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| Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier [Rosen] [terminé] | |
| Eumond BellegueuleAssassin
| Sujet: Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier [Rosen] [terminé] Dim 27 Fév 2022 - 17:58 | | | Sombrebois, 13 mai 1167
Mais qu’est-ce qu’y m’a pris d’accepter c’contrat ! Qu’est-ce j’avais dans la caboche c’jour là pour dire oui à une balade dans l’marais, loin des murs ! J’me sens un peu con à c’t’heure, mais faut dire qu’la vue de deux contrats bouclés en même temps, et d’la bourse dodue qui va avec, ça avait d’quoi convaincre, sur l’moment. La Mahaut elle sait comment m’faire flancher, j’crois. Pas bon d’être aussi lisible, faudra qu’je fasse gaffe à l’avenir j’pense.
Enfin, on va dire qu’porter un message et un colis pour rendre service aux gens d’la Bonne Fortune a bien penché dans la balance. La Mahaut m'avait d'mandé d'servir d'intermédiaire pour Hubert, un ancien "tailleur", qui voulait acheter la taverne, et faire une offre en bonne et due forme. Messager c'est pas bien compliqué, c'est dans mes cordes et c'est r'posant, alors j'ai accepté et j'ai filé en vitesse pour transmettte l'offre à la Marie, à la Bonne Fortune, histoire de pouvoir rapidement me rincer l'gosier ensuite. "Ils réfléchissent" qu'ils m'ont dit. Alors j'ai pas insisté.
Puis quand j'y ai papoté que'ques jours plus tard sur une escorte que Mahaut voulait que j'fasse vers Sombrebois et qui m'enchantait guère, ils m'ont demandé si j'pourrais pas en profiter pour livrer un message. Quand ton débit habituel d’mande un service, ça sent la perspective de s’faire rincer à l’œil une fois d’temps en temps, c’qui m’a poussé à dire oui. Et puis ça f'sait deux contrats en un voyage, bien rentable donc. J’aurais pas dû. Mais c’est seulement au milieu des marais, à patauger les g’nous dans la fange, des moustiques plein la tête, qu’j’ai réalisé qu’c’était pas fait pour moi, tout ça. J’suis un gars d’la ville, les ruelles, l’pavé, les hauts murs, j’connais qu’ça, et c’est rassurant. Surtout avec les saloperies qui gambadent dans l’coin.
Alors certes, faire partie d’un convoi d’habitués ça a d’quoi rassurer, et l’bougnat qui fait l’trajet jusqu’à Sombrebois pour engranger une cargaison d’combustible a une belle escouade de rombiers endurcis qu’avisent les blèmes à une lieue la ronde. Ça aide. Mais si j’essaie d’rester l’œil vif, à l’affût du moindre mouvement anormal, j’ai pas l’habitude de tous ces bruits, ça m’parasite, le zonzonnement des insectes, les piaillements des oiseaux en tout genre, et des cris un peu plus difficiles à cerner. Autant dire qu’j’ai pas bien pioncé ces dernières nuits. Alors c’est un peu éclaté, mais avec un soupir d’soulagement que j’passe l’enceinte du bourg, alors qu’l’soleil commence à s’planquer à l’horizon. La moitié du trajet d’fait c’est d’jà ça d’pris, même si j’appréhende un peu l’retour. M’enfin si j’ai survécu à l’aller, ça devrait l’faire. J’suppose. J’espère. En tout cas on m’y r’prendra pas d’sitôt à quitter les rues d’Marbrume comme ça, très peu pour moi !
« Bon, les gars, j’en ai pour la journée à finaliser la transaction et à tout embarquer dans les carrioles, alors quartiers libres pour ce soir mais j’vous veux demain matin à l’aube pour repartir. »
Ça c’en est une bonne, de nouvelle. Une nuit d’moins à la fraîche, c’est ça d’pris, j’vais pouvoir souffler un peu. Et ça va m’laisser un peu d’manœuvre pour remplir ma seconde mission, celle de coursier pour l’auberge. Pour peu qu’la destinataire ait l’humeur d’allonger une obole, et la soirée s’terminerait plutôt pas mal. Mais ça reste à voir. Avec les gens d’la haute, j’sais jamais sur quel pied danser, j’me sens jamais bien à mon aise. Du coup en général j’les évite comme la peste. Ou les garde-chiourmes. Mais là, pas trop l’choix apparemment. Parce qu’on m’a dit « en main propre ».
