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| Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) | |
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
| Sujet: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Dim 6 Fév 2022 - 7:36 | | | Rues de Marbrume ◈ 25 Avril 1167 ◈ Milieu d'après-midi Battre le fer pendant qu'il était encore chaud, voilà une devise sur laquelle le Comte de Rougelac n'allait pas se se priver de s'en saisir. Deux jours seulement après qu'il fit chuter les piliers d'une dérangeante influence pour la Reine, le mondain avait donc prit la décision de marquer de son emprunte cette sombre intrigue en multipliant les initiatives.
La première d'entre elle fût de payer un groupe de partisans qui aurait pour objectif le soir venu de manifester son indignation devant la résidence du malheureux armateur de Fresaque. Un savant mélange de gens du peuple et d'une poignée l'ecclésiastique qui iraient huer aux fenêtres du traitre aux préceptes du mariage et de la fidélité. Une action somme toute symbolique avec pour seul exigence de ne pas céder à quelques actes de violences.
La seconde, bien évidemment, fut de récompenser la première braise qui avait enflammé cette événement mondain tragique. Lui redonnant tout l'anonymat dont elle était et faisait jusqu'alors l'objet, lui donnant par la même occasion un alibi des plus solide dans une improbable éventualité où quelques enquêteurs auraient obtenu le moindre indice, ce qui n'en fut fort heureusement pas le cas. Clarence avait donc pour retrouver sa vie et ses habitudes, avec une bourse pleine et de nouvelles perspectives. Sa maquerelle, Madame Rose serait également rassurée par missive d'une prochaine venue du Comte afin de conclure leur entente.
La troisième de ces initiative était tout aussi importante, bien que sa méthode de mise en oeuvre allait être le fruit de détails qui de prime abord allaient paraître anecdotique et pourtant. Rendez-vous fut donc fixé entre le Comte et l'instigatrice de cette déchéance, la Dame de Compagnie de la Reine en personne, dans un salon privé du château. Mais pour faire bonne figure et entretenir la sympathie nouvellement entretenu par Victor avec cette dernière créature des plus dangereuse et délicieuse, il lui fallait se montrer avec un argument, un présent à la hauteur de la royale rencontre. Il lui fallait non moins prendre en compteur un facteur de discrétion certain et c'est bien sur ce point que le Gouverneur de Sombrebois allait à nouveau user d'une braise, sa seconde, un être tout aussi haut en couleur que la catin issue de la bourgeoisie.
Il ne s'agissait ni plus ni moins que d'une connaissance qui remontait maintenant à dix mois seulement. Un personnage dont le Comte était certain de ses atouts, mélange désir, fascination, curiosité et convoitise : Cérène Boiserel, une saltimbanque pas comme les autres qui assurément ferait son effet auprès de la Vicomtesse Félia Vertchemin pour ses talents uniques et reconnus.
Mais voilà, la jeune femme et sa troupe se représentait chez un sang-bleu le soir même, se qui compliquait la tâche du Comte de Rougelac. Pourtant, cet atout lui était nécessaire dans le cadre de sa visite dans les coulisses du pouvoir Royal. Il lui fallait donc intercepter la danseuse avant qu'elle ne rejoigne l'Esplanade et mettre en œuvre un plan pour la convaincre de le suivre.
Victor avait donc choisit une artère principale de la capitale où il pourrait exécuter son subtile larcin, car soyons honnête, le sang-bleu ayant embaucher la troupe de saltimbanque comptait sur la présence de Cerene pour faire son effet. Ainsi, dissimulé dans l'habitacle d'un carosse qu'il avait loué afin de protéger son identité, le mondain, entouré de pas moins de trois mercenaires et un homme de main vint soudainement barrer le chemin de la troupe dont on comptait la présence de Cérène.
Profitant de la foule qui allait et venait certains du marché, d'autres des thermes et pour d'autre encore des faubourgs, le quatuor se déploya face aux saltimbanques, semblant clairement ne se soucier que de ce groupe. Les individus ne montraient aucune agressivité, pas même lorsqu'un duo de miliciens s'approcha dans l'exercice de leur fonction. L'un des mercenaire leur remit d'ailleurs une bourse avant que le duo ne quitte les lieux, corrompu par un peut d'argent facilement gagné.
Nul épée n'avait été tirée de son fourreau, mais nul doute qu'on discernait leur équipement attaché et mise en évidence au regard de tout a chacun. Joueur de lyre, jongleur, porteur de tambour, aucun d'eux ne fut prit à parti, l'attention se portant sur le doyen du groupe et la danseuse.
S'avançant dans une livret de plutôt riche facture, un chapeau en cuir clair piqué d'une plume, l'un des homme de main fit face à Oscar qui se tenait tout à côté du centre d'attention et d'interet du Comte de Rougelac, main faussement détendue mais pleine d'assurance sur le pommeau de l'épée flanqué à sa taille.
- Pardonnez nous cette intervention, seulement notre maître souhaiterais expressément et quelques instants seulement s'entretenir avec mademoiselle Boiserel. Une sollicitation qui ne saurait attendre.
L'homme du main du Comte reporta alors son attention sur Cérène, poursuivant, sûre, celon les conseils de Victor, que ces prochains mots feront échos dans l'esprit de la jeune femme.
- Mon maître espère d'ailleurs que son carnet d'adresse ait pu vous être bénéfique. Il ne doute point que l'artiste que vous êtes saura se rappeler de cette soirée d'été chez Monsieur Guy de la Rouille...
Se faisant et sous le regard alerte des trois autres mercenaire, l'homme attendait la réponse de la jeune femme et du chef de la Troupe, Oscar, tandis que plus loin, un rideau opaque dissimulait toujours la présence de Rougelac dans l'habitacle du carosse.
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| | | Cérène BoiserelSaltimbanque
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Dim 6 Fév 2022 - 14:56 | | | Le soleil déclinait dangereusement derrière les collines, ses derniers rayons perçant de giclée rouges et d’ors les façades. La petite troupe suivait un itinéraire pour se rendre à l'Esplanade d'un noble insignifiant souhaitant faire bonne impression.
« Pour une fois qu’on est dans les temps » S’étonna Gustave en riant d’un rire profondément gras et bienveillant. « Je vais pouvoir enfin m’occuper de ce tambour comme il se doit avant de le faire vibrer dans l’assemblée ! »
Cérène éclata d’un rire clair, désinvolte, jailli du fond du cœur.
« Tu es si à cheval sur les horaires » Surenchérit-elle d’un sourire en coin. « Pourtant, le but est bien de se faire désirer, particulièrement avec les nobles. » Elle passa devant lui et pivota avec amusement sur elle-même en souriant, inclina légèrement son torse ironiquement.
« Je suis Messire Tombechêne et je vous désire ici présent avant la Nuit. » Mima-t-elle en prenant une voix d’outre-tombe tout en s’inclinant avec grossièreté.
«Tu le refait bien. » S’en amusa Théo.
Les derniers rayons du soleil disparaissaient dans un éclat ensanglanté lorsqu'ils débouchèrent sur l'artère principale de l'Esplanade. Des soldats, inconnus, leur barrèrent la route sans que toutefois ils n’en distinguaient la raison. Ils s'arrêtèrent brutalement en pleine rue, comprenant qu'ils ne pourraient pas passer. Autour d'eux, les passants s'écartèrent, leur jetant des regards intrigués. Cérène s’agaça contre les miliciens aussitôt arrivés aussitôt partis, ces vendus qui pouvaient fermer les yeux pour de l’argent la secoua d’une bourrasque révoltée. La troupe resta longuement silencieuse, sans n’être agitée de colère mais d’une profonde incompréhensible tension, les liens qu’ils partageaient étaient assez forts pour ne pas se mettre en tête de se battre contre une poignée d’hommes parfaitement armée.
Un bouillon de rébellion aux lèvres, Cérène s’apprêta à cracher sa colère. Elle n’avait pas gagné sa liberté durement, par le prix de multiples sacrifices pour se faire humilier ! Comme si Oscar lisait en elle, sa main se dressa vers elle pour l’inciter à rester silencieuse. Léandre, quant à lui refréna son insolence et s'appliqua à maintenir un masque d'une dignité souveraine. Ce n'était pas le moment de jouer les héros, et il l'avait très bien compris. Théodore, jeta un coup d'œil suspicieux à la dérobée à Gustave, comme s'ils échangeaient silencieusement.
- Que se passe-t-il ici ? Interpelle Oscar d'un ton autoritaire mais calme. Nous nous rendons chez…
Sa prudence lui revenait par bouffées à mesure que le feu s'estompait dans ses veines sous l’explication de l’homme.
- Cérène. Dit-il lentement. Penses-tu que ça ira ? - Oui.
Oscar s’écarta pour laisser passer Cérène, ce n'était pas le moment de tout gâcher par une action impulsive précipitée, « sois prudente » lui avait-il murmuré. Oscar savait qu’elle possédait cette intelligence mordante et particulière, son esprit était revenu plusieurs fois des limbes et la troupe ne pouvait prendre le risque d’être malmenée. Se dirigeant d'un pas décidé vers eux sans l’ombre d’une hésitation. Le menton dressé en défi, elle toisa le groupe d’hommes de mains sous les dernières lueurs du crépuscule. Deux prunelles brûlantes ; comme les braises d’émeraudes d’un reptile se plantèrent dans l’homme de longues secondes, avant de le décliner lentement des siens pour fixer le carrosse. Ses traits s'adoucissant subitement, l'éclat de braise s'effaça sur une moue irrésistiblement charmante.
- Auriez-vous l’honneur de m’amener à lui ?
