[Event] Guerre putride pour les petites gens - Est. [Clôturé]

Le chaos était désormais total.

Les coups fusaient de toute part, les bolas volaient bas et les poings d'un géant manquèrent de peu le visage d'un milicien. Ils se battaient sur leurs deux jambes, à plat ventre, à grand renfort de cape et de coups bas pour tenter de prendre le dessus sur la mêlée. Le pêcheur avait l'habitude des rixes de taverne, mais il n'aimait pas ça et cherchait toujours à se mettre à l'abri en cas de bagarre généralisées. Lorsqu'il avait vu Grim se mettre juste devant lui et engorger une grande rasade de pétrole avant de cracher une grande flamme rugissante, Raphaël s'était attendu au pire. Il n'avait pas été déçu quand le jongleur avait aussi bien touché ses ennemis que ses alliés. Une odeur de cheveux brûles lui laissait à penser que Grim de devrait vraiment pas jouer avec le feu...

Les gardes qui étaient encore debout étaient vraiment agacés et dégainaient leurs lames prêts à en découdre pour de bon.

Les cris de l'homme concernant l'attaque des Fangeux résonnèrent à la fois comme une menace improbable et la possibilité d'une trêve dans la folie qui se jouait sur la place. Était-ce vrai ? Les Fangeux étaient-ils vraiment dans nos murs ? En tout cas les miliciens ne semblaient pas disposés à le croire, flairant une autre entourloupe pour leur échapper. Raphael regarda le pauvre bougre qui gisait à terre mais ne vit rien d'autre que le visage de sa femme et de ses enfants. Si cet homme disait vrai alors sa famille était en grand danger et il devait les mettre à l'abri le plus vite possible. Si il ne s'était pas impliqué dans la rixe, il avait tout de même porté assistance à un fugitif. Les gardes ne le laisseraient pas s'en tirer à si bon compte, plus encore avec toute cette folie de bataille rangée.

Le vieux marin tenta le tout pour le tout, se relevant et s'adressant aux miliciens d'une voix assurée.

Je connais cet homme : C'est Thibeau Sades, un apothicaire du sud de la Hanse. Il n'est ni du genre à manigancer des conneries pour libérer ses petits copains, ni du genre à abandonner son échoppe pour crier des mensonges à une demi lieue de sa maison...

Raphael désigna l'homme à terre.

Vu son état, je ne pense pas qu'il aille très loin... Peut être un seul homme devrait-il suffire pour le surveiller ? Je vous en conjure messeigneurs, cessons cette folie et allons voir si Thibeau dit vrai... Si les fangeux sont vraiment dans la cité, c'est du sort de nos enfants dont nous sommes tranquillement en train de discuter...

Lorsque la flamme se dissipa, le regard du cracheur parcouru la place nerveusement. Qu'avait-il osé faire bon sang ?! Il venait tout juste de se mettre la milice à dos. À présent, il se rendit compte de son geste, et il le regrettait amèrement. C'était lui, maintenant, qui était au cœur du litige. S'il n'était pas pendu ou banni avant la fin de la journée, il pourrait s'estimer heureux.
Il les avait touché, en plus de cela. Pire encore : sa flamme avait frappé de plein fouet Üther.

Paniqué, il renversa une partie de sa gourde par terre quand il la rangea à sa ceinture. Son bolas toujours allumé, le petit artiste se rua du côté de son petit frère.

- Oh, par les Trois, Üther ! Pardon, pardon, pardon, pardon ! Ça va ? Hein ? Rien de cassé ? Ta barbe a brûlé oh lala ! Je suis désolé, j'ai pas fais exprès !

