◈Un souffle de démence◈ Premières frayeurs [Rosen x Desmond x Alaric]

Premières frayeurs

Rosen, Desmond, Alaric

J’ai ri.
Évidemment que je sais bien que les saltimbanques ne pourront jamais exaucer de tels vœux ! C’est ce que je me tue à répéter depuis le début ! Mais Desmond a eu une façon si confuse de m’expliquer son bordel que j’ai bien cru que c’est ce qu’il pensait.

Alors j’en ai juste profité pour lui dire ce que j’aurais aimé avoir, si d’un coup de baguette magique, on pouvait avoir ses rêves les plus fous exaucés. Mais j’oublie parfois que ce pauvre type a l’intelligence d’une huître...

Devant la mine dépité du pauvre chevalier je ne peux que rire encore plus. Des saltimbanques ont commencé à se promener parmi les gens pour faire quelques tours de ci delà, et cette musique insupportable a commencé à me casser les oreilles.

Et puis c’est là qu’est entré en scène un homme pour nous demander des déposer nos armes, nous rappelant à plusieurs reprises qu’il ne s’agit que d’une mise en scène sur un ton qui laisse une belle place au doute.

Moi, je revois de plus en plus la thèse du piège et je ne compte pas le moins du monde aller déposer ma lame, toujours bien cachée sous ma robe. Desmond va donc déposer sa grande épée, tentant de me rassurer en disant qu’il saura toujours broyer des crânes à mains nues s’il le faut. Charmant... La porte d’entrée fut verrouillée et l’homme a lancé l’exploration des lieux.

« L’épreuve ne me semble pas bien difficile, me lance Desmond.
- Je redoute surtout que nous ayons de mauvaises surprises. »

Mais il n’a rien eu le temps d’ajouter qu’un cri a retenti, suivi d’un ricanement malsain. En haut des marches, un bouffon sorti de nul part est venu jeter un gros paquet en bas avant de cracher du feu devant l’assemblée, semblant bien loin de se soucier de la moindre consigne de sécurité.

Dans un sursaut, je me rapprochée de Desmond devant cette singulière apparition. Puis, alors que le paquet s’est révélé être un cadavre – vrai ou faux, telle est la question – tout le monde s’est sauvé en tous sens. La débandade, le retour…

« Vous voyez, voilà déjà le premier cadavre », ai-je démontré de mon verre avant de reprendre une gorgée de vin dans une contenance retrouvée.

Je gage qu’on va tous y rester… mais autant rester digne jusqu’à la fin. Les filles de tout à l’heure viennent demander à Desmond de les emmener à la grange, et ce dernier me demande d’une question sous entendu si je veux bien les accompagner.

« Soit, ai-je accepté. allons voir ailleurs puisque il semblerait que nous sommes là pour visiter. On va espérer qu’il n’y ait pas de brèche par lesquelles des créatures pourraient nous rejoindre… »

Et nous nous sommes rendus vers la grange, nous hâtant au milieu de la végétation folle. Heureusement, cette annexe n’est pas loin et je ne prête pas vraiment attention à ce qu(‘il se dit entre ces quatres-là. Et c’est ainsi que nous arrivons devant la porte décidément bien glauque elle aussi avec deux reflets jaunes ressemblant à des yeux. Sans compter la croix juste au dessus…

Je vais pour pousser la porte lorsque je remarque une moisissure blanche qui semble ronger le bois depuis une éternité. C’est dégueulasse... je pousse finalement la porte de mon pieds, mais cette dernière résiste et semble coincée.

Je ne suis pas censée faire le moindre effort, alors je regarde Desmond pour lui laisser cette tâche en espérant qu’il ne casse pas cette pauvre porte. Une fois à l’intérieur, je me mets à tousser. Ça pue...

Ah, j’ai envie de gerber maintenant, super. Je remarque dans l’obscurité de nombreuses formes. Des chauves souris ? Des gens pendus ?! Mais c’est quoi cet endroit infernal ?!

Et cette poussière qui pique le nez, c’est insupportable. Je passe ma main sur mes narines pour les gratter.

« Vous êtes sûrs que vous voulez rester là ? je demande. C’est impossible de respirer ici... »

Vu l’état des lieux et l’odeur, je gage aisément qu’il s’agisse de vrais cadavres. Alors que j’avance avec précaution, l’une des filles s’écrie paniquée :

« Quelque chose m’a touchée ! »

… Ou alors elle est rentrée dans un cadavre suspendu… Je soupire.

« Je veux sortir d’ici... », se plaint une autre.
- Ah, des araignées ! », crie la dernière.

Elles me fatiguent… Mais avant d’avoir pu dire quelque chose, je fais un bond en percevant un mouvement devant moi.

« Ya quelque chose devant, ça a bougé ! »

Une forme humanoïde. Putain, un fangeux ?! En moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, on est toutes les quatre collées à Desmond, si bien qu’il ne pourrait plus vraiment défendre qui que ce soit si le besoin s’en faisait ressentir.