Elle atteignit le seuil, poussa la porte du carrosse d'une main assurée. Un pressentiment lui arracha un frisson, l'intérieur silencieux se peuplait d'ombres sinistres. Prenant appui, elle pénétra à l’intérieur avant de s’assoir silencieusement face à Victor. Tout sembla s’illuminer alors qu’elle s’embrasait telle une sirène de feu. Un monstre de flammes dansait sur les sièges, sur les fenêtres, sur le plancher en une farandole hypnotique. Elles rongeaient, grignotaient, dévoraient tout sur leur passage. Tout flamboyait d'un rouge incandescent. Victor aurait pu s'avancer mais l'incendie menaçant qu'était Cérène aurait pu empêcher toute progression. Le feu qui émanait d'elle racornissait les cheveux du noble, le vidait de son eau, léchait sa peau nue.
- Cela fait bien longtemps. Lança-t-elle, tandis que sa tête s’échoua avec une nonchalance reptilienne contre son poing, amusée malgré son sourire sans joie.
Puis la chaleur étouffante se dissipa pour faire place au froid mordant de la nuit. L'expression goguenarde de la saltimbanque, encore gravée en traits de feu devant les yeux de Victor, lui arracha une moue tout à fait insolente.
- Que me vaut le plaisir pour que vous m’interceptiez ainsi dans la rue ? S’enquit-elle, sans prendre la peine de se formaliser dans de la politesse superficielle, elle le laissait volontiers aux Sangs-bleus.
Ses yeux se plissèrent et son regard se fit soudainement plus intense. Croisant souplement les jambes, son index pianota d’un rythme régulier sur son genou.
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| | | Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Mar 8 Fév 2022 - 15:03 | | | Rues de Marbrume ◈ 25 Avril 1167 ◈ Milieu d'après-midi Après un bref échange entre le chef de la troupe de saltimbanques et la pulpeuse danseuse, l'homme d'arme du Comte de Rougelac semblait alors se détendre légèrement, glissant du pommeau de son épée la paume de sa main gantée pour l'inviter d'un geste du bras à le suivre en direction de l'étrange carosse stationné un peu plus loin. A cet instant où la situation se décantait, le déploiement de mercenaires sur la ruelle passante se reforma en rang plus serré devant l'habitacle du mondain, non sans pour autant garder l'oeil vigilant sur tout curieux qui aurait le malheur de ralentir le pas pour observer la scène. Les rares badauds à se permettre à l'exercice furent proprement chassé pour laisser toute latitude et la discrétion à ce huit-clos quelque peu surprenant au beau milieu de la capitale.
Sagement installé sur l'une des banquette, Victor attendait sereinement la venue de la jeune femme. Naturellement, il avait préalablement prit la mesure de son action qui n'allait sans doute pas être au gout de la principale intéressée. Alors, lorsque la porte s'ouvrit pour laisser apparaître une femme furieuse qui se caractérisa par ce tableau exceptionnel ardemment sensuel, Rougelac ne pu retenir un léger sourire à la commissure de ces lèvres alors que ces mains ganté de cuir obsidienne restaient sagement posés sur ces genoux.
Il laissa alors l'artiste déployer ses talents jusqu'à ce qu'elle arbore une attitude, une moue insolente en point d'orgue de sa prestation. Elle ne se formalisait nullement en politesse et Victor n'en prit nullement ombrage. un échange de bon procédé finalement au vu de la situation qui devait mettre bien mal à l'aise Cérène qui ne s'attendait pas à être bousculer dans sa zone de confort. Lissant son impeccable pourpoint obsidienne aux reflet mauve, le Comte de Rougelac s'éclairci la gorge avant de prendre la parole dans la plus parfaite tranquilité et sérénité.
- Je suis tout aussi ravi que vous de vous revoir. Dit-il avec une pointe d'ironie dans sa voix. Votre brûlante personnalité m'avait tant manquée. J'espère que depuis notre trop lointaine rencontre, vous et votre troupe vous portiez bien ? Mon carnet d'adresse à je l'espère permit à vous et vos amis de vivre plus... confortablement, dans l'exercice de vos talents.
Il prit une pause, inclinant légèrement la tête vers la lucarne où d'un index, il repoussa légèrement le rideau pour observer ses hommes d'armes tenir à distance les imprudents et garder un oeil sur les collaborateur de la danseuse qui risquaient d'être inquiet. Et tout en observant la ruelle, discrètement, il reprit la parole, maitrisant la moindre de ses émotions, comme à son habitude.
- J'ai pour vous une occasion à saisir qui ne se reproduira sans doute jamais. Je craints de devoir changer vos plans pour ce soir. Je parle de vous, uniquement de vous.
Son index lâcha le risque alors que son regard se posa en coin sur le genou de la danseuse où un doigt semblait s'y agiter.
- Serait-ce de la nervosité que je perçois mademoiselle ? Soyez sans crainte, pourtant. Reste à savoir si vous êtes une femme d'ambition. Ou à contrario, un mouton, sage, qui suit la meute sans prendre quelques opportunistes libertés et occasions de briller plus encore. Vous ferez certes un déçu, mais je puis vous promettre que vous gagnerez plus que ce que vous allez y perdre ce soir auprès de ce sang-bleu qui hélas devra se passer de vos talents pour transformer sa réception en chef d'œuvre.
Enfin, Rougelac releva le menton et fixa droit dans les yeux la reptilienne créature qui l'avait fasciner il y a de cela dix mois maintenant.
- Êtes-vous prête à m'écouter et prendre ma future proposition au sérieux ? Si je suis ici, croyez bien que cela n'est pas anodin et j'aurais préférer dans un tout autre contexte. Seulement certains évènements ont précipiter ma démarche à votre endroit. Des évènements qu'il vous faudra passer sous silence et je ne doute pas que vous soyez capable d'être parfaitement muette et discrète.
Pour Victor, toujours prudent, il ne fallait jamais mettre la charrue avant les boeufs. Avant toute révélation, il avait toujours eu ce besoin de savoir que son interlocuteur était en capacité d'adhérer au préalable à sa démarche. Et c'était également une manière de sonder son vis-à-vis sur sa personnalité et ses motivations.
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| | | Cérène BoiserelSaltimbanque
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Mer 9 Fév 2022 - 15:47 | | | Cérène leva le coin des lèvres sur un sourire sensuel ; animant tout le sillage d'une fossette charmante. Ses yeux verts perçaient l'obscurité comme ceux d'un reptile en chasse. Elle laissa échapper un ricanement vénéneux lorsqu’il lui demanda comment se portait la Troupe et soulignant, Ô combien il lui avait été utile. Oublierait-il, peut-être, qu'elle ne s'était pas faite grâce à lui ? Ah, ces hommes, toujours à penser que vous leur devez tout. Un lent sourire étira ses lèvres et elle inclina la tête dans une ironique reconnaissance.
— Particulièrement bien. Je vous remercie.
Et le voilà qu’il défile sa toile, l’appât du gain, la provoquer dans ses ambitions ? Si Victor enchaînait les mots stratégiques en espérant éveiller son intérêt, la caresser de sa provocation calme, il en fut tout l’inverse. Au contraire, il perdait du terrain, il n’éveillait ni son intérêt ni son attention. Elle se contenta d’un vague haussement d’épaule sans cesser le mouvement de son index.
— Oh ; ne vous en formalisez pas, le reprit-elle à la volée. C’est un réflexe plus que de la nervosité, je récitais le rythme de la mélodie que je suis censée jouer ce soir. Peut-être cela vous ennuie-t-il ?
Elle se pencha un peu plus, cette fois-ci, se dressant un peu plus comme une couleuvre s’apprêtant à mordre. Ses contours se ciselèrent dans l'ombre avec les quelques éclats de lune comme si elle était une créature légendaire.
Cérène le considéra un moment. Malgré son silence, elle semblait percer ses motivations bien plus clairement que nombre de personne dotées d’un excellent instinct. Ses mots avivèrent sa méfiance comme lorsque l’on souffle sur les braises. Ses intentions se dessinaient dans le labourage de ses rides, le mouvement provocant de ses lèvres. Toutefois, il ne les formulait pas à voix haute. Elle le laissa libre parler de lui-même ou de taire ses secrets. Par un étrange instinct, Cérène avait l'impression de deviner une partie des réponses dans le contour de ses mots, qu'elle lisait à travers ce qu'il lui disait. Victor n'obtiendrait rien de plus de sa part en tournant autour d’elle pour la sonder.
— Bien, je vois que nous en sommes là. Constata-t-elle avec douceur. Entendons-nous bien, je ne suis pas de ces choses que l’on obtient d’un claquement de doigt. Attendez-vous de moi que je vous suive bien sagement ? Roucoula-t-elle avant d’émettre un bruit sec et réprobateur de la langue. Moi qui m’attendais à ce que vous me connaissiez-mieux que cela… Se lamenta-t-elle ironiquement en secouant la tête. Son menton se redressant, son sourire en coin insolent trahissant la plainte. Quel dommage.
Peut-être un rappel à l’ordre du jour était-il nécessaire ? Elle se décolla de son siège comme une flamme brune malicieuse, un courant d’air soudain déferla sur lui comme un serpent, le fantôme d'une caresse langoureuse s'éveilla sur sa peau, et ses lèvres prostrées près de son oreille, susurrant lentement.
— Lorsque vous attisez les braises, mon cher, pensez-vous pouvoir contrôler l’incendie avant qu’il ne devienne hors de contrôle ?
