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 Clarence Sarravilliers [Validée]

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Clarence SarravilliersProstituée
Clarence Sarravilliers



Clarence Sarravilliers [Validée] Empty
MessageSujet: Clarence Sarravilliers [Validée]   Clarence Sarravilliers [Validée] EmptySam 3 Juil 2021 - 20:31



Clarence, la lumière et l’ombre



Identité



Nom : Sarravilliers

Prénom : Clarence

Age : 19 ans

Sexe : Féminin

Situation : Célibataire

Rang : Prostituée

Lieu de vie : Bourg-Levant

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :  Carrière de la Prostituée

[Cha]: 2
[Int]: 1
[Hab]: 1

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Danse - Niveau 1
- Séduction - Niveau 1
- Princesse en détresse - Niveau 1
- Narration - Niveau 1

Compétence de classe: Empathie - Niveau 1

Objets :

- De jolies robes et les accessoires nécessaires pour prendre soin de sa personne
- Une poupée de chiffon offerte par sa soeur
- Un petit collier sans valeur supportant un petit pendentif représentant une rose



Apparence



Clarence, c’est la fraîcheur et l’impétuosité d’une jeunesse de dix-neuf ans nimbée d’une auréole de cheveux à la douce flamboyance. Un teint clair, agrémenté de jolies pommettes d’un rose tendre, définit les contours d’un visage séduisant et charmeur, un visage qui mêle subtilement la plus grande innocence à la plus franche des friponneries. Un sourire orne souvent ses jolies lèvres pleines, un sourire qui ne laisse jamais personne indifférent tant il est spontané et d’un naturel irrésistible, un sourire qui dévoile des dents saines, signe que la demoiselle a bénéficié de soins tout au long de sa vie.

Quand on rencontre Clarence, on ne peut qu’être frappé et attiré par cette intelligence et cette espièglerie qui se dégage de son regard. Un regard de miel, d’une douceur de velours, qui vous enveloppe de la tête aux pieds, d’une œillade tendre. Elle est séduisante et elle le sait très bien. Il suffit de voir ses tenues qui la mettent toujours en valeur, par d’habiles jeux de couture, qui soulignent sa taille fine, ses hanches rondes et sa poitrine délicate. Clarence a toujours pris grand soin de sa personne, autant qu’il lui était possible de le faire et la voilà donc, à dix-neuf ans, dans le plus étincelant éclat d’une beauté radieuse.

Elle n’a absolument rien à envier aux grandes dames tant elle est parée de grâces, des grâces qui l’accompagnent dans chaque tâche quotidienne. Et pourtant, ce n’est que dans la danse, dans ses mouvements sensuels et amples qui font ondoyer son corps comme une vague, que toute sa beauté se révèle. Elle excelle dans les danses de salon mais quand elle danse seule…elle ressemble à ces flammes qui ondulent sur les bûches, vives et incandescentes, vers lesquelles on ne peut que tendre les mains pour tenter de s’en saisir tant elles hypnotisent.


Personnalité


Elle est certes séduisante, elle attire les regards mais elle n’en tire absolument aucun orgueil ni aucune gloire. Cet état de fait est naturel, elle est belle comme sa sœur est douce et cela ne va pas tellement plus loin, pour elle.

Clarence est une jeune femme vive et intelligente, la dernière-née d’une fratrie décimée dont il ne reste plus que sa sœur et elle-même. Et elle l’aime, sa grande sœur, elle la chérit plus que tout au monde. Elle a toujours été là pour elle et, à sa façon un peu naïve et charmante, elle lui rend cette affection, déposant ici une jolie fleur obtenue on ne sait où afin de ravir l’œil de Clémence, cet œil si triste qui ne la quitte jamais, ou alors en cachant dans ses souliers un petit dessin naïf, rien que pour lui rendre le sourire. Privée de toute l’affection et de l’amour d’une mère, elle a trouvé en Clémence une personne assez douce, assez gentille et assez mûre pour reprendre ce rôle difficile, un réceptacle de toute ses affections mais aussi un garde-fou pour tempérer ce feu qui couve en elle, depuis sa prime jeunesse.