Il ne peut même plus faire un geste… Il n’y a pas à dire, on forme autour de lui un beau bouclier humain.Et en parlant d'humain... il ne s'agit que d'une étrange femme installée derrière une table, quelques cartes étalées devant elle.

Dernière édition par Rosen de Sombrebois le Jeu 12 Nov 2020 - 19:25, édité 2 fois

Rosen à mon grand soulagement accepte et nous partons tous les cinq en direction de cette fameuse grange, la présence du premier cadavre n’étant sans doute pas étrangère à sa décision. Elle indique pourtant un point qui n’est pas sans danger, la solidité des murs de l’enceinte, mais je sais où j’ai mis mon épée et j’ai même vu quelques gardes équipés d’une épée à deux mains, je pourrais donc en ramasser sur leurs cadavres si les chose tournent vraiment mal.

Sur le chemin, les jeunes filles me posent moult questions sur mes exploits passés et je leur réponds volontiers, passant sous silence les moments les plus croustillants, comme les viols, les pillages, les meurtres gratuits et bien sûr les nombreux carnages auxquelles j’ai pris part, car ce n’est pas très bien vu. Au lieu de cela, je reste très orienté sur les côtés les plus héroïques contre les méchants bandits, sans oubliés mes nombreux sauvetages.

Elles gobent toutes mes paroles et je les vois encore plus fréquemment sourire et l’une d’elle me fait même un baiser sur la joue, me murmurant à l’oreille qu’elle a beaucoup de chance d’être tombé sur un aussi puissant guerrier que moi. Nous arrivons beaucoup trop vite à l’édifice, car je viens de me rendre compte que la peur fait un sacré effet aux demoiselles en fleur et que j’ai toutes mes chances avec elles.

La baronne essaye d’ouvrir la porte de ce curieux bâtiment, mais elle est tellement vieille qu’elle a du mal et c’est donc avec plaisir que je fais étalage de ma force. Je pousse d’un coup sec et la poignée me reste dans la main, haussant les épaules devant cette camelote, je me contente de la laisser tomber sur le sol et je vois immédiatement des cadavres suspendus au plafond et je souris, car cela me fais penser une scène que j’avais mis en place après le sac d’un village. D’ailleurs je ne pense pas que ce sont des vrais, car les vrais corps sont extrêmement lourds et avec mes hommes, on avaient galéré à l’époque pour les monter.

Mais cela impressionne fortement les jeunes femmes, même Rosen ne semble pas être très à l’aise, suggérant de partir puis ayant peur d’une vieille femme, complètement inoffensive. Je mets un peu de temps à reconnaitre ce qui est étalé devant elle à cause des quatre jeunes femmes qui me serrent, ce qui est loin d’être désagréable, cela me rappelle ma première nuit à Marbrume, j’étais aller dans un bordel qui faisant des prix de groupes.

Je chasse ces souvenirs de mon esprit, car il est encore trop tôt pour s’amuser et je préfère me dégager doucement en leur disant :

Ne vous inquiétez pas, je vais voir ce qu’elle veut.

De plus prêt de peut voir qu’il s’agit d’un jeu de carte et aussitôt je m’assieds devant elle, lui demandant :

Une petite partie ? Je préfère les dés, mais je ne suis pas un manchot à ce jeu.

La femme âgée qui me fais face me regarde droit dans les yeux et me demande, d’un ton sépulcral :

Souhaitez-vous que je vous lise votre avenir ?

Là j’avoue que je ne comprends pas, quel est le rapport entre des cartes et le fais de savoir quelle fille je vais trousser en premier ? Je me tourne donc vers la future mère, et je lui dis :

Je vais vous laisser la place.

Premières frayeurs

Rosen, Desmond, Alaric

Desmond se dégage finalement de nos quatre prises avant d’aller voir la femme assise face à sa table. Quelle idée de rester dans le noir ! Lorsque je l’entends lui proposer une partie de cartes, je passe ma main sur mes yeux dépitée.

« Desmond ! Pour l’amour du ciel, vous croyez-vous à la Bonne Fortune ?! C’est une diseuse de bonne aventure ! »

La bonne femme lui demande s’il souhaite qu’elle lui lise son avenir, mais ce dernier, pour toute réponse, se retourne finalement vers moi.

« Je vais vous laisser la place.
- Quoi ? Non !
- Oh si, s’enthousiasme l’une des trois gourgandines en me poussant jusqu’à la chaise. Allez, on veut savoir !
- Oui allez ! », insistent les deux autres.

Mordiable… pauvre de moi qui ai horreur des sorcières et qu’on balance en première ligne !

« Sans façon ! Moi et la sorcellerie... »

C’est qu’elle devient flippante, la saltimbanque, à m’adresser son plus beau sourire édenté. après avoir allumé une bougie.

