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| Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] | |
| Idalie de BeauharnaisComtesse
| Sujet: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] Mer 14 Oct 2020 - 1:35 | | | 25 octobre 1166 Début de la nuit Le silence régnait depuis au moins une bonne heure dans le manoir, uniquement perturbé par le crépitement des flammes qui réchauffaient les lieux et par les ronflements particulièrement sonores qu'émettait un sergent fort fatigué. Tout le monde dormait à poings fermés. Ou presque. Dans sa chambre, Idalie était bien éveillée. Assise sur son lit, elle contemplait les lueurs rougeoyantes du foyer, tentant tant bien que mal de ne pas fixer sa porte entrouverte ou de ne pas sursauter au moindre bruit lui paraissant inhabituel. Nerveuse, elle jouait avec ses mains, lissant parfois le tissu de l'élégant peignoir qu'elle portait par-dessus sa robe de nuit. C'était de la folie. Elle aurait dû refuser. Les jeunes femmes de bonne famille n'accueillaient pas leur futur époux dans leur chambre au beau milieu de la nuit, même pour discuter, même pour quelques baisers innocent, même si elles en avaient terriblement envie. Elle devrait fermer sa porte pour indiquer à Aymeric de ne pas entrer. C'était trop risqué. Idalie ne bougea pas d'un pouce. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure, puis expira longuement en levant la tête vers le plafond. Elle voulait partager un moment seule à seul avec Aymeric avant de l'épouser, elle souhaitait apprendre à la connaître loin des yeux et des regards des autres. Dans l'intimité de cette chambre, ils auraient la possibilité de se découvrir avant d'unir leurs vies, de se confier leurs appréhensions, leurs désirs et leurs attentes. Ils n'auraient que quelques heures, mais c'était bien plus que ce que pouvaient espérer la plupart des futurs mariés moins aventureux. C'était, cependant, un risque. Un risque à prendre... Perdue dans son observation des ombres qui dansaient sur le plafond, Idalie tressaillit en entendant la porte grincer, puis s'ouvrir avant de se refermer doucement et d'être verrouillée. La noble se leva, s'approchant de la silhouette d'Aymeric, qui sortit finalement de la pénombre pour se dessiner dans la lumière tamisée des flammes. Les mains jointes devant elle, Idalie s'arrêta à quelques pas du comte dans la pièce. Elle le regarda, puis lui sourit et baissa brièvement les yeux avec timidité avant de les relever sur lui. « Bonsoir, Aymeric », chuchota-t-elle, n'osant pas parler à voix haute. Elle replaça avec une certaine fébrilité une mèche de cheveux qui refusait de s'intégrer à la longue tresse réalisée par Ilda pour retenir une crinière plus sauvage que les chignons laissaient entrevoir. Pour une énième fois, elle passa sa main sur le tissu de son peignoir, non sans replacer un pan de sa robe de nuit blanche derrière le vêtement. « Je... Est-ce que vous... Enfin, aimerais-tu t'asseoir? », demanda-t-elle en désignant d'un geste un petit canapé où ils pourraient prendre place tous les deux. Était-ce une question ridicule? Oui, c'était idiot, ils n'allaient pas rester plantés au beau milieu de la chambre pour discuter... « Je suis désolée, poursuivit-elle tout bas. Je n'ai guère l'habitude des situations de ce genre et je suis quelque peu nerveuse. Mais je suis heureuse de te voir... »Idalie réduisit la distance entre elle et Aymeric en s'avançant, puis se saisit délicatement de la main de son futur mari, comme pour appuyer ses paroles. « J'ignorais si je devais préparer quelque chose, j'ai demandé à Ilda une infusion avant qu'elle me quitte, mais elle doit être plutôt froide maintenant et je n'ai pas osé sortir de crainte d'attirer l'attention. » |
| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] Dim 18 Oct 2020 - 11:43 | | | Tiens, ça faisait un moment qu'il n'avait pas été aussi nerveux. Depuis qu'il a demandé Idalie en mariage, tiens, s'il faut être précis. Et la configuration actuelle n'est pas pour l'aider à retrouver son calme. Oh, certes, on pourrait imaginer que retrouver sa fiancée peu avant le mariage, la nuit, alors qu'elle lui a demandé de ne pas brusquer les choses et d'attendre la nuit de noces ne doit pas aider quand on ne fait que rêver à ce moment où ils verront le loup, mais non, c'est encore plus simple que cela. Aymeric est un solitaire et il se sociabilise. Faute de choix avec sa fille qui a besoin de lui et n'a pas de mère, faute de choix encore en raison de son statut qui fait qu'on l'interpelle souvent, c'est qu'être Comte confère une certaine visibilité, mais surtout parce que depuis la veille vivent ici beaucoup trop de gens. Outre sa fille et son personnel à lui sont venus s'ajouter Idalie et son personnel à elle, le frère d'Idalie qui paraît heureux comme tout entouré d'animaux, c'est clair qu'ils se ressemblent, et Apolline et son personnel. Ce qui fait, en gros, que le domaine où il vivait quasi seul, ajoutons forcément Alix, Guillaume et l'érudite, est devenu un hôtel fréquenté. Et comble du bonheur, la Comtesse Apolline de Pessan en profite pour l'interroger sur les affaires et les projets, avec des chiffres, des explications, le pourquoi de ses choix et aussi des réflexions sur les jeux de cour, les intrigues, bref, tout ce qui fiche un mal de crâne à notre stoïque Comte.
