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 [convocation]Pousse petite graine, pousse

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Clarence SarravilliersProstituée
Clarence Sarravilliers



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MessageSujet: Re: [convocation]Pousse petite graine, pousse   [convocation]Pousse petite graine, pousse - Page 2 EmptyJeu 10 Mar 2022 - 10:59
La main sur sa joue lui fait l’effet d’une douce brise chaude. C’est agréable et pendant un instant, elle ferme même les yeux, pour savourer pleinement le moment. Puis, lorsqu’Abielle reprend la parole, elle détourne le regard, baissant un peu la tête. Une décision, un choix avait germé depuis quelques jours en son esprit, un choix compliqué, mais qui allait de toute façon s’imposer dans les prochaines semaines.

- Je n’ai pas honte de ce que j’ai fait. Je l’ai fait pour une excellente raison, la meilleure qui soit. Prendre soin de celle qui représente tout pour moi…

Elle sourit un peu, accrochant le regard d’Abielle.

- Nous avions besoin de pain et ma sœur se tuait littéralement au travail. Alors quand le fils du boulanger m’a coincée dans cette ruelle…Un silence. J’ai pris conscience que je pourrais alléger un peu sa peine tout en ne lui disant rien.

A nouveau elle s’arrête, avant de sourire, timidement.

- Ce nouveau travail ne changera pas grand-chose à ma situation, si ce n’est que je ne devrai plus vendre mon corps pour que nous vivions bien. Tous les trois. Le plus difficile sera sans doute d’expliquer cela à Madame Rose.

Il ne reste qu’une seule inconnue dans toute cette intrigue, Victor de Rougelac. Le Comte ignore l’état de Clarence, tout comme il ignore ce désir latent de ne plus être celle qu’elle est aujourd’hui. Il lui a promis un séjour à la résidence de Nerra, il a aussi subtilement suggéré qu’elle pourrait être à son « service » exclusif…Que dira-t-il quand il s’apercevra que la jolie rousse est enceinte ? Il ne voudra sans doute plus d’elle de toute façon, pour quoi que ce soit, y compris en affaires…Et s’il apprend qu’il est le père de cet enfant, quelle serait sa réaction ? Un petit bâtard, c’est encombrant…Et la réputation de Victor de Rougelac n’est plus à faire. Tout le monde sait comment il se débarrasse de ce qui le gêne. Alors elle fera en sorte de ne pas être une gêne, elle ne dira rien, elle ne veut pas qu’il puisse s’en prendre à son enfant. L’idée même la fait pâlir un peu.

- Si le Seigneur d’Ombreciel ne s’arrête qu’aux compétences et non au passé des personnes qu’il emploie, alors…j’ai toutes mes chances. Et je ne dirai rien à personne, bien sûr. J’ai menti à ma sœur pendant des années sans qu’elle ne découvre jamais rien. Je trouverai une explication cohérente, même si nous ne voyons pas souvent. Elle travaille vraiment beaucoup vous savez…

La jolie Clarence lève un sourcil en apprenant qu’elle va rencontrer le seigneur d’Ombreciel. Automatiquement, son regard se porte sur sa tenue, qui annonce de manière on ne peut plus claire l’occupation de ses journées. Elle ne porte pas la robe adéquate et elle en rougit.

- Pardon…J’aurais peut-être du enfiler une tenue moins…enfin une tenus plus….vous comprenez ? C’est une robe du jardin, ce n’est pas approprié…Vous pensez que si je serre ma cape, cela serait mieux ?

La main dans celle d’Abielle elle se lève et la suit, avec un petit rire :

- Mais j’imagine qu’un lait chaud, c’est bien aussi pour commencer. Quant à ce prénom…

Oui, elle y a déjà pensé, mais aucun choix n’est posé pour l’instant.

- Je ne sais pas encore…mais ce sont des prénoms très jolis et très poétiques que vous me suggérez…Je voudrais quelque chose de romantique et beau…quelque chose qui s’accorde à mon nom de famille…Je vous avoue que je n’en sais rien. Vous avez des enfants, vous, Abielle ?

La question est posée alors même qu’elles évoluent dans la maison, en quête des offices, ce qui ne l’empêche pas de regarder la maison avec attention, le nez levé sur tout ce qui attire son intérêt.

- Je ne remercierai jamais assez les Trois de vous avoir placée sur mon chemin…
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MessageSujet: Re: [convocation]Pousse petite graine, pousse   [convocation]Pousse petite graine, pousse - Page 2 EmptySam 12 Mar 2022 - 17:20
10 Mai 1167.
[convocation]Pousse petite graine, pousse - Page 2 Ol9q
Oui elle sait que se sœur se tue à la tâche. Elle aimerait lui dire que ce n’est pas tout à fait aussi altruiste qu’il y parait, que d’autres choses rendent le quotidien de cette fratrie compliqué. Mais les secrets de l’une étant préservée, il serait bien présomptueux et égoïste que de trahir ceux de l’autre. Vu sa propre relation à Kaïne, il lui déplairait fortement qu’une tierce partie prenne soin de se mêler de leur relation, même quand cela serait pour le mieux.
Elle laisse glisser un coup d’œil sur la tenue de la jeune femme et l’amusement emplit ses yeux verts bien plus qu’une quelconque crainte au sujet de la rencontre à venir.

