Marbrume


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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyVen 11 Juin 2021 - 12:30
Marbrume, une taverne le 12 Février 1167

Ah la taverne ! Lieu béni de tous les assoiffés !
Trois d’entre eux, miliciens, étaient attablés avec une pinte chacun. Leurs tenues et leurs armes laissaient penser qu’ils venaient juste de terminer leur garde et qu’ils étaient venu chercher un peu de bonheur ici pour illuminer leur morne journée.

« La prochaine verrue que je vois je lui donnes ton nom Castaing »

« Ah ? Parce que ça porte un nom les verrues ? Après tout j’en sais rien j’en ai jamais eu. C’est une habitude de leurs donner un petit nom ? »

Celui qui était borgne et qui venait de parler, Théophile, se frotta le menton avec un air concentré sur le visage.

« Je sais qu’on est plein à donner un nom à notre bistouquette mais je ne savais pas qu’on pouvait donner un nom à autre chose. Et à part les verrues tu donnes un nom à quoi d’autre ? Oh ! Je sais ! Je sais ! »

Il frappa la table du plat de la main, le visage rayonnant d'avoir trouvé réponse à sa question.

« Ton crâne d’oeuf ! »

« Théo, laisses-lui un peu de répit. T’as été sur son dos toute la journée. »

Grincheux marmonna un « qu’est-ce que j’avais dit... » avant de baisser la tête vers sa pinte. Puceau avait préféré préserver Grincheux d’une énième débâcle. Mais c’était mal connaître l’archer si il penser pouvoir retourner lui aussi tranquillement à boire sa bière.

« Thibaut mon ami, tu as raison. On a mieux à faire que de s’occuper de Grincheux. »

Théo se rapprocha de Puceau et passa son bras au-dessus de ses épaules, le serrant contre lui. Alors que Grincheux émettait un « Hey » de protestation quant à son surnom, le borgne approcha son oreille de celle de Thibaut.

« Il faut qu’on s’occupe de TES petites affaires. Comment tu veux séduire ta Rosie alors que tu n’arrives pas à approcher une fille à dix mètres ? »

Thibaut fronça les sourcils, et gronda avec une mauvaise foi évidente.

« Bien sûr que je parles à des filles ! Et puis de toute façon ça te regardes pas. Je sais très bien faire tout seul. »

« Absolument pas. Comme je suis magnanime, je vais te laisser une chance de t’entraîner. Tu vois la jolie blonde qui sert les tables à côté. »

Théo désigna la serveuse à quelques mètres d’eux. Les cheveux dorés, des courbes bien proportionnées, un visage avenant. Elle avait presque l’air trop douce pour servir à boire dans une taverne remplie quasi exclusivement d’hommes. Son sourire était adressé à tous les clients, même les plus avinés et les plus grivois.

« Je vais l’appeler, amorcer la discussion et après ce sera ton tour »

« Mais j’ai pas envie de... »


La main de l’archer se leva, et il sorti un de ses plus beau sourire charmeur. Le coin des lèvres juste relevés, laissant apparaître ses fossettes, son œil valide fixé sur la belle demoiselle. Celle-ci termina de servir la table de deux vieux messieurs, qui n’auraient certainement pas eu besoin de ce dernier verre, et elle se dirigea ensuite vers les trois miliciens.

« Que puis-je faire pour vous ? »

« Ah Mademoiselle… d’ailleurs quel est le prénom d’une aussi belle rose ? »

La serveuse gloussa, alors même qu’il ne devait pas être le premier à lui poser cette question, et finit par lâcher l’information

« Laetitia »

« Votre prénom a une sonorité si douce à nos oreilles. Tu ne trouves pas Thibaut ? »

Théo, qui avait toujours son compagnon prisonnier sous son bras, l’approcha pour l’obliger à rentrer dans la conversation. Après tout, c’était pour lui tout ça, il fallait bien qu’il y mette un peu du siens. C’est le visage carmin et la tête baissée que le jeune milicien bredouilla

« Si...si...très joli... »

« Mon ami, je crois que tu avais quelque chose à demander à Laetitia. »

« Je...non...euh…. »

La serveuse regarda attentivement Puceau, attendant patiemment qu’il lui réponde. Peut-être eût-elle pitié de lui, aussi prit-elle à nouveau la parole.

« Vous désirez autre chose à boire ? Quelque chose à manger ? »

« Peut-être...oui...vous...Euh ! Votre repas du jour »

« Je vous amène ça de suite ! »

Puceau semblait mortifié de son lapsus. Il attendit que Laetitia s’éloigne pour se dégager de son aîné et lui asséner un coup de poing dans l’épaule.

« Hey ! Doucement quand même ! »

L’archer se frotta le bras endoloris et c'est les yeux faussement larmoyant qu'il regarda Puceau. Un chiot n'aurait pas fait mieux.

« Tu tapes comme un bœuf ! Alors que moi j’essaye juste de t’aider ! »


« J’ai pas besoin de toi et tes idées foireuses ! Laisses-moi tranquille ! Je te le répète, je suis assez grand pour gérer ma vie tout seul ! »

« Thib’, depuis un an que tu es avec nous, tu n’a pas réussit à faire plus que regarder ta Rosie. Alors non tu ne peux pas gérer ça tout seul. Laisses des professionnels t’aider. »

« Je déteste donner raison à ce crétin mais il a raison. »

A ce moment-là, la serveuse revint avec leurs assiettes, coupant Grincheux en posant une assiette devant chacun d’entre eux. Théo saisit délicatement la main droite de la jeune femme et y posa un baiser un peu trop long pour paraître être un simple remerciement. Sans lâcher prise, le borgne releva la tête et lança un nouveau sourire à la sauveuse de leurs estomacs affamés.

« Joignez-vous à nous Laetitia. Je suis sûr que vous n’avez rien avalé de la soirée encore. Nous serions tous tellement triste si vous veniez à vous évanouir de trop travailler au contact de toutes ces brutes. »

La jeune fit eut l’air contrit et lança des coups d’oeil d’un côté et de l’autre, sans pour autant chercher à se dégager.

« C’est que j’ai beaucoup de travail... »

« Votre gentille collègue à l’air de très bien se débrouiller, je suis sûr qu’elle pourra se débrouiller seule quelques minutes. Et on nous a toujours assuré que notre compagnie était des plus agréable. Aller, dites oui ! Je n’arriverais pas à manger sereinement en vous voyant vous démener aussi ardemment, manquant de vous voir défaillir d’un instant à l’autre. »


Il resserra légèrement sa poigne et posa son autre main sur celle prisonnière de Laetitia. Il poussa ensuite Puceau d’un coup de hanche et attira la serveuse sur ses genoux, avant de la faire s’asseoir entre eux. L’archer tira l’assiette de Puceau vers elle, lui tendant sa cuillère.

« Allez-y, notre ami est ravi de partager sa pitance avec vous. »

Laetitia se tortilla sans prendre la cuillère et sembla chercher quelqu’un du regard. Pendant ce temps,, Théo se penchant pour voir son protégé. Celui-ci s’était poussé plus que de raison, cherchant un moyen d’éviter de toucher la serveuse, et gardait la tête baissé vers la table. Impossible de lui faire un quelconque signe pour le pousser à parler avec la demoiselle...


Dernière édition par Théophile Castaing le Dim 4 Juil 2021 - 21:29, édité 1 fois
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptySam 12 Juin 2021 - 7:56

Il ne m'avait pas fallu bien longtemps pour comprendre les raisons qui avaient poussé Hegbert à m'engager. Outre le nombre toujours plus important d'êtres désespérés d'âmes désireuses de noyer leur malheur dans l'alcool, c'était leur attitude envers ses filles qui posaient problème. Au nombre de deux, les demoiselles attiraient tous les regards… Les hommes admiraient leur grande beauté sans artifices tandis que les femmes les jalousaient purement et simplement sans que je ne comprenne pourquoi. Enfin, si elles se contentaient d'attirer les regards ou la simple jalousie, je n'aurais jamais obtenu ce travail particulier, évidemment. Non, si je me trouvais là, c'était bien parce que ces messieurs et ces épouses enivrés gagnaient tant en courage grâce aux boissons vendues par le tenancier, que leurs idées malsaines franchissaient bien trop souvent la simple pensée.

Aussi, cela ne faisait finalement que quelque jours depuis mon arrivée chez eux et déjà je comptais plus d'une dizaine d'interventions. Et, à chaque fois, l'une ou l'autre des jeunes filles se retrouvaient au centre de la discorde. C'était, autant le dire, autant désolant que fatigant. Ayant grandi dans un monde d'homme, je connaissais plutôt bien leurs habitudes. Il ne m'était donc pas difficile d'agir avant que la situation ne dégénère… Du moins, lorsque je me trouvais dans les parages, évidemment. Depuis le décès de son épouse, Hegbert se retrouvait tout simplement dépassé. Il pouvait bien être le propriétaire des lieux, l'organisation et la gestion ne faisaient guère partie de ses compétences, si bien que, trop souvent à mon goût, je me devais d'aider ses employés autant en cuisine qu'au service. Je connaissais le boulot, je l'avais déjà fait il n'y avait, finalement, pas si longtemps. Ajoutez à cela la présence de son fils de dix ans, Antoine, constamment à mes côtés et vous comprendrez pourquoi il m'était bien difficile d'accomplir efficacement la tâche qui m'était ordinairement attribuée.

