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 Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie

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MessageSujet: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyVen 18 Juin 2021 - 22:27



25 mars 1167.
Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie Irll
Une forte pluie printanière battait les murs de la petite forteresse depuis près de deux heures dégorgeant les sols boueux, creusant de profonds sillons qui ruisselaient telles de sauvages mais minuscules rivières.
Les rues étaient désertées malgré les arrivées nombreuses, et les bâtisseurs avaient fini par abandonner les gros œuvres pour éviter de stupides accidents dans ces conditions. Pourtant le moral était au beau fixe. Les artisans travaillés sur de menus travaux, les cuisinières préparaient les repas du midi grâce aux précieuses vivre de la couronne, et depuis que la taverne locale avec pleinement rouverte et refait ses stocks, celle-ci ne désemplissait pas. On pouvait entendre des rires et des discussions aux quatre coins du bourg.

Qu’il était agréable de retrouver un semblant de normalité après tant de mois passé dans la souffrance et la peur. Une pluie, aussi battante soit-elle ne pouvait pas nuire à cette sensation, plus douce et chaude qu’un bon feu de cheminée.
Au sein du fort aussi, l’ambiance était bonne, un peu exaltée après la soirée précédente. Pénélope formait ses nouvelles aides avec beaucoup d’autorité et les faisait courir un peu partout pour que tout soit en ordre. Alaric et Eïlyn planifiait les patrouilles dans le village ainsi que l’arrivée de deux nouveaux convois les jours suivant. On avait laissé la baronne se reposer après son excursion matinale, mais cela n’empêchait pas les murs de regorger de vie.

A l’abri de toute cette agitation, Roxanne s’était approprié la petite bibliothèque de l’étage, même si celle-ci n’était pas assez garnie à son goût. Elle était confortablement installée dans l’un des larges fauteuils qu’elle avait faits re rembourrer et vernir trois jours plus tôt. Ses jambes passées par-dessus un accoudoir, son dos appuyé sur l’autre, elle feuilletait un livre sur la fondation du bourg et les origines de la famille d’Hector. Elle avait participé à beaucoup de réunion sur l’organisation des travaux concernant la muraille ces derniers jours puisqu’elle était la seule représentante officielle de la couronne et donc à même de valider l’utilisation de certaines ressources essentielles.
Petit à petit elle confierait ces tâches à la baronne, comme en aurait le droit tout bon seigneur. Mais pour le moment elle estimait un peu tôt de reposer ce genre de chose sur ses épaules.

Quoi qu’après cette matinée, peut-être les choses s’avéreraient-elles différentes. Sa relation avec la baronne bien que débutait très agréablement s’était révélée des plus houleuses ces derniers jours. Son tempérament de feu qui faisait son charme au lit, et sa crainte de faire confiance à la moindre personne ne pliant pas sous ses exigences la rendait aussi difficile à aborder qu’un fangeux avec une fourchette.
Oh elle aurait surement pu, et peut être même dû, la mettre au pas durant cette période. Mais elle avait choisi de laisser le temps faire son œuvre, et avait entre temps chercher le moyen de mettre la jeune baronne face à ses contradictions, mais surtout à son envie, malgré toutes les difficultés qui l’entouraient, de rester entre ces murs, qui l’avaient vu devenir autre chose qu’une survivante à l’esprit sauvage. Elle n’était plus seule. Et pour le meilleur et pour le pire, cette sensation, elle ne voulait pas la perdre.

Peut-être qu’a présent qu’elles savaient toutes les deux qu’elle voulait être là, à cette place, barreaux ou non, elles pourraient enfin avancer. Comme pour appuyer ses pensées, la porte de la bibliothèque s’ouvrit pour laisser entrer une Rosen aux yeux encore un peu rouge de l’alcool consommé, mais à l’air plus frais que lorsqu’elles s’étaient croisées quelques heures plus tôt.

- Bien le bonjour ma dame la Baronne. dit-elle sans faire mine de se lever ou de quitter son livre des yeux, même si un ample sourire malicieux se dessina sur ses lèvres. Asseyez-vous donc. Un peu d’eau ? proposa-t-elle en posant sa main sur la poignée de la petite cruche métallique posée sur la table.



Dernière édition par Dame Corbeau le Dim 27 Juin 2021 - 14:15, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptySam 19 Juin 2021 - 0:55
[quote="Rosen de Sombrebois"]

Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie
Rosen featDame Corbeau


Je mets bien de longues minutes avant de réaliser que je suis réveillée. J’ouvre d’abord les yeux, puis je m’assieds te m’étire. La tête me tourne... Je regarde par l’ouverture la lumière du jour et je peux constater qu’il pleut. Je soupire. C’est alors que j’entends taper tout doucement à la porte et, lorsque j’invite la personne à entrer, c’est Pénélope qui se hâte de me porter une tisane en me demandant comment je vais.

Étrangement, je la soupçonne de m’avoir guettée depuis un moment… Mais je ne suis pas sûre qu’elle ait le luxe de le faire bien longtemps en ce moment. J’accepte donc le breuvage que je commence à boire, puis après s’être assurée que je vais bien, Pénélope fait mine de partir.

Je l’arrête donc pour lui demander si elle sait où est passé Roxanne, et elle m’informe qu’elle est dans la bibliothèque. Et donc, une fois la cuisinière repartie, je m’habille, me recoiffe et sort de la chambre pour aller rejoindre la rousse que je ne suis plus sûre de comprendre.

A son arrivée, elle était prête à tout pour faire de moi ‘ce qu’il fallait’, dirons nous, quitte à chercher à me détruire. Cette nuit, elle est venue me proposer de fuir cette nouvelle vie pour être libre. C’est à devenir fou, et j’ai bien l’intention de de tirer cette affaire au clair avant quoi que ce soit et c’est d’un pas rapide que je vais donc la rejoindre. J’ouvre la porte et la trouve – prenant bien ses aises ceci dit en passant – en train de lire, confortablement installée dans un fauteuil.

C’est sans même daigner me lancer un regard qu’elle m’adresse la parole en me vouvoyant et je commence à me demander si elle n’est pas juste en train de me faire tourner en bourrique.

Sans rien lui répondre, je referme la porte derrière moi.

Et comme elle m’invite à m’asseoir, je m’installe sur la table en face d’elle et d’un geste preste mais sans brusquerie, je lui retire le livre des mains pour le poser à côté de moi.

« Pourquoi ? » 

Oui, j’aimerais qu’elle m’explique à quoi elle joue exactement.

« Tu arrives déterminée à me briser s’il le faut pour réaliser ta mission et cette nuit, tu me proposes de m’aider à fuir. Pourquoi ? Était-ce un test ? Était-ce un piège ? Je ne comprends pas.  »

J’ai du mal à envisager le piège, mais le test me paraît déjà plus envisageable. D’un autre côté, elle avait l’air vraiment… compatissante ?

