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 Une sucrerie ?

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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptyJeu 22 Juil 2021 - 18:50
Le 15 avril 1167

Des confiseries, c’est une des choses qui a pratiquement disparu depuis l’arrivée de la Fange et qui me manque le plus. Heureusement, les ruches produisent toujours, mais les produits un peu exotiques, venant de l’étranger, ont disparu pour toujours. C’est pour moi un véritable drame, ayant toujours été un grand amateur de sucrerie.

C’est pourquoi je suis dans le quartier de la Hanse, dans une des rares boutiques de confiseurs encore ouverts, à essayer de choisir entre des fruits confit et une marmelade. Le choix est cornélien, car je dois partir dans la journée et je ne peux pas trop me charger. De plus, je devrais ramener une de ces douceurs pour Rosen, la baronne de Sombrebois, j’ai entendu parler que le sucre était bon pour les femmes enceintes, à moins que ce soit les cornichons ?

Bref, j’hésite beaucoup, et pour ne rien arranger, j’ai déjà pas mal dépensé pour créer ma guilde, les réparations de mon quartier général et l’équipement des mercenaires que j’ai engagé, alors je me retrouve un peu serré financièrement. Alors il faut à la fois privilégier la quantité, pour que mes provisions durent dans le temps et être économe.

Voyant mon indécision, la vendeuse, habillée comme une bourgeoise, car nous sommes dans une échoppe plutôt huppée, me demande :

Voulez-vous quelques conseils ?

Elle a dû voir sur mon costume noir, les blasons de ma famille et celle des Rougelacs, flairant l’argent, comme tous les gens du peuple. Je la regarde quelques secondes droits dans les yeux et je la vois se recroqueviller avant de dire de m’annoncer d’une petite voix :

Je vais vous laisser un peu de temps.

J’entends la cloche annonçant un nouveau client, mais je ne me retourne pas, pris dans mes pensées. L’employé du magasin, elle, semble très heureuse de cette diversion et lui demande, avec un grand sourire :

Bienvenue dans notre établissement, puis-je vous aider ?
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptyJeu 22 Juil 2021 - 22:01
C’est un jour de repos pour Clarence. Elle ne travaille pas au Jardin, aujourd’hui, elle a donc tout le loisir de faire ce que bon lui semble et aujourd’hui est un jour spécial. Elle a fêté son anniversaire il y a peu et elle a reçu de Madame Rose quelques pièces qui vont lui permettre de se faire un peu plaisir. Enfin…de faire plaisir à la personne qui compte le plus. Ho bien sûr, ce ne sera pas grand-chose, peut-être deux ou trois petits cubes de pâtes de fruits, essentiellement de la pomme, pour Clémence. Elle trouvera bien un petit mensonge à raconter à sa grande sœur pour justifier ce présent. Offrir est une des plus grandes satisfactions de Clarence et quand il s’agit de Clémence, elle ne regarde pas à la dépense.

Quand elle passe la porte de la jolie Boutique des Sucres, elle trépigne déjà d’impatience d’offrir à Clémence qui travaille si fort un beau petit paquet tout enveloppé de tissu et d’un ruban. Elle est passée de nombreuses fois devant la boutique pour regarder les petites pâtisseries présentées sur des planches, le regard plein d’envies. Aujourd’hui c’est son tour et elle compte bien en profiter un peu aussi répond-t-elle de sa plus douce voix aux salutations enthousiastes de la vendeuse :

- Bonjour Madame ! J’aimerais acheter deux ou trois petits cubes de pâtes de fruits, vous savez ? Ils étaient présentés sur la devanture, il y a encore quelques jours.

Elle abaisse sa capuche, révélant sa chevelure de feu et son teint pâle, tandis que sa main fouille dans une poche dissimulée dans sa petite robe modeste et propre.

- J’ai quelques pièces pour vous payer, attendez…

Elle exhibe alors fièrement dans le creux de sa main quelques petites pièces argentées, le sourire large, le regard lumineux.

- Vous pensez que cela sera suffisant ? Vous pourriez emballer le tout dans un joli petit tissu avec un ruban ? C’est pour offrir…

Clarence dépose alors les pièces sur le comptoir et attend le verdict de la vendeuse qui est déjà en train de compter l’argent disposé là. La jolie rousse, elle, regarde enfin la boutique puis avise la très haute silhouette là-bas, pâlissant quelque peu à présent.

Le noble seigneur de la veille. Elle replace sa cape correctement, ainsi que le col de sa robe qui ne laisse absolument rien voir. Clarence est insoupçonnable, ainsi vêtue, et pourvue de jolies manières qui font parfaitement illusion. C’est bien sa chance, il est extrêmement rare qu’elle croise des clients en dehors du Jardin. Pourvu qu’il tienne sa langue et qu’il ne dévoile rien ici…Si c’est le cas, elle ne pourra peut-être jamais remettre les pieds dans cette boutique. Les Filles n’ont pas bonne réputation, après tout, et nombreux sont les établissements distingués à leur fermer l’accès dès qu’ils connaissent la vérité…

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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptyVen 23 Juil 2021 - 20:31
Je suis sorti de ma fièvre acheteuse par la voix de la nouvelle cliente qui me dit quelque chose, je réfléchis sans mettre le doigt dessus, pendant quelques minutes alors que je les entends discuter de nourriture. Ce n’est que lorsqu’elle va payer que je me retourne et que je comprends pourquoi cette voix m’était familière, il s’agit de la fameuse jeune femme qui m’avait fait forte impression, à l’établissement les Jardins, hier !