Ainsi, lorsque je retournais en salle après des heures passées en cuisine à couper des carottes, navets et autres panais, je me trouvais de fort méchante humeur. La grande salle était pleine de vie, chose plutôt habituelle pour cet établissement de Bourg-Levant qui pouvait encore jouir d'une bonne réputation. Flanquée du gamin pendu à ma chemise, je me dirigeais vers le comptoir, puisque c'était l'endroit qui offrait la meilleure vue sur la salle et surtout sur la clientèle. Je trouvais aussitôt l'ambiance plus animée que d'habitude et en voyant Laura, la fille cadette d'Hegbert, se précipiter vers moi, je compris bien vite que cette animation n'annonçait rien de bon.

-Quoi ?

Si les autres membres de cette famille avaient su s'adapter à mes humeurs et à ma manière de parler, ce n'était pas le cas de Laura. Elle était trop timide, trop facilement impressionnable pour cela, si bien que, là encore, elle se figea dès que j'eu ouvert la bouche.

-Qu'y-a-t'il? reformulais-je en essayant de paraître plus aimable.

- Laëtitia… Des miliciens, là… Ils...

Je l'écartais doucement de ma vue - ce qui l'a fit sursauter bêtement- pour voir de mes propres yeux de quoi elle essayait de me parler. Des milichiens, évidemment, ces sombres crétins se croyaient tout permis.

- Prends le petit avec toi, je m'occupe de ça.

Elle acquiesça, récupéra la main du gosse et retourna derrière le comptoir où se tenait son père. Évidemment, lui, n'avait strictement rien vu puisqu'il se concentrait tant bien que mal afin de ne pas mélanger les commandes. Je soupirais avant de rejoindre la tablée à grand pas devant laquelle je me raclais bruyamment la gorge pour attirer leur attention.

- Je vais vous demander de bien vouloir relâcher cette jeune fille, dis-je en affichant un air impassible, même si mon ton se fit bien plus sec qu'à l'accoutumée. Il semblerait que vous ayez confondu cet établissement avec un autre. Ici les demoiselles sont uniquement là pour vous servir le repas et les boissons. Rien d'autre.




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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptySam 12 Juin 2021 - 21:44
Ce fut un raclement de gorge qui fit se redresser Théophile. Tournant la tête à droite, il fut étonné de voir une demoiselle au regard d’acier et à la chevelure de feu le fixer de haut. Les deux billes bleues qui le détaillait lui en particulier ne semblaient pas très commodes.
Déposant la cuillère qui l’encombrait dans l’assiette destinée à Laetitia, Théo leva ensuite les mains en gage de paix. Grands dieux, la serveuse n'avait rien à voir avec les dames de joie. Même si elle y aurait fait une carrière remarquable vu son physique.

« Ne vous inquiétez pas ma belle, nous n’avons aucunement l’intention d’attenter à l’honneur de notre charmante Laetitia. Vous savez, on va assez au bordel pour faire la différence. Nous étions simplement inquiets de la voir trimer ainsi sans aucun repos, souffrant des terribles mots de certains cochons de cette salle. »

Une moue de contrariété pris place sur le visage de l’archer, bien trop appuyée pour paraître naturelle. La bouche légèrement pincée, son iris valide balayant la salle avec dédain, il voulait paraître convainquant.

« Vous ne devriez faire attention. Ryn n’est pas quelqu’un de très commode »

Laetitia venait de se pencher pour lui murmurer ces quelques mots à l’oreille. L’archer, tout ragaillardis par la sollicitude de la serveuse, se tourna vers elle et lui sourit allègrement.

« Très chère Leatitia, je suis comblé que vous vous souciiez de moi. »

Prenant la main de la jeune femme, il l’amena vers sa bouche et posa doucement ses lèvres dessus, lui donnant un deuxième baisemain en quelques minutes seulement. Celui-ci était beaucoup moins appuyé et se solda par un clin d’oeil.

« Mais en vous inquiétez pas et mangez donc »

Se tournant de nouveau vers la rousse, Théophile remarqua qu’elle n’était pas aussi bien fagotée que les deux serveuses. Ses vêtements étaient plus masculins que féminins et quelques tâches récentes maculaient son ventre. Les petits points oranges ressemblaient fort aux éclaboussures de carottes. Son Alice avait plusieurs fois pesté contre la coalition des légumes salliseurs de robes, et lui se faisait un plaisir de l'aider à se changer. Un sourire sincère passa fugacement sur les lèvres du milicien à ce souvenir.
La demoiselle devait donc travailler ici, aux cuisines. Son air sévère était probablement le résultat d’un certain désamour pour son travail. Elle aussi, il pouvait lui accorder une petite pause. Peut-être qu'elle se dériderait un peu ainsi.

« Mais vous aussi vous devez être affamée ! Regardez il reste de la place à côté de Simon. »

Théo désigna le banc face à lui, où son camarade à la chevelure inexistante était installé en plein milieu. Il fronça les sourcils en voyant le manque de réaction de Grincheux.

« Aller pousses-toi Simon. En plus j’ai l’impression que la demoiselle et toi allez bien vous entendre. »


Le soldat leva les yeux au ciel et se décala en maugréant, mais sans contester ouvertement. Comme l’avait fait si justement remarqué Puceau, Grincheux avait eu plus que son compte aujourd’hui et ne souhaitait certainement rien d’autre que boire et manger sans avoir son adversaire préféré sur le dos.

« Laisses-lui ton assiette espèce de mufle »


« Y’a pas moyen ! »

Ils s’affrontèrent du regard un instant avant que Grincheux ne fasse glisser, non sans un lourd soupir, l’assiette vers la place qu’il avait libéré pour la cuisinière.

« Demoiselle, vous devriez vous asseoir. Cet emmerdeur de première ne vous laissera pas tranquille tant que vous ne l’aurez pas écouté. »

Et bien qu’il aurait pu s’offusquer d’être affublé d’un tel sobriquet, Théo préféra se tourner à nouveau vers la rouquine et secouer la tête de bas en haut pour confirmer les dires de Grincheux. Son sourire arrogant prouvait même qu’il était content de son statut.
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Aeryn MonclarMercenaire
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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyDim 13 Juin 2021 - 12:56
Je ne saurais dire qui était le plus idiot des deux, la blonde assise, visiblement mal à l'aise et qui pourtant ne bougeait pas d'un pouce ou le borgne qui semblait vouloir me provoquer. Mon regard se fit plus noir, plus sévère. Mes muscles se tendirent, mes mâchoires se serrèrent… Je n'appréciais point ses manières et encore moins le ton doucereux et hypocrite qu'il employait pour s'adresser à moi.

-Gardez vos mots mielleux pour d'autres. Je n'aime pas que l'on se montre aussi familier envers moi, je vins poser mes deux paumes à plat sur la table - la faisant trembler au passage - pour mieux me mettre à sa hauteur et poursuivre : Je vous ai dit de la laisser tranquille, je pense que cela était assez clair, même pour vous.

Je me tournais vers Laetitia le regard dur.

-Retourne travailler, Laura ne peut pas s'occuper de tes clients en plus des siens et ton père commence à saturer.

-Euh… Oui, j'y vais tout de suite, me lança-t-elle avant de venir me murmurer à l'oreille : Ne sois pas trop dure avec eux, Ryn. Ils ne m'ont fait aucun mal.

Je n'étais décidément pas d'accord avec elle. Je connaissais bien les hommes. En évoluant parmi eux et en me faisant oublier, j'avais largement eu l'occasion de voir de quoi ils étaient capables. Les femmes n'étaient pas des objets et encore moins des jouets, pourtant cela, ils ne semblaient pas vouloir le comprendre. Alors, certes, certaines, moins sensibles et regardantes pouvaient très bien tolérer leur comportement et même s'en amuser. Mais je savais que ce n'était point le cas de Laetitia qui, sans doute à cause de sa jeunesse ou de son innocence, restait bien trop candide et naïve pour voir ce qui n'allait pas ici. Il était pourtant évident que cet homme-là se fichait bien d'elle, il ne cherchait qu'à s'amuser en fanfaronnant auprès de ses compagnons qui semblaient le suivre par obligation que par réel amusement.

Je sentais la colère grimper doucement, insidieusement, à mesure que l'autre borgne continuait de me provoquer. Je n'étais pas naïve et comprenais très bien à quel jeu stupide cet homme-là semblait vouloir jouer. Il était accompagné après tout, ce qui faisait de lui le crétin en chef, le coq de sa basse cour. Je me demandais à quel moment cet idiot allait poser son paquet sur la table pour prouver sa virilité. Pensait-il vraiment pouvoir jouer les charmeur avec moi ? Si c'était vraiment le cas, il se trompait lourdement. Mais non, ce n'était pas ce qu'il faisait. Le borgne ne cherchait pas à me séduire le moins du monde, il se moquait simplement de moi.

Pour autant, je ne bougeais pas d'un pouce et me contentais de l'observer pendant son petit manège. Se rendait-il seulement compte qu'en plus de faire perdre son temps au personnel, ce dernier ennuyait également ses compagnons.