Clarence est, comme tous les derniers nés, l’objet de toutes les attentions et elle en joue, bien sûr, amadouant sa sœur d’un sourire enjôleur ou de grands yeux humides de fausses larmes pour obtenir ce qu’elle veut. Et elle procède de cette manière avec à peu près tout le monde. Petite, cela marchait à tous les coups. Adulte, cette façon de procéder dépend de la personne qui lui fait face. Et de manière générale, cela fonctionne plutôt bien sur les hommes. Très vite, Clarence comprend qu’elle peut obtenir d’eux tout ce qu’elle souhaite en jouant un dangereux jeu de séduction.

Ne vous y trompez pas, elle est douce, charmante, intelligente et cultivée aussi, elle peut tenir n’importe quelle conversation sans la moindre difficulté mais derrière ce sourire enjôleur qui vous chavire, il y a une personne fragile et sensible. Derrière le sourire magnifique se cache des blessures profondes dont elle ne parle pas, préférant couvrir d’attentions son seul repère en ce monde, la douce Clémence.

Elle est pieuse, avec une nette préférence pour Anür, qu’elle prie tous les soirs, sans exception. L’amour des Trois est le seul sur lequel elle a pu compter en dehors de celui de sa sœur, aussi le leur rend-t-elle bien en apportant au Temple, à chaque fois qu’elle le peut, des petites offrandes composées de sa main, des petits bouquets de fleurs sauvages notamment. Clarence adore les fleurs et si elle en avait l’occasion, elle se faufilerait en secret tout là-haut, dans le quartier noble, juste pour cueillir des roses, ces fleurs magnifiques qui lui font tant envie.

Elle est parfois capricieuse, elle a la colère facile quand elle fait face à une situation injuste, elle possède beaucoup moins de tempérance que sa sœur mais elle est loyale et pourvue d’une volonté à toute épreuve.

Rien ne semble impossible à Clarence, absolument rien, et c’est parée de cette certitude qu’elle évolue dans cette ville dangereuse.



Histoire



L’enfance


Un radieux matin de printemps, le 8 avril 1148, un petit cri se fait entendre en la demeure de Maître Sarravilliers, un tout petit cri après de longs hurlements de souffrances. Entré dans la pièce surchauffée dans laquelle règne une odeur d’herbes médicinales et de sang, le digne Notaire se penche sur la sage-femme qui tient entre deux draps tâchés de carmin un tout petit enfançon, en une demande silencieuse à laquelle la vieille femme répond sobrement :

- C’est une fille, Maître.

Philippe Sarravilliers se redresse alors, a un regard déçu pour sa descendance avant de venir baiser au front son épouse épuisée.

- Ce n’est rien ma mie, nous finirons bien par être bénis et par recevoir un garçon.

Ce fut là toute l’effusion de tendresse que reçut Clarence de la part de son père. Déposée sur le sein de sa mère, tout occupée à téter les yeux fermés, la petite fille est bien inconsciente de ce qu’il se passe tout autant que du monde dans lequel elle vient de naître. Tout ce qui compte, en cet instant présent, c’est le sein chaud de sa mère et ce doigt tiède sur lequel elle contracte sa main, celui de sa grande sœur Clémence. Et ce doigt, cette présence confuse, c’est le seul repère qu’il lui restera après la disparition brutale de ce sein chaud contre lequel elle aimait tant se blottir.

Sa mère est morte, une longue maladie qui l’a emportée alors que Clarence n’avait qu’un an. C’est d’une tristesse infinie évidemment mais le Notaire n’a pas tellement le loisir de s’apitoyer sur son sort. Il fallait une mère pour élever ses filles, il reprit donc épouse après le deuil, une épouse que Clarence n’a jamais aimée. Dès le premier regard, elle a senti que cette femme ne serait jamais sa mère, elle s’est donc raccrochée à sa sœur Clémence, avec toute la force d’un petit être à qui le sort vient d’arracher une source inépuisable d’amour.

Il fallut trouver une nourrice bien sûr, pour combler le manque de lait. La ville ne manquait pas de ces femmes aux seins engorgés et qui venaient de perdre leur petit, bienheureuses de se soulager auprès d’un autre enfant pour presque rien. Le temps d’adaptation passé, une certaine routine s’installe dans ce foyer recomposé. Le père veille sur l’éducation de ses deux filles, ayant perdu tout espoir d’obtenir un jour un garçon malgré son remariage.

