Nom : de Luynes
Aussi ridicule que cela puisse paraître, il tient à ce « de », dernière trace de sa noble ascendance. Il est nostalgique d'une époque où les hommes de sa famille étaient seigneurs de leurs propres terres, respectés de sujets. Il aimerait ramener le nom de Luynes sur le devant de scène et le porter fièrement, non pas comme un avorton gâté d'une dynastie déchue, mais comme un guerrier méritant et un homme de principes.

Prénom : Marin, Thibault, Henry
Son deuxième nom est celui de son arrière grand-père paternel, le troisième lui vient du côté maternel. Rien de bien original, mais une coutume qu'il apprécie car elle rend honneur à ses aïeuls.

Age : 23 ans, né en Novembre 1144.

Sexe : Masculin

Situation : Fiancé
Marin n'accepte pas la disparition d'Esmée de Sabran. Il s'en veut d'avoir cru que quelqu'un d'autre que lui aurait pu la sauver. Il s'en veut de ne pas l'avoir jetée sur son épaule et montée de force sur la muraille. Il ne se pardonnera jamais, il a sa mort sur la conscience et sa punition est éternelle : vivre sans Esmée.

Rang : Noble natif du Morguestanc, fils cadet du Baron de Luynes. Mais ne vous y trompez pas, les de Luynes n'ont de noble que leur patronyme et ce même avant depuis la grande catastrophe. Ils n'avaient alors qu'un vieux manoir et une ferme adjacente, une vieille servante et son époux qui entretenait bon gré mal gré les taillis qui envahissait ce qui avait été autrefois un petit jardin. C'est sans doute cette piètre fortune qui avait valu à Marin la mauvaise grâce du Comte de Sabran. De toute évidence, le père d'Esmée estimait qu'elle méritait plus que ses bons sentiments. Pouvait-il lui en vouloir d'exiger le meilleur pour Esmée ? Non. Rien ne serait jamais assez bien pour Esmée. Il le savait, et depuis qu'il l'avait perdue, son monde ne tournait plus de la même façon. Il avait déjà participé à quelques expédition de la milice qui lui avait valu une petite renommée et ce sentiment d'être plus que juste le fils d'un énième noble qui parasite la fortune du roi. Désormais, il se jetait à corps perdu dans ces expéditions comme s'il cherchait une raison d'être ou une excuse pour rejoindre feu sa bien-aimée.

Lieu de vie : Marbrume, l'Esplanade où ils ont un manoir.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Carrière du Chevalier
+2 FORCE
+1 ENDURANCE
+1 CHARISME

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Alphabétisation
- Esquive
- Autorité
- Réflexes Eclairs
- Poursuite


Armure légère :
- Gambison
- Gants de cuir
- Jambières de cuir

Armes :
- épée longue à une main
- coutelas

Il entend encore les railleries de Louis, son frère aîné, lorsqu'il a annoncé qu'il enchaînait avec une autre expédition de la milice externe. Qu'est-ce qu'il allait y faire, avec sa « gueule de minet » ? C'est sûr que pas tout le monde avait la gueule de Louis, d'ailleurs, pas tout le monde la voulait non plus, sa gueule. Louis a tout de leur père : ses traits épatés, burinés, le visage taillé à la hache, le nez cassé à plusieurs reprises, des cheveux et des yeux bruns, une pilosité broussailleuse jusqu'aux sourcils.

Marin quant à lui a tout pris de sa mère. Ses traits sont fins et délicats, sa peau lisse et claire. Sa mâchoire bien dessinée renforce les angles de son visage. Il a un nez bien droit, « trop droit » aurait dit Louis. Le nez de celui qui ne s'implique pas dans les rixes de tavernes tout du moins. Ses cheveux sont « trop longs » et ses yeux bleus « trop pleins de cils ». Du haut de ses un mètre quatre-vingt cinq, Marin était aussi grand que son père le Baron, mais même à ça, on trouvait à redire : il manquait de « viande ». A croire que pour être un homme, un vrai selon les de Luynes, il fallait avoir sa bedaine à 20 ans. C'était pas faute de manger, Marin avait bon appétit, pourtant la nourriture semblait disparaître quelque part dans le néant de son estomac. Son entraînement régulier, surtout depuis ses multiples expéditions à l'extérieur, a musclé son corps et élargit ses épaules.

