, je me dois de m'assurer de la véracité de vos dires. Et de plus, on va dire que la curiosité fait partie de mes défauts... Ma moelle était sur le point de geler avant votre arrivée, je ne vois pas l'intérêt de rester ici, vu que de toute évidence, je ne vais pas y trouver les bandits que je cherche... Maintenant, ne bougez pas, je vais vous détacher.

En disant cela, elle ne put retenir un autre sourire :

J'ai dans l'idée que je vais me souvenir longtemps de cette petite rencontre, qui que vous soyez... Il n'est nul doute que vous êtes le genre de personne qui reste gravée dans l'esprit de ceux qui la croisent... Sans même devoir leur laisser l'empreinte de son poing !

Sur ce trait d'esprit, elle grimâça. Son nez était toujours douloureux. Mais au vu de la bavure, la milicienne était forcée de reconnaître qu'elle ne l'avait pas volé, ce coup. La jeune dame avait cru à un bandit, il était normal qu'elle se fût défendue. Clervie n'avait pas crié "Milice, veuillez vous arrêter !" après tout. Au pire, ses camarades croiraient que c'était l'un des leurs qui lui avait fait ça. Ce genre d'incident se produisait tellement souvent...
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptySam 30 Mai 2020 - 0:33
Le ton a changé également, un ton bien plus élégant et maniéré que ces affreuses paroles amputées de toute grâce à cause de son nez visiblement dans un très mauvais état. Esméra ne peut que plisser les yeux pour mieux voir. Non, ce visage lui est décidément inconnu. Jamais elle n’a croisé cette milicienne, elle en est certaine. La baronne s’adoucit au fur et à mesure que la jeune femme parle, avant de s’apaiser tout à fait, esquissant même un ravissant sourire.

- Je tâcherai de ne pas oublier que cet entrepôt n’est pas un endroit recommandable.

Si la baronne n’était en cet instant attachée comme un jambon prend à être suspendu, elle en aurait probablement ri. Et si Dorian était là, il en ricanerait très certainement également. Elle sait que cet endroit n’est pas bien fréquenté. Elle sait qui s’en sert parfois pour des passes d’armes qui finissent en moments privilégiés que la morale réprouverait avec la dernière vigueur. Quoiqu’il en soit, si cet endroit est désormais sous la surveillance accrue de la milice, il faudra en avertir Dorian et fixer les rendez-vous futurs, s’il y en a, dans des endroits plus discrets, tels cette maison inoccupée de la dernière fois.

Esméra ne put qu’opiner de la tête, en silence, laissant alors la jeune milicienne la débarrasser des liens qui entravaient ses bras. Elle effectue quelques mouvements afin de les délier totalement puis se redresse, avant de jeter un coup d’œil à ses mains. Et dire qu’elle doit se rendre chez Victor le lendemain. Comment va-t-elle bien pouvoir expliquer ceci ? Elle croise les mains devant elle, avisant la jeune femme et murmura :

- Je comprends. Nous avons pris un mauvais départ, vous êtes méfiante, vous faites votre office, je n’y vois absolument aucun inconvénient. D’autant que mes mains sont endommagées. Je peux porter ce sac en le gardant contre moi mais je serai vulnérable à toute autre attaque. Je suis donc bien aise que vous consentiez à m’accompagner…fut-ce même pour satisfaire votre curiosité.

La baronne eut un sourire tendre mais moqueur tout en abaissant la capuche sur sa tête. Replaçant rapidement tous les petits effets dans le sac, la baronne s’en saisit et le garde contre elle avant d’indiquer d’un mouvement de la tête la direction à prendre.

- C’est par là.

Elle initie alors la marche, non sans laisser le temps à la milicienne de la rejoindre et de se placer à ses côtés, preuve s’il en est qu’elle n’est pas – plus - agressive et que sa présence est tout à fait acceptée. La baronne observe pourtant du coin de l’œil celle qui l’accompagne et pose, elle, clairement la question :

- Quel est votre nom ?

Anticipant la question inévitable qui y fera écho, elle dit, d’une voix tranquille :

- Vous pouvez m’appeler Essie.