Cette peau parfaite, les cheveux roux et ce maintien digne d’une dame de la Noblesse, c’est forcément elle, et je manque vraiment de chance ! Si cela s’apprend que je connais une prostituée, ma réputation, déjà bien écornée risque d’en souffrir encore davantage. Mais j’ai toujours eu du mal à cacher mes émotions et la vendeuse, tout en s’occupant de compter l’argent, m’interpelle :

Monsieur de Rochemont, j’ignorais que vous connaissiez cette dame, je m’occupe d’elle puis je prendrai votre commande.

C’est vraiment bien une situation peu enviable ! Toutefois, je ne peux pas passer pour un goujat, je m’incline donc devant la péripatéticienne et lui dit d’une voix douce :

Mademoiselle, c’est un plaisir de vous revoir.


Je dépose ensuite deux gros pots de marmelade avec l’argent correspondant sur le comptoir, tout en retournant au fond du magasin, regarder le reste des marchandises. Guère discrète, j’entends la marchande préciser à Iris, à voix basse, mais qui porte haut :

Vous avez de la chance, de connaître un tel homme, il travaille pour une personne les plus en vue de tout Marbrume, le comte de Rougelac.


Elle continue sur le ton de la confidence :

En plus, le comte est de nouveau célibataire.

Je la vois ensuite faire les deux paquets, pour nous deux et alors que j’allais prendre le mien sur le comptoir, un violent éclair se fait entendre et d’un coup, je vois des trombes d’eau tomber du ciel, les Dieux semblent être en colère aujourd’hui. Cela inspire la jeune vendeuse, car elle me dit d’un ton léger :

Vous n’allez pas laisser votre amie sous cette tempête !

Je réussis in extrémis à ne pas lever les yeux au ciel, évitant ainsi de montrer mon agacement devant cette personne qui se mêle de ce qui ne la regarde pas, toutefois, je n’ai guère le choix et je propose à Iris :

Si vous voulez bien me suivre, ma monture est à proximité.

Je n’ai pas de carrosse, mais mon étalon nous permettra toujours de ne pas marcher dans la boue.
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptyVen 23 Juil 2021 - 22:27
Si Clarence avait été un tant soit peu de nature violente, elle n’aurait sans doute pas manqué de remettre la vendeuse à sa place en la priant de se mêler de ses affaires et uniquement de cela. Cela étant, la jeune femme n’est pas stupide. Se faire des ennemis n’est pas une option et cette boutique est une des plus prisées de la cité, le seul endroit où l’on peut encore trouver des douceurs. Tout comme le seigneur de Rochemont est également un client désormais, un client sur lequel Madame Rose semble capitaliser énormément de moyens pour qu’il soit satisfait. Mal se comporter avec lui, l’ignorer ou tout simplement être désagréable n’est pas non plus une option. Clarence en prend donc son parti et exécute une gracieuse révérence, digne de celles que l’on exécute à la Cour, avant de se redresser et de rester là, debout, bien moins aguicheuse et séductrice que la veille. Le regard qu’elle pose sur lui est différent. Il y a de la crainte dans ces jolies prunelles émeraudes. De la crainte et de l’anxiété.

- Tout le plaisir est pour moi, Messire.

Pour autant, Desmond semble aussi embarrassé qu’elle, assez pour s’éloigner ne pas chercher plus avant à converser avec elle, au grand soulagement de la rousse qui écoute le babillage et les ragots de la vendeuse, le cœur encore tout malmené par l’angoisse.

- Le Comte de Rougelac ?

Clarence ne l’a jamais rencontré, bien entendu. Elle ne sait même pas à quoi il ressemble. Ce seigneur évolue dans des sphères qu’elle ne pourra jamais atteindre, la sphère des gens influents, riches, à qui les Trois accordent tout. Inspirant profondément, elle réfléchit pourtant à ce qu’elle a déjà pu entendre à son sujet. Il y a les rumeurs des faits d’armes, de sa richesse, de son influence, de toutes les femmes qu’il a pu fréquenter aussi…Un homme instable pourvu de richesses si grandes qu’il pourrait sans doute acheter tout ce qu’il lui plaît. Un homme certainement trop gâté par la vie pour seulement pouvoir apprécier la douceur d’une simple pâte de fruits.

Au-delà de ça, il y a les rumeurs qui circulent dans les milieux un peu moins recommandables, celles qu’elle a pu entendre d’autres Filles et notamment cet épisode assez burlesque dans une autre maison de passe où le Comte, passablement ivre, a tenté de culbuter comme une brute une dame de la noblesse qui venait soigner les Filles qui en avaient bien besoin…On raconte que le Comte s’est vu remettre ce jour-là les idées en place par un coup de poing donné par la demoiselle dont elle n’a jamais su le nom. Cette histoire fait rire dans le milieu des jardins secrets. A raison. Parfois, en effet, il n’y a que la violence pour ramener un homme dans le droit chemin. A fortiori quand il se croit tout permis…

- Il ne le restera sans doute pas longtemps. L’Esplanade fourmille à ce qu’on dit de jolies et nobles dames qui n’attendent que de tomber dans des bras riches. Je ne vois pas très bien pourquoi vous me dites cela, Madame, nous ne sommes pas du même monde et c’est inconvenant. Comptez donc vos pièces et donnez-moi mon paquet, je vous prie.