C'est sans surprise, du moins pour Alix qui commence à connaître l'animal, que le Comte a "fui" en journée pour aller chasser et qu'il a poliment refusé que Zephyr l'accompagne, sous prétexte qu'il est plus à l'aise seul. Et il est revenu avec du gibier, ce qui garantit un chouette repas pour le lendemain. C'est que du canard, ça ne se mange pas tous les jours. Aymeric est un chasseur émérite mais, et il le reconnaîtra lui-même, trouver du gibier est à la portée du premier imbécile venu tant le gibier pullule. Et le gibier pullule parce qu'il faut avoir un solide grain que pour oser sortir pour chasser, alors que la Fange existe. Mais Aymeric préfère affronter la Fange que la foule. Fut une époque, avant la Fange, ou chasseurs officiels et contrebandiers luttaient pour trouver une proie et désormais, le gibier est surpris de croiser un chasseur. Les choses ont changé tellement vite...
Après avoir retrouvé l'air pur, la solitude et l'excitation de la chasse, Aymeric a l'esprit plus clair et il a bien failli s'endormir. Sauf qu'il n'a pas oublié qu'il allait rejoindre bientôt Idalie. Et là, le cerveau s'est mis en branle. Alors, certes, il faut la préserver, donc faire qu'elle reste vierge pour la nuit de noces. Mais voilà, aux yeux des Trois, où est la limite. Peut-il la toucher, lui prendre la main ? L'embrasser ? sur la joue ou les lèvres ? Ailleurs ? A qui pouvait-il poser la question ? La voir dénudée avant le mariage est-il une faute ? S'ils ne se touchent pas, peuvent-ils se regarder ? Et d'autres questions qui feraient rougir même une veuve, donc qui a connu le loup. Et forcément, en s'interrogeant, il l'a imaginée. Et forcément, cerveau embrumé par ces questions, le sommeil est passé. Et la maisonnée lui semble désormais suffisamment silencieuse et les gens suffisamment endormis, surtout Zephyr, pour qu'Aymeric rejoigne Idalie.
Premier constat et déception. Outre sa robe de nuit, Idalie porte un peignoir pour lui tenir chaud. Il avait été clair, pourtant. Mais c'est un sourire qui accompagne ce constat, Idalie est prude. Ou timide. Ou frileuse. Ou les trois, d'ailleurs. Et alors qu'elle lui parle, il ajoute deux bûches dans l'âtre. Lui aussi a un peignoir, et un caleçon long, pour ce qu'on peut en voir. Mais il avait un couloir froid à traverser et claquer des dents n'aurait pas été de prime discrétion.
- Bonsoir !
Chuchote-t-il enfin en fermant et verrouillant la porte, puis en faisant signe à Idalie de s'asseoir sur le canapé, non loin du feu. Il l'y rejoint, pose une main sur sa nuque et l'embrasse, d'un baiser pas chaste du tout, laissant sa main vagabonder sur son dos à elle. Et si elle n'avait été assise, possible qu'elles soient parties à la découverte de son fessier. Il était donc prudent de l'asseoir.
- Si je ne vous avais embrassée, je n'aurais songé qu'à cela et il fallait que je puisse revenir à de meilleures dispositions. J'aimerais vous connaître sans chignon. De nuit, cela ne semble pas être une demande trop... excentrique !
Il se recule, il lui a promis qu'il n'était pas venu pour la bagatelle mais pour qu'ils se découvrent et il y a des choses qui peuvent se dire maintenant et qu'il ne dira pas devant un chaperon ou un public.
- Hier, vous m'avez confié vouloir que les Trois bénissent notre union pour qu'une flopée de gamins s'égaillent dans cette maison. Et ne doutez pas un seul instant que je puisse imaginer que vous ne soyez pas une maman fantastique et pleine d'amour pour ses enfants. Et ne doutez pas que je serai ravi d'avoir un ou plusieurs héritiers, puis d'autres Alix, que j'aurais la chance de connaître depuis tout petit. Mais...
Tiens, il a cru que ce serait plus facile...
- Je vous ai dit aussi que je voulais vous épouser même si vous ne pouviez me donner un héritier et cela reste vrai. Pas que je veuille vous priver de ce bonheur. Mais j'aurais moins peur. Vous l'ignorez peut-être, ou peut-être pas, d'ailleurs, mais ma mère est morte en me mettant au monde et que je le veuille ou non, cela m'a profondément marqué et me marque encore. D'autant plus que mon épouse est morte aussi alors qu'elle était sur le point d'accoucher. Elle a fui le domicile conjugal et a disparu, difficile de dire si sa mort est liée à l'accouchement ou à la folie qui parfois s'empare des femmes enceintes.
Des colères légendaires, des sautes d'humeur, un besoin irrationnel de protection avant un rejet total du compagnon, certaines femmes passent par ça et feue son ex épouse n'était pas très saine mentalement.