-Ce crétin, comme vous dîtes, ne me dictera pas ce que j'ai à faire. Plutôt crever que de prendre part à votre bêtise, déclarais-je en me redressant. -Mangez et buvez autant que vous voulez et ensuite partez. Je vous déconseille fortement de continuer à ennuyer les filles.

Je les laissais là avant de retourner voir Laeticia pour lui faire une leçon de morale qu'elle n'allait certainement pas oublier. D'ailleurs, pour éviter que cette dernière ne soit de nouveau contrainte à jouer le jeu de cette bande d'andouille, je décidais de me charger de leur table.
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Théophile CastaingMilicien
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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyDim 13 Juin 2021 - 15:42
Et bien c’était un beau camouflet. La rousse l’avait remis en place sans gants, tout en leur enlevant la charmante compagnie de Laetitia. Mais quelle hargne ! Les poings sur la table ! Ce langage ! Le sourire de l’archer s’agrandit alors que la cuisinière repartait vers le comptoir. Il tenta de distinguer les formes exactes de son fessier jusqu’à ce qu’il disparaisse derrière le meuble.

« Vous avez vu ce chaton enragé les gars ? Vous croyez qu’elle mord aussi bien qu’elle feule ? »

On entendait clairement de l’amusement, et une certaine excitation dans ses propos. Tournant la tête vers ses compères en constatant leur manque de réponse, il déchanta en voyant leurs têtes d’enterrement.

« Quoi ? »

Puceau le dévisageait d’un air blasé pendant que Grincheux ne s’abaissa même pas à répondre, et préféra attaquer son assiette avant qu’elle ne lui soit à nouveau retirée.

« Tu crois pas que tu devrais la laisser tranquille celle-là ? »


« Avec un caractère de feu comme ça ? Au contraire. Celles qui sont le plus fougueuses sont les plus délicieuses mon Thibaut. Mais je te rassures, les gentille filles aussi peuvent se révéler...féroces à certains moments. Je suis sûr que ta Rosie en fait partie. »

« Laisses-là en dehors de ça ! »

Boudeur, Puceau aussi s’attaqua lui aussi à son repas. Le dernier soldat allait faire de même lorsqu’il s’aperçut qu’il était à court d’alcool pour pousser tout ça. Il chercha Laetitia du regard, leva puis secoua sa choppe en sa direction pour lui faire comprendre qu’il était à sec. La jeune fille rougit et lui indiqua le comptoir de la main.
L’archer tourna la tête sans comprendre. Lorsqu’il vit Ryn remplir une nouvelle chope, il la fixa en souriant. Le chaton avait décidé de s’occuper d’eux, trop inquiète que Laetitia se fasse encore avoir par son charme. Le sourire de l’homme s’agrandit et il fixa la rouquine pour se délecter de ses expressions rageuses. Théo n’avait pas mis longtemps à comprendre que plus il jouait avec elle, et plus elle s’énervait. Ce n’était pas la première à lui faire le coup, et il n’était jamais contre un défi.

Il ne la lâcha pas du regard tout le temps qu’elle mis à lui préparer sa nouvelle mousse, et qu’elle se mette en route pour leur table. Ce ne fut qu’un cri léger qui le stoppa dans sa contemplation.
Bien vite, il comprit d’où ça venait. Laetitia venait de recevoir une fessée d’un client, et ses yeux larmoyants indiquaient que le malotrus ne devait pas y être allé de main morte. Un bonhomme d’une cinquantaine d’année, mal rasé, le regard brillant, se ragaillardissait d’avoir touché la pucelle. Son compagnon de tablée, un homme de même acabit, se mit aussi à rire et ses doigts tapotaient la table, signe de son impatience à faire de même.

« Vous voyez qu’elle était mieux avec nous. Vous êtes sûre que c’était moi le crétin Ryn ? »

Après avoir insisté sur le prénom de la jeune femme, juste histoire de la faire enrager un peu plus, Théo se leva, la main sur le poignard. Le premier porc avait en effet attrapé la serveuse par le poignet et il tentait de la faire s’abaisser. Vu la position, l’archer était sûr qu’il voulait fourrer sa langue dans la délicate bouche de la blonde.
Il aurait bien mis en joug le soudard avec une flèche, sauf que l’espace fermé du bar et la nombreuse populace présente ne lui permettait pas de se servir de son arme en toute quiétude. Il aurait pourtant été ravi de faire une brochette de porc...C’est pourquoi le choix du soldat se portait sur la petite lame, qui bien que n’étant pas son arme favorite, elle l’avait déjà sorti du pétrin à quelques reprises.
Jetant un œil à ses compagnons, Théo les vis eux aussi sur le qui-vive, prêt à intervenir au besoin. Sa sortie était toujours bouchée par Ryn et sa choppe de bière, aussi il posa sa main sur l’épaule de la jeune fille et la tapota doucement pour l’inciter à le laisser passer.

 «Laissez-moi passer ma belle, je vais aller l’aider. »

Son ton n’était plus joueur et son visage avait perdu toute trace de badinage. Il arborait de la concentration tout en étudiant la scène qui se jouait devant eux.
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyDim 13 Juin 2021 - 19:06
Je ruminais encore lorsque je me plaçais derrière le comptoir d'autant plus que j'avais bien sentis ses regards sur moi lorsque je me suis éloignée… Quant à ses propos, c'est Laura qui me les a rapporté d'une manière bien trop enjouée: "J't'en ficherai du chaton moi.. . Imbécile," me dis-je en essayant de me calmer tout en essayant la vaisselle. Encore un qui ne prenait pas au sérieux. En soi, j'en avais l'habitude. Avec une carrure comme la mienne, l'on est guère impressionnant. Et puis, son attitude me rappelait tant celle d'Ivaad que cela ne put que me contrarier davantage… Non, si je devais me montrer parfaitement honnête, j'avouerai qu' intérieurement, je bouillonnais carrément de rage… encore plus lorsque je le vis faire un signe à Laetitia afin de prendre une nouvelle commande. Autant faire preuve d'initiatives et tout préparer à l'avance. Après tout, plus vite ils seraient servis, plus vite ils partiraient. " Qu'est-ce qu'il a à sourire bêtement celle-là. Elle vient ta fichue bière", grognais-je tout en résistant à l'idée d'ajouter de l'eau de vaisselle à la boisson.

Une fois prête, je me dirigeais vers leur table mais mon attention fut brusquement attirée par une nouvelle agitation bien pire que la précédente. Et, évidemment, l'idiot en alla de son commentaire…

-On t'a jamais appris à la fermer, toi, grognais-je pour répondre à sa nouvelle provocation tandis que mon regard se portait vers la scène se déroulant quelques tables plus loin.

- Foutu porc...

L'insulte était partie toute seule sans que je ne le réalise vraiment. Celle-ci n'était nullement destinée au milichien mais bien au poivrot aux joues rougies par l'alcool qui cherchait à jouer de sa force sur Laetitia. J'allais d'ailleurs m'élancer dans sa direction afin de la tirer de ce nouveau mauvais pas quand l'autre osa poser une main sur mon épaule.

- C'est ça, reste où tu es avec ton petit couteau, ça sera mieux pour tout le monde.

Sans le moindre ménagement, je repoussais vers lui la chope que je tenais en main. Quelques gouttes s'en échappèrent, mais je ne m'en préoccupais pas. En quelques enjambées je me retrouvais juste à côté du soulard qui, surpris de me trouver là, me lança un sourire gêné. Il venait souvent ici et m'avait déjà vu intervenir dans ce genre de situation. Il lâcha la belle et plaça ses deux mains bien en vue en signe de reddition. Croyait-il réellement que cela allait pardonner son acte dégoûtant ? L'on pouvait le croire à l'entendre pousser un rire gras et trop haut perché pour sa carrure porcine. À mon tour, je lui offris un sourire bien que moins sincère et moins amicale que le sien.

-Roh ça va, elle va bien la p'tite. C'était trois fois rien…
-Trois fois rien, dis-tu... répétais-je tandis que mon rictus se fit plus carnassier.

Dans un geste vif, mainte fois répété, je vins saisir son bras tout en le faisant légèrement tourner pour que je me retrouve derrière lui. Là, je remontais ma prise jusqu'à ses omoplates pour le forcer à se pencher avant d'appliquer toute ma force sur l'arrière de son crâne afin de lui présenter la table de beaucoup plus près.

-Tu vois cette porte, juste là? lui demandais-je en resserrant un peu plus ma prise.
-Ou….oui… répondit-il péniblement en grimaçant sous la douleur.
L'un de ses amis chercha à intervenir mais je l'en dissuadais prestement en lui présentant ma dague.
-Je vous conseille de l'emprunter, pour la dernière fois. Je ne veux plus jamais vous revoir ici. Est-ce bien clair ?
-C'est...C'est bon, on s'en… on s'en va.

Satisfaite de sa réponse, je le relachais sans pour autant ranger mon arme dans son étui.

-Pas s'en payer, évidemment.
-Bien-sûr, répondit-il, tout tremblant avant de déposer quelques pièces dans ma main et de déguerpir.

Une fois le calme revenu, je remis ma dague à sa place et, avant de reprendre ma place au comptoir, je pris la peine de m'arrêter vers le borgne.

- Ce ma belle que tu sembles affectionner, oublie-le, sinon je te promet que ce sera le dernier mot que tu prononcera.