On ne touchait pas à la troupe. On n’intimidait pas les siens. Nobles ou pas, peu lui en coûtait. Son cœur était mort dans sa poitrine, que pouvait-elle perdre de plus ? Un temps, un silence mais celui-ci était agressif. Les hommes arrogants qui pensaient détenir le pouvoir pouvait provoquer les pires mutineries.
— Alors soit vous me dites réellement pourquoi vous êtes là au lieu de tester ma patience. Soit…
Se redressant, sa main se posa sur la porte.
— Je retourne avec ma meute.
Et non pas le Troupeau. Toi qui te penses le berger de tous, siffla-t-elle menaçante dans sa tête.
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| | | Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Jeu 10 Fév 2022 - 8:53 | | | Rues de Marbrume ◈ 25 Avril 1167 ◈ Milieu d'après-midi Conscient de sa démarche, Rougelac s'attendait à une réaction à la hauteur de cette artiste, tout en ardeur et subtilité. Il n'en fut absolument pas déçu et se laissa même s'approcher par ce serpent de feu menaçant sans chercher à lui opposer une quelconque résistance.
Alors qu'elle lui murmure venin à l'oreille, le Comte se prend à frissonner, non pas de peur, mais d'excitation, la même qu'il avait pu connaître durant leur première rencontre. Plus que tout, le mondain appréciait ces femmes de caractère qui mêlait leurs atouts psychologiques à leurs atouts physiques. Grâce de Barsey, Apolline de Pessan, Katarina de la Broye, Clarence Sarravilliers et bien d'autres encore. Cérène Boiserel faisait donc partie de cette liste.
Une mise au point fut nécessaire, la danseuse s'étant déployer de manière à prendre un ascendant physique sur l'homme qui venait perturber sa journée. Elle ne souhaitait pas être un pantin et obéir aux ordres et profita de cet instant au délicieux parfum menaçant pour rappeler qu'elle ne faisait non pas parti d'un troupeau mais d'une meute, à cela, il en demeurait un détail des plus important qui ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd.
Jouant de fait volontairement l'homme prit à parti est reclus dans ces derniers retranchements, le Comte de Rougelac était en faite intérieurement à l'opposé de ce qu'il montrait passivement à l'extérieur. Face à Cérène qui avait ouvertement rompu tout distanciation sociale, il feignait être paralysé jusqu'à ce que la jeune femme ait posé la main sur la porte du carrosse. Il était à présent temps pour Victor de donner plus de détails après avoir jouer outrageusement avec cette féline. mais un jeu révélateur, il va s'en dire.
- Passez cette porte et vous le regretterez peut-être tout le restant de votre vie. Vous êtes un véritable Phoenix, je n'en attendais pas moins de votre réaction.
Victor se redresse et pose alors promptement une main ganté d'obsidienne sur le poignet de Cérène qui tenait la porte avant de la fixer de son intense regard océan.
- Vos talents m'ont conquis et je vous offre l'opportunité de conquérir la Cours Royale de Marbrume.
Il glisse sa main du poignet de la danseuse et se rassis.
- Si vous sortez, je vous souhaite une excellente représentation à l'Esplanade. Si vous souhaitez resté quelques instants de plus, sachez que pour rebondir sur vos mots, j'ai bien la ferme intension que vos braises soient tant attisées que là où je vous propose d'aller, votre feu en devienne hors de contrôle. Vous avez su conquérir seule la bourgeoisie, ainsi la noblesse avec mon appui et je ne prêtant pas vous possédez ou vous soumettre à ma bonne volonté. Je vous offre là une porte d'entrée que seul vous pouvez saisir. Souhaitez-vous donc m'écouter ma très chère Cérène sans plus porter de préjuger sur la promptitude de ma venue qui peut, je le conçoit vous déranger ?
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| | | Cérène BoiserelSaltimbanque
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Dim 13 Fév 2022 - 15:54 | | | Cérène fronça joliment les sourcils, perplexe, comme si elle prenait l'entière mesure de ce qu'il lui disait. Un éclat furtif passa dans ses yeux verts, son cœur s’accéléra d’une excitation brutale. Elle se redressa sur un coude, son regard se focalisant sur la masse sombre de Rougelac au travers de la nuit.
— La cour royale ? , Reformula-t-elle en clignant un peu des yeux, perdant un fugace instant de sa superbe colère informulée.
Elle percevait les vibrations dans la voix grave alors qu'il lui retenait le poignet, limite la clouant contre le battant en bois. En la saisissant, Victor aurait pu sentir le contact de sa peau brûlante s’insinuant au travers de son gant comme des flammes gourmandes, sa chair léchant la sienne d’une fournaise infernale. La manière dont il la retenait lui fit glisser un rire forcé, presque un ronronnement fauve.
Un Phénix, hein ?
Elle se méfiait de lui, de ses mots imbibés de miel empoisonné. Il s’était plu à la tester, la jauger et elle avait feulé. Le fait de provoquer le danger semblait l’exciter d’un sentiment de pouvoir, et Cérène le constatait avec plus de précision. Il s’agissait d’un manipulateur qui prenait plaisir à tromper dans un dédale de confusion pour mieux vous saisir. Elle sentait qu’il l’avait provoqué dans le but d’en découvrir plus sur elle, déjouer ses failles et faiblesses pour s’en servir comme levier le moment venu.
Mais il n’avait pas perçu sa réelle faiblesse, emportée dans l’oubli.
La cour royale ?
Bonne ou mauvaise idée ? Elle en avait tant rêvé mais elle abordait cet objectif avec un détachement lointain. Elle n’aurait jamais espéré que cela puisse arriver un jour, à force de côtoyer la sphère de la noblesse, elle en avait appris rapidement les rouages et les contours limités, suffisamment pour pouvoir composer sans s’exposer inutilement. La haute sphère, quant à elle, était un terrain de jeu restreint, plus dangereux et une excitation étrange se distillait dans ses veines comme si elle se plaisait déjà à relever le défi.
Elle se revoyait arriver quelques années plus tôt avec son frère, narguant et défiant la mort plusieurs reprises sans jamais décliner le regard. Peu après la mort de son frère, elle se revoit à nouveau plus loin, s’échappant sous l'averse d’un bordel où on l’avait placé, à grandes foulées parce qu’elle aspirait à plus grand, toujours plus grand.
Mais la Troupe…
Puis une autre question s’empara d’elle et l’écho ténu prit l’apparence d’une voix malicieuse et insidieuse.
Peut-être Rhoark s’y trouverait-il ?
Cérène ne disait rien et le dévisagea avec un air songeur. Par un étrange phénomène elle acquiesça sans s'offusquer davantage, acceptant ses paroles puisqu’elle retira délicatement sa main du battant. Déclinant avec une lenteur calculée son visage de la porte, Cérène braqua son regard qui déferla telle une bourrasque incendiaire sur Victor. Effleurant ses cheveux, dégringolant sur son front, dessinant les contours de sa mâchoire, se noyant avec insistance dans son regard, comme si elle pouvait percer la pierre jusqu'au plus profond de Rougelac. Elle n'y découvrit qu'un mince halo bleuté.
— Je vous écoute. Sembla s’assagir la Sirène sans pour autant totalement rétracter les griffes.
Pourtant l’éclat bestial qui animait ses yeux semblait dangereusement s’embraser, comme une immense tornade d’aurore boréale brillant dans la nuit.
Dernière édition par Cérène Boiserel le Sam 26 Fév 2022 - 12:24, édité 2 fois |
| | | Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Lun 14 Fév 2022 - 8:04 | | | Rues de Marbrume ◈ 25 Avril 1167 ◈ Milieu d'après-midi L'appât du prestige et des rêves inaccessible étaient tout aussi fort que celui du gain, peut-être même l'était-il plus encore chez l'humain de modeste naissance. Ainsi, après avoir joué une partition dangereuse, le Comte de Rougelac s'était décidé à cesser de tourmenter la danseuse dont il pouvait a chaque contact physique ou visuel ressentir cette fournaise qui y sommeillait.
Aux simples mots de "Cours Royale" et voilà que Cérène se ravisa, laissant toutefois légèrement songeur un Rougelac qui l'espace d'un instant se demandait bien ce qui pouvait provoquer une fraction de seconde l'absence mentale de sa vis à vis. L'artiste fini par acquiescer et reprendre sa place non sans laisser à Victor ce délicieux luxe de la voir jouer de sa crinière et des dessins de son minois aussi adorable qu'il n'était dangereux.
Satisfait par l'attitude de la jeune femme, le Gouverneur du Sud ne boudait pourtant pas son plaisir de dévorer ce regard bestiale qui continuait de s'embraser sans qu'il n'en maîtrise encore les tenants et aboutissants, un défi d'ailleurs qu'il aurait bien hâte à relever malgré les risques encourus. Mais pour l'heure, il était temps de passer à la suite de son plan.
- Je dois me rendre ce soir au Château pour y trouver ni plus ni moins que la Favorite de la Reine Eugénie de Sylvrur. À travers cette dernière, nous avons quelques affaires qui nous rapproches et qui, vous l'aurez comprit, doivent rester sous silence.
Un léger sourire carnacier illumina son visage avant qu'il ne reprenne le cours de son audition.
- J'aimerais célébrer un succès avec cette dernière, en lui proposant le plus grandiose et le plus fascinant des spectacles qu'il m'est eut connu de voir. Et je parle évidemment de vous.
Comme s'il cherchait à apprivoiser cette tornade, Rougelac s'osa à un rapprochement périlleux, quittant son assise pour venir s'installer tout à côté de la flamboyante danseuse.