« Faut pas avoir peur comme ça ma fille. Je ne mords pas... »

Pour sûr, elle ne risque pas de faire bien mal avec une telle dentition ! Mais la faible lumière qui se reflète sur son visage la rend encore plus effrayante. De nombreuses rides et une peau flétries par le temps ornés de cheveux grisonnants.

« Je n’ai pas peur ! je proteste. Mais je ne veux pas avoir affaire à la sorcellerie !
- Allez ! insistent en chœur derrière moi les trois midinettes.
- Eh, un peu de considération je vous prie ! je tempête en m’asseyant. C’est de mon âme qu’il s’agit là ! »

Bien sûr, après avoir accepté la sorcellerie de la sorcière de Sombrebois, je peux bien accepter celle-ci aussi… au point où j’en suis. Mais j’essaie de revenir sur le droit chemin… Je crois que ce que je redoute le plus, c’est qu’une mauvaise information ne circule. Qu’elle apprenne quelque chose que personne ne doit savoir…

« Tire donc quelques cartes, on ne va pas y passer la nuit ma jolie. »

Pressée de tous les côtés, je finis par céder et par faire ce que tout le monde me demande. Je fais glisser une à une les cartes sélectionnées, disposées face cachée en arc de cercle, vers la saltimbanque. Elle les place au fur et à mesure en les retournant, parfois neutre, parfois grave, parfois surprise ou amusée.

« Stop », finit-elle par m’arrêter.

Tirage qui a inspiré celui du RP, fait exprès pour l'occasion:

Puis elle prend quelques minutes supplémentaires pour analyser ce qu’elle a sous les yeux, et le temps me paraît figé. Derrière moi, les trois femmes chuchotent intriguées, un peu à la manière de ceux qui prennent des paris.

« Alors ? » je m’impatiente à force d’attendre.
- Alors… on va commencer par le passé. Je vois... »

Un silence supplémentaire. Cette bonne femme va me rendre folle. Les filles se rapprochent intriguée pour regarder les cartes, comme si elles pouvaient seulement comprendre leur sens.

« Vous voyez quoi nom d’un chien ?! finis-je par m’emporter. Parlez à la fin ! »

C’est insupportable !

« Un peu de patience... », dit-elle d’un ton… patient.

Je crois qu’elle tire un peu irop sur la corde.

« Je vois une grande lassitude. Ton coeur s’est gorgé de noirceur… »

Elle se racle la gorge, et soudain plante son regard perçant et pénétrant dans le mien.

« Il y a eu des sacrifices... »

Son sourire est malsain et elle ne me lâche pas du regard, semblant scruter mon âme.

« Qu… quoi ?! », je m’étrangle.

L’ombre d’un instant, les craintes éprouvées ressurgissent brusquement dans une déglutition mal contrôlée. Peut-elle vraiment savoir ce que j’ai fait ?!

« … de quels...
- dans ta vie… »

Elle se fout de ma gueule la sale garce. Je peux voir à son regard et son sourire qu’elle en devine bien plus que ce qu’elle veut bien me dire !

« Tu as sacrifié… »

Je dois être plus blanc qu’un linge putain. Et j’ai chaud…. j’ai chaud… je vais défaillir. Qu’elle la ferme !

« Ta vie sociale. »

Cette sale catin est en train de jouer avec mes nertfs… arborant le superficiel tout en abordant ce qui est tapis au plus profond, subrepticement…

« Je vois un nouveau statut social en cause... une brusque perception des sens et de la réalité… un changement de tempérament. Une personne que tu ne connaissais pas et qui t’a transformée. Peut-être même après l’avoir perdue de vue quelques temps… »

Hector… cette sorcière me fige surma chaise et me glace d’effroi à me lire comme un livre ouvert ! Comment peut-être savoir tout ça juste avec quelques cartes ?!

« Je vois… un enfant qui a attiré des ennuis... la réputation était bonne avant. Pour autant, ça n’atait pas vraiment mieux, il y avait une réelle solitude... »

Que rajouter de plus à tout ce qu’elle dit ?! L’enfant… Mon enfant ?

« Je vois une femme sincère qui a voulu te tendre la tendre la main… bien intentionnée envers toi malgré les apparences. Un peu susceptible et particulière… »

Je crois que je ne veux pas savoir de qui il s’agit...

« C’est bon on a fini ?, je l’interrompt dans l’espoir de la faire taire.
- Oui.
- Merci bien, c’était pas mal !
- On passe au présent beauté. »

Chiabrena !

Je me tasse sur ma chaise, j’ai juste envie de l’ettouffer pour la faire taire. Qu’on en finisse vite ! Je ne veux plus l’entendre bordel !

« Il y a de nombreux obstacles difficiles à contourner. Séparation, abandon... dans l’affectif mais aussi dans les affaires. Mais je vois de l’attachement pour ton foyer. A moins que ce ne soit la nostalgie du précédent ? »

Mais c’est quand qu’elle va la fermer…

« Mais il y a du bonheur. Du bonheur avec un homme brun de ton entourage. Il a un certain talent pour les affaires, même si ce n’est plus trop ça... »

Pourquoi faut-il toujours revenir à Hector ?!