Avançant vers le castel, où j’suppose que doivent crécher les Sombrebois qu’ont fondé l’village, j’avise un larbin qui va dans cette direction, et ni une ni deux je l’alpague fermement.
« Dis voir, bige, la Sombrebois elle est bien dans c’te grande bâtisse ? »
J’dois pas lui revenir, au type, parce qu’il pipe pas mot, mais s’contente d’hocher la tête par l’affirmative. Ça m’suffit, j’chercher pas à tailler une bavette. J’le lâche et poursuis ma route, direction les portes du château. Qui sont évidemment gardées. Bon, j’m’y attendais, et que’que part c’est rassurant qu’y’ait des gardes dans l’coin, ici, au milieu d’nulle part, avec tout c’qui rôde la nuit. Çui qui fait l’planton m’avise aussi sec, vif le gars. Et il semble pas commode, c’pas un rond d’cuir, on dirait, mais un gars qu’en a vu.
« C’est pour quoi ? »
Droit au but, il s’embarrasse pas du superflu, ça m’va. J’sors le paquet qu’on m’a confié d’mon paquetage et lui montre sans lui tendre pour autant.
« J’ai une commission pour la Dame des lieux, direct de la Bonne Fortune. A r’mettre en main propre qu’on m’a dit. Alors me v’là. »
Dernière édition par Eumond Bellegueule le Sam 2 Avr 2022 - 8:44, édité 1 fois |
| | | Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Re: Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier [Rosen] [terminé] Ven 11 Mar 2022 - 0:31 | | | Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier Rosen feat Eumond
Je soupire à nouveau, jouant soucieusement avec la plume sur mon visage.
« Donc cela fait… bien 147 écus de dépense à prévoir en tout ? - Non Rosen, cela fait 169 à verser. Vous oubliez encore votre prime. »
Mordiable. Ma main tape dans mon œil et je hoche négativement la tête de dépit. Si je n’avais pas le bébé contre moi, j’aurais sûrement cogné ma tête contre le bureau de lassitude. A chaque fois, c’est la même rengaine. Marie-Ange est obligée de m’assister dans les comptes pour éviter les erreurs.
Au moins, Athanase est en train de dormir paisiblement, nous permettant de nous concentrer correctement pour faire les calculs dans de bonne conditions.
De nouveau seule une fois la tâche finie et la prêtresse repartie, j’observe ma progéniture qui finit par se réveiller doucement et, bien vite, je me rends compte qu’il est temps d’aller la changer.
Et c’est alors que je en train de langer mon fils qu’on tape soudain à la porte. Là, j’apprends que quelqu’un veut me voir car il porte un message de la Bonne Fortune. Comment ça, un messager de la bonne Fortune ?! Je termine donc mon ouvrage avant de me diriger surprise vers l’entrée du château pour prendre connaissance de la situation.
« Bien le bonjour mon brave... j'espère que vous avez fait bonne route », je le salue, restant prudemment en retrait entre les miliciens chargés de ma protection.
Un inconnu. J’ignore ce qu’il se passe ni pourquoi on me l’envoie pour me parler de l’établissement, mais j’aimerais bien que l’on m’oublie, des fois. Avec ma chance, c’est des ennuis à coup sûr… Pourquoi prennent-ils un tel risque ? Tout lien avec moi et l’établissement doit avoir disparu… Alors ça doit forcément être pour une bonne raison que l'on envoie quelqu'un pour me remettre quelque chose.
« Qu'avez-vous donc à me remettre ? »
Athanase que je porte contre moi, fermement enveloppé et maintenu par l’écharpe, commence déjà à s’agiter. Pourvu qu’il ne se mette pas encore à pleurer… qu’il est épuisant ce petit monstre !
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| | | Eumond BellegueuleAssassin
| Sujet: Re: Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier [Rosen] [terminé] Ven 11 Mar 2022 - 22:08 | | | Je bous d’l’intérieur alors qu’le planton pipe pas un mot, et s’contente de m’laisser planté là d’vant ses collègues. J’me sens pas franchement à l’aise devant la bâtisse, pas vraiment rassuré non plus en dehors de Marbrume, parce que j’sais pas si la palissade est vraiment capable de r’pousser conv’nablement si une marée d’Fangeux décide d’razzier les lieux en quête d’un gueuleton. Aussi parce que s’mêler à la haute c’est pas dans mes habitudes, aussi j’sais pas trop comment j’suis sensé m’comporter, en fait. Y’a des histoires de courbette, j’crois, mais bon, c’est pas la reine non plus, si ?
