Une légende est née (RP Solo)

Rand:

31 janvier 1167:

Tout mon univers bascule, j’ai beau relire et relire encore cette missive, pour moi, elle n’a aucun sens. Comment peut-on m’écrire que je suis un traître, m’enlever mon titre et me bannir sans même m’écouter ?

Moi qui m’attendais à des félicitations, car la bourgeoise que nous avions attrapée à été condamné à mort, au lieu de ça, je suis puni de la pire des façons. Je repense alors aux lépreux que j’avais croisé sur la route, il y a quelques mois de cela, il m’avait mis en garde contre le Corbeau qui en avais après moi, à l’époque, je l’avais chassé, persuadé que c'était des billevesées mais si finalement, ils avaient des contacts avec le bailli ?

C’est pour moi, la seule explication possible, j’ai mis à mal l’organisation des cultistes, traqués des bannis et comme ils ne pouvaient pas s’en prendre à moi directement, ils ont choisi la corruption des fonctionnaires. C’est malin de leurs parts, lâche, mais malin quand même. La seule solution que je vois, c’est de faire profil bas et de suivre les instructions, tout en continuant mon enquête, je suis sûr de parvenir à démontrer qu’il s’agit d’un complot contre moi.

De plus, le comte de Rougelac, lui, est à peine impacté, il n’est pas banni, ni ne perd son titre ou encore ses possessions, alors que je suis bien à son service et que j’ai agi sous ses ordres, c’est quand même très suspect.

Maintenant, je dois m’activer, si je ne veux pas perdre encore plus en réputation, je prends donc mes maigres biens, qui tiennent dans un grand sac, revêt mon armure et mon ceinturon contenant mon fourreau et après avoir jeté un dernier regard sur mon lit fait sur-mesure, qui va beaucoup me manquer, je quitte la pièce.

Je vais bien sûr faire le tour du Manoir, indiquant à tous les membres du personnel que je dois partir pour un temps indéterminé et je finis par Victor à qui je fais lire la missive que je viens de recevoir. Finalement, je quitte les lieux, passant par la porte des Anges avec mon étalon lourdement chargé et j’entends alors des bruits de course derrière moi, je me retourne et je vois Milas, mon jeune suivant de douze ans qui me dit, tout essoufflé :

Je viens avec vous, mon Seigneur.

Je secoue la tête et lui indique :

Désolé, mais je ne suis plus Chevalier, tu devrais en trouver un autre, avec tout ce que je t’ai appris, n’importe quel noble serait fier de t’avoir à ses côtés.

Mais il ne semble pas décidé à me quitter et m’indique en bombant le torse :

C’est vous qui êtes mon maître, en plus qui a part vous est capable de m’apprendre à tuer des fangeux ? Je dois toujours venger ma mère !

J’avais oublié que cette dernière avait été tuée lors de la perte du quartier du Chaudron et je comprends ce qu’il peut ressentir, je lui indique alors :

Très bien, alors va vite prendre tes affaires et rejoins-moi à la porte principale.

Il me remercie rapidement et pars comme une flèche dans le quartier du port, tandis que je reprends la route, pour quitter, de manière temporaire, du moins je l’espère, la plus grande cité de l’humanité.

Il me remercie rapidement et pars comme une flèche dans le quartier du port, tandis que je reprends la route, pour quitter, de manière temporaire, du moins je l’espère, la plus grande cité de l’humanité.

Comme prévu, Milas me rejoint à l’extérieur, avec un énorme sac à dos, tout souriant. Pour lui, ce doit être jour de fête, car c’est la première fois, depuis l’arrivée de la Fange, qu’il met les pieds en dehors des murailles. Pour ma part, je suis plutôt triste de quitter la capitale, mais j’en suis sûr d’une chose, j’y reviendrais un jour, et la tête haute, je m’en fais la promesse.

Maintenant, il faut que je réfléchisse a où aller, j’ai trois choix, le premier, le plus facile est Sombrebois, mais je ne vois pas ce que pourras là-bas à part devenir garde et mourir un jour ou l’autre sous les griffes des fangeux, en plus je serais sous les ordres d’Alaric ou d’Alana, et ça, c’est hors de question, j’ai quand même gardé un minimum de fierté.

Le second choix est de vivre dans un village à proximité immédiate de Marbrume, mais je ne vois pas vraiment ce que je vais y faire et puis je risque d’être montré du doigt par des gens de passages. Finalement, le seul choix possible, c’est la ville d’Usson, la plus importante communauté urbaine après la capitale et avec des fermes aux alentours pour que je puisse à la fois vivre loin de tout et trouver du travail si besoin.

De plus, c’est un lieu assez fréquenté et je pourrais peut-être y trouver des indices sur le complot qui m’a visé. J’indique donc simplement à mon serviteur :

Nous partons pour le Labret, les consignes de sécurité sont les suivantes ; tu aperçois un corps sur la route, tu cours, tu croises une personne, tu cours, tu vois un fangeux, tu cours, tu vois un danger, tu cours.

Je le vois hocher la tête à mes indications et il me sort une dague, me disant fièrement :

Elle appartenait à mon père, quand je suis arrivé à la maison il était complètement saoul et m’a menacé avec, alors j’ai fait ce que vous m’avez enseigné, je lui ai mis un coup de pieds dans les génitoires et il l’a lâché son arme. Je l’ai pris comme un cadeau de départ et pour me souhaiter bonne chance.