Si Clémence a brillé par sa docilité et sa douceur au cours des différents apprentissages propres à l’éducation d’une jeune fille de la bourgeoisie, Clarence, elle, a été l’enfant turbulent à qui on pardonne tout. Combien de fois n’est-elle pas entrée comme une tempête dans la salle de lecture, bousculant sa grande sœur toute occupée à broder des oiseaux sur ses robes, rien que pour lui montrer les jolis cailloux qu’elle avait ramassé dans le jardin ? Combien de fois a-t-elle provoqué des désastres par ses bêtises, pour ensuite baisser la tête tout en levant de grands yeux bordés de longs cils vers son père ou sa sœur, les mains nouées dans le dos, le bout de ses souliers se touchant l’un l’autre ? Sa jolie frimousse, son beau sourire et ses grands yeux lumineux venaient toujours à bout de toutes les résistances. Et de toutes les punitions.

Pourtant, elle a montré un certain goût pour l’étude, apprenant avec une insolente facilité la lecture et l’écriture, quelques opérations arithmétiques simples, de quoi pouvoir tenir correctement ses comptes quand elle aura son foyer. Elle sait coudre aussi, broder, repriser, avec certes nettement moins de talents que sa sœur mais elle s’applique. Et au milieu de tous ces apprentissages classiques, il y en a un dans lequel elle excelle : la danse.

La danse, c’est plus qu’un art, c’est un moyen de communication pour la jolie rousse. Quelle joie pour elle, toutes ces célébrations données en l’honneur des Trois ! Il y avait parfois des bals, des célébrations au cours desquelles elle ne pouvait que se trémousser, petite fille aux cheveux enrubannés, alors que les adultes dansaient, encore et encore, tout en riant, les yeux remplis d’étoiles. Ce bonheur-là, elle s’est jurée de l’atteindre aussi alors elle a appris avec sa sœur, quelques pas, puis d’autres, toujours dans un ravissement qui ne semblait pas avoir de fin.

Et il prit fin pourtant quand Clémence s’en alla au bras de son époux. Ce fut un véritable déchirement pour Clarence qui se retrouvait désormais seule avec un père absent et une marâtre qu’elle n’aimait guère. Durant deux longues années, Clarence mena la vie dure à la pauvre Henriette, cette femme qui a remplacé sa mère et qui entendait maintenant prendre le contrôle de sa vie par des ordres et des punitions injustes. Car tout, absolument tout sembla injuste à Clarence durant ces deux longues années. Elle se réfugia dans la lecture des ouvrages disponibles, préférant la compagnie de héros imaginaires à celle de sa famille qui n’était qu’une source d’hostilité constante. Bien souvent, lorsqu’elle se rendait chez Clémence, elle restait blottie contre elle, comme un petit enfant, lui racontant ses malheurs, la vie sans elle, pleurant parfois pour qu’elle revienne tout en sachant que cela serait désormais impossible…Le ventre de Clémence s’était arrondi, elle était mariée à un prêtre, une jolie vie s’annonçait pour elle alors Clarence rentrait chez son père en ravalant ses larmes, le cœur bien gros, serrant contre elle la poupée de chiffon que lui avait offert sa grande sœur.

Le destin sembla alors se rappeler au bon souvenir des deux sœurs Sarravilliers. L’aînée vit son époux mourir et perdit son enfant, à cause de ce grand chagrin. Revenue au domicile familial, on aurait pu penser que Clarence serait folle de joie mais il n’en fut rien. Il n’en fut rien parce que désormais Clémence ne souriait plus. Elle ne riait plus. Elle ne dansait plus. Elle avait perdu cette étincelle, cette joie de vivre, cet éclat qu’admirait tant Clarence. Alors la petite en ressentit une grande honte, d’avoir prié si fort pour que sa sœur revienne à la maison. Elle se sentait responsable, dans son innocence enfantine, de la mort de l’époux et de l’enfant de Clémence alors elle a multiplié les gestes, les attentions, les fleurs, les baisers, les étreintes, tout ce qui était en son pouvoir pour rendre à sa grande sœur un peu de joie. Elle y parvenait parfois mais beaucoup moins qu’avant.