Attentionné : C'est peut-être ce joli minois qui incite de parfaits inconnus à engager la conversation avec Marin, ou le fait qu'il donne toute son attention à son interlocuteur. Marin est ce qu'on pourrait appeler une bonne oreille, on s'ouvre à lui tout naturellement, et il respecte cette confiance en ne partageant jamais ce qu'on lui confit avec autrui. Il n'apprécie guère les individus qui se distraient en colportant des rumeurs qui ne les regardent nullement : en fait, il en a trop souvent fait les frais pour ne pas savoir le mal que ça engendre.

Dévoué : Marin n'aime pas faire plante verte. S'il peut se rendre utile, il le fera. La paresse l'insupporte et ce qu'il exige des autres, il l'exige avant tout de lui-même.

Impitoyable : S'il tient à quelqu'un ou à une cause, il sera prêt à tout pour les défendre. Tous les sacrifices sont justifiés. Y compris à condamner à mort un petit être innocent.

Obsessionnel et borné: S'il a décidé quelque chose, Marin a beaucoup de mal à changer d'avis. Il n'accepte pas l'idée de renoncer ou de s'avouer vaincu et quand l'humilité recommanderait de revoir ses exigeances, Marin s'obstine et met toute son énergie, ses relations et son intelligence au service de son obsession.

Religieux : Marin est convaincu que la Trinité protège les hommes. Contrairement à certains, il n'attribut pas la fange aux dieux, en revanche il considère que sa survie est le fait des Trois. Sa famille vénère tout particulièrement Rikni, déesse des rêves et de l'intelligence. C'est sans doute dû au fait que la mère de Marin s'intéresse beaucoup à l'étude de ses propres rêves. D'ailleurs, c'est un de ses rêve qui l'aurait poussée à une "retraite spirituelle" peu après les premières rumeurs sur la Fange. Elle a transmis à Marin cet intérêt pour l'onirologie. Même s'il est moins fervent que sa mère, Marin a un profond respect pour la religion et ne s'imagine pas vivre sans la protection des Trois.

Marin a eu une enfance banale pour qui est né dans une famille dotée d'un manoir, d'une ferme et de domestiques. Il a reçu l'éducation qu'on attend d'un noble de naissance : lecture, écriture, calculs, histoire, politique même si ce dernier point était de loin le plus inintéressant. Marin était un petit garçon passionné d'histoire, il adorait écouter les récits que rapportait les aventuriers et les seigneurs de passage. Cadet de la famille, il a grandit dans l'ombre de son frère aîné dont leur père était très fière. Son père ne lui a jamais vraiment accordé de l'attention, il n'a d'ailleurs jamais rien partagé avec lui jusqu'à ce qu'il soit assez âgé pour participer aux chasses vers 12 ans. Très vite, cette activité est devenue une de ses favorites. On lui a rapidement enseigné le maniement de l'épée et puisqu'il n'était pas destiné à hérité de quoi que ce soit, il s'est fait à l'idée qu'il finirait par devenir chevalier.

Quand les premières rumeurs de la Fange ont atteint le Morguestanc, tout le monde était septique. Les de Luynes ne firent pas exception. C'était des histoires de bonne femmes et de prêtres, voilà tout. Ce n'était pas qu'on méprisait la religion, au contraire, la Trinité était au centre de la vie de Mère, c'était le moins qu'on puisse dire. C'était plutôt qu'il était impossible de croire que les hommes aient mérité un tel châtiment. D'aucun peut vivre une vie misérable, il a au moins le réconfort que les bras d'Anür l'attendent après la douleur de sa vie. Qu'en était-il des Fangeux ? Pouvait-on imaginer qu'aucun repos ne nous soit accordé ?

Alors il faut le dire, c'est à la mère de Marin que les de Luynes doivent leur survie. Bien avant que la fange ne les atteignent, c'est elle, cette femme dévouée et soumise à son mari, qui faisait tout pour lui plaire et qui était à son fidèle service, qui ne rechignait jamais à ses exigences, c'était cette femme qui tout à coup s'était dressée devant son mari et lui avait calmement annoncé qu'un séjour à destination de Marbrume était déjà organisé et que ses robes et les vêtements de leurs fils étaient par ailleurs déjà partis. Le Baron de Luynes était furieux de n'avoir pas eu un mot à dire sur ce séjour, mais aussi troublé de voir le comportement de son épouse qui l'avait toujours respecté et soutenu se raffermir : elle était une fidèle du temple, et par Rikni, personne, pas même le baron son époux, ne lui empêcherait de faire sa retraite spirituelle déjà repoussée à plusieurs occasions. Louis, son aîné eut beau protester, il ne trouva aucun terrain où défendre sa cause : la Trinité était un argument qu'aucun homme ne peut combattre. Le baron resta seul à administrer ses terres, et lorsque la fange se déversa dans le Morguestanc, il finit par fuir comme les autres vers la ville fortifiée.