Je lui ébouriffe gentiment les cheveux, particulièrement fier qu’il se souvienne des cours que je lui ai donné. C’est donc bien armé que nous prenons la route, comme je le prends en croupe, nous avançons vite, mais je n’y vais pas à fond comme d’habitude, car je tiens à ce que mon écuyer connaisse la route et les différents dangers. C’est donc au bout d’une journée complète que nous arrivons à Conques où je loue une chambre chez l’habitant avec les quelques économies que j’ai emporté.

Puis c’est le village de Sarrant et enfin, je devine notre destination derrière les collines, mais au moment où j’allais m’engager dans le passage, j’entends un bruit très familier et une flèche rebondit sur mon armure. Aussitôt, je fais galoper mon cheval, ce qui semble surprendre mon adversaire qui ne me tire plus dessus. Après avoir seulement parcouru quelques centaines de mètres, je m’arrête et je descends de mon étalon, aidant Milas à faire de même. Une fois, tous les deux à terre, ce dernier me demande, d'une voix inquiète :

Vous allez bien ? Vous n’êtes pas blessé ?

Je lui réponds d’un ton rassurant :

Non la flèche n’avait pas une pointe assez acérée et elle n’a pas percé, du matériel de mauvaise qualité, sans aucun doute.

Et voilà ce que c’est, le métal bien travaillé est devenu rare et les bandits sont obligé d’utiliser des projectiles au rabais. Mais ce n’est pas une raison pour que je laisse passer une telle effronterie et j’indique à mon suivant :

Reste ici avec mon cheval, je vais m’occuper du tireur embusqué et je reviens.

Sur ces bonnes paroles, je pars en direction des petites collines que nous venons de dépasser, la flèche venant d’une petite éminence à l’ouest, je m’y dirige sans hésitation, surtout que je vois des reflets métalliques dans cette direction. Il me faut une dizaine de minutes pour arriver à mon objectif, et je vois deux hommes, bien armé à l’aide d’une épée courte qui m’attendent.

Je ne peux m’empêcher de soupirer, il n’y a pas à dire, l’armure de plaque n’est vraiment pas adaptée pour surprendre l’ennemi, ce qui est bien dommage. Toutefois, les choses iront ainsi plus vite et je leur demande, en dégainant mon épée :

Je commence par qui, bande de minus ?

Je les vois se regarder et l’un d’eux, le plus baraqué donc sûrement le chef, me réponds :

Écoute, je te jure que mon compagnon ne voulait pas te tuer, on t’a pris pour quelqu’un d’autre, c’est tout, alors on peut en rester là, on a eu ce que l'on voulait.

Je dégaine mon épée, et je lui réponds en souriant :

Mais oui, bien sûr, mais je vois que ma disgrâce est déjà parvenu à tes oreilles de manant, car tu me tutoies comme le dernier des roturiers.

Je vois que mon interlocuteur me regarde sans comprendre et ne voulant pas entendre ses explications que je devine laborieuse, je le charge d’un coup, mettant toute ma force dans ma lame et le bandit essaye désespérément de m’éviter. Malheureusement pour lui, il loupe lamentablement sa manœuvre et s’écroule de ton son long et je sens mon épée s’enfoncer profondément dans sa chair, au niveau de sa jambe gauche, aussi facilement que si c’était du beurre.

La plaie est profonde et je retire ma lame d’un coup sec. Aussitôt, une gerbe de sang éclabousse le sol, et je pense qu’il n’en a plus pour longtemps à vivre, mon arme très affûtée est particulièrement efficace, et je pense qu’il est hors de combat, car il hurle comme un putois, tout en essayant de tenir sa jambe.

Spoiler:

Mais mon attaque m’a laissé à découvert et le second bandit, profitant de l’opportunité, m’attaque à son tour, n’étant nullement gêné par son armure légère. Mais sans doute rendu trop fébrile par la blessure de son compagnon, il rate mon torse d’un cheveu. Quant à moi, je ne vais pas laisser passer une telle occasion et je le frappe avec mon épée à deux mains, mais il esquive ! Sans me démonter, je le frappe à nouveau alors qu’il est en déséquilibre, mais je rate à mon tour.

Nous rompons le combat, lui tournant autour tandis que son acolyte n’arrête pas de hurler, mais cela ne me déconcentre pas, car j’ai en face de moi, un adversaire de valeur et cela fait longtemps qu’une telle chose ne m’était pas arrivé. Je l’attaque à nouveau, ne pouvant plus charger car étant trop proche de lui, cette fois, je suis plus prudent et je me réserve la possibilité de pouvoir parer en cas de besoin.
Je passe son esquive et je le touche également à la jambe, lui transperçant son pied droit de part en part.

Spoiler:

Mais il ne se démonte pas, et riposte avec sa lame, comme s’il voulait se venger, c’est vraiment une lutte à mort entre nous deux. Il frappe, mais son épée courte s’enfonce dans la terre et elle y reste coincée ! Alors que j’allais profiter de mon avantage, l’homme que j’avais blessé à la jambe gauche et que je pensais hors de combat, m’attaque dans le dos ! Je suis complètement surpris et je n’arrive pas à parer, son épée ne passe pas mon armure, mais le choc est très violent.

Spoiler:

Je ne me retourne pas vers lui, préférant encaisser en serrant les dents, pour finir l’adversaire que j’ai en face de moi. Cette fois-ci, je frappe brutalement, ne cherchant plus à faire dans la finesse, je le touche au torse, lui écrasant sa cage thoracique, son armure ne protégeant que très peu, et je ne le regarde même pas tomber, car je dois encore me débarrasser d’un adversaire.