-Tu es une magnifique jeune femme petite fleur, je ne crois pas qu’il y ait de honte à ce que cela soit mis en valeur, en tout cas moi ça ne me déplait pas. Et je doute que le seigneur des lieux trouve vraiment à y redire. Reste donc ainsi, regarde-moi, je ne m’en prive pas non plus. Même s’il aura plus d’intérêt pour ton esprit et tes capacités, ça ne peut pas faire grand mal que d’assumer d’autres atouts !

Elle ne lâcha pas sa main, mais s’adapta à une démarche plus tranquille, comme une promenade entre amie dans les couloirs. Visiblement elle ne connaissait pas parfaitement les lieux, puisqu’elles se mirent à chercher de concert ce qui ressemblerait le plus à une cuisine.

-C’est vrai que tout n’accompagne pas au mieux « Sarravilliers », il faut trouver la bonne résonnance. Surtout après Clarence et Clémence. Mais tu auras bien le temps de trouver un prénom qui fera vibrer ton âme, tu es bien trop poétique pour que je puisse en douter. Mais je vais y réfléchir aussi, j’adore ce genre de réflexion.

Elle s’arrêta soudain et pivota vers la belle Iris pour lui tapoter le bout du nez avec son index comme un doux sermon.

-Inutile de remercier les dieux pour un agréable hasard jolie fleur. Moi aussi je suis contente de t’avoir rencontrée, mais tout le reste n’est dû qu’à nous deux. A ce qu’il y a là… dit-elle en lui tapotant la tempe avant de faire de même de sa propre tête. Et là. Ne déméritons pas nôtre esprit.

Elle lui fit un clin d’œil complice avant de reprendre sa recherche qui finit par porter ses fruits. Elles trouvèrent en effet la cuisine, qui bien que déserte comme le reste de la bâtisse démontrait des traces d’activité et d’entretiens fréquents. Abielle n’hésita pas une seconde à fouiller tiroirs et placards pour trouver ce qu’elle cherchait.
Il y avait quelque chose de surprenant à la regarder agir. Tout dans sa pose, la précision de ses gestes, ses expressions, son apparence, hurler à la qualité de la noblesse, de ces jeunes femmes qui ont vécu une vie dans le luxe et le confort. Pourtant elle agissait dans cette cuisine avec l’efficacité calme et experte d’une servante de métier. Elle garnit un poêle de bois, de branchette et de paille sèche, et n’eut besoin que de deux raclements sur la petite pierre à feu pour obtenir assez d’étincelles pour l’enflammer.

Elle se mit même à chantonner distraitement un air que Clarence avait dû entendre à plusieurs reprises venant des cuisines d’une taverne ou même dans la bouche de sa mère quand elle était petite. Elle lui indiqua de sortir de tasse pendant qu’elle posait une cruche de fer sur les plaques de plus en plus chaude. Un instant paisible et banal avec une personne peu banale. Abielle était de ces étranges créatures qui semblent à sa place partout et nulle part.
Elle finit soudain par revenir sur la question qu’elle avait laissé jusque là sans réponse, sans pour autant cesser de surveiller le lait.

-J’ai eu un fils. J’étais un peu plus jeune que toi alors. Il avait un sourire à faire pâlir d’envie les plus beaux garçons de la caravane. Mais il est mort au bout de quelques mois, santé fragile et conditions difficile. Kahan. C’était le prénom que je lui avais donné. Ça veut dire « Ciel », du moins c’est l’interprétation qu’on peut lui donner en Langrois.

Le lait se mit à faire quelque remous dans son contenant et Abielle s’empara d’un torchon pour s’en saisir sans se brûler et leur servir une tasse à chacune avant de prendre place sur l’un des hauts tabourets, offrant de faire de même à Iris.

-Ce travail risque de changer plus de chose à ta vie que tu ne le penses, ma belle. On ne fréquente pas ce genre de monde sans que cela n’ait un impact sur sa vie. Mais tu as raison, factuellement du moins. Ton état pourrait suffire à convaincre la dame du jardin à te laisser tranquille, mais je doute que tu souhaites l’avouer à trop de monde pour le moment. Je pense que tu peux t’en charger, mais si jamais tu avais besoin d’aide à ce sujet, je serais là pour toi.

Une voix calme mais empreinte d’une force évidente se fit entendre dans leur dos. Le ton n’était ni critique, ni impatient, pas même vraiment autoritaire, plutôt habité d’une forme de curiosité intriguée.

-Et de quel sujet parlons-nous exactement ?