Elle ne révèlera pas tout de suite sa véritable identité, pas avant d’être certaine que son secret sera gardé. Il n’est en effet pas très courant pour une dame de son rang de se travestir de la sorte afin de parcourir les rues. Ce qui l’amuse, dans cette situation, c’est qu’elle s’habille de la sorte pour éviter les agressions masculines et voilà que ce jour c’est tout l’inverse qui s’est produit. Si elle avait conservé ses jupes et chemises, la milicienne ne l’aurait peut-être agressée de la sorte. Les Trois ont décidément un humour qui n’appartient qu’à eux.

- Je suis réellement navrée pour votre nez. Frapper puis discuter devient un réflexe quand on est une femme, dans cette cité. N’êtes-vous pas de mon avis, vous qui avez intégré la milice ?
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptySam 30 Mai 2020 - 12:52
Les dernières hésitations de Clervie étaient maintenant balayées. La jeune femme en face d'elle n'avait clairement rien à se reprocher. La milicienne songeait même à lui proposer de l'aide en la voyant ramasser péniblement son sac, mais la jeune dame était déjà prête à se remettre en route. Elle fit de l'humour en la remerciant de vouloir l'escorter. A cela, Clervie ne put retenir un nouveau petit rire amusé. La dame lui demanda son nom avant de se présenter. Essie... Clervie ne douta point qu'il ne s'agissait sûrement pas de son vrai prénom, qu'elle soupçonnait de plus en plus d'être sûrement accompagné d'un nom de famille à particule et de titres longs comme le bras. C'était tout son instinct d'ancienne noble qui lui hurlait. Tout comme celui-ci était en train de l'inciter à employer un parler élégant face à son interlocutrice et à lui répondre avec la plus grande courtoisie. Il y avait trop de maintien, trop de dignité en cette drôle de femme qui s'habillait en homme.
Pourtant, le visage de la jeune femme ne lui rappelait rien. Il fallait dire cependant qu'en un an, les Sombrelune n'avaient point eu le temps de lier contact avec tous les membres de l'esplanade, même si leur commerce d'étoffes leur avait valu l'attention de certains des plus riches.

Enchantée Essie. Je m'appelle Claire.

Chacune son secret... La jeune milicienne mourrait d'envie de demander à la jeune dame ce qui la poussait à arpenter les rues en habits d'homme, mais pour le moment, elle allait contenir un peu ce genre de curiosité. Cependant, elle eut un nouveau rire lorsque la baronne énonça :

Je suis réellement navrée pour votre nez. Frapper puis discuter devient un réflexe quand on est une femme, dans cette cité. N’êtes-vous pas de mon avis, vous qui avez intégré la milice ?

Alors qu'elle réglait son pas sur celui de son interlocutrice, Clervie avait elle-même redressé fièrement la tête, malgré son nez encore douloureux. Un rayon de lune éclaira brièvement son visage, mis en valeur par le chignon serré qui le dégageait. Une lueur malicieuse apparut dans ses yeux obsidienne lorsqu'elle jeta un court regard à Essie avant de répondre :

Ne vous souciez point de mon nez, Dame, même si vous m'auriez peut-être rendu un grand service en me défigurant tout à fait. Les ardeurs de certains de mes camarades en eûssent sans doute été refroidis ! (Elle rit doucement). Et en effet, mieux vaut être toujours sur ses gardes, en encore plus lorsque l'on est milicienne. La vie dans une caserne n'est point de tout repos et sans doute pas de celle que j'aurais choisi si j'avais eu une autre possibilité. Mais c'était cela, ou me retrouver dans la même situation que les gens à qui vous voulez donner secours. Toute ma famille a péri violemment voici un an, me laissant seule et sans ressources.

Elle prit une profonde inspiration et poursuivit :

Je ne peux que comprendre la compassion qui vous anime et s'il m'est possible de vous assister, ce sera avec plaisir. C'est l'un des réconforts que je peux trouver à ma situation actuelle, que de temps en temps venir en aide à quelqu'un.

Son regard s'assombrit :

Même si le plus souvent, hélas... représenter l'autorité royale peut être un véritable fardeau.