Spoiler:

Maintenant, je peux engager le combat contre cette petite catin qui a osé s’en prendre à moi et je lui envoie une attaque vigoureuse, mais sans que je sache comment et malgré son état, il réussit à esquiver de manière magnifique et je dois reprendre mon souffle pour pouvoir continuer le combat. Pourtant, je ne tarde pas à repartir à l’assaut, voulant terminer ce combat qui a déjà trop duré.

Cette fois-ci, mon attache touche, brisant ses côtes dans un bruit très plaisant. Mon ennemi s’effondre sur le sol, tué net, et je peux enfin me reposer. Je suis en sueur, et mon épée semble peser une tonne, pourtant, le principal a été accomplis, j’ai triomphé et je peux maintenant nettoyer mon épée sur les vêtements des cadavres comme j’en ai pris l’habitude.

J’ai lu que dans certaines cultures, on pisse sur les cadavres des perdants, mais il faudrait que j’enlève mon armure, et en plus, je n'en ai pas envie.

Je décide de fouiller le camp, après avoir décapité les deux cadavres pour plus de sécurité. Je prends le temps de chercher d’éventuels trésors cela ne m’aurait que peux importer avant mon bannissement, mais je dois maintenant trouver de nouvelles sources de revenu et je passe donc quelques minutes à fouiller les environs, si les bandits n’ont guère de valeur sur eux, gardant juste leurs épées et l’arc de mauvaise qualité avec lequel je me suis fait tirer dessus.

Je tombe également sur leurs précédentes victimes, les pauvres n’ont pas eu de chance et je comprends également, pourquoi ils n’ont pas pu fuir, les deux hommes portaient des lourds paquets sur le dos, que je fouille un peu, il s’agit de vêtements de femme, quelques savons et autres denrées que certains ici pourrait considérer comme du luxe et une lettre cachetée. Je l’ouvre évidemment pour en connaître le contenu et il s’agit d’une lettre d’un notaire de Marbrume pour un acte de propriété d’une ferme du Labret, à la suite de la mort des précédents propriétaires pour le léguer à son fils, un certain Jean André, avec l’accord du noble local.

Un des deux corps, décapité également, doit être celui dont parle la lettre et je saisis pourquoi les deux bandits n’ont pas fuit à mon approche, ils ne voulaient pas abandonner ce juteux butin. Pour ma part, il est également trop lourd pour moi et je vais chercher Milas et ma monture pour transporter le tout. Le poids supplémentaire fait qu’il est impossible d’utiliser mon cheval pour me transporter et je fais le reste du chemin à pieds.

Une fois arrivé à Usson, une grosse bourgade qui ne possède pas de muraille, mais dont toutes les portes et fenêtres sont renforcées pour résister aux attaques des goules. Venant de l’est, le premier bâtiment important que nous croisons est les écuries, où je laisse mon étalon, ne gardant avec moi que les armes des deux maladrins, continuant à pieds.

Je nettoie quand même rapidement mon armure pour ne pas paraître trop menaçant, le combat ayant fait gicler beaucoup de sang. Je contourne le temple et arrive devant le bâtiment hébergeant la milice, je demande à parler au sergent Bertrand Langlois, mais il n’est pas présent, je dépose donc toutes les armes que j’ai récupérés sur le comptoir, indiquant simplement :

Je suis le chev…pardon, Desmond de Rochemont, simple voyageur. Le long du chemin, près des collines se trouve une éminence où deux bandits s’amusaient à tirer sur tout ce qui bouge, je leur appris les enseignements des Trois. Vous trouverez leurs cadavres sur place ainsi que ceux de leurs précédentes victimes.

Je vois le soldat de garde me regarder avec des yeux ronds, mais je n’ai pas fini, car je lui précise :

Je serai à l’auberge si vous avez besoin de moi.

Je ne précise pas laquelle car il y en a qu’une, coincé entre le boucher et le guérisseur et je sors, demandant à un quidam qui passe :

Où se trouve la ferme des Andrés ?

Il me dévisage pendant un certain moment, méfiant comme tous les paysans, mais le fait que je sorte du bâtiment de la Milice semble le rassurer quelque peu et il m’indique du bras la direction du sud en me précisant :

C’est vingt minutes à pieds, après le grand chêne, vous prenez le chemin de terre et lorsque vous voyez le puits, c’est que vous êtes arrivé.

Je le remercie d’un signe de tête et je repars accompagné de mon cheval et de mon suivant. Nous marchons le temps imparti et grâce aux indications du local, j’arrive facilement à destination. Il s’agit d’une grande ferme avec plusieurs bâtiments et de nombreux champs, le tout semblant bien entretenu.
Il y a justement une jeune femme qui vient chercher de l’eau et je lui demande :

Bien le bonjour, je suis Desmond de Rochemont, j’aimerais parler à celui qui gère cet endroit.

Elle me regarde en souriant, puis s’incline légèrement, comme si elle imitait une noble avant de me dire :

Bien le bonjour, je suis Jasmine, c’est mon frère qui est le gérant, il est actuellement en voyage mais nous l‘attendons ce jour. Que puis-je faire pour vous ?

Plutôt bien faite de sa personne, elle a de magnifiques cheveux longs et sa coiffure les met en valeur. Grande et mince, ses grands yeux marrons semblent me détailler avec beaucoup de curiosité. Si je ne me trompe pas, je vais avoir une mauvaise nouvelle à lui indiquer et je préfère prendre des gants pour ne pas lui annoncer trop brusquement et le faire le plus doucement possible, ne voulant pas avoir une mauvaise réputation parmi les gens du peuple :

J’ai une chose importante à vous dire, est-ce possible de vous parler à vous et aux autres membres de votre famille ?

