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 [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.

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Desmond de Rochemont
Desmond de Rochemont



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MessageSujet: [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.   [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille. EmptyVen 9 Oct 2020 - 22:04
6 octobre 1166 :

Cela fait maintenant deux heures que je suis sur place et il me reste encore quelques minutes à attendre. Je peux voir de nombreux serviteurs prêtés par mes cousins qui s’affaire à gauche et à droite et je les regarde faire. Je n’ai ni les compétences, ni l’envie d’aider les larbins à faire leur travail, je laisse donc un certain Roland, le majordome, les guider et le mieux que je puisse dire, c’est qu’il le fait très bien.

Ma famille souhaite que je marie et pour cela ils ont invité une certaine Appoline de Pessan, jeune femme de vingt-huit ans et surtout comtesse. Quand j’ai entendu cette proposition de rencontre, j’ai d’abord refusé, n'ayant aucune espoir de l'intéresser, mais on m’a alors précisé que cette femme avait déjà été marié, eu des enfants mais que toute sa famille a ensuite péri de la main des Fangeux. C’est là une différente de taille, son père va peut-être la presser pour se remarier et elle voudra surement faire un mariage avec un noble de plus bas rang que le sien pour pouvoir dicter ses conditions. Du moins, je le souhaite, car c’est bien là mon unique chance.

On m’a également montré un tableau de cette personne et elle est très jolie, même trop jolie, avec ses yeux couleurs de l’océan, ses lèvres bien dessinées et une chevelure brune mais qui était attaché en arrière, alors que je préfère les cheveux détachés. On m’a également raconté qu’elle était fine et petite, ce qui me convient, bref elle doit plaire à de nombreux hommes et avoir une ribambelle de prétendant, je dois donc mettre toutes les chances de réussite de mon côté.

C’est pourquoi je me suis vraiment bien habillé, avec un nouveau costume noir, comme j’en ai pris l’habitude, avec juste les couleurs de ma maisonnée brodées. Des nouvelles chausses au pied qui me font un mal de chien et j’ai bien sûr pris un bain au Balsamine pour sentir bon, bref je suis au top du top de mes capacité de séduction, je n’ai jamais été aussi séduisant, dans mes vêtements réalisés sur-mesure.
L’endroit choisi pour cette rencontre est celui d’une petite taverne sur l’esplanade, appartenant à l'un de mes cousins, dans l’après-midi pour manger quelques douceurs, afin de faire plus « décontracté ». D’ailleurs le dénommé Roland viens me voir pour m’annoncer :

Nous avons rendu cet endroit à la fois luxueux et décontracté, c’est une véritable performance. La pièce a été récurée de fond en comble et nous avons mis des bouquets pour égailler la pièce, de plus la table où vous allez prendre place est déjà dressé et vous aurez juste à lui demandé ce qu’elle veut pour qu’aussitôt un serviteur arrive.


Je lui indique d’un signe de tête que j’ai bien compris, et désignant une table proche de la mienne, je lui demande :

Et pourquoi cette deuxième table ?


Le chef du personnel de maison commence à sourire, comme s’il allait se moquer de moi, mais quand je le regarde droit dans les yeux, il devient tout de suite sérieux et me réponds :

C’est pour les chaperons, ils sont à moins de trois mètres de vous, c’est très convenable. Votre cousin Michel sera présent de votre côté.

Je hoche la tête et à ce moment, la porte s’ouvre et je vais au-devant de la silhouette que je devine, m’assurant ainsi qu’il s’agit bien de mon invité avant de lui dire :

Je suis le chevalier Desmond de Rochemont et je vous remercie d’avoir accepté mon invitation.

Et voilà, les dés sont jetés et la phase de négociation va commencer.


Dernière édition par Desmond de Rochemont le Sam 10 Oct 2020 - 12:36, édité 1 fois
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.   [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille. EmptySam 10 Oct 2020 - 0:28


- « Ma dame, je ne suis vraiment pas certaine… »
- « Tu es magnifique Aimée » afficha Apolline dans un large sourire

La petite main regardait la dame de Pessan avec un regard incertain, la demande émise était particulièrement, bien trop pour qu’Aimée se sentent parfaitement à l’aise dans cette situation. Pour autant, la contrariée de la comtesse avait été tel qu’Aimée n’avait guère eu d’autre choix que d’accepter. Dernièrement, celle qui avait pourtant grandi en sa compagnie l’accusait de trahison, pire, celle qui était au service d’Apolline sentait que la comtesse s’éloignait, se refermait. La noble avisait celle qu’elle avait pourtant considérée avec beaucoup d’affection, venant glisser un de ses colliers préférés autour de son cou. La domestique ressemblait à une petite poupée, une jolie brune au regard aussi bleu que le sien. Les deux femmes s’étaient souvent amusée enfant de leur ressemblance, pour autant, chacune était toujours restait à sa place. Pas cette fois. Apolline ne parvenait pas à digérer l’affront de son père, elle qui était parvenue jusqu’ici à faire abandonner le moindre prétendant, cela lui avait pris du temps, beaucoup, mais cette
rencontre avec un vulgaire chevalier, elle ne l’avait aucunement vue venir.


- « Avec un chevalier, la maladie et l’âge de père lui font perdre la tête »
- « Le comte votre père ne veut simplement pas voir vieillir seule… Faut-il le comprendre il est inquiet. »

Un regard sombre, sévère qui provoqua le silence immédiat de celle qui avait tendance à se positionner souvent du côté du comte. Apolline de son côté terminait de se préparait, une robe qui ne la mettait pas nécessairement en valeur, mais qui restait agréable à l’œil, une tenue sombre, brodée par du fil rouge. Aimée porte une robe rouge magnifique, le corset sous ses vêtements vient faire remonter sa poitrine et le collier prêté par celle au sang bleu vient se perdre sous le tissu, amenant délicatement le regard vers les formes féminines. Apolline lui avait fait un chignon comme elle en avait un secret et la petite main avait fait de même dans la chevelure de la brune. Se pinçant les lèvres, elle était venue sublimer les lèvres d’Aimée avec un rose léger qui offrait cette impression d’épaisseur. De son côté, la veuve était restée sur quelque chose de très discret, mais de suffisamment convenable pour ne pas paraitre indigne de son rang. Glissant une main derrière son cou, il ne lui semblait pas nécessaire de refaire un point sur le plan. En réalité, tout cela était aussi enfantin que possible. Aimée serait Apolline, Apolline serait Aimée. Après tout, elle n’avait jamais vu ce chevalier, lui non plus, elle n’avait pas rencontré ses proches, avec un petit peu d’effort l’ensemble serait parfait.