- Je suis né chétif également, les soigneurs de l'époque estimaient que je ne pourrais pas survivre. Ma respiration était difficile et j'ai été sujet à des fièvres et des fluxions de poitrine durant mes premières années, ce qui fait qu'on m'a gardé enfermé un long moment. Mes sorties se faisaient lors des chaleurs estivales, mais pas trop longtemps et j'ai vécu longtemps dans des pièces, un peu comme celles-ci, surchauffées. Autant dire que quand en grandissant j'ai recouvert mes forces, ma seule idée était de courir dehors. Mon amour de la nature et des espaces verts vient de là. Je voyais un monde inaccessible par les fenêtres et pouvoir le rejoindre m'a libéré. L'absence est à l'amour ce qu'est le feu au vent, il éteint le petit et agrandi le grand.
Il a des étincelles en lui contant cela et Idalie pourra le réaliser, quand il lui a dit qu'il voulait partager une intimité avec elle, il parlait bien de secrets maritaux et pas juste de sexualité, même si le sujet sera certainement abordé.
- Pendant ces mois de convalescence où je suis resté cloîtré, mon père, qui me reprochait la mort de ma mère, n'est quasi jamais venu me voir, ou par obligation. C'était un homme qui ne montrait pas vraiment son affection, pas même envers mon aîné, mon jumeau, bien mieux né physiquement que moi. Adulte, il était solide comme un ours en pleine possession de ses moyens et petit il surclassait des enfants plus âgés que lui. Alors que moi, désormais, ne suis juste que dans la moyenne basse sur le plan physique. Je ne suis plus rachitique, mais je reste fin et petit pour un homme. Notez, je ne m'en plains pas, la force n'est pas la seule qualité qui définit un homme. Je mise sur ma souplesse et mon agilité, ma discrétion aussi. Et je peux botter le cul d'un ours.
Bref, il se sent viril et n'a foncièrement pas à en douter. D'ailleurs, il la regarde à nouveau juste sous les yeux, mais finit par renoncer à l'embrasser, pour reprendre son récit.
- Quand comme moi on a grandi en solitaire, avec un père qui n'éduquait que son frère, laissant à son cadet les restes, cadet qui par ailleurs ne vouait pas un amour immodéré pour la lecture, on finit par aimer la solitude. Alors, quand on "propose" à un solitaire amoureux des forêts de devenir un prêtre cloîtrer dans un Temple, il ne faut pas s'étonner que ledit solitaire rejette la proposition. Prêtre est une magnifique vocation, prestigieuse et si un de nos enfants souhaite le devenir je l'y encouragerai, mais clairement, cela ne remplissait pas mes aspirations. Et devant mon refus, conseillé en cela par un érudit, mon paternel a décidé de me retirer mes privilèges de noble et de faire de moi son laquais. Convaincu que la condition d'un homme du peuple me ramènerait vers le droit chemin et me ferait réaliser que finalement, prêtre, c'était pas mal, j'ai été confié au palefrenier de mon père, qui était aussi son ami car ils avaient le même âge et une passion pour les chevaux de combat : Guillaume, que vous avez vu en venant. C'est lui qui conduisait la carriole.
Indice intéressant, puis Guillaume a l'art de faire bonne impression. Début cinquantaine mais toujours bon pied bon oeil, amoureux des chevaux dont il s'occupe merveilleusement bien, discret et compétent, puis naturellement bienveillant, les gens l'aiment bien, naturellement. Même Mathilde l'a apprécié de suite, reconnaissant en lui les valeurs des hommes de la terre. C'est un éleveur, un dresseur de chevaux et il ne s'est jamais renié. C'est d'ailleurs le seul "employé de maison" au service de son père qu'Aymeric a repris à son service dès qu'il est officiellement devenu l'héritier. L'autre, c'est le forgeron, qu'Aymeric ne connaissait pas mais qui lui est immédiatement apparu comme très compétent.
- Mais à la surprise générale, la mienne incluse, être laquais m'a plu. S'occuper des animaux, se dépenser, faire briquer des armes, apprendre l'arc, nettoyer une armure, ben, j'ai adoré. Le paternel a bien songé à me faire entrer dans les ordres par la force, mais quelqu'un d'avisé lui a fait remarqué qu'un cadet officier archer pouvait avoir grand intérêt, soit pour la guerre, soit pour épouser la fille d'un vassal ou d'un allié et agrandir les possessions de la maison et le paternel a fini par me laisser apprendre le métier. D'abord palefrenier, car il ne tenait plus à m'avoir dans les pattes, ensuite officier archer. J'ai fini par apprendre la chasse aussi, avant de partir chasser seul pour nourrir mes collègues ouvriers travaillant pour le Comte. Je ne me voyais plus comme "fils du Comte" et les autres non plus, vu qu'on pouvait me donner des ordres sans que je ne m'en offusque, mais je conservais quelques privilèges, sans même le réaliser. Entre autre le fait que je n'étais pas considéré comme un braconnier, même si dans les faits je l'étais.
Un sourire, qui fait qu'on peut comprendre que la relation avec son père était plus ambiguë qu'elle ne semblait l'être au départ.