« Je vois à quel point ta vie conjugale te préoccupe... »

Ah ben voilà c’est pour ça !

« Mais pourquoi douter autant de ses émotions, hmmm ? C’est compliqué oui… mais ça rentrera dans l’ordre. Tu retrouveras la quiétude dans l’approfondissement de l’amour que tu découvres ces dernières lunes. »

Je la regarde toujours aussi déphasée. Je crois qu’elle m’a enterrée six pieds sous terre.

« C’est bon, c’est fini cette fois ?
- Le principe d’une voyance, c’est de connaître son avenir, chérie. Pas le passé. Voyons le futur. »

Je me mords la lèvre.

« Voyons voyons, hmmm...c’est interessant...
- Quoi donc ?!
- Un choix. Il faudra choisir…
- Mais choisir quoi ?
- Un dilemme sentimental. Ce sera diffcile beauté…
- Mais encore ?!
- Méfie-toi… une personne de ton entourage cherchera à te nuire. Il y aura des déceptions dans ta vie conjugale, mais je vois le retour du beau temps. Tes proches et ton foyer seront ta seule préoccupation. Cette quête de l’émotionnel est remarquable sais-tu ? Mais n’oublie pas de te méfier de cette personne qui cherche à te nuire…
- Mais qui ? »

Elle hausse les épaules.

« Comment savoir ?
- Vous vous fichez de moi ! Vous savez ! Et de quel choix me parlez-vous ?
- Pour quelqu’un qui ne voulait rien savoir au début je te trouve soudain bien curieuse... »

Je la fusille du regard comme elle me sourit de ce large sourire édenté qui me donne la chair de poule.

« Il faut souvent faire des sacrifices n’est-ce pas ? Le principal est de ne pas oublier pourquoi on doit les faire. »

Elle dirige des doigs semblant peclus vers la dernière carte du tirage.

« La conclusion... »

lle me regarde en appuayant de son index sur la carte.

« Des gens qui te sont chers pourraient prendre leurs distances si tu ne fais pas attention, des liens émotifs pourraient se briser quelque peu malgré tout. Les difficultés économiques risquent d’être accrues ces prochains temps si vous ne trouvez pas de solution.
- D’accord… et ?
- Cette fois c’est fini.
- Mais vous ne m’avez rien appris d’utile espèce de vieille bique !, je m’écrie comme elle se met à rire à gorge déployé, un long ricanement effrayant. A quoi ça sert de lire l’avenir si on ne sait rien de plus ?! »

Elle s’arrête enfin de rire et tend la main.

« Parce qu’en plus, il faut vous payer ?!
- Tout se paie dans ce bas monde…
- Mordiable ! »

Elle rit à nouveau et je me retourne vers le chevalier.

« Desmond ! »

Ca aurait pu être un appel au départ. Ou un appel au meurtre, vu l’intonation. Mais non, c’est juste un appel au règlement, n’en déplaise aux âmes sanguinaires. Que les âmes les plus sensibles se rassurent… C’est que je n’ai absolument rien en poche.

Je me lève d’ailleurs en lui désignant la chaise du doigt, un regard énervé ne laissant pas vraiment place au moindre refus.

« C’est votre tour ! »

Et je m’écarte en croisant les bras, entendant qu’il retourne s’asseoir sur la chaise.

« Ce fut un plaisir, Rosen de Sombrebois. »

Je lance un regard en biais à la saltimanque sans lui offrir la moindre réponse. J’ai dépassé le stade de la surprise avec elle…

Derrière moi, les jeunes femmes qui s’étaient finalement calmées chuchotent à nouveau.

Dernière édition par Rosen de Sombrebois le Jeu 12 Nov 2020 - 19:25, édité 1 fois

J’écoute d’une oreille distraite les paroles échangées entre Rosen et cette fameuse diseuse de bonne aventure, plus intéressé par découvrir comment ils ont fait pour suspendre tous ces corps vers le haut, il y a peut-être des poulies mais je n’en vois aucune avec cette fichue obscurité. En tout cas, pour la prochaine fois que je fais un meurtre de masse, il faudra que je mette un système identique en place, c’est vraiment très impressionnant.

Je suis tiré de mes réflexions par la baronne qui m’appelle et quand je détourne mes yeux du plafond, elle m’incite à payer la vieille femme. Je commence à mettre ma main dans ma bourse pour en sortir une pièce d’or, ne voulant pas passer pour un radin devant mes trois admiratrices quand celle qui ne fais certainement pas partie de mes groupies, me demande de m’assoir.

J’allais refuser, mais les jeunes filles chuchotent dans mon dos et je ne souhaite pas qu’elles pensent que je suis un lâche. Je m’installe donc à nouveau et je commence par lui donner sa récompense avant de la doubler, lui indiquant :

C’est pour les deux consultations.