- « Nous devrions nous mettre en route, nous allons être en retard »
- « Allons, allons, Aimée, une femme digne arrive toujours en retard, c’est un chevalier, il peut attendre, non, mh ? » elle appuya un instant son regard « N’est-ce pas en plus un homme lié à la famille Rougelac ? »

La petite main opina à deux reprises, avant de quitter la pièce suivie de la comtesse. Ce n’était pas évident pour Aimée d’être devant et de voir sa dame être à son service et s’appliquer à être parfaitement dans ce paraitre. Si le subterfuge ne tombait pas rapidement, l’ensemble pouvait rapidement devenir désagréable, inversement, si tout fonctionnait, les conséquences pouvaient aussi être dramatiques. Pourtant, la dame de Pessan ne semblait pas réellement s’en soucier, bien trop vexée par cette idée de mariage de plus en plus présente et surtout par le fait que son père envisage de l’offrir à une noblesse de bas rang. Bien évidemment, l’homme de famille à préciser que ce n’était qu’à la condition qu’elle l’apprécie, mais il n’en restait pas moins que l’information était douloureux à entendre. Les pas des deux jeunes femmes s’étaient faits réguliers, il ne pleuvait plus vraiment et les chevelures ne gonflaient pas sous l’humidité. Passant la porte, Aimée passa la première, comme il était convenu et la véritable dame de Pessan restait en retrait. Un sourire sur les lèvres Aimée tenta une révérence, vis-à-vis de celui qui s’était approché.

- « Messire Rochemont, enchantée de vous rencontrer » souffla une Aimée qui lançait un bref regard vers la comtesse qui s’avançait
- « Je vais m’installer un peu plus loin, pour vous laisser échangé, je ne voudrais guère vous faire de l’ombre ma dame » souffla la noble de sang, sans sourire.

Inclinant simplement poliment la tête Apolline c’était éloigné pour venir s’installer à une table, tirant la chaise pour s’y assoir elle prit une légère inspiration. Ses iris vagabondaient sur le lieu sagement, avant de retourner sur la silhouette masculine. Comprenait-elle pourquoi il était chevalier, sa carrure était imposante et si elle ne doutait pas un seul instant de sa force, cela ne faisait cependant pas tout. Aimée semblait minuscule face à lui et ses joues avaient fini par s’empourprer alors qu’elle n’avait aucunement l’aisance habituelle de la noble dame.

- « Je n’ai pas eu réellement le choix de cette rencontre, si vous m’excusez mon honnêteté » tenta-t-elle consciente qu’Apolline aurait été beaucoup plus direct « Néanmoins, comme vous et moi n’avons point eu le choix… Autant que le temps ne soit pas trop étouffant et tentons de le rendre agréable, n’est-ce pas ? »

Apolline tira un sourire, qu’elle tenta d’étouffer en glissant ses doigts devant ses lèvres. Aimée était agréable, douce, son regard était fuyant, elle était tout le contraire de ce que la fille du comte pouvait représenter. Jamais elle ne se serait adressée à lui ainsi, jamais elle n’aurait accepté de converser sagement, alors que l’un et l’autre étaient contraints d’être ici. Fallait-il bien admettre qu’il y avait peu de chance que l’un et l’autre est un point commun autre que la connaissance de Victor de Rougelac, non ?

- « Je vous suis » murmura la petite main en relevant ses yeux gris/bleu vers celui qui était largement plus grand qu’elle.

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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.   [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille. EmptySam 10 Oct 2020 - 12:36
Je ne peux m’empêcher d’être impressionner par les vêtements que porte la jeune noble, sa robe est vraiment magnifique, mettant en valeur tout son corps. Je me réjouis de cette mise car cela indique qu’elle est intéressée par moi ! Enfin du moins qu’elle a fait un effort particulier pour notre rencontre et c’est déjà un premier signe encourageant. La mise de sa suivante est beaucoup plus simple, ce qui est bien normal et avec sa simple tenue sombre, elle n’éclipse pas la beauté de sa maitresse.

Pourtant, j’ai comme un léger doute, la suivante ressemble beaucoup à la peinture, plus que la Comtesse, mais très vite j’abandonne très vite cette idée saugrenue, jamais une dame de la Haute Société ne va s’amuser à se déguiser en souillon. D’ailleurs la première se présente bien comme mon invité et l’autre rejoins sa place, comme il convient à une servante. Je souris ainsi à mon invité, essayant de ne pas paraitre intimidant, car je la surplombe de plus de deux têtes, mais je vois bien qu’elle rougit en a présence.

Je l’écoute commencer notre discussion de manière bien étrange, elle ne souhaite pas être présente et pense qu’il s’agit de la même chose pour moi ! Pour le moment, je ne dis rien, me contentant d’incliner la tête et je l’aide à s’assoir à notre table avant de faire de même. Je commence tout d’abord par lui demander pour la détendre un peu :

Voulez-vous boire quelque chose ? La spécialité de la maison est un excellent Hypocras, il n’est pas trop alcoolisé et je suis sûr qu’il vous plaira. Bien sûr, il y a également toutes sortes de jus de fruit.


J’attends sa réponse avant de faire signe au serveur pour passer la commande, prenant pour ma part un verre d’alcool. Je reviens ensuite vers la jeune femme :

Comme vous été franche avec moi, je vous propose de l’être également, et de ne dire aucun mensonge lors de notre rencontre, cela pourrait être intéressant. Je me vois donc contraint de vous détromper, j’ai tout à fait eu le choix d’être présent ici, personne ne peut m’imposer quoi que ce soit, si je n’en ai pas envie.

Je me rends compte que j’ai souris d’un air carnassier en prononçant ces dernières paroles, et je me reprends pour ne pas l’effrayer.

Toutefois, je suis bien conscient que ce n’est pas le cas pour vous. Actuellement vous êtes libre de faire ce qu’il vous plait, et même si vous vouliez un jour vous mariez, ce ne serait pas à un simple chevalier, mon rang étant assez bas, même si je suis allié à une puissante famille.