Et quel fardeau pour Clervie de Sombrelune. Le pire pour elle, lorsqu'elle y repensait, n'était même pas le traitement qu'elle subissait tous les jours, en tant que femme méprisée et conspuée osant porter les armes. C'était bel et bien de ne pas servir malheureusement le peuple, comme elle l'aurait souhaité, mais surtout le Roi. Rien ne l'avait plus marquée, par exemple, que l'affreuse traque des mordus les deux semaines qui avaient suivi l'Invasion. Un ordre du Roi. Ce maudit Roi qui avait envoyé au feu son père et son grand-frère sans aucune vergogne. Cet infâme crapule cachée dans son palais, jouant avec les vies des habitants de Marbrume comme l'on jouait des pions sur un échiquier. Mais le petit corbeau nocturne qu'elle était devenue attendait son heure, et par les Trois, le jour viendrait où elle saurait saisir l'occasion de sa revanche.
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyDim 31 Mai 2020 - 22:59
- Heureuse de faire votre connaissance, Claire.

Esméra n’est pas dupe. Si elle a donné un nom de scène, il y a fort à parier que son interlocutrice en a fait de même. Cela n’est pas si important, après tout. Le principal est d’arriver à bon port, en un seul morceau, et de pouvoir donner tout ceci à ces deux filles qui n’ont rien. Cela lui permet, en outre, d’en apprendre un peu plus sur cette demoiselle qui semble dotée d’une bien belle éducation, assez belle en tout cas pour s’exprimer avec un joli phrasé et des mots parfaitement choisis. Esméra esquisse un sourire poli.

- Je suis désolée d’apprendre tout ceci. Personne n’a été épargné en ces murs mais il y a des personnes qui ont été plus durement éprouvées que d’autres. Je compatis à votre perte, Mademoiselle.

Elle-même n’a pleuré personne, en réalité, à part peut-être ses parents, qu’elle adorait. Son mari a été tué par la Fange, tout autant que sa soeur et c’est donc en tant que veuve que la baronne a franchi les murs de la cité. Ici, elle s’est construit une nouvelle vie loin de cette baronnie de Sibran. Vie dans laquelle personne n’est intervenu de manière assez conséquente pour en troubler le court tranquille et discret. Sauf peut-être deux messieurs. Oui, à la réflexion, ces deux hommes ont changé des choses en sa vie, en elle et en sa façon de percevoir les gens, le monde, les humains de manière générale.

- Représenter le Roi ne doit pas être un fardeau, Mademoiselle. C’est le Roi, il n’y a pas vraiment à discuter cela. Cela étant, je suis contente que vous soyez à mes côtés. Même si nous ne sommes plus très loin, regardez…

Les rues devenaient en effet de plus en plus sales. Il y avait des dames, sur le pas de leur porte, qui les observaient, toutes les deux. Certaines d’entre elle saluaient Esméra qui se contentait d’hocher la tête sous sa capuche, agrippée à son sac comme un noyé à sa branche d’arbre. Si toutes les personnes les suivaient du regard, pas une ne mit le pied dehors pour les accoster, comportement plutôt étrange pour des prostituées alors qu’un homme se balade sous cape dans leur rue. Esméra eu un sourire pour Clervie.

- C’est la prochaine ruelle sur la gauche.

La baronne s’y engouffre d’un pas rapide et léger, avant de s’arrêter devant une porte de bois peint en rouge. Elle frappe doucement et la porte s’ouvre sur une minuscule silhouette blonde, mal peignée, qui la regarde en fronçant les sourcils puis qui ouvre la porte en grand en criant :

- Maman ! C’est Essie !!!

La baronne fait un signe à Clervie et entre dans la misérable maison, pour déposer son sac dans un coin. Une tornade blonde, suivie d’une autre, aux longues boucles marrons, se précipite dans ses jambes en riant. Deux dames surgissent de derrière une porte, les deux prostituées de l’autre jour, qui n’osent pas approcher, à cause de Claire. Esméra utilise sa main la moins endommagée pour ôter sa capuche et sourit aux enfants avant de s’accroupir pour les prendre tous les deux dans ses bras.

- Maman nous a raconté ! Tu l’as vraiment frappé ? Le môsieur ??
- Il a voulu te faire du mal aussi ?
- Mais non, abruti, il avait pas payé, du coup, Essie…
- Les enfants !


Une des deux dames gronda si fort que les petits arrêtèrent de poser des questions à la baronne pour…en poser à Claire. Deux paires de grands yeux caves, cernés et deux petits visages amaigris la regardaient elle, à présent, avant de reculer en se tenant la main.

- Maman, c’est…C’est la milice…Rogarde…
- Vous allez emmener Maman ?