Je le plantais là et rejoignis Hegbert qui, allez savoir comment, se retrouvait complètement recouvert de bière. Il m'abandonna à ses clients pour aller se changer. Je vis la petite blonde le rejoindre mais, accaparée par les diverses commandes, je dus me contenter d'un regard biaisé pour toute surveillance .

- C'est très gentil de votre part d'avoir voulu m'aider, je vous en remercie, lui lança-t-elle en lui offrant son plus joli sourire. Ryn est un peu brusque, mais elle n'est pas méchante. Il paraît qu'elle était mercenaire autrefois et qu'elle a toujours été entourée d'hommes qui ne l'on jamais considéré comme une femme. Je suppose qu'elle en a vu des choses pas franchement recommandables. Alors, s'il vous plaît. Ne la cherchait pas trop, elle essaie juste de bien faire son travail...

Une main se leva pour attirer son attention, ainsi, elle laissa le milicien et reprit son travail comme si de rien était.
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyLun 14 Juin 2021 - 23:06
Prêt à défendre la veuve et l’orphelin, surtout la veuve en fait, Théo s’était attendu à tout sauf à se faire devancer par le chaton. Et étrangement, la mention d’un petit couteau le blessait dans son orgueil. Lui ne pensait pas qu’à l’arme qu’il avait à la taille...Malheureusement, Ryn ne lui laissa pas d’autre choix que de rester planter là, à éviter que sa bière ne se renverse sur lui, alors qu’elle allait apprendre la politesse au cochon qui avait violenté Laetitia. A voir la tête du monsieur, il connaissait bien son adversaire. Ce qui ne l’empêcha pas de creuser sa propre tombe.

Et là, la cuisinière leur fit la démonstration d’une magnifique clé de bras. L’archer n’était même pas capable d’en faire une aussi rapide et efficace. Il s’adressa à ses compagnons, d’une voix assez basse pour que l’objet de son attention ne le surprenne pas, et utilisant le même ton que la première fois qu’il avait parlé de la jeune fille.

« Les gars, on dirait que notre chaton sort ses griffes. »


Théo s’adossa au pilier qui se trouvait derrière sa table, posant avec nonchalance son pied en guise d’appui. Puisqu’elle l’avait rembarrée, autant profiter du spectacle. Il l’observa avec amusement et minutie tout le temps qu’elle mis à arracher la promesse aux deux lourdauds de ne pas revenir ainsi que d’encaisser leur paiement.
Lorsqu’elle lui balança une nouvelle menace, le soldat calma le jeu avec une mine de fausse contrition.

Les mots de Laetitia tournèrent dans sa cervelle.

« elle a toujours été entourée d'hommes qui ne l'on jamais considéré comme une femme »


« Ne la cherchez pas trop »


Pas étonnant qu’elle ne succombe pas à la séduction, elle avait probablement du en être témoin plus de fois que nécessaire. Ah quels goujats pouvaient bien se comporter ainsi ?!

Théo resta quelques secondes dans cette position, continuant de réfléchir, avant de retourner s’asseoir avec ses compères. Son ventre lui rappela, avec un bruyant gargouillement, qu’il n’avait rien avalé depuis des heures. Plantant sa cuillère avec entrain, il fit honneur à son dîner.
La tablée resta calme, les trois hommes appréciant de pouvoir manger autre chose que de la bouillie ou du ragoût rallongé qui était leur quotidien à la caserne. Une fois le ventre plein, Théo laissa ses pensées errer, le regard dans le vague.

Il fallait peut-être utiliser une autre approche pour apprivoiser le chaton. Elle l’intriguait, et la curiosité naturelle du fanfaron voulait déterrer les secrets qui avait rendue une jolie fille prompte à autant repousser les autres. Clairement, Théophile n’avait pas été le seul à tâter du piquant de Ryn.
L’attaque frontale n’avait pas fonctionné, mais l’archer n’était pas homme à baisser les bras. Il pouvait être aussi tenace qu’un roquet sur sa proie...Et puis, un certain sens du défi lui criait de la détromper quant aux hommes. Elle pouvait tout à fait être considérée comme une femme, quoi qu’on lui ait fourré dans le crâne. Toute les femmes devaient être traitées comme telles.

Alors qu’il ramenait au comptoir les chopes et assiettes vide, il posa le tout et s’accouda. Plusieurs clients quittaient l’endroit et ça s’enchaînait pour payer. Celui qui devait être le patron avait repris sa place quelques temps auparavant mais tout son être criait d’être délivré de tout ce travail. Ryn se trouvait à ses côtés, et sa tête démontrait limpidement qu’elle se retenait de lui mettre des coups de pieds aux fesses.
A noter, le chaton n’a pas de patience...

Théo attendit sagement quelques minutes, le temps que les affaires se calment. Une fois qu’il put capter l’attention de sa proie, il lui adressa un simple sourire. Pas arrogant, ni même joueur, encore moins provoquant. Juste un contact qui se voulait chaleureux. Le chaton devait rentrer ses griffes si le soldat ne voulait pas en payer les frais.

« Ecoutez Ryn, je crois que vous et moi on est partis du mauvais pied.»


C’était rien de le dire. Maintenant, il ne restait plus qu’à trouver la bonne accroche.

« Je vous assure que je ne pensais pas à mal avec Laetitia, ou avec vous. Vous voulez bien m’excusez ? »

Le soldat tendis la main à la jeune femme en gage de paix. De toute façon il ne comptait pas dégager le parquet sans qu’elle ne s’adoucisse envers lui. Sa pupille valide fixait l’azur en face lui. Etait-ce une lueur de défi qui faisait face à Ryn ? Probablement….
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyMar 15 Juin 2021 - 14:33
Le calme ne tarda pas à revenir. Comme à chaque fois que je me voyais contrainte de jeter un client dehors, les autres veillaient toujours à se faire tout petit… Même lorsqu'ils n'avaient rien à se reprocher. Je fus néanmoins soulagée de voir le milichien reprendre sa place à table pour terminer son repas tranquillement. Mais si j'imaginais qu'il partirait juste après avoir fini son repas, je ne pus que constater m'être lourdement trompée.

Non, contre toute attente l'homme débarrassa sa table pour tout ramener au comptoir où je m'occupais d'autre client. Tout du long, il resta accoudé là, attendant je ne sais quoi tandis que je veillais à l'ignorer purement et simplement. Hegbert revint pour prendre la suite pendant que je m'en retournais à mes chopes à essuyer… Le milichien était toujours là… Mais que voulait-il à la fin ?! Tout en me concernant sur ma tâche, je ruminais intérieurement. Sa seule présence jouait visiblement sur mes nerfs… Ainsi, lorsque l'afflux de client au comptoir s'apaisa quelque peu, je finis par lâcher :

-Quoi ?

Je ne le regardais pas et pourtant je pus sentir son sourire. Quelque chose me disait que ce dernier ne le quittait jamais, un peu comme ce fut le cas pour Finn. Je me souvenais encore combien j'avais pu détester cette mine continuellement réjouis même quand il n'y avait pas de raison valable à cela. Je ne me laisserai pas avoir par cela, pas cette fois. J'avais bien assez donné… Et puis, ce type-là cherchait simplement à me provoquer comme beaucoup d'autres avant lui. Autant ne pas lui accorder trop d'importance.

J'écoutais néanmoins ce qu'il avait à dire, même si je le trouvais plutôt gonflé puisqu'il était entièrement responsable de notre mésentente. Et puis… Pourquoi donc me présentait-il ses excuses, il n'y avait rien de logique à cela d'autant plus que la personne ayant subi ses bêtises se trouvait juste un peu plus loin.

-Oh, évidemment que vous ne pensiez pas à mal, pouffais-je en finissant d'essuyer une chopé avant de relever les yeux vers lui. Je doute même que vous pensiez tout court.

Je lui tournais le dos pour ranger le fruit de mon labeur sur l'étagère en espérant qu'il partirait. Mais non, lorsque je revins dans ma position initiale, il était encore là.

-Vous êtes tous les mêmes… Vous pensez qu'en vous comportant en goujats vous apparaîtrez comme un champion de la virilité ou que sais-je. Au fond, vous vous fichez bien de ce que peut penser la jeune femme que vous placez dans une situation inconfortable. Elle ne compte pas pour vous, ce n'est que l'objet de votre réussite dans votre petite basse cour ridicule.

Je secouais lentement la tête avant de lui offrir un sourire plein de sarcasme.

-Je n'ai que faire de vos excuses, ce n'est pas moi que vous avez offensé ici. Pour ma part, je me suis contentée de faire mon travail. Ni plus, ni moins.

-Tu peux y aller, Ryn, me lança Hegbert. Si tu veux t'entraîner, l'arrière cour a été débarrasser… Tu as peut-être envie de te défouler après une telle soirée… Vas-y, on peut finir ici.

-Merci, j'y vais de ce pas, rétorquais-je souriante avant de poser une main amicale sur son épaule. Au revoir, messire milicien.