Je la vois sourire devant cette belle récompense et je tire les cartes, complètement aux hasards jusqu’à ce qu’elle m’indique qu’il y en a assez, sans que je comprenne la logique. Elle plisse ensuite les yeux, me regardant puis observant ses cartes, n’arrivant manifestement pas à fixer son attention, puis finalement elle m’indique d’une voix peu sûre :

Je vais commencer par le passé, je vois d’horribles choses que vous avez faites…

Je l’interromps et je lui dis d’un ton dur :

On passe !

Elle me regarde droit dans les yeux, manifestement surprise et essaye de parler :

Mais…

Je lui coupe à nouveau la parole et je lui dis sur le même ton :

On passe !

Je la vois hocher la tête rapidement et elle met en place des nouvelles cartes, commençant :

Le présent maintenant, je vois d’horribles choses que vous allez faire…

Je l’interromps et je lui dis d’un ton dur :

On passe !

Cette fois-ci, elle n’insiste pas et bouge une dernière fois les cartes :

Je vais finir par le futur, vous allez faire d’horribles choses…

Je la coupe encore une fois :

On passe !

Et voilà, la consultation est terminée et elle n’a pas durée bien longtemps. Je vois bien que les jeunes femmes sont surprises et pour faire diversion, je leur propose :

Finalement, c’était amusant, on va faire un tour dans le jardin ? Toute cette poussière risque d’abimer votre teint, vous avez vu sa peau ?

Je montre derrière moi la voyante, qui est couverte de bouton et je vois mes interlocutrices frémir d’horreur et se précipiter vers la sortit. Il ne reste plus que moi et Rosen et je lui demande en souriant :

Une petite balade vous fera du bien, vous avez l'air d’être à cran.

Premières frayeurs

Rosen, Desmond, Alaric

Quoi ? Sérieusement ?!
Le passé ? On passe !
Le présent ? On passe !
Le futur ? On passe !
Mais qu’est-ce qu’il me fait cet abruti ? Alors moi, on déballe tout, et lui, on passe sur tout ?! Ah, elle n’est pas belle la vie comme ça ?

…

« Et pourquoi on passe hein ? Quoi, c’est vrai, après tout, de la part de quelqu’un qui veut attacher tout le monde et prendre de pauvres femmes en otages... Que peut-on bien entendre de plus horrible ? Oops… pardon les filles… n’ayez craintes voyons, il est gentil à part ça Ser Desmond ! Mais oh, vous m’écoutez, oui ?! Revenez ! »

Ah oui, tout de suite, on a plus la même vision du type n’est-ce pas ? Bah, de toute façon elles ont fui sans m’écouter, effrayées par ce lieu sinistre une fois de plus.

« Une petite balade vous fera du bien, vous avez l'air d’être à cran.
- Humf. Vous n’êtes pas réglo, espèce de sale tricheur ! J’espère bien que vous n’aurez aucune faveur présumée des Saltimbanques, si vous ne jouez pas le jeu ! »

C’est vrai quoi, c’est trop facile ! Qu’il fasse au moins un effort ! J’ai bien pris la peine de le faire moi, et devant du public en plus, avec ce que je cache derrière moi, si j’ai pris ce risque, il peut bien le faire aussi !

D’ailleurs à ce propos, la bonne femme lui lance :

« Elle n’a pas tort mon gaillard. Comment prétendre au souhait promis sans suivre les règles ? Et puis, vous avez payé… je ne me verrais pas vous laisser partir ainsi sans aller au bout des choses… et puis, il ne sert à rien de fuir son destin… ah ah ah ah ! »

Ah, que son rire m’énerve à cette sorcière !

« Mais je ne vois pas que d’horribles choses... je vois… je vois… »

Elle prend une pause, sans doute histoire de s’assurer que son client ne la coupe pas une énième fois.

« Allez-y ! intimé-je. Il vous laissera parler cette fois !
- Je vois… je vois…
- Alaric ?!, je m’exclame soudain après une belle frayeur, voyant le Sombreboisien débarquer derrière moi.
- Non, autre chose !
- Mais non je ne vous parlais pas ! »

Décidément c’est un vrai bordel ce soir !

« Qu’est-ce que tu fous là ?! T’es malade de venir dans un endroit pareil ?! »

Je me demande décidément ce qu’ils ont tous avec cet événement…

Voyant soudain une jeune femme accrochée à lui, je ne peux m’empêcher de me demander s’il s’agit de la fameuse Sydonnie...

Dernière édition par Rosen de Sombrebois le Jeu 12 Nov 2020 - 19:26, édité 1 fois

Alaric n’eut pas le temps de sortir du hall que trois jeunes femmes le percutaient, pressées de retourner à l’intérieur. Leurs visages horrifiés n’étaient guère engageants, mais après tout, c’était bien le but de cette soirée, non ? Anastasie – ou Javotte – se cramponna un peu plus à lui et tous deux progressèrent à l’extérieur. La végétation était dense autour du manoir, prouvant une fois de plus que les lieux étaient bel et bien inoccupés depuis des lustres. Le bâtiment avait été « retapé » afin d’accueillir l’événement, mais les organisateurs n’avaient pas pris la peine de raser les champs et autres plantes grimpantes envahissantes. Quoique, ils avaient dû les garder en l’état pour plus de réalisme ; c’était réussi.

