Aujourd’hui, il fait beau et la journée promet d’être excellente sous bien des aspects. Déjà, il y a de la viande frit au petit-déjeuner, et ça, c’est un signe qui ne trompe pas. Ensuite, c’est le jour où je récupère mon armure et ma nouvelle arme, qui m’ont grandement manqué. Bien sûr, grâce à la générosité de mon allié, le comte de Rougelac, j’ai pu en emprunter une dans l’armurerie du manoir, mais ce n’est pas la même chose.
C’est pourquoi, je suis impatient de voir le chef d’œuvre que le forgeron m’a fabriqué. À l’heure dite, je suis devant l’établissement, accompagné de mon fidèle suivant, chargé des biens qui serviront de paiement et je suis surpris du nombre de gens qui attendent. Le plus bizarre est qu’ils ne font pas la queue pour commander une marchandise, mais semble m’attendre, j’entends même quelques murmures, mais je suis trop loin pour les comprendre.
Je hausse les épaules devant ce comportement inhabituel, car les gens du peuple ont toujours été bizarres et je rentre dans le petit commerce. Alban m’y attend avec un jeune garçon dont je ne me souviens plus le prénom et me montre ma future arme, cette fois complète, car le pommeau a bien été ajouté. Mais ce n’est pas tout car il exhibe également mon armure, remise à neuf, qui luit de mille feux !
Il ne reste que le fourreau qui est amené par une jeune fille et je peux enfin toucher le matériel dans son intégralité. Je commence par l’armure qui est extraordinairement douce au toucher, puis je fais glisser plusieurs fois l’arme dans son fourreau. Elle coulisse parfaitement et je sors rapidement plusieurs fois ma lame pour m’en assurer.
Je passe enfin au plat principal et je prends le temps pour contempler ma nouvelle épée, saisissant de mon autre main, ma précédente épée. Cela me permet de voir la différence et je donne mes conclusions à l’artisan :
Celle que vous venez de fabriquer est bien plus lourde et plus massive, comme je vous l’avais demandé. Elle semble de plus bien plus solide.
Je fais quelques mouvements avec, tout semble très fluide, comme si je pouvais trancher l’air lui-même. Je me rends compte que je suis maintenant le centre de l’attention et puisque c’est demandé si gentiment, je prends la bûche qui m’attendait et je la pose sur l’enclume. Je demande ensuite aux badauds :
Maintenant, laissez-moi un peu de place.
Je vois les spectateurs se déplacer d’un mètre et j’ai maintenant assez de place pour faire la même passe d’arme qu’il y a une semaine, mais là, je peux y mettre toute ma force grâce à la poignée et je coupe en un seul coup le bout de bois. Les deux parties tombent en même temps sur le sol et je fais signe à Milas, de payer le forgeron, d’ailleurs, je profite du public présent pour lui indiquer :
Vous avez fait là, un travail exceptionnel, et je vous en remercie. Vous avez amplement mérité votre salaire.