Je les abandonnais là avant de contourner le comptoir afin de rejoindre l'escalier principal menant aux chambres. Je grimpais précipitamment, impatiente de rejoindre celle qui m'était attribuée afin de récupérer mon épée impatiente de pouvoir m'entraîner, ne serait-ce que quelques minutes. Je manquais cruellement d'exercices et, mes frères absents, Finn disparu, je n'avais plus aucun compagnon d'entraînement. Alors, pour compenser, j'avais essayé d'assembler un mannequin avec des balais, des seaux et autres matériaux rassemblés çà et là. L'objet ne payait pas de mine, certes, mais il me permettait tout de même de me défouler un peu. Et autant dire que ce soir-là, j'en mourrais d'envie.
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyMer 16 Juin 2021 - 22:32
Malgré toutes ses précautions, le chaton l’avait griffé. Dans sa fierté.
Lui, un goujat ?! Certes il était joueur, beau-parleur et même enquiquineur. Mais il respectait les femmes, énormément même ! La jeune serveuse ne s’était même pas plainte de son comportement...Heureusement, Théo n’était pas quelqu’un de rancunier et lorsque Ryn quitta le bar, il se dit que ce n’était que partie remise. Surtout qu’il n’avait même pas pu lui dire son prénom, et Monsieur le milicien sonnait comme un affreux camouflet dans la bouche de la cuisinière.
Les miliciens étaient venus ici pour la première fois, ils pouvaient décider de venir ici plus souvent. Pour être exact, Théo pouvait choisir et les autres subir…

Le patron finit de s’occuper d’encaisser le dernier client qui attendait et se tourna vers lui.

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? »


L’archer aurait bien répondu « Rappeler Ryn » sauf que la demande n’aurait probablement pas été bien reçue. Il se contenta de lui commander une dernière tournée, ainsi qu’un plateau de dés. C’était l’un des seuls divertissements dans ce genre d’établissement, et les miliciens en étaient tout aussi friands que les vieillards. C’était souvent l’occasion de faire des paris, en majorité stupide, sans dépenser autant d’argent que dans les maisons de jeu.
Le plateau ainsi qu’un gobelet avec les dés et des jetons en bois lui furent remis immédiatement, et il put rejoindre ses compagnons.

« Celui qui perds paye la tournée ? »

Puceau et Grincheux étaient ravis de l’initiative. L’enjeu n’était pas méchant, et permettrait à deux d’entre eux de sauver quelques pièces pour leur prochaine soirée. Laetitia leur amena leurs boissons, et cette dernière pinte leur dura beaucoup plus longtemps, suffisamment pour que les parties s’enchaînent.

Ce fut finalement puceau qui dut débourser les quelques sous supplémentaires, alors qu’ils étaient tous trois au comptoir pour régler leur ardoise. Laetitia revenait au même moment près du patron, leur vaisselle sale dans les mains, et Théophile ne put s’empêcher de lui envoyer un clin d’oeil.

« Nous serons ravis de revenir nous faire servir par une aussi charmante équipe. »

La serveuse gloussa, et finit par s’échapper dans la cuisine pour se décharger. Le patron leur lança un regard d’avertissement, peu enclin à laisser les clients s’amuser avec le personnel féminin.
C’est ainsi qu’il sortirent de l’auberge, le crépuscule les entourant. Puceau en train de pleurnicher sur sa défaite et les quelques pièces qu’il avait perdu, Grincheux laissant échapper un rot sonore et Théo sifflotant légèrement un air populaire.
Les trois miliciens empruntèrent une ruelle contiguë de l’auberge et pourtant peu fréquentée. Elle raccourcissait le chemin jusqu’au quartier militaire mais était mal fréquentée parfois, ce qui expliquait sans doutes la raison du désamour des soulards pour celle-ci. Ca ne présentait par contre pas de problèmes à ces hommes entraînés, bien qu’un peu alcoolisés.

« Je sors plus jamais avec vous les gars. C’est toujours moi qui perds. Avouez que vous trichez ! »


« Ah ouais ?! Et j’les sors d’où les dés truqués ?! Tu veux vérifier mon derche gamin ?! »

« Personne veux vérifier ton séant Simon. A moins que t’ai demandé à une de tes habituelles de le faire ? »

« Oh la ferme ! Occupes-toi des tiennes ! »

« Je te rassures, je m’en occupes. Elles ne se sont jamais plaintes. Je dirais même….Tiens, c’est quoi ce bruit ? »

Alors que Grincheux laissait échapper un son peu ragoûtant, Théophile s’avança vers la palissade qui prolongeait le commerce, d’où il lui semblait entendre un bruit métallique.
Les planches de bois lui arrivaient à hauteur des sourcils et il n’eut qu’à se mettre sur la pointe des pieds pour comprendre quelle était l’origine de cet enchevêtrement de sons étranges. Quelqu’un était en train d’asséner des brutaux coups d’épée à un épouvantail fait de bric et de broc. La chevelure rousse et les formes très légèrement féminines que la petite lanterne accrochée près de là dévoilait, mis Théophile sur la piste du mystérieux épéiste. Aussi il put l’alpaguer sans se préoccuper de passer pour un idiot.

« Je n’aimerais pas être à la place de ce brave. »

Il est vrai que les coups avaient été donnés avec puissance et régularité. Il n’était pas difficile d’imaginer que n’importe qui n’aurait pas été capable de supporter ces assauts. Cette fille était décidément de plus en plus intéressante.

« Si vous cherchez quelqu’un d’un peu plus réactif que votre ami en ferraille, j’ai deux bretteurs qui pourraient faire quelques passes d’armes avec vous. Ca ne leur ferait pas de mal d’avoir un adversaire à la hauteur...Attendez Ryn, je vous les amène ! »

Revenant pieds au plancher, l’archer empoigna ses deux amis et les tira vers ce qui était la porte de l’arrière-cours . Ce n’est qu’un fois devant le battant, et après que Théo eut frappé quelques coups avec son pied en remplacement de son poing, que Grincheux réagit. Il tenta de se rebeller discrètement, aussi discrètement qu’un homme qui avait bu quatre bières.

« Ryn? C’est pas la furie ? »

« C’est pas une furie, c’est une demoiselle avec du caractère. Et de ce que j’ai vu ça te ferais le plus grand bien de te battre avec elle l’ami. »

« J’ai pas envie de m’battre, on en a assez des gardes ! »

« Oh ! Donc la prochaine fois que le coutilier te traitera de tire-au-flanc on pourra lui dire qu’il a raison. »


« La ferme ! Tu lui dira rien du tout ! Grands Dieux, des fois je me demande comment une femme a pu t’épouser et te supporter ! Elle doit être sacrément plus tranquille maintenant...»


« Simon ! »

Bien qu’il n’ait aucune raison d’intervenir, Puceau était quelqu’un de profondément gentil. Sans que l’archer ne comprenne pourquoi, il avait toujours arrêté Simon avec véhémence lorsqu’il tentait de blesser Théo en parlant d’Alice. Bien que le principal intéressé n’en prennent souvent pas vraiment ombrage. En effet, il était souvent question de la patience de cette femme formidable avec son mari. Beaucoup s’étaient interrogés à ce sujet, et personne n’avait de réponse si ce n’est le profond amour qu’elle avait pu lui vouer.

« Oui Ryn, nous serions ravis de faire quelques échanges avec vous. C’est toujours une bonne expérience d’affronter de nouvelles personnes. »


Puceau, dans sa grande mansuétude, n’avait trouvé que ce moyen pour mettre un terme définitif à toute contestation de la part du troisième larron. Le ton sérieux qu’il avait pris, et qui allait de pair avec son caractère, ne laissait pas de doute quand à sa sincérité.

HRP:
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Aeryn MonclarMercenaire
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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyJeu 17 Juin 2021 - 11:58
N'ayant plus guère l'occasion de sortir ma lame, je dus rapidement trouver un moyen pour ne pas perdre la main. Puisque personne ne pouvait me permettre de m'entraîner durant les absences de mes frères, ce petit pantin instable devint rapidement mon principal partenaire… Évidemment, cela ne valait pas un humain sachant se battre. Et encore, depuis le départ de Finn, jamais je n'ai pu retrouver un partenaire aussi formateur. Le mercenaire me connaissait par cœur si bien qu'il savait anticiper chacune de mes attaques et me poussait donc à user de nouvelles stratégies. J'avais tant progressé avec lui et il était parti je-ne-sais-où. Juste comme ça, sans rien dire, du jour au lendemain, il avait disparu… Et maintenant je me retrouvais seule face à ce foutu machin bricolé par mes soins et qui ne valait finalement pas grand-chose. Je ne progressais plus - ce que je trouvais particulièrement frustrant - mais au moins pouvais-je me défouler sur ce tas de bric à brac sans craindre de blesser qui que ce soit.

Et je n'y allais pas de main morte. J'avais accumulé tant de colère ces derniers mois qu'il me fallait réparer le pantin après chaque entraînement. Il fallait que j'évacue tout ça, sans quoi il ne m'aurait pas fallu bien longtemps pour devenir totalement folle, plus particulièrement après une soirée telle que celle-ci. Chacun de mes coups de voyaient chargés de cette hargne depuis trop longtemps contenue… Le seau valdingua bruyamment avant d'aller s'écraser sur le mur… Je serrais les dents en espérant ne pas avoir troublé le sommeil des clients ou encore des voisins. Ces moments étaient précieux pour moi et je ne tenais pas à devoir les suspendre pour préserver la quiétude du lieu. J'allais ramasser cette tête de métal lorsqu'un voix désormais familière se fit entendre derrière moi. L'expression que j'affichais lorsque je vis la tête du milichien dépasser de la palissade dut être mémorable tant je fus surprise.