Mais tout cela, est-ce vraiment important ?

Si vous demandez à Marin, il vous racontera le début de sa vie ainsi :

Je m'en souviens comme si c'était hier. La nuit venait de tomber, et en tombant elle a laissé s'échapper une étoile. Je ne l'ai pas seulement vu, j'ai senti mon coeur la reconnaître. Elle n'était alors qu'une toute jeune femme, mais je voyais déjà le bourgeon d'une rose si parfaite que seule la Trinité est capable d'une telle prouesse. Je dois l'avouer, je n'ai que peu de souvenirs de la robe qu'elle portait, je souviens seulement que tout en cachant le trésor qu'elle enveloppait, elle le faisait briller comme si ç'eut été la chose la plus précieuse sur terre. C'était le cas, ni moi, ni mon coeur n'en doutait. Je me revois l'inviter pour notre première valse. Parfois, la mélodie survient dans mes songes et au rythme des pas de danse, le monde disparait autour de nous.

Mais souvent, ses hurlements déchirants distordent les instruments et tout vire au cauchemar. Je la vois, terrorisée et en proie à la panique, des mèches de cheveux jais s'échappant de sa coiffe. Je l'ai arrachée à la foule et quand j'y pense, peut-être que je l'ai serrée trop fort, je ne l'ai pas ménagée. C'est que je n'avais pas le droit de la perdre à nouveau. Je l'ai traînée dans le sang, je l'ai fait marcher sur des corps sans aucun respect pour les êtres humains qu'ils avaient pu être, parce que plus rien ne comptait à part elle. Et quand nous sommes arrivés au pied de la muraille où des futurs cadavres s'amassaient contre les échelles pour nous abandonner au même sort, je nous ai frayé un chemin, épée au point. Et quand un chiard des bas-fond est resté cloué sur l'échelle à chouiner sa mère, je l'ai délogé sans pitié aucune. Qu'il meurt sur l'échelle et nous condamne tous en bas, ou qu'il meurt en bas n'y aurait rien changé. Je n'ai fais qu'accélérer les choses. Ce n'est pas de la cruauté : la vie d'Esmée était en jeu.

Et là je la revois. Tout son visage a changé. On eut dit qu'elle venait de tomber nez-à-nez avec un fangeux. Ne voyait-elle en moi qu'un monstre ? Ne voyait-elle donc pas tout ce que j'étais prêt à faire pour elle ? J'aurais tué autant d'innocents qu'il le fallait pour elle. Elle était figée sur place, je peinais à repousser la foule, j'essayais de la faire monter à l'échelle mais elle se laissait emportait par d'autre qui la tiraient en arrière. Peut-être même essayait-elle de s'éloigner de moi. C'est là que je me rends compte que j'ai beaucoup été épargné et gâté par la vie. Naïvement j'ai cru qu'elle ne pouvait pas mourir, c'est impossible qu'Esmée meurt, n'importe qui l'aurait sauvée. Moi seul pouvait la sauvé. Et j'ai échoué.

Tous les rêves se tranformaient en cauchemars, et tous ses cauchemars rejouaient cette scène du 1er mai 1166. Il n'y a rien de plus intolérable pour un homme qui ne tolère pas la défaite que d'être confronté chaque jour à l'image du pleutre qui a pris la place d'un enfant avant d'abandonner sa jeune fiancée.

Esmée est morte, et c'était sa faute. Le comte de Sabran, son père, s'est installé à Usson et Marin ne l'a pas revu depuis le couronnement. Quelques jours plus tard, il se réveillait aux mains d'une brute épaisse. Jamais il n'oublierait le visage de Rochemont, ce lâche. Car quoi de plus courageux après tout que d'enlever quelqu'un dans son sommeil et de le ligoter pour lui faire son compte ? Après l'avoir passablement malmené, il l'avait finalement accroché à un arbre, pendu par les pieds, à la merci de n'importe quel fangeux qui serait venu.

Heureusement, quelqu'un est venu à son secours. S'agissait-il d'un banni ? D'une crapule ? D'un membre d'une secte ? Ou s'agissait-il de quelqu'un de recherché ? Qui se fait passé pour mort ? A-t-il honte d'avouer que son père est venu le tirer d'affaire ? Marin n'en a à ce jour pas dit un mot à qui que ce soit. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il compte bien se venger et blanchir son nom, d'une manière ou d'une autre. Après tout ce qu'il a vécu, il a le sentiment qu'il lui manque une partie de la vérité.

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