Le destin frappa encore lorsque le Notaire Sarravilliers et son épouse disparurent sans laisser de traces alors qu’ils rendaient visite à la famille d’Henriette. Présumés morts tous les deux, ils laissaient donc Clémence et Clarence seules au monde. Clarence avait alors douze ans. Tout reposait dès lors sur les épaules de Clémence qui ne ménagea pas ses efforts.

Bien sûr, elle ne savait pas tellement pourquoi il y avait des dames qui demeuraient parfois à la maison, elle ne comprenait pas pourquoi certaines d’entre elles pleuraient si fort en partant, pourquoi Clémence avait la mine si sombre. Ces jours-là, sa grande sœur restait bien souvent assise à la grande fenêtre qui donne sur le jardin, sans dire un mot. Et ces jours-là, l’impétuosité de Clarence se muait souvent en une incroyable douceur, en des gestes simples de réconfort, apportant tout son petit amour d’enfant à une dame triste, sa maman de cœur.

Au-delà de ces petits chagrins domestiques, la vie est plutôt douce pour Clarence. Si elle a pleuré la disparition de son père, elle s’est bien vite remise pour mieux profiter de cette relative liberté qui s’offrait à elle. Avec toute l’innocence et l’impatience de l’enfance, elle apprend, elle découvre son environnement proche, se faufilant dans les foules, avec des rires, un panier à la main, ses longs cheveux roux tombant en cascade sur ses épaules. La petite fille se métamorphose peu à peu en une jeune femme ravissante qui ne laisse personne indifférent. Solaire, elle dégageait toujours cet optimisme et cette confiance en elle qui lui gagnait tous les cœurs. Elle aurait pu en abuser, certes, ainsi qu’elle a vu des dizaines d’autres filles le faire. Cela étant, Clarence n’est pas de cet acabit-là. Elle se rappelle ainsi fort bien du jour où elle a enfoncé son talon dans le pied d’un jeune homme qui voulait un baiser en échange d’un morceau de galette. Il a lâché la galette, elle l’a récupérée, mise à l’abri dans son panier puis est partie telle une princesse le menton haut :

- ça t’apprendra, non mais dis donc…

Ce petit incident lui ouvrit cependant les yeux sur un point. Il lui apprit qu’elle pouvait plaire, plaire énormément. Alors, pourquoi ne pas mettre à profit ce petit talent pour obtenir des faveurs, ici et là ? Une œillade au boulanger pour obtenir l’oublie la plus dorée et la plus croustillante…Un sourire merveilleux pour le tailleur qui laissait un ou deux rubans de plus dans les commandes…Un mot prononcé d’une voix douce et sensuelle à l’étal du pêcheur qui déposait ensuite, conquis, la plus belle prise au fond du panier…Rien de bien méchant, jamais rien qui aurait pu attenter à son honneur. Elle joue de sa séduction naturelle avec l’aisance conférée par une instinctive habitude et cela paye toujours, assez en tout cas pour surprendre Clémence, un peu plus tous les jours. Et c’est bien pour cela qu’elle se donne autant de mal, pour surprendre sa sœur, pour lui faire plaisir, pour lui montrer qu’elle l’aime et qu’elle est importante.

Ce joli tableau aurait pu perdurer longtemps, dans cette douceur de vive, mais le destin se chargea, une fois de plus, de rappeler que Clarence Sarravilliers n’était pas différente de ses semblables sur bien des points et qu’elle allait devoir, elle aussi, faire face à la menace qui grondait, là-bas, à l’Ouest…



La Fange


Cela avait commencé par des rumeurs, des on-dit, des choses qu’on se murmurait sous cape, inquiet, entre deux conversations badines. Des choses qu’on évoque sans trop y croire, misant plutôt sur des racontars d’ivrogne. Pourtant, Clarence les a entendues, ces rumeurs, des propos effrayants qui faisaient état de choses si horribles qu’elle n’y a pas cru dans un premier temps, confiant son inquiétude à sa sœur entre deux babillages rapides. Les Trois, en leur très grande bonté et sagesse, ne pouvaient décemment laisser déambuler de pareilles abominations sur la terre…Non, vraiment, cela ne pouvait être que des sornettes.