J’en suis encore à cogiter là-d’sus quand l’trouffion r’vient avec une dame. Distinguée, à première vue. P’t-êt’ la maîtresse des lieux ? J’en sais fichtre rien pour tout dire, vu qu’l’autre lâche pas un mot, pas un indice. Mais dès qu’elle parle, qu’elle demande c’que j’ai pour elle, j’pige que j’ai raté l’coche. Merde. C’est bien elle, et là j’suis en face planté comme un couillon, raide comme un piquet. J’bafouille un vague que’que chose tout en fouillant dans ma besace.
« Je, euh, oui m’dame, enfin le marais est pas d’tout repos, quoi, mais j’ai r’joint une caravane, donc y’avait foule pour veiller au grain. J’crois qu’c’est… ah oui, on dirait bien qu’c’est ça. Voilà ! »
Sortant de ma sacoche un paquet enveloppé dans des linges, ainsi qu’un bout d’parchemin plié en quatre que j’coince entre deux doigts, j’présente l’ensemble devant moi, les bras bien tendus, me courbant l’dos bien plat comme il m’semble qu’on doit faire devant les sang-bleus, gardant la tête légèrement relevée pour m’assurer qu’c’est bien la dame qui récupère la livraison, et pas un d’ses corniauds pas commodes.
« Une livraison pour la dame de Sombrebois, qu’on m’a dit. A r’mettre en mains propres. Jürgen et Marie m’ont dit qu’on leur avait d’mandé de transmettre tout ça, mais qu’ils savaient pas trop comment faire, la distance, le coursier, tout ça. Et comme j’devais participer à l’escorte d’l’aut’ marchand, là, ben, j’étais déjà censé arriver dans les parages, quoi. Du coup m’voilà. »
Je jette un regard appuyé aux gardes, l’un après l’autre, essayant d'surveiller qu'y'en a pas un qui prenne l'initiative de tendre la paluche pour se saisir du colis.
« Par contre, ils ont bien spécifié en mains propres, m’dame. Pas au premier quidam v’nu qui tubine pour la maisonnée. Et moi, j’respecte les contrats tels qu’énoncés, même quand c’est pour des copains. Surtout quand c’est pour des copains. »
J’ose pas trop m’redresser tant qu’j’ai pas rempli ma mission, après tout, j’ai d’jà un peu foiré dans l’abord, non ? |
| | | Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Re: Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier [Rosen] [terminé] Sam 12 Mar 2022 - 0:55 | | | Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier Rosen feat Eumond
A l’évocation d’une caravane, j’ai un léger malaise, mais j’essaie de ne pas trop m’y attarder. Et surtout de ne rien montrer même si je dois certainement être tendue.
Il sort un paquet qu’il me tend, disant que c’est Marie et Jürgen qui l’envoient pour la Dame de Sombrebois.
« C’est moi même... », dis-je, ayant un doute quant au fait qu’il ait compris que je suis en face de lui.
J’ignore bien ce que ce qu’il se passe, mais je ne me sens pas du tout à l’aise. Et Athanase qui s’agite… J’attrape la missive et commence à l’ouvrir.
« Je vous remercie pour la course… pourriez-vous ouvrir le paquet pour moi je vous prie ? J’ai un peu de mal avec le bébé dans les bras… »
Bon, techniquement, il est attaché contre ma poitrine, mais bon. Ce n’est qu’une bonne excuse… sait-on jamais, des fois qu’il en sorte un serpent à sonnette de ce paquet.
Je commence à lire attentivement ce qu’il y a écrit dans le document, buttant à plusieurs reprises sur certains mots. C’est un courrier de Marie et je comprends tout de même le sens global, et qu’il s’agit d’une proposition d’achat de l’établissement.
Avec tous les soucis que j’ai, je devrais bien avouer que j’ai un peu délaissé la Bonne Fortune dernièrement et visiblement, elle semble s’en inquiéter.