Je m’arrête un instant car les boissons viennent d’arriver. J’attends que la jeune femme ait trempée ses lèvres dans son verre avant de faire de même, puis je reprends :

Malheureusement, votre père ne semble pas être d’accord que la situation perdure, et vous avez beau être riche, vous êtes également veuve et plus toute jeune, ce qui limite forcément vos choix.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que je suis cache et que je risque de recevoir un verre en plein visage, mais je n’ai peur de rien, et surtout ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans cette situation. Je finis donc rapidement pour éviter un mouvement de mauvaise humeur de mon interlocutrice :

Maintenant, c’est à vous de voir, je peux être un précieux allié, vous laissant autant de liberté qu’il vous plaira, le mariage n’est pas obligé d’être une prison.
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.   [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille. EmptySam 10 Oct 2020 - 16:25


Aimée était particulièrement gênée par la situation et semblait rencontrer de grande difficulté à donner le change, d’autant plus quand la comtesse s’éloigna pour s’installer à la table, la laissant seule avec son prétendant particulièrement imposant. La dame de compagnie se contenta de sourire, tâchant de conserver cet air sérieux et neutre. Les deux femmes étaient d’un opposé complet, Apolline était une femme de caractère, forte, qui avait un charisme non négligeable, Aimée était plutôt effacée et peinait réellement à faire bonne figure devant cette imposante silhouette. Le suivant, pour s’installer, elle s’était appliquée à ne pas mentir. Tout du moins, ne pas mentir réellement, ainsi n’avait-elle à aucun moment formulé être la comtesse de Pessan, elle lui avait dit qu’elle n’avait pas eu le choix de cette rencontre, ce qui était vrai. Apolline lui ayant plus que forcé la main. La petite main n’avait jamais eu de rendez-vous de ce type, elle était entièrement dévouée à la comtesse son père le comte, il lui était donc difficile de définir pleinement les normes de l’échange. D’autant plus quand elle était censée représenter une noble dame qui n’avait aucune envie d’être ici. Installée, elle ne put que lancer un regard vers sa maîtresse, avec l’espoir de la voir changer d’avis. Après tout, c’était encore rattrapable, non ?

- « Je vais prendre… » elle savait qu’Apolline aimait le vin plus que de raison, mais elle ne tenait aucunement l’alcool « Un jus de fruits, pensez-vous que vous pourriez commander un verre de vin pour ma… mon accompagnatrice ? » elle montra la comtesse d’un bref geste de la main

La voix de son interlocuteur est aussi forte que sa corpulence, si bien que la domestique ne peut que déglutir là, en le détaillant et longeant des yeux sa silhouette. Remontant du milieu de son torse à son visage, jusqu’à ses yeux. Il lui propose d’être honnête, insiste sur le fait qu’il est là de sa volonté, elle pivote du regard vers la comtesse un peu plus loin. Elle aurait tellement voulu la voir réagir, qu’elle lui indique quoi dire, cet homme n’a aucunement l’air d’un charlatan, ou d’être sans règle d’étiquette. Son sourire en revanche la fait frissonner de manière désagréable, comme lorsqu’une proie prend pleinement conscience qu’elle est proie et possiblement en danger. Se pinçant les lèvres, elle écoute la suite et n’est pas certaine de saisir l’argumentaire. Celui qui lui avait semblé au premier abord agréable semblait particulièrement maladroit. Il est stoppé par le serveur qui dépose les boissons, elle l’avise un instant, s’attends au pire et ne peut retenir un hoquet de surprises s’échapper de ses lèvres.

Elle a parfaitement pu observer le sourire d’amusement sur les lèvres d’Apolline, qui s’était mise à rire en silence. Aimée, elle, tentait de se faire toute petite, néanmoins outrée du manque de délicatesse de ce chevalier. Apolline aurait trouvé les mots, pour lui prouver à quel point il avait tort, à quel point il était ridicule et insignifiant et à quel point sans arme elle pourrait l’écraser sans le moindre doute, mais elle… Elle n’en était pas capable.


- « Vous voilà bien indélicat de souligner ainsi un veuvage et un âge » jamais elle ne disait ‘mon’ ou ‘je’ , Aimée choisissait bien ses mots« Ce n’est pas très plaisant à entendre » insista-t-elle « Surtout que de nos jours, bien des femmes sont dans ce type de situations, la fange prend bien plus qu’elle n’offre. Le choix est loin d’être fermé, détrompez-vous, simplement l’exigence est suffisamment haute pour ne pas prendre la peine de rencontrer le premier venu. J’ignore pourquoi le comte vous a accordé cet entretien, néanmoins… Je serais curieuse de connaître la raison de votre présence ici, à vous. »

Elle coula un regard vers sa dame, espérant être à la hauteur de ses espérances, nerveuse, elle avait fini par récupérer le récipient pour tremper ses lèvres dans le jus de fruits. Déglutissant avec lenteur, elle cherchait ses mots pour amener la discussion. Aimée était persuadée que le comte ne l’avait pas choisi sans raison, rien que sa corpulence avait dû jouer. Il devait être en mesure de protéger la comtesse, il était en lien avec la maison Rougelac. C’était peut-être ça… Que ferait-il si par un miracle, Apolline acceptait de faire véritablement connaissance, non par une intermédiaire.

- « Que feriez-vous de votre lien, si, le comte décidait de vous offrir plusieurs rencontres avec sa fille ? En épousant une comtesse, vous deviendrez vous-même comte, au même titre que celui que vous êtes rattachés, votre rôle sera alors de protéger les intérêts de votre nouvelle famille, n’est-ce pas ? Ne seriez-vous pas dans une position délicate ? »

Aimée faisait ce qu’elle savait faire : protéger la comtesse. Ainsi se perdait-elle dans ce flot de questions, sans être vigilante à maintenir à la perfection son rôle. Non, Aimée voulait découvrir qui était cet homme, pourquoi il tenait à rencontre Apolline et surtout, s’il était prêt à annihiler tout ce qu’il avait pour être digne de celle qu’elle savait en perdition. La maison de Pessan avait besoin d’un représentant digne, intelligent, puissant. Croisant ses mains sur le bois de la table, se redressant légèrement, avant de laisser le bout de ses doigts triturer son collier prêté par sa dame, elle ne put que l’interroger davantage.

- « Admettons, je dis bien, admettons » souligna-t-elle « Que vous avez l’occasion de poursuivre des échanges réguliers, que l’idée du mariage s’affine, vous parlez de liberté messire, non d’une prison, comment imaginez-vous donc ce mariage et votre relation avec votre future épouse ? Et puis… » elle eut un sourire en coin « Dois-je vous souligner que malgré le fait que vous êtes un homme, vous êtes vous aussi âgé, sans descendance et sans femme ? »

Apolline avait laissé ses lèvres dessiner un sourire en coin, c’était le type de phrase qu’elle aurait pu dire. Aimée avait eu une bonne enseignante, ce qui semblait la satisfaire. Portant enfin le verre de vin à ses lèvres, elle ne put qu’avaler une longue gorgée. Finalement, cette sortie s’annonçait d’être plus amusante que ce qu’elle aurait pu penser.