L’homme qui se tenait dans l’embrasure de la porte était grand, imposant même. Pas massif, mais suffisamment bâti pour que ça haute taille ne le face pas paraitre frêle. Ses cheveux qui semblaient plus blanc que blond, sa peau pâle et ses yeux gris acier lui donner dans la lumière blafarde une allure de spectre qui aurait put se dissiper comme un nuage de fumée. Mais l’intensité de son regard, ne pouvait tromper sur la vie qui l’habitait.

Il avait les bras croisé et dénudé jusqu’aux coude, là où il avait replié les manches de sa chemise. De fines et nombreuses cicatrices parcouraient ses avants bras comme s’il avait forcé le passage dans une forêt de ronce. Dans l’une de ses mains se trouvait une paire de gants marron et très usés, et il portait un pantalon et une chemise épaisse rappelant un peu plus un bûcheron revenant du travail qu’un haut seigneur. Pourtant il émané de lui une aura qui excluait toute possibilité de se trouver face à un manant.
Sa question avait été posée à la Cantonnade. Mais aucun doute, c’était Clarence qu’il fixait de ses yeux argent.




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Clarence SarravilliersProstituée
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MessageSujet: Re: [convocation]Pousse petite graine, pousse   [convocation]Pousse petite graine, pousse - Page 2 EmptyLun 14 Mar 2022 - 20:15
- Peut-être bien...

Pourtant, il y a une infinie différence entre Iris et Clarence. Si la première joue de ses charmes dans le but de survivre, la seconde est de nature plus réservée, beaucoup plus simple dans le choix de ses atours et privilégie l’harmonie et l’élégance d’une tenue à la mise en valeur de son corps. Clarence préfère cent fois la douceur d’un joli ruban dans ses longs cheveux roux à une outrageuse robe au décolleté ne laissant pratiquement plus aucune place à l’imagination, ce qui est précisément ce qu’elle porte en cet instant. Dans un geste réflexe, elle tire un peu sur sa chemise, glissant ses longs doigts sous le corsage pour en extraire un peu plus de dentelles bon marché qui ornent sa chemise, afin de se ménager un peu de pudeur dans un endroit qu’elle ne connait point. Oui, on peut être une catin et être pudique, ce n’est pas incompatible.

Quoiqu’il en soit, elles évoluent donc dans la résidence, Abielle cherchant du regard cette cuisine tout autant que Clarence qui, elle, se laisse distraire par la présence d’une colonne, par le détail de gravure d’une porte, par les moulures et les beaux lambris ici et là. Elle note en son for intérieur tous ces détails afin de trouver une inspiration pour l’aménagement de la maison de la Grande Rue des Hystres, maintenant qu’elle a un peu d’argent en réserve et qu’un emploi autrement plus intéressant se profile à l’horizon.

Dans la cuisine enfin démasquée, Abielle s’active avec grâce sous le regard de Clarence qui se sent aussi empotée qu’une novice. La dame en noir agit, elle, avec un naturel désarmant, et lorsqu’elle demande à sortir deux tasses, Clarence s’active elle aussi, débusquant deux jolies petites tasses décorées de petits oiseaux bleus. Un sourire apaisé s’affiche sur le visage de la jolie rousse qui les dépose non loin d’Abielle afin de lui faciliter la tâche. Une fois le lait bien chaud et les tasses remplies, les voilà assises sur des tabourets à discuter. Le lait chaud apporte de suite un réconfort à Clarence qui écoute attentivement sa comparse tandis qu’elle boit à petites gorgées.

Lorsqu’elle apprend que la jolie Abielle a perdu son petit garçon, un grand élan de compassion et d’empathie lui retourne le cœur.

- Je suis profondément désolée d’apprendre cela. Il portait un très joli prénom.

Elle ne s’attarde pas sur ce sujet là, elle sait à quel point il peut être sensible pour beaucoup de femmes, alors elle rebondit sur les propos relatifs à son nouvel emploi, le Jardin, Madame Rose, tout en priant en silence de ne jamais connaître cette épreuve malheureusement bien trop commune parmi les gens de ce monde : la perte d’un enfant.

Clarence regarde sa tasse, les petites bulles qui ornent la boisson, d’un air un peu soucieux. Pour ce qui est de l’impact sur sa vie, elle est déjà au courant, en effet…

- Je ne vais pas avoir d’autres choix que d’avouer, Abielle. Si je ne le fais pas spontanément, d’autres signes le feront pour moi…Je dois choisir mes mots et mon moment, et ce n’est pas chose facile parce qu’il est certain que je n’y retournerai plus jamais après que…

Mais elle n’a guère le temps de terminer sa phrase, prononcée d’une voix douce. Une autre voix, surgie de nulle part, la fait sursauter, totalement inattendue dans une maison déserte, tant et si bien que la tasse de lait s’échappe de ses mains et finit sa course sur le carrelage sous le regard effaré de Clarence. Elle se redresse, confuse, précipitée, afin de voir qui est dans l’embrasure de la porte. Un regard pour Abielle, puis un autre, gêné, pour l’inconnu, avant de voir les dégâts au sol. La jolie tasse aux oiseaux est brisée et le lait est répandu sur les carreaux sombres.

