-Nous n’aurions pas dû partir si tôt. Il fait encore nuit. Gerald Lefévre ne répondit pas tout de suite. L’homme était grand, les épaules larges, les mains épaisses mais les cheveux grisonnant avec l’âge. Le père de Bathilde se faisait vieux. Son visage était marqué les angoisses et le stress. Avec la forge et sa grande famille, il avait toujours de quoi s’inquiéter. Mais ce qui l’obnubilait le plus actuellement était ces affreuses rumeurs et l’avenir de sa fille.
Bathilde était à ses côté, grande, imposante, marquant le rythme. Parfois il se demandait comment sa fille avait réussi à le dépasser. Les deux garçons de la fratrie étaient aussi plus petit qu’elle. Les cheveux blonds et le visage fermé, Gerald savait que sa fille ainée ne serait jamais bonne à marier. Il répondit :
-C’est que nous devons arriver tôt à la forge.Bathilde resta dans le silence. Malgré tout, Gerald savait qu’elle était énervée par la situation. Elle n’était pas curieuse, mais le fait d’avoir été réveillé si tôt pour rien la déranger. Le vieil homme savait aussi qu’elle avait toujours peur de l’obscurité, peur infantile qui n’avait pas disparu avec l’âge. C’était ridicule au vu de sa taille et de sa force. Elle pouvait assommer un ours… C’était bien sa seule pour lequel il n’avait pas peur.
Il finit par continuer, répondant à une question qui n’avait pas été posée :
-Cette après-midi tu partiras avec mon ami, Hugue Hamelin. C’est un marchand. Bathilde se braqua :
-Vous me chassez ?
Gerald n’avait pas envie de laisser partir sa fille mais il savait que c’était le mieux pour elle. Bathilde avait tout ce qu’il y avait à apprendre ici. Elle aurait dû partir bien plus tôt, mais il n’avait pas pu si résoudre.
-Le duché du Morguestanc cherche de nouveaux forgerons.
-Vous avez besoin de moi ici. Il soupira, conscient que sa fille n’allait pas lâcher l’affaire si simplement.
-Bathilde, tu as du talent. Bien plus que n’importe qui ici. Forger des outils, cercler des roues… Tout ça c’est du gâchis au vu de tes compétences. En te rendant à Marbrume tu pourras montrer ce que tu sais réellement faire. La jeune femme était déstabilisée devant les paroles de son père. Il ne lui avait jamais dit. Il laissait juste entendre qu’elle faisait du bon travail, mais c’était tout. Bathilde ne savait pas quoi penser. Elle allait répondre quand son père lui fit signe de se taire. Il y avait quelque chose d’inhabituelle. Bathilde fouilla l’obscurité. Elle avait toujours eu peur du noir, qu’il y ait des monstres. Sa famille se moquait souvent d’elle à ce sujet. Mais cette fois, elle eut réellement l’impression de voir deux lueurs dans la nuit. Quelque chose de dangereux, de terriblement dangereux.
***
-Père est mort. Tous les visages se tournèrent vers elle. Bathilde était dans un sal état. Son visage était couvert de sang. Des larmes avaient roulées sous ses yeux, laissant deux traces clair. Sa respiration était saccadée. Une de ses mains était enroulée dans du tissus.
Ce fut son frère ainé qui réagit le premier, s’approchant d’elle. Il était choqué par la situation mais posa enfin la question fatidique :
-Que s’est-il passé ? Bathilde ne répondit pas tout de suite, serrant sa main blessée. Tout semblait si surréaliste, si impossible. Elle finit par dire à demis voix :
-Les monstres l’ont mangé.Son frère eut un rictus, la situation était grave et personne ne la prenait au sérieux. Elle-même n’arrivait pas à se dire que tout ceci était réel. Père était mort. Bathilde avala sa salive et montra la blessure qu’elle avait à la main. La douleur la lançait, mais ce n’était rien à par rapport à ce qu’elle venait de voir. Une trace de morsure marquait toute sa main gauche. Du sang continuait de couler. Aymar lui prit la main et Bathilde ne put réprimer un gémissement de douleur.
-Il te manque un doigt. Cette fois, tous comprirent la gravité de la situation.