Il fut néanmoins arrêté net dans son élan par les miliciens, et plus précisément par le bruit caractéristique de la lame que l'on extrait du fourreau. En effet, les gardes avaient guère apprécié le petit numéro de Grim - qui pouvait leur en vouloir ? -, et ils comptaient lui faire comprendre en lui rendant la monnaie de sa pièce.
Effrayé, le saltimbanque recula prestement, évitant – peut-être – un coup bien placé, avant d'attraper le bras d'Üther :

- Faut partir, là, ça craint ! Lâcha-t-il sans détacher ses yeux des militaires.

Prendre la fuite … C'était l'une de ses activités favorites, surtout parce qu'il devait le faire très, très souvent. Dans le pire des cas, il possédait toujours la dague que lui avait offert Maroti il y a quelques temps maintenant. Mais il n'aimait pas spécialement l'idée de tenir une arme blanche. Pour l'instant, elle restera gentiment rangée dans son chiffon, entre sa ceinture, et ses braies.
Son attention se dirigea vers Bôdan. Il refusait de le laisser seul. Grim avait commencé à leur venir en aide, il trouvait stupide d'arrêter de prêter main forte en plein milieu avec comme simple excuse la peur. C'était … lâche. Et même si Grim était, de base, peu courageux, lorsqu'il commençait à plonger dans les histoires, il avait plus tendance à s'enfoncer dedans plutôt que d'essayer d'en sortir.

En bref, il ne savait pas trop quoi faire. Il était clair qu'il ne faisait pas le poids contre ces miliciens, même un peu affaibli par sa flamme. Partir serait pour lui l'action la plus sage à faire, néanmoins, si ses amis ne le suivaient pas, il n'en avait pas envie.

Des cris troublèrent l'assistance et les pensées du jongleur. Comme un seul homme, les têtes se tournèrent vers l'individu paniqué, qui, essoufflé, renseigna la population sur ce qui le turlupinait.

- Les fangueux sont là, dans la zone Sud, les fangueux ont envahi le quartier Sud de la Hanse !

Grim écarquilla les yeux, une exclamation bloquée au fond de la gorge. Des murmures s'élevèrent alentour. Certains commencèrent à s'éloigner, préférant choisir la sécurité au doute, contrairement aux miliciens qui demeurèrent suspicieux.
Le petit artiste, quant à lui, ne savait pas trop quoi penser. Déjà qu'avant cette annonce, il n'était pas spécialement à son aise, apprendre que, peut-être, des monstres inhumains s'étaient infiltrés dans l'enceinte de la ville ne le rassurait guère. Il jeta un regard plein de détresse à Üther, s'en savoir quoi faire.

Ce fut à cet instant que le pêcheur, Havresac, décida de prendre la parole. Alors qu'il était resté en retait depuis le début, ne souhaitant pas se mêler aux histoires ne le concernant pas, le voici qui parlait avec tact aux militaires. Grim hochait la tête à chacune de ses phrases, le trouvant étonnement juste. Son bolas se balançait machinalement d'avant en arrière, évitant ainsi de se brûler

- Il n'y a qu'une façon d'en être sûr, ajouta-t-il avant d'oser un petit sourire du côté des gardes.

Résumé:

Le précédent regarde d'Üther envers Grim devînt malheureusement juste. Il s'agissait bien là de doute et de crainte quant à son action future. Grim est bien un jongleur de feu, néanmoins jouer les dragons ne lui est pas trop destiné. En temps normal il est assez empoté alors rajouté lui une dose de stress et vous verrez.
En voulant effrayer ou encore distraire les gardes, le semi-homme ne fît qu'aggraver les choses. Ces derniers qui préféraient rester au pugilat ont bien vu que l'adversité était plutôt coriace et faisait prolonger les choses, l'acier tirerait court tout ce branle-bas de combat.

En voyant Grim aspirer l'air de tous ses poumons, Üther se précipita de prendre la distance mais comme son frère était un être très réfléchi il cracha alors qu'il venait à peine de terminer son avertissement.
Üther eut un coup de chaleur vif au visage dû à la flamme, alors qu'il se baissa à l'instant même. En l'espace d'une demi-seconde il croyait bien avoir échappé à la fournaise mais c'était sans compter cette odeur de cochon grillé qui vînt lui titiller les naseaux.