- Je n'ai appris qu'à sa mort, et pas par lui, que mon père était fier de ce que j'étais en train de devenir et qu'on partageait des valeurs proches, dont le respect de la terre et du travail bien fait. Je n'étais pas pédant, lui non plus, amoureux de la nature, plutôt droit comme garçon. On ne m'a pas surpris à voler, tricher ou mendier. Ma gamelle, je la méritais. Puis vint l'époque où les choses sont rentrées un peu dans l'ordre, j'ai pu rejoindre une chambre dans la maison, car de palefrenier, on allait m'apprendre le métier d'officier. Mon aîné n'était pas ravi de ma "promotion" et m'a cherché noise. Vu nos gabarits, au début il m'a dominé et cela lui suffisait. Il prouvait qu'il était l'héritier. Sauf que j'ai appris qu'avec une brute, il fallait rester hors de distance de ses bras, qu'une fois capturé la cause était perdue, et j'ai appris le combat par l'équilibre, l'esquive, moins chevaleresque, sans armure, en légéreté et j'ai pris l'ascendant un soir, ce qui l'a mis en colère. La nuit, il m'a surpris dans mon sommeil et a pris une dague pour me crever un œil. Avec un seul œil, plus d'archer. Un réflexe salvateur et un coup dans les valseuses m'a permis de m'en sortir avec juste une profonde cicatrice sous l’œil. Et alors que j'espérais que mon aîné soit sanctionné, mon père a pris parti pour lui. C'était lui, l'héritier. J'ai quitté la maisonnée le lendemain pour rejoindre le duché du Morguestanc, le duc étant le supérieur de mon père, pour rejoindre sa milice. Je n'étais plus Aymeric de Beauharnais, cadet du Comte, mais juste Aymeric Beauharnais, adolescent et milicien archer. J'ai dû faire mes armes pour être accepté. La suite est connue. Mais si on comprend ceci, on comprend aussi un peu qui je suis. Et finalement, officier archer, je le suis devenu, sans avoir bénéficier de mon titre, par moi-même. Et j'ai la faiblesse de croire que j'étais perçu comme un bon coutilier.
Idalie doit mieux comprendre désormais qui est son fiancé et pourquoi, par exemple, il a fui la maison pour aller chasser alors qu'il y avait du monde. Et aussi pourquoi il est rustique et peu porté sur les études ou les intrigues. Il a un sourire étrange.
- Qu'est-ce qui, dans votre passé, explique ce que vous êtes aujourd'hui. Comment avez-vous été élevée ? Pourquoi êtes-vous aussi fusionnelle avec Zephyr ? J'ai envie que vous vous dévoiliez à moi. Et que vous ôtiez ce peignoir, aussi. Il y a d'autres aspects de vous qu'il me plairait de deviner. J'ai envie de vous voir en toute simplicité, avec juste ce qu'il faut pour conserver une certaine pudeur. Mais promis, je vous écouterai. Et j'aurai d'autres questions, plus... euh... comment dire... "maritales" ? N'hésitez pas à m'interroger, autant le faire avant d'être marié. Je ne veux pas que vous vous sentiez trompée sur la marchandise, si tant est que je puisse être considéré comme tel. Mais nous allons partager, je le souhaite, de nombreuses années, jusqu'à ce que la mort nous sépare. |
| | | Idalie de BeauharnaisComtesse
| Sujet: Re: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] Lun 19 Oct 2020 - 2:54 | | | Si Idalie ne savait trop comment agir dans cette situation particulière, Aymeric, lui, ne s'embarrassa d'aucune convenance, venant simplement la rejoindre sur la canapé pour lui offrir un baiser passionné. Idalie fut parcourue d'un long frisson, toujours surprise par la sensation que faisait naître le contact des lèvres d'Aymeric contre les siennes. Dans un geste naturel, elle posa une main contre le torse de son futur époux, se laissant porter par ce baiser auquel elle songerait probablement mille et une fois lorsqu'elle se retrouverait seule.
Lorsqu'Aymeric mit fin à leur étreinte, Idalie se recula, le rose aux joues. Elle se sentit rougir légèrement davantage à la demande du comte, qui souhaitait la voir les cheveux libres.
« C'est une tresse, Messire, pas un chignon », se moqua-t-elle gentiment, ne changeant pour l'instant rien à sa coiffure.
Idalie sourit doucement à Aymeric, puis s'installa plus confortablement sur le canapé pour l'écouter, s'accoudant contre le dossier et laissant sa tête reposer contre sa main. Tournée vers lui, elle ne le lâcha pas du regard, attentive à chaque mot qu'il prononçait. Le comte n'avait pas perdu de temps pour entrer dans le vif du sujet, mais elle n'en était pas gênée, ayant rapidement compris qu'Aymeric allait toujours droit au but. C'était, à ses yeux, une bonne chose, en particulier en cette nuit où ils ne disposaient que de quelques heures pour apprendre à se connaître et être seuls.
Certaines de ses déclarations la surprirent. Avoir des héritiers n'était pour lui pas une priorité, et il lui avait déjà mentionné vouloir la garder pour épouse même si elle s'avérait infertile. Elle était cependant étonnée d'apprendre qu'il était craintif à l'idée de la voir succomber à une grossesse, notamment en raison d'événements de son passé. Tout en le laissant continuer, elle posa une main rassurante contre la sienne. Elle voulait de devenir mère, mais cette décision revenait à Serus. Elle se sentait toutefois forte, assez pour porter les enfants de son mari. Si Serus lui accordait le bonheur d'un de plusieurs bébés, elle mettrait tout en œuvre pour éviter le pire. Aymeric pouvait en avoir la certitude.