- Pardon…Vous m’avez fait peur…Je…Hem…Je suis désolée, vraiment…

Elle serre automatiquement la cape sur elle, avant de rougir jusqu’aux yeux, gênée par ce regard-là posé sur elle.

- Je vais nettoyer…

Déjà elle se tourne, à la recherche d’un torchon, n’importe quoi qui permettrait d’éponger et ramasser les petits bris au sol. Cela n’empêche pourtant pas l’inconnu de la regarder encore et Clarence, terriblement confuse d’avoir été si maladroite, se sait plus où se mettre. A-t-il entendu toute la conversation ?

- Nous parlions…de…mais…Qui êtes-vous ?

Un regard à Abielle. Un appel à l’aide. Un questionnement. Sous la cape, les petits doigts de Clarence se triturent les uns les autres, follement inquiets.

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MessageSujet: Re: [convocation]Pousse petite graine, pousse   [convocation]Pousse petite graine, pousse - Page 2 EmptyJeu 17 Mar 2022 - 5:00
10 Mai 1167.
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Ni le nouveau venu ni la courtisane ne semblèrent accorder une quelconque importance à la flaque si s’étendait sur le sol ou à l’émaille fine brisée. Abielle ne cachait pas son amusement en l’observant agir tel un lapin acculé et ne semblait pas pressée de mettre fin au spectacle qu’elle savourait sans trace de mesquinerie mais avec une sincère hilarité.
L’homme ne la lâchait pas des yeux non plus, la détaillant de la tête au pieds. Sans animosité, son regard possédait une dureté froide mais calme évoquant un ciel hivernal au plus fort de sa saison. Il n’y avait pas la convoitise habituelle des hommes dans cette observation, mais quelque chose de plus… étrange, il l’observait mais ne la regardait pas. Un non-sens qui rendait son examen minutieux plus dérangeant encore.

-Ce n’est qu’une tasse. La réponse à ma question me semble bien plus intéressante que du lait sur le sol, dit-il finalement de sa voix puissante mais toujours habitée de cette curiosité.
Ce fût le moment que choisit Abielle pour venir à la rescousse de sa protégée.

-Des sujets qui ne concernent que les dames mon seigneur ! C’est déjà bien assez impoli de surgir comme un voleur au milieu de notre échange.

Une tension s’éleva soudainement dans la pièce sous l’intonation réprobatrice de la courtisane qui ne semblait pas du tout craindre le courroux de l’homme et l’on put penser pendant un instant que les choses étaient sur le point de dégénérer. Mais elle chuta aussi vite qu’elle avait atteint des sommets quand un sourire fugace mais bien réel glissa sur les lèvres de l’homme. Et enfin il consentit à cesser de dévisager la jolie fleur pour s’approcher tranquillement près des lieux de l’incident, s’accroupissant avec une agilité composée sur la pointe de ses orteils. Il se mit à ramasser les éclats d’émaille pour les déposer dans le plat de sa main.

-Vous trouverez des torchons sous dans ce meuble, indiqua-t-il à la jeune femme d’un mouvement de tête. Abielle ne fit rien pour aider, sirotant sa tasse alors qu’elle les observait se mettre à l’ouvrage, un sourire énigmatique sur les lèvres.

-Ce charmant goujat n’est autre que le Vicomte Lucas d’Ombreciel, seigneur de ces lieux et jardiniers à ses moments perdu. Sauf si je me trompe sur l’activité qui vous pousse à une telle tenue messire ?

Elle n’obtint qu’un assentiment silencieux indiqué par un mouvement de tête vertical alors que le noble déposer soigneusement les éclats rassemblés sur une planche à découper devant lui.

-Messire, je vous présente Clarence Sarravilliers, le jeune personne dont je vous ai évoquer les talents à notre dernière rencontre. N’est-elle pas encore plus charmante que je ne vous l’avais laissé entendre ?

Une fois de plus elle n’obtint que du silence et ne sembla pas sans offusquer, pas même vraiment le remarquer. Tout à fait habituée, semblait-il, à entretenir d’elle-même une conversation. Le Vicomte observait les fragments rassemblés avec intensité si bien qu’on aurait pu croire qu’il escomptait qu’ils se rassemblent pour recomposer la tasse sous la simple force de sa volonté.
Il finit par parler, d’une voix satisfaite, du moins pouvait-il le sembler aux deux femmes.

-Il n’en manque pas.

Son regard revint vers la jeune Clarence dont il connaissait à présent le vrai nom.