« Si j’avais voulu déserter le bourg, je l’aurais déjà fait. Et malgré le risque de cette proposition, je suis bien assez folle pour prendre le pari si cette éventualité m’avait intéressée. »

Il faudrait bien que j’arrête de chercher à comprendre les autres, je crois. Ils sont sans doute tous aussi cinglés que moi.

« Si tu te soucies vraiment de moi...  pourquoi toutes ces menaces à ton arrivée ? Ça n'a pas de sens... »


Quand j’y repense, je suis juste… déçue.

« J’attendais mieux de ta part alors que je t’avais invitée à venir me voir chez moi. »


Mais il faut bien arranger les choses, il n’y a pas le choix car il va bien falloir nous entendre. Ce sera invivable sinon sur la durée et je serai forcément perdante.

« Je ne cherche pas la confrontation, alors dis moi, est-ce qu’on peut essayer d’oublier ça pour repartir sur de bonnes bases ? » 

J’ai bien dit essayer. Je peux passer outre, mais je ne pourrai jamais oublier… mais comment faire autrement quand je me trouve en face d’une personne qui a les plein pouvoirs et qui va être amenée à avoir un lien étroit, privilégier, avec mon enfant ?

Comment en sommes nous arrivées là déjà ? Je ne saurais le dire. Je ne saurais même pas dire pourquoi je lui suis si hostile au point de refuser l’idée qu’elle puisse toucher mon bébé.

« J’ai juste... besoin d’apprendre à te connaître. » 


Il y avait eu quelque chose après tout, quelque chose qui a fait que j'ai voulu la revoir. Une complicité naissante ? Alors pourquoi tout a si mal tourné ? C'est à devenir dingue ! Mais si on pouvait revenir à ce stade, tout serait définitivement plus simple.
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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptySam 19 Juin 2021 - 19:32



25 mars 1167.
Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie Irll


- Ça ne se voyait peut-être pas mais j’étais entrain de lire ce livre très chère. dit Roxanne amusée, sans pour autant avoir l’air vraiment offusquée du geste de la baronne.

Elle leur servit une coupe d’eau fraîche alors que Rosen livrait ce qu’elle avait sur le cœur. Et en fin de compte, tout ce que put faire la châtelaine pour réagir c’est sourire et hausser les épaules. Y avait-il vraiment de bonnes explications à lui fournir ? Sachant que les problèmes que soulevait Rosen étaient, au mieux, artificiels ? Bâtis par son besoin de compartimenter les choses ?
Elle se donna quand même la peine de lui expliquer à nouveau, plus patiemment cette fois.

- Mon comportement ne manque de sens que parce que tu as tracé une frontière imaginaire avec tes ennemis d’un côté, tes alliés de l’autre, et la conviction que ni les uns ni les autres ne peuvent la franchir.

Elle but une goutte dans son gobelet, mais plus visiblement pour s’humidifier les lèvres que dans l’espoir de se désaltérer.

- Tu imagines entendre ce que tu viens de me dire ? Tu attendais mieux de moi ? Et pourquoi donc ? Pourquoi attendre d’une inconnue qu’elle respecte nos espérances, pourquoi estimer normal que je doive y correspondre, et être déçue que je ne le fasse pas ?

Elle se redressa enfin dans son siège en lissant distraitement un mauvais pli de sa robe.

- Je suis arrivée, et j’ai marché sur ta frontière, je l’ai même foulée du pieds en la brouillant. Et tu n’arrives pas à le comprendre. Tu es là, et tu me demandes de passer définitivement d’un côté ou de l’autre. dit-elle en soupirant.

- Tout ce que j’ai à te répondre c’est que cette jolie frontière n’existe tout simplement pas. Je ne vais pas faire comme si ce que tu appelles des « menaces » n’étaient pas réelles, juste parce que cela te rassure. Je suis là pour jouer mon rôle. J’espère sincèrement le faire à tes côtés, mais je suis parfaitement prête à passer sur ta personne si tu te mets en travers. Ce n’est pas une réalité qu’on peut effacer en omettant simplement dans parler.

Elle prit doucement ses mains entre les siennes et les pressa avec douceur.

- Je t’ai fait cette offre hier soir pour que tu comprennes deux choses. La première, c’est que malgré tout, je ne suis pas ici pour te nuire volontairement, et que je serais heureuse que tu le sois aussi. Même si cela veut dire, loin de Sombrebois. Et la seconde pour que tu te rendes enfin compte que malgré toutes les épreuves qui nous attendent, tu as envie d’être là. Que ce soit pour ton bébé, pour Hector, pour ces gens que tu crois proche de toi, ou peut-être simplement pour toi-même, tu as envie de rester là. On ne peut pas oublier le passé comme s’il n’existait pas. Je n’ai pas envie d’oublier que tu t’es montrée idiote et batailleuse, pas plus que je ne veux oublier le goût des tes lèvres et la caresse de tes doigts. C’est mon passé et je vivrais avec, comme je vis avec tout le reste.

Elle sourit avec douceur et lui mit une petite pichenette sur le front de la jolie blonde.

- Mais c’est avec joie que je vais te laisser me connaître, si on doit vivre ensemble c’est une bonne chose. Mais sache déjà que je ne peux répondre à tout, même si je ferais au mieux !

Elle se releva en prenant le livre près d’elle.

- Maintenant pose ça sur ta tête et marche jusqu’à la porte sans le faire tomber, nous discuterons en travaillant ta posture, une chose essentielle pour toute noble, être multi-tâches. Tu portes bien les assiettes, mais tu marches comme un homme, Baronne. Hop hop ! dit-elle, malicieuse, en lui tendant l’ouvrage.




Dernière édition par Dame Corbeau le Dim 27 Juin 2021 - 14:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyMar 22 Juin 2021 - 1:48


Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie
Rosen featDame Corbeau


Il est si difficile de comprendre les gens, mais il est encore plus difficile de la comprendre elle. Elle argumente et image la situation d’une bien étrange manière que je ne suis pas certaine de saisir. Il y a visiblement une sérieuse contradiction dans ses agissements, mais elle ne le voit même pas.

Nous pourrions dire que c’était bien un test, au vu de ses mots. Pour que je réalise que je veuille rester là ? Et après ? La question n’est pas là. La question, c’est qu’elle se permet de débarquer avec une pléthore de menaces alors même que… que je voulais la revoir. Que je l’ai invitée à venir chez moi.

C’est ça, je me sens trahie. C’est ridicule, tout ça. A croire que je cherche à me raccrocher à la moindre chose pour retrouver un sens à ma vie. Je deviens pitoyable… en plus de devenir faible. Et avec tout ça, elle dit vouloir me voir heureuse ! Après toutes les horreurs qu'elle a osé me dire.

Elle a pris mes mains dans les siennes et je cherche encore à comprendre pourquoi. Elle ne veut pas oublier le pire comme le meilleur de ce qu’elle dit. Moi, c’est surtout le pire que je ne veux pas oublier.

Rien ne me semble cohérent avec elle. C’est l’instabilité même… Comme si un rien pouvait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, et c’est effrayant de s’imaginer vivre avec une telle personne. Mais à présent je sais à quoi m’en tenir. Les choses sont très claire désormais.