-Quoi ? Qu'est c'que ?

Le bûcheron sentit sa barbe s'effriter sous le passage de ses doigts, il occulta ses pointes elles étaient grillées sur au moins un centimètre.

-Crétin de Touc ! Je vais te ...

-Oh, par les Trois, Üther ! Pardon, pardon, pardon, pardon ! Ça va ? Hein ? Rien de cassé ? Ta barbe a brûlé oh lala ! Je suis désolé, j'ai pas fait exprès !

L'envie de frapper ce qui lui servait de frère fût dissoute l'espace de quelques instants lorsqu'il entendît le bruit de l'acier glissant sur le fourreau.
Ce moment aurait de toute façon dû arriver à un moment ou à un autre, ils n'allaient pas se donner des pains pendant toute la journée comme une bande d'ivrognes à la taverne. Puisqu'il fallait en arriver à cela, Üther dégaina sa hache. Prendre des coups pour prendre des coups autant les rendre équitablement, le sens du partage voyez-vous.

- Faut partir, là, ça craint !

Grim s'agrippa au bras d'Üther ce qui raviva ses souvenirs si furtivement passé à la trappe l'espace de quelques instants.

*Ah t'es là toi ! je vais t'en décoller une tu vas pas là ...*

Mais c'est à ce moment si qu'un événement soudain bouleversa toute l'action. Un homme à bout de souffle détala comme un porc fuyant les abattoirs, il hurlait sa détresse. Détresse qui sera bientôt partagée par tous les hommes ici présents.

- Les fangueux sont là, dans la zone Sud, les fangueux ont envahi le quartier Sud de la Hanse !

Üther allait profiter que Grim lui tourne le dos en regardant les miliciens pour lui claquer sa main derrière les oreilles, une petite vengeance d’ego pour la barbe qu'il s'était permis de brûler.
Le semi-homme fût bien chanceux que l'homme hurlant sortit de nulle part à ce moment-là, ses oreilles auraient chauffé. Le bras braqué en l'air prêt à part s'arrêta net.
En entendant le braillard arriver et en prêtant attention à ce qu'il rapportait, Üther n'avait jamais été aussi heureux d'apprendre une si mauvaise nouvelle. Les Fangeux allaient permettre de se débarrasser de cette confrontation avec la milice, du moins dans l'immédiat.
Mais d'autres pensées lui venaient à l'esprit l'espace qui suivît. La famille ? Était-elle à l'abri ? Un haussement de cœur trahissait la panique qui le submergea.

Puis un vieil homme, dont il n'avait pas vraiment fait attention à lui sauf peut-être au moment où il faillit lui tomber dessus, prit la parole en réponse aux gardes. Injonction de la garde dont Üther n'avait rien entendu tellement préoccupé par l'annonce du moment.

-Je connais cet homme : C'est Thibeau Sades, un apothicaire du sud de la Hanse. Il n'est ni du genre à manigancer des conneries pour libérer ses petits copains, ni du genre à abandonner son échoppe pour crier des mensonges à une demi lieue de sa maison...

Le jeune bûcheron regarda du coin de l’œil son frère ainsi que les gardes. Bôdan était un peu plus loin en recul. Tous semblaient hésitants sur la tournure des choses.

C'était un spectacle presque hilarant à regardait pensait Bôdan, des capes, des pierres, des mandales manquées et... du feu ? Bôdan avait échappé de justesse aux flammes de l'artiste de rue et buveur invertébré. Ces flammes étaient celles d'un dragon et d'une roulade agile le voleur l'avait esquivé laissant le milicien restant prendre le feu, le géant aussi avait prit un coup de chaleur, mais rien de bien violent pensait le voleur, la situation semblait de plus en plus compliquées, Bôdan devait aider ses compagnons improvisés à neutraliser les gardes.

