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 Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant !

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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant !    Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant !  - Page 2 EmptyMar 28 Juil 2020 - 2:45
Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant
Lysandre & Alienor

Apothicaire : Complice du médecin, bienfaiteur du croque-mort, fournisseur des vers de tombeau. , Le Dictionnaire du Diable - Ambrose Bierce.

Le bout du nez rouge, les pupilles humides et la respiration sifflante. Alienor fixait ses mains bouffies. La peau semblait cartonnée, un brin blanchâtre et la périphérie de la brûlure douloureuse. Pour le commun, ce type d'incidents ménagers somme toute quotidien était anodin, pour une jeune femme élevée jusque là éloigner de tout labeur et dont les quelques inconvenances dont elle aurait pu souffrir aurait été : une piqûre d'aiguille en filant la soie sur un métier à tisser, ou alors des tensions en parcourant le manche d'un luth était difficilement supportable.

Elle suivait Lysandre du regard, qui dans une agilité insoupçonnée s'était précipité afin de rattraper ce qui était rattrapable. Il épongea bien plus efficacement que son apprentie -il fallait le convenir- le liquide dont l'épaisseur permettait au moins un plus lent éparpillement sur la table. Scrutant derrière les grosses larmes barbouillant ses prunelles le moindre frémissement de sourcil, le moindre plissement de narines. La Von Elrich ne décelait pas un semblant de colère étirait les traits de l'apothicaire, mais n'en fut point rassurée l'une des caractéristiques de ce dernier était son incroyable capacité à n'exprimer que très peu du flux énergique de pensées qui anime son esprit que certains qualifieraient d'excentrique. Aussi toute à ses propres interprétations elle s'assit mécaniquement sur le tabouret qu'il lui désigna et ne répondit guère.
Mais comment avait-elle provoqué cette petite explosion ? La jeune femme était sûre d'avoir réduit correctement la racine en poudre " Serait-ce …? " L'épaisse vapeur de souffre jointe à l'odeur peu plaisante du brûlé la secoua de petits toussotements et interrompit la suite de ses pensées. Son instructeur revint les bras chargés : une bassine d'eau, un pot contenant probablement un onguent et de la menthe poivrée. Malgré son expression décongestionnée, Alienor sourit " Il est aussi rapide que plein d'attention …" pensa-t-elle en l'observant s'afférer autour d'une bévue dont elle était l'unique responsable.


Que-ce qui avait provoqué l'explosion ?


1/3 de racine de feuilles de mandragore en poudre


Quelques minutes plus tôt, tout paraissait sous contrôle et quelque peu prometteur vous dira le sentiment de vanité qui anime la baronne à chaque nouvelle entreprise. Bien que les manches larges typiques des robes des nobles dames de la haute à cette époque rendait rétif la fluidité de ses gestes, elle était toute ravie de pouvoir échapper à une théorie qui pourtant ne lui ferait pas défaut. Avide de bavardages, elle écoutait Lysandre lui décrire la scène d'un songe particulier. Elle avait beau se concentrer et joindre toute son imagination à mettre en scène le singulier espace blanc, elle peinait à le visualiser ce qui l'intrigua davantage.

- Vous le faîte dernièrement ? Je veux parler du rêve naturellement …C'est assez unique en soi comme sensation … Peut-être que la mort est similaire à ce que vous avez expérimenté dans vos songes … ? Et peut-être est-ce ce qui le classe comme étant votre rêve le plus effrayant … C'est étrange j'ai toujours associé le blanc comme quelque chose de cotonneux, floconneux et voluptueux mais il peut s'avérer intenable vu comme ça …


1/2 mesure de Lait de Pavot


Le pas léger, la jeune noble abandonna momentanément son espace de travail pour s'avancer vers les étagères jonchant les murs, le doigt tendu comme lorsqu'elle faisait face à la bibliothèque familiale, elle tapota chaque pot, chaque bocal avant d'attraper ce qu'elle était venue quérir. A la question de Lysandre, elle changea sa trajectoire initiale et alla rieuse lui asséner une taquine pichenette au nez comme elle le faisait à son frère Henry lorsqu'il s'aventurait à trop la piquer

- " Vous êtes bien coquin, Monsieur. Que feriez-vous de cette information ? "

Et aussi rapidement qu'elle apparut, elle reprit le train de ses activités en lui lançant un clin d'œil empli de malice.