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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.   [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille. EmptySam 10 Oct 2020 - 19:01
Après avoir commandé un jus de fruit pour la comtesse et une boisson pour son accompagnatrice qu’elle doit vraiment apprécier pour prendre aussi bien soin d’elle, nous commençons nos échanges. D’habitude les nobles méprisent leur personnel, mais de toute évidence, ce n’est pas le cas d'Appoline. D’ailleurs tout le long de notre entretien, elle n’arrête pas de lui jeter des coups discrets, comme si elle quêtait son approbation. Je pense que le chaperon va allez faire ensuite un rapport à son père et la dame ne veut pas faire de faux pas.

Pourtant plus la discussion continue, plus elle semble prendre de l’assurance et je l’écoute m’indiquer que je suis quelqu’un d’indélicat, ce qui est tout à fait vrais, je hoche même la tête pour lui qu'ellea raison sur ce point. Elle me demande ensuite les raisons de ma présence, et je pensais que c’était tellement évident, que je n’ai même pas abordé le sujet ! Je répare donc mon oubli en lui indiquant :

Je suis ici car je cherche une femme qui me donnera des enfants et si en plus je peux augmenter de statut social, c’est un bonus. Il est très important d’être marié lorsque l’on fait partie de la bonne société et en plus vous êtes jolie et à mon goût ce qui me va très bien. Encore une fois, ne soyez pas outré par mes paroles, je suis ce que certain peuvent appeler une brute, mais une brute honnête.

La discussion bascule sur un autre sujet et je remarque alors que mon interlocutrice n’arrête pas de parler à la troisième personne. C’est assez déstabilisant, mais je suppose que c’est un truc de famille de haut rang et je m’adapte donc. Je lui réponds :

Actuellement ma loyauté va en premier lieu au Roi, puis au Comte de Rougelac. S’il y a un mariage, mon alliance avec Victor sera rompue et je serais loyale envers ma nouvelle famille, c’est assez simple. Je dois vous préciser que ma famille a toujours eu des alliances, mais il n’y a qu’au Roi que nous avons prêté allégeance. Tout cela pour vous dire que je serai prêt à tout pour protéger l’honneur de ma nouvelle maisonnée, et à prendre des mesures extrêmes si cela s’avère nécessaire.

Je ne vais pas dire que je vais tuer leurs différents opposants, car c’est une femme et elle risque d’être choqué, mais c’est exactement ce que je veux exprimer. La suite me convient mieux, elle intègre petit à petit l’idée que je peux être un parti acceptable et me demande de préciser mes paroles, alors que j’essaye de choisir mes mots pour lui donner une réponse policée, je me souviens de ma promesse et je lui dis en souriant :

Alors, ne soyez pas choqué par mes prochaines paroles, j’ai donné ma parole que je serais franc avec vous, mais la suite risque d’être difficile à entendre. Si vous voulez boire un nouveau verre de jus de fruit, je vous conseille de le faire dès maintenant.


Je jette ensuite un coup d’œil à la servante qui nous regarde d’un air amusé, alors que mon cousin, lui enchaine verre après verre. Finalement prenant mon courage à deux mains, conscient que je vais peut-être saboter tout ce que j’ai fait avant, je lui dis :

Dans un mariage normal, l’homme domine sa femme, lui imposant ses choix, mais si nous nous marions, les choses seront bien différentes, je serai un parvenu qui bien que noble a atteint une position qui ne lui était pas destiné, j’aurais donc besoin d’une alliée plus qu’une épouse. Vous bénéficierez d’une liberté totale, ferez ce qui semble juste sans avoir à justifier quoi que ce soit, tant que cela reste dans la sphère privée. Je suis en effet toujours célibataire à l’âge de trente ans, mais je suis prêt à faire un effort pour avoir des enfants et pouvoir évoluer dans l’Esplanade.


Après ma longue réponse, je la regarde droit dans les yeux et je lui pose la question ultime :

Et vous ? Êtes-vous prêtes à faire un effort ?
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.   [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille. EmptySam 10 Oct 2020 - 22:39


La comtesse prenait le temps de boire son verre de vin, le savourant sans aucun doute plus que de raison, alors qu’elle avisait sa dame de compagnie jouait les mondaines le temps d’une soirée. L’ensemble était amusant, distrayant sans doute, tout au plus instructif si on partait du principe qu’elle apprenait à découvrir un homme qui n’était semble-t-il pas si fidèle que ça à ses alliances. Déposant son verre sur le rebord de la table, elle pinça ses lèvres, avisant Aimée, qui, elle en était certaine devait être convaincu par l’argumentaire inexistant du noble de basse échelle. En effet, la petite main, ne put que s’empourprer alors qu’un homme -bien que convaincu de s’adresser à une femme influente- venait d’admettre la trouver à son goût. Naturellement, elle tâchait de faire bonne figure, de maintenir son rôle avec plus ou moins de difficulté, plus ou moins de succès. Prenant une inspiration, qui se voulait courageuse, la petite main rejoignit ses mains abimées par les travaux manuels :

- « Une brute honnête » répéta-t-elle « une brute honnête aura des difficultés à s’intégrer dans la noblesse mondaine, ne pensez-vous pas ? La beauté n’est pas suffisante pour créer une entente et puis, pensez-vous que vous êtes aussi au goût de la comtesse ? »

Aimée en doutait, elle connaissait les goûts de sa dame, généralement elle appréciait les hommes fins, élancés. Lui était grand, large, fort, un peu dégarni aussi. La suite de la conversation ne sembla pas la déranger, la petite main trouvait l’argumentaire logique, contraire à la comtesse bien évidemment. Ce n’était pas pour rien qu’elles n’étaient pas en harmonie parfaite. La jeune femme se contenta d’opiner à plusieurs reprises, étirant ses lèvres dans un sourire qu’elle n’identifiait pas clairement.