-Notre amie commune a fait des pieds et des mains pour me vanter votre passion et votre talent naissant bien qu’inexploité. Pourtant, je crois comprendre en vous voyant que ce ne sont pas vraiment ces talents là que vous avez décidé de mettre à profit jusqu’ici. Vous êtes une pute.

Il n’y avait pas d’insulte ou de critique, juste un constat froid dans cette dernière phrase. Pour la première fois Abielle afficha une moue réprobatrice, visiblement peu amène à un tel manque de tact et entrouvrit la bouche pour répliquer. Mais sa remarque mourut sur le bout de ses lèvres quand une main calme mais autoritaire se tendit pour lui ordonner le silence. Le seigneur Lucas poursuivit.

-Dites-moi ma demoiselle. Si comme moi vous vous trouviez face à une tasse usée et brisée. Qu’en feriez-vous ?




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MessageSujet: Re: [convocation]Pousse petite graine, pousse   [convocation]Pousse petite graine, pousse - Page 2 EmptyJeu 17 Mar 2022 - 11:43
Elle a dit « mon seigneur ».

L’embarras de Clarence est à présent tout à fait perceptible. Serait-ce l’heureux propriétaire de cette ravissante et étonnante résidence ? Sans pouvoir se l’expliquer, elle avait imaginé un vieux grand-père tout heureux de partager ses livres et sa bibliothèque, un vieil homme charmant qui la regarderait avec bonté et douceur. Force est de constater qu’il n’en est absolument rien. Il est terrifiant. Ce regard de neige, cette façon de l’observer comme si elle était un animal…c’est extrêmement dérangeant et quand il lui donne l’emplacement des torchons, elle s’y rend sans dire un mot, le cœur battant si vite qu’elle semble sur le point de se trouver mal.

Les mots d’Abielle ne feront que lui confirmer ce qu’elle avait déjà deviné. Il s’agit bel et bien du seigneur d’Ombreciel et elle ferme les yeux un bref instant en s’emparant des torchons.

- Un peu de courage, Clarence, il ne va pas te manger…Courage, allez, se dit-elle en se relevant et en approchant des lieux du crime.

En d’autres circonstances, elle aurait effectué une ravissante révérence, elle se serait montrée sous son meilleur jour, pour faire bonne impression, mais elle est très troublée, mal à l’aise à l’idée qu’il puisse savoir ce qu’elle est. Et ce qu’elle fait. Alors elle agit vite, à genoux au sol, à éponger le lait en silence avant de s’interrompre.

Les propos d’Abielle lui font relever la tête vers son étrange amie. Un discret et pourtant énergique mouvement de tête signifiant une négation demande en silence à la dame en noir de ne pas continuer à évoquer ses charmes. Elle n’est pas ici pour cela. Elle ne veut pas qu’on les évoque, elle veut qu’on la voit pour ses autres talents, pas pour sa beauté ou ses formes généreusement offertes par la Nature.

Et cette horrible situation s’aggrave encore quand le Seigneur d’Ombreciel lui-même s’adresse à elle en des termes fort peu élégants qui achèvent de la mettre mal à l’aise. Elle interrompt d’ailleurs, pendant un instant, ce qu’elle était en train de faire, la gorge serrée.

C’en est donc fini. Elle avait eu une chance, une seule, de faire autre chose de sa vie et d’emblée elle est ramenée à rien, réduite à l’état de charmes et de joie facile. Le regard émeraude se voile, pendant un instant, de lourds reproches pour Abielle qui n’a pas voulu écouter ses remarques à propos de sa tenue, une tenue qui annonçait pourtant clairement ce qu’elle fait de ses journées et qui lui a ôté toutes ses chances de produire une bonne impression.

Dignement, elle se relève et s’en vient déposer le torchon trempé dans l’évier, faisant couler de l’eau claire sur le linge sali afin de le nettoyer, sans rien répondre dans un premier temps. Elle accuse le coup porté, affreusement pâle et pourtant toujours debout, le regard posé sur le lait éclairci qui disparaît dans le siphon, dans un doux bruissement.

- Je préfère « fille de joie » à « pute », Monsieur le Vicomte, sans vouloir vous offenser. C’est plus élégant et infiniment moins vulgaire, même si ces mots reflètent la même réalité, j’en conviens.

Elle ferme l’arrivée d’eau puis essuie ses longs doigts pâles à l’aide d’une petite serviette sèche, sans le regarder. Abielle avait dit que le seigneur d’Ombreciel ne s’arrêtait pas au passé des personnes, seulement à leurs compétences, et pourtant il n’a pas hésité un instant à être désobligeant, en utilisant un mot grossier pour la désigner.

- L’habit ne fait pas le prêtre, tout comme un air ne fait guère une chanson. Vous devriez le savoir mieux que quiconque, vous qui vous promenez et interrompez les conversations en habit de jardinier. Ai-je été discourtoise malgré votre tenue qui ne reflète en rien votre distinction ? Absolument pas. Au contraire de vous.