Ils préfèrent s’enfuir, et rejoindre les jupes de leur mère, en se cachant derrière elle, en avisant Clervie. Esméra lève les mains et sourit, en avançant dans la pièce :

- Du calme, Claire est ici pour m’aider, les enfants ! Regardez mes mains…Et regardez son nez ! On a fait une vilaine rencontre en chemin, et si elle n’avait pas été là, he bien…je ne serais pas là non plus ! Un vilain homme a voulu voler mon sac. Et elle l’en a empêché !

La baronne se retourne et fait un clin d’œil amusé à Clervie avant de regarder à nouveau les deux dames d’un air plus sérieux

- Je me suis doutée qu’après mon intervention, vous recevriez moins alors…je me suis débrouillée pour que vous ne soyez pas punies une deuxième fois. Il m’a donné tout ceci pour se faire pardonner. Il ne sait pas où vous habitez, je lui ai demandé de déposer un sac dans un entrepôt que je connais, donc vous ne risquez pas de le voir venir ici, soyez tranquilles, d’accord ?

Les deux dames se regardent et se prennent dans les bras, après un instant d'hésitation. Le soulagement se lit sur leurs visages. Les enfants, eux, ne comprennent pas pourquoi leurs mamans pleurent. Ils regardent Clervie avec curiosité, maintenant.

- Un monsieur t’a frappé le nez ? Et tu fais comment pour respirer ? ça va rester violet comme ça toujours ???

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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyLun 1 Juin 2020 - 12:50
Essie sembla mal interpréter certaines des paroles de la jeune femme lorsqu'elle lui énonça que représenter l'autorité du Roi pouvait être un fardeau, mais Clervie n'eut pas le temps de la corriger. En effet, après avoir traversé la crasse de plusieurs rues mal fâmées, les deux promeneuses arrivaient à destination. Le coeur de Clervie se serra lorsqu'elle réalisa que le vert de sa cape effrayait les deux prostituées et leurs enfants. Elle ne put malgré tout retenir un sourire lorsque celle-ci glissait un petit mensonge pour préserver la dignité de la milicienne.

Voyez Madame ? dit Clervie à son interlocutrice en apparté. C'est de cela dont je parlais. Croyez-vous qu'il soit plaisant pour moi d'effrayer les pauvres gens ?

Ceci étant, elle s'agenouilla près des enfants qui la regardaient avec curiosité, alors qu'Esméra terminait ses explications.

Il ne faut pas avoir peur. Je ne vais pas emmener vos mamans. Je ne jette que les méchantes personnes dans le cachot.

Le petit garçon blond paraissait déjà moins apeuré, car il demanda :

Un monsieur t’a frappé le nez ? Et tu fais comment pour respirer ? ça va rester violet comme ça toujours ???
- Mais non, ne t'en fais pas, mon nez va se réparer tout seul d'ici quelques jours, répondit Clervie d'une voix douce. J'ai la tête solide ! Allez, va voir ce qu'Essie a apporté...

Les deux prostituées regardaient toujours Clervie avec crainte et la jeune femme leur fit un doux sourire.

N'ayez pas peur, Mesdames, je n'ai nul désir de vous importuner.

Elle reporta son attention sur Essie et ne put s'empêcher de sourire. Se travestir en homme est sûrement une bonne façon de procéder pour donner du secours là où les prêtres n'osent pas toujours aller. La mystérieuse jeune femme aux yeux gris de mer était loin d'être malhonnête, Clervie pouvait le constater. Elle apportait des denrées aux deux femmes, mais également une étonnante chaleur humaine.
En réalité, Clervie réalisait qu'elle venait de rencontrer pour la première fois depuis longtemps une personne de coeur, une étincelle de bonté au milieu de toute cette humanité corrompue par la misère et l'égoïsme. Une dame noble sans doute de rang, mais également dans son coeur. De la force intérieure, du courage, de la bonté, voilà ce que Clervie pouvait percevoir dans l'attitude d'Essie.
C'était une femme méritant tout son respect et son estime. Le genre de personne avec qui elle eût volontiers lié amitié.
Mais cela n'était guère possible, et elle le savait aussi. De plus, nul doute que la dame la fuirait si elle découvrait son identité. La jeune milicienne était malheureusement une proscrite, et l'accusation d'hérésie serait à jamais une tâche sur son nom.
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyLun 1 Juin 2020 - 23:07
Les deux petits enfants regardent Clervie avec de grands yeux tous ronds, fascinés et un peu effrayés en même temps. La petite fille regarde le visage tout tuméfié de la milicienne tandis que le petit garçon, lui, regarde sa cape et ses armes. Il tend même le cou pour mieux voir. D’où elle est, Clervie verra que les enfants sont maigres et que leurs habits ne sont plus de première fraîcheur depuis longtemps. Courts, rapiécés par endroits, les vêtements sont sales et les enfants ne portent pas de chaussures. Leurs mamans ne sont pas en meilleur état. Si au bordel elles portent de jolies tenues, il n’en va pas de même une fois qu’elles sont rentrées chez elles.

