Nom : Son patronyme était à l’origine Gaillard, mais, elle n’a jamais pu le faire savoir. Restée silencieuse depuis qu’elle a été récupérée par des esclavagistes, ils ne l’appelaient pas vraiment ; petite, gamine, la mioche. Puis, quand ils l’ont revendu, elle est devenue un simple numéro. Finalement, elle est devenue Belette. C’est le surnom qu’on lui a donné en intégrant le petit groupe avec lequel elle traîne maintenant ; et, elle l’accepte plutôt bien. Les arguments des mioches sont fondés ; elle est si grande qu’elle en semble allongée, toute fine, et ne fait pas trop de bruit.

Prénom : Alva. C’est le dernier souvenir qu’elle a de ses parents. La voix de sa mère, qui prononce ce prénom qui est le sien. Face à son mutisme, et, à l’incapacité des autres naufragés de lui donner une appelation autre qu’un nombre, un prêtre a décidé de l’appeler Félicie.

Age : Presque la vingtaine.

Sexe : Féminin

Situation : Célibataire

Rang : Artiste de rue, ou, en d’autres termes, dans une mendicité habilement déguisée. Elle est l’une des réfugiées du duché de Hendoire, ancienne esclave et maintenant membre du peuple.

Lieu de vie : Depuis le naufrage, elle s’est taillée une petite niche dans les bas-quartiers de Marbrume. Peu à peu, elle a gagné la confiance et la sympathie d’un gang d’orphelins et de gamins des rues, avec lesquels elle vit d’une façon assez miséreuse, mais relativement heureuse.


Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
(Ne pas recopier le tableau, donner seulement les points à ajouter)
Carrière du Saltimbanque, +3 HAB, +1 INI

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Acrobate - Niveau 1
- Contortionisme - Niveau 1
- Danse - Niveau 1
- Pyrophilie - Niveau 1
- Princesse en détresse - Niveau 1

Objets :

Un surin en os qu’on lui a fabriqué, un cadeau de bienvenue à Marbrume. Il n’a aucune valeur, est d’une facture douteuse, mais, c’est le premier objet vraiment à elle, et elle l’aime beaucoup.

Une vieille tunique en lin, assez longue pour elle, mais clairement trop large. Elle n’a pas mieux, donc elle fait avec. Au moins, le claquement de l’étoffe ponctue les mouvements vifs de ses danses et y mettent un certain rythme.

Un visage fin, encadré par les bouclettes brunes des mèches qui parviennent à s’échapper du reste de sa coiffure presque toujours attachée d’une façon pourtant soignée. Un regard vif et sombre, mais qui ne laisse pas entrevoir une once de méchanceté. Les yeux sont le reflet de l’âme, et la sienne semble encore trop innocente par rapport au monde dans lequel elle vit. Elle n’a pas vraiment besoin de mots pour exprimer ce qu’elle ressent ; tout transparaît sans trop de problème sur son visage, aux tics bien visibles et animés. Elle est incapable de mentir, même sans parler, mais c’est peut-être ce qui pousse les gens à la prendre sous leur aile aussi facilement.

D’autant que si ses traits lui donnent naturellement un air jeune, ils semblent constamment fatigués à cause d’un sommeil difficile à trouver. Elle a l’air d’une créature fragile et délicate, une véritable princesse en détresse. Si elle est beaucoup plus athlétique que la moyenne, que sa fine musculature est capable de bien porter son propre poids, elle n’est clairement pas une combattante. Elle n’en a ni les réflexes, ni l’esprit ; et reste facilement une proie dans le monde de la violence.

Elle se remet lentement du voyage, qui l’a laissé avec la peau sur les os ; déjà qu’elle n’est pas bien grasse de base. Il lui faut encore du temps pour se remettre complètement, surtout qu’elle a une alimentation un peu hasardeuse. Mais l’exercice de ses spectacles la vivifie, et elle retrouve peu à peu du poil de la bête.

Déjà considérée comme grande dans le duché qui l’a vu naître, elle l’est clairement selon les standards du duché du Morguestanc ; mais, loin d’être massive, elle est au contraire toute fine. C’est sans doute ce qui lui a valu son nouveau surnom, malgré le fait qu’elle cache sa silhouette élancée sous des couches de vêtements taillées pour des hommes, parce que ceux de femmes ne sont pas à sa taille. Elle aime la couleur, et essaie d’en rajouter un maximum à sa tenue. Si elle ne parvient pas souvent à dénicher des vêtements teints, et donc précieux, elle le fait par le biais d’accessoires, d’écharpes, d’alternatives plus artisanales et moins onéreuses. Quelques fleurs font généralement l’affaire.