Alaric se demandait bien ce qui avait poussé les trois femmes à rentrer aussi rapidement dans le manoir et, tout bien réfléchi, il n’avait pas envie de le savoir. Cependant, il repéra une grange au loin, illuminée par des torches afin de la distinguer dans la nuit.

- On va vraiment aller là-dedans ?
- Je pense que mon amie s’y trouve.

Alaric la sentait trembler contre lui. Pas qu’à cause du froid. Il soupira ; pourquoi avait-elle voulu venir dans cet endroit, si elle était déjà paniquée ? Tant bien que mal, il essaya de la réconforter jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent devant la grange. L’endroit était tellement inquiétant que tous ses efforts pour calmer la roussette tombèrent à l’eau. Des éclats de voix lui parvinrent et il fronça les sourcils.

- Tu vois, y’a d’autres participants.

Il ne savait pas s’il essayait de la rassurer elle, ou plutôt lui-même. De sa main libre – la jumelle ne lui avait toujours pas rendu l’autre – il ouvrit la porte et pénétra dans la vieille bâtisse. L’odeur était exécrable, il grimaça en constatant la morbide décoration au plafond. Des silhouettes discutaient dans le fond, où une bougie dispensait une faible lumière.

Il repéra Rosen au moment où elle prononçait son prénom. Soulagé de l’avoir enfin retrouvée – et de ne pas s’être trompé sur son identité – il s’avança vers elle en entraînant la rousse avec lui.

- Je suis malade ?! s’exclama-t-il.

Sérieusement, il s’était fait embrigader dans cette maison de fous juste pour la retrouver et tout ce qu’elle avait de mieux à faire, c’était l’engueuler ?

- C’est plutôt toi qui devrais te poser cette question ! N’avais-tu pas besoin de soins ? De repos ?

Il la fusilla du regard, puis avisa Desmond avec… Une voyante qui tirait les cartes ? C’était peut-être l’animation la moins morbide de la soirée, mais Alaric s’en fichait éperdument. Il n’avait qu’une envie : interrompre cette mascarade et demander des explications au chien de Rougelac. Il s’approcha, mais le regard noir de la cartomancienne le dissuada de rompre sa séance. Une pression sur sa main gauche lui rappela qu’il avait complètement oublié sa camarade d’infortune.

- Et au fait, je te présente… Jav’
- Anastasie, coupa la rousse. Vous êtes l’amie d’Alaric ? Enchantée.

Elle se présenta d'une voix moelleuse, mais Alaric remarqua son air méfiant vis-à-vis de la blonde. Était-ce une lueur de jalousie qu'il avait aperçue dans ses yeux verts ? Au moins, il savait quelle jumelle l'accompagnait.

- Longue histoire, ajouta-t-il d’un geste de la main désinvolte. Alors, comment tu te sens ? grommela-t-il, l’air boudeur.

Rosen ne semble guère avoir apprécié ma divination et commence à dire des bêtises comme d’habitude, mais malheureusement, cela fait fuir le groupe de jeunes femmes avec qui je pensais conclure et je ne peux m’empêcher de lui jeter un regard noir. D’ailleurs la sorcière se met de son côté, surement par solidarité féminine et je me retrouve ainsi assaillis de tout côté, m’indiquant même que je ne suis pas les règles ! Bien sûr que je ne les suis pas, je ne l’ai jamais fait alors je ne vois pas pourquoi je commencerai aujourd’hui.

La saltimbanque recommence donc à vouloir me dire mon destin quand je vois le garde de Sombrebois, Alaric arriver avec une vraie beauté à ses bras. Évidement je suis jaloux, dire que j’en avais trois il y a un instant et que maintenant je me retrouve seul, les Trois n’ont vraiment aucune pitié. Finalement, quand la baronne commence à l’engueuler, je me dis que c’est une bonne chose qu’il soit là, je vais pouvoir avoir enfin la paix, d’ailleurs le milicien lui réponds et j’assiste à leurs échanges jusqu’à ce qu’il soit interrompu par la resplendissante Anastasie.

Pendant tout ce temps, la voyante a reprise ces cartes et elle m’indique :

Je suis sûr que vous êtes au moins intéressé par votre futur, je vois de grandes batailles, du sang, beaucoup de sang et des femmes nues, beaucoup encore une fois, dont certaines attachées.

Je lève les yeux au ciel, finalement mon avenir ressemble beaucoup à mon passé et à mon présent. Je m’assure qu’elle a bien terminé avant de me tourner vers les autres participants à cette soirée, me présentant à la petite nouvelle :

Je suis le chevalier Desmond de Rochemont.