- Je puis vous assurer que vous pourriez en sortir gagnante si vous êtes en mesure de conquérir cette femme qui n'est autre que la Vicomtesse Félia de Vertchemin. Je ne vais point vous mentir, qu'en cela, vous servez mes propres desseins. Dois-je vous accorder ma totale franchise. Gagnez son plaisir et son intérêt me permettra sans doute d'affirmer mon entente avec cette dernière et de fils en aiguille, auprès de la Reine.
Avec une galanterie qu'on pouvait lui connaitre, le mondain releva le dos de la main gauche de Cerene et y imprima la marque de ces lèvres dans un baise main où il put ressentir une décharge ardente traverser tout son corps.
- Mais comprenez que pour se faire, je dois vous voler l'espace d'une soirée à votre meute. Il y a de ces occasions dans une vie qu'il faut savoir saisir. Saurez-vous j'en suis convaincu, persuader les vôtres de vous libérer de votre charge du soir. Lorsque l'on s'immiscie dans la plus Haute des Cours qu'il soit, mieux vaut y pénétrer seul.
Il laissa alors toute latitude à Cérène pour se déplacer vers la porte sans qu'il ne se montre en opposition physique.
- Et si ce soir vous remportez ce succès que j'escompte, notre collaboration pourrait prendre un tour autre virage. Et croyez bien qu'il ne sera jamais question que vous quittiez votre meute, je vous en fait le serment. Il acheva sa prestation en venant frapper deux fois à la porte du carrosse non sans finir par chercher à convaincre Cérène a l'aide d'un dernier argument.
- Ne vous l'ai-je point dit, depuis notre dernière rencontre, vous avez devant vous le Gouverneur du Sud, nommé par le couple royal en personne. Et croyez bien que mes ambitions n'en sont que plus renforcées.
Dehors dans la rue passante, les hommes du Comte tenait toujours en respect les passants et la troupe de saltimbanque jusqu'à ce que l'un des hommes de main du gouverneur n'entende le signal. Il se rapprocha alors du carrosse pour alors ouvrir la porte, laissant place à la silhouette de Cérène Boiserel.
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| | | Cérène BoiserelSaltimbanque
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Sam 26 Fév 2022 - 13:19 | | | Tantôt langoureuse, tantôt distante mais toujours charmante, Cérène savait comment atteindre très vite le cœur avec sa beauté pouvant faire pâlir les étoiles. Ses lèvres pulpeuses s'étiraient sur un sourire tranchant tandis qu’elle enregistrait toutes les informations données d’un air faussement sage et discipliné, comme le calme trompeur de l’orage. Ses yeux absents se tournèrent sur Rougelac et elle le dévisagea de ses yeux verts pénétrants ; d’un air attentif et appuyé. Le suivant d’un regard troublant alors qu’il prenait place à ses côtés en restant étrangement silencieuse, la bohémienne dégageait une prestance incontestable en dépit de sa modeste condition. Glissant sa main dans sa chevelure, s'étirant comme un étendard, elle laissa les lèvres de Victor sceller leur tacite accord d'un baise main flatteur qui la fit ironiquement sourire.
— Vous me flattez, Sire. Ronronna-t-elle, poursuivant avec amusement. Je ne suis qu’une simple saltimbanque, après tout.
L'éclat de ses yeux déclinant pensivement repeignait ses iris d'un vert enflammé d’une troublante lueur. Évidemment qu’elle ne quitterait jamais sa meute, et si tel était le cas le temps d’une soirée, le temps d’une vie pourrait provoquer une de ses colères les plus noires.
— Gouverneur du Sud, voyez vous ça… S’amusa-t-elle en le scannant de haut en bas d’un air espiègle. Je vois que vous êtes restés vous-même sur bien des aspects. Sourit-elle sur ces paroles énigmatiques tandis qu’elle s’éloignait de lui. Vous permettez ? J’y vais de ce pas.
Se redressant avec une nonchalance insolente, elle se dégagea hors du carrosse en soupirant. Avec la tombée de la nuit, les quelques foyers s’illuminaient de chaleur rassurante, comme une chaîne de petits îlots de lumière rassurants. S’avançant à pas résolu vers Oscar qui l’observait avec une attention inquiète. Une fois face à lui, elle se trouva à court de mots, ses paroles s'enroulant au creux de sa gorge. Le chef de la troupe la dévisagea de la tête aux pieds, les rides de son front se plissant d'un air pénétrant. Son regard l'examinait et semblait lire ses moindres secrets, distinguait ses plus profondes faiblesses.
— Oscar… Commença-t-elle en souriant d’un air tracassé. J’ai une demande d’un Haut lieu. Chuchota-t-elle, déviant son regard à droite puis le déclinant lentement sur la gauche, avant de le redresser délicatement vers lui. Tu es mon père, ma loyauté n’est qu’à toi, à personne d’autre. Si tu refuses, je n’irais pas, je ne peux rien te dire mais cela pourrait améliorer nos conditions de vie. Si tout se passe bien, considérablement.
Oscar glissa une main songeuse sur son visage, prenant le temps de digérer les informations.
— Te sens-tu de le faire, que cela n’implique aucun danger ? Demanda-t-il d’un air si calme et au sourire engageant. Tu es forte, Cérène. Murmura-t-il en lui caressant la joue d’un air distrait. Je sais que tu sauras t’en sortir. Reviens juste à la maison après, d’accord ? On t’attendra. Kira pourra te remplacer ce soir, ils vont l’adorer.
Elle lui sourit et hocha la tête, validant ses propos. Une lueur amusée brilla un court instant dans ses yeux.
— Je ferais de mon mieux. Merci.
Elle salua chaleureusement les autres membres de la troupe, croisa le regard de Léandre qui hocha la tête l’air de dire. “Vas-y, mais fais attention.” auquel cas elle lui sourit l’air de dire. “Ai-je l’air d’avoir besoin de ta sollicitude?”
Cérène se recula lentement, les salua d’un geste discret de la main avant de faire demi-tour et de monter à nouveau dans le carrosse. Elle resta étrangement calme durant le voyage et ne chercha pas à lui faire la discussion, avec une moue braquée sur son visage à mi-chemin entre l’espièglerie et l’insolence. Pour autant, le noble aurait pu aisément constater que lorsque son regard se glissait à l’extérieur, tout le poids du regard de Cérène se poser sur lui comme celui d’un reptile affamé.
Les montures suivaient d’un pas égal le chemin des dalles, oubliant Victor, Cérène fixait par l’extérieur le paysage défilait d’un air songeur, sa silhouette nonchalante s’écoulant sur le siège comme la flamme fugace d’une ombre lascive.
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| | | Dame CorbeauMaître du jeu
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Mar 1 Mar 2022 - 18:01 | | | 25 Avril 1167. Une raideur désagréable dans sa nuque la poussait à y passer régulièrement les doigts dans l’espoir de la chasser. Elle l’avait suivi toute la journée, comme une vilaine petite tique refusant de se décrocher de sa prise. Même ainsi confortablement installée dans son siège, ses yeux parcourant une missive qu’elle avait espérée ne jamais recevoir, la douleur restait entêtante, agaçante, hypnotique presque. Le plus navrant dans tout cela, c’est qu’elle avait parfaitement conscience qu’aucune raideur n’était vraiment là. Son corps ne faisait qu’exprimer ainsi un mal être qui n’avait d’origine que dans son esprit.
Elle avait même envisagé de faire monter l’un de ces beaux et solides hommes de la garde royale pour s’oublier, elle et ses problèmes dans une étreinte purement animale. Elle avait découvert avec les années que le sexe était, peut-être pas un remède, mais un anesthésiant efficace dans le traitement de nombreuses douleurs, qu’elles soient mentales ou physique. C’était d’ailleurs l’un des rare point d’entente entre elle et feu son époux. Ce qui ne les empêchaient pourtant pas de satisfaire leurs envies de bagatelles bien souvent loin l’un de l’autre. Des piques cinglantes et des remarques acerbes avaient tendance à nuire au confort imaginaire apporter par le coït.
Mais elle avait finalement renoncé à ce choix, et ce, pour deux raisons. La première, était l’entretien, au moins partiel, de l’image de son deuil. La révélation d’une aventure en plein milieu de cette période « douloureuse » ne serait un avantage que si elle choisissait soigneusement la personne avec qui on pourrait la surprendre. Et pour le moment, la liste des noms étaient courtes, autant attendre que le choix s’étoffe. Le second point était une autre missive reçue plus tôt dans la journée, plus agréable et surprenante que celle qu’elle parcourait actuellement. Le comte de Rougelac lui avait proposé une rencontre et évoqué un moyen de la divertir quelque peu. Intringuée, elle avait accepté pour le soir-même.
Le noble avait plutôt brillamment exécuté la tâche que la reine lui avait confié à travers elle, et d’ores et déjà le marché de la cité connaissait des variations, subtiles en apparence, mais profondes dans leurs implications. A la cour aussi les regards et les murmures avaient trouvés de quoi se sustenter et leurs cibles bien que pas directement concernée, peinait à se distinguer des actes inconsidérés de son protégé. Bien entendu, Felia n’était pas étrangère à cet échec de disculpation, soulignant bien souvent, avec une innocence apparente, tout les points communs des deux hommes et la proximité de leurs affaires. Elle prenait bien garde à ne jamais être l’instigatrice des ragots ou même à les propager, seulement à rappeler sans y paraître les éléments qui pouvaient les renforcer quand la question était soulevée autour d’elle.
Ainsi, ni elle ni sa puissante mandataire n’avaient eu à s’inquiéter qu’on établisse un lien entre cet événement et leurs objectifs. Un simple concours de circonstances malheureuses en somme. Elle se leva et s’approcha de l’immense cheminée où brûlait un feu intense et nourrit dont les flammes ondulaient comme autant de danseuses voraces. Elle l’observa de longue seconde avant d’y jeter la lettre qu’elle tenait dans sa main, l’observant se consumer.