De son passé d’esclave, elle n’en garde plus grand chose ; sa cheville porte néanmoins la marque de son fer qui ne disparaîtra jamais. Mais, depuis qu’il n’est plus là, elle a l’impression d’être née à nouveau, et elle se sent infiniment plus légère.

Elle a donc un air assez atypique, elle est un drôle d’oiseau qui crée de la sympathie chez certains, de la méfiance chez beaucoup d’autres ; une méfiance que pousse encore plus le silence dont elle ne peut sortir.

Muette ; même si ce n’est pas physiologiquement. Sa langue est bien là, au même titre que ses cordes vocales. Elle l’est devenue suite à un traumatisme, et, les tentatives de l’en extirper l’ont vraiment ancré en elle. Elle est donc devenue naturellement assez fervente ; notamment envers Etiol, qu’elle pense comme étant responsable de son mal. Elle n’oubliera jamais les paroles d’un des esclavagistes, qui a annoncé face à son mutisme qu’elle était maudite. Elle essaie donc d’adoucir la colère des Dieux en se rendant presque tous les jours aux temples.

Malgré cette préférence pour Etiol, elle honore l’intégralité du quatuor, afin d’essayer d’obtenir leur pitié.
Si elle sait qu’elle est considérée comme hérétique de ce fait, elle ne peut pas chambouler les convictions d’une vie en quelques mois. Sa foi envers Etiol est toujours intacte, mais son culte, discret.

La fange la terrifie, et, elle y voit également une punition d’Etiol. Depuis son apparition, elle n’y a que très peu été exposée, mais elle en entend depuis toujours les terribles histoires. La curiosité morbide la pousse toujours plus à tendre l’oreille, mais elle ne fut pas prête quand elle s’est invitée à Marbrume. Elle en est encore plus terrifiée maintenant qu’elle a été le témoin de ses horreurs.

Artiste dans l’âme, créative et originale, c’est son instinct qui la guide, et il le fait plutôt bien. Une simple mélodie lui donne un guide, un rythme qui lui permet de se mouvoir et de transmettre ce qu’elle lui fait ressentir au travers d’une danse presque rituelle. Elle est aussi douée pour reproduire les danses qu’elle voit, et possède maintenant un répertoire assez conséquent de ces dernières, qu’elles soient traditionnelles d’un village, ou plus classique et élaborées.

Assez ouverte et extravertie, sa joie de vivre est un rayon de soleil pour beaucoup. Son mutisme ne l’empêche pas d’être un animal social, et elle a besoin d’un groupe pour s’épanouir. Elle n’a pas trop de mal à s’intégrer, d’ailleurs, probablement parce qu’elle est à l’écoute. Les dialogues sont impossibles, mais les monologues qu’on lui débite crée facilement une certaine confiance et proximité.

Curieuse, mais l’expérience l’a rendu prudente. Elle a tendance du coup à un peu trop papillonner et s’égarer, son esprit étant le seul avec lequel elle peut converser.

Pas très brave, mais déterminée à survivre. Elle ne fait pas preuve d’énormément de courage, mais, la vie la pousse à être résiliente. Elle encaisse toujours plus, s’accroche littéralement à la vie.

Docile, elle n’aime pas entrer en conflit. Si quelqu’un lui pose problème, elle préfère disparaître ou trouver un moyen détourner de régler le problème.

(1146) Quand elle voit le jour, elle n’est pas forcément déjà vouée à l’existence de misère qui l’attend. Première née d’un couple de jeunes commerçants, le dernier souvenir qu’elle a d’eux est celui de leur terrible agonie, aux mains de brigands ou de rivaux sans scrupules. Elle n’a pas dit un mot depuis. Le blocage est psychologique et nerveux, mais, elle n’en a absolument pas conscience et l’a accepté en tant que châtiment divin. Elle se sent coupable parce qu’elle a l’impression d’être responsable de la mort de ses parents, en plus d’avoir maintenant oublié leurs visages ; deux raisons qui la laisse penser qu’Etiol la tourmente et lui donne un avant-goût de ce qui l’attend dans l’au-delà.