Si tout peut bien se passer… tant mieux. Mais j’ai toujours ce mauvais pressentiment, cette inquiétude malgré tout. Et que répondre à tout ça surtout ? Je ne le sais même pas.

Elle me demande ensuite de me pavaner avec un livre sur la tête. La belle affaire…

« Je vais passer pour une parfaite idiote… j’ai vraiment besoin de faire ça ? Je ne marche pas comme un homme ! Je suis même gracieuse ! »


Je soupire en levant les yeux au ciel.

« Je préférerais poursuivre mon apprentissage de la lecture et de l’écriture. Ça sera plus utile… J’aimerais apprendre l’art, aussi. La musique, la peinture… des choses concrètes, si tu vois ce que je veux dire. Parce que je marche déjà très ben. »

Acceptera-t-elle de commencer par autre chose, telle est la question.

«  Et sinon, cet architecte... On peut le voir quand ? »

Je me demande bien ce qu’elle veut changer dans le château au fond. 

« Il y a un moment que j’ai envisagé de créer un coin détente dans le hall où nous pourrions nous rassembler de temps à autre. Parce que rester à table pendant des heures, ce n’est très confortable. Il faudrait un ou deux canapés, des fauteuils… J’aimerais aussi avoir un coin à moi où je pourrais m’isoler de temps en temps. Je verrais bien faire une sorte de suite sur le premier étage en reliant deux ou trois chambres ensembles dont je ferais d’une mon salon privé et l’autre celle du bébé, plus tard. » 

Je réfléchis un instant. Ça serait bien, comme ça. En reliant trois chambres entre elles, Je pourrais me faire mes appartements au sein même du château. Ce qui est pratique, c’est que toutes les pièces du premier étage sont attenantes, alors il y a moyen d’en relier quelques unes.

« Ça serait agréable aussi de pouvoir faire un petit jardin à proximité directe du château. Un petit jardin fleuri… et pourquoi pas essayer d’y mettre quelques cultures potagères et des arbres fruitiers, pas de quoi nourrir tout le bourg, mais au moins le château. Mais il faudrait importer de la terre du Labret pour cela sans doute. Ici, le sol est trop marécageux… peut-être creuser un trou profond de la dimension d'une pièce et le daller avant d’y verser la terre ? »

Il y aurait tant à refaire pour avoir du confort… encore que je me demande avec quel argent les travaux seront réglés. Un don de la couronne ? Un prêt ? Un paiement en plusieurs fois ? Les finances sont au plus bas actuellement…

« Quel serait le budget d’ailleurs ?
je demande. Et comment se passera le paiement ? » 

Tant de questions…

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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyMer 23 Juin 2021 - 12:02



25 mars 1167.
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La châtelaine soupira à l’idée que sa vie serait surement ainsi à présent, à devoir lutter pour la moindre chose face à l’esprit en perpétuel besoin d’affrontement de la jeune baronne. Parfois elle se disait que même si elle lui conseillait de ne pas se jeter d’un pont, la jeune femme le ferait par simple esprit de contradiction.

- Ça c’est ce que tu penses, mais crois moi, tu te sentiras bien plus ridicule quand tu marcheras devant deux cent nobles qui te railleront pour ta démarche et que tu n’auras plus ton ventre comme excuse. dit elle en levant les yeux au ciel. Mais elle haussa les épaules. Tu n’y échapperas pas en définitive, mais soit, si tu veux commencer par autre chose, je ne jouerais pas les têtes de mules. Va pour les lettres donc, je prévoirais un ou deux instruments pour la prochaine fois, que l’on découvre si tu as un talent pour certain type.

Elle reposa le livre et se leva pour aller fouiller le petit meuble ou elle avait stocké un encrier la veille après avoir rédigé son rapport. Rosen évoqua alors les travaux qu’elle aimerait mettre en place au sein des murs, et la rousse l’écouta avec attention.
Elle fut surprise de la voir si coquette, à s’étendre en espace et en possession sur le premier étage alors que la suite baronniale était déjà la plus grande pièce du fort si on exceptait les zones publiques. Rosen avait donc finalement plus de ressemblance avec les nobles qu’elle ne semblait s’en apercevoir. Mais après tout pourquoi pas. Si cela pouvait lui permettre de se sentir plus chez elle sur ce domaine. Et les futures générations de Sombrebois en profiteraient dans tout las cas.
Si futures générations il y avait.

Roxanne émit l’idée en installant le matériel, qu’il serait bon que sa chambre ait aussi une porte donnant sur celle de l’enfant, si ce n’était la suite de Rosen, afin qu’elle puisse accomplir son devoir de soutien plus efficacement. Mais n’insista pas face à la répugnance de Rosen à ouvrir ainsi son intimité, tout juste lui demanda-t-elle de réfléchir calmement à l’idée dans l’avenir.
Sur une feuille vierge, la châtelaine se mit à noter les coûts de certains travaux, en comptant les convois, les ressources, les hommes nécessaires.
Elle expliqua à la baronne que si la couronne était prête à financer quelques travaux exceptionnels nécessaire au fort, le reste serait une avance remboursée sur les taxes à venir du bourg, ce qui vu la période de disette en bois de qualité de la cité, ne serait pas bien compliquée à compenser en dépassant les quotas prévus des livraisons à venir.

Roxanne évoqua aussi la possibilité de dédié le second étage à plus d’invité au besoin qu’à la garde, puisque Sombrebois recevrait plus de visite noble à l’avenir. Elles évoquèrent ensuite des travaux plus généraux, pour le fort et le bourg, profitant de l’occasion pour se faire un tour d’horizon de l’avancée des anciens chantiers.

-Il s’évoque un projet de reconstruction pour le village de Balazuc, tout proche. Je sais que ce n’est pas notre priorité, mais il serait bon pour ton image comme pour le bourg que celui-ci aboutisse avec le soutien de Sombrebois. Peut-être pourrais-tu y penser ? Un peu d’image de marque ne fait jamais de mal, et on pourra difficilement s’opposer à toi sur ce terrain.

Quand elles eurent abordé les principaux thèmes, et établi des priorités de dépenses convenant à la baronne, Roxanne lui promit de le présenter ainsi à l’architecte et d’organiser une entrevue dès qu’il aurait un avant-projet à lui montrer. Elle poussa ses notes sur le coté et présenta une feuille vierge à Rosen.

- Allez, passons à toi, montre-moi un peu tes lettres, écrit moi une chose naturelle, pourquoi pas « Roxanne est une femme splendide, même si elle me fait peur. » histoire que l’on voit le travail qui nous attends sur le trait. dit-elle avec un sourire aux lèvres en lui tendant une plume.



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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptySam 26 Juin 2021 - 17:23


Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie
Rosen featDame Corbeau


C’est tellement insultant de voir sous entendre que j’ai la démarche d’une baleine. Mais passons… si je devais réagir à chaque fois qu’elle me contrarie je n’en aurais pas fini.