Esméra fait un signe aux enfants qui cessent de suite leur observation un peu insistante de la milicienne pour regarder ce qu’il y a dans le sac. La baronne, elle, est tout sourire, en soulevant deux miches de pain de sa main la moins abîmée. Les cris de joie sont intenses, chaque petit serrant la nourriture contre lui en dansant avant de se précipiter vers leurs mères qui ouvrent de grands yeux tous ronds. La baronne en profite alors pour se redresser et prendre le sac à bras le corps pour le déposer sur une table de bois grossier.

- J’ai demandé ce qui me semblait le plus urgent pour vous quatre. Regardez…

Elle fait signe à tout le monde d’approcher, y compris Clervie et dévoile enfin tout le contenu du sac. Outre les deux miches de pain, il y du tissu des étoffes de lin et de chanvre, du marron et du bleu, visiblement des habits qui ont été portés, mais de bonne qualité. Il y a aussi quelques légumes, un peu de fromage, des petits morceaux de viande séchée emballés dans un carré de tissu propre.

- Je sais que les petits grandissent vite. Il y a là de quoi faire pour tout le monde. Et il y a aussi ceci…

Elle sort de sous une étoffe la petite poupée de chiffon qu’elle tend à la petite fille qui crie de joie en la serrant contre elle.

- Merci, merci, merci Essie !
- Vous vous la partagerez, le temps que je revienne avec quelque chose pour toi, petit.


Les mères, elles, restent perplexes devant les tissus, ne cessant de se regarder puis de regarder Esméra, comme si tout cela n’était pas réel. Anaëlle prend alors parole, touchant une des chemises du bout des doigts, la voix tremblant sous l’émotion.

- Et…Et il a donné tout ça comme ça ? Mais…Enfin…Comment ?
- Le comment n’est pas très important. Le pourquoi l’est infiniment plus.


La baronne prend les mains d’Anaëlle dans les siennes et la regarde avec un sourire.

- Je lui ai expliqué dans quelle misère vous vivez. Je lui ai expliqué ce que vous subissez. Il a fini par consentir à vous dédommager, ce qui est énorme.

Anaëlle regarde les mains dans les siennes, puis Clervie, puis dit tout bas :

- Vous savez bien qu’on n’peut plus rien faire pour lui. Il est foutu. Tout l’monde le sait. Il va vous la faire à l’envers, Essie.
- Je jugerai de ce qu’il en est à ce sujet en fonction de ce que je vois et de ce que j’entends, Anaëlle, pas sur des ragots et des rumeurs.
- D’accord…Faites gaffe à vous quand même, c’est un cinglé.

La baronne prit le sac vide et jeta un regard à Clervie, tout sourire. L’autre dame venait d’apporter une boisson chaude servie dans de petites tasses ébréchées. Esméra prit poliment l’une d’entre elles, attendant que la milicienne prenne également celui qui lui est destiné, preuve que la méfiance s’est dissipée à son égard. Esméra dit alors :

- On agresse moins les hommes que les femmes, dans un quartier comme celui-ci. Si j’avais gardé ma robe, il est probable que jamais ce sac ne serait parvenu jusqu’ici. Et que je serais sans doute en train d’agoniser dans un caniveau. Voilà pourquoi je m’habille comme cela. Cela réduit mes chances de mauvaises rencontres, vous comprenez ?

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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyMar 2 Juin 2020 - 20:20
Clervie accepta avec reconnaissance la tasse d'infusion qu'on lui proposait et remercia courtoisement. A présent, la sauvage milicienne faisait preuve de la meilleure éducation, dégustant à petites gorgées tout en faisant la conversation. Elle s'interrogeait notamment sur l'avertissement des prostituées par rapport à un certain homme qu'Essie semblait fréquenter. De toute évidence, il n'y avait pas de l'altruisme qui poussait la jeune femme à agir comme elle le faisait. N'avait-elle pas aussi un certain goût du risque ?