(1152) Récupérée à l’article de la mort par des esclavagistes, ils hésitent sur son sort, mais face à son mutisme, décide finalement de la garder pour la revendre. Ils la cèdent finalement à un bourgeois influent de Hendoire, réputé pour sa troupe d’esclaves-saltimbanques. Son nouveau propriétaire l’a remarqué, alors qu’en quête de talent particulier, la souplesse de la gamine avait été découvert par les esclavagistes, qui s’amusaient à la tourmenter en la rangeant dans des endroits exigus. Elle est souple, beaucoup trop souple pour que ce soit normal, et dans un premier temps, c’est le trait qu’on va lui travailler. Elle y est formée à la dure, de façon intense et rigoureuse. Quand sa grande taille, sa carrure sèche et sa souplesse se manifestent, ils sont vite mis à profit pour des spectacles fantastiques, puis flamboyants. La pratique de la pyrophilie intrigue son maître, et, après quelques tentatives ratées (et de ce fait, quelques accidents malheureux), ce rôle lui tombe dessus. L’apprentissage est long, et pénible ; elle en gardera quelques brûlures, mais, elle parvient finalement à exécuter la volonté de son mettre ; danser avec des flammes.
Elle n’est pas malheureuse pour autant ; et, son propriétaire s’il est extravagant et très exigent, n’est pas mauvais avec ses biens. Il l’éduque un peu comme s’il éduquait un cabot, lui apprend à faire des tours et à bien se comporter, la transformant en une créature docile. Le fait qu’elle ne parle pas l’aide vraiment à être appréciée ; les gens la considèrent vraiment comme un meuble, et tiennent des discussions sans trop se gêner devant elle. Elle ne parle pas, ne sait bien évidemment ni lire ni écrire, elle ne peut de toute façon rien raconter à personne.

(début 1164) Alors que son maître parvient à marier sa fille à un noble de bas étage du duché, elle fait partie de sa dot. Sa propriété revient au noble en question, et elle est arrachée une nouvelle fois à tout ce qu’elle connaît. Mais elle a de la chance dans sa malchance, et, cet échange qui a lieu quelques temps avant l’arrivée de la Fange va être la raison de sa présence sur le Firmament.

(1164 à 1166) Le voyage va être particulièrement difficile, mais la légéreté qu’elle a dans sa façon d’être lui vaudra quelques infimes faveurs de son maître et d’autres nobles. Et c’est probablement ça qui lui a permis de rester en vie jusqu’au bout du voyage. Elle ne se laisse pas abattre par leur sort, se contente d’être elle-même en remplissant les tâches qui lui sont données. Elle servira surtout de servante à bord dans un premier temps, puis quand les choses devinrent plus désespérées, elle fut utilisée pour effectuer des tâches plus ou moins dangereuses afin de garder le navire à flot.

(1166) Le naufrage est terrible pour elle qui ne sait pas nager. Mais, l’instinct de survie la pousse à s’accrocher à des débris au milieu de cette mer déchainée. C’est le sel sur les plaies laissées par une partie de ses ongles arrachés qui va la réveiller, parmi les autres survivants. Au même titre que ses comparses, elle est perdue alors qu’elle ne retrouve pas ses maîtres. Elle découvre alors la liberté, mais, après des premières appréhensions, elle réalise vite qu’elle y trouve son compte. Afin d’obtenir pitance, elle fait la seule chose qu’elle sait faire ; elle se donne en spectacle dans la rue, et ça marche plutôt bien. Son énergie, ou sa détresse, poussent au partage, elle glâne quelques pièces, et surtout, elle rencontre son petit groupe. Des orphelins désoeuvrés, gamin et adolescents, ils étaient venus pour faire les poches à ses spectateurs. Curieux, ils s’intéressent au personnage, s’amusent de son mutisme, et lui proposent finalement de venir avec eux.

(1167) Elle s’est bien adaptée à sa nouvelle vie. Elle n’a rien, si ce n’est sa liberté, et un potentiel immense : celui de pouvoir faire ce qu’elle veut. Encore faut-il qu’elle sache quoi. Mais elle ne se presse pas vis-à-vis de cette question. Elle vit dans un trou à rat, mais en bonne compagnie, et ça lui va bien, ou du moins, pour l’instant.


Le ciel commence à peine à s’éclaircir alors que la nuit touche à sa fin. Les derniers poivrots titubent jusqu’à chez eux, ou à leur travail, alors qu’elle émerge d’un sommeil léger. Elle prend une grande inspiration, alors que son palpitant se calme. Extirpée des tréfonds de ses propres limbes intriquées, elle se décrispe, rassurée par la chaleur de ses comparses qui dorment à ses côtés. Elle n’a pas le luxe d’avoir une chambre, ni même d’avoir un toit. Mais au moins, elle est libre, et ce mot prend une saveur particulière alors qu’en silence, elle se lève et sort de leur triste squat délabré.