Mais que venait-il faire ici cet enquiquineur ?

Était-il réellement en train de me proposer de m'entraîner avec ses hommes probablement ivres sans armes d'entraînement ?

- C'est bien dommage, lui lançais-je en souriant. Mais comme vous pouvez le voir le lieu est bien trop exigu pour un véritable entraînement. De plus, je n'ai qu'une lame émoussée … Et pour être honnête, c'est sur vous que j'ai envie de frapper, pas sur vos collègues… D'autant plus avec le nombres de chopes qu'ils ont ingurgité ce soir...

Joli pour des milichiens que l'on pouvait mobiliser à tout moment en cas d'attaque. Avec de tels hommes, Marbrume était vraiment en sécurité… Oui, c'est du sarcasme.

-Revenez donc demain avec le nécessaire, si vous tenez tant à recevoir une correction ou au moins une leçon de ma part… Les instructeurs de la milice ne valent pas un clou, c'est bien connu.

Mon sourire s'élargit tandis que je pointais mon épée dans sa direction avant de retourner à l'intérieur.

*****

La soirée s'annonçait bien plus calme que la précédente. Les clients présents ce soir-là ne m'avaient jamais causé de problèmes particuliers, mis à part un ou deux qui avaient la fâcheuse tendance à se révéler mauvais perdant après leur verre de trop. Néanmoins, comme ils se disputaient toujours entre eux, mes interventions se limitaient à quelques menaces plutôt efficaces et bien perçues. Après cela, ils retrouvaient rapidement leur calme et cessaient simplement leur partie.

Je pus donc me détendre en jouant aux osselets avec Antoine tout en restant attentive. Au moins, avec ce gosse, on ne pouvait pas dire que ses questions allaient nuire à la concentration puisqu'il ne parlait pas. Cela le rendait bien plus agréable à mes yeux.
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptySam 19 Juin 2021 - 9:57
La réponse de la rousse ne tarda pas beaucoup plus. Pauvre Puceau, lui qui n’avait que de bonnes intentions, sa tête était impayable. Un mélange de stupéfaction, d’incompréhension et de fierté écrasée à coups de marteaux. Théophile s’était remis bien plus vite avec un petit rire à peine contenu. Il passa son bras autour du coup de son jeune ami et l’entraîna à sa suite.

L’archer lança un sonore « Le rendez-vous est noté pour demain Ryn, ne trucidez pas notre ami en balai d’ici là ! », histoire qu’elle comprenne que ses mots n’étaient pas tombés dans l’oreille d’un sourd, seulement celle d’un borgne.
Puceau finit par repousser son camarade, et ils continuèrent la route en silence. Ce qui aida Théo, les quelques bière ingurgitées probablement aussi, à réfléchir aux paroles de « la furie ». Elle avait envie de le frapper. Mieux valait voir le côté positif. Non seulement elle ne l’avait pas encore fait, mais en plus il ne la laissait pas indifférente. Au moins se souviendrait-elle de lui…

Le lendemain, Théophile et sa coutilerie furent affecté à la surveillance du Chaudron en remplacement d’une autre unité. Normalement ils n’auraient du y aller que quelques jours plus tard, sauf que l’unité en faction ce jour-ci avait été envoyée en renfort sur un convoi pour le Labret.
Aucun milicien n’aimait cette affectation. Il fallait commencer par traverser le Goulot, bien que cette partie ait été facilité depuis l’apparition des créatures à Marbrume. Les malfrats avaient plus peur des fangeux que des miliciens. Aussi certains axes traversant étaient devenus beaucoup plus sûrs pour les soldats, leur permettant ainsi d’aller patrouiller sans trop d’embûches. Bien entendu, aucun d’entre eux ne se serait aventuré seul dans le coin quand même…

Ce n’est que bien plus tard que la coutilerie sortie du Goulot. Les hommes étaient éreintés de cette journée qui n’en finissait pas. Il auraient du terminer bien plus tôt, sauf qu’un groupe de suicidaire en avait décidé autrement...Qui voulait encore tenter de rentrer dans cet enfer ?
Pour une fois, même leur chef de section arborait un air de grande lassitude.

« Je crois que là tout de suite, j’ai surtout besoin d’une ou deux bières... »


Tous acquiescèrent aussi vivement que possible.

« Je connais l’endroit parfait chef ! »

C’est ainsi que Théo amena les six autres hommes que comptais son unité dans l’auberge de la veille. Ryn ne pourrait pas se plaindre qu’ils n’aient pas amené d’armes aujourd’hui…
Leur entrée ne passa pas inaperçue dans le commerce au calme relatif. Le chef d’unité se jeta sur la première grande table qu’il trouva pour s’y asseoir lourdement. Théo quant à lui chercha Laetitia du regard. Il ne la vit pas, peut-être était-elle encore dans la cuisine. Ses yeux croisèrent cependant ceux de Ryn.

L’archer lui offra un superbe sourire accompagné d'un salut de la main et montra du doigt les épées de ses camarades, lui-même n’arborant que son arc, son carquois et son poignard. Un bras se glissa autour de son cou et la voix nasillarde du Rouquin s’éleva près de son oreille gauche.

« C’est qui la donzelle ? Ta prochaine conquête ? »


« Non mon ami, elle voulait des bretteurs pour s’entraîner. Mais si elle a le chagrin d’un mari décédé, je suis tout à fait prêt à l’aider. »

Le Rouquin lui tapota l’épaule avant de l’entraîner vers la table avec un ricanement, ne laissant pas le loisir à Théophile de vérifier la réaction de Ryn.

« J’te reconnais bien là. Penses à bien t’hydrater avant d’aller consoler ta donzelle. »

Le borgne se mit en bout de table. En attendant d’être servis, les hommes commencèrent à discuter, ajoutant leurs grosses voix au léger brouhaha des lieux. Théo se fit légèrement sérieux en discutant avec le Rouquin et le chef de l’affaire du jour. Comme il était prévu qu’ils gardent la même affectation plusieurs jours, ils allaient devoir régler le problème des suicidaires...
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Aeryn MonclarMercenaire
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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyLun 21 Juin 2021 - 15:00
A dire vrai, j'étais persuadée que les miliciens ne reviendraient pas. Après tout, mon "invitation" n'en était pas réellement une et je comptais presque sur leur ébriété de la veille pour jouer son rôle sournois en effaçant un tant soit peu leur mémoire et leur faire oublier cet épisode tardif de la soirée. Quelle bêtise de ma part … Et quelle surprise devait se lire dans mon regard lorsque je croisais celui du borgne.

Et merde…

Pourquoi y avait-il toujours un casse-pied pour troubler votre tranquillité? C'était toujours le même genre d'homme, toujours souriant, séducteur et surtout beaucoup trop confiant pour être réellement supportable. Sa simple vue m'agaçait déjà et, pour couronner le tout, Laëtitia ne se trouvait pas en salle au moment de leur arrivée. Laura, quant à elle, croulait déjà sous les commandes des clients affamés et ne les avait même pas remarqué. Il ne restait donc que moi de disponible pour s'occuper de leur foutue table.

Et re-merde…

Je pouvais bien essayer de l'ignorer, il aurait fallu être aveugle pour ne pas remarquer les regards insistants d'Hegbert qui me suppliait presque de me charger de la table des milichiens. Ils étaient plus nombreux encore que la veille et je pus remarquer la présence d'un gradé parmi eux. Sa tête me disait vaguement quelque chose mais il me fut bien impossible de l'identifier pour autant. Hegbert siffla comme pour me rappeler à l'ordre, chose que je détestais cordialement. D'ailleurs, lorsqu'il croisa mon regard contrarié, il leva les deux mains en l'air en signe de reddition avant de les placer paume contre paume pour me prier de leur prêter main forte…

Fait chier…

Dommage pour le borgne… La salle n'étant pas très grande et n'étant point sourde, j'avais entendu quelques bribes de sa conversation avec le rouquin. Des mots tels que "prochaine conquête" et "mari décédé" ou encore "consoler la donzelle". Quelques mots seulement qui auraient pu concerner n'importe quelle autre femme mais qui, je le savais, m'étaient destinés. Ne venait-il pas de me saluer après tout ? N'étaient-ils point en train de m'observer tout en parlant. Ainsi, tout en serrant mâchoires et poings, je délaissais donc mon petit compagnon de jeu avant de rejoindre la tablée que je trouvais toujours toujours autant animée. Néanmoins, en arrivant à leur hauteur, je constatais la présence d'une lueur étrange dans leurs yeux qui, j'en aurais mis ma main à couper, n'était pas là la veille… Je notais une touche d'inquiétude doublée d'une fatigue particulière.

-Dure journée, je présume, leur lançais-je tout en affichant un air impassible. Qu'est-ce-que je vous sert ?