« Vous pourrez répondre à Marie que je réfléchirai. Voulez-vous que je vous accompagne jusqu’à l’auberge ? »
Me défaire d’une charge quand j’en ai déjà tellement à gérer est tentant, mais d’un autre côté, c’est peut-être bientôt tout ce qu’il pourrait me rester. Qui sait de quoi sera fait demain…
Dernière édition par Rosen de Sombrebois le Sam 12 Mar 2022 - 17:05, édité 1 fois |
| | | Eumond BellegueuleAssassin
| Sujet: Re: Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier [Rosen] [terminé] Sam 12 Mar 2022 - 13:14 | | | Bon. Je suis jamais trop à l'aise dans ces situations, c'est nouveau pour moi, du coup je sais pas vraiment si j'ai fait comme il faut ou pas. Est-ce que s’plier pour présenter un colis c’est ça, le… la… l’étiquette ? ‘fin les manières, quoi. J’ai pas vraiment fréquenté d’nobliaux, mais dans mes souv’nirs si j'me gourre ça pourrait être un motif de pilori, ou pire ! Et comme j’ai pas l’intention d’m’exhiber l’cul à l’air comme appât à fangeux, j’ai intérêt à en faire trop plutôt que pas assez. J’essaie d’prendre un air contrit, même si c’est pas trop dans mes habitudes, et j’mets un g’nou à terre, tendant toujours le ballot à bout d’bras. Qu’la dame des lieux me d’mande d’ouvrir, à mon grand étonnement.
« Pardon, vot’ seigneurerie, j’suis pas bien habitué à… vous savez, quoi, à faire les bonnes courbettes quand y’faut. Pas mon milieu, quoi. J’vous ouv’ ça tout d’suite, pour sûr. »
Essayant d’déballer l’lot avec soins malgré mes grosses paluches, j’en expose bientôt l’contenu, levant un sourcil interloqué. C’est pas à moi d’juger le cont’nu d’mes contrats, certes, mais…
« Je… c’est bien ça qu’vous attendiez ? J’espère qu’ils se sont pas gourrés dans l’paquet qu’on leur avait confié pour vous et qu'ils m'ont fourgué, m’dame la baronne. Ça m’gonflerait sévère d’avoir fait toute la route pour que dalle… »
Elle reporte ensuite son attention sur le papelard, qu’elle semble lire avec attention. J’y aurais bien jeté un œil sur la route, la curiosité aidant, mais pour moi tous ces signes c’est rien qu’du charabia sans queue ni tête, donc ils ont bien choisi leur messager, pour sûr. La dame prend un bon moment pour parcourir la missive, avant d’me lâcher une réponse à transmettre à l’oral. Bon, c’est d’jà ça, on dirait que j’l’ai pas trop incommodée, finalement. P’t-êt’ que dans un patelin perdu comme ça elle a souvent à faire à des péquenauds sans manières et qu’elle en a pris son parti ? J’commence à plus sentir mon g’nou, en tout cas, alors j’me r’lève doucettement et j’époussète mes frusques d’une main.
J’suis à peine debout qu’elle m’propose de m’diriger vers l’auberge du coin. J’reste figé un instant, ébahi par la proposition. Ici la dame des lieux sert de guide au premier péon v’nu ? C’est normal ça ? Ou… elle m’teste, pour voir jusqu’où j’suis capable de foirer dans les conv’nances ? Raaaaaaah, ça fait trop à cogiter pour ma p’tite cervelle, alors j’prends l’parti l’plus simple : j’demande.
« Euuuh. Vot’seigneurie, j’voudrais pas vous faire perd’ vot’ temps avec un gars comme moi… D’autant que j’suis pas ben sûr qu’ça soit trop approprié, non ? Enfin j’voudrais pas vous dicter vot’conduite, bien sûr, m’dame la baronne. C’est juste que j’voudrais pas faire jaser… »
C’est vrai ça, est-ce que c’est bien conv’nable qu’une dame de la haute accompagne à pied le premier vilain v’nu ? Mais en même temps, c’sont ses terres, donc qui trouvera à lui r’dire ? |
| | | Rosen de SombreboisBaronne
| Sujet: Re: Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier [Rosen] [terminé] Sam 12 Mar 2022 - 18:36 | | | Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier Rosen feat Eumond
Pour une raison incompréhensible, le bonhomme s’agenouille brusquement devant moi. Comme si j’avais besoin de me faire ENCORE remarquer… N’en ai-je pas assez eu comme ça ?
« Mais que faites-vous ? Je m’exclame dans un rire gêné et succinct. Relevez-vous donc voyons, je ne suis pas la reine… »
Un coup d’œil me laisse entrevoir que le paquet contient des bougies. Je souris. Avaient-ils donc peur que j’en manque en ces temps difficiles ? L’attention est presque touchante et je le récupère alors.