Il s'était alors approché aussi discrètement que possible de l'autre garde, sans succès semblerait-il puisque celui-ci lança le premier coup, surprit de son échec Bôdan se protégea instinctivement les organes vitaux et le coup qu'il prit dans la cuisse ne lui fit pas que du bien. Il réprima un hochet de douleur et s'appuya contre le mur pour ne pas tomber et s'exposer à d'autres coups. Affaiblit par l'attaque il repoussa le milicien d'un très faible coup au torse, l'armure épaisse du milicien limitait les dégâts dans cette zone mais il sentit le souffle couper de son adversaire.

Mais il y eut un bruit cinglant pour rompre le rythme, celui de l'acier, les miliciens sortaient alors leur armes sentant la menace que Grim représentait il fallait dire qu'il avait voulu brûler tout le monde, il aurait pût tuer quelqu'un même. Le voleur jeta rapidement un regard à l'armoire à glace t Grim soudain très proche, il y avait un petit air de famille, mais le voleur oublia cette idée, trop de différences entre ces deux là.

C'est alors qu'un homme paniqué et visiblement au bout de son existence arriva, ses dires frappa le voleur, des fangeux ? Au sud d'ici ? Est-ce seulement possible ? Marbrume était faite de sorte à ne pas subir ce genre de situation, ces bêtes étaient-elles devenues intelligentes ? Bôdan ne pouvait pas nier ce qui semblait arriver, les gardes semblaient beaucoup moins disposer à l'écouter, voilà qui était embêtant. L'homme qui aidait le voleur intervint, il n'avait pas aidé les voleurs ni les miliciens, juste cette personne blessée à ne pas mourir et il ne s'était pas caché de lui administrer les premiers soins, c'était donc une personne de confiance pour la milice. Le voleur l'observa puis sourit aux propos de Grim, oui il n'y avait qu'un seul moyen : foncer.

Rapidement Bôdan couru jusqu'au milicien entravé et se pencha sur lui mains ouvertes avant de commencer à retirer les bolas rapidement en répondant.

-Si j'étais une véritable crevure je te laisserai comme ça jusqu'à ce que les fangeux arrivent, mais on est pas deux bras de trop. Pour l'heure faites votre job, protégez les honnêtes habitants de la ville, pas comme moi.

Il s'éloigna sans le relever craignant qu'il ne se fasse frapper, mais il avait prit le temps de récupérer son bolas et sa main gauche qu'il rangea, il prit sa cape et la remit en place en silence. Il toisa les miliciens du regard puis les civils.

-Qui m'aime me suive, ou du moins essaie. Je ne prend pas le risque de passer par le sol, les rues sont étroites et il est aisé de se faire prendre en embuscade et je n'ai pas d'épées.

L'instant d'après il prenait son grappin en main avant de s'approcher d'une maison au toit solide et fit tourner l'arme d'escalade pour l'agripper solidement autour d'une cheminée pour commencer à escalader la dite façade et pouvoir depuis les toits partir au sud, avec un angle aérien il pourrait prendre des meilleures décisions et agir à l'abri des fangeux.

Résumé:

Bôdan avait misé gros, délivrer un milicien qu'il avait lui même entravé au milieu de ceux qu'il avait voulu frapper, c'était soit de l'audace, soit de la folie et pourquoi pas du suicide. De plus la tentative du veil homme pour rendre crédible l'arrivée du nouveau venu semblait désespéré, si bien que personne ne le cru. Néanmoins le voleur par sa bonne volonté avait réussis à calmer les esprits et les ardeurs de tous. Il n'avait pas aidé le milicien auparavant entravé à se relevé, quoi de plus naturel que de rester méfiant ? On ne pouvait pas deviner ce qui se passer. Il avait récupéré ses affaires et avait tout rangé et ajusté à nouveau sa cape.