Elle replie attentivement la serviette et la dépose dans un coin avant de serrer sa cape sur sa gorge et de faire face au Vicomte. Il n’y verra aucun ressentiment, juste une peine sincère et un orgueil blessé de ne pas avoir eu sa chance.

- Il n’y a rien de brisé qui ne puisse être réparé, hormis la confiance.

Clarence a un regard triste pour cette jolie tasse aux oiseaux.

- Cependant, même si vous la réparez, elle fuira de toutes parts. Je vous rembourserai, Monsieur le Vicomte. Dites un prix et je ferai parvenir la somme ici, en dédommagement, avec toutes mes excuses.

Elle ne bouge plus, attendant qu’on lui signifie son congé. A dire vrai, jamais elle ne s’est sentie aussi humiliée de toute sa vie et pourtant elle est toujours debout, silencieuse, une main fermée sur le petit lacet de sa cape, dissimulant sa robe et son décolleté.
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MessageSujet: Re: [convocation]Pousse petite graine, pousse   [convocation]Pousse petite graine, pousse - Page 2 EmptyJeu 17 Mar 2022 - 17:51
10 Mai 1167.
[convocation]Pousse petite graine, pousse - Page 2 Ol9q
Si le vicomte sembla percevoir le mal-être qu’il provoquait chez la jeune femme, soit il n’en teint pas compte, soit il y était tout bonnement indifférent. Il restait là, debout et stoïque à la regarder se draper dans ce qu’elle pensait lui rester de dignité.

-Et l’hongre préférerait se faire appeler étalon car cela lui donne l’illusion d’une situation meilleure, au final il reste une bête appartenant à son maître, tout aussi privé de sa liberté que ses camarades qui acceptent la bassesse de leur condition.

Il avait fini par répondre de cette voix tranquille d’un professeur éprouvé à la tâche de rappeler de simples faits à un élève récalcitrant. Il finit par hausser un sourcil curieux comme si la tournure que choisissait de donner la jeune femme à la situation avait quelque chose de surprenant, si ce n’est amusant. Abielle était restée coïte, visiblement consciente de ne pas être la bienvenue dans l’échange qui se déroulait à cet instant. Elle observait la scène avec une forme d’avidité curieuse laissant son regard passer de l’un à l’autre des protagonistes comme devant une intense scène de théâtre.

-Si le fait que je ne perde pas de temps à emballer la vérité dans le tissu soyeux du mensonge pour vous permettre de la nier me rend discourtois et bien je crois que c’est un fait, je le suis. Et je ne compte pas m’en excuser. Trop nombreux sont les mensonges communément admis ces derniers temps. Pour protéger nos proches, nous protéger nous-même, protéger la vision que l’on veut avoir du monde. C’est une chose qui m’ennuie et dont je ne m’embarrasse pas.

Pour la première fois il dédia son regard à Abielle et non à Iris, comme si cette réplique la concernait de manière bien plus directe que la jeune femme. La courtisane sembla aussi hermétique à la remarque et à ses sous-entendus qu’il ne l’avait été à la perte de l’objet quelques instants plus tôt. Ils se contentèrent de s’observer en chien de faïence, un long instant. Mais puisque visiblement cette joute de regard ne mènerait à rien pour l’un comme pour l’autre, le sieur d’Ombreciel laissa couler son regard sur les débris de la tasse.

- Vous me dites que l’habit ne fait pas le moine, mais c’est pourtant ce que vous pensez, sinon vous n’auriez pas honte de vous afficher ainsi devant moi, vous couvrant tant bien que mal à mon regard. Comment pourrais-je passer outre si vous même vous craignez en permanence que cela vous définisse ?

La question semblait sincère, mais plus faîtes pour amener à une réflexion que dans le but d’obtenir une réponse claire ou rapide. Il poursuivit d’ailleurs de lui-même.

-La confiance est une chose des plus fragile, et aussi l’un des matériaux les plus difficile à forger, dit-il en s’emparant d’un des plus gros éclats dont il exposa l’une des arrête tranchante à la lumière pénétrante du jour. Contrairement à un objet émaillé. Sa composition simple et élégante le rend aussi facile à fondre qu’à modeler. Même l’objet le plus abimé du monde pourra ainsi retrouver une nouvelle forme et utilité entre les mains d’un artisan convenable. Parfois même atteindre un degré de beauté et de perfection dont sa forme précédente n’aurait jamais pu rêver. Nous sommes d’accord sur le fait qu’elle ne sera plus jamais la même tasse, malgré tous les efforts appliqués, mais elle peut changer, évoluer.

Il ramena son regard sur elle, ne laissant aucun doute sur la nature de son discours et la chose concernée par cette transformation possible. Se proposait-il d’être l’artisan ? Ou ne faisait-il qu’extrapoler une situation par simple envie philosophique.