La vendeuse renifle avec dédain, sans doute indignée d’être interrompue dans ses ragots. Elle glisse le petit paquet vers Clarence et c’est à ce moment précis qu’un éclair fend le ciel, avant que des hallebardes d’eau ne heurtent le sol. Clarence ferme les yeux et retient un soupir d’exaspération. La peste soit de cette vendeuse…Elle mériterait bien la gale et quelques bubons pesteux sur sa vilaine langue. Clarence a un regard presque désolé pour Desmond avant de ranger avec d’infinies précautions le petit paquet de pâtes de fruits destiné à Clémence dans la petite poche de sa robe.

- Je vous remercie…mon ami.

Elle salue la vendeuse d’un mouvement de la tête et rabat sa capuche sur sa tête, pour sortir de la boutique et attendre sous l’auvent. Quand Desmond la rejoindra, après s’être assurée que personne d’autre que lui ne l’entend, elle dit, de sa voix douce :

- Je suis navrée, je ne désirais pas vous attirer des ennuis, Seigneur. Pour couper court à ses racontars, menez moi une rue plus loin de manière à ce qu’elle ne nous voie plus puis laissez moi. Elle va nous regarder jusqu’à ce qu’on disparaisse de son champ de vision, vous pouvez en être certain. Je rentrerai seule. La pluie ne m’effraye pas.

Elle est vraiment toute menue et fragile à côté de lui. Il l’effraye un peu, à vrai dire. Presqu’autant que le cheval.

- Cela vous semble-t-il convenable ?

Dans la chambre au Jardin, elle se sent en sécurité parce que le Muet peut intervenir à tout moment. Ici, il n’en est rien. Elle est aussi épaisse et redoutable qu’une jolie brindille sans épine et totalement à sa merci, chose qu’elle n’apprécie pas du tout.

- C’est le seul moyen de sauver les apparences. A moins que vous n’ayez une autre idée, Messire.
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptySam 24 Juil 2021 - 11:09
La jolie rousse joue le jeu, m’appelant même son ami. Il ne me reste plus qu’à aller chercher mon étalon, noir comme la nuit, il est assez haut et n’a guère l’habitude de transporter des femmes. C’est pourquoi, quand je rejoins Iris sous l’auvent, je mets pied à terre, la capuche de ma cape protégeant le sommet de mon crâne, tout en tenant fermement les rênes de mon cheval.

Elle m‘adresse la parole, s’excusant même pour ce qu'il c'est passé et j’essaye de la rassurer, malgré mon agacement bien visible :

Vous n’y êtes pour rien, vous avez bien joué le jeu, et les apparences sont sauves, c’est le principal.


Elle me propose ensuite son plan et je lui indique en hochant la tête :

C’est une bonne idée, je vous dépose au coin et nous ne nous reverrons plus.

Je ne compte pas revenir au Jardin, ce dernier est maintenant réservé aux employés de la guilde que je dirige, les Boucliers de Marbrume.

Je l’aide ensuite à monter sur mon cheval, la portant si besoin, tout en calmant ma monture :

Tout doux, Guerre, tout doux.

Oui, mon étalon se nomme Guerre, je trouve que cela lui va comme un gant. Je l’ai déjà vu piétiner un bandit qui a tenté de nous arrêter et je suis sûr qu’il a pris beaucoup de plaisir à le faire, nous nous complétons donc parfaitement.

Une fois bien installer, je prends la direction de la rue désignée par ma passagère, me demandant si je dois lui adresser la parole, puis au bout d’un moment, je me lance, lui indiquant simplement :

Ses vêtements vous vont très bien.

C’est un peu une phrase bateau, alors je précise :

Je veux dire que vous les porter bien.


C’est de pire en pire, il faut vraiment que je réfléchisse avant de parler. Finalement, il vaut mieux que je me taise. Nous arrivons ensuite à notre objectif, mais quand je vois que la rue est en partie inondée, avec l’eau mélangée à d’autres produits peu ragoûtants, je réfléchis et indique à la jeune femme :

J’ai bien peur que vous tombiez malade, à force de patauger dans cette mélasse. Cela ne ferait pas nos affaires, je vous propose, si vous le voulez, de vous amener un peu plus loin, il me reste un peu de temps.

En effet, je dois partir avant midi, mais il est encore tôt. J’attends donc la réponse de mon interlocutrice, prête à l’aider à descendre si elle en fait la demande ou a poursuivre ma route avec elle.
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptySam 24 Juil 2021 - 16:47
L’étalon est magnifique, un animal à la robe sombre, splendide. Il est impressionnant, tout autant que celui qui le chevauche et Clarence ne sent un instant très mal à l’aise à l’idée de grimper si haut. Quoiqu’il en soit, la pluie ne cesse guère de tomber et sa cape ne tiendra sans doute pas bien longtemps le choc. Alors lorsque Desmond l’aide à prendre place sur Guerre, elle ne rouspète pas, elle ne dit rien, pas plus qu’elle ne dira un seul mot lorsque le seigneur de Rochemont la rejoint sur le dos du cheval, si près qu’elle est désormais, pour un temps, à l’abri de la pluie.

Un silence gênant s’installe, un silence que Clarence ne rompt pas, comprenant fort bien tout l’embarras de la situation. A-t-il senti son anxiété ? Peut-être. Il dit quelques mots aimables, à propos de sa tenue qui n’a pourtant rien d’exceptionnel, bien moins jolie que celles qu’elle porte au Jardin. Il ne s’agit que d’une robe de laine marron, par-dessus une chemise de tissu beige, de tous petits souliers de cuir et une cape réduite à une simple praticité. Une tenue de tous les jours.