Tout en décidant donc qu’on allait faire des lettres, elle me lance qu’elle aimerait avoir sa porte sur la chambre de l’enfant. Pour pouvoir mieux m’assister.

Je lui ai donc répondu que de toute façon, sa chambre serait juste à côté et que si besoin, je n’aurais que trois pas à faire pour venir taper à sa porte et lui mener mon bébé.

Je lui ai aussi expliqué que je comptais le garder dans ma chambre au début et elle a bien compris que je tenais à préserver mon intimité. Elle m’a donc demandé d’y réfléchir et j’ai acquiescé. On verra ça plus tard de toute façon.

Elle voudrait aussi ouvrir le second étage à plus d’invité, mais je ne vois pas comment cela est possible car il me semble que toutes les chambres sont prises. Après tout, il n’y a qu’une petite dizaine de chambres à l’étage, et il y a Pénélope, Alaric, Hilde, Marie-Ange, Rodron, Marc, Florian, Edwige…

Bon, d’accord Edwige va bientôt repartir pour Mabrume, nous n’avons plus de nouvelles de Florian qui est parti depuis quelques semaines et Marc projette d’aller s’installer directement dans le bourg, mais il n’y a pas beaucoup de chambres disponibles là-haut somme toute. Deux ou trois je dirai donc.

Lorsqu’elle me parle d’un projet de reconstruction de Balazuc, je trouve l’idée intéressante que d’y contribuer, évidemment, mais je me demande si c’est fondé ou une simple rumeur sans fondement.

« Si cela est vrai, nous avons pas mal de bois ici, on pourrait le fournir pour les rénovations. »

Puis vient le moment d’attaquer l’écriture. Je me débrouille mieux pour la lecture faut-il dire, mais bon. Sa petite phrase me fait sourire au moins. J’aime pas tellement l’idée de me ridiculiser en faisant plein de fautes d’entrée de jeu, mais puisque elle veut jauger mon niveau… j’imagine que c’est justifié.

« Si tu te moques de moi, je t’arrache les yeux à la petite cuillère ! »


Je me saisie donc de la plume que je trempe dans l’encrier et j’écris ma petite phrase en souriant puis, malgré que j’ai déjà en horreur le fait de me ridiculiser avec pas mal de fautes, puis je lui montre ce que j’ai écrit.

« Voilà... »

Citation :
Rocsane et une famme splandidemen menassente meme si elle ne me fai pa peur.

« Je me débrouille mieux pour la lecture... », me sens-je obligée de préciser.


Dernière édition par Rosen de Sombrebois le Dim 27 Juin 2021 - 12:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyDim 27 Juin 2021 - 12:03



25 mars 1167.
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La châtelaine parcourut les lettres des yeux, concentrée, soucieuse, l’air tutoral. Puis elle observa Rosen, et la détailla des pieds à la tête encore et encore jusqu’à ce que la baronne hausse un sourcil interrogateur.

- Oh, je me demandais juste si tu avais une petite cuillère sur toi avant de me permettre d’exprimer mon avis. dit-elle alors qu’un grand sourire étirait ses lèvres.

Elles échangèrent un regard mi-complice mi-moqueur, et gloussèrent de concert comme deux gamines. Ce fût loin d’éliminer tout le ressenti qu’elles avaient l’une pour l’autre depuis son arrivée, mais ce petit moment de légèreté partagée leur fut agréable à toute deux, et espérons le signe d’une entente possible, avec le temps.

- Nous partons de moins loin que je ne l’aurais cru, même si j’apprécierais que tu ne te serves pas de ton manque d’expérience pour cacher une pique. Crois-moi, je n’en ai pas besoin pour comprendre ton avis sur moi. dit-elle plus sérieuse en raturant des parties de la phrase, dont le fameux « menassente ».

Elle s’assit ensuite près d’elle, et ensemble elles reprirent la rédaction de la phrase. Elles revirent l’utilisation du x, et du ç, la construction possible de certaine sonorité. Pour rendre la chose un peu plus ludique, et profitant d’être dans une bibliothèque, Roxanne proposa à la baronne de piocher au hasard où à l’envie certains livres, la châtelaine choisissait alors une phrase dans celui-ci et lui faisait lire puis rédiger avant de définir un mot dans celle-ci que la baronne devait expliquer à l’écrit.
Les premiers furent simples, pour se mettre en jambes, mais très vite la jolie rousse fit grimper la difficulté jusqu’à ce que la baronne, bien trop concentrée à décrypter certains termes ne fassent moins attentions à se lettres et laisse sa mémoire musculaire la guider.

Sans en être au point du miracle, cette méthode fut vite positive sur Rosen, et après deux heures harassantes, elle enchainait les mots sur sa feuille noircie et raturées avec bien plus de fluidité et de nombreuses fautes en moins. Il faudrait sans doute plusieurs séances de ce genre pour que la nouvelle noble parvienne vraiment à une amélioration définitive, mais Roxanne sembla plus que satisfaite et la félicita même.

- Bien, ça ira pour cette fois, l’heure avance et je ne veux pas que tu finisses par jeter cet encrier. Partageras-tu une table avec moi ce midi ? J’ai reçu de la liqueur de prune ce matin.

Le goût de la noble pour l’alcool était plus qu’évident, pourtant, jamais jusqu’alors, ne l’avait-on pris saoule au sein du fort. Même la nuit de leurs ébats, elle avait semblé en pleine possession de ses moyens.
Un décalage intéressant.

- Et peut-être pourrions-nous nous promener dans le bourg cet après-midi, il serait bon que l’on nous voie ensemble, ton invité part demain, et la distance qu’il y a eu entre nous, ces jours-ci, finira par faire jaser quand nous n’aurons plus sa présence comme excuse. Autant mettre fin aux rumeurs avant qu’elles ne naissent. Et j’admets que je suis assez curieuse de t’entendre parler de ce lieu.

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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyDim 27 Juin 2021 - 16:46


Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie
Rosen featDame Corbeau


Je l’observe attentivement alors qu’elle décrypte soigneusement ma phrase, ne semblant pas laisser paraître d’émotion quant au verdict. Y a-t-il peu de fautes ? Beaucoup de fautes ?

Trop de fautes ? Des fautes ridicules, aberrantes ou au contraire courantes ? Il va sans doute me falloir encore un peu de temps pour le savoir. Puis elle finit par me regarder avec grande insistance.

d’une moue interrogative, je l’interroge. Quoi ?! Pourquoi elle me regarde comme ça… Je me demande alors si j’ai pas écrit quelque chose d’incompréhensible, si je me suis mal exprimée ou encore si quelque chose cloche. Puis je comprends enfin ; juste une blague…

Et moi qui pensait qu’il y avait vraiment quelque chose ! Je me mets à rire et elle aussi. Ma menace n’était bien évidemment pas sérieuse et elle le sait très bien, c’était sur le ton de l’humour et même si ça avait été le cas, il y bien peu de chances que cela l’aurait réellement réfrénée.