- " Décidément une œillade et vous devinez tout ! J'ai entendu dire que les fards et autres produits destinés à l'usage esthétique étaient ceux dont la composition étaient la plus saugrenue, est-ce vrai ? "

La demoiselle se saisit dès lors des hanses métalliques pour porter le récipient sur le feu, et en remuant soucieusement comme l'aurait fait sa cuisinière en préparant de la confiture, elle continua de dialoguer avec le plaisant apothicaire.

- " Vous pouvez avoir des loisirs sans qu'ils soient liés à des lieux bondés … vous…"


Explosion- Il manquait un ingrédient ?

L’association entre larmes et féminité va de soi pour certains, Alienor fit la femme au préjudice de ses nobles inclinations, et de cette fermeté d’âme qui lui était si naturelle, et qui lui fait même avoir de l’aversion pour celles de son sexe qui ont trop de mollesse. Plongeant ses mains dans la bassine d'eau froide, elle frissonna en ne cachant pas la grimace qui tordit sa bouche. Un petit filet de sang serpenta gracieusement de la petite entaille à la surface de l'eau.

- " Vous êtes très prévenant … et très aimable … Je n'aurais pas soupçonné d'aussi bons gestes envers une inconnue … Pour quelqu'un qui se dit sans amis, vous êtes humainement plus altruiste que ceux avec une ribambelle de gens autour d'eux…"

Elle déglutit, un sourire confus aux lèvres.

- " Excusez le bazar que j'ai provoqué, j'espère que vous n'êtes point fâché ? Enfin je comprendrais que vous le soyez. "


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Lysandre EzlemondApothicaire
Lysandre Ezlemond



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MessageSujet: Re: Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant !    Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant !  - Page 2 EmptyVen 7 Aoû 2020 - 17:02
Il ne put s’empêcher de sourire lorsqu’elle le taquina une nouvelle fois. Se prenant au jeu, il fit mine de s’occuper à agiter le contenu d’une fiole sans poser son regard sur quoi ce soit de particulier.

De cette information ? Probablement rien du tout, mais elle, elle me donnera le sentiment d’être plus proche de vous. Avez-vous quelques secrets à cacher ? la taquina-t-il. Quant aux recettes que j’utilise… Hum, je n’emploierais pas le terme saugrenu. Mais il est sûr que nous sommes moins tatillons quant à la composition d’un remède lorsque celui-ci nous soigne.

S’échanger la balle sans vraiment essayer de répondre aux questions personnelles qu’ils se renvoyaient amusait fortement le jeune aopthicaire. Cependant, son sérieux revint le hanter quand il se revit dans cette pièce immaculée, prisonnier de son propre esprit. Ce dernier avait toujours été trop puissant pour le pauvre Lysandre. Les aléas de la vie s’étaient assurés qu’il ne puisse jamais le combattre. Il pouvait lutter, mais à la fin, lorsqu’il devait prendre des décisions, il restait vaincu, tel l’orphelin qu’il avait toujours été.

Oui… Toutes les quelques nuits, je me retrouve coincé dans ce rêve, avoua-t-il, penaud. Néanmoins, je vois ce que vous voulez dire, Esther. Je ne pense pas que ce soit le blanc qui puisse effrayer qui que ce soit parce que vous avez raison, c’est une couleur pure. Mais imaginez la même pièce remplie uniquement de rouge, ou de jaune. Ou même de vert, échappa-t-il un rire léger. Tout ce je veux dire, c’est que trop d’un même élément a souvent des effets catastrophiques.

Il appuya un regard en direction de son établi sans se départir de son sourire. En oubliant la racine de baobab, la quantité des autres ingrédients de sa concoctions s’était vue modifiée. La stabilité avait été rompue et sans stabilité….