Elle me regarde d’un air inquiet, mais elle n’insiste pas et m’indique simplement :

Bien sûr, suivez-moi.

Nous arrivons devant une grande maison et une fois à la porte, j’entends mon interlocutrice appelé :

Florence, Ramona, venez ici, nous avons de la visite.

Nous entrons et nous nous asseyons à une grande table, pendant que débarque deux nouvelles jeunes femmes, la première est très jolie blonde, disposant d'une poitrine généreuse, son vêtement de fermière semble trop petit pour elle. La seconde possède des cheveux d'un roux éclatant, des taches de rousseur sur le nez et des yeux d'un bleu couleur du ciel. Elles sont toutes les trois très différentes et je ne peux cacher mon étonnement.

Jasmine me sourit en voyant mon visage et m’indique simplement :

Nous avons toutes été adoptées quand nous étions encore enfants.

Je comprends maintenant, et j’attends qu’elles soient toutes les trois installées pour leur dire d’un ton compatissant :

J’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer, votre frère, Jean André a été tué par des bandits.

Il y a un certain silence et Florence prend la parole pour me dire :

Vous êtes sûr ? Comment pouvez-vous le savoir ?

J’ai déjà connu ça, annoncé des morts à des proches et que ceux-ci mettent ma parole en doute, se raccrochant à toutes les hypothèses possibles pour ne pas affronter la réalité, mais je ne peux pas leur laisser ce moindre espoir car plus vite on l’affronte et plus vite on s’en remet, du moins c’est ma manière de voir les choses, je leur indique donc d’un ton calme :

Après avoir tué les malandrins, j’ai trouvé deux corps, sur l’un deux se trouvait ceci.

Je pose la lettre du droit de propriété que j’ai retrouvé et je fais signe à mon suivant qui as su rester silencieux jusque-là :

Milas va me chercher les restes des objets.

Pendant ses allers-retours, les trois sœurs restent sans bouger, comme figées et je leur indique :

J’ai indiqué au poste de milice local ce qu’il s’est passé, mais j’ai préféré vous ramener directement les affaires, n’ayant guère confiance dans les gardes.

Je ne dis pas que la plupart sont des voleurs, mais beaucoup se servent au passage, alors autant faire le trajet, de plus je m’attends à une sorte de récompense, bon pas toute de suite, mais une fois le deuil passé, comme je compte rester un certain ici, une certaine reconnaissance serait déjà pas mal. D’ailleurs, Jasmine, qui semble être la plus forte des survivantes de cette famille, se lève et m’indique :

Je vous remercie pour votre aide, je vais vous raccompagner, nous avons besoin d’être seul.

Je hoche la tête pour montrer que j’ai bien compris et c’est donc à deux que nous quittons la demeure, alors que j’allais remonter sur mon cheval, direction l’auberge d’Usson, un nuage de poussière arrive à l’horizon et très vite je vois trois cavaliers arrivés. Deux sont habillés comme des mercenaires mais le troisième, sûrement leur chef porte des vêtements de bourgeois. D’ailleurs, alors que tous descendent de leur monture, c’est le seul qui prend la parole, m’ignorant complètement :

Très chère, je viens d’apprendre la nouvelle, c’est horrible, vous et vos sœurs devez être dévastées !

Jasmine fait preuve de beaucoup de courage et indique simplement :

Alex Delarge, Je vous remercie pour votre soutien, nous allons justement nous recueillir et…

Le malotru ne le laisse pas finir sa phrase et l’interrompt :

Malheureusement, votre frère transportait la lettre contenant votre titre de propriété à disparu en même temps que lui, et sans celle-ci, j’ai bien peur que vous ne soyez obligé de quitter les lieux.

Je suis surpris, comment peut-il être au courant alors cela ne fait qu’une demi-heure que j’ai indiqué à la Milice où se trouvais les corps, c’est vraiment très étrange et très suspect. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à montrer mon étonnement, car Jasmine lui indique également :

Comment savez-vous cela ?

L’homme croise les bras devant lui, tout fier de lui et lui dit ton plein de morgue :

J’ai mes sources, ma petite, j’ai mes sources.

Tout ce bruit a attiré Florence et Ramona, les yeux gonflés comme si elles ont pleurées, pourtant de manière instinctive, elles se mettent de part et d’autre de leur sœur, comme pour la soutenir, ce qui me fais penser que ce n’est pas la première fois que cet homme méprisable vient ici.

Maintenant, que les trois sœurs sont réunies, elles forment un véritable bloc et Jasmine semble prendre plus d’assurance, car elle n’hésite pas à annoncer au déplaisant personnage :

Vos informations ne sont pas complètement exact, s’il est malheureusement vrai que mon frère a été assassiné, l’homme que voici nous a apporté le document, nous sommes donc toujours sur nos terres.

Je vois l’homme blêmir, mais il se reprend avec difficulté avant de prendre enfin en compte ma présence. Il ne semble guère impressionné par ma stature, car il me parle d’un ton méprisant :

En voilà, un bon samaritain, mais comment croire une personne qui vient de nulle part, c’est peut-être un faux et…

Je l’interromps d’une voix sèche :

Ta gueule, sac à merde !