D’ailleurs, elle m’aurait certainement désarmée en deux coups de cuiller à pot pour me retourner la délicate attention sans le moindre doute. Mais j’imagine que ce n’est qu’une simple blague là aussi. Par contre, ma petite blague suivante semble avoir eu moins de succès étrangement.

« Eh, c’était juste pour plaisanter...
 lui expliqué-je alors. Rien d’offensant, vraiment ! »

Bon, peut-être bien une blague un peu piquante, mais une blague quand même. Nulle provocation là-dedans somme toute. Mais la sensibilité de chacun est telle que ce qui peut paraître gentillet pour certains peut paraître un peu plus outrecuidant pour d’autres. Mais il est toujours drôle de voir que la menace l’a fait rire alors que de sous entendre qu’elle était menaçante la dérange.

Allez comprendre l’humain, des fois… en tout cas elle semble trouver mon niveau meilleur que ce qu’elle a pu penser. Voilà quelque chose de positif.

« J’étudie un peu de temps en temps les lettres depuis quelques lunes, lui expliqué-je. En fait, j’ai même brièvement correspondu avec mon époux cet hiver, quand j’étais au temple. La prêtresse Edwige m’a beaucoup aidé à rédiger et corriger mes lettres et j’ai toujours appris assez vite. »

Je laisse planer un petit silence, perdue dans mes souvenirs pendant quelques secondes. Je crois pouvoir dire à présent que tout allait bien, en décembre. Pourtant je ne savais me départir de ce mal être. J’avais l’impression que même si tout semblait aller mieux, rien n’allait vraiment plus dans mon mariage. Des fois, je me demande bien ce que Hector pourrait bien penser de moi s’il savait…

J’émerge de mes errements lorsque Roxanne me parle à nouveau pour reprendre l’écriture. Nous voilà donc parties pour un long moment de travail où je me concentre au maximum pour faire de mon mieux et retenir toutes les fautes possibles à ne plus faire.

Mais il y a tellement de choses à apprendre que j’ai l’impression que je ne pourrai jamais tout retenir. Lorsqu’elle estime venu le moment de s’arrêter, je me demande si j’ai fait si mauvaise impression que ça parce qu’elle dit ne pas vouloir que je jette l’encrier. Alors certes, j’ai dû grimacer d’agacement plus d’une fois exaspérée par mes fautes, mais tout de même !

Je ne compte pas me spécialiser dans le jet d’encrier. Mais sa question me surprend. Que nous partagions une table ? Puis finalement, la raison est évidente et je comprends mieux. Le paraître, bien entendu, encore et toujours. Mais l’évocation de l’alcool suffit à elle seule à éclairer mon regard.

« Eh bien oui, si tu veux. Je pourrais bien te faire une place en face de moi, j’imagine. La liqueur de prune… Hector lui, il aimait bien la liqueur de cerise. C’était sa préféré. »

Je me sens un brin nostalgique, mais j’essaie de passer à autre chose au plus vite. Roxane à ma table, pourquoi pas. Il suffira seulement de rajouter une chaise, la place y est assurément. Je réfléchis pour le programme de l’après-midi, il me semblait que nous devions voir l’architecte ? Peut-être ai-je mal compris.

« Je te montrerai les endroits que j’aime bien ici. »


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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyJeu 1 Juil 2021 - 14:29



25 mars 1167.
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Les deux femmes rangèrent le bazar qu’elles avaient mis dans la petite bibliothèque avant de descendre d’un étage pour prendre un repas somme toute matinale. Mais au moins offrait-il la tranquillité d’échange. Pas de comte, pas de chevalier déchu, pas de capitaine de la garde. Pénélope, pourtant déjà aux fourneaux, les regarda s’installer avec surprise à la table baronniale, avant d’hocher la tête. Les deux femmes qu’elle avait pris sous sa tutelle s’empressèrent de venir déposer des couverts et des assiettes devant les deux femmes.

Si la châtelaine et l’ancienne préceptrice ne s’entendait pas particulièrement depuis que celle-ci l’avait remise à sa place à son arrivée, une certaine circonspection de bons alois c’était établi entre elles, toutes deux visiblement prêtes à faire des sacrifices pour que les rouages de la machine tournent correctement. Pas de sourire ou de regards amicaux, mais des salutations de formes, surtout en présence d’autres personne.
Ainsi donc inclinèrent-elles toutes deux la tête devant la baronne alors qu’on déposait sur la table du pain frais, un épais bouillon, et plus rare et appétissant, du poulet doré qu’on avait semble-t-il découper d’une plus grosse volaille à l’origine.

- Pourriez-vous ouvrir l’une des bouteilles reçues ce matin ? Je souhaiterais faire gouter cela à la baronne. dit poliment la rousse.

Pénélope hocha la tête et le trio disparu dans la cuisine.

- Elle ne m’aime pas non plus, mais elle le cache un peu mieux que toi. pouffa la châtelaine à l’oreille de Rosen, sans paraître s’offusquer de ne pas être appréciée.

On revint leur apporter la bouteille, mais Roxanne s’en saisi.

- Ça ira mes dames, je m’occuperais de nous servir. Merci.

Les deux femmes à tout faire s’inclinèrent et retournèrent en cuisine, tandis que la noble leur servait un verre plein à chacune.

- J’ai toujours préféré la prune à la cerise, moins sucré mais plus parfumé. Sauf au lit, la cerise se marie mieux avec la plupart des peaux. dit-elle, joueuse, en portant l’alcool à ses lèvres mais dont elle inspira lentement le parfum avant d’y gouter. L’amertume du premier contact était bien vite éclipsée par la force tranquille du fruit lui-même, et finalement il rafraichissait la gorge avec de vous réchauffer le ventre sans l’effet brûlant des alcools forts. Ce qui le rendait bien plus insidieux à consommer.

Elle les servit toute les deux en nourriture, bien que de plus petites portions pour la baronne, qu’elle puisse consommer de tout sans risquer l’écœurement. Elle reprit la parole alors qu’elle plongeait sa cuillère dans le bouillon fumant.

- Qu’est-ce qui t’a plu chez Hector au point de l’accompagner ici. Je te croyais plus du genre à battre la campagne en recherche du frisson de l’aventure.
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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyVen 2 Juil 2021 - 18:06


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Il doit être encore bonne heure lorsque nous descendons après avoir rangé la table de la bibliothèque car hormis Pénélope et ses aides, il n’y a personne dans le secteur de la salle à manger.

Roxanne s’impose comme à son habitude, et si Pénélope ne dit absolument rien et se contente d’obéir, je peux bien voir qu’elle reste sur sa réserve. Je commence à bien la connaître, ma cuisinière.

Ce n’est certes pas la personne la plus extravertie du château, mais elle a toujours eu un quelque chose de ‘vivant’, de joyeux, à l’instar de Hector et de tous les habitants et c’est cette jovialité qui semble s’être éteinte chez elle ces derniers jours.