- M…Merci, Messire.

De là où il se trouve, si proche d’elle, il pourra sentir cette odeur de savon qui est la sienne. Aucun parfum de prix, aucune soie ni aucune dentelle. Juste…la simplicité d’une femme qui venait acheter un petit cadeau pour une personne qui compte. Rien de plus rien de moins. Elle, elle regarde les pavés défiler depuis sa position, le visage à moitié caché par la capuche afin d’éviter qu’on ne la reconnaisse.

- Ce n’est qu’une robe de tous les jours, vous savez…Hem…

Elle non plus ne sait pas trop quoi dire. Les clients et elle ne sont pas censés se connaître en dehors des murs du Jardin, la situation est donc nouvelle pour elle. Puis être là, si près, sur le dos d’un cheval…C’est pour le moins incongru. Cela étant, il a raison. Vu l’état de la route et tout ce qui est charrié par les eaux, il est à craindre que ses souliers se perdent et que sa robe soit fichue. Elle lève la tête pour le regarder et dit, d’une voix tranquille :

- Il y a la taverne du hérisson pas très loin d’ici. Je peux y attendre que la pluie cesse et vous serez libéré.

La jeune femme n’a pas envie qu’il voie où elle réside, elle tient à garder son anonymat pour des tas de raisons. Que dirait Clémence si elle la voyait débarquer dans un tel équipage ? Et lui ? Il saurait sans doute son vrai nom, l’endroit où elle habite…et elle ne le souhaite pas. La solution de la taverne est donc idéale, pour autant qu’il veuille bien l’y déposer.

- Vous pourriez y attendre que la pluie cesse également, Seigneur. C’est un temps à ne pas mettre un chien dehors…

Elle essaye de se montrer prévenante et aimable. Il ne fait aucun doute qu’il finira trempé jusqu’aux os lui aussi s’il continue son chemin sous une telle averse.
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptySam 24 Juil 2021 - 17:21
La jeune femme me remercie d’une petite voix et je sens bien qu’elle ne souhaite guère rester plus longtemps en ma présence. Je fais cela à pratiquement toutes les femmes, à part deux qui sont devenues des amies et je ne suis pas surpris quand elle me demande de la déposer dans une taverne proche, je lui réponds donc d’une voix que j’espère aimable :

Je vais me contenter de vous déposer là-bas, je ne veux pas vous imposer ma présence plus que nécessaire.

Je ne dis rien d’autre pendant le reste du chemin, me contenant de faire attention au chemin dont certains pavés fendus en deux se sont déchaussés à cause de l’eau, comme à chaque pluie. Il faudra bien un jour ou l’autre que le Roi fasse quelque chose à ce sujet, mais je ne suis pas sûr qu’il existe des carrières de pierre encore en activité.

Il devient de plus en plus difficile de se déplacer à l’intérieur ou à l’extérieur des murailles. Nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve, mais celui-ci est bien sombre. Grâce aux Dieux, mon cheval ne se casse pas une patte et nous arrivons donc à notre nouvel objectif. Comme à l’allée, je descends de mon cheval, afin de l’aider dans sa propre manœuvre, la portant si besoin, en faisant bien attention à ne pas lui faire mal.

Une fois qu’elle a les deux pieds sur terre, je lui dis simplement :

Que les Trois vous accompagnent.


Je m’apprête à prendre congé, quand je vois entrer trois gaillards très peu fréquentables, qui nous regardent avec surprise, avant de se précipiter à l’intérieur. C’est vraiment la poisse à nouveau, j’ai arrêté il y a quelques semaines un de leurs petits copains lors d’une opération de police, en lui passant mon épée à travers la jambe alors qu’il tentait de s’enfuir. Je suis sûr qu’ils ne m’ont pas oublié et que si je laisse la jeune femme à l’intérieur, elle risque d’être importunée par ces malandrins à cause de moi, c’est pourquoi je fais signe au jeune garçon d’écurie qui doit servir également de palefrenier de prendre ma monture et j’indique à la rousse :

Finalement, je vais rester un peu.

Du moins, jusqu’à ce que les traîne-savates s’en aillent, je n’ai pas envie de passer dans cet établissement, plus de temps qu’il n’est besoin. Je pars donc prendre une table et m’assieds de façon à surveiller mes trois cibles en demandant simplement à la serveuse :

Une bière de qualité.


Hors de question que je boive n’importe quoi.
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptySam 24 Juil 2021 - 20:06
Il est étonnamment délicat pour un homme de cette carrure. C’est ce que se dit Clarence alors qu’il la porte brièvement pour l’aider à descendre de cet immense cheval. Elle n’est pas fâchée de se retrouver sur la terre ferme, d’ailleurs, c’est vraiment inconfortable, un cheval.

- Je vous remercie Messire. Que les Trois vous gardent.