Lorsque le messager se relève enfin, il décline mon invitation à l’accompagner jusqu’à l’auberge. Tant mieux ai-je envie de dire… J’ai à faire et je pense bien qu’il trouvera tout seul l’endroit comme un grand. Bon, j’aurais demandé à ce qu’il ait une chambre gratuite cette nuit pour le dérangement, mais ce n’est pas grave.
J’imagine qu’il a de quoi payer, alors je vais le laisser régler de sa bourse au lieu de la mienne.
« Eh bien, comme vous voulez. Je vous remercie pour la course et vous souhaite un agréable séjour à Sombrebois et un bon retour chez vous. »
Et surtout, qu'il évite de se faire assassiner, merci. Après un signe de tête respectueux, je m’en retourne vaquer à mes occupations à l’intérieur. Il y a encore tant de choses à faire… Je me rends au petit temple du château dès que j'en ai l'occasion afin de prier et de me recueillir.
Tant qu'Athanase est calme, tout va bien. Et il se calme généralement rapidement lorsqu'il n'y a personne autour. Je caresse doucement ses cheveux pendant de longues secondes.
Alors que je regarde son visage, je me figure qu'il aura certainement le même nez que son père, ou presque. Je me gratte le cou pensivement. Oui, ce sera un grand homme, mon fils. Je n'ai aucun doute là-dessus.
Dernière édition par Rosen de Sombrebois le Mar 19 Nov 2024 - 12:23, édité 1 fois |
| | | Eumond BellegueuleAssassin
| Sujet: Re: Barboter dans la fange pour porter un bout d'papier [Rosen] [terminé] Mar 15 Mar 2022 - 18:54 | | | Faut croire qu’à craindre de pas en faire assez, j’en ai fait trop, parce que la dame s’empresse de m’faire rel’ver, comme si c’était ridicule. Bah, le ridicule tue pas, un gibet si. Donc j’m’estime heureux. En déballant l’ballot, j’avise un paquet d’chandelles bien empaquetées. D’la foutue graisse de porc fondue pour illuminer, voilà c’que j’me suis coltiné pendant trois jours ! Et ben… J’avais eu l’temps d’en imaginer des choses, moi, sur l’trajet, mais ça ! Si j’m’y attendais ! Au dernier moment, en avisant l’braillard, j’ai même pensé à un présent pour lui, parce qu’il a pas l’air bien vieux, mais des chandelles en suif, ça non, j’y avais pas pensé. J’aurais cru qu’une dame comme elle aurait déjà eu bien d’quoi faire dans sa baraque pour pas avoir b’soin d’une livraison particulière, m’enfin… Au moins c’est fait.
Si j’craignais d’attirer un peu trop l’attention en étant guidé par la baronne des lieux vers l’auberge, au moins elle a l’air de vite comprendre mon embarras et insiste pas. Faut dire, j’ai aucune idée d’comment elle est perçue dans l’coin, alors j’peux qu’imaginer, mais j’me dis qu’si c’est comme la poissonnière dans l’Goulot d’l’aut’ fois, m’afficher avec une belle dame bien vêtue comme ça ça peut qu’m’attirer des emmerdes. Tout ça pour une histoire de suif, sans façon !
Alors j’refile vite fait le paquet à l’un des plantons qui fait l’pied d’grue d’vant la porte, j’m’incline vite-fait – et moins bas, parce que vue sa réaction ça servait à rien – et j’réponds vite fait à ses mercis avant qu’elle disparaisse.
« C’est normal, m’dame, et vous inquiétez pas, j’transmettrai bien l’message à qui de droit, foi d’Eumond ! »
J’hésite à rajouter une bénédiction pour faire bonne figure devant cette dame de la haute, mais j’ai peur d’en faire trop à nouveau. Ou d’faire un impair, parce que j’ai toujours un peu d’mal avec leurs Trois au lieu des Quatre, avec cette manie qu’ils ont d’dénigrer Etiol et d’le met’ au rebut. Au risque de s’attirer ses foudres, si vous voulez mon avis, mais bon, j’ai pas envie d’me mett’ le Clergé au cul pour ça, alors j’essaie d’prier et jurer comme eux. Sauf quand ça m’échappe.
En attendant, mission accomplie, et l’convoi repart pas avant d’main, donc j’tourne les talons et j’repars vers le bourg, direction l’auberge pour m’en descendre une dans l’gosier, grailler, puis m’pieuter pas trop tard. On part à l’aube, qu’il a dit, l’marchand, alors faudra être prêt dans les temps, et sans avoir mouillé dans les embrouilles avant si possible. Mais bon, j’ai pas toujours mon mot à dire là d’sus... |
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