J’ose espérer que ce n’est qu’une période d’adaptation à passer et que tout rentrera dans l’ordre, mais Sombrebois pourra-t-il seulement redevenir ce qu’il était à l’époque, ou bien toute la joie de vivre a-t-elle définitivement été soufflée avec l’absence de Hector ?

Voilà le doute qui m’habite à présent comme arrive bouteille et repas.

« Pénélope est quelqu’un de bien, elle ne déteste personne », l’informé-je bougonne comme elle vient de congédier les trois femmes.

Pour sûr, ses manières d’agir avec tant d’autorité n’est pour plaire à personne et j’ai de plus en plus l’impression de ne plus avoir le moindre pouvoir ici. Je ne pourrais que comprendre Pénélope…

« A vrai dire, j’ai toujours cherché la stabilité »
, réponds-je à sa dernière question en prenant une gorgée d’alcool. Sa blague sur l’alcool et le sexe ne fait que me rendre plus maussade encore.
 
Oui, j’aurais pu partir à l’aventure plus jeune, j’étais débrouillarde. J’ai toujours été débrouillarde… Mais non, je suis restée à la Bonne Fortune dans ce confort que je ne connaissais. Cet endroit m’offrait la stabilité que je n’ai jamais pu avoir avant ça et ce n’est que la continuité en quelque sorte.

Je grimace à la vue du bouillon. J’en ai tellement bouffé que je ne peux plus supporter sa simple vision. Mais pour revenir à la question principale, je ne sais même pas que répondre et je me contente de reprendre lentement une seconde gorgée pensivement. Ce qui m’a plu chez lui…

« Sa joie de vivre », réponds-je finalement après un long silence.  

Rien ne pouvait en venir à bout. Je me demande bien comment il faisait…

« Et si tu t’en laisse l’occasion, tu pourras la voir toi aussi. Hector est le genre de personne qui laisse son empreinte autour de lui. »

Je joue un instant avec le verre et regarde le liquide translucide tournoyer contre les parois.

« Ton mari, tu l’aimais ? »

Je me demande comment peut-être la vie avec quelqu’un que l’on aime pas ou pire, que l’on ne peut pas supporter. Ce n’est pourtant pas le genre de question que je me serais posée à la base. Mais tout à tellement changé ces dernières lunes… je ne me comprends plus. Je ne me reconnais plus…

« C’était comment la vie avec lui ? »

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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptySam 3 Juil 2021 - 11:57



25 mars 1167.
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Roxanne ne rebondit pas sur la capacité ou non de Pénélope à détester une personne, même si elle s’avait que les gens « bien » n’avaient pas l’apanage de la moralité, loin s’en faut. Mais débattre de ce sujet n’était ni divertissant, ni constructif, et elle ne voulait pas d’une nouvelle source de tension avec la baronne alors que les dernières commençaient seulement à s’apaiser, ou du moins en prenaient lentement la voie.

Elle observa la jeune mère avec curiosité. Intéressante façon de voir les choses. Son ressenti d’Hector n’était point semblable, mais elle ne pouvait s’en confier à Rosen, pas sans dévoiler des choses qu’elle ne pouvait dire pour le moment. Elle espéra secrètement qu’un jour cela soit le cas.
Mais après tout, son expérience du baron remontait à plusieurs années. Qui sait quel homme il avait pu devenir entre temps. Pénélope, Alaric, Marie-Ange, même Rosen à sa façon très particulière. Il avait su attirer autour de lui des gens à l’esprit fort, n’était-ce pas là la preuve que d’une certaine façon, la description de Rosen était juste ? Mais pour elle, faire comme si les drames n’existaient pas n’était pas tout à fait équivalent à une réelle joie de vivre.

- Peut-être bien, lorsque j’aurais perdu quelques habitudes de la capitale, serais-je plus sensible à son aura.

Elle était curieuse de ce que ressentait la baronne au sujet de son époux disparu. Après tout, cette dernière n’était pas la veuve la plus… affectée, qu’elle ait connue. Que ce soit leur nuit ensemble, le baiser volé ou encore son dangereux jeu avec l’ancien Chevalier. Elle n’avait pas de preuve, tout au mieux des soupçons. Mais c’était son métier de détecter les failles. Les regards, les silences, les erreurs ou les temps pris ensemble. Certaines choses ne trompaient pas. D’ailleurs, à son grand désespoir, elle n’était pas la seule à s’être aperçue du petit manège.

Le comte avait bien failli devenir problématique la nuit précédente. Heureusement depuis le bout du couloir elle avait entendu Rosen rattraper la situation, et le mettre en défaut. Cela ne la protégerait pas éternellement, mais au moins Rougelac agirait avec plus de circonspection à l’avenir plutôt que d’espionner dans les couloirs par lui-même.

La châtelaine se dit qu’elle devrait faire attention aux oreilles un peu trop curieuses dans les temps à venir, pour leur bien à toute les deux. Toujours est-il que la baronne avait déjà fauté depuis la disparition de son époux. Une fois au minimum, et elle en supposait d’autres. Mais par moment, quand elle l’évoquait, elle semblait réellement regretter son absence, et même en souffrir. Où en était vraiment le cœur de Rosen à ce sujet ? Mais pour obtenir ce genre d’honnêteté de celle qu’elle devait autant soutenir que surveiller, n’était-il pas juste d’en faire preuve un peu soi-même ?

- Pas au début. répondit-elle donc. Comme souvent chez les nobles, la raison guidait notre union. Mais avec le temps, j’ai découvert chez lui des choses que je ne pensais pas pouvoir trouver. Il m’a rendue heureuse, et m’a donnée une enfant merveilleuse. Alors oui, je l’aimais quand je l’ai perdu.

Elle but longuement dans son verre avant de poursuivre.

- C’était compliqué, il était diplomate dans l’ancien royaume, toujours sur la route, jamais plus de quelques mois au même endroit, et souvent des moments de tensions de par son travail. Quand des guerres éclatent sur une erreur dans le choix d’un mot, on en vient à parler le moins possible, même avec son épouse. Pourtant…

Elle sourit appuyée sur le dossier de sa chaise.

- Il était aussi charmant, attentionné même. Tu sais, chaque fois que nous descendions de cheval, après des heures de voyage d’une ville à l’autre. Il me massait les pieds pour que je souffre moins. Peu importe l’étiquette, ou qu’on l’observe. Ça en était presque devenu un rituel entre nous. Je buvais du vin pendant qu’il me malaxait les orteils, et nous parlions de choses et d’autres, même sans importance. elle pouffa. C’est, étrangement, ce genre de moment qui me manque le plus.

Bien entendu, elle ne disait pas tout des raisons de son mariage, mais elle ne mentit pas non plus à la baronne. Elle donnait simplement ce qu’elle pouvait donner.

- Vous aviez réfléchi à des noms pour l’enfant ? Ou peut-être toi de ton coté ? Ne t’inquiète pas, je n’ai aucune intention de m’en mêler, je suis juste curieuse.