Si, comme beaucoup des nobles les plus influent, elle possédait sa propre demeure sur l’Esplanade, elle n’y avait presque pas remis les pieds depuis la mort… regrettable… et violente de son mari. La reine lui avait offert résidence permanente dans un palais bien trop grand pour la famille royale. Et si sa « chambre » ne valait pas un manoir, elle aurait tout de même fait pâlir d’envie une bonne part de la noblesse et de la bourgeoisie. Une immense pièce de vie ou se côtoyait petit salon, table de diner, espace de danse, lieu de lecture et une armée de coussins et de peau de bêtes au sol qui permettaient de s’installer confortablement presque n’importe où. Un balcon en longeait tout un côté.
A une extrémité, l’immense cheminée assez vaste pour y faire griller un porc entier et quelques poulets de chaque coté. De l’autre, deux escaliers adossés à chaque mur permettant de monter sur un demi étage qui lui servait de chambre ouverte, Un lit assez grand pour y faire dormir toute une famille, et de chaude tenture colorée pour décorer les murs. Dans l’espace sous les escaliers, se trouver sa garde-robe, avec assez de bijou et de tenue pour satisfaire à tout ses besoins et sa propre salle de bain. En lui attribuant ce somptueux espace, la reine avait clairement affiché son favoritisme pour sa personne et, comme elles en avaient convenu, fait d’elle un levier indispensable pour tout ceux espérant s’attirer les faveurs de la dirigeante. Ainsi, les importuns se tournaient vers elle et non sa majesté. Une position avantageuse certes, tant qu’elle parvenait à la préserver.
Felia avait conscience de la précarité de son pouvoir actuellement. Ses liens avec les affaires de la reine étaient profond et leur estime, réciproque, mais face à la femme la plus puissante et déterminée du royaume, la vicomtesse ne doutait aucunement de l’aspect sacrifiable de sa personne. Pour le moment…
On frappa à la porte et l’annonce de l’arrivée de « ses » invités lui fit hausser un sourcil curieux, mais elle se contenta d’un :
- Faites entrer je vous prie.
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| | | Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Ven 4 Mar 2022 - 8:50 | | | Rues de Marbrume ◈ 25 Avril 1167 ◈ Milieu d'après-midi Les tractations du Comte de Rougelac avaient finalement porté ses fruits et l'homme avait bien conscience que l'affaire n'allait pas être conclu sans efforts. Cérène semblait donc avoir été convaincu par son plaidoyer, avançant des arguments divers et variés pour inciter son interlocutrice à trouver son compte dans l'offre qu'il lui proposait. Rougelac salua finalement le consentement de la danseuse à le suivre dans cette escapade royale d'un bref hochement de tête accompagné d'un sourire fin à la commissure de ses lèvres.
Le mondain laissa alors toute la latitude à son Phoenix pour avertir sa meute de ces changements de plan pour la soirée et attendit patiemment qu'elle regagne sa place dans l'habitacle avant de récupérer une canne au pommeau dorée pour alors frapper le toit de deux coups. Le carrosse se mit alors immédiatement en mouvement alors que ces sbires se dispersèrent dans la rue pour escorter discrètement le convoi en direction du château royal. Le trajet était alors propice au mondain pour reprendre la parole et cadrer la future prestation de la danseuse dans l'environnement qu'elle allait foulé pour la première fois de sa vie.
- Il en va de ma notoriété de rester égale à moi même, sinon, à quoi bon avoir travaillé pendant tant d'années cette personnalité qui a fait et fait encore ma réputation et cette saveur si particulière au regard des autres.
Un léger clin d'oeil tout en retenu accompagna les mots du Comte qui se détourna un bref instant de l'attention qu'il portait à son interlocutrice pour jeter un œil derrière le rideau afin de constater de la progression de son véhicule avant de reporter son azur sur cette créature qu'il espérait conquérir les faveurs de sa future hôtesse.
- Ce soir, montrez-vous dans toute votre splendeur, usez de votre art comme jamais vous ne l'avez fait. Je veux que la Vicomtesse vous dévore littéralement du regard. Captivez là, entraînez là dans votre univers.
Victor semblait plus sérieux et solennel soudain, comme si son prochain succès dépendait de la prestation de sa comparse. L'on pouvait trouver cela idiot, futile et pourtant, pour Rougelac chaque détails était important à ses yeux.
- Vous attendrez que je vous présente a la Favorite et vous esquisserez alors une ébauche de vos talents, juste de quoi lui mettre l'eau à la bouche. Apres quoi, vous vous montrerez discrète jusqu'à temps que vous ferez comprendre d'entrer en action et d'incarner ce personnage mi serpent, mi Phœnix dont j'aime a vous comparer. Et surtout, n'écouter ce qui va se dire uniquement d'une oreille distraite.
Il attendit alors un signe de consentement de la part de Cérène avant que quelques minutes plus tard le carosse s'arrête dans l'arrière cours du château afin d'entrer en toute modestie au cœur de ce lieu symbole de pouvoir ultime.
On guida alors le duo vers les appartements de la favorite où les y attendait Félia de Vertchemin. L'endroit était somptueux et immédiatement quelques éléments de décor laissait à Victor le soin de penser mentalement que la danseuse allait être plus que jamais dans son environnement, une multitude de coussins, cette imposante cheminée où les flammes batifolaient sans complexe. Tous les ingrédients semblaient reuni pour donner une chance certaine à la saltimbanque d'être couronner de succès dans le cadre de ses services auprès du Comte. Il s'avança de quelques pas non sans dissimuler la présence de la danseuse dans son dos.
- Madame la Vicomtesse de Vertchemin, mes hommages.
Dans un parfait rond de jambe, il s'inclina. Une courbette qui malgré son âge ne trahissait aucune erreur par sa fluidité naturelle.
- Je vous remercie d'avoir accepter ce rendez-vous et j'ose espérer que ma démarche, des plus pressante, ne vous a pas causer la moindre complication dans votre emploi du temps que j'imagine des plus chargé.
Se redressant, il fixa la Favorite qui jouissait d'un charisme qui lui avait plus dès leur première rencontre. Il avança de quelques pas encore, gardant toujours une distance de circonstance avec la proche conseillère de la reine avant d'exécuter un pas de côté et d'un mouvement de bras et de mains, inviter Félia a poser son attention sur Cérène qui allait pouvoir s'introduire dans ces présentations d'usage.
- Je vous présente l'objet de divertissement que je vous ai promis dans ma lettre. Voici mademoiselle Boiserel, une saltimbanque dont vous ne soupçonnez point les talents.
Place à Cérène à présent, tout du moins pour un bref aperçu.
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| | | Cérène BoiserelSaltimbanque
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Lun 7 Mar 2022 - 16:06 | | | Victor reprit son panache d’homme contrôlant en s’improvisant metteur en scène sous les yeux rieurs et moqueurs de l’impertinente bohémienne… …Puis grinça des dents. Le flegme du noble, avait tendance à l’irriter et à lui donner la tentation alléchante de le saboter en ne respectant pas ses ordres. Elle marqua un temps d'arrêt, son insolence menaçant d’avaler toute notion de prudence.
— Vos désirs sont désordres, Sire. Susurra-t-elle dans un calme révolutionnaire. Pourtant quelque chose sonna faux dans sa phrase.
Une fois arrivés, ils furent accueillis par un serviteur. Cérène sentit son regard s’attarder rapidement sur ses courbes enjôleuses. Envoyant des œillades régulières derrière lui pour l’observer, Cérène lui offrit un sourire désarmant auquel cas il ne répondit rien puis se renfrogna, fixant de nouveau face à lui, les joues brûlantes.
Les conduisant jusqu'à une double porte ouvragée, le battant s'ouvrit dans une fluidité parfaite sous la traction du serviteur. Il s'inclina une nouvelle fois pour prendre congé d'eux et Cérène le suivit d’un regard attentif, avant de pénétrer à la suite de Victor dans une vaste pièce clouée de tapisseries propres à la noblesse. Une mer de feu dans un foyer faisait réfléchir une mosaïque de lumière orangée comme des lucioles enflammées sur le sol. Son regard s’égara sur les peaux de bêtes, s’attarda sur la fenêtre pour se freiner sur le paysage sombre, avant de s’échouer sur les deux immenses escaliers menant à ce qu’elle imaginait, être la couche de Félia.
Un demi-sourire étira une fossette charmante et amusé. Elle qui n’avait connu que la souffrance du sol sur son dos, la tendresse du hamac, Cérène n'éprouvait pas la pointe de l’envie ou de la jalousie. Parfaitement à son aise dans cet univers qui ne lui appartenait pas, elle pivota son visage vers la dénommée Félia qui avait son regard braqué sur eux.
Cérène naviguait souplement derrière Victor avec l’aisance d’une anguille à contre-courant. Un frisson annonciateur vint se glisser dans son dos. Elle le savait, désormais : impossible de reculer. Elle s'avança quand Victor la présenta. Son ombre souple et langoureuse émergea dans son dos, s’avançant d’un pas lent et assuré. Le bois sec s'enflamma dans un souffle derrière elle. Les langues de feu dévorant en premier le galbe de ses hanches avant de remonter avec la langueur d’une caresse le long de sa taille, cisaillant par le feu d’une lumière orangée les contours de sa silhouette. Le feu rougeoyant aviva la teinte caramel de sa peau. S’arrêtant lentement, elle la dévisagea avec attention puis braqua un regard dur vers Victor quand il l’appela par son nom “Boiserel”.
