La jeune femme, dont je ne sais toujours pas le nom, ne me remercie pas pour mes compliments, prenant ça comme un stratagème de ma part, ce qui n’est pas complètement faux, puisque je veux faire bonne impression.
Elle semble avoir eu déjà maille à partir avec des « gars comme moi », faisant manifestement des généralités car je suis unique, personne ne me ressemble. Elle m’indique qu’elle ne m’aime pas, mais après elle me donne quelques conseils, et je me contente de hocher la tête pour montrer que j’ai bien compris.
Le voyage jusqu’à l’habitation du blessé se passe bien, les adolescents étant trop occupé à se chamailler entre eux pour songer à s’enfuir. J’ai droit à une nouvelle mise au point de la blonde et prenant les biens de la serveuse, je lui réponds simplement :
J’ai commencé cette mission, je la mènerai jusqu’au bout.
Accompagner le geste à mes paroles, j’aide l’homme que nous avons secouru à enter jusqu’à sa maison puis je vais dire bonjour aux miliciens qui patrouille en leur glissant :
La milicienne a arrêté des jeunes voleurs, elle vous attend là-bas.
Je leur montre l’endroit puis je repars en direction du port, en souriant, car je suis sûr que cette histoire va se diffuser partout, le chevalier Desmond de Rochemont, surnommé l’ogre de Rougelac a arrêté en compagnie d’une femme milicienne, six délinquants, et cela, sans un blessé un seul !
Si ça ce n’est pas une bonne réputation que je vais avoir, je ne sais pas ce que c’est. En tout cas, il me semble difficile de faire mieux. C’est donc de très bonne humeur que je rejoins la chope sucrée où je remets les effets à la jolie blonde, qui me regarde surprise :
Vous avez réussi, je n’y croyais pas, merci beaucoup messire.
Puis elle regarde derrière moi et me demande d’une petite voix inquiète :
Mais où se trouve la milicienne ?
Je lève les yeux au ciel, j’ai l’impression qu’elle m’accuse de l’avoir mangé ! Mais je dois rester calme, j’ai devant une représentante du petit peuple et il ne faut pas qu’elle dise partout que je suis un monstre, alors je m’efforce de sourire et je lui d’un ton léger :
Tout va bien, elle m’a assuré qu’elle allait venir, elle ne va louper un succulent repas.
La dernière partie de ma phrase me met à nouveau de bonne humeur, car j’ai vraiment bien mangé ici et je peux prendre congé, en me demandant ce que vais bien pouvoir faire du reste de ma journée.