On agresse moins les hommes que les femmes, dans un quartier comme celui-ci. Si j’avais gardé ma robe, il est probable que jamais ce sac ne serait parvenu jusqu’ici. Et que je serais sans doute en train d’agoniser dans un caniveau. Voilà pourquoi je m’habille comme cela. Cela réduit mes chances de mauvaises rencontres, vous comprenez ?

Clervie esquissa un petit sourire à cette phrase. Avant de répliquer :

En tout cas, cela ne vous aurait pas été salvateur face à la milice ! Vous êtes vernie que mes bien-aimés collègues aient eu envie de courir le jupon au lieu de surveiller l'entrepôt. Je ne suis pas sûre que l'aventure se serait aussi bien terminée pour vous si vous les aviez rencontrés à ma place sous cet accoutrement. L'écoute et la compréhension ne sont pas toujours de mise, et pour certains, si j'ose dire, elles s'échangent contre quelques pièces, si ce n'est contre un autre genre de monnaie...

Elle n'en dit pas plus, craignant d'effrayer la dame. Mais Clervie avait du mal à ne pas avouer que les débordements de ses collègues vis à vis des civiles la pesaient fortement. Elle-même ayant subi un viol par le passé, comment supporter de voir une telle chose arriver à une autre personne ? Désireuse de ramener la conversation sur un sujet moins embarrassant, elle dit soudain :

Je vous soupçonne de vous occuper de maintes aventures. J'espère qu'il vous est arrivé de connaître rencontre plus agréable que bandits prêts à vous détrousser ?

Elle espéra que sa question n'aurait pas l'air d'interrogatoire. La jeune milicienne était en effet dévorée de curiosité. Cette drôle de dame qui se promenait ainsi la nuit, sans peur, ne devait incontestablement pas être n'importe qui. Clervie évitait la plupart des sangs bleus depuis sa déchéance, mais elle ne se rappelait absolument pas d'avoir déjà croisé cette dame. A moins qu'elle ne se fût trompée en la croyant d'ascendance noble ? Non, impossible. Rien qu'à ses manières en sirotant son infusion, l'élégance de sa conversation, tout trahissait une origine bien née. L'avoir vue sous une telle facette avait quelque chose de proprement divertissant, comme si elle partageait avec elle un secret que peu connaissaient.
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyMar 2 Juin 2020 - 23:22
La baronne lève un sourcil en écoutant les paroles de la milicienne tandis que les deux enfants jouent devant un tout petit feu et que leurs mères se partagent les présents. Personne ne semble porter la moindre attention aux deux dames qui sont présentement plongées dans une conversation pour le moins insolite. Esméra garde la petite tasse chaude entre ses mains abîmées et semble tout à fait perplexe à l’écoute des paroles de Claire.

- Je vous avoue que j’ai peu de contacts avec les miliciens. Cela étant, je présume qu’il en va pour eux comme il en va de toute assemblée à dominance masculine : c’est à celui qui pissera le plus loin, sans aucun doute.

Une fois de plus, la baronne a ce langage parfaitement décalé tout en gardant l’intonation digne de la noble dame qu’elle est. C’est d’ailleurs la meilleure signature de la baronne, en termes de conversation.

- Je n’ai plus peur des hommes, ma chère, et je ne crains pas de leur faire savoir que leur comportement est déplacé quand ils vont trop loin, comme vous avez pu en faire la douloureuse expérience.

Reprenant une gorgée de cette infusion légère, elle esquisse un sourire en coin avant de reprendre :

- Ces messieurs ont un peu trop vite tendance à s’imaginer que toutes les femmes sont de jolies vierges effarouchées qui pleurent en voyant le loup ou qui se sauvent en courant, les bras levés. Il est terriblement agaçant d’être cantonnée à ce stéréotype ne croyez-vous pas ? Dès lors…je me fais une joie toute personnelle de briser ce stéréotype dès que j’en ai l’occasion. Ce n’est pas souvent, mais…quand cela m’arrive, j’en profite. Cela soulage. Un peu.