Tout le monde s'est arrêté de parler dans la cour, même le temps semble s'être figé pendant quelques secondes. Le bourgeois lui a les yeux exorbités, mais je ne m’arrête pas là et mettant la main sur le pommeau de mon épée, je lui indique :

Je ne laisserai pas un minus comme toi, m’insulter, alors maintenant dégage avec tes mercenaires ou je te coupe en rondelles.

Jet de charisme ici

Les deux soldats de fortune n’en mènent pas large et plutôt que de m’affronter, s’apprêtent à quitter les lieux le plus rapidement possible. Quant au petit rat qui a osé médire de moi, lui, il ne perd pas une seconde et enfourche sa monture non, sans une dernière bravade :

Nous nous reverrons !

Je les vois s’éloigner et je peux enfin lâcher mon arme, je pense que s’ils seraient restés plus longtemps, j’aurais occis cette bande en un seul coup. Jasmine se tourne alors vers moi et me dit :

Merci pour tout ce que vous avez fait, mais Robert est un homme puissant et j’ai peur qu’il ne vous arrive des ennuis à cause de nous.

Je hausse les épaules et indique d’un ton léger :

Je comptais m’installer ici de toute façon, alors il est important que je connaisse l’idiot du village.

Je vois mon interlocutrice sourire à mon trait d’humour, puis Florence m’indique :

Si vous cherchez un logement, nous avons une chambre qui appartenait à nos parents, si cela ne vous dérange pas, vous pourriez emménager. Pour votre suivant nous avons une place de libre dans le dortoir des ouvriers.

C’est une excellente idée et je lui réponds :

C’est avec reconnaissance que j’accepte, le loyer est de combien ?

C’est vrai que depuis que je suis pauvre, il faut que je fasse attention à chaque sou dépensé, ce qui est une véritable plaie. Je me demande comment font les gens du peuple pour faire des économies, alors que l’argent me file entre les doigts, comme si c’était du sable.

Je vois Florence me sourire et m’indiquer :

Si vous continuez à nous protégez comme aujourd’hui, ce sera gratuit, c'est le moins que l'on puisse faire pour vous montrez notre reconnaissance.

Voilà une très bonne nouvelle et je lui dis avec un grand sourire :

Marché conclu !

Après avoir pris mes affaires, Florence me montre la chambre que je vais pouvoir occuper, elle est très simple mais propre et c’est le principal. Le lit est trop petit, bien sûr, mais j’y suis résigné, quand j’aurais plus d’argent, je ferai amener le lit sur-mesure qui est resté dans le manoir de Rougelac.

Je dépose mon sac, puis je rejoins le trio qui m’attends dans la salle à manger, elles semblent s’être remises de leurs émotions et Jasmine m’informe de la situation :

Comme vous l’avez vu, Alex Delarge est un bourgeois influent, il possède de nombreuses fermes dans les environs ainsi qu’une compagnie de mercenaire. Il a toujours lorgné sur nos terres, mais il n’a rien osé faire tant que nos parents adoptifs étaient en vie, c’est pourquoi notre frère voulait absolument avoir un document officiel de Marbrume pour nous mettre à l’abri.

Je sens de nouveau une tension dans la pièce, et je leur dis d’un ton apaisant :

Pour le moment, je suis là et je ne compte pas partir. Je dois retourner dans le centre-ville pour indiquer où je loge au cas où les miliciens auraient des questions à me poser. Je serais de retour avant qu'il fasse sombre.

C’est en effet une donnée qu’il va falloir tout le temps prendre en compte, le Labret ne dispose pas de muraille et la seule façon de se protéger est de ne plus sortir la nuit et d’avoir des volets en bon état. Elles me disent à tout à l’heure, ce qui me fait bizarre, car je n’ai pas l’habitude d’être attendu et je repars rapidement à Usson où j’indique l’endroit où je vis à la Milice, je réponds également à quelques questions supplémentaires, puis ils me laissent partir et je peux ainsi rejoindre mes pénates juste à temps.

Je laisse mon suivant s’occuper de mon cheval, en lui donnant une partie des provisions que j’ai acheté, puis je rejoins le bâtiment appréciant la bonne odeur qui se dégage des cuisines. C’est la plus silencieuse des trois, Ramona qui fait à manger et je lui apporte ce que j’ai apporté, cela la fait sourire et elle me remercie d’un signe de tête avant de repartir aux fourneaux. Je ne lui propose pas de l’aider, d’une part, car je ne sais pas cuisiner, et d’autre part, car je n’ai aucune envie d’apprendre.

Le repas se passe bien, même si je vois beaucoup de tristesse tout autour de moi et que le repas est très silencieux, ce qui est normal un soir de deuil. Je vais me coucher tôt et je peux enfin enlever mon armure, aidé par Milas, dévoilant un gros bleu sous ma protection, petit souvenir des bandits que j’ai affronté. Heureusement, mon page a toujours un peu de pommade sur lui, même si je vais devoir trouver de l’argent pour en racheter d’autres.

Une fois ce soin administré, je dors bien, même si mes pieds dépassent de mon lit, et après un solide petit déjeuner, le Labret me permettant d’être alimenté directement en légumes frais, en plus une poule ne pondait plus et elle a été sacrifié à mon appétit d’ogre, je peux demander aux trois sœurs qui elles, ont fini leurs repas depuis bien longtemps :

Milas pourra vous aider à la ferme, il n’a que douze ans, mais il est débrouillard. Pour ma part, je vais aller chercher du travail, est-ce qu’il existe une autre compagnie de mercenaire ici ?