La réaction des miliciens arrachèrent un sourire au voleur, le tissu sur sa bouche masquait un sourire malin, il espérait vraiment qu'il n'y avait pas d'attaques, mais il ne voulait pas courir de risques, comme les miliciens d'ailleurs, à entendre l'un d'entre eux, ils se mettaient sur la route pour le quartier Sud, mais Bôdan ne voulait pas rester à côté des miliciens, il avait l'habitude de marcher sur les toits et il ne dérogerait pas à son habitude. Avec agilité il lança son grappin et un fois qu'il fût certain de la solidité de sa prise il escalada sans difficultés la façade avant de regarder Grim et Uther.

-Grim si tu veux venir passe par les toits, je donne pas chère de toi face à des fangeux, je te tends la main pour t'aider, j'ai confiance en l'aide que tu peux m'apporter Grim ! L'armoire à glace tu es costaud, de l'aide ne serait pas de trop et tes bras puissants pourraient arracher quelques mâchoires. Quant à toi papy ! Si tu nous accompagnes vu l'agilité de tes doigts expérimentés tu pourrais soigner les petites blessures. Il s'adressa au milicien qui ne venait pas. Faites quérir des renforts, on ne sait jamais, imaginez que ce soit une invasion sauvage, on ne sera pas de trop pour les contenir.. Il d'adressa au peuple. Habitants de Marbrume suivez nous! Même si nous ne sommes sûr de rien suivez-nous, nous aurons besoin de vous pour fortifier les rues, emprisonner ces bêtes et aider la milice à les tuer dans des conditions de sécurité optimale, peu-être dans cette zone y-a-t-il des femmes, des enfants, des hommes que vous connaissez qui sont en danger et qui peu-être vont mourir! Alors unissons-nous pour vaincre le fléau qui hante nos terres!

Rien que cette pensée lui faisait froid dans le dos, mais il espérait que ce soit faux, si ce n'était pas le cas Bôdan devra aider comme il peut, trouver la brèche dans les défenses de la ville, sauver les personnes comme il pouvait, avec Grim il savait qu'il avait de quoi les repousser, le cracheur de feu était impressionnant, ces bêtes n'étaient pas folles au point de se brûler vives. Il imaginait déjà le sang et les cadavres, il devait s'y préparer, au pire comme au meilleur. Il soupira un instant en regardant Grim, son visage brumeux était inquiet, il avait peur que Grim n'y laisse sa peau, c'était un type bien et dévoué, mais pouvait-il pour autant risquer sa peau alors qu'il n'avait aucune compétences physiques ? Il s'était allongé sur le toit tendant la main vers le bas pour inciter Grim à venir.

Si jamais il n'acceptait pas alors il partait vers le sud par les toits et aviserait une foi sur place, il pourrait toujours se rendre utile, les fangeux ne savent pas bien grimper, quelques bolas dans les jambes seraient assez pour les entraver efficacement.

Résumé:

Raphaël avait fait un bide.

Le pécheur était pourtant habitué aux palabres et avait généralement une certaine capacité à calmer les esprits échauffés dans les tavernes ou sur le port, mais aujourd'hui il avait clairement fait un bide. Les gardes l'avaient regardé comme il si débitait les pires inepties, comme si il tentait de les tromper. Et pourtant il n'avait dit que la vérité ! Il connaissait l'homme porteur de la terrible nouvelle, il croyait en son honnêteté et tremblait véritablement à l'idée que les Fangeux envahissent la ville. Il avait simplement été mauvais pour l'exprimer et se demandait ce que les gardes lui réserveraient comme sort maintenant qu'il s'était emmêlé.