- « Voilà de beaux engagements, néanmoins, personne ne peut s’assurer ou vérifier vos paroles, n’est-ce pas ? »

Un petit silence, simple, furtif, rapide. Alors qu’elle porte une nouvelle fois son verre à ses lèvres pour avaler une gorgée. Aimée ne sait pas trop comment réagir, ni même comment entamer une conversation plus durable. Grimaçant légèrement, elle écoutait plus ou moins attentivement les dires de l’homme qui se trouvait face à elle. Avalant une nouvelle gorgée de son jus de fruits pour éviter répondre à sa demande. La jeune petite main était soudainement mal à l’aise, ses lèvres s’entrouvrirent puis se refermèrent à plusieurs reprises. Il parlait d’enfant, de mariage, d’arrangement de liberté. Comme si un homme, noble pouvait réellement penser ce genre de choses. Aimée la trouvait plutôt sincère, elle aurait voulu que la comtesse puisse le voir, l’entendre, accepter au moins de s’essayer à des fréquentations qui semblaient pour l’heure n’être que des échecs lamentables. Pour autant, alors qu’elle allait s’exprimer et fit silence, elle ne pouvait s’engager pour la comtesse. Silencieuse, elle se recula alors que la dame avait fini par se lever, inclinant poliment la tête elle s’éclipsa pour laisser les rôles s’inverser. La comtesse semblait avoir visiblement suffisamment joué.

- « Peut-être déjà en vous permettant de vous adresser à la bonne personne ? » Apolline tira sa chaise, fit signe au serveur de lui servir un nouveau verre de vin « Vous pouvez ramener la bouteille » articula avec lenteur avant de reporter son attention sur le chevalier « je ne comptais pas me manifester pour être honnête » admit-elle « Je n’ai qu’une obligation, être présente, communiquer n’était pas dans l’ordre donner par mon père. »

La comtesse fit une pause, alors que le serveur venait déposer devant la dame sa commande. Prenant une légère inspiration, elle semblait prendre le temps de peser ses mots. Il pouvait tout à fait s’emporter, cela ne semblait guère la déranger. La dame de Pessan aurait pu faire silence, décider de mettre fin à l’entrevue, après tout n’avait-il pas réussi à reconnaître celle qu’il voulait courtiser. Levant son verre en sa direction, la noble dame avala une gorgée, couvant un regard sur sa domestique qui était aussi rouge que le sang s’écoulant sur une lame.

- « Reprenons, voulez-vous. Si mes oreilles ne m’ont point trompés et nous savons tous les deux qu’elles ne m’ont aucunement trompé. » fit-elle en appuyant un regard sur lui, se reposant davantage contre le dossier de sa chaise « Vous prétendez vouloir protéger votre future épouse, allez-vous régulièrement à la balsamine avant un rendez-vous qui pourtant, si je ne me trompe guère à pour but de convaincre une femme de vous épouser ? »

Un fin sourire orna les lèvres de la dame, provocatrice sans aucun doute. Elle voulait surtout lui prouver qu’elle était venue en connaissance de cause, Apolline était une femme, mais certainement pas fragile, ni effrayée. Les prétendants, elle en avait éconduit plus d’un, mais ce chevalier-là, il attisait sa curiosité.

- « En réalité, j’étais curieuse de faire votre connaissance messire. Je me demandais pourquoi un homme comme vous, souhaitait-il rencontrer une femme comme moi ? Bien évidemment, j’avais pensé à cette idée de progression d’échelle sociale, non pas ? » elle offrit un sourire « Mais, imaginer que vous le fidèle, le loyal, le bras droit du comte de Rougelac serait prêt à retourner tout ce qu’il possède pour un titre… C’est grisant » murmura-t-elle « Vendriez-vous votre mère aussi, enfin si je puis me permettre bien évidemment. » elle leva un doigt signe qu’elle n’avait pas terminé, avalant une longue gorgée « Vous me semblez vouloir une complice, n’est-ce pas ? Où c’est que vous prétendez, mais j’étais convaincue d’avoir face à moi un homme prenant ce qu’il désirait, sans se soucier du reste, une brute, me serais-je trompé sur votre analyse, messire… Rochemont ? Seriez-vous finalement plus intéressant que ce que j’avais imaginé ? Où êtes-vous réellement un chevalier sautant une gueuse juste avant de vous rendre à un rendez-vous avec une comtesse ? »

Elle se releva avec lenteur, son verre à la main, le relevant vers lui, avalant une longue et profonde gorgée.

- « Vous devriez avaler une gorgée maintenant messire, parfois ma langue fourche légèrement et je provoque des vapeurs de colère à mes interlocuteurs. Mais je vous en prie, avalez, c’est plus simple à digérer par la suite. » Un sourire provocateur, une inclination de la tête. S’appuyant contre la table, elle ne fermait pas pour autant entièrement l’échange « Bien, si ma véritable présence de vous semble pas trop offensante et si Aimée ne vous manque pas trop -j'admet que sa beauté est solaire-, peut-être pourriez-vous me parler de vos aspirations, messire Rochemont ? »

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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.   [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille. EmptySam 10 Oct 2020 - 23:51
Mes arguments semblent porter leurs fruits car je vois mon interlocutrice rougir lorsque je le complimente, montrant ainsi qu’elle est vraiment charmante. Lorsqu’elle m’indique que j’aurai des difficultés à m’intégrer à la société mondaine, je ne peux qu’acquiescer, c’est bien pour cela que j’ai besoin d’aide. Si j’étais un super animal social, à l’aise avec les gens de la cour depuis mon enfance et disposant de titres, ce seraient les femmes qui feraient ma cour et je ne serais pas présent ici.

Concernant la beauté, je sais que toutes les femmes n’aiment pas les hommes taillés comme une muraille, mais la plupart apprécient quand même, c’est là un détail secondaire, que je ne peut de toute façon pas changer. Sa seconde question n’appelle pas vraiment de réponse de ma part, car il s’agit avant tout d’une question de confiance et personne ne peut être sûr de quoi demain sera fait, l’arrivée de la Fange en est un très bon exemple.

Mais je vois que la personne qui me fais face, est mal à l’aise, puis elle se lève et laisse sa place à sa servante ! Je suis un peu dépassé par les évènements, ne comprenant pas vraiment ce qu’il se passe, jusqu’à ce que la nouvelle arrivée, m’explique qu’elle s’est amusée à mes dépens. Sans doute un jeu à la mode à la cour, même si je n’en comprends pas l’intérêt.

L’important pour moi c’est que le serveur ramène une bouteille et j’en profite pour servir un verre à Apolline avant de remplir le mien, comme un hôte attentionné. Elle reprend d’ailleurs notre discussion, en commençant par la Balsamine et je comprends qu’elle joue dans une autre catégorie que sa servante, ce qui n’est pas pour me déplaire, je lui réponds donc en toute franchise :

Je vais régulièrement là-bas, parfois pour rencontrer des prostitués mais ce matin c’était juste pour prendre un bain parfumé, les termes n’offrant pas ce genre de prestation. Avant chaque visite importante je fais ce petit rituel, par exemple lors de ma première rencontre avec Victor. Bien sûr si je vous fais la cours, j’arrêterai toute relation de ce type pour ne pas mettre dans l’embarras votre famille.