Tout est question d’équilibre, ma jeune amie. Malheureusement, celui-ci n’est jamais simple à trouver. Certains ne le trouvent même jamais pour dire ! Et lorsque quelqu’un y parvient… et bien, cela pourrait ressembler à une grosse étape vu de l’extérieur. Mais en réalité, se pencha-t-il, malicieux, il s’agissait de centaines de minuscules étapes…

Le chemin était long pour réussir à maitriser l’art des mélanges, mais il ne doutait pas qu’Esther réussisse à s’y faufiler. Malgré ses blessures, elle avait l’air aussi féroce qu’en démarrant. Il semblait clair qu’elle n’allait pas renoncer suite à un échec et cela, Lysandre en ressenti une pointe de fierté… jusqu’à ce que les larmes apparaissent.

À la vue des diamants roulant sur le marbre de ses joues, son cœur accéléra dans sa poitrine. Lysandre ne savait pas réconforter. Quand son frère était parti, il était resté paralysé par l’angoisse. Quand sa sœur avait péri, il n’avait su trouver les mots pour qu’elle n’ait pas peur. Son sytème semblait le transformer en statue de marbre à la moindre mention de tristesse.

Il inspira trois fois en tachant de ne pas perdre pied. Il pouvait le faire. Il pouvait passer au-delà de la panique de ne pas être à la hauteur. S’agenouillant devant Esther, il tapota maladroitement son épaule et sentit ses joues s’embraser. À agir ainsi, il était ridicule, il en avait conscience, mais il ne pouvait pas la laisser pleurer sans au moins tenter. Du coin de l’oeil, il s’assura qu’elle gardât les mains dans la bassine d’eau fraiche.

Allons, allons, vous n’êtes plus une inconnue, Esther. Vous êtes mon apprentie et je prends soin de tout être vivant qui ne soit pas un Fangeux. Si je me fie à votre délicieux parfum, vous n’avez rien de ces horribles bestioles.

Il lui donna une chiquenaude sur la joue dans le but de la revoir sourire puis se releva aussi gauchement qu’il s’était accroupi.

Maintenant, occupons-nous de ces vilaines brulures avant qu’elles ne laissent de marques.

Ça, il en était parfaitement capable. Le travail le rassurait. Les gestes connus l’apaisaient. Il attrapa deux linges, un premier blanc et fin puis un second noir et épais avant de revenir s’agenouiller devant la jeune femme. Après un coup d’oeil entendu, il se servit de l’épais tissu foncé pour tamponner la peau cloquée en prenant garde à ne pas appuyer trop fort. Les brulures étaient vraiment les pires des souffrances selon lui.

Quand ce fut fait, il la prévint que l’onguent allait la bruler légèrement durant quelques secondes avant qu’elle ne ressentît un immense soulagement. Sans attendre, il recouvrit chaque cloque rougeâtre d’une pâte brunâtre puis entreprit de bander le tout dans le chiffon blanc.

Ce soir, vous les laisserez à l’air libre, intima-t-il d’un ton professionnel, mais doux. À l’extérieur, il vaut mieux les couvrir, mais dans la sécurité de votre maison, elles sécheront plus vite sans le linge.

Lui laissant de l’espace pour digérer ses blessures, Lysandre se tourna vers son établi. Il observa les restes de chiffons humides et pinça les lèvres. S’il souhaitait faire disparaitre les traces de l’incident, il allait devoir être précautionneux. Il serait bête de terminer avec deux blessés.

Souhaitez-vous vous reposer un peu en attendant que je nettoie tout ça ? Vous devez être éreintée…

La gêne était palpable dans chacun de ses gestes, mais s’il tâcha de ne pas le montrer. Il ne voulait pas qu’elle pensât qu’il était en colère contre elle lorsque ce n’était pas le cas. Combien d’erreur avait-il lui-même fait durant son apprentissage ? Des centaines ! Et jamais Palmidor ne l’avait grondé. Il avait été ferme, mais jamais il n’avait élevé la voix. Lysandre voulait lui aussi être un bon maitre. Il finit donc par se retourner et sourit doucement, avec réserve, attendant qu'elle décidât ce qu'elle comptait faire maintenant que ses mains étaient hors jeu pour le reste de la journée.
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant !    Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant !  - Page 2 EmptyVen 14 Aoû 2020 - 7:31
Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant
Lysandre & Alienor

Apothicaire : Complice du médecin, bienfaiteur du croque-mort, fournisseur des vers de tombeau. , Le Dictionnaire du Diable - Ambrose Bierce.