Encore une fois, c’est Jasmine qui prend la parole et qui me répond, d’un ton désolé :

Je pense qu’il n’y a qu’une seule possibilité dans la région, c’est notre faute si vous risquez de ne pas pouvoir trouver ici et…

Elle s’interrompt au bruit d’une cavalcade dehors, nous sortons tous et je peux voir les trois casse-pieds d’hier, qui cette fois-ci, sont venus avec du renfort, un homme grand, avec une armure de plaque qui ressemble beaucoup à la mienne, et une épée à deux mains ! Ils stoppent leurs quatre chevaux dans l’enceinte de la cour et le petit-bourgeois, très satisfait de lui, indique à l’individu qui ressemble fort à un chevalier :

C’est lui ! Enguerrand, c’est cet homme qui a osé m’insulter !

Ce nom assez commun me dit quelque chose, et lorsque ce dernier s’approche, je lui souris en lui disant :

Messire Enguerrant de la Tourette, vous ici !

Mon interlocuteur me sourit également :

Chevalier Desmond de Rochemont !

Nous nous serons la main avec beaucoup d’affections, car j’ai en face de moi un des meilleurs jouteurs que je n’ai jamais rencontrés dema courte vie, je l’avais perdu de vue après l’arrivé de la Fange et j’étais persuadé qu’il était mort, d’ailleurs je lui demande :

Alors, comment vas-tu ?

Il me répond :

Très bien mon ami, très bien, je me suis marié et j’ai trois beaux enfants, n’hésite pas à venir à la maison, nous ne sommes pas très loin d’ici.

Ça me fait plaisir pour lui, mais revenant au moment présent, je lui demande :

Alors qu’est-ce que tu fais ici ?

Il redevient sérieux et me répond d’une voix grave :

Après les événements il a bien fallu survivre et avec l’aide de Delarge, j’ai pu ouvrir une compagnie de mercenaire, d’ailleurs je te remercie d’avoir vengé un de mes hommes, le corps du second n’a pas été retrouvé et je crains qu’il n’ait vendu le convoi aux bandits, car il n’a rien laissé derrière lui.

Je regarde du coin de l’œil le bourgeois, qui semble particulièrement, mal à l’aise durant notre discussion et je me demande si ce n’est pas lui qui aurait poussé le garde du corps à déserter, lui permettant ainsi de faire main basse sur les titres de propriété. Mais je n’ai guère le temps d’y penser, car mon ancien adversaire continue :

C’est pour toi que je suis présent ici, je te défie en duel, si je gagne, tu pars d’ici et tu ne reviens jamais, si tu gagnes, nous laissons définitivement cette ferme tranquille.

Je souris devant cette proposition et je lui dis :

Il va falloir monter un peu plus les enchères, tu viens ici, me demande de me battre avec toi, tout cela pour conserver ce que j’ai déjà ! Rajoute à cela une bonne bourse d’écus sonnants et trébuchants et je suis ton homme !

Mon futur opposant rit, et m’indique :

Tu n’as pas changé, toujours à voir ton seul intérêt ! Et bien soit, affaire conclue, on s’affrontera selon les règles de la ville de Paume, celui qui abandonne ou s’évanouit à perdu.

Je hoche la tête sombrement et je pars m’équiper avec l’aide de mon page qui n’a pas perdu une miette de notre échange. C’est donc armé de pied en cap, que je reviens sur notre futur champ de bataille, tous les ouvriers sont présents ainsi que pas mal des fermiers aux alentours, ayant quitté le travail des champs pour assisté à notre duel. Juste avant de rejoindre mon adversaire, les trois sœurs me bloquent le passage et Jasmine me dit :

Vous n’êtes pas obligé de le faire cela, vous savez, nous comprendrions très bien si vous partiez, si vous êtes blessé gravement par notre faute, nous ne pourrons jamais nous en remettre.

Je leur souris et gentiment, l’une après l’autre, je leurs ébouriffe gentiment les cheveux en leurs disants d'un ton léger :

Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer.

Bon, je n’en suis pas aussi sûr, car Enguerrand a du mal progresser depuis notre jeunesse, mais cela ne rend que le combat encore plus excitant. Je dégaine mon épée et je me tiens prêt à le charger comme j’en ai l’habitude, mais, mon adversaire me surprend et est sur moi à une vitesse surhumaine ! Il attaque et je n’ai pas le temps de lever mon arme qu’il me touche dans le bras, me faisant un mal de chien.

Spoiler:

Très vite, pourtant, je riposte, ne pouvant pas me laisser battre sans réagir, mais je suis furieux, ne pensant même plus à ma protection, je l’attaque avec tout ce que j’ai et le petit malin essaye de me parer, sa manœuvre fonctionne, nos épées s’entrechoquant avec un bruit de forge. Il bloque ainsi pas mal de l’énergie de mon coup, mais j’ai quand même réussi à le blesser en plein dans sa ceinture abdominale, il a dû le sentir passé !

Spoiler:

Sans même perdre une seconde, il m’attaque à nouveau et cette fois me touche la tête ! Je vois trente-six chandelles.

Spoiler:

Pourtant il m’en faut plus pour me faire perdre connaissance et je le frappe presque en même temps mais surement désorienté, je loupe complètement et tombe en avant, il me faut un peu de temps pour me remettre en position et je n’ai pas le temps d’attaquer une troisième fois. Pour le moment, le combat tourne clairement à mon désavantage et je vais devoir être plus prudent à l’avenir. Je me calme donc et c’est donc en essayant de parer cette fois-ci que je reçois son nouvel assaut, mais je me trompe complètement et me frappe à nouveau au bras. Je commence à avoir très mal et j’ai les genoux qui flanche, mais je ne m’avoue pas encore vaincu.