-Il ne faut que de la volonté et du temps, dit-il finalement avant de se détourner pour se diriger vers la porte. Il s’arrêta cependant devant l’entrebâillement pour jeter un regard par-dessus son épaule. Il sembla réfléchir de longue seconde.

-Si vous souhaitez travailler pour moi demoiselle Sarravilliers, votre ancienne activité cesse aujourd’hui même. Vous n’y retournerez que pour chercher vos biens si vous en avez laissé sur place. Une lettre de droit de passage et vos premiers gages vous attendent sur la table près de l’entrée. Le courrier vous offre la possibilité d’entrer sur l’Esplanade dans deux jours. Je vous attendrais ici même une heure après l’aube. Cela vous laisse une journée pour mettre les choses en ordre. Si vous arrivez en retard ou ne venez pas, je partirais du principe que votre chemin est ailleurs, vous pourrez garder l’argent, disons comme compensation du temps perdu pour nous deux ici. Mes dames.

Il leur offrit un hochement de tête et quitta la pièce sans attendre de réponse ou leur accorder plus d’intérêt. Abielle posa sa tasse tout juste finie sur le plan de travail et prit la parole d’un ton étonnamment guilleret.

-Ça ne s’est pas trop mal passé ! Bien joué.




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Clarence SarravilliersProstituée
Clarence Sarravilliers



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MessageSujet: Re: [convocation]Pousse petite graine, pousse   [convocation]Pousse petite graine, pousse - Page 2 EmptySam 19 Mar 2022 - 16:13
Clarence ne répond rien, elle se contente de le regarder sans se permettre de l’interrompre un seul instant, toujours drapée dans sa cape serrée contre elle. Pourtant, si elle ne dit pas un seul mot, cela ne signifie pas pour autant qu’elle n’a rien à dire. Elle a au contraire beaucoup à répliquer mais rien qui ne serait constructif parce qu’elle est blessée dans son orgueil. Clarence est assez intelligente pour savoir qu’il vaut mieux se taire que parler sous le coup de la colère. Et se taire est déjà beaucoup quand l’interlocuteur semble déployer de grands efforts pour tenter de convaincre son petit auditoire du bien fondé de son raisonnement.

Lorsqu’il s’éloigne, elle ne bouge toujours pas, se contentant de le suivre du regard jusqu’à ce qu’il annonce ses conditions et s’éclipse enfin laissant les deux femmes seules. Les paroles d’Abielle égaient un instant le froid silence qui vient de tomber comme une chappe de plomb sur cette pièce, un silence ensuite troublé par la voix douce de Clarence qui regarde l’évier sali, le torchon, avant de dire :

- Il est toujours comme ça ?

Elle rejoint sa comparse et regarde la tasse vide avant de reporter son attention sur la dame en noir, l’air infiniment triste.

- Je vous avais dit que ma tenue n’était pas adaptée. Ce n’est pas qu’une question d’apparence, c’est une question de respect, un respect de moi-même. Je crains désormais que, quoi que je fasse et en dépit de son beau discours, il ne voit en moi que cette… « pute » qu’il a mentionné. Je ne voulais pas qu’il apprenne mon métier…il ne verra plus jamais que cela. Et ne me dites pas que ce n’est pas vrai, Abielle….dit Clarence pour interrompre toute volonté de la sermonner. Les hommes sont tous pareils, je sais de quoi je parle. Et celui-ci sera qui plus est mon employeur.

Clarence s’assoit sur la chaise, la gorge sèche, encore sous le choc de cet horrible entretien. Elle reconsidère très sérieusement l’offre du Vicomte, pendant quelques instants, mais à tout bien réfléchir, il vaut mieux travailler ici, en sécurité, son enfant à naître en sécurité en compagnie d’un homme détestable que là-bas, dans une chambre à laquelle tout le monde a accès. Rien ne l’oblige à lui parler après tout, elle sera ici pour travailler, pas pour être aimable.

Un soupir lui échappe.

- Très bien…Je serai ici après-demain. J’irai rechercher mes affaires au Jardin. Et…dire à Madame Rose je ne travaillerai plus pour elle.

Elle ne sait pas comment elle va lui annoncer cela mais elle le fera. La main sur son front glisse devant ses yeux puis elle ajoute, émue :

- Abielle, s’il vous plaît, je ne veux pas que vous mentionniez mon état au Vicomte, de quelque façon que ce soit. C’est déjà assez pénible de savoir qu’il connait mon passé, je ne veux pas non plus travailler dans le jugement permanent. Vous comprenez ?

Le regard émeraude de Clarence, tout embué de larmes qu’elle refuse de libérer, se pose sur Abielle. Toute la peine dans ce regard-là…

- Il le verra de toute façon bien assez tôt et s'il pose des questions - ce que j'espère pas - ce sera à moi de lui répondre, pas à vous...Vous voulez bien faire ça pour moi?
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MessageSujet: Re: [convocation]Pousse petite graine, pousse   [convocation]Pousse petite graine, pousse - Page 2 EmptyLun 21 Mar 2022 - 14:02
10 Mai 1167.
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Abielle est peinée de voir sa douce amie ainsi malmenée, mais comme arracher le pansement sale d’une plaie, certaine douleur s’avèrent nécessaire pour guérir définitivement de certaine situation.