" Esther ", il faut qu'elle s'accoutume à cette appellation qu'elle avait elle-même choisie sous l'impulsion de la coquetterie et du jeu d'esprit. Déjà tenaillé par quelques regrets, nourrit par les gestes méthodiques empreints d'égard et de douceur dont elle se voyait être la bénéficiaire. Alienor se faisait violence à répéter mentalement quelques règles de conduite, la sympathie mutuelle qu'avaient les jeunes gens à l'égard de l'autre l'ayant fait fauter plus d'une fois. Il ne fallait pas susciter davantage de doutes et par mégarde ignorer l'apothicaire s'il venait à tout simplement l'appeler de l'autre bout de la boutique.

- " N'avez-vous pas déjà l'impression d'être un peu plus proche de moi aujourd'hui ? " Puis d'une voix mi-cajoleuse mi-taquine elle poursuivit " Que sont les femmes sans leurs secrets ? Ne me trouverez-vous pas ennuyeuse si je n'entretenais pas un certain mystère ? Je ne veux pas déjà vous voir m'échanger contre une autre." Il était vrai que leurs échanges bien que fluides et tout empreint d'un ton nouveau et frais, ne tâtait que timidement si ce n'est superficiellement la surface de chaque sujet que les effusions de deux esprits vifs proliférait. La chose pourtant ne dérangeait que partiellement la jeune baronne, bien-sur elle était piquée par une curiosité insatiable mais elle n'espérait pas –en femme censé- connaître les tréfonds de l'âme de son singulier interlocuteur. " Pensez-vous qu'il puisse exister remède à tout ? "

Alors qu'elle lui posait cette question, La Von Elrich ne put s'empêcher de froncer ses sourcils admirablement arqués à la vue de l'air sérieux qui planait sur les traits jusque là détendu de Lysandre, de nouveau sa curiosité était titillé et elle aurait tant voulu pouvoir sonder à l'instant ses pensées. Faute de n'avoir plus de détails sur la chose, elle se contenta d'essayer de chasser ce qui vraisemblablement était la cause de cet air par une réponse somme toute légère et simple " Je vous l'accorde, l'excès est souvent père d'ignominie. Une chambre verte ou rouge me semble réellement insoutenable. Vous avez réellement une imagination fertile et particulière pour avoir de tels dessins et perspectives à l'esprit. Je me demande ce que vous aurez donné en temps que bâtisseur ou architecte ! "

Ils marquèrent une pause qui se vit interrompre par la réflexion du maître des lieux.

- " Le tout est de travailler à cet équilibre… Je pense qu'il s'agit d'une lutte de tout les instants."

Si le jeune homme mentionnait le mélange des onguents et autres cocotions, son apprentie avait en tête tout autre chose. La quête d'une stabilité spirituelle et morale et dont l'accomplissement lui semblait bien plus ardu que la nouvelle discipline à laquelle elle tâchait de s'adonner. Se rendant compte de son quiproquo elle se reprit très vite dans une aisance verbale propre à sa personne.

- " Êtes-vous toujours en quête de cet équilibre que vous mentionnez ? "

Alienor en soi ne cherchait guère un réconfort, elle désirait l'assurance ferme et concise que Lysandre n'était guère fâchée de la pagaille ambiante qu'elle avait provoquée à son premier exercice et qu'il ne comptait pas lui demander dans cette politesse froide de prendre congés et de ne plus revenir marauder ici. Si elle pleurait c'était tout bonnement par réflexe physiologique, car elle était de ce plus résistant aux peines et aux souffrances mentales, quant aux douleurs physiques elle n'en avait connue si peu et dans un passé si lointain qu'un rien l'éreinte et la rends sujette aux larmes. Aussi tout à ses grimaces, elle ne décela qu'avec quelques secondes de retard, l'air congestionné et figé du bel artisan. Intriguée, son inquiétude redoubla, est-ce sa manière d'exprimer la colère ? Il inspirait par trois fois ? Tâchait-il de trouver des mots un tant soit peu courtois pour exprimer son ressentiment ?