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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyDim 4 Juil 2021 - 1:33


Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie
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Oh bien sûr, il est certaines personnes plus réceptives que d’autres et qui se laissent imprégner plus volontiers. Mais pour peu que l’on fasse preuve de bonne volonté, on ne peut que se laisser baigner dans cette atmosphère.

Mais je ne suis pas Hector, personne ici ne l’est et n’a ce talent inné de faire d’un enfer le paradis. On ne peut qu’essayer, mais encore une fois, avec de la bonne volonté, on peut parvenir à quelque chose d’approchant. C’est ce qu’il aurait voulu, je le sais. Que Sombrebois demeure un havre de paix et de joie. Alors rien ni personne ne doit s’y opposer n’est-ce pas ?

Je mange un peu de bouillon et de poulet en l’écoutant. Pas au début ? Je cherche à comprendre. Veut-elle dire qu’elle ne le supportait pas à la base ? Pas au début... pourrait-on aimer quelqu’un comme ça, sans jamais l’avoir côtoyé ? Ou alors… le voyait-elle régulièrement avant leur mariage ?

Je devrais bien avouer que je suis perplexe et que quelque chose m’échappe encore. Mais qu’importe. La réponse est donnée. Je manque boire de travers lorsqu’elle me dit qu’elle se faisait masser les pieds après leurs chevauchées.

« Personnellement… c’est pas aux pieds que j’ai mal quand je monte... » 

Le nez me brûle un peu comme je pouffe rire.

« Et oui, je sais aussi monter à cheval ! »


Oui, c’est la première chose que Hector m’a apprise… Je souris légèrement en me remémorant ce moment. Elle me demande alors si je sais comment je vais appeler le bébé. Je fais non de la tête.

« Je sais pas... Nous n’en avons jamais parlé. D’ailleurs, je crois qu’il serait temps que je prépare son arrivée. Nous n’avions encore rien prévu, mais la date approche… il reste moins de deux lunes. »


Je me demande si c’est bien un garçon ou si c’est une fille. Je me demande comment je vais l’appeler, oui. A vrai dire, j’ai évité de trop y penser parce que la simple évocation du bébé me ramène à quelques mois en arrière et un événement traumatisant.

Et à chaque fois que j’y pense, j’ai toujours la même angoisse. Oui, les Dieux me l’enlèveront, je le sais… et puis, je suis vouée à perdre tout ce à quoi je peux tenir. C’est évident.

Je reprends une bonne gorgée d’alcool pour faire passer le poulet. Lentement, je me laisse sombrer dans la douce langueur de la liqueur fruitée et c’est en silence que je savoure cette sensation grisante que j’aime tant. La vie est si belle avec une bonne bouteille… c’est l’apaisement.

Comment l’appeler ? Comment Hector aurait aimé l’appeler ? J’aurais aimé le savoir mais je vais devoir faire sans.

« Et ta fille, elle avait quel âge quand tu l’as perdue ? Comment se fait-il qu’elle n’était pas avec vous le jour de ton accident ? » 

Je n'ose imaginer ce que l'on doit ressentir lorsque l'on perd son enfant. Si les Dieux veulent bien se montrer miséricordieux, je mourrai la première pour ne pas avoir à subir ça.

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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyDim 4 Juil 2021 - 16:25



25 mars 1167.
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La chatelaine pouffa.

- Et tu montes aussi bien que tu marches maîtresse ? la piqua-t-elle gentiment vu leur échange de la matinée. Si tu veux je te masserais là où tu as mal après notre première balade à cheval… murmura-t-elle juste assez fort pour que la baronne soit la seule à l’entendre. Elle lui fit un clin d’œil avant de porter sa cuillère à ses lèvres.

Elle hocha la tête après avoir avalé.

- En effet plus que temps. Même si ton enfant n’aura pas besoin de grand-chose d’autre que ton amour et tes seins au début. Ça te rappellera peut-être bien Hector finalement. gloussa la châtelaine, visiblement détendue malgré les sujet peu joyeux qu’elles abordaient.

Elle finit son verre et les resservit toute les deux alors que Rosen appuyait sur la plaie qu’elle avait trouvé. Sans doute pas par méchanceté, mais portée par la curiosité et le besoin de comprendre cette femme qu’elle devait supporter malgré ses craintes. Pouvait-on vraiment la blâmer de cela ? Et puis Roxanne elle-même n’était pas avare de questions déplacées.
Même des questions douloureuses étaient plus productives que le silence tout juste courtois qu’elles avaient partagée depuis son arrivée.

- Elle avait quatre ans. Et elle n’était pas avec nous parce qu’on ne traîne pas une enfant à travers le royaume quand on peut lui offrir un bel endroit où vivre avec des gens qui l’aime et qui prenne soin d’elle. Pas quand on peut l’éviter. Même si ma décision serait bien différente aujourd’hui.

Elle regarda le haut plafond en sirotant son verre. Rosen sentit à sa grande surprise un contact doux contre sa cheville. Des orteils qui caressait sa peau en de petit cercle discret. De l’extérieur, le bas de leurs robes étaient juste collés l’un à l’autre, mais sous le tissu, Roxanne avait visiblement quitté sa chausse et venait à son contact.
Elle poursuivit sa voix parfaitement naturelle.

- C’est toujours facile n’est-ce pas ? De se justifier ainsi. Si j’avais su… si je pouvais recommencer… si les trois me laissaient une chance… mais au final on ne peut que vivre avec les décisions que nous avons prises. J’ai laissé mon enfant loin de moi, et j’en ai payé le prix. Fin de l’histoire.

A l’époque elle avait été tellement sûre d’elle, de sa force, de sa capacité à braver tous les périls pour accomplir ce qu’elle voulait. Et au final elle s’était retrouvée alitée, incapable de se mouvoir, alors que tout ce à quoi elle tenait disparaissait dans les limbes laissant un vide en elle qui aurait fait passer sa cicatrice pour une égratignure.
Elle était née sans rien, avait tout enduré pour obtenir ce qu’elle voulait, et avait tout perdu à cause de son ego. Finalement, elle était mieux seule. Au moins, elle ne pouvait perdre ce qu’elle n’avait pas.

Elle se souvint de la lourde porte barrée qui s’ouvrait sur une cellule qui sentait la merde, l’urine et la détresse. De l’homme au regard de pierre qui avait posé les yeux sur elle. Il s’était contenté d’hocher la tête. Lui, il avait toujours su ce qu’elle était au fond. Machinalement elle passa la pulpe de son pouce sur l’anneau à son majeur pour en sentir la petite gravure.


- Alors madame la baronne, que penses-tu de cette liqueur ? demanda-elle.

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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyLun 5 Juil 2021 - 1:31


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L’entendre m’appeler maîtresse me fait tellement bizarre. Ou bien c’est l’alcool qui me plonge dans cette lente torpeur ? Ça n’a plus le même effet que la première fois, mais cela m’y ramène pourtant. Elle est brusquement apparue comme un cheveu sur la soupe, et je me d’abord méfiée.