Aymeric n'avait pas menti en lui disant vouloir s'ouvrir à elle. Pendant les quelques minutes où il parla, elle apprit à le voir sous un nouveau jour, le suivit au cours de sa vie d'enfant chétif et solitaire rêvant du monde, d'adolescent reconverti en laquais par son propre père, de chasseur et de guerrier. Elle fut horrifiée par l'histoire se cachant derrière sa cicatrice au visage et sentit la colère la secouer brièvement en songeant que son propre frère avait pu s'attaquer à lui ainsi. C'était, pour elle, un acte inimaginable.
Le récit d'Aymeric terminé, Idalie se vit retourner la question... et ne put s'empêcher de rire tout bas quand il lui reprocha le port de son peignoir, puis lui donna la permission de lui poser des questions d'ordre plus « maritale ».
« Je crois que j'aurai des questions, oui, dit-elle tout bas. Je sais certaines choses, évidemment, mais... je veux vous plaire. Je souhaite que nous soyons bien ensemble, que ce soit lorsque nous sommes en famille, avec Aix, ou lorsque nous nous retrouvons tous les deux. »
Idalie baissa les yeux avec timidité, puis les releva sur Aymeric. Elle lui sourit et, après une courte pause, dit finalement :
« Une chose à la fois. »
Sur ces mots, elle consentit à dénouer sa tresse et à libérer ses cheveux, qui tombèrent alors en longues cascades dans son dos. Ainsi détachés, ils lui donnaient un air indomptable difficile à soupçonner derrière les chignons soignés qu'elle arborait normalement. Par réflexe, elle replaça quelques mèches, tentant de ne pas trop se montrer intimidée, de se dire que ce n'était pas pire que de se laver les cheveux devant de parfaits inconnus aux thermes. En fait, si, c'était pire, car elle voulait plaire à Aymeric. Elle voulait qu'il la trouve jolie, même lorsqu'elle ne portait pas de belles parures ou que sa coiffure n'était pas soignée. Même s'ils allaient se marier, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir habitée par la crainte de ne pas être assez pour lui, par la peur qu'il se détourne d'elle pour s'enticher d'une femme plus belle ou expérimentée. Elle avait déjà été abandonnée pour une autre par le passé, après tout...
« J'ai été élevée à Auvray, en campagne, commença-t-elle, ne retirant pas son peignoir dans l'immédiat, connaissant assez les hommes pour savoir qu'il ne serait pas totalement attentif si elle le faisait. Je suis la plus jeune de quatre, mes frères, Zephyr et Ulrich, étant nés treize ans avant moi et ma sœur, Gracianne, ayant deux ans d'écart avec moi. J'ai grandi dans une famille très unie malgré ces écarts d'âge. Mes parents étaient stricts, mais bienveillants. J'ai eu beaucoup de chance. »
Idalie sourit avec une certaine nostalgie. Être au Labret, loin de la ville, lui rappelait, malgré l'omniprésence de la Fange, cette enfance et cette vie qui lui semblaient maintenant bien lointaines.
« J'étais destinée à rejoindre la cour royale, vous savez? dit-elle. J'ai reçu toute l'éducation nécessaire pour intégrer les nobles adeptes d'intrigues, mais je ne me suis jamais sentie interpellée par cette vie remplie de bals, de faste, de mondains. J'ai toujours préféré la tranquillité de la campagne, la bonne humeur des villageois, les soirées simples passées à jouer aux cartes et à jouer de la musique. Gracianne, elle, rêvait d'être une grande dame, alors nous avons décidé, avec l'accord de nos parents, d'échanger nos places. Je suis restée à Auvray. Je sentais que c'était ma place, d'autant plus que nous venions de perdre Ulrich à la guerre. Je sentais que je devais prendre soin de ma famille et des gens qui comptaient sur nous. »
Idalie marqua une pause et réfléchit avant de reprendre :
« Zephyr et moi avons toujours été proches, mais je crois que notre lien s'est renforcé après la mort d'Ulrich et le départ de Gracianne. Il ne restait que nous deux et c'est en quelque sorte naturellement que nous avons commencé à prendre soin l'un de l'autre. Notre lien est une bénédiction des Trois, car j'ignore ce que j'aurais fait sans lui lorsque la Fange est arrivée. »
Idalie se tut un instant, jouant légèrement avec ses mains, baissant momentanément le regard.
« Je culpabilise souvent d'avoir échangé ma place avec Gracianne, car elle aurait sans doute survécu si elle était restée à Auvray avec Zephyr... Je sais que je ne pouvais prévoir une telle tragédie, mais je ne peux m'empêcher de m'en vouloir. Il est difficile de concevoir qu'Anür a préféré la rappeler, elle plutôt que moi, et qu'elle m'a même donné une nouvelle chance à Marbrume. »
Idalie reposa son regard dans celui d'Aymeric et expliqua :
« L'hiver de notre arrivée entre les murs de la ville, j'ai été frappée par une violente fièvre et nous avons tous cru que je ne m'en sortirais pas. Anür m'a accordé sa clémence encore une fois, peut-être parce que Zephyr avait encore besoin de moi. Peut-être parce qu'elle savait que je viendrais ici, auprès de vous... Je n'en sais rien. Mais je lui en suis infiniment reconnaissante. »
Idalie sourit avec tendresse à Aymeric.