Elle dépose la tasse vide sur la petite table et reprend le sac, qu’elle replie en silence, tout en regardant les deux mères, en train de soulever des tissus, ravies, des tissus qui leur serviront à couvrir correctement leur progéniture. La baronne esquisse un sourire canaille que peut parfaitement apercevoir Claire.

- Et parfois, cela a du bon de rappeler à certains messieurs les limites à ne pas dépasser. Cela étant, il arrive parfois que ceux qu’on considère comme les pires monstres ne soient en fait que des êtres humains bien plus blessés qu’on ne peut l’imaginer au premier abord. Être un monstre, c’est facile. Il suffit de frapper sans discernement, entretenir le mythe, laisser les rumeurs s’agiter. Par contre, être un monstre capable de remise en question demande bien plus de courage que j’en ai à me promener sous des habits d’hommes…

La baronne a un petit sourire en songeant à celui qui est à l’origine de tout ceci. Certes, il a une réputation douteuse et les rumeurs à son sujet sont parfois épouvantables mais…Comme pour tout ce qui touche de près ou de loin à la vie de la baronne, elle préfère se faire sa propre opinion et malgré tout le mal que l’on peut en dire, Esméra a vu, elle, ce que personne ne soupçonne. Et elle se sent indécemment privilégiée d’avoir pu apercevoir cette petite lueur de bonté chez cet homme là.

- Quant à mes aventures, elles sont peu nombreuses mais j’ai pu, grâce à elles, rencontrer des gens merveilleux. Des combattants exceptionnels. Des hommes et des femmes qui méritent qu’on les reconnaisse à leur juste valeur. Il y a eu des rencontres plus agréables que d’autres…

Un sourire mutin étire un bref instant ses lèvres. Dorian et son sourire de petit con. Elle soupire d’aise en y songeant et reporte pourtant toute son attention sur Claire.

- Dites-moi…Qu’est-ce qui peut bien pousser une demoiselle de votre qualité à intégrer la milice ?

Une façon d’annoncer à Claire qu’elle n’est pas dupe et qu’elle a deviné, sous la cape verte, toute la qualité de celle dont elle a cassé le nez.
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyMer 3 Juin 2020 - 12:51
La bonne dame se lança alors dans une tirade assez impressionnante à propos des hommes et de leurs mauvaises manières. Clervie dissimula de justesse un petit rire lorsqu'elle employa un mot particulièrement vulgaire, que la jeune milicienne entendait certes régulièrement dans la milice, mais qu'elle évitait elle-même d'employer. Si parfois, Clervie s'hasardait à utiliser un mauvais langage pour menacer un conscrit entreprenant, le fait restait rare et elle en rougissait bien souvent après. Malheureusement, il est difficile d'aller à l'encontre de sa nature profonde. Entretemps, les tasses étaient maintenant vides. Clervie esquissa un sourire.

Entièrement d'accord avec vous, ces messieurs sont pénibles à vouloir nous voir comme des poupées avec lesquelles passer du bon temps. Je n'ai pas brisé de nez, mais j'ai déjà dû fendre une ou deux lèvres, quand je n'ai pas directement niché mon genou dans une entrejambe... Cependant, d'autres méthodes peuvent également se révéler efficaces (Elle esquissa un petit sourire cruel en repensant au stylet qui avait intimidé pas mal d'ardeur). Après, malheureusement, il arrive de se trouver en infériorité numérique et de devoir prier.

Elle eut un frisson en repensant à un certain jour de septembre, où elle avait été battue et échappé de peu à une tentative de viol. Ce jour-là, elle avait dû son secours à Noah Nouet, un conscrit à la personnalité tout autant répugnante que celle des autres brutes de la caserne, mais pourvu pour compenser d'une surprenante honnêté.
Réfléchissant aux autres paroles de la baronne, elle déclara soudain :

Je pense que nous avons tous une part de monstruosité en nous. Et que bien souvent, la société nous pousse à la révéler. Nul n'est pire monstre que quelqu'un qui n'a plus rien à perdre. Quant à la bonté, l'authentique, elle est rare et finit bien souvent broyée dans les ténèbres. Je vous envie de connaître des gens de valeur quand je me trouve à frayer bien souvent avec la pourriture.

Alors que la baronne avait finalement posé une question qui devait lui brûler les lèvres depuis un certain temps, l'ancienne damoiselle de Sombrelune s'accorda un moment avant de répondre. Ses prunelles obsidienne flambèrent alors d'une lumière presque menaçante.