***
-Nous devons partir. Aymar Lefèvre ne répondit pas. Il faisait les cent pas dans la maison. C’était les deux ainées de la maison. Leur mère les regardait en gardant le silence, tenant Ameline dans les bras. La fratrie était au complet, écoutant les deux grands se disputer. Bathilde était assise, terminant de se nettoyer le visage. Une des sœurs était à côté d’elle, cherchant à la réconforter. Aelis était la plus proche de Bathilde. Cette dernière répéta plus fermement :
-Nous devons partir. Cette fois Aymar s’arrêta, excédé.
-Et vous devrions laisser tout laisser ici ? Abandonner notre maison ? Tout ce que nous avons construit ? Il y avait rarement des disputes dans la maison. Si bien que Aelis serra sa sœur contre elle. Bathilde regarda son frère dans les yeux. Même assise, elle restait impressionnante. Elle savait qu’elle avait raison.
-Oui. Pour rester en vie. Aymar et Bathilde ne s’étaient pas toujours très bien entendu. C’était l’ainé, mais c’était elle qui avait montré meilleur artisan. Il y avait de la jalousie entre eux. Aymar était celui qui avait appris à ce battre, celui en qui tout le monde avait confiance, le jeune populaire et aimer dans le village. Ce n’était pas le cas de Bathilde. Au-delà de tout ça, il se sentait aussi responsable de la famille. La fratrie était composée de huit enfants et leur mère comptait sur lui.
-Nous allons nous battre. Bathilde prit une longue respiration.
-Tu ne les as pas vu… Et ces rumeurs…
-Ce ne sont que des rumeurs.
-Père est mort.
-Parce que tu l’as abandonné ! Bathilde baissa la tête. Ces monstres la terrifiaient. Elle n’avait pas réussi à faire face. Elle avait laissé son père mourir seul. Le silence s’installa dans la maison. Seule Ameline pleurait de temps en temps, sentant la tension. Aymar était resté figé avant d’attraper les affaires de sa sœur. Bathilde le regarda faire. Il finit par lui donner.
-Si tu veux partir. Vas-y. Le jeune homme continua sur sa lancé, son regard était dur.
-Père voulait t’envoyer à Marbrume. Alors respecte sa volonté et vas-t-en.
-Aymar…
-Nous n’avons pas besoin de lâche ici. Bathilde se releva et prit les affaires. Elle sonda son frère du regard, mais elle savait que c’était clair. Père et lui avaient toujours étaient plus proche. Il avait dû lui expliquer ce départ… Sans pouvoir rien dire, elle posa son regard sur sa mère. Celle-ci ne disait rien. Elle était comme éteinte. Tout était dit.
***
-Bath ! La géante se retourna et vit Aelis courir vers elle. La petite se jeta dans ses bras.
-Ne pars pas…Bathilde la serra contre elle, retenant ses larmes. Elle avait peur. Ils ne partiraient pas… Mais la peur d’être de nouveau confronté à ces monstres la faisait fuir. Père était mort sans qu’elle ne puisse rien faire. Peut-être que Aymar avait raison. Peut-être que ces créatures pouvaient être vaincu, qu’il ne lui manquait que du courage pour le faire. Elle serra sa petite sœur contre elle et lui dit simplement :
-Il faudra bien écouter Aymar… Et être courageuse. Après un long moment, Bathilde se finit par lâcher sa sœur. Elle l’embrassa sur la joue avant de partir, cette fois sans se retourner.
***
-Il y a encore des nouveaux réfugiés… Et toujours plus de fangeux. L’homme souffla avant d’ajouter :
-Au moins c’est bon pour les affaires.
Bathilde ne commenta pas, comme à son habitude. Son visage était rougi par la chaleur du foyer. Il y avait toujours plus de travail. C’était une bonne chose. Battre le fer lui permettait de ne pas réfléchir, de ne pas penser. Si elle n’avait pas le courage d’affronter les monstres elle-même, elle fournirai les protections et les armes à ceux qui le peuvent.
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Comment avez-vous trouvé le forum ? Super ! Je suis juste totalement hermétique aux systèmes d’arbres de compétences et de carrière. Au tant pour le JDR autour d'une table pourquoi pas... Mais là je trouve que ça bride l'écriture. Je déteste ce genre de système... Mais je comprends sont intérêt. Me tapez pas !
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