La surprise prit le pas sur l'inquiétude, puis l'hilarité, un rire bon enfant et cristallin. Les mains toujours plongés dans l'eau froide, elle observait amusé des larmes de gaieté perlant aux coins de ses yeux rougis, Lysandre agenouillé face à elle lui tapotant maladroitement l'épaule. Elle riait d'elle-même, car elle trouvait le geste son mestre attendrissant compte tenu de son naturel et de sa personnalité.

- " Pardonnez-moi , je ne ris pas de vous croyez-le sincèrement. Je vous imaginais me gronder et me demander de déguerpir alors que c'est tout le contraire qui s'est produit."

Ne supportant plus la température basse de l'eau, elle retira ses mains endolories pour les déposer sur la serviette et tâcher de les sécher non sans quelques grandes difficultés.

- " J'espère que vous continuerez à prendre soin de moi encore longtemps…" Chuchota-t-elle en encrant ses yeux dans ceux du jeune homme. Avant de promptement sursauter, lorsqu'elle sentit la chiquenaude sur sa joue. Henry, l'un de ses frères aînés et avec qui elle entretenait une relation fusionnelle avait pour habitude de la taquiner de la sorte mais surtout de lui balayer ses idées noires. Ce geste familier la fit presque automatiquement sourire à la fois mi-boudeuse mi-amusé.

- " Je me laisse à vos bons soins, rendez mes mains les plus jolies de la ville ! "

Elle le savait dans son élément et plus à l'aise dans son travail que dans la conversation, aussi le voir apaisé à appliquer le traitement, une suite de geste étudié : tamponner la peau cloquée – ce qui lui arracha un haut le cœur et une grimace mal dissimulée-, appliquer l'onguent qui de nouveau fit naître deux larmes solitaires au coin de ses yeux et enfin bander le tout après avoir étaler une sorte de cataplasme sous la forme d'une pâte " C'est de l'argile ? "

Elle releva ses mains devant son visage et ne put s'empêcher de songer qu'avec ce bandage épais et solide que ces dernières ressemblaient à deux grossiers filet de sole " Au bout de combien de temps les brûlures guériront ? " Questionna-t-elle pour évaluer la période nécessaire ou elle devra cacher ses blessures mais aussi imaginer dès maintenant un mensonge convenable qui expliquerait pourquoi une noble dame a les mains brûlés. " Je prends note de vos remarques et … " déposa la boule de linge sur la main arachnéenne de Lysandre dans un geste affectueux, elle murmura " Je vous remercie encore une fois…" l'expression de ses yeux clairs à l'instant valaient milles caresses.

" Oui quelque peu, je vais rester de côté pour l'heure… Peut-être aurait-il mieux fallu s'en tenir à la théorie ! "

Alienor se releva pour quérir une chaise un tant soit peu plus confortable que le tabouret sur lequel elle siégeait, trouvant bonheur en la place d'un petit mobilier au fond de l'établi. Elle y prit place solennellement et décrocha un sourire à l'égard de l'apothicaire. " Me voici invalide ! Voulez-vous que l'on déterre quelques poussiéreux grimoires ou que je vous aide à faire l'inventaire en devinant les noms des composants de votre réserve ? "


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Lysandre EzlemondApothicaire
Lysandre Ezlemond



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MessageSujet: Re: Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant !    Sous couvert d'anonymat, l'apprentissage n'en est que plus amusant !  - Page 2 EmptyJeu 20 Aoû 2020 - 18:27
La crispation de la jeune troubla l’apothicaire.  Avait-il fait une erreur ? Une de plus ? Bien vite, le doute s’éloigna et se vit remplacer par une douce chaleur remontant du fond de son estomac. Avait-il le sentiment d’être plus proche d’elle ? Lysandre n’arrivait pas à arrêter son avis. Ce qu’il savait, en revanche, ce fut qu’il n’avait jamais été si « proche » de quelque personne que ce soit.