Puis me tournant vers la femme d’Hector :

Vous êtes satisfaite ?

Et enfin, je m’adresse à Alaric :

Content que tu sois là, je te laisse la gérer et…

Je suis interrompu par deux jeunes femmes qui arrivent devant la porte de la grange resté ouvert et me disent piteusement :

Notre amie, Hélène, c’est blessé à la jambe et ne peux plus marcher, pouvez-vous nous aider ?

Je lève les yeux au ciel, est-ce qu’ils m’ont pris pour un secouriste ? Pourtant, je n’ai pas vraiment le choix, si je ne le fais pas, je suis sûr que Rosen va me pourrir comme c’est pas permis, je demande donc à Alaric :

J’ai besoin de ton aide, je n’en ai pas pour longtemps, alors reste près d’elle, s’il te plait.

Je pars ensuite les aider et je trouve la blonde, assise à même l’herbe, se tenant la cheville. Il faut dire qu’elle est très grande pour une femme et que je vois bien que le trou qui est la cause de sa chute, n’est pas très visible. Dès qu’elle nous voit, elle parait soulager et je l’aide à se remettre sur pieds, je reconnais celle qui m’avait déjà embrassé sur la joue et je ne peux qu’admirer ces lèvres pulpeuses et ses yeux bleus.

Une fois debout, je les raccompagne rapidement vers la salle principale, remarquant quelques personnes courageuses visitant les différentes pièces. J’aurais bien aimé rester avec elles, mais le devoir m’appelle et je repars vers la grange, espérant que Rosen n’a pas fait une nouvelle folie en mon absence.

Premières frayeurs

Rosen, Desmond, Alaric

Oui il est malade ! Pourquoi répéter comme si c’était étonnant que je le traite de malade ? Venir dans un endroit pareil avec des meurtriers détraqués, forcément, il faut être malade pour ça !

« C’est plutôt toi qui devrais te poser cette question ! N’avais-tu pas besoin de soins ? De repos ?
- Mais c’est pas ma faute à moi, c’est Desmond qui m’a amenée dans ce coupe gorge… », je me justifie alors comme il me regarde de travers.

Desmond quant à lui, a accepté d’écouter au moins son futur où, visiblement, il ne saura se départir de sa passion pour la prise d’otage de pauvres femmes.

« Je suis sûr que vous êtes au moins intéressé par votre futur, je vois de grandes batailles, du sang, beaucoup de sang et des femmes nues, beaucoup encore une fois, dont certaines attachées, lance la voyante qui semble avoir compris qu’avec Desmond, il ne servait à rien de faire une prédiction sérieuse.
- Ça ne m’étonne pas, il adore nous attacher », je commente à moitié avec Desmond et à moitié avec Alaric.

Et puis il me présente ‘Jav’qui est en fait Anastasie… mais de sûr, ce n’est pas Sydonnie. Je lance un regard amusée à Alaric comme la jeune fille rousse se présente d’un air… concurrentiel. C’est qu’il enchaine les minettes le tombeur !

« Oui ? Javanastasie… laisse nous un instant je te prie. Regarde, le chevalier te parle. »

Comme elle se détourne un instant d’Alaric, ce dernier me demande comment je me sens, à son tour, comme Desmond il y a un moment. Je lui réponds la même chose, qu’à force de tisane, je ne fais que pisser. Mais que les nausées, si elles n’ont pas disparues, sont à présent assez supportables pour me laisser m’alimenter.

Alors que Desmond est appelé au dehors par ses drôles de dames, je lance à Alaric en le prenant par le bras pour l’entraîner :

« Viens voir la diseuse de bonne aventure… elle fait son petit effet. »

La voilà qui fait un large sourire édenté à Alaric, comme s’il venait là lui donner un panier garni de nourriture.

« Assieds-toi mon garçon… et tire moi quelques cartes. Pour toi, c’est gratuit ! » et elle lui adresse un clin d’œil.

Moi je souris, je sais à quel point Alaric doit être mal à l’aise.

« Ne t’inquiète pas, je lui chuchote. Elle est discrète pour les événements compromettant, elle ne te fera que des sous entendus... »

Et elle de reprendre la parole une fois que Alaric a pioché dans ses cartes.

« Le passé… là…, dit-elle en montrant la première rangée de cartes. Il y a une femme en souffrance… qui avait des sentiments sincères. Mais je vois que la justice… - la milice - vous a séparés… hmmm… Un homme avec de l’autorité a essayé d’éclaircir la situation entre vous. »

Waouh… évidemment, il s’agit de Hilde et de Hector… mais je ne vois pas en quoi la milice a pu séparer Alaric et Hilde ? Il me semblait que c’était cette Sydonnie… ma foi ! Sans doute une erreur ou un détail dont je n’ai pas connaissance.