Ce n’est qu’en percevant les arrivées massives de réfugiés, au cours de l’été 1164, que la réalité de ces atrocités prit une tournure on ne peut plus tangible. Partout des réfugiés, partout des gens qui ont du tout quitter, tout abandonner pour se rendre à Marbrume, dans l’espoir d’y trouver un abri. Les rues devenaient moins sûres, plus sombres, elle n’osait plus se promener en soirée par crainte qu’on ne lui arrache son panier, ses rubans, ses robes…

Elle est alors âgée de quinze ans. Et alors que de si jeunes yeux auraient du se poser sur des visages rayonnants, des sourires, des paysages ravissants, ils ne virent plus que le désastre, les pleurs et la souffrance.
Elle a eu peur, bien sûr, elle était terrifiée de savoir sa sœur dehors, de savoir que les monstres existent, qu’ils s’en prennent aux vivants pour les transformer en monstres à leur tour…

Lorsque les portes de la ville se ferment, en septembre 1164, elle en ressent un très vif soulagement. Elle salue la décision du Roi, s’enthousiasmant pour toute cette belle et rutilante armée qui allait les défendre, là dehors. Clarence était là, frêle jeune fille de quinze ans, lorsque tous les soldats sont sortis de la ville pour pourfendre l’ennemi. Sa petite main gracieuse saluait les soldats, depuis la fenêtre de sa maison, le cœur tout gonflé de gratitude pour ces hommes braves qui allaient prendre des risques immenses et peut-être ne jamais revenir. Rien ne semblait impossible ! Ils étaient les plus forts non ? Avec des épées et des armures ! lls ne pouvaient pas perdre !

Et pourtant, la nouvelle tomba un funeste jour d’octobre. Le roi, l’armée, tous ces nobles et beaux seigneurs étaient tombés. Il n’y avait plus personne pour les défendre. Une immense clameur de chagrin s’éleva des maisons, tandis que les mains se joignaient, fiévreuses, dans des prières lancées à tous les coins de rue. Clarence, ce soir-là, a pleuré toutes les larmes de son corps contre Clémence, tant il lui semblait que la fin du monde, de leur vie, était sur le point de survenir. La rudesse de l’hiver, cette année-là, a provoqué autant de morts que la famine ou la maladie. Il fallait apprendre à vivre avec le danger permanent, désormais, un danger qui pouvait prendre l’apparence de n’importe qui, n’importe quand…Il fallait apprendre aussi à vivre avec la faim…



La survie

Les portes closes, la menace extérieure, tout concordait à ce que la vie quotidienne devienne un enfer. Il devenait difficile pour tous de survivre dans des conditions apocalyptiques et les sœurs Sarravilliers n’échappèrent pas à cet état de fait. Pourtant, l’optimisme de Clarence les porte toutes les deux. Aux plus sombres jours de cette année horrible qui a vu une attaque de la Fange au sein même de la Hanse, les rafles horribles afin de permettre le repeuplement du Labret, elle n’a cessé de sourire, trouvant des solutions afin de subvenir à leurs besoins. Elles avaient hérité de leur père, bien sûr, mais l’argent…quelle valeur peut avoir l’argent quand il ne circule plus, que tout est désormais basé sur l’échange de service ? Clémence, elle, a des activités qu’elle ne saisit pas toujours et à propos desquelles sa sœur refuse de s’exprimer, mais ce sont des activités qui apportent de quoi manger. Au moins un peu. Que pourrait-elle bien faire, elle, à seulement seize printemps ? La réponse lui vint un froid matin de mars. Elle se dirigeait vers le port, habillée très simplement, la tête couverte d’un châle, son petit panier à la main. Une silhouette qui la bouscule. Un regard. Ce garçon à la galette, celui à qui elle a écrasé les orteils. Il ne semblait pas vivre mal, lui, ses joues étaient rondes et roses, son regard bleu brillait d’intelligence et de malice, de convoitise aussi.

- T’as faim ?? dit-il. Pourquoi tu vas là bas, alors que tu peux avoir tout ici, mhh ?
- Je...
- Allez…Viens…Je t’en veux pas. Faudra juste te faire pardonner. Et t’auras de quoi manger.