Alors qu’elle redécouvre le monde qui l’entoure comme s’il s’agissait de la première fois, elle ferme les yeux, prend une grande inspiration. Mais quelle chance elle a ! Quel plaisir ! L’odeur du sel, mélangée à celle du poisson pourri, du vomi et de la pisse. Elle rouvre ses yeux pour découvrir ses rues malfamées, son petit chez-elle. Un sourire fend son visage, alors qu’elle ne peut s’empêcher de commencer à gambader dans son quartier. Elle ne marche pas, mais sautille, frétille vers une destination bien décidée sous le regard interloqué des quelques embrumés déjà réveillés.

Son regard se promène et son esprit se perd alors que la boue se dérobe sous ses pieds. Le sol glissant lui joue un tour, mais, elle anticipe sa chute. Ou, du moins, elle essaie. La légère pente qu’elle descend la surprend, et, sa pirouette se transforme en glissade, qui la fait arriver presque directement devant deux miliciens. Elle ne prend pas garde de leurs regards intrigués, se contente de se relever dans la continuité de son mouvement, et de repartir très naturellement. Ce faisant, elle ne manque pas de leur offrir la gracieuse révérence qui leur est dûe. Ne sont-ils pas brave, à prendre les armes pour sauver leurs âmes ? Quelle entrée fracassante dans le port de la ville. Elle ne s’attarde pas plus que ça, cependant, et ne tarde pas à arriver à la jetée.

Vestige d’une routine bien ancrée, d’une vie autrefois bien réglée, son entraînement perdure pourtant dans sa liberté. Plus qu’un simple repère pour elle, c’est la source de son gagne pain. Son corps est son outil, et elle a la chance de ne pas avoir à le prêter pour le monnayer. Ses muscles fatigués se réveillent alors que le soleil se lève, sous des regards curieux alors qu’elle se perd dans une danse qui n’en est pas une. Ses mouvements, lents et harmonieux, l’étirent, la gardent souple et précise. Mais malgré sa kinesthésie toujours aussi élaborée, sa machine reste encore un peu rouillée, perturbée par les sévices et les carences d’une longue épopée.

Le temps passe, sans qu’elle ne le réalise ; le soleil effectuant pourtant son ascension sous ses yeux déjà fatigués. Elle profite de ces instants de paix, au milieu de cette cohue ; avant qu’on vienne l’en arracher. Une voix qu’elle reconnait commence à hurler :

« Belette ! »

Son ton n’est pas inquiet, mais excité ; ce qui la rassure immédiatement. Il répète, alors qu’il la voit pourtant commencer à se lever :

« Belette ! »

Elle roule des yeux, alors qu’allongée sur le dos, ses hanches pivotent, ses jambes s’arquent. D’un mouvement, et sans les mains, elle se relève vivement, pose les poings sur ses flancs en attendant le terrible garnement. Décidément, elle commence à se douter de pourquoi on la reconnaît. Peut-être que ses pirouettes ne valent pas un gosse qui hurle son nom à tue-tête, quant il s'agit d'étendre son renom.
Mais donc, qu’est-ce que Renard va donc bien lui annoncer ? Le rouquin arrive à ses côtés, et, un peu essoufflé, ne manque pourtant pas de lui annoncer :

« Belette. »

Elle le gratifie d’un regard interloqué, qui se perd un peu en dévisageant sans gêne ce gamin à l'aspect frêle et étriqué.

« Devine quoi » ajoute-t-il de manière saccadée.

Elle roule encore des yeux, hausse les épaules, et lève les mains vers le ciel. Difficile d'avoir l'air plus perplexe. Il attend vraiment une réponse ? Non, visiblement ; et heureusement, d’ailleurs. Il ne tarde pas à lui annoncer :

« T'sais pas ?! C'est qu'Ratte, l’est r’venue ! »

Ratte ?! Vraiment ? Elle ne dit pas un mot, mais la stupeur et le bonheur partagent son visage. La nouvelle fait plus que lui tirer un sourire, parce que le mioche ne tarde pas à lui tirer le poignet. Pas de toilette pour la belette, pense-t-elle, ou du moins, pas dans l’immédiat. Pour l'heure, elle se laisse entraîner à nouveau vers sa triste réalité, pour aller constater le sort de sa pauvre associée désabusée dans leur petit coin de misère, où, malgré tout, elle prospère.

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Vos premières impressions ? C’est complet ! Très complet. J’ai fais le tour des annexes, mais, ça en fait tellement que j’espère ne pas avoir fait de bêtises !

Des questions ou des suggestions ? Sans doute beaucoup de questions, mais autant découvrir tout ça au fur et à mesure. J’ai trouvé vachement sympa le principe des naufragés d’Hendoire, alors je tente, mais je sais pas trop si j’ai fais ça bien.

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