« Je suis une personne simple, Aymeric. J'ai besoin de peu pour être heureuse : une famille aimante, un toit sur ma tête, un repas sur ma table. J'aime le grand air, j'aime remplir la maison de mille et un chants, j'aime apprendre et enseigner, prendre soin des autres, raconter des histoires au coin du feu, me permettre quelques espiègleries. Il m'arrive de dire tout haut ce que je devrais penser tout bas lorsque je me sens en confiance, de faire de gros yeux devant une imprudence ou une blessure, de faire la tête lorsque la maison est mal entretenue. J'ignore si je le dois à mon passé, mais je suis ainsi. Et je prie pour que cela vous plaise. »
Après une courte hésitation, elle retira finalement son peignoir, sous lequel elle portait une robe de nuit blanche de bonne facture. Intimidée, elle évita un instant le regard d'Aymeric, prétextant de déposer soigneusement le peignoir sur l'accoudoir près d'elle. Elle n'était pas nue, mais elle se sentait pas moins exposée sous ce tissu qui laissait deviner ces formes qu'aucun homme n'avait réellement vues encore.
« Je veux vous plaire, continua-t-elle en reportant son attention sur Aymeric, chuchotant toujours. Je veux que vous... Je veux que tu me dises à quoi ressemble un moment parfait avec ton épouse et pas uniquement un moment charnel, même si... Enfin, je veux savoir ce que tu aimes de ce côté aussi, car je n'ai évidemment jamais connu d'homme. »
Elle se tut pour le laisser répondre, mais ajouta au dernier moment :
« Pourrais-je te voir aussi? Sans ton peignoir, pas... le reste, pas maintenant. »
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| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] Mar 20 Oct 2020 - 10:06 | | | Quand elle l'informe que c'est une tresse et non un chignon, Aymeric hausse les épaules, indiquant par ce biais qu'il s'en fout un peu. C'est un truc de fille, ça, et lui n'aura jamais tresse ou chignon. Mais c'est le genre d'information qui pourrait plaire à Alix. Enfin bref, Idalie ne doit pas trop compter sur Aymeric pour avoir des avis autorisés sur les toilettes, les coupes de cheveux et autres fadaises. Sa précédente épouse a bien tenté de l'éduquer en ce sens, en vain. Aymeric, en matière de vêtement, aime ceux qui le laissent libre de ses mouvements et pas trop voyant. Seules ses tenues "endimanchées" sont colorées et si elles lui vont bien, Aymeric préférera toujours les tenues qu'il porte pour aller chasser. Par contre, il soulève un sourcil quand elle lui dit qu'elle sait certaines choses sur l'intimité du couple.
- Je m'excuse par avance parce que je me doute que je vais vous entraîner sur un terrain glissant, mais nous devrons en parler de toute manière, puis cela fait partie des choses dont nous devons discuter, parce qu'entre autres je tiens à ce que notre nuit de noces soit réussie. Aussi, quand vous dites que vous savez certaines choses... Que savez-vous exactement ? Et n'hésitez pas sur les détails. Quelles choses vous attirent ou vous inquiètent parmi les choses que vous savez ? Et accessoirement, cela me permettra aussi de découvrir un peu les choses que vous ignorez, j'imagine. Puis ces connaissances sont théoriques ou y-a-t-il eu une certaine pratique ? Par jeu dans l'enfance ou un garçon qui vous a plu, plus jeune ? Voire un attrait pour les femmes ? C'est le bon moment pour en parler si vous avez des attirances, nous partagerons une certaine intimité.
Il ne lui dira pas qu'il n'a pas d'attrait pour les hommes, histoire de ne pas la bloquer si elle devait en avoir pour les femmes. Mais cela pourrait être plus problématique si elle n'était attirée que par les femmes, évidemment. Mais il pense que ce qu'elle lui a dit dans la taverne sur le port était vrai. Il l'inspirait. Donc si en plus d'un attrait pour lui ou les hommes en général elle a un attrait pour les femmes, ils géreront cela. Il reste coi en la découvrant cheveux défaits et sourit :
- Il y a là un côté plus brut, plus sauvage, on dirait une femme différente. Terriblement attirante aussi. Je sens qu'il me plaira de vous regarder dormir, la nuit...
Les informations suivantes, Aymeric les écoute religieusement. Donc, elle était destinée à être mondaine mais se sentait plus maternelle et a pu échanger sa place avec sa sœur, qui avait, elle, des aspirations plus mondaines que familiales. Lorsqu'elle dévie sur la Fange et sur Anur, Aymeric comprend beaucoup trop bien.
- Je me suis souvent posé les mêmes questions avec les circonstances de ma naissance, mes maladies infantiles, ma marque sous l’œil, les hommes que j'ai perdus comme coutilier ou mon absence liée à une blessure lors de la reprise du Labret. Et la seule réponse que j'ai trouvée est qu'on ne peut deviner les desseins des Trois.
La description du bonheur vu par Idalie convient bien à Aymeric, à un détail près.