Finalement, cela s’est plutôt bien passé. Il n’a pas dit un mot, elle n’a pas eu à s’expliquer, à la bonne heure ! Elle est sur le point de faire demi tour pour entrer dans la taverne quand elle aussi aperçoit les trois hommes qui y entrent précipitamment après avoir jeté un coup d’œil au noble sang. Clarence a un regard pour Desmond qui décide de rester. Elle ne pose pas de question, elle ne cherche pas tellement à savoir ce qu’il se passe, elle sent juste qu’il s’est probablement passé des choses déplaisantes entre ces hommes et le seigneur de Rochemont. Les hommes en question l’observent d’un air fuyant qui n’annoncent rien de bon…Clarence plisse les lèvres et regarde Desmond commander quelque chose à boire pour ensuite aller s’installer à une table, sans s’enquérir d’elle. Elle ne s’en offusque pas, elle s’approche alors du comptoir et demande, d’une petite voix douce :

- Bonjour Monsieur, je voudrais un verre de lait de chèvre, si vous avez cela. Si vous n’avez pas, je prendrai de l’eau. Je vais payer aussi la bière de ce monsieur là-bas…

C’est bien le moins qu’elle puisse faire, après tout, il a été serviable et poli, prévenant. Elle dépose quelques petites pièces de bronze sur le comptoir, bien assez pour deux et reste debout un instant, ne sachant pas trop quoi faire. Rester là ? Le rejoindre ? Elle finit par prendre la commande et approche de la table du noble sang, déposant une pinte de bière fraîche devant lui avant de garder son petit gobelet de lait contre elle et de s’asseoir sur la chaise qui lui fait face.

- Pour vous remercier…

Elle abaisse sa capuche, révélant ses longs cheveux flamboyant sur ses épaules puis boit une petite gorgée de lait, en silence. Clarence a également un regard pour les trois hommes assis plus loin et qui semblent poignarder Desmond des yeux. La tension est palpable entre les deux tables et Clarence ne sait pas très bien où se mettre ni même si elle peut lui faire la conversation. Cela étant, Clarence étant ce qu’elle est…

- Seigneur, est-il vrai que toutes les résidences de l’Esplanade ont chacune de grands et magnifiques jardins remplis de fleurs qui sentent bon ?

Desmond est le premier noble sang à qui elle s’adresse ainsi. Clémence ferait certainement une syncope de la savoir ici à poser des questions à un noble sire mais tant pis. C’est probablement l’occasion ou jamais de savoir. Elle ose un sourire, un peu plus timide que celui qu’elle lui a servi la veille.

- Y a-t-il beaucoup de rosiers là-haut ? Des lilas ? Des tulipes ?
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptySam 24 Juil 2021 - 22:01
Je suis surpris de voir revenir la prostituée qui joue le rôle de la serveuse et m’apporte ma bière, c’est ce que l’on peut appeler une employée polyvalente ! Mais ce n’est pas fini, car elle s’assoit en face de moi avec sa propre boisson, comme si c’était la chose la plus naturelle de monde.

Bien sûr, les trois bandits n’en perdent pas une miette et me mettent dans une situation délicate, car si je sors maintenant, mon acolyte va sans aucun doute se retrouver dans une situation bien précaire. Mais le geste reste sympathique, alors je lui réponds d’une voix calme :

Je vous remercie, mais ce n’était vraiment pas indispensable, je n’ai rien fait qui mérite vos remerciements.

Après tout, j’ai été forcé par les événements, contre ma volonté, si cela n’en avait tenu qu’à moi, je l’aurais abandonné devant la boutique de confiserie. Mais ce n’est pas fini, car la rousse commence à me poser des questions sur l’Esplanade et comme je sens bien que je ne pourrais pas m’en débarrasser en gardant le silence, je réponds à première question :

Il y a effectivement des beaux jardins et je pense qu’avant l’arrivée de la Fange, pratiquement toutes les résidences avaient ce genre d’aménagement. Maintenant, c’est devenu plutôt rare, seules les familles les plus puissantes ont encore des jardins.

Je sais de quoi je parle, Victor a encore une demeure bien entretenue. J’ai plus de mal avec la seconde question et je lui réponds en toute honnêteté :

Je ne suis pas très calé en fleur, mon éducation a été essentiellement militaire.

C’est le moins que je puisse dire, ma belle-mère a toujours préféré son propre enfant et moi j’étais destiné à partir dès que mon père aurait été décédé. Mais je continue quand même, essayant de lui décrire l’endroit où je vis :

Je peux vous dire que la propriété est délimitée par un jardin verdoyant permettant l'accès à une cours très fleurie soigneusement entretenue. Il existe de multiples essences, aux parfums délicats et de toutes les couleurs, les…

Je m’interromps dans mon monologue, car un des trois ruffians vient de se lever et se dirige vers notre table. Je pose instinctivement la main sur le pommeau de mon épée, prêt à tout, y compris à le couper en deux au moindre geste d’agressivité, car je déteste que l’on chie dans mes bottes.
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptyDim 25 Juil 2021 - 11:23
Clarence ne fait que hausser un peu les épaules, en silence. Bien sûr que si, il a été gentil. On lui a forcé la main, elle en est bien consciente, mais il a quand même été assez aimable de faire fi de ce qu’il sait pour jouer le jeu. Des tas d’autres hommes n’auraient pas eu ces scrupules et l’auraient volontiers abandonnée à son sort, sans remord. Lui apporter sa bière, c’est vraiment bien le moins qu’elle puisse faire. Tout comme éviter de trop l’importuner par sa présence, même si elle demeure à sa table par sécurité. Clarence n’est pas très courageuse et Desmond représente la seule source de possible de sûreté dans la taverne, même s’il est le point de mire de trois gredins qui se perdent en complots chuchotés là-bas à leur table. N’a-t-il pas une énorme épée au côté ? Rien que cela devrait décourager les plus téméraires, donc c’est plutôt confiante qu’elle oser poser ses questions et elle écoute les réponses avec de grands yeux brillants, heureuse d’entendre quelqu’un confirmer ce qu’elle a toujours cru.