Vous n’avez pas tort. Je ne pensais pas qu’une simple — mais agréable — discussion pouvait autant rapprocher des personnes si différentes. La faute à ces mignardises, tenta-t-il une plaisanterie. Elles étaient délicieuses.

Lysandre rougit sous la lumière de sa lampe à pétrole. Les… secrets des femmes ? À ses yeux, le monde entier se voulait mystérieux. Il ne savait que les femmes faisaient bande à part.

Vous ne serez jamais ennuyeuse pour moi…

L’appréhension, l’anticipation même, le fit frémir des cheveux aux orteils. Lysandre sentait qu’il avançait sur une ligne incertaine, mais à l’instar de la jeune femme, il se ravissait d’avoir une amie… apprentie. Apprentie, se corrigea-t-il. Personne ne lui avait parlé aussi longtemps depuis ce qu’il lui semblait des années. Même Palmidor n’était pas un grand bavard. Leurs soirées avaient souvent été rythmés par le crépitement de la cheminée ou les ronronnements des marmites. Cela ne le dérangeait nullement ; le jeune apothicaire se complaisant dans le silence ou dans ses pensées.

Serais-je un jour trop… trop à vos yeux ?

La question des remèdes le plongea dans une intense reflexion. Il connaissait effectivement un remède dont aucun onguent, aucune concoction, ne pourrait jamais guérir ; les cœurs brisés. Cependant, il opta pour une réponse plus enjouée de peur d’assombrir l’atmosphère.

Le temps ? N’est-ce pas le remède de tous les maux ? Et vous, ma jeune apprentie, aurez besoin de temps pour guérir de vos blessures. Avec l’onguent, de l’argile oui, je dirais que dans cinq ou six jours, vous serez capable de vous servir de nouveau de vos mains sans souffrir. Une dizaine et il ne serait plus.

Esther s’en alla s’installer sur le petit fauteuil à l’autre bout de l’atelier. Lysandre la laissa traqnuille, sachant qu’elle observait ses moindres gestes. Lorsqu’elle rit, il fit mine d’être vexé. Ses mains se posèrent sur ses hanches et il fronça le nez en adoptant une moue boudeuse avant de rire avec elle.

Je n’aime pas vraiment élevé la voix… chuchota-t-il. 

Puis il retourna à son rangement, faisant mine de ne pas avoir entendu le murmure presque suppliant de la jeune femme. Il attrapa ensuite un gros grimoire que Palmidor et lui-même avaient entrepris de compléter au fil des années. Ce dernier contenait d’incroyables informations sur les plantes, leurs vertus et leurs dangers. Puisque la pièce ne contenait qu’une seule assise, Lysandre ramena le tabouret délaissé et s’en servit comme d’une table. Le livre fit trembler les pieds lorsqu’il le déposa dessus.

Et si vous commenciez par lire ceci ? Vous pourrez ainsi me poser toutes les questions que vous souhaitez tandis que je m’attèlerai à la préparation de mes commandes. Ou bien je peux vous expliquer ce que je fais quand je le fais. Mais je pense sincèrement que vous devriez commencer par apprendre les rudiments d’herbologie. Cependant, je sais que la pratique peut être plus amusante…. Argh, souffla-t-il, voilà que j’hésite. Pardonnez-moi, donner des ordres n’est pas mon point fort.

L’apothicaire se pinça ses lèvres, plongé au coeur de ses réflexions. Théorie ou pratique ? Les deux avaient leurs avantages et inconvénients.

J’ai une idée pour rendre cette leçon plus amusante, trancha-t-il. Et si je vous posais une question sur une plante et vous cherchiez la réponse dans le grimoire ? Chaque bonne réponse vous donnera le droit de me poser une question. Chaque mauvaise et c’est vous qui devrez répondre de ma curiosité. Qu’en dites-vous ?
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