« Tu as traversé une période quelque peu désagréable au cours de laquelle tu pourrais avoir vécu des injustices ou avoir été accusé de choses que tu n’avais pas faites. Un crime ? Un crime envers cette amoureuse mon garçon ? »

Je crois qu’Alaric va se décomposer… en signe de soutien, je tapote doucement son épaule.

Évidemment, Hilde avait cru qu’Alaric l’avait trompée…

« Tu as dû t’efforcer de conserver ton calme et de jouer de prudence en tout temps. Tu as beaucoup manqué de confiance en tes capacités mon chou... mais cela n'a jamais duré très longtemps parce que ton esprit de meneur revenait en toi. »

Ah ben oui, pour le poste de meneur ! C’est quand même notre chef de la garde.

« Toujours est-il que tu utilises ton savoir personnel et ton expérience de vie pour accomplir tes objectifs. Un homme plutôt blond est apparu dans ton entourage. Il était bienveillant envers toi, possédait un grand cœur et t’a certainement aidé d'une façon ou d'une autre car il est d'une nature serviable. »

Un homme blond ? Là je ne vois pas. Ah, le cousin de Hector peut-être?

« Un ami sincère qui peut rendre service et hmmm… c’est marrant mon petit, mais je vois des similitudes avec ton amie... Comme elle, tu as joui d'une excellente réputation parmi les gens de ton entourage, ce qui ne t’a pas empêché de souffrir occasionnellement de solitude pour autant. Vous avez dû passer par-dessus votre timidité afin de collaborer avec des personnes dignes de confiance, l’un comme l’autre. »

Elle s’arrête, sourit un peu, puis demande :

« On passe au présent trésor ? »

C'est à ce moment là que Desmond revient.

Desmond disait être content de revoir Alaric, pourtant, il fila rapidement voler au secours d’une demoiselle en détresse. Il ne semblait pas culpabiliser le moins du monde d’avoir embarquer une femme enceinte dans cette macabre aventure. Le solda tenta de l’empêcher de sortir de la grange, main tendue vers la montagne, mais la voyante s’interposa, prête à lui dévoiler des anecdotes qu’elle jugeait croustillantes. Alaric n’avait que faire de ce genre de balivernes. Surtout dans un endroit aussi malsain.

Rosen, elle, malgré la situation s’était délectée des prévisions annoncées au cher chevalier. Bien sûr, c’était bien son genre de se régaler de ce genre de potins. Une tension étrange s’était installée entre elle et Anastasie, mais la blonde n’en avait cure, ou n’avait pas fait attention à la roussette. Elle avait entraîné le soldat un peu plus vers la diseuse de bonne aventure. C’était presque de force qu’Alaric s’assit face à elle, dents serrées. Rosen et Anastasie se tenaient derrière lui, impatientes de découvrir les secrets du jeune homme révélés par une vieille femme.

Avachi sur la chaise, Alaric croisa les bras sur son torse, dévisageant avec désinvolture la voyante. Il tâcha de garder un visage impassible, tandis qu’elle interprétait les différentes cartes tirées. Intérieurement, il bouillonnait. Il était impossible qu’elle sache quoi que ce soit au sujet de sa vie privée ! Personne n’en connaissait les détails, hormis lui-même et les Trois. Heureusement pour lui, la justesse des prévisions s’amoindrissait au fil de ses palabres. Il n’avait rencontré aucun homme blond qui eut une quelconque importance dans sa vie. Se recomposant un visage ennuyé, Alaric se leva d’un mouvement brusque, les mains plaquées sur la table. Il la laissa à peine terminer sa tirade avant de lui répondre, sèchement :

- Ouais, je vais dépasser ma timidité ce soir, c’est mon esprit de meneur qui parle. Rosen, Anastasie, on s’en va.

Puis, se retournant vers la voyante, il ajouta :

- Je sais de quoi est fait mon présent, je le vis.

Il la planta là, sans écouter sa réplique, et lui tourna ostensiblement le dos. En réalité, ses paroles l’avaient touché plus qu’il ne voulait bien l’admettre. Certains de ses dires faisaient sens, elle avait mis des mots sur ce qui lui avait parfois échappé, sur ce qu’il ne parvenait pas à comprendre.

- Ça va ? demanda Anastasie, l’air inquiet.
- Hm. Je n’ai jamais aimé ces spectacles, murmura-t-il.

La vue de Desmond qui revenait dans la grange eut le mérite de le faire changer de sujet. Il n’avait pas décoléré aussi s’avança-t-il d’un pas furieux vers le chevalier de Rougelac.

- Desmond ! Qu’est-ce qui t’as pris d’emmener Rosen ici ? Elle a besoin de calme et de repos ! À ton avis, on est au bon endroit ?

De ses bras écartés, il embrassa la grange, releva les yeux vers le plafond où des membres d’êtres humains étaient suspendus.

- Retournons dans le hall d’entrée, ajouta-t-il sur un ton moins sec.

Il attrapa la main d’Anastasie et sortit de la grange maudite.