Le propriétaire des lieux pouvait très bien pester, il m'était tout bonnement impossible d'utiliser la formule habituelle, trouvant dans ce : " Que désirez-vous?" de trop nombreuses ouvertures laissées aux esprits tordus. Évidemment, ma posture et mes regards n'avaient strictement rien d'avenant, trop habituée à agir en soldat. De plus, étant particulièrement contrariée par la présence des miliciens et par les quelques mots entendus plus tôt, j'évitais soigneusement de croiser celui du borgne espérant ainsi lui faire perdre ce fichu sourire purement horripilant. Hegbert se racla la gorge mais, pour toute réponse, je me contentais de hausser les épaules histoire de lui faire bien comprendre que je ne ferai pas le moindre effort en matière de courtoisie.

J'attendis donc patiemment -et toujours en silence- que l'ensemble des milichiens présents ne se décident avant d'aller rapporter le tout au tenancier.

- S'il te plaît, Ryn, fais des efforts. Ne va pas faire fuir ma clientèle…
-Je fais des efforts, lui rétorquais-je en serrant les dents. Mais ne m'en demande pas trop. J'ai mes limites...

Une fois leur commande prête et garnissant plusieurs plateaux, Laura dû tout de même venir m'aider à apporter le tout à la table des miliciens. Peu désireuse de m'attarder davantage, je posais mes plateaux pour m'asseoir en face du gosse afin de reprendre notre partie d'osselets tout en gardant un oeil vigilant sur la petite brune.

-Je vous ai entendue tout à l'heure, murmura-t-elle tout bas pour que je ne puisse entendre. Je ne sais pas à quel jeu vous jouez, mais vous feriez mieux de laisser Ryn tranquille.

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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyMer 23 Juin 2021 - 22:31
« Ces fils de chien nous ont clairement fait tourner en rond »

Le Rouquin mordit plus fort dans le bâtonnet de réglisse qui n’avait pas quitté sa bouche depuis que leur garde s’était terminée, preuve de son agacement en reparlant de leur cache-cache avec les suicidaires.
Le Chef n’était pas en reste, ses doigts tapotant sèchement le plateau de bois de la table.

« Ils étaient combien d’après toi ? »

La question était adressée à l’archer du groupe, dont la pupille valide faisait des va-et-vient entre tous les membres de leur unité. A part les trois du bout, les autres restaient mutiques. Chacun pour ses propres raisons. Ce qui était sûr en tous cas c’est qu’ils redoutaient les prochaines gardes.
Se fixant enfin sur le Chef, Théo répondit avec un sérieux qu’il était peu habituel de lui voir dans une taverne.

« Je n’ai regardé qu’à partir du moment où tu m’as appelé, mais je diras au moins trois. Il y avait une ombre sur le toit de la maison au fleuron. Quelque chose me dit qu’il observait tranquillement la scène. »

Son poste était placé en hauteur sur les remparts, et l’archer avait l’habitude de jouer les vigies. Son handicap l’avait obligé à trouver de nouveaux, et surtout nombreux, points de repère pour observer le monde. Sa capacité à rebondir à un jeune âge était désormais un atout, pointant des détails qui échappaient parfois aux autres.

« Je n’aime pas ça. Je vais... »

Le Chef fut interrompu par l’arrivée de Ryn, qui ne fixait que lui. La moue contrariée de la cuisinière montrait clairement qu’elle souhaitait se trouver n’importe où ailleurs qu’au bout de cette table, à attendre que chacun des soldats lui indique ce qu’il souhaitait. Au final, chacun opta pour une pinte ainsi qu’une assiette. Quelque chose de simple mais qui leur remonterai le moral.
Alors que Ryn s’était éloignée, le Rouquin s’approcha de l’oreille de Théophile.

« Je crois que ta donzelle n’a pas l’air d’apprécier ta compagnie. »

« Ce n’est qu’une question de temps, tu sais bien que je suis indéniablement irrésistible. »

Le borgne fit jouer ses sourcils, arrachant un rire au Rouquin, et même à son Chef. Le temps du sérieux était passé pour le moment. Ils reviendraient bien assez tôt à ces considérations...

« Et surtout casse-pieds Castaing. En tous cas, cette tête m’est pas inconnue. Je me demande bien où j’ai pu la voir... »

Il continua de l’observer, tentant de résoudre cette énigme, tout le temps qu’elle mit à revenir. La deuxième serveuse, Laura de ce qu’avait entendu Théo la veille, était venue en renfort pour amener de quoi sustenter toute la troupaille.
La rouquine avait vite déserté les lieux, comme si la fange avait été à ses trousses. La plus jeune était cependant restée, son visage juvénile affichant une si mignonne bouille colérique. Les fossettes de l’archer ne pouvaient que se montrer devant cet oisillon à peine sorti du nid.

« Petite fleur, je pense que vous vous méprenez sur mes intentions. Et puis je ne suis pas sûr que votre sollicitude soit appréciée à sa juste valeur, vous connaissez le caractère de notre Ryn. »


Il lança un regard entendu à la serveuse, qui fut alpaguée par Laetitia au même moment. Théo fit un signe à la blonde, accompagné de son éternel sourire. Alors qu’elle rejoignait sa consœur, il la retint doucement par le poignet.

« Soyez rassurée, elle décidera elle-même si elle doit me mettre dehors à coup d’épée ou si il doit se passer quoi que ce soit d’autre. »

Avant que le chaton ne sorte ses griffes, l’archer relâcha la jeune Laura. Se sachant observé, il leva les deux mains, montrant à la protectrice qu’il avait bel et bien libéré la serveuse. L’air réjouit qu’il arborait était aux antipodes de la mine contrite que la plupart des hommes normaux auraient du afficher face à la rouquine.
Au moins ainsi elle ne pourrait plus l’ignorer délibérément…

Le Chef cassa l’effet escompté en lui assénant un coup de pied léger, mais suffisamment explicite, dans le tibia.

« Je te préviens Castaing, vu le boulot qui nous attends cette semaine, on ne s’attarde pas. Pas la peine de faire la cour à qui que ce soit. Ton mini-toi devra patienter. »

« Je ne faisais pas la cour Chef, d’ailleurs c’est vieillot comme expression tu devrais te mettre au goût du jour. Bref. Tu me juges un peu trop vite, je me fais une nouvelle amie, j’ai le droit non ? »

Le terme fit pouffer ceux qui avaient pu entendre le bourreau des cœurs de la compagnie. Levant théâtralement les yeux au ciel avant de plonger sa cuillère, Théo se fit l’expression d’un martyr. Des ricanements s’élevèrent des tables alentours en voyant le manège, qui n’avait rien de discret.

« Vous n’êtes que des faux-frères. »

« Il n’empêche que ta nouvelle amie m’intrigue. Je n’arrive pas à mettre le doigt sur où je l’ai déjà vue... »

Le Chef avait bien entendu insisté lourdement dur le terme amie, confirmant qu’il ne croyait pas une seule seconde son subalterne. Les sourcils du Coutilier étaient froncés, tellement concentré qu’on aurait pu croire qu’il voulait trouer la table par la seule force de son regard. Même si il venait de le tacler, Théo décida de venir à son secours. Et le meilleur moyen de percer un mystère était de remonter à sa source.
Il zieuta son guetteur et lui fit à nouveau signe avec la main.

« Ryn, seriez-vous assez aimable pour venir ? »

L’appel avait était effectué assez fort pour que quiconque dans la salle l’entende, et le ton suffisamment doucereux pour paraître inoffensif aux oreilles des spectateurs. Si le chaton sortait ses griffes, elle passerait pour la méchante irascible. Vu la tête déconfite du patron un peu plus tôt, il n’était pas sûr qu’elle tente sa chance. Restait à savoir si son envie de garder son poste l’emporterait sur son envie de l’embrocher.
Le Chef se tourna vers la victime de son insupportable mais si attachant sous-fifre, attendant qu’elle s’approche pour enfin lui poser la question qui le taraudait depuis qu’il l’avait vue plus tôt. Puisqu’il bloquait sur elle, leur rencontre avait du se faire dans un cadre particulier.
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyJeu 24 Juin 2021 - 19:19
Même si la seule vue de ce visage continuellement réjouit m'agaçait fortement, je pouvais néanmoins reconnaître que la tablée paraissait plus calme que la veille. Je ne savais si je devais mettre cela sur le compte de la fatigue évidente qui se lisait sur leurs traits ou sur la présence du gradé, mais au moins je n'avais pas à intervenir… Ou seulement à rester près d'eux plus que je ne le voulais. Tant mieux.

Enfin, cela aurait pu être une soirée agréable si je ne devais pas subir quelques regards insistants venant autant du plus vieux du groupe que du borgne. Bon sang, que pouvaient-ils avoir à me regarder de la sorte celui-là ?

-J'ai de la cendre sur la figure ? demandais-je au gamin qui me répondit en agitant la tête de gauche à droite. Autre chose alors ? même réponse… Qu'est-ce qu'ils ont à me regarder alors ? Antoine finit par hausser les épaules avant de s'emparer de la poignée d'osselets pour les jeter de nouveau sur la table. Tu ne m'aides pas beaucoup, mais … Merci pour ta sollicitude, Antoine. Le voilà qui se mit à sourire…

J'aimais bien ses sourires à lui. Ils étaient toujours spontanés et surtout sincères. Je ne pus donc m'empêcher de lui rendre son rictus avant de pouffer gentiment. Je ne me moquais pas de son mutisme. J'en connaissais l'origine et le petit savait pertinemment que je n'étais pas du genre à user de railleries sur le sujet. Du moins, jamais méchamment.