C’est en effet un sacrifice, sans doute l’un des plus lourds, que je vais devoir faire, mais il serait trop dangereux de continuer. Je l’écoute donc jusqu’au bout avant de répondre point par point :

Je suis toujours le loyal bras droit du comte, mais il ne sera pas convenable que ce genre de relation ai lieu entre deux comtes, c’est tout. La famille de Rougelac et ma maisonnée avons fait une alliance qui comme toute chose dans le temps est sujet à changement, les choses sont ainsi. Pour ma mère, je ne sais pas si je la vendrais, cette dernière étant morte en me mettant au monde, mais une chose est sûre, si je suis prêt à faire bien des choses pour augmenter mon statut, il faut éviter de me pousser trop loin.

Je lui souris, mais mes yeux restent froids comme de la glace, et je continue à lui répondre :

Vous nous avez bien écouté, d’habitude je ne demande pas la permission pour prendre ce dont j’ai envie. Pourtant je ne suis plus sur mon champ de bataille habituel où je suis un loup parmi les hommes, mais je veux entrer sur votre territoire et pour cela, je suis prêt à être votre allié. Pour répondre à votre dernière question, je ne suis pas vierge, mais j’ai le respect des convenances et surtout, je veux faire bonne impression.


Finalement la comtesse se lève et je pense que notre entretien est terminé, au lieu de cela, elle se penche vers moi, m’invitant à boire, ce que je ne fais pas, et me demande qu’elles soient mes aspirations. Normalement nos chaperons auraient dû intervenir pour nous rappeler à l’ordre, nos corps étant bien trop proches l’un de l’autre mais mon cousin est complètement bourré et dort sur la table tandis que la servante a le visage tellement rouge que j’ai peur que ses jours explosent.

De mon côté, je reste stoïque, étant habitué à la présence de jolies jeunes femmes à côté de moi, même si je les paye le plus souvent. Je peux lui répondre avec simplicité :

Je souhaite devenir comte et avoir des enfants, rien de plus, rien de moins. Bien sûr une fois que je serais confortablement installé et s’il y a des opportunités de rentrer au service du Roi et l’aider dans sa tâche au cas où il est un jour fatigué, pourquoi pas, mais les Trois veillent sur lui et sa santé est robuste.


Je n’ajoute pas que ce dernier peut être assassiné, car ce pourrais être considéré comme un crime de lèse-majesté. Je décide de sujet, le terrain étant potentiellement glissant et je lui demande :

Je suppose que vous avez déjà fait un effort en me dévoilant votre véritable identité, même si je ne comprends pas vraiment le pourquoi de ce jeu. Toutefois j’aimerais profitez de vos bonnes dispositions à mon égard pour vous demander à votre tour, ce que vous désirez vraiment.

Voilà, on a beaucoup parlé de moi, mais maintenant que j’ai la véritable Comtesse, je peux lui posez des questions. Je suis même curieux de sa réponse, car je doute qu’elle veuille se remarier, alors que peut-elle attendre de la vie ?
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Apolline De PessanComtesse
Apolline De Pessan



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MessageSujet: Re: [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.   [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille. EmptyDim 11 Oct 2020 - 1:10


Apolline fronça le nez, dans ce réflexe qu’elle pouvait avoir en cas de contrariété, ou tout simple d’incompréhension. La comtesse s’était attendue à bien des réactions, sauf celle-ci. L’homme d’armes n’avait pas bougé, ne s’était pas emporté, n’avait pas levé la voix. Penchant la tête sur le côté, avalant une gorgée de son verre qu’elle redéposait dans une lenteur maîtrisée, elle semblait attentive, abandonnant des yeux Aimée. Sa dame de compagnie n’était en soit, aucunement un problème, sauf si cette dernière se rangeait définitivement du côté de son père. Se retenant de justesse de rouler des yeux, la noble dame ne put que laisser un soupir fuir ses lèvres.

- « Je n’ai pas besoin de connaître vos occupations… Avec le comte de Rougelac. De plus, ce genre de discours peut fonctionner sur une jeune femme innocente » commenta-t-elle « Malheureusement, comme vous l’avez justement souligné, je suis veuve et loin d’être jeune. À vous écouter, vous êtes l’homme parfait. Vous n’allez pas vous glisser dans d’autres cuisses en cas de mariage ou de procédure, vous êtes prêts à sacrifier vos alliances. Par les Trois messire Rochemont, que vous êtes ennuyants. »

La comtesse n’en croyait évidemment pas le moindre mot. Desmond n’était pas le bras de droit du comte de Rougelac pour rien et elle ne pensait nullement se tromper en supposant sans doute à juste titre que les deux hommes partageaient bien des déviances communes. L’avisant un instant, avalant bien évidemment une gorgée de son verre qui ne semblait pas pour autant l’apaiser, la dame de noble sang n’avait que faire de l’imposante corpulence de son interlocuteur, de son regard froid. Apolline n’avait plus peur de la mort depuis longtemps. L’homme provoquait tout au plus un frisson le long de son dos, expression de son corps pour prévenir la brune de la dangerosité de son petit jeu.

- « Je me demande ce qu’il se passerait si le comte apprenait votre discours ? » un sourire en coin « Saviez-vous que votre… Mh » elle tapota ses lèvres du bout des doigts, comme si elle réfléchissait « Votre allié, c’est ça ? Monsieur le comte de Rougelac vient de temps en temps au bonheur, mais, je ne vous apprends rien, j’ose espérer ? J’avais cru comprendre qu’il avait grande confiance en vous… De nos jours, les alliances sont précieuses, on ne sacrifie pas un pion aussi facilement et croyez-en mon expérience… Le comte ne vous lâchera pas aussi facilement. »

La comtesse n’a pu que lui rendre son sourire, alors que ses doigts quittent ses lèvres, ses mains se croisent sur ses cuisses. Elle avait penché très légèrement la tête sur le côté, cherchant à définir les limites de son interlocuteur. Soit, ses informations étaient plus qu’erronées, auquel cas elle devait urgemment se séparer de certains petits oiseaux, soit l’homme qui lui face se faisait violence, extrêmement violence pour lui faire bonne impression. Il prétendait avoir le respect des convenances, de la croyance, celle qui avait des croyances particulières, n’était pas certaine de le rejoindre sur ce point. Après tout, Serus n’exigeait-il pas de se préserver pour le mariage, pour mieux profiter de son épouse ou de son mari ? Elle, elle avait une excuse, elle était veuve, parce que les nobles avaient trop lâche pour empêcher un véritable massacre. Cette pensée lui tira une quinte de toux, alors que sa gorge s’était serrée. Les Sarosse, son mari, ses enfants.