Spoiler:

Je contre-attaque donc à mon tour, avec l’énergie du désespoir et je le touche à nouveau, mais encore une fois, je trouve son arme en travers de mon chemin et le coup glisse. Pourtant je le touche au niveau des côtes, mais moins que je l’espérais.

Spoiler:

C’est donc sans aucun problème qu’il réalise sa deuxième attaque, mais il rate ! Enfin, les Dieux sont de mon côté et je n’ose pas croire ce véritable miracle ! Je décide de ne pas laisser passer ma chance et j’attaque ! Mais mon épée passe lamentablement à côté et en plus je me foule le pieds, ce qui va m’empêcher de parer le coup suivant ! Pourtant, je serre les dents et je réalise ma dernière attaque avec l’énergie du désespoir ! Je le touche au bras et il gémit de douleur, ne s’attendant pas à mon sursaut d’énergie :

Spoiler:

Il est lui aussi très sérieusement blessé, et il peut voir dans mon regard toute ma détermination, n’ayant rien à perdre, je suis prêt à aller jusqu’au bout, quitte à en mourir. C’est alors que je m’apprêtais à recevoir avec ma cheville blessée son prochain assaut qu’il lâche son arme et me dit :

Tu as gagné.

Ces trois mots me surprennent, mais après coup, mon adversaire est marié avec des marmots, alors pourquoi continuer ce combat à mort ? Il vaut mieux pour lui rentrer chez lui sur ces deux jambes que sur une civière. Il demande à ses hommes de l’aider à remonter à cheval, puis une fois correctement installé, il m’indique :

Mon invitation tient toujours, je suis sûr que nous aurons plein de chose à nous raconter, et puis une fois que je serais remis, je serais ravi que tu m’apprennes quelques trucs. Pour la bourse que je t’ai promise, un de mes gars viendra te l’apporter demain.

Je lui réponds en souriant :

Je viendrais sans faute, que les Dieux veillent sur toi et ta famille.

Il me fait un signe de tête et après quelques hésitations, Alex Delarge enfourche sa propre monture et le groupe part, mais je sens longtemps le regard meurtrier de l’associé de mon ami sur ma nuque, un serpent est toujours dangereux quand il est acculé, mais comme j’en ai écrasé des dizaines avant lui, je n’ai pas peur de grand-chose.

Une fois que tout le monde est parti, ne laissant plus que moi, les trois sœurs et Milas dans la cour, je fais péniblement quelques pas pour arriver à l’intérieur de la demeure, avant de m’écrouler d'un seul coup dans un grand bruit de ferraille.

Je me réveille dans mon lit, il fait nuit, comme si j’avais dormi pendant de nombreuses heures.

Évidemment, j’ai mal partout et je peux sentir que je suis recouvert de bandage, que ce soit à la tête, aux jambes ou au bras. Bref, mon tout entier corps n’est plus qu’un immense bleu, mais pourtant je souris. Grâce aux Dieux, et à mes protections, je n’ai rien de cassé, l’avantage d’avoir une armure et un casque faite en métal ! J'ai remporté le combat, n'ayant jamais abondonné et contre un adversaire valeureux.

De plus, mon armure matelassée en dessous a bien amorti les chocs, m’empêchant d’avoir les membres rompus. À cause de la pénombre, je n’arrive pas à distinguer la silhouette à côté de moi, et je demande donc :

Milas, c’est toi ?

La personne se lève et pose doucement une main sur mon épaule pour m’empêcher gentiment de me lever, j’entends alors une voix féminine que je reconnais comme appartenant à une des trois sœurs me dire :

Non, c’est Jasmine, vous avez besoin de quelque chose ?

Je lui réponds d’une voix faible, car même parler me fait mal :

Oui, je veux bien un verre d’eau.

Je peux à peine bouger mon cou à cause des pansements, et je la vois simplement quitter mon champ de vision avant de réapparaître quelques minutes plus tard. Je bois avec son aide et beaucoup de précautions, car j’ai beaucoup de mal à me déplacer à cause de la douleur. Cela faisant des mois que je n’avais pas été aussi faible et ce n’est guère agréable.

Mon calvaire dure trois longues journées, où les membres de la famille ainsi que Milas se relaient autour de mon chevet pour me nourrir et changer mes bandages. Heureusement, c’est mon page qui me lave et vide le pot de chambre, sinon je serais mort de honte. Pourtant au bout de ce très long calvaire, on enlève mes pansements imprégnés de diverses concoctions à base de plantes et je mets doucement un pied à terre.

Au début, je suis prudent, mais je tiens debout sans aide et finalement, je réussis à faire quelques pas. Je sens mon corps très lourd, mais après un peu d’exercice, il n’y paraîtra plus. Une petite fête est organisée en mon honneur et pour fêter dignement ma victoire.

J’apprends que mon ancien ami a respecté sa parole et que même l’infâme petit-bourgeois n’a pas montré le bout de son nez, ce qui me rassure. De plus, il a laissé pour moi la bourse qu’il m’avait promise et je suis donc à l’abri du besoin pendant un moment, où alors, je peux l’investir pour restaurer ma réputation, c’est à voir.

La petite fête se termine tard dans la nuit et quand je reviens dans ma chambre, passablement enivré, la petite liqueur de crapaud attaquant pas mal, j’ai la surprise de voir une présence féminine à l'intérieur, qui n’est autre que Jasmine.