Ce jour-là, en rentrant, Clarence déposa sur la table, en plus du poisson fraîchement pêché, un petit pain tout frais. Assise sur une chaise dans la cuisine, elle avait posé son front sur son avant-bras, encore un peu dégoutée, encore un peu endolorie. Cela ne se passait pas ainsi dans ses histoires préférées. Cela ne se passait jamais comme cela, aussi vilainement, dans le coin sombre d’une ruelle mal éclairée. Lorsque Clémence lui posa la question, elle chassa ses tristes pensées pour dire :

- J’ai souri à la bonne personne. Tu vois ? Moi aussi, je peux apporter à manger !

Les première fois ont été rudes mais elle finit par ne plus y penser. C’était devenu une routine à laquelle se pliait bon nombre de gens affamés. Jolie, séduisante, femme accomplie désormais, elle apprenait bien des choses lors de ces rencontres furtives dont sa sœur ignorait tout.

Lorsqu’elle recevait beaucoup, elle se rendait au Temple pour prier, déposant des fleurs sauvages aux pieds d’Anür, pour demander pardon et pour remercier dans le même temps. Bien sûr elle sait que c’est mal, elle sait que tout cela la perdra mais…il faut bien s’adapter à ce monde cruel où seuls les plus malins survivent. Même avec de nouvelles relations établies avec le Labret et un ravitaillement sporadique, même avec un nouveau dirigeant et de nouvelles perspectives, la vie n’attend pas. Les besoins sont là, les urgences aussi et manger en est une, tout autant que survivre sans trop de mal. Ces activités, elle n’en parle pas à sa sœur évidemment, elle ne lui a jamais rien dit, bien qu’elle soupçonne Clémence d’avoir compris, tout comme elle a compris ce à quoi sa grande sœur s’applique…Un secret de polichinelle, bien gardé, jamais évoqué entre les sœurs qui vivent sous le même toit et qui apportent, chacune à sa façon, de quoi survivre.

Au milieu de cette débauche discrète, Clarence a des espoirs et des rêves, comme toutes les jeunes filles de son âge. Les hommes, les femmes, ils ne peuvent tous être aussi méprisables, n’est-ce pas ? Il doit bien y avoir dans ce monde des personnes qui ne la jugeront pas, qui l’aimeront peut-être ? Parce qu’il s’agit de cela…L’amour ! Où donc se trouve ce beau chevalier au cheval blanc qui viendra la sauver et qui l’aimera jusqu’à la fin de ses jours ? Ici, à Bourg-Levant ? Là-bas, par delà l’Esplanade, dans cette enceinte qui lui est interdite et dont elle ne peut voir que les beaux contours, même si elle sait que cela ne se peut ? Alors elle s’implique, peu à peu, dans les secours, dans la vie du Temple, elle tient des mains, elle réconforte les petits enfants, elle chante des chansons et elle apprend à danser aux petites filles, avec de grands éclats de rire. Parce que la vie n’est pas faite que de souillures et de désespoir, il y a aussi un avenir, incertain, mais qui est là, dehors, présent partout sous les traits de ces enfants affamés et laissés pour compte.

A dix-huit ans, au sommet de sa beauté, elle est comme un petit soleil parmi tous les fantômes qui errent dans les rues. Pimpante, jolie, toujours le sourire aux lèvres, elle se rend utile là où elle le peut. L’étude de son père a été transformée en petit salon dans lequel la jeune fille reçoit les dames qui visitent sa sœur. Et c’est une de ces dames qui la remarque.

- Mon enfant…Vous êtes bien jolie. C’est tristesse de voir pareille beauté faner en un lieu pareil. Venez me voir demain, j’ai peut-être un travail pour vous.

Clarence se mord la lèvre avant de regarder l’escalier menant à l’étage. Clémence n’a rien entendu. Heureusement. Le lendemain, elle se rend à la Hanse, dans un établissement dont la vocation ne laisse absolument aucun doute, et discute donc de son entrée en service. La seule condition qu’elle pose, dans un premier temps, est de ne jamais travailler de nuit, afin de tranquilliser sa sœur.