L’Esplanade, ce territoire inaccessible aux personnes comme elle, représente tous les rêves qui la bercent depuis qu’elle est en mesure de comprendre, d’imaginer et de lire. Les belles demeures, les bals, les gens polis et bien élevés, courtois, les jardins remplis de fleurs et de belles dames aux doigts de fée qui brodent sous les grands arbres…Des chevaliers aussi, de vrais héros au cœur vaillant, intrépides et courageux, prêts à tout pour défendre la Dame de leur pensée et la cité, leur Roi…Tout ce qu’elle a pu en apercevoir, c’est la haute muraille qui sépare l’Esplanade du reste de la cité, et parfois, avec de la chance, un ou deux nobles seigneurs sur leur cheval. Rien de plus. Alors, grâce à ses livres, elle a imaginé un monde où tout est beau. Clarence a besoin de cela pour garder son sourire. Une illusion à laquelle s’accrocher, un rêve. Un naïf espoir. Peut-être un jour aura-t-elle cette chance de pouvoir s’y rendre.

- Les familles puissantes…Je ne les connais pas vraiment, à part peut-être quelques noms entendus dans des conversations, tel le Seigneur de Rougelac. L’on dit qu’il est immensément riche. Peut-être possède-t-il toutes les fleurs du monde en son jardin…cela doit être merveilleux. Vous êtes réellement chanceux, Seigneur.

Clarence regarde son petit verre de lait de chèvre en songeant à son propre jardin, envahi de fleurs des champs, des marguerites, des coquelicots essentiellement. Elle a tenté d’aménager des petits bosquets, de tous petits coins pourvus de jolies fleurs sauvages, ce qui donne un résultat plutôt agréable à l’œil quand tous les pétales s’affichent, mais elle rêve de ces jolies roses qu’elle a vu en dessin. Des fleurs magnifiques au parfum subtil, à ce qu’on dit. Juste un petit pied de rosier…Ce serait un bonheur immense de voir ces fleurs garnir son minuscule jardin…

Lorsqu’il dépeint l’endroit où il vit, les grands yeux curieux de Clarence ne le quitte pas. Un jardin verdoyant, des fleurs partout, du soin, de la beauté et de l’élégance…Même si cela ne dure qu’un instant, son imagination est là-haut. Un envol pourtant perturbé par un des trois voyous qui semble animé d’une évidente volonté d’en découdre. Clarence pâlit fortement et a un regard réellement apeuré pour Desmond, à présent, crispant ses mains sur son gobelet. Elle n’aime pas les tensions, ni les combats et le faciès goguenard du malandrin n’annonce rien de bon, tout comme le geste manifeste de Desmond de s’emparer de son épée sans pour autant la lever.

Elle se drape dans sa cape, comme si le mince tissu pouvait faire office de bouclier dans une telle situation.

- … ?
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptyDim 25 Juil 2021 - 15:54
Iris semble penser que l’argent fait le bonheur, ce n’est pas exactement le cas, même si cela contribue pas mal. En tout cas, elle semble vraiment obsédée par les plantes, même si je n’en comprends pas exactement la raison. Mais de toute façon, je n’ai pas le temps de spéculer là-dessus, car le malandrin ouvre la bouche :

J’étais persuadé que c’était bien toi ! Moi et mes potes, nous nous souvenons très bien de ce que tu as fait à Bernard, tu as lui enfoncer ton épée dans sa jambe. Sa blessure, c’est infecté et il est mort hier dans un des cachots de la Milice.


Je me contente de hausser les épaules, un bandit de plus ou de moins, ne me fais ni chaud ni froid et je lui dis d’un ton complètement détaché :

Il n’aurait pas dû essayer de s’enfuir, il a joué, il a perdu.


Si on ne brûlait pas les corps, j’aurais volontiers mis cette citation sur sa tombe. Sans surprise, ma réponse ne lui plaît guère et il serre les poings avant de m’indiquer :

Écoute, on est prêt à passer l’éponge si tu nous laisses ta copine pendant une heure.


C’est quoi cette manie de me tutoyer, le respect envers les chevaliers est bel et bien mort, même si techniquement, je ne suis plus noble. Je regarde de manière pensive ma compagne de table puis je me lève lentement, ainsi debout, je fais une tête de plus que mon interlocuteur, qui fait un pas en arrière instinctivement. Je lui pose ma main sur l’épaule et je lui dis en souriant :

Cette damoiselle n’est pas mon amie, mais je trouve que ton comportement laisse à désirer.

Je serre maintenant et je lui dis, mon sourire s’élargissant et devant carnassier :

Maintenant dégage, toi et tes potes, avant de subir le même sort que ton camarade.

Jet d'intimidation:

Je le vois regarder d’un air désespéré ses acolytes, mais ceux-ci ne semblent n’avoir guère envie de se battre, alors abandonnant l’affaire, ils partent tous, me fusillant du regard. Je m’attendais à une phrase du genre « je reviendrais » ou encore « ce n’est que partie remise », mais ils sont prudents et gardent le silence. Une fois qu’ils ont quitté l’établissement, je me retourne vers la jeune fille et je lui dis, comme si tout ceci était habituel pour moi :

Tout danger est maintenant écarté, je finis ma bière et j’arrête de vous importuner.