-Direct et discourtois ? Oui pour le premier, non pour le second, même si ce n’est pas non plus un comportement rare. Lui répond-t-elle alors d’un ton tranquille qu’elle veut rassurant, même si elle ne doute pas un seul instant de l’état d’esprit de la jolie fleur. Chose que celle-ci lui confirme par ses paroles.

Elle pourrait bien argumenter sur le message qu’a, selon elle, tenté de lui transmettre le noble et qui tient bien moins à sa tenue qu’à son état d’esprit. Mais c’est un long chemin qui attends Clarence sur la route qui l’amènera à se voir autrement que comme l’objet de plaisir immoral qu’elle s’est vue devenir malgré ses rêves et son esprit. Et ce chemin, elle devrait le faire seule. Alors se contente-t-elle de la contredire sur les affirmations fragiles qui composent pour le moment, assez logiquement, sa vision du monde.

-Tu n’as vu les hommes qu’à travers le prisme de ta condition petite fleur. Est-ce que beaucoup sont abjecte et incapable de voir au-delà des apparences ? C’est un fait. Est-ce qu’ils sont tous ainsi ? Loin s’en faut. Et je crois que tu t’en apercevras vite. Crois-moi, parfois j’aimerais qu’ils soient tous aussi simple que cela.

Malgré tout, la courtisane se lève et vient, avec douceur, enlacer sa jeune amie pour la serrer contre elle, l’enroulant doucement dans un cocon tissé d’une douce chaleur tendre et rassurante. Elle ne peut reprocher ses craintes à Clarence, moins encore au vu du chemin parcouru jusqu’ici. Et elle, plus que d’autres, a parfaitement conscience de la peur et de la douleur quotidienne que peut éprouver une personne maltraitée par la vie et obligée de se satisfaire d’une profonde souillure. Alors elle lui donne ce qu’elle n’a que trop peu obtenue, une affection et un soutien sincère. Si Kaïne n’avait pas été là pour elle, dans les plus douloureux moment, aucun doute n’aurait été possible sur les profondeurs dangereuses dans lesquelles elle aurait sombré.

Malgré l’amour sincère qu’elle sent en Clarence pour sa sœur, les secrets qu’elles ont à présent l’une pour l’autre lui semblent un frein trop fort pour lui permettre de se reposer sur leur relation. C’est un constat triste que de voir l’amour et la considération finir par séparer deux personnes. Sans se substituer à sa sœur de sang, Abielle essaie donc, autant que lui permet sa place, d’offrir un peu de ce soutien indéfectible, même par une simple étreinte, à cette fleur sauvage.

Elle finit par prendre avec douceur le visage délicat de sa jeune amie entre ses mains pour le lever doucement, constatant ses yeux pleins de larmes refoulée. Si jeune et si seule.

-Ce secret est le tiens et il ne m’appartient aucunement de le dévoiler, quand bien même en aurais-je la moindre envie. Mes lèvres resteront closes, mais mon oreille disponible quand tu en auras besoin jolie fleur.

Elle lui sourit de nouveau et essuie la larme qui s’accumule au coin de son œil afin qu’elle ne dévale pas sur son beau visage. Combien en a-t-elle retenue ainsi au fil des années ? Elle préfère ne pas s’en rappeler. Au lieu de quoi elle choisit de combattre le malheur et la peine avec un peu de simplicité, de partage et de frivolité. Elle se saisit des mains de Clarence et les presse avec excitation en les relevant devant elle.

-Tout cela pour dire que tu vas commencer un nouveau travail ! Et quoi de mieux pour marquer l’événement que de te trouver une jolie robe pour ton premier jour ? Je t’ai en ma compagnie pour la journée et je connais quelques boutiques qui auront des pièces parfaites pour toi. Je vais me faire un malin plaisir à te trouver la plus jolie des tenues !

Elle ne laisserait pas le temps à sa jeune amie de se morfondre dans ses craintes et lui offrirait une journée aussi éprouvante que divertissante pour l’âme. Elle se mit de nouveau à la tirer à sa suite pour l’entrainer vers une nouvelle aventure. La somme qu’elles trouvèrent près de la lettre de passage que lui avait laissé le noble en disait long sur la différence de confort qu’offrait le statut d’employer de noble face à celui de fille de joie, celle-ci couvrant sans peine de plusieurs jours de passe. Mais après l’avoir fourré dans les mains d’Iris, Abielle n’en fit plus le moindre cas, rangeant cette affaire tout en bas de la pile de leurs priorités et comme promis, ne lui laissa plus une minute de cette journée, le temps de penser à autre chose que leur quête de divertissement.


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