Quelques mois plus tard, elle y travaille toujours. Clémence ne sait rien. Elle ne lui dira jamais rien, surtout qu’elle s’est à nouveau fiancée. Un milicien. Clarence ne lui a rien dit, à l’annonce de ces fiançailles. Elle s’est contentée de la prendre dans ses bras et de la serrer fort. Elle aurait bien voulu lui dire qu’elle n’était pas obligée de faire ça, d’épouser un homme qu’elle n’aime pas, mais elle savait aussi que cela n’aurait servi à rien. Alors Clarence fit son plus beau sourire à Albert, en sachant que sous peu elle s’en irait à nouveau…

Albert mourut, lors des événements qui ont tragiquement assombri le couronnement du nouveau roi, le 1er mai 1166. Clémence était de nouveau seule et en secret Clarence se félicita cette fois de ne pas avoir prié trop fort. Au moins, ce trépas là n’est pas de sa faute…

Clarence, elle, se contente d’apporter du bonheur et de la joie, de la façon la plus naturelle qui soit, sans honte. Toutefois, il y a des soirs plus difficiles que d’autres, des clients plus brutaux que d’autres, et ces soirs-là, elle ressemble étrangement à sa grande sœur lorsqu’elle s’assoit près de la haute fenêtre qui donne sur le jardin. Elle a encore des rêves mais il lui semble qu’ils s’éloignent, inexorablement. Elle a troqué ses espoirs contre de la nourriture et une vie plus confortable que la moyenne. Peut-être qu’au milieu de cette débâcle morale, quelqu’un verra pourtant, un jour, le petit trésor de joie, d’amour et de bienveillance qui se cache sous ce joli minois, en dépit de ses activités. Peut-être.



Résumé de la progression du personnage :



(Pour les anciens membres souhaitant réactualiser leur personnage, ne pas tenir compte de cette section en cas de nouvelle inscription.)


Derrière l'écran


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Dernière édition par Clarence Sarravilliers le Lun 5 Juil 2021 - 15:47, édité 1 fois
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Ambre Rosélia
Ambre Rosélia



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MessageSujet: Re: Clarence Sarravilliers [Validée]   Clarence Sarravilliers [Validée] EmptySam 3 Juil 2021 - 20:48
Re-bienvenue et bon courage pour ta fiche :)
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: Clarence Sarravilliers [Validée]   Clarence Sarravilliers [Validée] EmptySam 3 Juil 2021 - 23:17
Bienvenue Clarence,

Hâte de succomber à tes jolis yeux en Rp Cool

Bon courage pour la fin de ta fiche
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Desmond de Rochemont
Desmond de Rochemont



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MessageSujet: Re: Clarence Sarravilliers [Validée]   Clarence Sarravilliers [Validée] EmptySam 3 Juil 2021 - 23:21
Salut,

Bienvenue à toi et bon courage pour ta fiche.

A bientôt
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https://marbrume.forumactif.com/t5332-desmond-de-rochemont-carri
Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Clarence Sarravilliers [Validée]   Clarence Sarravilliers [Validée] EmptyDim 4 Juil 2021 - 7:46
La (re?) Bienvenue Clarence.
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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Clarence Sarravilliers [Validée]   Clarence Sarravilliers [Validée] EmptyDim 4 Juil 2021 - 11:23
(re)bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche ! Wink
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En ligne
Clarence SarravilliersProstituée
Clarence Sarravilliers



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MessageSujet: Re: Clarence Sarravilliers [Validée]   Clarence Sarravilliers [Validée] EmptyDim 4 Juil 2021 - 12:51
Merci vous tous Wink C'est cute ^^
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Clarence SarravilliersProstituée
Clarence Sarravilliers



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MessageSujet: Re: Clarence Sarravilliers [Validée]   Clarence Sarravilliers [Validée] EmptyLun 5 Juil 2021 - 15:49
Ma fiche est terminée. :)
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Clarence Sarravilliers [Validée]   Clarence Sarravilliers [Validée] EmptyLun 5 Juil 2021 - 21:44
Salut à toi et re-bienvenue parmi nous!

Bon ça va être rapide, je n'ai rien à redire à cette fiche que j'ai pris grand plaisir à lire! Je te valide donc! Ta couleur arrive, ta carrière est ici

Bravo et bon jeu parmi nous!
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MessageSujet: Re: Clarence Sarravilliers [Validée]   Clarence Sarravilliers [Validée] Empty
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