C'est alors que l'un des assaillants des gardes détacha l'une de ses victime et s'envola dans une superbe pirouette sur les toits. La chose était déjà impressionnante en elle même et la tirade qu'il déclama le rendait encore davantage charismatique. Même si le pécheur flairait le voleur qui émanait de sa personne, il semblait sincèrement s'inquiéter de la présence des monstres dans Marbrume. Le pécheur tremblait pour sa femme et ses enfants, mais il ne pouvait pas filer ventre à terre et les laisser se débrouiller. Il devait au moins savoir si cette menace était réelle et si oui, comment il pourrait aider. Le voleur voulait faire de lui un médecin, mais ses compétences étaient très limités dans son domaine. Il n'était pas non plus un guerrier, donc pas question d'affronter de front ces monstres aux crocs acérés et aux griffes redoutables. Pas question non plus de se laisser traiter de papy sans réagir...

Il s'adressa donc au voleur, mi amusé mi agacé, un sourire bienveillant lui éclairant le visage.

Mon gars, quand tu auras fini de jouer avec ta corde et de te prendre pour un général, tu descendras de ton perchoir et je te montrerais comment les vieux bottent le cul des gamins arrogants comme toi !

Il s'adressa alors à la foule.

Ceci dit le petit merdeux à raison ! Si les Fangeux sont vraiment dans nos murs, nous devrons faire l'impossible pour les repousser ou toute la ville sera détruite ! Je pourrais nous guider par dans les ruelles jusqu'au sur de la Hanse. Ceux qui seront sur les toits pourrons nous avertir si un danger nous guette et nous pourrons nous organiser pour prendre au piège ces monstres. Je ne suis pas un guerrier, je n'ai rien d'autre que ce couteau pour défendre ma vie et ma ville mais je jure devant la Trinité que je ne serais pas un lâche qui s'enfuit lorsque vient le combat !

Résumé" :

Tellement prit dans le discours de Raphaël, Grim ne remarqua pas l'énervement de son petit frère, ni la claque monumentale qu'il avait évité. En fait, il y avait énormément d'informations qui arrivaient en même temps : la petite tête du cracheur de feu avait beaucoup, beaucoup de mal à faire le tri et à démêler tout ce qu'il entendait. La seule chose qu'il savait, c'était qu'ils étaient en danger. Tous.

Il tourna la tête vers Bôdan qui, bon prince, libéra le milicien qu'il avait mis à terre. Idiot … Grim l'aurait laissé croupir ici. Enfin, non, il n'aurait pas osé. En fait, il ne serait jamais parvenu à faire tomber quelqu'un, alors il ne pouvait pas trop savoir.
Et le voleur grimpa sur l'un des toits avec la grâce d'un oiseau. Un sifflement admiratif échappa au saltimbanque qui était toujours très bon public, encore plus lorsqu'il s'agissait de Bôdan. C'était son copain, Bôdan. Il l'aimait bien.

- Et moi aussi je sais faire des trucs comme ça ! Fit-il remarquer à qui voulait bien l'entendre.

Les miliciens choisirent cet instant pour s'adresser à lui et à son frère. Machinalement, Grim perdit son sourire et recula, prêt à anticiper une attaque soudaine. Mais ces derniers venaient d'enterrer le marteau de guerre bien contre leur gré. Il y avait plus grave que cette petite broutille, même s'ils avaient failli terminer en rôti.
Du coup, le Grim, il ravala un sourire satisfait, voir cynique. Parce que, c'était vrai, qu'ils étaient en situation de crise, et que ce n'était pas drôle. En fait, il n'arrivait pas vraiment à s'en rendre compte. Les Fangueux, dans Marbrume ? Non, non, non, impossible !

Bôdan s'adressa à lui, l'incitant à le suivre. Alors, lui voulait se rendre au cœur de l'action ? Mais … il n'avait pas peur ? Grim, lui, n'avait qu'une envie : s'enfermer chez lui et se poser dans un coin en position fœtale en attendant que mort s'ensuive.
Peut-être avait-il raison. De toute manière, les Fangueux, ils allaient leur tomber dessus, à un moment ou à un autre. Quitte à mourir, autant que ce soit en compagnie de son ami, non ? Il avait tellement la classe, Bôdan, quand il s'adressait ainsi au peuple !