Malgré la plaisanterie, je n'étais pas plus avancée. Je continuais d'observer la scène tout en fronçant les sourcils lorsque le borgne vint saisir le poignet de la jeune Laura… Non mais, quel crétin celui-là… J'allais me lever, plaçant mes deux paumes sur la table,afin de lui faire perdre l'envie de faire l'andouille avec l'une ou l'autre des gamines, lorsqu'il la relâcha pour placer ses deux mains en l'air. Ce sourire… Décidément, je rêvais de le faire disparaître. Finn avait le même et si, même moi, je m'étais faite avoir, je n'osais imaginer ce que ce maudit rictus pouvait provoquer chez les deux filles du tenancier. Elles étaient si jeunes, si candides… Par les Trois, je détestais ce genre d'hommes et les jugeais bien plus dangereux que n'importe quel soulard armé. Le danger ne serait pas immédiat ni même perceptible à première vue, mais insidieux et pervers… Je ne pouvais tolérer cela.

-Ce type, dis-je à la brunette qui passa suffisamment près de moi pour m'entendre. Tiens toi loin de lui.

Elle pouffa, cette imbécile, si bien que je craignais de la voir percevoir dans ma mise en garde une sorte de défi totalement saugrenu.

-Ne t'en fais pas, Ryn, me répondit-elle en affichant un grand sourire. -
Ce n'est pas moi qui l'intéresse.
-C'est valable pour ta sœur aussi,rétorquais-je en serrant les dents face à sa naïveté franchement horripilante.
-Ce n'est pas elle non plus, lança-t-elle en s'éloignant, hilare, se dissimulant le visage derrière ses plateaux vides.

Et moi… Bah je restais coite.

- C'est qui alors ? finis-je par interroger le gamin silencieux qui me répondit, encore une fois, en haussant les épaules.Merci, Antoine… Merci.

-Ryn, seriez-vous assez aimable pour venir ?

- Je t'en ficherai des "aimable", grommelais-je avant de me tourner vers Hegbert qui, évidemment, m'incita à me lever pour répondre à la demande de son cher client. Bon, au moins n'était-il point en train d'enquiquiner l'une ou l'autre des demoiselles. Aussi, même si cela ne m'enchantait guère, il était de mon devoir de m'occuper de cette fichue table. Sauf que… Que pouvait-il me vouloir alors qu'ils venaient tout juste d'être servis. J'avais contrôlé le plateau et savait bien qu'il ne manquait rien à leur commande… Et voilà que je me levais pour les rejoindre tout en pestant intérieurement, évidemment.

Je me plaçais devant lui en prenant une posture plus militaire qu'amicale. Après tout, je n'appréciais point ses manières et je veillais bien à lui faire comprendre.

-Que puis-je pour vous ? demandais-je en regardant droit devant moi.
-Euh…
Constatant que ce ne fut point le borgne qui prit la parole, je baissais aussitôt le regard en direction du gradé qui me parut bien hésitant.
-Euh….Quoi ?
- Pardonnez-moi, je ne pensais pas que cet idiot vous ferez venir, répondit-il en désignant le borgne.
-Je suppose que cet idiot n'avait rien de mieux à faire. Si c'est tout, je peux donc y aller...
- Je voulais juste… Vous me rappelez quelqu'un… Quel est votre nom ?
-Aeryn Monclar, rétorquais-je simplement tout en lui lançant un regard plus que perplexe… Parce que, soyons honnête, sa tête à lui ne me disait rien du tout. D'ailleurs, ce dernier sembla hésiter encore. Peut-être que mon nom ne l'aiderait en rien, à moins qu'il ne se soit trompé… Mais non, au bout de quelques secondes franchement interminables, le gradé se mit à sourire tout en me pointant du doigt.
- Mais oui ! C'est vous !
-Euh oui, Aeryn Monclar, c'est moi en effet... répondis-je en haussant un sourcil.
- La prise d'otage à l'auberge ! J'étais là !
-D'accord... rétorquais-je toujours aussi perplexe avant de tourner les talons… Moi, je ne me souvenais pas de lui.
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre   [Termine] - Un crétin peut en cacher un autre EmptyVen 25 Juin 2021 - 19:34
Vu sa tête, son chaton préféré résistait à la folle envie de sortir ses griffes. Si un regard avait pu tuer, nul doute que le borgne serait mort dans la seconde où il avait appelé la rouquine. La fureur contenue suintait de tous son être. Théophile était impressionné par la maîtrise d’elle-même qu’avait Ryn. Tant, que ça lui donnait envie de la pousser à bout, histoire de voir à quel point ces pupilles bleues pouvaient s’assombrir dans les tréfonds de la colère.

Le Chef s’interposa avant qu’il ne puisse mettre son plan à exécution. Heureusement, le trublion avait l’habitude qu’on l’affuble de divers noms d’oiseau, il ne s’offusqua donc pas qu’idiot lui soit encore une fois attribué. Quoique vu sa réaction en parlant avec Ryn, c’est lui qui avait l’air d’un idiot…

L’archer tiqua néanmoins sur le nom de la jeune femme. Il ne lui était pas inconnu. Comme elle s’en était retourné à son jeu, il décida de se lever et de la rejoindre. Ce qui eu le double effet de lui éviter d’écouter une énième fois le récit de cette fameuse prise d’otage à l’auberge.
Chef était un supérieur avec plein de qualités. En contrepartie, l’un de ses défauts était sa capacité à radoter des dizaines de fois les même histoire. Celle-ci, et bien disons que c’était sa préférée. Lorsque l’archer y repensa, alors que ses pas le menait doucement vers la rouquine, il se rappela que Chef indiquait souvent que c’est cette fois-là qu’il avait vu que les femmes étaient aussi capables que les hommes. Est-ce que Ryn était l’un d’elle ?

La réaction de la jeune femme laissait Théo perplexe. Pour Chef, ça avait été marquant. Et bien que probablement enjolivée, cette histoire contait certains actes assez impressionnants. Assez pour qu’un milicien, devenu coutilier peut de temps après, s’en souvienne avec des étoiles dans les yeux des mois plus tard.
Pour Ryn, ça semblait être une formalité. Etait-elle habituée à ce genre d’actions ? Si il assemblait les quelques informations en sa possession, ça y ressemblait fort. Ne restait qu’à vérifier un dernier « détail », qui si il s’avérait vrai, lui permettrait de comprendre qui était réellement le chaton sauvage.

Nul besoin d’indiquer qu’il était là, puisqu’il avait été observé avec colère et dépit tout du long de sa déambulation entre les deux tables.

« Connaissez-vous un certain Ivaad ? C’est un mercenaire...je crois...»

C’était un peu brut de décoffrage dit comme ça surtout vu son incertitude apparente. Mieux valait préciser le pourquoi de la question, vu que la demoiselle ne semblait pas vouloir être loquace. En particulier avec lui.

« Bon. On s’est rencontré dans une situation qui n’était pas vraiment propice à la discussion, et on avait probablement un peu trop bu, mais je suis sûr qu’il m’a dit s’appeler Monclar aussi. »


Dire que le moment n’avait pas été propice à la discussion était un très léger euphémisme.
D’habitude, lorsque Théo se rendait au bordel, il aimait bien profiter d’un lit douillet et surtout privatif, avec lui et la demoiselle de son choix. Mais cette fois là, allez savoir pourquoi, et surtout comment, l’archer s’était retrouvé extrêmement débraillé en plein dans la salle commune, avec une dame dans le même état que lui qui s’occupait de son service trois pièces. Et il n’était pas le seul, plusieurs hommes étaient dans la même situation que lui. Ca c’est quelque chose qui tisse des liens !
Si bien, qu’ils s’étaient attablés pour partager une bière supplémentaire, certainement inutile vu leur état d’ébriété avancé. A vrai dire, la discussion n’avait rien eu de très intellectuel, elle se rapprochait plus d’un concours de qui pisse le plus loin, puisque celui de la plus grosse était déjà réglé, chacun y allant de sa meilleure anecdote. Plusieurs d’entre eux étaient des hommes d’armes, et ça avait été une excellente occasion pour qu’ils vantent leurs mérites.
Certaines histoires d’Ivaad leur avait donné des frissons dans le dos. Vu le personnage, personne n’avait osé douter de ses paroles, en faisant un ennemis redoutable. Le genre d’homme qu’on préfère avoir à ses côtés plutôt qu’en face.

« Et en y regardant bien, y’a bien un quelque chose... »


Oui ! Cet air renfrogné ! Ce regard d’ours mal léché ! Il y avait sans aucun doute possible des ressemblances. Théo s’avança un peu plus vers la rouquine, même carrément plus. Leurs nez n’avaient que quelques centimètres de distance.
Il scruta de plus près les détails de ce visage avec son œil valide.

« Indéniablement. »

Théo n’était pas sûr de s’en sortir indemne si il lui indiquait les ressemblances qu’il avait détecté en premier, sans tenir compte des yeux et de la structure du visage qui avaient quelques similarités aussi et qui ne se voyaient qu’en deuxième plan.
Aussi, par pur instinct de survie, l’archer se remit debout, laissant au chaton un peu d’espace vital. Si ces deux là étaient bien de la même famille, inutile de dire que le milicien n’avait strictement aucune envie d’être dans le viseur d’Ivaad.
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