Je reste debout, ne sachant pas vraiment comment réagir, mais celle-ci m’enlace et me dit de son haleine chargée d’alcool :

Ce que vous avez fait, personne n’aurait jamais osé. Vous aviez l’air d’un véritable ours, sauvage et sans pitié quand vous combattiez et dès ce moment, je suis tombé folle amoureuse de vous.

Elle m’embrasse sur la bouche passionnément, puis elle se couche sur le lit, me souriant de manière très effrontée :

Vient là mon beau tigre, fait de moi tout ce que tu veux.

Je lui souris à mon tour avant de lui dire :

Voilà une proposition intéressante.

Je commence à me déshabiller, mais alors qu’il ne me reste que mon pantalon, j’entends un bruit au rez-de-chaussée, comme si une personne avait cassé un des volets en bois. Je crains immédiatement l’arrivée d’un fangeux, je fais donc signe à la jeune femme de rester silencieuse et de ne pas bouger et je dégaine mon épée.

C’est donc bien armé et près à tout que je sors de la chambre et me dirige au rez-de-chaussée, l’origine du bruit. Il fait très sombrer, mais je peux voir la faible lueur d’une bougie et pendant que j’approche, pour une fois silencieusement, car je suis pieds nus, j’entends des bruits de voix d’homme :

Tu n’es même pas capable de scier proprement une attache de fenêtre ?

Ta gueule, ils dorment tous à poings fermés, alors on fait ce que l’on à faire, je m’occupe du gars, il doit être encore alité, puis on va s’occuper avec les filles, et n’oublie pas, il faut qu’ils ne restent que des cadavres à notre départ, ce sont les consignes.

C’est vraiment dommage de si jolis petits lots, on aura à peine le temps de s’amuser.

Ainsi donc on a envoyé des assassins, il va falloir que j’en garde un en vie, même si je me doute de son identité. D’après ce que j’entends, ils ne sont que deux et en faisant vite, je devrais pouvoir m’en débarrasser, d’ailleurs, ils commencent à se déplacer et l’un dis à l’autre :

On n’y voit pas grand-chose, fais attention où tu mets les pieds.

Je ne résiste pas et j’indique au duo d'une voix très sèche :

Je mets les pieds où je veux et c’est souvent dans la gueule.

n disant ses paroles, j’abats mon épée sur le plus proche, qui réussit à m’esquiver sans aucun problème, même s'il ne porte pas d'armure, je ne comprends pas comment il a pu réussir, mais je comprends vite quand je les vois dégainer de longues dagues très fines, j’ai devant moi des tueurs confirmés ! D’ailleurs, ils m’attaquent des deux côtés et je ne pense même pas à me protéger, tellement je suis coincé dans cette espace clos. Heureusement pour moi, ils se gênent mutuellement, l’obscurité rendant plus difficile de toucher son adversaire.

C’est un combat à mort et dont le résultat déterminera si les sœurs vont survivre à la nuit. Rendu furieux par cette possibilité, je frappe mon adversaire au torse, traçant un large sillon écarlate.

Spoiler:

Mais je ne m’arrête pas en si bon chemin et déterminé à me débarrasser au plus vite de mon opposant, j’abats mon arme, mais au lieu de rencontrer de la chair, je frappe le bois d’une table et mes deux adversaires en profitent pour me frapper, sans que je puisse parer ni attaquer en premier ! Le premier abat sa lame lâchement dans le dos, tandis que le deuxième me rate lamentablement.

Spoiler:

Je suis vraiment très énervé et je frappe de toutes mes forces celui déjà blessé, mais il esquive comme d’un rien, j’en ai vraiment marre de cette danseuse et je l’attaque à nouveau, cette fois, j’ai la satisfaction de lui couper un bras et une gerbe de sang s’échappe, tandis qu’il tombe à terre comme le ver de terre qu’il est.

Spoiler:

Je peux enfin me tourner vers mon dernier opposant, un sourire mauvais aux lèvres et je tente de le transperce avec mon épée ! Mais il est aussi insaisissable que l’autre et se contente de monter sur la table. Pourtant, il hésite sur la conduite à tenir, voir son compagnon avec un membre en moins semble l’avoir refroidi et j’en profite pour lui balancer une nouvelle botte, mais il saute maintenant sur une chaise et en faisant sa voltige essaye de me découper, mais trop pressé, il atterrit trop prêt et je frappe sans ménagement en plein plexus, lui broyant une côte au passage.

Spoiler:

Il me cris alors:

Enfoiré, tu as tué Benny !

Je l'écoute à peine, trop concentré par le combat et j’enchaîne avec une attaque non-mortelle, afin de le faire prisonnier, frappant avec le plat de la lame et retenant volontairement mon coup, c’est ainsi que je le frappe à nouveau en plein torse, brisant de nouvelles côtes au passage et mon dernier adversaire s’écroule au sol, inconscient.

Spoiler:

Je peux enfin souffler, regardant la cuisine dévastée, la moitié des meubles étant en miette par ma faute et le sol en pierre est rendu glissant par tout le sang versé. Mais j’ai survécu, ramassant juste une légère entaille dans le dos, tout ce remue-ménage a finalement attiré les occupantes de la maisonnée, Jasmine y comprise et je leur indique simplement :

Je me suis occupé des intrus, veillez juste à barricader la fenêtre, le volet a été forcé.

Décidément, je suis trop vieux pour ces conneries.