Alors, animé par un courage inconnu, le jongleur souffla un grand coup sur sa bolas pour l'éteindre et escalada à son tour la bâtisse, sans l'aide du voleur pour prouver que lui aussi, il était capable. Il se sentait mieux sur les toits. Après tout, les Fangueux, ils ne pouvaient pas grimper, hein. Il ne risquait rien, ainsi perché, et pourrait essayer de venir en aide de sa place sans risquer sa vie.

- Üther, tu viens ?

Honnêtement, il n'avait pas spécialement envie qu'il les rejoigne. Il avait un peu peur qu'il lui arrive quelque chose. Le bûcheron avait déjà bien pris par les miliciens et la flamme de Grim, il devait être quelque peu affaibli. Et puis, Grim pensait au reste de sa famille. Et ce n'était jamais bon de penser à sa famille en ces moments de crise.

Spoiler:

Une légère trêve, forcée, pris place parmi les hommes. En ce moment même un problème bien plus important faisait face. Une invasion par la mort elle-même au seins des murs de la ville. Cette nouvelle morbide avait apparemment envahit le quartier sud. Il fallait agir et vite et c'est bien ce que les gardes avaient fait. Ils ont lâché à contre-cœur -dira t-ont- l'altercation et l'arrestation des trois hommes pour aller prêter main forte à leurs collègues, au sud.

Peut être un peu trop fier de la tournure des choses et de son escalade sentant légèrement le narcissisme, Bôdan eu la soudaine envie de faire un discours digne des plus grands chefs de guerre, saupoudré d'un air philosophe.

-Grim si tu veux venir passe par les toits, je donne pas chère de toi face à des fangeux, je te tends la main pour t'aider, j'ai confiance en l'aide que tu peux m'apporter Grim ! L'armoire à glace tu es costaud, de l'aide ne serait pas de trop et tes bras puissants pourraient arracher quelques mâchoires.

Üther commença à écouter l'homme à la capuche, tout en se triturant l'épaule. Elle le tiraillait légèrement. Surement une légère entorse ou bien un claquage suite à l'affrontement contre le milicien.
Le bas de son visage le piquait aussi, un petit retour de l'élan flamboyant de sa demi-portion de frère.

-Quant à toi papy ! Si tu nous accompagnes vu l'agilité de tes doigts expérimentés tu pourrais soigner les petites blessures.

Le "papy" comme il le disait n'avait pas eu l'air d'apprécier le précédent terme. Qu'il prit toute fois avec un léger amusement.

-Habitants de Marbrume suivez nous! Même si nous ne sommes sûr de rien suivez-nous, nous aurons besoin de vous pour fortifier les rues,

*Oooh le chiant !!* s'interrompît Üther, dans ses pensées, en plein discours de son camarade.

Le bûcheron avait horreur des discours à rallonges. Il avait bien compris que c'était la guerre et qui fallait se battre pour sauver leur vie et celle des autres. Seul un simple d'esprit ou un couard chercherait une autre solution.
Üther mima avec sarcasme, les sourcils rehaussés, un "gnagnagna".

En parlant de couard c'est à ce moment là que Grim sortit Üther de sa bulle.

-Üther, tu viens ?

Malgré le monologue monotone Bôdan avait raison et Üther le savait, il serait lui aussi utile. D'ailleurs il ne comprit pas par quel miracle Grim fît preuve de courage. C'était bien la première fois que cela arrivait. Il fallait donc surement en profiter.

-Bien sûr que je viens. Il marqua un temps d'arrêt Si je te laisse, tu vas encore faire des conn'ries ou bien te faire bouffer. J'ai pas envie d'avoir maman sur le dos à cause de toi.

Le bûcheron regarda ensuite les deux compères aux bolas dans les yeux.