Puis elle a recommencé, et cette fois, j’ai essayé de lui accorder ma confiance, je crois. Les mots prononcés plus tôt dans la soirée ont certainement dû faire leur chemin. Étrangement, j’ai voulu la comprendre, la connaître.

Pour une raison qui m’échappait elle semblait me vouer une certaine obsession, allant jusqu’à s’infiltrer dans le manoir du gouverneur à peine nous sommes nous quittées juste sous prétexte que j’ai accepté de lui promettre que nous nous reverrons.

Il y avait eu quelque chose. Et ce regard… elle avait un quelque chose de particulier qui m’a envoûtée. Alors j’ai voulu la revoir moi aussi. J’ai eu la stupidité de dévoiler une faiblesse, la laissant s’engouffrer dans la faille. Alors quand elle est arrivée en fanfare, je n’ai pas trop compris.

C’est une autre personne que j’ai vue, et même si j’avais eu un aperçu du personnage, je n’ai pas compris pourquoi ce revirement ni pourquoi elle est passé du réconfort au danger. Je me suis sentie stupide, dupée, baisée, même, pour parler franchement et sans jeux de mots.

J’ai quand même tentée vainement et stupidement une approche à quelques reprises pour tenter un apaisement, pour tenter de rétablir un semblant de quelque chose qui paraissait avoir germé, mais elle m’a rejetée. Sans que je comprenne pourquoi, elle est passé de l’obsession à la froideur.

Et aujourd’hui, elle est là, sans que je ne puisse toujours comprendre pourquoi, à me refaire des avances. A quoi joue-t-elle donc ? Elle se permet même une boutade à laquelle je souris distraitement mais sans gaieté. Je finis mon verre, puis elle nous en ressert un et au fond de moi, je sens mon cœur vibrer de joie à la vue de ce second verre.

Elle m’explique que sa fille avait quatre ans et de ce que je crois en comprendre, ils l’avaient placée dans une famille – mais peut-être fais-je juste des déductions trop hâtives. J’imagine qu’elle voyageait avec son époux du coup, même si j’avais cru comprendre qu’il voyageait seul.

l’alcool n’aidant pas vraiment à la réflexion, mon cheminement n’est pas aisé et alors que j’allais poser une autre question, je sens avec surprise son pieds sur ma cheville. Je la regarde quelque peu perplexe, accrochant son regard l’ombre d’un instant. Mais je décroche bien vite et je crois que tant qu’il y a de l’alcool, tout pourrait passer crème.

Elle poursuit tranquillement et alors que j’allais lui répondre, cette fois, c’est la ponctuation ‘fin de l’histoire’ qui m’arrête net avant que je n’ai l’occasion de prononcer le moindre mot.

A croire qu’elle cherche par tous les moyens à me réduire au silence pour ne plus avoir à poursuivre cette discussion, ce qui ne serait pas si étonnant en soit. Je n’insiste donc pas.

« Je préfère la cerise, mais je ne vais pas faire la difficile », réponds-je alors pour la taquiner un peu à sa dernière question.

Puis je reprends quelques bouchées de mon repas que j’arrose copieusement avec une grande gorgée.

« On pourrait peut-être aller chevaucher un peu cet après-midi... »

Voilà une grande idée ! Il faut vraiment que je ferme ma grande gueule quand je bois, moi. Mais les vapeurs de l’alcool engourdissent mes facultés et exacerbent le reste et je reporte toute mon attention sur les caresses de son pieds, me perdant quelques secondes dans son regard. Quelques secondes de trop.
 

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MessageSujet: Re: Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie   Une chute dans l'oubli, un départ vers une nouvelle vie EmptyMar 6 Juil 2021 - 16:59



25 mars 1167.
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A sa surprise, Rosen ne la repoussa pas. Elle n’allait pas s’en plaindre, loin s’en faut, mais elle-même s’était trouvée audacieuse. D’ailleurs son silence sur ses paroles aussi la laissa dubitative. La baronne n’était pas la plus volubile des personnes, mais elle avait tout de même en général un avis sur les choses. Et en s’ouvrant à elle sur son passé, elle s’était attendue à commentaire, ou tout du moins une remarque. Mais rien. D’une façon ou d’une autre elle avait conclu la conversation.

La châtelaine sourit à la pique sans s’en offusquer, et s’offrit le temps d’apprécier le regard de Rosen plongeait dans le sien. Ce n’était pas désagréable. La sauvage Baronne avait toujours cette petite flamme allumée au fond de ses yeux, c’était elle qui l’avait attiré la première fois au bord du bassin, avant même qu’elle ne comprenne qu’on avait choisit de les mettre en présence l’une de l’autre. Mais elle y lut aussi le nuage vague de l’alcool. Vu sa courte nuit et son état général il n’était pas vraiment étonnant qu’elle soit plus sensible à ses effets.

Et cela expliquait surement sa soudaine… complaisance à son égard. Elle se demanda si elle devait en profiter. Elle-même avait eu une nuit agitée, et se sentait tendue. Se laisser aller à l’ivresse et à une passion ne serait pas si mal. Poser sa main sur sa cuisse, la presser doucement, et lui proposer de monter à l’étage, et d’étudier une heure ou deux de plus, de manière plus… physique. Une partie d’elle percevait le même genre d’offre dans le choix des mots de l’offre de Rosen. Et elle eut franchement envie de bondir sur l’occasion.

Mais elle ne le fit pas. Les deux femmes se sentaient seules, loin de leurs repères, et était avide d’une forme d’attention, d’oubli, de simplicité. Mais Si Roxanne se sentait tout à fait emballée à cette idée, elle ne voulait pas construire ce genre de moment sur l’effet traître d’une bouteille de liqueur. Si une fois leurs esprits libérés du coté désinhibiteur de l’alcool elles regrettaient d’avoir cédés à cette pulsion. Cela ne rendrait leur relation, déjà complexe, que plus compliquée encore.

- J’adorerais cela Rosen, mais peut-être seulement après que la prune aura cessé de faire effet, d’accord ? proposa-t-elle en éloignant les deux verres dans un mouvement lent pour ne pas donner l’impression à la mère de la forcer à cette décision, mais plus comme une invitation silencieuse à prendre le temps de réfléchir sans mauvaise influence. Bien sur la noble pouvait tout à fait l’arrêter, reprendre son verre et continuer à s’enivrer.

Elle n’ôta pourtant pas son pied de celui de Rosen, mais se fit plus délicate qu’aguicheuse, presque douce. Un simple contact agréable, humain. Elle remontait parfois sur son mollet avant de redescendre sur sa cheville jusqu’à la bordure de sa chaussure.

- Te sentirais-tu de me narrer ta rencontre avec Hector ? Je ne veux pas remuer de mauvais souvenir, alors oublie ma question si c’est le cas, je veux juste que l’on se connaisse mieux. Et j’ai comme l’impression que plus je vais remonter, moins je trouverais de souvenir joyeux. dit-elle sans méchanceté, consciente que derrière la sauvagerie et les défenses brutale de la baronne se cachait sans aucun doute beaucoup de douleur.

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