Ils étaient morts, son nom n’était plus qu’un fantôme aux lèvres des autres.
— Madame la Vicomtesse. Annonça-t-elle très simplement.
Elle s'avança de quelques pas rapidement et s'inclina respectueusement - presque avec une note subtile de sarcasme. Un sourire désarmant illumina son visage.
— S’il vous en convient, sentez-vous libre de me nommer juste Cérène, je vous en prie, je ne suis qu’une modeste saltimbanque.
Ses yeux émeraudes scintillaient sous la caresse de la pénombre comme ceux d’un reptile en chasse. Ignorant les ordres de Victor avec insolence, ses doigts élégants s'avancèrent, caressant dans un souffle sans tout à fait toucher l’avant-bras de la Vicomtesse, jusqu’au creux de sa paume comme le touché d’un feu-follet malicieux.
— Que préférez-vous ? Demanda-t-elle, dépliant lentement ses doigts un dans un ballet hypnotique. “Le chant, la danse, les histoires ?” Sourit-elle, avant de tendre un peu plus sa main vers elle, comme une invitation silencieuse. Suffisamment proche pour qu’elle puisse l’interpréter comme une invitation, prudemment éloignée pour lui laisser le choix du Non.
“ — Ou vous sentez-vous d’humeur joueuse pour vous laisser surprendre, ma Dame ?” interrogea-t-elle avec un sourire de chat.
Dans l'obscurité, la silhouette de Félia était tâchée d'éclats de lumières trop vifs, tranchants comme le pelage d’un félin. Ses pommettes saillantes rehaussaient l’aristocratie de son visage, la beauté ambigüe d’une lame tranchante. Néanmoins Cérène ne se laissait pas et ne semblait pas impressionnée par la prestance de l’hôte Féline, dont le parfum s’érigeait autour d’elle comme une sphère de pouvoir. Au contraire, elle semblait l’apprécier. Les flammes crépitaient et jaillissaient hors du foyer avant de monter dans un brasier infernal au plafond, Cérène se découpa dans cette lumière incendiaire. Sa silhouette auréolée de feu semble la posséder telle une parure de flamme.
Une sirène enflammée, que les échos répétaient. Son sourire s’élargit.
Du coin de l'œil, tenait en vigilance Victor, prostré dans son angle mort.
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| | | Dame CorbeauMaître du jeu
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Sam 12 Mar 2022 - 17:21 | | | 25 Avril 1167. Elle était bien entendue debout quand ses « invités » entrèrent dans ses appartements. Elle ne fut pas surprise de découvrir le charmant comte dans toute son élégance habituelle, toujours teintée de cette pointe de corruption de celui qui sait parfaitement à quel jeu empoisonné il se prête à jouer. Un enfoiré de première aurait dit son père… Mais son géniteur étant lui-même un profond enfoiré, elle doutait d’y voir là une insulte plus qu’une forme d’estime pour un autre prédateur.
Elle saisit les coins de sa robe et lui rendit son salut avec une certaine grâce, bien que moins appuyée qu’elle n’aurait pu l’être dans d’autres circonstances. Il avait provoqué cette rencontre, inclus un nouvel élément dans leur jeu sous les traits d’une inconnue. Dès lors, elle estimait que sa considération attendrait d’en savoir plus pour être totale, ou le cas échéant, pour diminuer.
- Voyons mon seigneur, les emplois du temps sont faits pour être perturber. Le tout est de savoir si cela est de manière agréable ou non.
Son regard s’alluma un court instant et elle du se retenir de jeter un coup d’œil alarmé au comte. Non pas que la magnifique créature qu’il lui dévoila la perturbe, mais ce nom… Son regard glissa entre les deux individus, craignant soudain de jouer une partie dont elle ignorait les règles. Mais à l’exception d’une pointe de désapprobation dans les yeux de la jeune femme vers celui qui l’avait présenté, elle ne nota aucune connivence, aucun sourire, pas même un éclat de fourberie de ceux qui ont bien mené leur jeu. Cela ne devait qu’être un hasard, un hasard de nom, un hasard de situation. Comment Victor aurait-il pu ne serait-ce que soupçonner cela ? Non, impossible, même son influence à lui ne s’étendait pas ainsi.
Elle saisit la main tendue avec délicatesse et fit lentement tourner la jeune femme qui suivit avec une habilité rare cette impulsion, lui donnant l’air d’un pas de danse parfaitement travaillé et habité d’une intensité presque sensuelle. Pour sûr, Rougelac était homme à savoir choisir ses divertissements.
- Saltimbanque cela semble certain, modeste en revanche, j’en doute fort. Allons-y donc pour la surprise, après tout, cette soirée en est déjà pleine, il serait dommage de s’arrêter maintenant. Mais pour faire bonne mesure et en profiter, je crois bien avoir envie de vin. Partagez donc un verre en ma compagnie.
La proposition n’en avait pas le ton et sa gestuelle non plus. Prenant le contre-pied de l’offre, elle libéra les doigts fins de la danseuse sans se priver d’en éprouver la texture dans une lente caresse. Des doigts d’une femme qui vit dans l’épreuve mais qui entretient sa beauté et sa douceur, des cales fines et poncées, mais ferme. Elle se détourna pour se diriger vers la table où elle avait fait mener carafe et verres pour lui laisser le temps de respirer avant l’arrivée de ses invités. Ses doigts agiles passèrent au-dessus des contenants et elle se saisit de la hanse de cristal pour leur en servir une pleine coupe sans regarder à la générosité.
Elle en prit deux qu’elle apporta d’un pas détendu à ses invités, offrant à chacun un sourire différent. Cérène eu le droit à la convoitise amusée et Victor au mystère prometteur. Elle s’empara de son propre verre et se tourna vers eux. Elle n’avait pas offert de s’asseoir, ni de se rapprocher du feu ou même de profiter de la vue, mais ne l’avait pas interdit non plus. Une hôte chaleureuse qui n’offrait rien, comme si elle était curieuse de découvrir qui se permettrait quoi dans les instants à venir. Après tout, l’un lui avait promis du divertissement, l’autre de pouvoir la surprendre et elle avait fort l’intention de pouvoir profiter des deux à sa guise.
Elle leva son verre en guise de trinque silencieuse, sans ajouter un mot, sans faire de proposition, ses yeux amusé basculant d’un invité à l’autre.
Dernière édition par Dame Corbeau le Dim 10 Avr 2022 - 14:53, édité 1 fois |
| | | Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Lun 14 Mar 2022 - 14:06 | | | Rues de Marbrume ◈ 25 Avril 1167 ◈ Milieu d'après-midi Auriez-vous un seul instant pensé que le Comte de Rougelac aurait prit l'initiative de laisser pénétrer sur son échiquier une femme du peuple sans en avoir mesuré les tenants et aboutissants ? Il aurait été mal connaître l'individu à n'en point douter. Victor n'était pas naïf, ni stupide, ni même fou. Loin sans faux, le mondain était persuadé que son acolyte du soirée n'allait en rien jouer la partition qu'il lui avait demandé d'exécuter. Par expérience, il savait la saltimbanque "sauvage", "indomptable" voir même "hors de contrôle". Alors, lorsque son échine frissonna au moment où Cérène se mit en scène, le Gouverneur du Sud savait que son scénario qu'il avait murement préparé commençait à se déployer exactement comme il l'avait souhaité.
Un fin sourire à la commissure de ses lèvres, le Comte s'offrait alors en spectateur averti alors que les deux femmes rompaient la distance. La soirée allait se dérouler sous le signe de l'inattendu, de l'aventure et des surprises. Rougelac venait de lâcher ce fauve aux courbes enflammées et il était bien curieux de voir quel tableau allait se dessiner sous ses yeux, qu'il en soit simple spectateur ou acteur. Mais dans les deux cas de figure, le quadragénaire restait confiant car finalement, il avait soigneusement mesurer les risques de son initiative.
Face à l'audace et l'effronterie de son Phoenix, la réaction de la Favorite de la Reine donnait de l'inspiration au Comte et le confortait dans ses perspectives encore secrètes. Ce fut d'un pas décidé qui se porta à la hauteur de Félia dont il récupéra la coupe qu'elle lui tendit, sans un regard pour la saltimbanque qui avait parfaitement initier un rapprochement physique avec la locataire des lieux.
Dans le regard de la vicomtesse, brillait à la fois amusement et curiosité, alors que Victor levait sa coupe pour trinquer sans mot dire. Comme pour relancer les hostilités, l'homme prit alors l'initiative de goûter le précieux breuvage avant que son regard océan se pose sur l'hôtesse pour ensuite la gratifié d'un sourire entendu.
- Je suis aise de savoir que cette soirée est déjà pleine de surprise ma chère alors que nous n'en sommes qu'au prologue, à l'amuse bouche, si je puis me permettre.
Soudainement, le Comte quitta la proximité des deux femmes, s'offrant le luxe de papillonner dans la vaste pièce comme pour s'imprégner de cette atmosphère particulier qui s'y émanait. Le mondain, laissa le bout de ses doigts flirté de ci de là, mesurant la qualité d'un tissu part ci d'un travail d'orfèvre par là où de la parfaite réalisation d'un ébéniste à un autre endroit. En sommes, il prenait l'initiative de s'approprier les lieux comme en terrain conquis alors qu'il n'en était rien. Jeu de dupe ? Certainement. Son regard s'attarda sur l'escalier qui menait au demi étage.