- « Dois-je vous applaudir pour respecter l’éducation de nos dieux ? »

La femme s’était relevée, s’approchant, sans se soucier des conséquences, elle était proche sans trop l’être, s’appuyant contre le rebord de la table. Celui qu’on lui avait décrit comme sanguinaire, irréfléchi, provocateur, impulsif lui semblait bien doux à ce moment précis. Même dans ce rapprochement, tout relatif, le chevalier ne semblait guère réagir. Elle piquait, elle souriait, elle provoquait avec plus ou moins de discrétion, sans user pourtant de ses plus belles phrases ambiguës et pourtant rien ne semblait atteindre l’homme d’armes. Récupérant son verre, le tendant vers l’homme, comme pour l’inviter à trinquer, elle fit un petit silence, prenant la peine de la réflexion.

- « Ainsi, vous êtes un fidèle suivant du Roi, comme tout a chacun. Faut-il une prestance pour ne serait-ce qu’effleuré du bout de doigt l’aspiration de le suppléer ou ne serait-ce que de s’en approcher. Que pourriez-vous apporter à un tel homme ? » pour le reste, Apolline ne semblait absolument pas concerné pour son ambition quelconque « Seriez-vous romantique ? Des enfants un titre et vous voilà le plus heureux des hommes. Il ne vous manquerez que mh… Laissez-moi réfléchir… Un chien, oui, voilà un chien et nous serions dans l’extase de la banalité médiocre. »

Ses lèvres se pincèrent, elle abandonnait sa place pour revenir s’installer sur sa chaise. N’était-elle pas convaincu que tout ça allait mener où que ce soit, mais fallait-il au moins reconnaitre qu’il avait le mérite d’être distrayant. Peut-être. Prenant une légère inspiration, simplement pour avoir la force de pousser un soupir, elle ne put que récupérer son verre, jouant du poignet pour faire tourbillonner le restant de liquide se trouvant au fond du récipient.

- « Pourquoi, pourquoi, pourquoi.. C’est toujours la même question. » répondit-elle « La réponse est pourtant loin d’être complexe. Le comte mon père est un peu trop ouvert à toutes propositions et si je ne puis que me plier à son bon vouloir, rien ne m’empêche de le faire à ma manière. » Ce n’était pas clairement la vérité, mais qui pouvait bien l’obliger à être entièrement honnête ? « En revanche, je n’ai aucune bonne disposition à votre égard, de l’amusement tout au plus, de la curiosité à la rigueur, n’ai-je même pas l’excuse de l’ivresse encore. »

La comtesse n’avait nullement dans l’idée de dévoiler l’ensemble de ses cartes, ni même d’évoquer à un parfait inconnu l’ensemble de ses projets. En revanche, elle percevait en ce chevalier un pion potentiellement intéressant. Apolline était d’ailleurs convaincu qu’il n’avait pas pris la peine de se renseigner sur son entourage, ses terres, ne voyait-il que l’argent, la nativité de la femme noble.

- « Eh bien, j’ose espérer que mes relations vont perdurer et qu’aucun des gens qui me sont liés n’auront dans l’idée de s’émanciper pour un quelconque titre. J’ai moi-même un chevalier sur mon service ainsi que croyez-le ou non, un autre comte. Ce dernier s’occupant des terres de ma famille au Labret. » exposer une situation simple, sans trop rentrer dans les détails « Hormis ça, je n’aurais guère le choix d’accepter les recommandations de père, d’accepter un mariage et d’honorer ce mariage à venir, survivre serait une bonne chose aussi, n’est-ce pas ? Pour le reste, ne suis-je qu’une femme, navrée donc de vous décevoir mes aspirations ne peuvent donc guère aller plus loin…. Je n’ai pas de domaine dans les marais à entretenir, vous plait-il d’ailleurs, de fréquenter un homme régnié de votre roi en personne ? » avalant une nouvelle gorgée « je suppose que votre curiosité est désormais assouvie ? »

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Desmond de Rochemont
Desmond de Rochemont



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MessageSujet: Re: [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.   [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille. EmptyDim 11 Oct 2020 - 16:26
On m’a souvent insulté de noms d’oiseaux, de loin, lorsque les personnes savaient que l’on ne se reverrais jamais, mais on ne m’a jamais dit que j’étais ennuyant. Pour moi c’est une bonne chose, je ne cherche pas à me faire remarquer, juste à trouver femme. Elle enchaine ensuite sur la possible réaction du comte de Rougelac, mais mon mariage ne le concerne nullement, je crois même qu’il m’applaudira à mon coup de maitre. Et puis je m’entends bien avec lui, il n’y a aucune raison que cela change, je resterai son débiteur, mais il n’aura plus ma loyauté indéfectible, c’est tout.

En tout cas elle ne semble pas allée très bien, je la voix tousser, me poser des questions sur les Trois ou sur Roi qui pourrais être dangereuse et lorsqu’elle me demande si je suis romantique, je me contente de sourire, encore une insulte inédite. Pour le chien, je lui réponds :

Vous avez raison, j’ai toujours voulu avoir un chien de guerre. Les chiens de chasse ne m’intéressent guère car je ne suis pas un fervent admirateur de ce sport, mais un beau mastiff est une bonne idée, vous aimez les chiens ?

Peux-t-être que nous allons nous trouver un point commun, mes paroles ont également pour but de la calmer, car je vois que notre discussion l’agite beaucoup. Je l’écoute me donner les raisons de notre entrevu et je ne peux que hocher la tête, c’est exactement ce que je pensais, son père l’oblige mais elle n’en a aucune envie. De toute évidence, je ne suis pas son type, trop lourdaud, trop pauvre et trop bête, j’aurais au moins essayé et je serais mieux préparé pour la prochaine. Une de ma phrase préférée est : Dans toutes ses guerres, les Rochemonts gagne toujours une seule bataille, la dernière.

Je ne réponds pas sur ces remarques sur Victor, ni sur ces gens, chacun gère sa vie comme il le sent, je me contente de lui dire :

J’ai en effet croisé Angusel de Cambaire il y a quelques mois et j’ai pu voir la ferme que vous lui avez baillé. Vos différentes terres sont bien entretenues pour l’époque difficile dans laquelle nous sommes et vos différentes propriétés et autres salons vous assurent un revenu confortable et j’espère que cela vous rend heureuse. La simple survie est une bonne chose pour la grande majorité de la population, mais j’ai toujours été à la recherche d’assouvir mes envies.