Je sais bien que ma compagnie n’est guère agréable et Iris doit être pressé de me voir partir à mon tour.
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptyDim 25 Juil 2021 - 16:47
Le visage de Clarence se teinte de rouge. Un rouge de honte. Son travail est donc si visible ? Elle ne porte pourtant aucune tenue aguicheuse, sa peau n’est pas visible, juste ses longs cheveux le sont. Tout autant que ses joues qui indiquent l’embarras et aussi une certaine humiliation. Elle ne les connait pas, elle ne les a jamais vus et pourtant ils agissent comme si elle était un bien, un objet. Dans les faits, elle l’est mais quand ça lui convient à elle, pas aux autres…Être traitée de la sorte devant lui, c’est beaucoup pour l’orgueil de Clarence qui lui remonte directement à la gorge.

- Je serais de toute façon bien trop chère pour vous, misérable.

Elle dépose son petit gobelet sur la table, le menton haut, le regard luisant de colère posé sur Desmond, Desmond qui se lève et qui n’a pas besoin de hausser la voix pour faire reculer le malandrin qui se fait déjà tout petit. Téméraire mais pas bien courageux, le voilà qui s’enfuit en compagnie de ses deux comparses, sans demander son reste.

Clarence, elle, le cœur battant, les mains crispées par l’angoisse, ne dit rien pendant quelques instants, le temps de se reprendre. C’est beaucoup pour la jolie rousse, vraiment beaucoup. Même au Jardin on ne l’a jamais traitée avec un tel manque de respect…

- Vous ne m’importunez pas. Par contre, je suis une source de problèmes pour vous et je n’ai guère envie que cela perdure davantage.

Clarence a les larmes aux yeux mais elle les ravale fièrement, abaissant sa capuche sur sa tête. Il faut qu’elle sorte. Tant pis pour la pluie. Elle n’habite pas très très loin de toute façon, et en courant, elle sera chez elle dans quelques minutes. Elle effectue une rapide révérence avant de dire, dans un souffle :

- Je vous remercie d’avoir éloigné ces brutes. Que les Trois vous gardent, Seigneur de Rochemont.

Sans dire un mot de plus, la voilà qui se faufile parmi les clients pour enfin atteindre la sortie et se précipiter dans la rue, sous la pluie intense. L’eau percole à travers le tissu léger de sa cape, trempant ses cheveux, son front, son corsage tandis que ses petits pas s’enfoncent dans des flaques d’eau à toute vitesse. La seule chose qu’elle protège, c’est son petit cadeau, les pâtes de fruits pour Clémence. Rien d’autre n’a d’importance.
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptyDim 25 Juil 2021 - 22:05
À ma grande surprise, c’est la jeune femme qui part en première, alors que l’on avait convenu que c’était à moi de le faire. De plus, on avait conclu qu’elle ne devait pas tomber malade en marchand sous la pluie battante et pourtant c’est pile ce qu’elle est en train de faire. Je réfléchis quelques secondes, puis j’engloutis d’une traite ma bière afin de ne pas gâcher, et je quitte très rapidement l’établissement.

J’hésite un moment à prendre mon cheval, mais elle a déjà pris pas mal d’avance et le temps que je récupère ma monture, elle aura sans doute filé. Alors je cours derrière elle et heureusement que je n’ai pas d’armure, cela me permet de la rattraper en moins d’une minute. Arrivé à sa hauteur, je lui mets ma cape bien plus épaisse que la sienne sur les épaules en lui disant simplement :

On avait conclu que tu devais attendre à l'intérieur que la pluie cesse.


Maintenant, c’est moi qui vais être trompé, les femmes sont vraiment sujettes à des comportements incohérents, toutefois, malgré l’eau qui s’écrase sur mon crâne et sur les cheveux qu’il me reste, je lui souris en lui indiquant :

Tu es vraiment plus forte que tu en as l’air, j’ai bien aimé ta réponse à l’autre abrutis, même s’il n’a pas dû comprendre de quoi tu parlais.


Oui, je me suis mis à la tutoyer, après tout nous sommes les seuls dans la rue à se faire tremper, tous les gens normaux restent bien à l’abri, à l’intérieur de leurs maisons. Je continue ensuite à lui parler, en arrêtant de sourire :

Je sais bien que je ne suis pas de bonne compagnie et que je fais peur, mais tu aurais pu attendre un peu avant de partir en courant, c’est un peu vexant comme attitude.

Certes, ce n’est pas la première fois que cela m’arrive, je me même fait virer d’un établissement par une noble qui m’a indiqué qu’elle préférerait coucher avec un fangeux plutôt qu’avec moi. Je l’ai toujours en travers de la gorge et je pense qu’un jour, je me vengerais de cette humiliation. Bref, j’ai l’habitude de me faire rejeter, après tout, cela fait pratiquement un an que j’essaye de trouver une femme et pour le moment, j’ai toujours fait chou blanc.
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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptyDim 25 Juil 2021 - 23:18
Clarence entend les pas lourds d’une personne qui la suit en courant. Elle accélère la cadence, gardant sa cape trempée contre elle, en panique totale, certaine d’être poursuivie quand soudain une main la rattrape. Elle pousse un cri et s’arrête, pour sentir ensuite l’enveloppement chaud et lourd d’un vêtement bien plus épais que le sien se poser sur elle. Un regard pour la personne qui la protège et elle reconnait alors Desmond. Le cœur battant à tout rompre à cause de la course et de la peur, elle ne dit rien pendant quelques secondes, occupée à reprendre son souffle tout en l’écoutant.