A votre avis, Madame ? Quel genre de personne peut consentir à devenir ce que je suis devenue ?

A cet instant, Clervie n'avait plus l'air ni d'une jeune milicienne désireuse d'aider la population, ni d'une jeune demoiselle douce et bien élevée. En quelques mots, Essie venait de la ramener à la haine qui brûlait si intensément en son âme. Il émanait à présent de la jeune milicienne cette aura sombre qui en avait fait reculer certains bien plus efficacement que la dague qu'elle tenait sous son corsage. De nouveau, un étrange sourire se dessina sur son visage, alors qu'elle répondait :

Peut-être bien que je suis entrée dans la milice pour affronter les monstres... quitte à en devenir un moi-même.
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MessageSujet: Re: Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune]   Charité bien ordonnée commence par les autres [PV Clervie de Sombrelune] EmptyMer 3 Juin 2020 - 21:43
S’il y a bien une dame qui peut comprendre les paroles de la milicienne, c’est elle. Esméra était considérée comme une poupée sans cervelle par feu son époux. Une jolie poupée apprêtée, toujours souriante, toujours belle et gracieuse et au vocabulaire extrêmement limité. Il ne lui autorisait jamais la parole, il la rabrouait quand elle bravait ses interdits. Il avait la main lourde, il était brutal. A la différence de Clervie, elle n’a jamais rendu les coups, cela lui aurait probablement valu un bannissement ou pire encore. Si un homme peut corriger son épouse pour à peu près tous les motifs, l’inverse n’est absolument pas envisageable. Jamais. Elle a du apprendre à vivre avec cela et cette attitude a laissé son empreinte sur elle, sur son attitude et son comportement avec les gens, de manière générale.

- Je sais. Cependant, tous les hommes ne sont pas semblables. Il m’est arrivé d’en rencontrer qui sont de preux chevaliers et de parfaits gentilshommes même s’ils sont rares, je vous l’accorde.

La baronne dépose la petite tasse et continue :

- C’est en frayant avec la pourriture, comme vous le dites si bien, qu’on parvient à apprécier les tous petits travers des gens qui nous paraissaient totalement insupportables auparavant, sans aucune valeur. Savoir apprécier chacun en fonction de ce qu’il est et non pas ce que l’on voudrait qu’il soit…cela s’apprend. Difficilement, je vous l’accorde, mais c’est possible. Chaque être humain de cette cité a de la valeur, il suffit de savoir où la chercher.

Elle croise sourit ensuite bien plus doucement à la milicienne. Elle sait qu’elle a posé une question sensible à laquelle la jeune femme n’était pas obligée de répondre, ce qu’elle fait pourtant, d’une manière plutôt brutale et teintée de cynisme. Esméra ne lui en veut pas. Elle répond de sa voix la plus douce :

- Une personne poussée par la nécessité. Ou le désespoir. Peut-être les deux. Et j’en suis bien désolée pour vous, mademoiselle.

La baronne a un petit regard rapide pour les enfants et leurs mères avant d’ajouter :

- Combattre les Ténèbres avec les ténèbres est un combat vain. Pour vaincre l’Obscurité, il faut de la lumière. Pour contrer la méchanceté, il faut de la bonté. Pour parer à la violence, il faut de la douceur. Ne devenez pas un monstre, Mademoiselle, cette ville en a déjà son comptant, croyez-moi.

Elle lui fait un doux sourire avant d’effectuer un clin d’œil malicieux et de dire à voix haute, à l’adresse des deux mères :

- Nous allons prendre congé, Mesdames. Je viendrai vous revoir la semaine prochaine, là où vous officiez. Faites attention à vous.
- Han Essie ! Pars pas !

Les petits enfants se jettent dans ses jambes et la baronne rit aux éclats, manquant de tomber et se rattrapant au bras de la milicienne.

- Je reviendrai, c’est promis. Au revoir les enfants ! Allons-y, Claire.

Les deux prostituées, depuis le fond de leur misérable maison, esquisse alors une profonde révérence à l’adresse d’Esméra qui répondra d’un léger signe de tête avant d’ouvrir la porte.

- Voulez-vous me raccompagner à l’entrepôt, Mademoiselle, si je puis abuser de votre présence à mes côtés ?
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