Je ne précise pas, que c'est par tous les moyens, mais c’est bien sous-entendu. Je lui réponds à sa dernière question en souriant :

Oui, vous avez été charmante et avez répondu avec beaucoup d’honnêteté à chacune de mes interrogations et je vous en remercie pour cela. Il est de coutume à Marbrume d’attendre une réponse dans les sept jours, afin de savoir si une dame accepte d’être courtisé, j’attendrai donc pendant ce délai votre billet.

Je me lève finalement, m’incline et lui dit d’une voix douce, qu’elle seule peut entendre :

Vous êtes bien plus jolie que votre servante.

J’attends ensuite sa réaction avant de me préparer à prendre congé, plutôt satisfait de ma prestation, par contre qu'est-ce que je peux avoir soif, je l'ai regardé enchainé verre sur verre, mais je n'ai pas osé la suivre et le résultat c'est que je meurt d'envie de boire une bouteille entière d'hypocras !
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MessageSujet: Re: [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille.   [Terminé] Une rencontre entre gens de bonne famille. EmptyDim 11 Oct 2020 - 19:49


La comtesse ne s’était sans doute pas attendue à ce type de réaction. Immobile son regard s’était légèrement écarquillé, ses iris s’étaient dilatés pour laisser transparaitre un éclair d’incrédulité. Jamais, elle n’aurait ne serait-ce imaginé qu’un noble, chevalier, donc combattant puisse ainsi s’assouplir, s’aplatir pour éviter de la contrarier. Ses lèvres se pincèrent de cette manière sévère, son regard dû se refroidir l’espace d’un instant. Apolline était conservatrice, peu importe les apparences, peu importe sa liberté qu’elle s’était octroyée suite à la perte, de son époux et de ses enfants. L’homme était là pour diriger, protéger, aiguiller, la femme pour soutenir, accompagner et procréer. Se moquait-il donc d’elle ? L’absence de réaction, le fait de la laisser le malmener ainsi, est-ce une vaste supercherie ? Ses sourcils se froncèrent, à deux reprises, alors qu’elle avait mis du temps à reprendre la parole. En l’avisant lui, sa carrure, sa posture, on le prendrait plus facilement pour un sectaire des marais, cannibale que pour un homme soumis à son épouse. Grimaçant, elle ne put que rester dans cette demi-mesure étrange.

- « Si j’aime les chiens ? » l’interroge-t-elle dans un écho « Est-ce que vous vous essayez à l’humour, chevalier ? » elle aurait voulu que ce soit ça, réellement « Ça dépend si vous vous comptez dedans ? » n’est-ce pas ce qu’il était actuellement, le chien d’un noble « Je n’ai jamais eu de chien. Je ne suis fermée à la question. »

Rendait-elle les armes ? Pas vraiment. Néanmoins, qu’aurait-elle pu dire de plus. Son amusement n’était plus présent, lui qui restait cet homme adouci, il ne se battait pas, ne cherchait pas à s’imposer, il n’était pas une bataille, non. Immobile elle l’observait patiemment. Apolline ne soupirait pas, ne souriait pas non plus, la noble était dubitative. Jamais ne s’était-elle retrouvée face un homme noble de ce fait, oh, des gentils, elle en connaissait, des ennuyants aussi, des menteurs et manipulateurs pour la plupart. Cependant, un comme lui qui ne réagissait à aucun sous-entendu, aucune attaque et qui ne semblait pas prendre en considération le moindre risque. Lui qui lui avait évoqué être prêt à abandonner son Messène de l’instant, lui qui évoquait être prêt à tout pour un titre, ne semblait pas craindre le moins du royaume que cette information fuite.

- « Oh » fit-elle surprise sincèrement pour la première fois « Vous connaissez Angusel ? Vous avez visité mes terres ? Est-ce que le Labret vous convient, vous plait ? Est-ce là-bas que vous souhaitez vivre, ou n’étiez-vous là que de passage ? » un nouveau pincement de lèvres, Apolline semble prendre la peine de l’écouter « Vous parlez de vos désirs, mais tout semble abstrait, un titre n’est qu’un titre et n’a plus de valeurs de nos jours, l’argent n’est plus aussi abondant que le temps passé. » elle laisse un soupir s’échapper de sa bouche « Que faites-vous de vos journées chevalier ? Êtes-vous un soutien pour la milice, ou simplement un pion sauvage qui malmène ceux qui tentent de déstabiliser votre très cher comte ? »

L’homme avait fini par se relever, évoquant cette histoire de Billet sous le regard surpris de la comtesse de Pessan. Elle n’était pas sûre qu’il est parfaitement compris qu’elle n’était aucunement décisionnaire, son père après dialogue confirmerait ou non. Lui pouvait insister, l’obliger à revivre ce type de rencontre jusqu’à donner suite ou non. Il s’inclinait tout en murmurant à la comtesse qu’elle était plus agréable à l’œil que sa domestique. Était-ce réellement un compliment ?

- « Messire Rochemont ? » l’interrogea-t-elle en le voyant s’éloigner « Comment allez-vous vous positionner de votre côté ? Vous aimeriez réellement voir d’autre rencontre de ce type se jouer ? » elle était sincère dans sa question, lui qui s’était fait ainsi marché sur les pieds sans ne jamais rien dire « Si je puis me permettre, ne cherchez pas à changer qui vous êtes… Les nobles ne connaissent que mariage d’arrangement, pour le plus petit des chevaliers ou le plus grand des comtes, c’est la même chose. »

Elle se redressa, s’inclina poliment, les lèvres pincées comme bien souvent depuis le début de cet entretien. Elle fit un signe à Aimée pour lui indiquer que le départ était proche.

- « Vous donnerez mes salutations à Victor, mh ? » fit-elle pour conclure « Puissiez-vous trouver la femme qui vous permettra de vous montrer comme vous êtes réellement, sans chercher à vous changer. »

Une dernière révérence, alors qu’elle était sur le départ, laissa Aimée ouvrir la porte avant de s’immobiliser :

- « Je vous laisse le fond de la bouteille, semble-t-il que ma descente soit plus importante que la vôtre. »

Les deux femmes avaient disparu, Aimée offrant un dernier regard appuyé sur l’imposante corpulence masculine. Difficile de savoir si cette rencontre était positive ou négative.


[En te remerciant pour ce Rp sympathique et très réactif ! ]

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