- Pardon…c’est que je…je…je…Ils…Vous…Hem…

Elle est rouge jusqu’à la racine des cheveux mais se protège dans la cape du noble sang, portant le lourd vêtement jusqu’à son nez pour se protéger du froid et de la pluie, les cheveux collés à son front.

- Je n’ai pas peur de vous…Enfin…Si, un peu, c’est vrai…mais moins que de ces gredins…

Elle ose un regard vers lui en ajoutant :

- Vous êtes grand. Et fort. Et moi je suis petite. Et pas bien vaillante. Puis…vous êtes un client, Messire. Et je…enfin…je ne parle jamais, je ne rencontre jamais les clients en dehors du Jardin…Pour vous, ce serait sans doute le déshonneur…Et pour moi…la fin de mon travail, si ça s’apprend. J’ai besoin de ce travail…ça paye bien. Et ça me permet de nourrir ma seule famille. Vous comprenez ?

Que Madame Rose apprenne qu’elle a côtoyé un client en dehors de l’enceinte du Jardin et les réprimandes seraient sévères. Et Madame Rose a les moyens de sa sévérité, la plus extrême étant de la renvoyer ou de la discréditer afin qu’elle ne puisse plus travailler nulle part. La tenancière est possessive. Et elle ne partage ses jouets que si elle y trouve un profit, une compensation, un bénéfice. Clarence est son plus bel investissement. Et elle l’a à l’œil. Autant que faire se peut.

- C’est pour ça que je suis partie. Pour éviter les ennuis en m’affichant près de vous. Pas parce que vous êtes de mauvaise compagnie…Vous avez été gentil…et vous l’êtes encore alors que…’tchoum !

Elle renifle légèrement avant de plisser les lèvres.

- Vous allez attraper la mort, Messire, tout comme moi…

Clarence ne parvient pas à le tutoyer. Question de respect sans doute. Elle ne tutoie jamais personne sauf si on lui demande de le faire ou si elle connait très bien son interlocuteur. La jolie rouquine garde ses mains contre sa poitrine, tremblant de froid à présent.

- Je n’habite pas très très loin…et…ma sœur est au temple…Il y a du feu et probablement de quoi prendre une tisane…Quitte à vous réchauffer et à vous sécher un peu, autant le faire là où il n’y aura pas de témoin. Promettez moi juste une chose si vous acceptez : vous oubliez ce que vous y avez vu. La maison. L’endroit…s’il vous plaît…C’est ma maison. Pas le Jardin…Vous me le promettez, Monseigneur ?

Il est trempé jusqu’aux os à présent. Et elle, elle a froid. Même s’il est grand et fort, probablement habitué à des situations bien pires que celle-ci, il n’en demeure pas moins un être humain sous une pluie diluvienne et donc peu à l’abri d’un rhume qui le clouerait au lit pour des jours. Clarence est une bonne personne. Elle ne le laissera pas ainsi, trempé, alors qu’il vient de la draper de sa propre cape. Alors elle lui offre un abri, le temps qu’il puisse au moins se sécher et repartir sans souci.

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MessageSujet: Re: Une sucrerie ?   Une sucrerie ? EmptyLun 26 Juil 2021 - 10:35
Je l’écoute jusqu’au bout et je suis vexé, alors comme cela je fais moins peur que quelques va-nu-pieds ? C’est peut-être l’âge qui me rattrape, car d’après ce que l’on dit, on s’adoucit avec le temps. Il faudrait que je demande à une personne qui me connaît depuis longtemps, comme Victor ou Rosen, si c’est vrai. Le reste de ces paroles me semble un peu décousu et j’essaye de remettre les choses à leur juste place, tout en marchant à côté d’elle :

Je pense que tu t’es mépris sur notre relation, je ne suis pas un client et je ne le serais jamais. Je suis un partenaire d’affaire avec ta patronne, dont tu es l’employé à mi-temps, un peu comme l’apprenti du forgeron qui fournit des armes à la Guilde.

Je réfléchis ensuite aux restes de ces paroles et je lui indique :

C’est vrai que nous ne sommes pas du même monde, mais actuellement, tu ne ressembles pas à une prostituée, que ce soit physiquement ou par ton éducation, donc tu n’as pas d’inquiétude à te faire.

J’apprends que sa sœur est au Temple et qu’elle m’invite chez elle, alors un peu touché par ce geste de sa part, je lui dis d’une voix douce :

C’est très aimable à toi, inutile de t’embêter pour la tisane, je vais juste me contenter de me sécher les cheveux, et je repartirais aussitôt. Concernant la localisation de l’endroit, je te jure sur l’honneur de ma famille que je l’oublierais aussitôt et que je ne reviendrais plus jamais.

Je suis honnête dans mes paroles, je n’ai aucun intérêt à revenir chez elle, alors autant ne plus jamais évoquer cette affaire. Pour mes cheveux, je tiens à les sécher, car sinon ils rebiquent et me font une coiffure digne d’une chèvre. Je fais également attention à ne pas marcher trop vite par rapport à ma partenaire, qui a de toutes petites jambes, enfin, selon mon point de vue.

Alors que nous cheminions ensemble sous la pluie, je me rends bien compte que je suis en partie fautif de la situation, c’est pourquoi, je lui dis d’une voix un peu contrite :

Je suis désolé de t’avoir impliqué dans mes histoires.

Si je ne posais pas autant de problème, elle serait tranquillement en train de boire son verre de lait de chèvre, bien au chaud et à l’abri des éléments.
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