- Un nid douiller des plus enviable... Lacha-t-il presque dans un sifflement de serpent avant que son attention se pose sur l'imposante cheminée. La Reine sait choyer ses fidèles. Une allusion ? Qui aurait pu en être certain. Nous aurons j'imagine, le temps d'évoquer les récents évènements qui nous amènent à aborder cette rencontre sous les meilleurs hospices. Je suis homme à tenir parole et j'escompte bien avoir fait preuve d'une gestion parfaite de nos intérêts à vos yeux et ce de la couronne ?
Il désigna un lieu de lecture où peut être pourrait-il offrir à son séant une confortable assise.
- Puis-je ?
Il n'attendis aucune réponse de la Vicomtesse, s'offrant quelques pas de plus dans la pièce non sans reprendre la parole.
- Un travail propre et sans fioriture, assurément.
Evoquait-il un meuble ? L'affaire qui l'avait conduit ce soir en ce lieu ? Il était évident qu'i s'agissait de la seconde option à qui connaissait la personnalité de ce dernier.
- Mais... profitons peut-être pour l'heure de la compagnie de mon amie. Après tout, je la paie ce soir pour votre bon plaisir et il semble déjà que mademoiselle Boiserel ai privilégié une approche de "proximité" dans les multiples arts que je lui connais et que... une partie encore rare de la noblesse lui connaisse...
Il se décida finalement à diriger un bref instant son regard vers Cérène pour voir comment la jeune femme allait se comporter.
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| | | Cérène BoiserelSaltimbanque
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Lun 28 Mar 2022 - 19:53 | | | Félia les toisa d'un calme invariable mais ô combien dangereux et puissant. Cérène ne se laissait pas tromper par le flegme apparent de la Vicomtesse, les premiers pas et mouvements sont ceux qui dénotaient le plus souvent leur volonté secrète et cachée. Alors que Victor s’élançait en conquérant au travers de l’antre comme pour s’approprier ce territoire, Cérène, elle, ne bougea pas. La main appuyée contre le bureau, dans une posture décontractée, son regard se posait sur Félia et s’y ancra, ses yeux brillaient comme ceux d’un chat dans l’obscurité. Elle n’irait pas sur ce territoire-là, cette femme de pouvoir avait pour habitude de deviner les désirs capricieux pour pouvoir les combler, et aussi tentant fut-il de s’y plonger, Cérène voulait l’emmener dans son univers à elle et la bouleverser.
Aussi refusa-t-elle d’un geste hypnotique de la tête à la Vicomtesse la coupe de vin qu’elle ne lui tendait pas. Elle n’était que l’amuse-temps de quelques minutes, elle disparaîtrait comme un écran de fumée bien peu après.
S’approchant à nouveau de Félia, elle la guida jusqu’au coin du feu en saisissant sa main. Se glissant d’un pas jusqu’à elle, elle murmura, sa vision se braquant sur Victor, juste assis dans le dos de la Vicomtesse.
— Vous avez demandé une surprise, je vais vous la délivrer car je tiens mes paroles.
Un picotement de chaleur lui monta aux tempes à la mention plus que tendancieuse de ce serpent sournois. Elle serra le poing d'un geste convulsif dans l'espoir de conserver une illusion de calme. Cérène lâcha un léger rire cynique, un brin hostile, presque vénéneux et se retint de lui assener une pique violente pour briser cet égo masculin et déplacé mais se ravisa, elle n'était pas là pour ça. Lorsque Victor leva les yeux sur la saltimbanque, il croisa alors le regard brûlant de Cérène dans le sien et sentit un filet de colère couler de ses pupilles pour le frapper en plein cœur. Il y avait des regards qui semblaient plus dangereux que la mort elle-même, ceux qui aspiraient tout sur leur passage, se répandant dans le vide le plus inquiétant.
Elle resserra sa prise dans le dos de Félia et d’une pression sèche, presque dominante, la plaqua avec un soupçon de fièvre contre elle sans qu’elles ne se touchent totalement. Presque avec une possession malsaine, une jalousie inquiétante.
— Bien, fit-elle en posant lentement sa main dans le creux du bassin de Félia, son pouce se posant à l’horizontal sur sa peau satinée. Elle en profita pour la couvrir d’un air appréciateur. Laissez-vous guider et faites-moi confiance, ronronna-t-elle langoureusement, poursuivant. Laissez-moi vous faire voyager au-delà des murs du monde.
Sa main plongea lentement un peu plus au bas de son dos, presque à la naissance de ses fesses, une caresse sensuelle sur sa peau, sa voix suave qui chuchotait les indications comme si elle pouvait embraser son désir comme un chemin de feu. La sensation qu’à chaque contact que Cérène puisse deviner ses moindres tentations, ses moindres désirs, ses pulsions les plus secrètes. Langoureusement, Cérène se faufila un peu plus contre elle comme le baiser d’une brise chaude. S’avançant d’un pas lascif jusqu’à la favorite de la reine, tournant autour d’elle, ronronne, laissant sa main glisser le long de sa taille.
— Je n’ai pas d’instrument ce soir, souhaitez-vous devenir le mien ?
Sur ces paroles, les mains de Cérène avalèrent les hanches de Félia, se refermant sur elle comme la mâchoire du loup sur une proie ; comme si deux langues de feu s'attardaient dans le creux de son sillage. Drapée d'un flegme séduisant, elle offrait la détermination d'une sirène langoureuse en reflet du brasier qu'elle se devait de faire naître. Et soudain, une brise fraîche soulageant l’atmosphère chaude et moite, quasi-intenable, Félia pouvait se sentir comme un instrument à vent, chantant des notes semées dans l’air et l’espace.
— Décidément. Pas un instrument à vent, non. Constata Cérène d’un demi-sourire en coin tandis qu’elle la plongeait davantage dans des profondeurs encore inexplorées, leurs pas de danse s’ouvrant sur quelque chose de plus authentique encore, moins asservie dans l’étiquette.
Les barrières de Félia s'étiolaient et se brisaient pour laisser filtrer un courant d’air. Félia aurait presque pu sentir le vent disparaître comme la caresse d’un mirage pour laisser place à un sol rocheux, une terre asséchée, une onde de choc venant directement de son centre pour se propulser jusqu’à la surface, remontant le long de ses chevilles, mollets, glissant telle une vibration insolente sur ses hanches, avant de s’acheminer le long de son échine jusqu’à sa moelle épinière. Cérène, d’une main habile, retira une baguette qui retenait ses cheveux prisonniers et dévoila sa chevelure d'ébène ondulée dont les mèches semblaient s'enrouler autour de la gorge de Félia comme des reptiles enjôleurs.
— Vous n’êtes pas non plus une percussion. S’amusa-t-elle, vaguement charmeuse et moqueuse.
Les pas frétillants d'impatience, bientôt des sons de cordes, telle une danse orientale s'élevèrent entre elles et commencèrent à langoureusement glisser sur la surface de sa peau. Cérène ferma un instant les yeux pour sentir la musique de Félia ramper jusqu'à elle, puis en la faisant tournoyer sur elle-même dans une valse délicate, son regard capta le sien dans un échange profond, l'expression même de la sensibilité posée sur un visage. Elle affirma avec une malice délicieuse dans un écho qui semblait lointain :
“Merci d’avoir joué pour moi.” Sourit-elle énigmatique poursuivant avec un air enjôleur, tandis qu’elle la lâchait comme une lionne se montrant clémente avec sa proie en s’y détachant avec une lassitude presque excitante.
— Vous êtes un instrument à cordes, Vicomtesse. Et non pas n’importe lequel Madame. Elle la fixa avec une lueur de fierté. Une harpe.
Elle s’inclina dans une révérence exagérée. Redressant lentement son visage, elle l’observa par en-dessous.
— J’espère que la surprise a comblé vos attentes et à dépasser vos espérances, Madame.
Elle jeta un regard entendu à Victor, s’il souhaitait prendre la main. Elle, désormais, jouerait le repli enjôleur, la distance langoureuse. Se reculant d’un pas gracieux, inclinant la tête avec une lenteur presque sensuelle, Cérène s’écarta.