- Votre vision du bonheur rejoint assez la mienne, à un détail près... Le chant... Même si votre voix pourra m'apparaître comme envoûtante, je ne suis pas convaincu de supporter mille et un chants, tous les jours. Il y a des moments où un chant pourra m’égailler le cœur et l'esprit, il y en a d'autres où cela m'insupportera. Tout comme, j'imagine, vous serez parfois ravie de me voir courir dans la maisonnée et faire l'équilibriste pour maintenir mon entraînement à niveau, les jours de pluie et qu'un autre jour cela vous semblera insupportable. Il nous appartiendra de faire un effort, soit en stoppant nos activités, soit en prenant sur nous. Oh, et vous aurez parfaitement le droit de me dire que je vous insupporte les jours où ça arrivera. On aura chacun nos domaines de compétence et pour certains, vous serez la chef, Idalie. Juste, en public, je reste le patron.
Il l'a dit en haussant les épaules. Il veut bien être moderne, il veut bien lui faire confiance, mais si on le considère comme "faible", cela nuira aussi aux affaires et cela, Idalie le comprendra sans aucun doute. Quoi qu'à cet instant précis où il ne porte plus qu'une chemise de nuit qui laisse deviner quelques trésors appétissants, le cerveau d'Aymeric bugue. "Moment parfait, pas uniquement charnel" est à peu près la seule chose qu'il a comprise.
- Moment parfait ? Mais...
Ah elle a une autre demande, que lui aussi soit en peignoir. Ce qui fait qu'elle le verra torse nu et avec un caleçon long. Il n'est pas particulièrement pudique puis il sait qu'il a retrouvé un beau corps athlétique depuis qu'il vit aussi. Il mange bien sans manger trop car il est vite rassasié et retaper une pareille "bicoque" l'a resculpté. Mais cela suffira-t-il pour lui plaire ? Aymeric défait son peignoir, le dépose sur le canapé puis prend la main d'Idalie pour l'attirer à lui.
- Il y a des dizaines de moments parfaits. Et on en a déjà vécu quelques-uns. Au bal par exemple...
Et il l'entraîne dans un petit pas de danse, il n'a visiblement pas oublié le cours qu'elle lui a donné. Mais il interrompt la danse pour se glisser dans son dos et poser les mains sur son ventre à elle, l'enlaçant comme pour un câlin.
- Le moment qu'on partage ici est parfait ou pas loin. Et j'avoue que les gestes de tendresse, depuis que j'ai Alix, j'ai appris à en donner et en recevoir. Je n'avais pas connu ça avant. Cette petite m'a bondi dans les bras et j'y ai pris goût. Alors, si avec elle je n'ai que des gestes tendres, avec toi ils pourront être coquins...
Il tire un peu sur le décolleté de la chemise de nuit et Idalie pourrait imaginer qu'il regarde ses seins, mais comme il l'embrasse dans le cou au même moment, il s'est lui-même bouché la vue. Mais la main qui s'est posée sur la cuisse d'Idalie est belle et bien présente, et elle commence à remonter, entraînant la chemise avec elle...
- Ou témoigner d'une envie très claire...
Et il interrompt son geste, pour embrasser à nouveau Idalie ou niveau du cou, puis de l'épaule, puis de la joue.
- Et pour ce qui est du charnel, je dois encore le découvrir... avec toi. Chaque femme que j'ai connue était différente et m'offrait des moments différents. Il en ira de même avec toi, surtout si on se fait confiance, comme là... Et que tu m'aides à te découvrir.
Il inspire profondément, il pousserait bien son avantage, là, pour la troubler plus encore et lui faire oublier ses promesses, mais il tient vraiment à la comprendre, à savoir ce qu'elle sait, ce qui l'attire, ce qui l'effraie, pour partir à sa conquête, la découvrir et avoir déjà les pistes pour la satisfaire, et plus que cela, le soir de la nuit de noces, et les jours et années qui suivront. |
| | | Idalie de BeauharnaisComtesse
| Sujet: Re: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] Mer 21 Oct 2020 - 0:00 | | | Aymeric posait beaucoup de questions, voulait savoir ce qu'elle connaissait de l'intimité que partageaient un homme et une femme, si elle avait déjà fait quelques explorations, et même si elle avait un certain attrait pour les femmes. Elle rougit avec une certaine pudeur, quelque peu intimidée par l'abondance d'informations que lui demandait le comte.
« Je... J'y reviendrai sous peu, laissez-moi d'abord vous parler du reste », réclama-t-elle avant de prendre la parole pour lui résumer son enfance et son lien avec son frère.
Il l'écouta avec une visible attention, même s'il ne manqua pas d'émettre un commentaire sur sa chevelue défaite – un commentaire qui éveilla sa timidité tout en la ravissant. Il comprenait son sentiment concernant sa soeur et ses questionnements et semblait également partager sa vision du quotidien... sauf qu'il ne souhaitait pas l'entendre chanter constamment. Elle pouffa face à cette réaction inattendue, mais prit tout de même note de prêter une attention particulière à l'humeur d'Aymeric avant de jouer aux grandes chanteuses dans le manoir.