-Par contre comptez pas sur moi pour grimper sur les toits, j'suis pas funambule. Vous m'assisterez d'en haut, moi je suivrais les gardes. En formation serrée dans des espaces restreints y'a moins de failles pour le passage des fangeux.

Puis dans une dernière affirmation il lança:

-Aller les danseuses ... on y va.

Après que les miliciens aient décidé de mettre Bôdan aux fers, voilà que ce dernier s’échappe en grimpant sur les toits, et ne se fende d’un discours moralisateur au-dessus des protagonistes de la petite place. Les miliciens, déjà salement énervés de tout le boxon que le criminel avait engagé sur les lieux, explosèrent de colère de voir que l’homme prenait la fuite en se payant la tête des représentants de l’ordre de la cité. Pour arrêter l’homme, il était évident qu’il fallait passer à la vitesse supérieure.

- CANARDEZ-MOI CETTE CANAILLE !

Prenant son arbalète et la mettant en joug, le milicien qui avait ordonné à ses collègues de mettre le voleur aux fers tira sur le fuyard.

Citation :

Tir du milicien : inconnue
Résultat des dés : 11
Raté de peu. De si peu que le carreau frôle Bôdan et arrache un pan de tissu au niveau de son bras gauche avant de se perdre dans le ciel. Sur quoi, le voleur disparaît à la vue de tous en direction du sud.

- Poursuivez-moi ce crétin, et assurez-vous au passage des dires à propos des mordeurs, foutres dieux !

Deux miliciens partirent ainsi en courant en direction du sud, tentant de suivre le chemin des toits utilisé par Bôdan depuis le sol, même s’il paraissait difficile de garder un visuel sur Bôdan depuis les pavés.

Grim avait voulu suivre Bôdan également, et avait profité de l’instant pour grimper sur les toits.

Citation :

Je te fais un test pour la forme, maiis bon. (D’ailleurs tu as plus de 150xp à dépenser, Grim, c’est du genre fortement conseillé d’acheter tes points, surtout si tu vas en zone Sud…)

Habilité de Grim : 11
Bonus +2 pour la compétence Escalade et ton habileté de saltimbanque.
Résultat des dés : 13
Réussi tout juste. Grim parvient à grimper sans se faire mal.

Quant à Üther, il était parti en courant à la suite des deux miliciens qui voulaient la peau de Bôdan pour aller au Sud tout comme son demi-frère. Un groupe bien hétéroclite qui allait débouler dans le quartier Sud, c’était évident.

Les passants regardaient la scène d’un air intrigué, quelque peu inquiet, mais le scepticisme initial des miliciens à propos de l’invasion n’avait poussé personne à se mettre en sécurité. Raphaël insista pourtant une dernière fois avec un nouveau discours, cette fois-ci adressé à la foule suite aux dernières paroles de Bôdan.

Citation :

Nouveau test pour tenter de convaincre la foule.

Charisme de Raphael : 8
Bonus +4 pour la pertinence des remarques et l’insistance + les mots rapides de Bôdan avant son départ.
Résultat des dés : 19
Echec.

Même si Raphaël n’était en rien lié aux imbéciles qui avaient attaqué les miliciens, toute la petite scène de combat contre les hommes d’arme avaient rendu les passants présents méfiants. L’on ne voulait pas écouter des criminels ; d’autant plus que les miliciens avaient envoyé seulement deux d’entre eux s’assurer des dires sans donner aucun ordre ni conseil pour le reste de la population.
Non, décidemment, cette zone de la Hanse semblait évoluer dans une insouciance légère et un mépris envers les fauteurs de trouble. D’autant que ces derniers – Bôdan et Raphaël – partirent d’eux-mêmes sans insister plus à même, aussi l’on oublia vite l’épisode avant de revenir à ses petites affaires personnelles, évoluant tranquillement dans l’ignorance totale de la gravité de la situation.