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| | | Dame CorbeauMaître du jeu
| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) Dim 10 Avr 2022 - 19:49 | | | 25&26 Avril 1167. Dès les premiers instants où elle s’était ouverte aux attention de la saltimbanque, Félia su qu’elle n’avait pas affaire à un simple homonyme malchanceux. Bien au contraire. Oh sans aucun doute elle possédait un talent certains dans son métier, mais la puissance des émotions qu’elle parvenait à faire naître dans l’esprit de ses victimes, bien loin d’une vague sensation née de la sensualité et de l’ambiance, manipulant l’air autour d’elle pour lui donner une épaisseur, une texture. Elle faisait naître l’univers de son souhait dans les pensées de Félia, enflammant ses sens de manière presque érotique. Une Boiserel… mais incomplète. Car dans tout se talent se révélait un vide, une absence, qui pour la vicomtesse équivalait observer un océan sans eau. Un spectacle incroyable et pourtant dénaturé, vider de sa substance. Ce qui rendait un tigre aussi dangereux qu’un chaton. Quelle pouvait être l’histoire de cette jeune femme pour expliquer qu’elle n’ait pas conscience de sa lacune ? Ne devait-elle pas se sentir coupée en deux, ainsi privée de sa plus profonde nature ? La noble aurait certainement hurlé de douleur si on lui avait arraché ce présent… Mais peut-être était-ce là la réponse à sa question. Peut-être que la saltimbanque n’avait jamais reçu ce qui aurait dû lui appartenir. Une aveugle qui n’avait pas conscience de devoir ouvrir les yeux pour percevoir le monde. Si cela s’avérait juste, la vicomtesse devrait-elle la laisser errer sans vision, sans servir en lui offrant cette pièce manquante, ou… s’en débarrasser ? Pour le moment se contentait-elle de se laisser enivrer par la jeune femme comme par un bon vin, profitant sans retenue des troubles qu’elle provoquait dans son être. Elle garda les yeux mi-clos s’abreuvant à cette source ignorante de sa propre pureté. Elle se laissa entrainer si loin qu’elle dut cligner par deux fois pour que ses sens particuliers ne se limitent à nouveau qu’à la vaste pièce. Elle regarda la danseuse reculer d’un pas, s’effaçant presque aussi efficacement qu’elle s’était imposée. Oui, peut-être la guider, l’utiliser… - Une harpe… voilà bien une description de moi que je n’avais jamais entendue. Qu’en pensez-vous messire ? Suis-je faites de cordes vibrantes à vos yeux ? Demanda Félia au puissant Comte portant son vin à ses lèvres pour ne dissimuler qu’à demi son sourire satisfait, si ce n’est ravi. Elle laissait doucement la chaleur qui l’avait envahi redescendre dans ses muscles, s’exfiltrer par les pores de sa peau. Une sensation délicieuse qu’elle aurait pu faire durer sans peine, mais qui gagner de sa superbe par son aspect le plus éphémère. - Une réussite parfaite, dit-elle, sans que cette réponse ne semble choisir entre la conclusion de la saltimbanque ou le sous-entendu du noble. Soit pour répondre aux deux, soit à aucun. - Comme vous le dites mon ami, nous aurons bien le temps de discuter des sujets d’importance, il est pour le moment autre chose qui attire mon attention, un met délicat mais aux nuances intenses. De ces mures sauvages qui vous piquent la langue malgré le sucre qui les habite. Son regard se posa sur les courbes agressives et séduisantes de cette jeune flamme faite femme et son pas la mena jusqu’à elle, l’empêchant de se rabattre dans les ombres dont elle était prête à s’enrouler, lui coupant même la moindre retraite. Arrivée à son contact, elle posa une main sur son ventre, à la limite de sa hanche, la poussant à reculons jusqu’à ce que Cérène ne bute sur la table, bloquée entre le bois et la noble. - Avez-vous jamais entendu l’histoire Perle ? Une jeune femme née de nulle part qui n’avait pour seul bien et valeur que sa voix. Pourtant, cette fille sans origine, sans famille, sans richesses, mit fin à un siège d’un siècle en chantant pour apporter la paix dans le royaume de Langres. Pendant qu’elle parlait sa main avait glissé bas sur la cuisse de la danseuse et remontait à présent, ses ongles telles des serres acérées crochetant le tissu qui suivait cette impulsion dénudant petit à petit la jambe délicieusement sculptée de la jeune danseuse. Le geste se poursuivit jusqu’à effleurer la rondeur de son fessier mais s’envola avant de poursuivre sa route trop avant, laissant le tissu souple rendre quelque pudeur à sa propriétaire. Elle se saisit plutôt du verre délaissé juste derrière elle et le tendit devant les lèvres de Cérène, son regard exprimant une dureté qui ne souffrait plus le refus. - Bois. Et je vous ferais part de son histoire en jouant de cet instrument que je suis. Elle ne recula qu’après que sa relative victime finisse par consentir à se saisir du verre pour y boire une longue gorgée malgré le regard plein d’une flamme violente qu’elle tenta de faire pénétrer dans son esprit. Ne lui arrachant au final qu’un petit sourire désolé quand ce feu mourut en se fracassant sur un mur fait d’un métal plus froid que la glace. Une sensation que toute deux éprouvèrent, mais dont surement une seule fut déroutée. - Allons, allons, pas de ça avec moi, profite du spectacle, tu pourrais bien en tirer une leçon des plus intéressante. Elle regarda par-dessus l’épaule de la danseuse pour observer Victor qui ne perdait, comme à son habitude, pas la moindre miette de l’échange même s’il ne devait pas en comprendre la portée, son esprit insidieux essayant surement de coller ensemble des pièces dont il ne distinguait pas les contours. - Détendez-vous messire, ce n’est qu’un divertissement, il n’y a ce soir que moi qui ait des cartes à jouer… Son ton était devenu bien différent, pourtant c’était toujours sa voix, sensuelle, maîtrisée, confiante. Mais à présent elle semblait plus puissante, plus implacable, mue d’une autorité qui rendait l’envie de s’y refuser presque inexistante, si bien que les muscles de Victor se détendirent au point qu’il gagna le siège qu’il avait plus tôt convoité pour s’y caler avec une délectation qui le surpris lui-même. Félia s’avança vers la cheminée ou flamboyai un grand feu. Si près que les flammes floutaient une partie des détails qui la composaient, lui donnant des allures d’ombres mouvantes. Se sachant observée, elle leva doucement une main pour la porter à son épaule. De gestes fait d’une lenteur parfaitement maitrisée, elle déboutonna doucement les attaches de la longue manche rouge qui couvrait son bras droit et entreprit de la faire glisser sur sa peau. Une peau parfaite comme on pouvait le deviner en voyant son visage, d’un blanc de porcelaine. Mais pas seulement. Si sa position gommait les détails, la présence de motif sombre sur sa peau était évidente, des formes sinueuses qui évoquèrent aux spectateurs les racines d’un arbre stylisé partant de son épaule pour descendre vers son coude en s’enroulant autour de son biceps. Elle se mit à raconter l’histoire, magnifiquement, mais ni Cérène ni Victor ne parvenait à se concentrer sur les paroles. Malgré tout, tout deux purent imaginer la scène qui leur était décrite, une jeune femme à la peau couleur de miel, qui se tenait sur la muraille d’une forteresse qui semblait s’étendre à l’infini d’Est en Ouest. Et à bas des murs, des milliers d’épées et de lances pointant vers elle. Elle serrait quelque chose contre elle au creux de ses mains, une chose importante mais cachée. Ses lèvres tremblaient et ses yeux brillaient d’une peine récente, vivace. Félia leva son bras dénudé et contre toute vraisemblance, contre toute conviction, son tatouage se mit à onduler au rythme de ses paroles comme un animal au son de la voix de sa maitresse sans doute un effet de lumière provoquait par les flammes et le vin sur leur esprit. Auraient-ils pu s’en convaincre si les flammes en question ne se mirent pas elle-même à obéir à une nouvelle volonté plus forte que leur faim dévorante. Elles s’étirèrent, s’affinèrent jusqu’à ressembler à un ensemble de fils d’or fondu parcouru de minuscules flammes. Et comme si cela était la chose la plus naturelle qui soit, la main de Félia vint pincer les cordes de cette harpe improbable, produisant un son si pur que les yeux des spectateurs s’embuèrent de larmes. Un mélange de joie et de tristesse vicérale. Alors, sur sa muraille, Perle se mit à chanter. *** Un rayon de soleil perçait entre les épais rideaux pour venir se déposer non loin de son visage. Elle ne dormait plus depuis quelques minutes déjà, sans savoir si son réveil était dû à cet invité insistant ou à une nuit comblée et reposante. Même la raideur de sa nuque avait disparu pour ne laisser place qu’à un bien être physique complet. La chaleur du corps de Victor dans son dos, une main posée sur son sein pour la maintenir contre lui diffusait en elle une chaleur agréable. Tandis que le visage de Cérène à quelques centimètres du sien juste séparé par la lumière, les traits paisibles peint d’un sourire lui offrait un ravissant point de vue. Ses deux invitaient respiraient profondément, leurs sommeils peuplés des rêves qui n’appartenaient qu’à eux et n’émergeraient pas avant au moins une heure. Elle avait le temps de profiter de cet instant de grâce. Doucement, du bout des doigts, elle repoussa la couverture de soie qui couvrait les courbes dénudées de la saltimbanque. Elle dévoila ses épaules, son dos, la perfection de ses reins. Cérène soupira sous la caresse, son sommeil pas le moins du monde perturbé mais son corps réagissant à la soyeuse caresse. Une vraie beauté. - Debout les dormeurs ! Clama sa voix une heure plus tard en tirant en grand le rideau pour baigner le lit d’une lumière vive et chaude. Elle avait enfilé une peignoir d’une matière aussi douce et agréable que ses draps et une ceinture au nœud plus que discutable empêchait de peu aux pans de s’ouvrir et de dévoilé une nudité qui semblait plus qu’évidente vu comme ses jambes longues et fines émergeaient à chacun de ses pas. - le soleil semble avoir décidé de se montrer aujourd’hui, il serait fort dommage de ne pas en profiter. Je me suis permise de vous ramener une petite collation après cette délicieuse soirée. Nous n’avons pas mangé grand-chose hier soir. Comme pour accompagner ses paroles, elle prit place autour d’une petite table qui n’était pas là la veille au souvenir des deux invités, même s’ils n’avaient pas vraiment visité cette partie de la chambre. Du moins pas jusqu’à se retrouver dans ce lit, leur muscles aussi détendu et habités de cette douce chaleur qu’elle avait ressentie en se réveillant. En réalité, malgré l’aberrance de l’instant et de ses implications, rarement Victor et Cérène ne s’étaient senti si bien dans leur corps. D’un mouvement du menton désinvolte, elle indiqua deux autres peignoirs pas bien différend du sien bien que l’un soit plus sombre que l’autre, presque noir, sur le bout du lit. Leur offrant un moyen de quitter les draps sans être dans le plus simple appareil. Elle entreprit alors de piocher du raisin sur une grappe fraîche au milieu d’autres fruits et mets comme si aucune explication n’était nécessaire à cet instant. |
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| Sujet: Re: Les Braises du succès (PV Cérène & Félia) | | | |
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