« Et je te le dirai, répondit-elle lorsqu'il mentionna qu'elle aurait parfaitement le droit de lui dire qu'il l'insupportait aussi. Avec toute ma tendresse. Quant au reste... Je sais. »
Elle sourit calmement. Elle n'avait pas l'intention de faire honte à Aymeric en public en s'opposant à lui. Elle savait comment ce monde tournait et elle savait que les hommes ne détestaient rien de plus que de voir une femme les confronter devant leurs pairs. Non, si elle voulait dire quelque chose, elle attendrait d'être seule avec lui, de pouvoir discuter librement avec lui. Il serait plus réceptif.
Idalie retira finalement son peignoir et demanda à Aymeric s'il pouvait faire de même. Contrairement à elle, il n'hésita pas à se dévoiler et à satisfaire sa curiosité. Elle tenta de ne pas l'observer avec trop d'insistance – même si elle ne lui avait pas demandé d'enlever le vêtement pour regarder ailleurs -, mais ne réussit qu'à moitié. Il était athlétique, taillé au couteau sans être excessivement musclé, un peu comme elle l'avait imaginé... car elle l'avait imaginé, oui. À une ou deux reprises. Au moins.
Idalie était toute à sa contemplation à peine subtile au moment où Aymeric se saisit de sa main pour l'attirer à lui et lui faire exécuter quelques pas de danse. Elle sourit avec bonheur en voyant qu'il n'avait pas oublié sa leçon, encore plus lorsqu'il lui avoua considérer cet instant comme étant parfait. La danse prit rapidement fin, mais il ne la quitta pas, glissant plutôt dans son dos pour l'enlacer. Elle frémit, son cœur se mettant à battre la chamade. Elle rata quelques mots de sa réponse quand il laissa sa main explorer son vente, oublia qu'elle devrait probablement dire quelque chose il commença à embrasser son cou. Chaque contact était nouveau et faisait naître en elle des sensations qui lui étaient jusqu'ici inconnues.
« Je... », tenta-t-elle, le tissu de sa robe de nuit remontant contre sa cuisse avant de retomber sagement.
Il fallait garder la tête froide, il ne devrait même pas être ici avec elle, elle ne devrait pas être ainsi en robe de nuit devant lui et, lui, torse nu devant elle... Elle savait qu'ils devaient faire preuve de retenue, mais elle n'avait pas envie qu'il cesse de la toucher pour autant. Elle ne voulait pas aller trop loin, mais elle avait l'impression, en étant touchée ainsi, de découvrir un monde dont elle avait été privée trop longtemps. C'était un sentiment étrange, à la fois agréable et perturbant.
Idalie, qui avait pratiquement retenu son souffle, caressa du bout des doigts le bras d'Aymeric qui l'enlaçait, puis se retourna dans son étreinte pour lui faire face. Elle le fixa dans les yeux, puis laissa son regard vagabonder sur ses lèvres et ses épaules.
« Bien sûr que je veux t'aider à me découvrir, souffla-t-elle. J'aurai cependant besoin que tu me guides, que tu me dises si... enfin, ce que je fais te plaît. »
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| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] Mer 28 Oct 2020 - 15:40 | | | Il l'a écoutée, quasi religieusement et s'il a souri après son léger baiser, la phrase qui s'ensuivit n'était sans doute pas celle qu'elle attendait :
- J'aime beaucoup votre manière d'être et de faire, mais par moment, vous êtes exaspérante, Idalie...
Il lui prend les mains, les joint, émet un soupir tendre et ajoute :
- Mais je présume qu'on peut mettre cela sur le compte de votre inexpérience et de votre éducation. Aussi vais-je vous expliquer un peu ce que je sais, mes envies et mes attentes vous concernant. Et j'ose espérer que vous pardonnerez mes manières parfois trop militaires, mais cela fera partie des choses auxquelles il faudra vous habituer, tout comme il me faudra m'habituer à ce que dans l'intimité aussi, vous continuiez à porter un masque...
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| | | Idalie de BeauharnaisComtesse
| Sujet: Re: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] Mer 28 Oct 2020 - 23:11 | | | Par moments, vous êtes exaspérante, Idalie... Aymeric l'avait dit avec tendresse, en lui saisissant doucement les mains, mais Idalie fronça tout de même légèrement du nez. Encore un peu plus lorsqu'il lui dit qu'il devrait sans doute s'habituer à la voir porter un masque dans l'intimité également. Ce n'était pas ce qu'elle souhaitait, au contraire. Mais sans doute n'était-elle pas assez franche encore, sans doute faisait-elle preuve d'une trop grande pudeur à ses yeux. Malgré la liberté d'expression qu'il lui accordait volontiers, elle craignait encore de faire un faux pas, de dire un mot de trop qui lui coûterait ce mariage et jetterait la honte sur le nom d'Auvray. C'était probablement idiot, elle en avait conscience. C'était cependant ce qu'elle avait, comme toute jeune femme de bonne famille, appris. Ces conventions étaient maintenant un obstacle face à un comte non conventionnel.
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| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] Ven 30 Oct 2020 - 22:10 | | | |
| | | Idalie de BeauharnaisComtesse
| Sujet: Re: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] Sam 31 Oct 2020 - 16:29 | | | |
| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] Mer 11 Nov 2020 - 13:41 | | | |
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| Sujet: Re: Dans l'intimité de la nuit [PV Aymeric] | | | |
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